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jeudi, 17 mars 2016

▓ shrouded ▓

He woke up hours later, his head shrouded in bandaged pain. (Close Sesame [1983], Graywolf Press, 1992, p. 67)

Il, c'est Deeriye — le “he” le plus marquant, peut-être, de toute l'œuvre de Farah — avec, toutefois (car il faut toujours modaliser), son envers maléfique, autocratique, majuscule, le He du général — et le je/tu/il d'Askar, dans Maps.

Deeriye, le grand-père, vient d'être caillassé par Yassin, le petit vaurien de voisin. D'où cette tête (head), ici décrite au moyen d'un adjectif et d'un syntagme prépositionnel où se lit toute la maestria de Nuruddin Farah. Sa tête, mot à mot, est enlinceulée en douleur pansée. On aimerait pouvoir traduire ainsi, comme si la langue de Farah n'avait pas une dette, au fond, envers les possibilités syntaxiques de l'anglais, et comme si la prose de Nuruddin redevenait mère des Language Poets de la Renaissance : Scève, ici, résonne comme une évidence.

Il s'éveilla, heures après,

la tête enlinceulée

en douleur pansée

Pourquoi pas, après tout ?

(Je donne libre cours à ma fantaisie de lecture. Ma façon de rendre hommage aux phrases.)

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