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jeudi, 07 mars 2024

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Quand tu avais déjà eu une idée de traduction le 27 février, deux jours avant de partir en “vacances”, mais que, ne t'en souvenant pas, tu as retraduit le titre le 1er mars... différemment...

(Le titre original : « PEOPLE SCATTERED, A CONTINENT DRAINED ».)

mercredi, 06 mars 2024

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De retour à Tours immense plaisir de trouver dans la boite aux lettres mes exemplaires. Ce livre, dont on a vu naître et se dessiner les contours sonnet après sonnet, il y a quelques années sur Facebook, quel bonheur de le découvrir, avec ses belles pages, sa typographie soignée... et les collages de Françoise Guichard, décidément douée de tous talents.

 

dimanche, 03 mars 2024

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Hier soir...

vendredi, 09 février 2024

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(Oui, c'est dans huit jours.)

mercredi, 17 janvier 2024

Comment dire ce vers de Rimbaud ?

Réécoutant — via Ferré — un Rimbaud que je connais presque par cœur – via Ferré –, je m'aperçois qu'un vers est, sinon faux, du moins cacophonique. Il s'agit du vers 23 des “Assis” :

« Ouvrant lentement leurs omoplates, ô rage ! »

En effet, pour que ce soit un alexandrin, il faut bien faire la liaison omoplate-z-o-raj... et c'est ici que se trouve la cacophonie.  D'ailleurs, Ferré, qui exprime toujours magnifiquement les subtilités de la versification (enjambements, diérèses, entre autres — pour les vers de 9 syllabes, allez écouter sa version du poème de Verlaine, “Il patinait merveilleusement”), ne conserve pas la liaison, ni dans la version enregistrée en album, ni dans les récitals. Il dit : “leurs omoplate — ô rage” (comme si c'était un singulier ou un pluriel amuï de chanson populaire).

L’excellent poète, romancier et traducteur Lionel-Édouard Martin a suggéré sur Facebook qu’il pouvait s’agir d’une erreur de copie sur l’exemplaire que l’on a, et qui est de la main de Verlaine. Comme la césure 5/7 est très rare chez Rimbaud, il est aisé d’imaginer le vers de Rimbaud comme suit :

En ouvrant lentement leur omoplate, ô rage !

 

mardi, 09 janvier 2024

09012024 — (re)traduire Virginia Woolf

Je découvre très tardivement le Journal de traduction des Vagues de Virginia Woolf sur le blog de Christine Jeanney, et c’est passionnant. Je l’ai découvert grâce à un partage sur le média social Bluesky. De façon générale, j’adore tous les témoignages d’une réflexion autour d’un work in progress de traduction.

 Il s’est malencontreusement trouvé que le premier billet que j’ai lu – le dernier paru – servait à commenter la traduction du passage dans laquelle un jeune valet lutine / tchatche / baratine / (baise ?) une bonniche (tweeny en anglais, c’est un saut très soudain dans un niveau de langue familier) : the growl of the boot-boy making love to the tweeny among the gooseberry bushes. Or, C. Jeanney avait traduit par « garçon chaussé de bottes », ce qui m’a poussé à lui écrire ceci sur Bluesky :

Si je peux me permettre, « boot-boy », c'était un jeune valet, préposé au nettoyage des bottes. Donc « chaussé de bottes » est un contresens ici. Vu que tweeny est familier, je pencherais quasiment pour une rupture du type « le petit valet en train de baratiner la bonniche »...

Elle m’a répondu :

Merci ! J'ai cherché je ne sais combien de temps parce que je sentais bien que je passais à côté ! Marguerite Yourcenar dit « groom », Cécile Wasjbrot dit comme moi et Michel Cusin dit « cireur de chaussures », c'est donc lui qui a raison (mais la formulation me paraissait un peu lourde).

Et ma réponse :

Donc tout le monde se trompe... ce qui compte c'est que c'est un jeune valet, tout en bas de l'échelle. C'est étrange que personne n'ait trouvé cela à part Cusin car il y a carrément un article Wikipedia. Mais cireur de chaussures, c'est inadéquat également.

En effet, le personnage du boot-boy ici n’a d’importance qu’à deux titres : c’est un jeune homme ; c’est un serviteur situé tout en bas de l’échelle. Donc, même si Yourcenar (dont j’avais déjà vu il y a longtemps que la traduction est très médiocre) a compris le sens sociologique, le choix du franglais groom est assez problématique, et ce d’autant plus, aujourd’hui, que ce terme n’a plus guère de sens. (Par parenthèse, je pense que growl suggère quelque chose d’un peu plus avancé ou aventureux que le simple fait de conter fleurette. Après notre échange, C. Jeanney a corrigé comme suit : « Les grognements du jeune valet en train de lutiner une servante dans les groseilliers » — et je trouve lutiner très pertinent.

Dans la suite de nos échanges sur Bluesky, C. Jeanney vient de me signaler que, dans un passage ultérieur (“Through its fine plumes specked with little pricked ears of green in spring, of orange in autumn, I saw boats”), les trois traductions consultées donnaient toutes « oreilles » pour ears, ce qui est une absurdité. Elle l’a d’ailleurs parfaitement compris, je cite son message :

(juste pour vous dire, je traduis maintenant un passage avec la description d'un pré, il y a des “ears” qui se dressent, ce que les trois traductions publiées traduisent par oreilles, mais je vois que “ear” est aussi le nom botanique de l'épi de blé) (le diable, les détails et tout ça:-))

 

On voit donc que, même avec plusieurs traductions disponibles, The Waves de Woolf mérite une nouvelle traduction, moins fantaisiste. Même en prenant le train en marche, celle de C. Jeanney m’intéresse hautement.

 

jeudi, 04 janvier 2024

Que faire des classes moyennes ?

Que faire des classes moyennes ? (04012024) Facebook m'a rappelé que je lisais ce livre il y a sept ans, pendant une surveillance d'examen. Ainsi, je suis allé le reprendre et me suis surpris à en relire de larges extraits, dont le chapitre 4 :

Un facteur éprouvant de la vie est que nous perdurons dans l’existence avec l’idée et la vision que nous avions des choses étant enfant, puis adolescent ; cela demeure. C’est ainsi que la vision qu’on a de l’école aujourd’hui est encore marquée par l’école que nous percevons dans la brume et la sourdine des souvenirs, d’une idée de l’école véhiculée par les générations antérieures (quelquefois les grands-parents) ou le cinéma (Les Quatre Cents Coups), que la blouse grise et les plumes Sergent-Major, même si nous n’avons jamais porté de blouse, même si nous avons toujours écrit au Bic, sont inclus dans notre mémoire au même titre que ce que nous avons réellement vécu. Animés de quelques vestiges piquants, nous voulons qu’ils s’incarnent, y compris au détriment des autres : nos enfants porteront des blouses grises s’ils continuent, écriront à la Sergent-Major s’ils continuent. S’ils continuent quoi ? S’ils continuent à ne pas être conformes à nos désirs, c’est-à-dire s’ils continuent à ne pas être comme dans les souvenirs qu’on croit qu’on a, c’est-à-dire s’ils continuent à être réels, et non fictifs. [S’ils continuent = nous punirons le réel.] Punir le réel, c’est ni plus ni moins ce qui fait tenir les classes moyennes debout. Leur rapport à l’école tient (ou en tout cas tenait) en une phrase : si tu travailles à l’école, tu auras une bonne vie (réduit à partir des années 1980 à : tu auras un emploi) – soit à peu près l’équivalent de : si tu te grattes le coude, tu te moucheras plus vite, ou : si tu mets une grenouille sous la table, tu gagneras au Loto.

(pp. 24-26)

 

lundi, 04 septembre 2023

04092023 - Propaganda

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Pendant tout le mois, le compte officiel du groupe Sparks sur Twitter propose de commenter un album chaque jour avec le hashtag Sparkstember. L’ordre est chronologique.

 

Aujourd’hui, c’était l’album Propaganda, de 1974.

 

Voici ce que j’ai brièvement noté :

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Cet album-là est aisément dans mon top 5. Il est quasi parfait, contient des textes extraordinaires, ainsi que certaines des prouesses vocales les plus démentes de Russell ("Something For the Girl...", "B.C."...). C'est un album équilibré, avec de beaux solos de guitare électrique, des citations de Kurt Weill ("Reinforcements"), des allusions culturelles ironiques ("Don't leave me alone with her"), un usage immodéré de l'onomatopée ("Achoo"). Ma chanson préférée de l'album (dur d'être sûr) est probablement "Thanks but no thanks", reprise sotto voce par Marion Cotillard dans une scène peu commentée du film Annette. Le texte chanté par Russell reste parfait 50 ans plus tard.

Here's a gem from "Something for the girl". A true token of lyrics that are so often the epitome of American humour:

Here's a partridge in a tree

A gardener for the tree

Complete with ornithologist

Careful, careful with that crate

You wouldn't want to dent Sinatra, no

 

J'ajoute que, fan des Sparks dès très jeune, j'ai découvert très tardivement leur discographie à proprement parler : autour de 2008-2010. Né en 1974 j'ai donc découvert cet album à 35 ans.

 

jeudi, 24 août 2023

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Pour mon premier jour de retour à la fac, j’ai pris une photo du couloir menant de l’escalier dit « de l’île Simon » à mon bureau. On dirait un peu un crossover de Barbie et de The Shining, surtout quand il est vide, ainsi, et surtout éclairé par les néons.

 

Le bâtiment des Tanneurs a emmagasiné une chaleur touffue et lourde pour plusieurs jours sans doute, malgré le rafraîchissement qui est annoncé pour le week-end. Mëme avec courant d'air, mon bureau est caniculaire.

 

Je ne suis resté que deux heures, en comptant une course en ville. Je voulais surtout dire bonjour aux secrétaires, toutes trois revenues depuis mardi, et discuter avec elles de deux ou trois dossiers à reprendre. Je suis aussi passé au décanat, où le responsable administratif m’a accueilli : « ah, notre premier enseignant-chercheur ! »

 

mercredi, 23 août 2023

23082023 -- photos d'Alix (Roubaud) et usage d'Annie (Ernaux)

« Une photo peut être personnellement photographique tout en étant publiquement décente... n'est-ce pas ? »

 

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Après avoir vu hier soir, au cinéma, Les Photos d'Alix, court-métrage de Jean Eustache dans lequel Alix Cléo Roubaud décrit ses photographies d'une manière de plus en fantaisiste et « discrépante », je n'arrivais pas à retrouver le titre du livre d'Annie Ernaux et Marc Marie que j'ai pourtant lu il y a moins d'un an (c'est sûr, c'était juste après le Nobel).

Ce livre, c'est L’usage de la photo, et il fait partie des ouvrages que j'ai empruntés, lus puis rendus sans les chroniquer dans la série je rends des livres. Ne pas réussir à retrouver le titre, alors que j'ai lu ce livre il y a moins d'un an et que je m'en souviens assez bien, qu'il m'a marqué en tout cas, c'est sans doute la confirmation de ce que dit mon épouse, que je lis trop et trop vite.

 

Pourquoi le film de Jean Eustache m'y a-t-il fait penser ? Pour une raison toute simple : une des photos qu'y décrit Alix Cléo Roubaud, au bénéfice de l'autre personnage, une sorte de vague sosie sonore du Jean-Pierre Léaud des années 70, représente une chambre, avec des chaussures abandonnées. Le personnage joué par Alix Cléo Roubaud explique qu'elle avait allumé une cigarette tout en faisant l'amour et que son partenaire le lui ayant reproché, elle avait alors dit « je peux même prendre une photo pendant qu'on fait l'amour ». D'où cette photo, qui m'a aussitôt évoqué le livre d'Annie Ernaux et du photographe Marc Marie, car l'origine du livre, ce sont les photos que M.M. prenait de la pièce où A.E. et lui venaient de faire l'amour. Annie Ernaux insiste beaucoup, dans le texte, sur les vêtements arrachés ou enlevés précipitamment, et plus encore sur les chaussures.

Le film de Jean Eustache date de 1980 (et je découvre que le comédien n'est autre que le fils du cinéaste, Boris Eustache). La liaison entre A.E. et M.M. a duré de 2003 à 2004, et le livre co-écrit a été publié en 2005. Je ne peux m'empêcher de penser que, dans le principe même de photographier les chambres après les ébats, en insistant autant sur les vêtements et les chaussures, il y a l'influence de cette scène du film de Jean Eustache, et ce d’autant que, selon les informations glanées sur le Web, Alix Roubaud avait eu une liaison amoureuse avec Jean Eustache dans les mois précédents, ce qui est aussi un des contextes cachés du film et de ses descriptions décalées.

 

lundi, 21 août 2023

21082023 - Johannesburg

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Levé à 5 heures, plus d'une heure avant l'heure des mouettes (c'est nouveau ça, l'heure des mouettes, qui remplace l'heure des éboueurs ou l'heure du livreur de journaux), je finis par avoir envie de café au bout de 50 pages, et je ne comprends ni les gens qui dorment ni pourquoi depuis la page 48 de ce roman qui est une réécriture de Mrs Dalloway j'ai en tête la voix de Tracy Chapman - et sa guitare :

I make a fool of myself

In matters of the hea-a-a-art

vendredi, 11 août 2023

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Chaleur de la Sainte-Claire.

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Le lagerstroemia ne fait pas ombrelle.

 

vendredi, 04 août 2023

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Excellente nouvelle que cette publication d'un texte d'Adam Shafi Adam, dont j'avais tant aimé Les girofliers de Zanzibar, traduit alors par Jean-Pierre Richard (un des deux !) et publié en collection Motifs, au Serpent à plumes.

Ce nouveau livre paraîtra en octobre aux éditions Project'Îles ; le titre français est Les indociles.

 

La traductrice est Aurélie Journo, donc ce sera forcément très bien.

 

jeudi, 27 juillet 2023

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Aujourd’hui, j’ai enfin pris le temps d’écouter/regarder la dernière vidéo d’Azélie Fayolle, dans laquelle elle invite Camille Islert à parler de l’ouvrage collectif dirigé par Aurore Turbiau, Ecrire à l’encre violette. Littératures lesbiennes en France de 1900 à nos jours.

 

J’ai consacré, sur Twitter, un petit fil décousu à mes premières impressions d’écoute, tout en sachant que si j’avais vraiment « pris des notes » j’aurais mis en avant beaucoup plus d’éléments, notamment en ce qui concerne le contexte culturel et historique. Ce qui est certain, c’est qu’au sortir de cet entretien, si j’ose dire, j’ai ajouté à ma pile à lire, outre Marie Laparcerie, Natalie Barney et Adrienne Monnier, et que, Camille Islert ayant évoqué la figure centrale de Radclyff Hall, qui écrivait en anglais et ne fait donc pas l’objet d’une véritable étude dans l’ouvrage collectif, il me paraît important de creuser un peu cette figure, en lisant sans trop tarder son roman le plus connu The Well of Loneliness, mais aussi en allant voir du côté de ce qui n’a pas été traduit : The Forge, A Saturday Life, Miss Ogilvy Finds Herself.

 

De proche en proche, on finit toujours par s’intéresser à d’autres créatrices, en l’espèce à Olive Custance mais aussi – via une des compagnes de Radclyff Hall, Mabel Batten – aux compositrices Adela Maddison et Ethel Smyth.

 

dimanche, 28 mai 2023

28052023 : the bone people, 1

Alors, figurez-vous donc que j'ai commencé hier soir de lire The Bone People de Keri Hulme, un livre dont je connais l'importance depuis 25 ans mais que je n'avais pas encore lu. Eh bien, après 100 pages (un petit quart du roman), c'est très très très très très bien.

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lundi, 24 avril 2023

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Je finis les emplois du temps du semestre prochain, et C* corrige des copies de 1ère (ça s'appelle les "vacances" des enseignant-es).

Or, je la vois qui s'agace de ne pas trouver la source d'une citation donnée par un élève. La citation est un quatrain de Hugo, alors que le devoir porte sur l'œuvre au programme, Les Contemplations. Evidemment, C* ne reconnaît pas la citation, donc se dit que ça vient peut-être d'un autre recueil... À dire vrai, ça ressemble à du Baudelaire, mais un vers est faux et surtout Google ne trouve nulle part ce poème, alors que le moindre sonnet du plus obscur petit-maître du 19e siècle est désormais en ligne, et dûment répertorié. La prof sait forcément que cette citation est chimérique.

Allons plus loin... Comme chaque hémistiche existe, tel dans un poème de Moréas, tel autre dans Derème, tel autre encore dans Hugo et dans Apollinaire, il n'y a qu'une seule explication, selon moi : l'élève a demandé à ChatGPT de lui fabriquer un quatrain de Hugo. ChatGPT est allé bricoler ensemble des demi-vers de poètes vaguement contemporains de Hugo, mais sans tenir compte de la règle du « e » non muet à la fin du premier hémistiche (d'où le vers faux).

Que l'élève s'imagine que sa prof, qui fait étudier les livres I à IV des Contemplations, ne va pas "tiquer", et surtout qu'il ignore que tout poème dont on ne retrouve pas la trace sur le Web est (hors extrême contemporain) forcément un poème inventé montre à quel point la stupidité le dispute à la malhonnêteté. Ce garçon devrait se mettre sur les rangs pour entrer au gouvernement.

 

mardi, 28 mars 2023

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Belle manifestation, avec encore beaucoup de monde. Croisé beaucoup de personnes que je n’avais pas vues depuis un petit moment et avec qui j’ai discuté. Il faisait encore bien froid le matin, mais le soleil a fini par échauffer tout le monde. C* et moi avons déjeuné au Mao, où nous n’avions pas mis les pieds depuis dix ans peut-être : l’avenue Grammont n’est définitivement pas notre zone.

 

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Le soir, malgré un beau concert des ensembles de bassons et hautbois auquel participait O*, énorme coup de blues, comme souvent, en voyant la litanie des discours trumpistes, mensongers, manipulateurs et même carrément fascisants de la plupart des ténors macronistes, le pire de tous étant bien sûr l’ignoble Darmanin, qui réussit le même jour à jeter l’anathème sur la gauche républicaine et à faire force courbettes serviles à l’extrême-droite. Cela fait plusieurs années que les élu-es et représentant-es les plus en vue de la majorité prennent le pli de détourner l’attention, de manipuler l’opinion en se risquant dans des discours et des affirmations qui relèvent d’une véritable fascisation… mais à chaque fois on franchit un cap. On étudie en histoire la manière dont les dictatures s’imposent parfois en douceur, progressivement, en déplaçant à chaque fois davantage le curseur de l’acceptable. J’aurais préféré ne pas vivre cela dans mon pays.

Tous les mensonges d’Etat autour de ce qui s’est passé à Sainte-Soline ce week-end, la stigmatisation permanente (et qui avait déjà commencé avec Blanquer, Vidal et consorts) de tout discours simplement de gauche, la répétition d’éléments de langage qui n’ont pour but que de justifier l’arbitraire et la surenchère capitaliste se font évidemment au détriment de l’urgence climatique, ce qui rend la situation peut-être plus angoissante encore que pour des générations antérieures ayant vu leur pays sombrer dans des dérives autocratiques.

 

J’ai écrit ceci sur Facebook, avec le sentiment que c’est un peu indécent, un peu ridicule, mais par communion avec celles et ceux (j’ai vu que je n’étais pas seul) qui voient cet avènement du pire chaque jour plus proche : Tout le monde fait plus ou moins des blagounettes, mais on bascule vraiment dans le fascisme dominant, là.

 

samedi, 11 mars 2023

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Réveillé par la pluie et le vent, puis tenu par des pensées confuses et erratiques, je me suis levé pour découvrir, en le (re)lançant, qu’en fait j’avais laissé mon laptop en veille. Si débordé que je n’ai pas eu le temps de tenir ces carnets cette semaine, je vais devoir tricher en écrivant a posteriori.

 

Hier soir, nous avons regardé le premier épisode de The Good Place – drôle et bien joué, mais est-ce que ça va tenir la route des 52 épisodes ? Impression que les scénaristes ont déjà brûlé pas mal de cartouches en 20 minutes. Toujours amusant de regarder une série alors que plusieurs scènes sont déjà connues, via des GIFs ou des mèmes, notamment. – Ensuite, O* et moi avons regardé le match Angleterre/France des U20. Nous n’avions pas vu jouer cette équipe des Bleuets cette année, et c’était à la fois très plaisant et impressionnant : si cette équipe a perdu face aux U20 irlandais, ça signifie que l’Irlande va rester n°1 ou en tout cas dans le top 3 mondial encore un moment…

 

En écoute hier, tout l’après-midi : plusieurs pièces orchestrales par des compositrices russes méconnues. [J’en ai fait un thread, mais l’agrégateur Thread Reader App ne rend disponible la lecture sur une page qu’un an pour les comptes gratuits.]

 

lundi, 20 février 2023

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Mes parents sont repartis ce matin, direction Cesson (donc).

 

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C* et O* se sont cassé le nez une troisième fois à l’auto-école, toujours fermée même aux horaires (très théoriques) d’ouverture. Ça risque de se finir dans une autre officine, plus chère certes… mais…

 

Quasiment fini, en lisant au soleil sur la terrasse, Phone de Will Self que je ne lisais que le soir et donc, ces dix derniers jours, en sauts de puce, cinq pages par ci trois pages par-là en piquant du nez. Hier, j’ai reçu, envoyé par l’auteur avec dédicace, le dernier recueil d’aphorismes, pas tout à fait marksonien quand même, de Paul Lambda : Les icebergs de la mélancolie.

Gel : déconseillerais embâcle.

Gers : Célimène délocalisable.

Colle siglée : calembredaines.

BD : le collégien se caramélise.

Cinémas : groseille décelable.

Mangeoire : belles cicadelles.

Décalcomanies : résille belge.

Clebs : conseillerai démêlage.

Colle : marécages indélébiles.

Adolescence : légalisme libre.

Cingal sec : belle démoralisée.

Clame doléances rééligibles !

 

mardi, 14 février 2023

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Regardé dimanche soir le documentaire diffusé sur France 5, La fabrique du mensonge au sujet du procès en diffamation Amber Heard/ Johnny Depp du printemps 2022 et de ce qu’il a fait ressortir du backlash antiféministe et masculiniste post-MeToo.

Il faut absolument regarder et faire regarder ce documentaire.

 

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Ce matin, avant d’enfourcher mon vélo, j’ai posté cela sur Twitter.

 

samedi, 11 février 2023

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Il y a donc plusieurs moutonsses.

 

Je découvre, en lisant Phone de Will Self, que Topaze de Pagnol a été adapté au cinéma aux États-Unis en 1933 – la même année que le film de Louis Gasnier avec Louis Jouvet – avec Myrna Loy, et par un réalisateur américain d’origine argentine, petit-neveu d'Antoine d'Abbadie d'Arrast et de son frère Arnauld.

Grâce à Laurent, que je connais depuis le début des blogs en 2005, j’ai même pu voir des extraits du film avec sous-titrage en espagnol. Un des changements majeurs de l’intrigue est que Topaze est censé, après avoir été viré de la pension Muche et recruté par le politicien véreux, avoir inventé un procédé de gazéification de l’eau.

 

jeudi, 09 février 2023

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Mort aujourd’hui, le compositeur et pianiste Burt Bacharach.

Can’t hear that song without tears welling up in my eyes. Of course Dionne is strong on this.

 

mardi, 07 février 2023

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lundi, 23 janvier 2023

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Aujourd’hui, préparation de cours, réunion de département, puis quelques coups de sonde « amusants » dans ChatGPT, le logiciel d’intelligence artificielle qui épouvante et sème la panique dans les universités, pas que françaises d’ailleurs.

 

J’ai préparé la brochure avec les 4 premiers textes de traduction de première année, tous tournés vers l’île Maurice, en prévision de la conférence/rencontre avec Mariam Sheik Fareed fin mars.

 

samedi, 12 novembre 2022

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À la faveur d’un après-midi très doux, nous sommes allés au Salon des Vins de Touraine, où je ne mets jamais les pieds. Mais c’était l’occasion de refaire un tour au prieuré Saint-Cosme, où je vais régulièrement mais que O* n’avait pas vu – et mes parents probablement non plus – depuis plusieurs années. Lors d’une de mes dernières visites, juste avant le premier confinement, j’avais pris un portrait d’E* et J*, sans savoir bien sûr que J* avait moins de deux ans à vivre. Je pense que ce site, porteur de tant de jalons pour mes vingt années en Touraine, restera associé à J*.

 

Le salon des vins n’avait aucun intérêt, mais Nicolas Raduget, dont C* m’a offert le livre hier, m’a signalé l’existence d’un charme planté par Pierre Leveel pour son centenaire en 2014.

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L’exposition permanente de livres pauvres » autour du travail de Daniel Leuwers est nettement mieux présentée qu’auparavant. Y est mis à l’honneur, ces jours-ci, un livre d’Annie Ernaux et Françoise Pacé.

 

mardi, 01 novembre 2022

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C'est sur l'autre blog, encore plus à l'abandon que celui-ci, que j'avais créé il y a longtemps une rubrique (Untung-untung) vaguement inspirée du Temps immobile de Claude Mauriac et dans laquelle je mettais en parallèle deux ou plusieurs années à partir d'un même jour. Si on choisit la dernière entrée stricto sensu, on voit que j'y comparais quatre 26 septembre différents, et qu'il y était question du projet de François Bon à Grandlieu, projet qui a donné naissance à un livre emprunté récemment à la B.U..

 

Eh bien, il y a un an, nous étions à Galway, pour la première de nos deux visites à A*, qui y a passé sa troisième année de Licence. Comme c'était au moment où j'avais totalement arrêté de tenir le carnet de l'année 2021, on n'en trouve pas trace ici.

Vous surprendrai-je en vous disant que si j'ai fait bien des découvertes d'autrices et d'écrivains depuis ce 1er novembre 2021, je n'ai pas (encore ?) lu une seule ligne du romancier estonien Eduard Vilde, ici représenté face à Wilde.

jeudi, 15 septembre 2022

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Tanneurs, an XXI.
 
Dévaler l'escalier "le formidable" en chantant DANS LE GRAND ESCALIER DE PIERRE DANS LE GRAND ESCALIER DE PIEEEERRE.

dimanche, 11 septembre 2022

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Surpris de voir ce matin que le Projet Gutenberg n'avait pas encore publié l'intégralité des textes de Henry James en version numérisée.

 

(On notera la devise des éditions Riverside Press à la fin du 19e siècle : "tout bien ou rien".)

lundi, 02 mai 2022

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Belle demi-journée – car je n’ai pas pu assister aux séances du matin – autour des adaptations et transformations de textes majeurs du corpus littéraire irlandais : Adapating Ireland.

En fin d’après-midi, mes chers/chères L3 donnaient une représentation de Travesties de Tom Stoppard, qui met notamment en scène la genèse d’Ulysses et James Joyce lui-même, de façon très drôle.

Rentré assez tard, en vélo, de nuit, de la soirée au pub.

 

Dans la journée, j'étais devenu, à mon corps défendant, influenceur sorbet.

 

dimanche, 24 avril 2022

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Nous y voici.

Tandis que l’armée russe, toujours plus menaçante – y compris vis-à-vis de la Moldavie et des pays baltes – poursuit ses bombardements et ses massacres de civils, nous voici, en France, dans la souricière.

Voici ce que je viens d’écrire sur Facebook, avant – j’espère que je saurai m’y tenir – de « débrancher » les réseaux sociaux pour le reste de ce dimanche noir.

 

J'ai beau lutter contre la politique éducative et écologique de Macron notamment, j'ai eu beau faire campagne contre lui, Macron et Le Pen ce n'est pas pareil. Le capitalisme sauvage et le fascisme, ce n'est pas pareil. Penser que c'est pareil, c'est un truc de bourgeois blancs qui ne vont pas voir tout de suite la différence.

Si Le Pen est élue ce soir, ce qui reste tout à fait possible, bien sûr que ses électeurices seront responsables. Bien sûr que les médias et les politiques de droite et d'ailleurs qui ne cessent de titrer et discourir sur le péril islamiste seront responsables. Bien sûr que les éditorialistes et le Président actuel lui-même qui renvoient dos à dos extrême-droite et gauche radicale seront responsables. Bien sûr que l'armée et la police, au-dessus des lois et gangrénées par le racisme, seront responsables. Bien sûr que les politiques et militant•es qui en sont déjà à parler du troisième tour, comme si le RN allait laisser se dérouler normalement la vie démocratique et respecter les institutions, seront responsables.

Et j'en passe.

Mais seront aussi responsables, à leur très modeste échelle, celles et ceux qui, disposant d'un bulletin de vote pour empêcher les fascistes de prendre le pouvoir légalement, ne l'auront pas fait sous divers prétextes, mais notamment car leurs privilèges leur permettent de penser que Macron et Le Pen « ça revient au même ».

 

 

J’aurais pu ajouter ici, vu que ce sont des carnets pour moi-même, toute l’immensité des tâches personnelles que je dois accomplir d’ici juillet, mais même ici cela paraîtrait à la fois vain et immoral. Je note seulement que me regarde du coin de l’œil, sur ce bureau, le dernier livre de Cécile Wajsbrot, Nevermore, que m’a prêté un de mes étudiants de L3 il y a quinze jours, avant la pause pédagogique, livre dont j’ai lu ce matin le « prélude », et qui est apparemment un roman autour de la traduction de To the Lighthouse. Tout pour me plaire, mais je me disperse. Nevermore.

 

lundi, 01 février 2021

de vieux suidé...

de vieux suidé qui sue sa semoule salée

l'odeur (semoule de maïs jaune à outrance

salée) la chambre à coucher entrée dans la transe

s'aère, hop hop hop ! voilà ! s'en est allée

 

l'odeur de vieux bestiau quoique délavé rance

et relavé cent mille fois sur le métier

(lecteurices je le demande : où donc étiez-

vous ?) heureux comme le chien d'un évêque en France

 

-- tout aéré, ainsi, foin de ce galetas

où dans la nuit d'hiver rêveur tu haletas,

où tout a pris depuis le rythme chaud de l'ambre

 

(et sa couleur) lacté, dans la blancheur reve-

nue de calendrier (février ou novembre),

où songer dans les soies, je le veux, mon neveu !

 

mercredi, 27 janvier 2021

A Concise British Alphabet

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Par ailleurs, j'ai découvert, en écoutant l'album Seven de Soft Machine (la période après le départ, et même l'accident, de Robert Wyatt), le saxophoniste et hauboïste Karl Jenkins. Après quelques albums avec Soft Machine (j'aime beaucoup ses compositions sur Seven), il est devenu un compositeur à la fois prolifique et très "savant". Il va vraiment falloir que je creuse tout cela.

 

dimanche, 17 janvier 2021

Blanquer = Castex

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jeudi, 07 janvier 2021

Au sujet de l'"envahissement" du Capitole par des terroristes suprémacistes

Petit avertissement aux journalistes et aux "simples citoyen-nes" (dont certain-es parmi mes contacts Facebook) qui disent que les événements d'hier marqueront la rupture entre Trump et l'essentiel de sa base, ainsi que des ténors des Républicains : cela fait 5 ans qu'on sous-estime systématiquement (et moi le premier, jusqu'en 2017) le soutien dont bénéficie Trump, et qui a permis à 70 millions d'Américain-es de voter pour lui en novembre, malgré tout ce qu'il a fait.

 

L'électorat républicain adore l'ordre et déteste le chaos ? Sans doute, mais quid du soutien officiel de Trump aux "Proud Boys" ?

Depuis hier, des millions de partisans de Trump, totalement "qanonisés", diffusent partout (y compris en France, en français) l'idée que ce sont les "antifas" déguisés en pro-Trump qui ont semé le chaos à Washington. Ces gens sont des complotistes : la vérité est toujours ailleurs.

Tout ce qui se passe depuis hier (l'élection des démocrates en Géorgie, le "lâchage" de Pence, l'invasion du Capitole) confirme leurs biais : c'est le "deep State" qui continue de s'en prendre au pauvre petit Donald seul contre tous, ce sont les gauchistes qui font une mise en scène (j'ai vu des analogies avec l'incendie du Reichstag en 1933, avec les antifas US dans le rôle des nazis, et les pro-Trump dans le rôle des pauvres communistes injustement accusés, c'est renversant au sens fort), etc.

On sous-estime le degré de fanatisation de la base trumpienne après 5 ans de mensonges. N'oublions pas que ce type a constitué son capital politique de départ sur son soutien à la théorie conspirationniste "birther", selon laquelle Obama n'était pas américain. N'oublions pas qu'avec Conway, Pence, McConnell et tou-tes les autres qui ont donné un pouvoir toujours grandissant à Trump (ses "enablers"), c'est la "post-vérité" et les "faits alternatifs" qui règnent depuis 4 ans.

 

Ce n'est pas l'escarmouche d'hier, ni la vision du drapeau confédéré dans le "saint des saints", le Congrès, ou d'un gros connard en boots dans le fauteuil de Pelosi, qui va faire retomber ces gens dans la réalité. Ni de l'autre côté de l'Atlantique, ni en France, où, comme le chantait Ferrat, les Pinochet en puissance travaillent aussi du képi. Il n'y aurait qu'à réactualiser : qu'ils se nomment Zemmour, Raoult, Dati, Guérini ou Praud, les Kellyanne Conway en puissance travaillent aussi du clavier.

 

mardi, 08 décembre 2020

Sonnet émoji du 08.12.2020

Le 8 décembre restera à tout jamais une date monumentale dans l'histoire de la poésie.



En effet, c'est le 8 décembre 2020 que Guillaume Cingal, dont l'œuvre comptait déjà quelque 15 ou 20 "sonnets émojis", en composa un dont UN VERS ENTIER était composé d'une émoticône.

 

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dimanche, 06 décembre 2020

Jeu littéraire dominical

Ce jeu traîne sur Twitter depuis déjà quelque temps, et quand je me décide à faire ce genre de choses, je ne fais évidemment pas les choses à moitié, et je triche pour ne pas avoir trop à trancher.

 

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Pour tout dire, j'avais même songé à d'autres colonnes / rubriques. Il manque, dans ce tableau, au moins Charlotte Delbo, Ovide, Pouchkine et Thomas Bernhard.

 

vendredi, 04 décembre 2020

Poème prédictif en 4 dizains

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samedi, 07 novembre 2020

Belle unanimité dissonante

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mardi, 20 octobre 2020

Un échantillon du jeu des trajets

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vendredi, 16 octobre 2020

Mon trajet pour aller au travail (#infraPerec 38)

infra-Perec

 

Le plus souvent je m’y rendais en voiture, tant que les enfants étaient très jeunes et qu’il fallait les emmener dans des lieux différents (nounou et école puis école et collège) et aussi avant que les transports en commun ne s’améliorent, en 2013, avec la mise en service d’une ligne de tramway et d’une ligne de bus rapide. Dorénavant, il m’arrive encore de m’y rendre en voiture – et de me garer dans le lugubre second sous-sol du site Tanneurs – mais c’est souvent aussi en tram (alors, je rêvasse, je pianote sur mon smartphone ou j’écris des textes à contraintes, comme jadis les Quatramways) et désormais, depuis juin, à vélo, avec le VTT que nous avons acheté pour mon fils aîné mais que je peux utiliser quand il est à Rennes. Comme je mets en général un peu moins de vingt minutes, c’est le vélo qui est le plus rapide (contre 25 à 30 minutes de porte à porte avec bus 2 et tram A), mais faut-il décompter le temps passé à se désaper tous volets fermés dans mon bureau, à sécher ma sueur à la serviette et à remettre du déodorant ?

Au retour, je ne parviens pas toujours – ni souvent – à gravir la Tranchée sans mettre pied à terre. Avant-hier j’ai enfin tenté de passer le premier plateau et je crois qu’à l’avenir je parviendrai en haut de cette côte pentue de 750 mètres sans mettre pied à terre.

Quand je me rends au travail en voiture, c’est l’occasion de rapporter les livres empruntés à la B.U., d’en rapporter plus facilement et sans me déboiter l’épaule, d’écouter des disques ou de me brancher sur France info, ce qui a, en général, l’inconvénient de me déprimer ou de me stresser. Dans le tram, à l’occasion, les réseaux sociaux consultés via smartphone ont le même effet.

À pied, entre l’arrêt du tram et la maison, souvent je chantonne à tue-tête (et je sais que cette formule est contradictoire).

 

lundi, 28 septembre 2020

All Cops Are...

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Si le gogue où j'ai mes us n'avait pas été en panne, non de papier mais de jus (électrique), je n'eusse point vu cette merveille, car c'est bien là que se niche le vrai slogan contre-pouvoir, dans l'opposition autant à la façon dont des fils à papa huppés se font des frissons en graffitant d'ineptes ACAB qu'à l'autoritarisme barbouze de la macronerie triomphante.

 

(Au demeurant, étrange journée, site déserté mais à moitié seulement, pause déjeuner coupée par un exercice d'alarme à incendie qui en fait n'était pas un exercice, etc.)

 

dimanche, 27 septembre 2020

Studium & punctum

rugby.jpg13 avril 1914, à Colombes.

France-Angleterre, 13-39.

 

Photo non créditée (cliquer pour agrandir).

 

      Ce qu'on voit sur cette photo : le joueur anglais qui s'apprête à marquer va peut-être se faire bousculer par un chien désireux de jouer à la baballe.

 

Ce qu'on ne voit pas : des 30 joueurs alignés ce jour-là, onze seront tués à la guerre.

 

mercredi, 23 septembre 2020

Unissons

Aujourd'hui, dans deux livres que je lis simultanément, il était question de l'insurrection de Mohand Mokrani dans les années 1870, en Kabylie.

 

Ces deux livres, ce sont ALGER, RUE DES BANANIERS de Béatrice Commengé, et le dernier chapitre de LA FOSSE COMMUNE de Pierre Vinclair.

 

jeudi, 17 septembre 2020

Diaporamas commentés

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À noter que je me suis fait la main en enregistrant aujourd'hui les trois premiers tutoriels de mon cours magistral de méthodologie de première année, que je devais assurer deux samedis de suite mais pour lequel j'ai été autorisé, la panique gagnant l'administration de l'Université face à la bombe à Covid19 que représente le site Tanneurs, à basculer en distanciel asynchrone.

 

mercredi, 16 septembre 2020

Catastrophes

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Pour mes 46 barreaux

Sortira chez Quidam

Un nouveau livre de Barrault

(Tadoudidadoudam).

 

(photo P. Barrault, FB)

 

samedi, 12 septembre 2020

L'Université en pilotage automatique dysfonctionnel

L'UNIVERSITE DE TOURS FAIT N'IMPORTE QUOI, suite du feuilleton.
 
En juin, en vue de préparer la rentrée, les équipes pédagogiques avaient été incitées à "faire remonter" des propositions afin de pouvoir accueillir les étudiant-es dans de bonnes conditions. Nous avions compris qu'il s'agissait de maintenir un maximum d'enseignements en présentiel tout en limitant l'afflux massif habituel de 5 à 6000 personnes dans les couloirs et les salles du site Tanneurs, pour prendre l'exemple que je connais le mieux.
 
J'avais proposé de remplacer les CM de L1 dont je suis responsable par des capsules vidéo de type Power Point commenté. J'avais proposé, pour le TD de L3 que je suis seul à enseigner, de mettre en place un système de demi-groupes : les étudiant-es assisteraient physiquement au cours 1 semaine sur 2 ; les étudiant-es dispensé-es d'assister au cours devraient consulter la fiche de cours sur le cours en ligne et déposer un travail. Avec ce système, tout le monde aurait son compte d'heures, et le programme serait bouclé.
 
Nous avons appris en juillet que la rentrée se ferait en présentiel intégral et que toutes nos propositions différentes étaient balayées d'un revers de main. Ce refus strict, formulé dans des termes infantilisants, a été confirmé plusieurs fois fin août et début septembre. Comme nous avons été quelques-uns à protester, et surtout comme, cette semaine, de nombreux CM (de droit notamment) ont été annulés/reportés le jour même quand les profs ont vu la gravité de la situation sanitaire, nous avons appris hier soir (à DEUX JOURS de la reprise des cours à l'UFR Lettres et Langues) qu'"au vu de l'évolution de la situation sanitaire, et après accord de la Présidence reçu ce jour, la possibilité est donnée aux équipes pédagogiques qui le souhaitent de s'orienter vers le plan B sur lequel elles avaient travaillé à la fin de l'année dernière".
 
On constate avec amertume mais sans surprise que la Présidence finit par autoriser à DEUX JOURS de la rentrée quelque chose qui a été conçu par les équipes pédagogiques il y a TROIS MOIS... et refusé jusqu'à hier ! Très entre autres, ces 3 mois permettaient la préparation du programme de cours et la mise en place de ce nouveau dispositif. Or, pour mon cours de L3, comme pour les autres, j'ai déjà prévu mon plan de cours, plusieurs documents didactisés etc., de sorte qu'il m'est impossible de m'organiser selon ma proposition de juin, à moins de tout replanifier.
 
Mettre en place le système d'alternance, fût-ce à partir de la semaine 2, va me demander un surcroît de travail très important. Le ferai-je ? J'en doute. Je vais plutôt me contenter d'accueillir les étudiant-es dans les conditions qui nous sont, de fait, imposées : entassé-es dans des salles trop exiguës et souvent mal ventilées, en attendant (comme l'a avoué le doyen en conseil d'UFR jeudi) l'inévitable fermeture, à court ou moyen terme, du site pour raisons sanitaires et la réinstauration du distanciel pur.
 
Une fois encore, la Présidence de l'Université aura fait fi de l'innovation pédagogique autant que de la santé publique.
 

vendredi, 26 juin 2020

Demain dès l'aube...

Quelques distiques inachevés, suite à un jeu sur Twitter...

 

 

Demain dès l'aube, à l'heure où blanchit la beubar

Je ferai un discours.

Victor Vitiligo.

 

 

 

Demain dès l'aube, à l'heure où jaunit le montagne,

Je rongerai.

Victor Mulot

 

 

Demain dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,

Tu repiocheras 4 cartes.

Victor Uno.

 

 

Demain dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,

Je démazouterai.

Victor Cargo.

 

 

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,

Je communierai.

Victor Bigot.

 

 

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,

Je me mettrai au point mort.

Victor Stop'N'Go

 

 

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,

Je composterai.

Victor Diligo.

 

 

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,

Je te collerai aux dents.

Victor Berlingot

 

 

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,

Dis, tu vas la pousser ta poubelle, eh connard ?

Victor Parigot

 

 

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,

Je pèterai.

Victor Fayot.

 

 

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,

J'écrirai une merde.

Victor Musso

 

 

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,

Je lècherai.

Victor Miko

 

 

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,

Ça caillera.

Victor Frigo

 

 

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,

Tu les aimes, mes seins ?

Victor Bardot

 

 

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,

Remets-moi la même !

Victor Poivrot

 

 

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,

Je partirai pour le Tourmalet.

Victor Hinault

 

 

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,

On verra bien.

Victor Impro

 

 

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,

Je pâtirai.

Victor Parano

 

 

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,

Fuck the fuckin' shit.

Victor De Niro

 

lundi, 01 juin 2020

Lect(o)ures

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En ce premier jour de juin, je me contente, pour nourrir cette rubrique qui n'a pas connu un seul jour de jachère depuis le 1er janvier, de cette capture d'écran d'un tweet écrit hier matin.

 

Je m'en veux beaucoup de laisser en plan trois projets qui me tiennent à cœur, mais je manque de temps, et parfois d'énergie, et surtout de motivation dans la durée. Besoin d'être encouragé, peut-être. Au lieu de quoi, comme un idiot qui se disperse, j'ai créé samedi un nouveau compte Twitter dans lequel j'entreprends de transposer en anagrammes la totalité d'un grand roman moderniste.

Le verre d'eau à moitié plein, ce serait de considérer tout ce que j'ai amassé, en blogs et vlog, depuis quinze ans, en le faisant surtout pour moi-même...

 

vendredi, 29 mai 2020

Traversées des fantoches

Hier, Blanquer, une fois encore à la ramasse et désavoué, a annoncé l'annulation de l'épreuve orale de français, dont le maintien était, de fait, incohérent, vu que, pour l'ensemble des autres épreuves du baccalauréat, il avait été décidé, depuis plus d'un mois, le remplacement des examens par une évaluation au contrôle continu sur les deux premiers trimestres. (De par plusieurs témoignages qui me reviennent, cette dernière décision a d'ailleurs foutu dans la merde mis dans un profond embarras pas mal de lycéens de Terminale qui avaient glandouillé en comptant sur des révisions de dernière minute pour sauver les meubles.) Ce ministre abject, qui impose depuis trois ans une idéologie saumâtre et rance contre tous les avis et contre les experts, est devenu de façon manifeste, depuis trois mois, le fantoche à la fois ridicule et odieux que les gens du milieu savaient déjà être.

Apparemment, si O* (qui est en quatrième) retourne au collège, ce sera un jour par semaine, car le collège ne peut pas s'organiser autrement : c'est ce que Blanquer nomme le “retour à la normale”. Imbécile.

 

Capture.JPGHier, passage chez le libraire, qui avait enfin fini par recevoir deux ouvrages publiés au Canada qui n'étaient pas arrivés à temps pour le 29 mai, en sus d'un certain nombre de livres divers que j'avais commandés et dont certains m'avaient été recommandés par Pierre Barrault. J'y ai aussi acheté la traduction du recueil de Christopher Okigbo, Labyrinths, qui paraît enfin en français, cinquante ans après la bataille, et sous la plume de celle qui fut ma présidente de jury de thèse, Christiane Fioupou. Bizarre de découvrir cette publication comme ça, par hasard, sur une table de librairie. Si moi, qui fais partie des quelques centaines de clampins susceptibles de connaître l'importance d'Okigbo (poète nigérian ultra-important, lyrique, subtil, et notoire notamment d'avoir été tué à 35 ans, dès les premiers mois de la guerre civile de 1967-1970) et d'une telle traduction en France, je l'apprends par hasard, ce n'est pas très bon signe pour le livre, outre le fait qu'il est sorti juste avant le confinement.

Je vais encore beaucoup me plonger dans des questions de traduction ces jours prochains car j'ai aussi acheté la traduction en Poésie/Gallimard des Sonnets de Pasolini : je crois que c'est l'édition recommandée pour le programme 2021 de l'agrégation de lettres modernes, et je vais pouvoir comparer avec celle des Solitaires intempestifs, que je connais mieux et depuis quelque temps déjà. Et j'ai aussi emprunté à la B.U. (on ne peut pas entrer, on commande à distance et on récupère les livres à l'extérieur, le long de la Loire) plusieurs livres de et sur Maryse Condé, dont la traduction de Traversée de la Mangrove par Richard Philcox : le livre est précédé d'un avant-propos du traducteur qui méritera(it) à lui seul un billet de blog.

 

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En écoute : insistence de Jacques Ponzio / Africa Express [album remarquable / je dois écrire dans les jours qui viennent un billet de blog aussi sur les disques d'Africa Express, mais je rappelle ici même qu'il n'y a pas besoin d'attendre que j'en dise bien pour s'y intéresser]

 

 

samedi, 23 mai 2020

Banalités & permutations

Ce matin, c'est la pluie qui m'a tiré du lit. Avec la boulangère nous avons échangé les habituelles banalités sur le fait qu'on en avait besoin, et que ça va faire du bien aux personnes allergiques au pollen, mais que c'est pas pratique avec un masque (ah non, celle-ci est une nouvelle venue).

On va encore rester terrés à la maison ce week-end (prolongé pourtant) : hier, C* et moi avons travaillé presque toute la journée ; demain, O* est d'anniversaire à la Cousinerie ; aujourd'hui, s'il pleut...

 

Le second tour des élections municipales aura lieu, sous réserves, le 28 juin. J'espère qu'on va se débarrasser cette nullité nuisible de Christophe Bouchet. Totalement passif et fantomatique jusqu'à la fin 2019, il s'est réveillé pour la campagne électorale, avec comme seule stratégie le clientélisme éhonté d'une part, la calomnie d'autre part.

 

Capture.JPG

Sur Twitter, il y a un jeu qui consiste à "bousiller un nom de groupe en changeant une seule lettre". Voici mes contributions :

Basis.

Humble Pip.

Talking Beads.

Les BB Prunes.

Dare Straits.

Supergus.

Coldclay.

Carter the Unstoppable Ex-Machine.

Les Gardons bouchers.

Fart Chimp.

Mouise Attaque.

Passive Attack.

Forever Pivot.

Shaka Pork.

 

jeudi, 21 mai 2020

Quand j'ai connu Romy Cherif

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Quand j'ai connu Romy Cherif

Elle était serveuse au Rif

Et avec Louise Favreau

Voulait quitter ce bistrot.

Le soir même avec Ilyes Trouve

On a croisé Jean-Paul Rouve

En parlant de Théo Le Corre

Et sa bouche d'albacore.

Romain Gutierrez n'a pas su

Combien il m'avait déçu,

Amoureux du sourire d'ange

De la belle Inès Demange.

 

Quand j'ai connu Romy Cherif

Elle était serveuse au Rif.

 

Au marché le vieux Noam Gilles

Vendait des bleus, des vieux-lilles,

Mais c'est sa femme, Aya Prigent,

Qui encaissait mon argent.

Le lendemain, William Le Meur

Faisait courir la rumeur

Que j'ai giflé Léo Lalanne

En lui hurlant "bougre d'âne".

C'est l'infâme Loan Deschamps

Au sourire si méchant

Qui, suivi de Dylan Caillaud,

M'a fait mouiller le maillot :

Pour la belle Clara Beaudouin

Fut un duel sans témoin.

 

Quand j'ai connu Romy Cherif

Elle était serveuse au Rif.

 

Pendant ce temps Lenny Gicquel

Matait Heckle & Jeckle ;

Son pote, Lorenzo Castro,

Avait chopé la gastro.

Ce fut donc le fier Wassim Pons

Qui, en découpant des bons,

Fit les courses d'Inès Belin

Au boui-boui du patelin.

Et sur Twitter, Titouan Gallo

Me traite de narvalo

Parce que Léane Gaborit

C'est meilleur, ce qu'elle écrit,

Du moins selon Ayoub Rouxel.

Mes strophes manquent de sel.

 

Quand j'ai connu Romy Cherif

Elle était serveuse au Rif.

 

Un autre Lorenzo (Cadet)

Au Rif sert du muscadet

Aidé de Salomé Barrière

(Masques et gestes barrière !).

Ton débit, Maxime Boisson,

Fais du slam avec. Sois son

Egérie, Alice Foucault,

La star de l'osso bucco.

Votre pote, Maëlys Combes,

A un rire d'outre-tombe.

 

Cependant, Lorenzo Cadet

Au Rif sert du muscadet.

 

Collé au zinc, Youssef Vitry

Exhibe un bifton flétri

Et déclame pour Aya Sow

Des vers de saute-ruisseau.

Aya aime Inaya Dupré

À l'œil diapré et pourpré.

(AYA IN LOVE WITH INAYA

Sur Vamos a la playa)

Youssef, tu sais, Sofia Paillard

N'aime pas ton bec braillard ;

Elle attend que Kylian Chauvel

Ramène un masque et du gel.

 

Cependant, Lorenzo Cadet

Au Rif sert du muscadet.

 

Dans la rue Sofia Da Costa

Que Youssef, saoul, accosta,

Porte, de roses, un bouquet

Pour sa meuf, Elsa Bouquet.

Poissons ? Gabrielle Sergent

Encaisse aussi mon argent.

Poissonnière, Alicia Corbin,

Aussi ici au turbin

Sur la place Gaspard-Brisset

(Personne ne sait qui c'est),

Près de la rue Charles-Gaucher

(Un pneu j'y ai amoché),

Demande à Louna Gaubert

De garder un camembert.

 

Cependant, Lorenzo Cadet

Au Rif sert du muscadet.

 

Poissonnier, Léo Da Cunha

Ne vend pas des piranhas,

Mais avec Victoire Bellet

Son amour est emmêlé :

Coucher avec Inès Mahieu

N'est pas ce qu'il fit de mieux.

 

Cependant, Lorenzo Cadet

Au Rif sert du muscadet.

 

Sur ce marché, Lina Busson

A aussi pris du poisson ;

C'est juillet, et Léane Vigne

S'envia de pêches de vigne ;

La crémière Mathilde Haddad

Vend du brie, du Rocamad'.

À qui ? à Romy Mansouri

Qui fait un piège à souris :

Colloc avec Eden Deschamps

(Fade, la belle-des-champs,

Pour un piège !) -- Nina Stéphan,

Leur colloc aussi, défend

À Soline Dumoulin

De ramener son margoulin

À leur appart. Mya Allain

Est en gap year, c'est malin.

 

Et au marché Lina Busson

A aussi pris du poisson.

 

C'est alors, Mathilde Collet,

Que je me suis affolé

De savoir que Nolan Mangin

Sortait partout son engin.

Quoiqu'on sache que Clément Lang

Se douche à l'ylang-ylang,

Aux noces de Yasmine Bru

La pluie tombait roide et dru.

Souvenir : Justine Perrot

Chantant J'suis pas un héros

Avec Agathe Collignon

En duo, c'est-y mignon.

 

Et au marché Lina Busson

A aussi pris du poisson.

 

Au mariage Tom Muller

De s'ennuyer avait l'air ;

Quant à Lorenzo Verger,

Ne cessant de gamberger,

A saoulé Arthur Collignon

Qui porte barbe et chignon.

Ce que Gabriel Ménager

A dit ("je sais pas nager")

Est vrai, car Timéo Fradin

L'atteste. On n'a vu plus radin

Ce jour-là que Louane Lagrange.

(En dire plus me démange.)

 

Jour de marché : Lina Busson

A aussi pris du poisson.

 

 

 

Il s'agit d'un  poème en 200 vers de rimes plates (sans compter les refrains) alternant 8 et 7 syllabes, dont la rime est donnée successivement par un des 100 noms du générateur de noms français Lorraine Hipseaume. Si vous cliquez sur le lien, 100 autres noms vous seront donnés, de sorte que chaque clic donne matière à un nouveau poème potentiel.

 

dimanche, 10 mai 2020

La Pseudo-Phèdre, acte I, scène I



La Pseudo-Phèdre

 

tragédie à moitié racinienne

et à moitié d'inspiration blanquéro-coronavirienne

 

 

HIPPOLYTE.

Le dessein en est pris : je pars, cher Théramène,

Mais à moins de 100 bornes, bien sûr, de Trézène.

Dans le doute mortel dont je suis agité,

J'ai reçu ma convoc pour l'oral de francé.

Depuis [près de deux] mois éloigné de mon père,

Toujours paraît la face de l'affreux Blanquère.

J’ignore jusqu’aux lieux qui le peuvent cacher.

 

THÉRAMÈNE.

Vous pourriez demander au duc de Castaner.

Déjà pour satisfaire à votre juste crainte,

Sans masque suis allé jusques à Villepinte.

J’ai demandé Thésée aux peuples de ces bords

Qui m'ont vendu du gel 15 euros sans remords.

J’ai visité l’Élide, et laissant le Ténare,

Ouï la folle Bergé et la Sibeth ignare.

Sur quel espoir nouveau, dans quels heureux climats

Est l'école dont les portes n'ouvriront pas ?

Qui sait même, qui sait si le roi votre père

Avait assez d'attestations dérogatouères ?

Et si, lorsqu’avec vous nous tremblons pour ses jours,

Il fait des apéros virtuels sans détours,

Ce héros n’attend point qu’une amante abusée…

 

HIPPOLYTE.

Voyons, tout est fermé : les bistrots, les musées !

De ses jeunes erreurs désormais revenu,

Thésée n'a plus Netflix. PokémonGo n'est plus !

Et fixant de ses vœux l’inconstance fatale,

Il accorde à Raoult sa confiance totale.

Enfin, en le cherchant, je suivrai mon devoir,

Et me ferai un masque avec un vieux bavoir.

 

THÉRAMÈNE.

Eh ! depuis quand, seigneur, craignez-vous la présence

De postillons venus de Cathay ou Byzance

Et dont je vous ai vu préférer le séjour

À Animal Crossing, Auchan ou Carrefour ?

Quel péril, ou plutôt quel chagrin vous en chasse ?

 

HIPPOLYTE.

Des marcheurs mensongers toujours je crains l'audace

Depuis que sur ces bords les dieux ont envoyé

La fille de Darcos et Valérie Boyer.

 

THÉRAMÈNE.

J’entends : de vos douleurs la cause m’est connue.

Schiappa vous chagrine, et blesse votre vue.

Dangereuse marâtre, à peine elle vous vit,

Que même confiné vous fustes déconfit.

Mais sa haine, sur vous autrefois attachée,

Est comme une limace après une drachée.

Et d’ailleurs quels périls vous peut faire courir

Le coronavirus ? On n'en saurait mourir.

Phèdre, atteinte d’un mal qu’elle s’obstine à taire,

N'a pas, du pangolin, percé tout le mystère.

Peut-elle contre vous former quelques desseins ?

 

HIPPOLYTE.

Nies-tu donc, tel Blanquer, l'avis des médecins ?

Hippolyte en partant fuit une autre ennemie ;

Je fuis, je l’avouerai, cette vieille Estrosie,

Reste d’un sang fatal conjuré contre nous.

 

THÉRAMÈNE.

N'est-elle pas amie du professeur Raoult ?

Jamais l’aimable sœur des cruels Pallantides

Se sera-t-elle alliée à l'infernal Khauvide ?

Et devez-vous haïr ses innocents appas ?

 

HIPPOLYTE.

Hélas, même au McDrive il n'est point de repas.

 

THÉRAMÈNE.

Seigneur, m’est-il permis d’expliquer votre fuite ?

Sans apéro sur Zoom évitez-vous la cuite,

Implacable ennemi des amoureuses lois,

De la pistache autant que d'olive aux anchois ?

Vénus, par votre orgueil si longtemps méprisée,

Fera-t-elle plus que de Griveaux la risée ?

Et vous mettant au rang du reste des mortels,

Vous a-t-elle exilé à Yèvre-le-Châtel ?

Aimeriez-vous, seigneur ?

 

HIPPOLYTE.

Ami, qu’oses-tu dire ?

Toi qui même sur Zoom n'enseignes pas Shakespeare,

Des sentiments d’un cœur si fier, si dédaigneux,

Vois-tu donc sur Discord des hordes de khâgneux ?

C’est peu qu’avec son lait une mère Amazone

Parmi la Librairie ait essaimé la zone.

Dans un âge plus mûr moi-même parvenu,

J'ai, de Gérard Larcher, le visage charnu.

Attaché près de moi par un zèle sincère,

Tu fus mon Jean Lassalle, aussi ma Flo Lasserre.

Tu sais combien mon âme, attentive à ta voix,

S’échauffait aux récits des faits de Benalla.

Quand tu me dépeignais ce héros intrépide

Qui en maître régnait bien avant le Khauvide,

Les monstres étouffés, et les brigands punis,

Cégété, Heffessu, entre autres ennemis,

Et les os dispersés du géant d’Épidaure,

De Jean-Luc Mélenchon jusqu'à Olivier Faure.

Mais quand tu récitais des faits moins glorieux,

Citoyens éborgnés, glyphosate en tous lieux,

Hélène à ses parents dans Sparte dérobée ;

Bayrou bégayant, De Sarnez imbibée,

Tant d’autres, dont les noms lui sont même échappés,

Les lois contre les gueux et les handicapés,

Ariane aux rochers contant ses injustices,

Les fêtes de Macron aux hivernaux solstices,

Tu sais comme, à regret écoutant ce discours,

L'horreur des yeux crevés m'en éloignait toujours.

Heureux si j’avais pu ravir à la mémoire

Ces faits aussi abjects qu'une chanson de Moire !

Et moi-même, à mon tour, je me verrais lié !

Fallait-il qu'à Beauvau on m'eût domicilié...

Dans mes lâches soupirs d’autant plus méprisable,

Qu'un enfant de cinq ans reprenant son cartable,

Qu’aucuns monstres par moi domptés jusqu’aujourd’hui,

Ne me calmeront tant qu'un lave-mains Feng-Shui.

Quand même ma fierté pourrait s’être adoucie,

Ne pourrais-je trembler au doux nom d'Estrosie ?

Ne souviendrait-il plus à mes sens égarés

De ce confinement qui nous a séparés ?

Mon père la réprouve, et par des lois sévères,

M'ordonne de passer les oraux de Blanquère.

D’une tige coupable il craint un rejeton

Et non de se complaire en vers de mirliton.

Et que, jusqu’au tombeau soumise à sa tutelle,

Estrosie sans Raoult fasse dans la dentelle.

Dois-je épouser ses droits contre un père irrité ?

Et dois-je renoncer à la spé HLP ?

Et dans un fol amour ma jeunesse embarquée...

 

THÉRAMÈNE.

Surtout n'oubliez pas l'attestation marquée :

Le ciel de nos raisons ne sait point s’informer,

Le duc de Castaner risque de gendarmer.

Et sa haine irritant une flamme rebelle,

On trouve le virus dans les camions-poubelle.

Enfin d’un chaste amour pourquoi vous effrayer ?

Sur le monde d'après ne faut-il embrayer ?

En croirez-vous toujours un farouche scrupule ?

Faute d'FFP2, on porte un masque en tulle !

Quels courages Vénus n’a-t-elle pas domptés ?

Avant l'oral du bac faites-vous démâter.

Si toujours Antiope à ses lois opposée

Se trouve, de Schiappa vous aurez la rosée.

Mais que sert d’affecter un superbe discours ?

Même en distanciel vous séchâtes les cours.

On vous voit moins souvent, orgueilleux et sauvage,

Tantôt, tel Robinson, quémander du fromage,

Tantôt, savant dans l’art par Neptune inventé,

Harponner la baleine avecque Son-Forget.

Les forêts de nos cris moins souvent retentissent ;

Sur Animal Crossing que de bestiaux factices !

Il n’en faut point douter, vous aimez, vous brûlez ;

De vous, sans nul coiffeur, la coupe de mulet

À Estrosie enfin aurait-elle su plaire ?

 

HIPPOLYTE.

Théramène, je pars, et vais chercher mon père.

 

THÉRAMÈNE.

Ne verrez-vous point Phèdre avant que de partir ?

 

HIPPOLYTE.

Sans surblouse non plus je ne saurais sortir.

Voyons-la, puisque ainsi mon devoir me l’ordonne.

Quoi, n'est-ce pas là ce cher Daniel Labaronne ?

 

vendredi, 01 mai 2020

Pour ne pas en finir avec les nombres premiers

Hier soir, nous avons regardé un film canadien, Pauvre Georges ! de Claire Devers — pas mal, plutôt allusif malgré quelques lourdeurs de mise en scène — pas du genre à casser des briques. Je me disais ce matin, en y repensant, que c'est exactement le genre d'histoire qui peut donner tout et son contraire, d'un point de vue littéraire : par exemple, la même histoire, peu ou prou, racontée par Nuruddin Farah, d'un côté, et par cette baderne nullissime d'Eric-Emmanuel Schmitt de l'autre.

 

Consulté, pour l'avoir vue sur Facebook, la liste des 100 livres les plus importants du 21e siècle compulsée par le Guardian. Il s'agit d'un article de 2019 qui a resurgi, je ne sais pourquoi. Comme d'habitude avec ce genre de liste, je fais le décompte des livres traduits, donc histoire de voir ce qui, pour le monde anglophone, représente le monde : 84 livres sur 100 ont été écrits en anglais par des anglophones, pour l'immense majorité d'entre eux/elles britanniques ou nord-américain·es.

Toutefois, j'ai aussi essayé de repérer combien de livres j'avais lu. 14, comme suit, avec mes conseils au collègue avec qui j'ai échangé à ce sujet sur Facebook :

99/ Verre cassé de Mabanckou (aucun intérêt – AM n'a écrit qu'un seul bon livre, Lumières de Pointe-Noire)

95/ les Chroniques de Bob Dylan, intérêt trèèès relatif

75/ Tokarczuk, j'en ai lu plein mais pas celui-là je crois (pb du titre en anglais ?) – je conseille très hautement Les Pérégrins

69/ idem Javier Marias, pas sûr au vu du titre — bien aimé la trilogie Ton visage demain, qui même oxbridgisme et espionnage pendant la Guerre froide

47/ Persepolis, ok

46/ Human Chain, je ne connaissais pas l'existence de ce recueil de Heaney / à suivre

41/ Atonement, un McEwan très dispensable (moins mauvais qu'Amsterdam quand même) — à mon avis, il faut lire deux livres de McEwan: The Cement Garden et Black Dogs, point barre

33/ Fun Home, ok

29/ La mort du père et la suite de l'hexalogie de Knausgaard (j'en suis au tome 3), pas mal mais ça faiblit - le premier est vraiment très dérangeant et fort du coup

21/ Sapiens, m'a pas mal énervé, j'en ai parlé dans une vidéo

17/ The Road, ok

16/ Franzen, c'est comme Foster Wallace, pu finir aucun de ses livres, zzzzzzzzzzzzzzzz

12/ The Plot Against America, pas le meilleur Roth mais bien (je pensais qu'il était plus ancien que ça en revanche)

10/ Adichie, oui, il faut la lire [et plutôt Half of a Yellow Sun qu'Americanah, pour commencer, en effet]

 

Il faudrait que je compile ma propre liste des livres publiés entre 2001 et 2020 dont je considère que les gens que je connais gagneraient à les lire, ou à  les avoir lus. Il n'y en aura pas cent : un nombre premier, peut-être...?

 

dimanche, 19 avril 2020

Trimard, glandouille et sonnet livresque

Journée étrange. Dû continuer d'arrache-pied mon cours d'agrégation sur les voyages du capitaine Cook, de plus en plus prenant et/mais de plus en plus passionnant.

J'avais mal commencé, en perdant intelligemment près de deux heures à écrire un fil (thread) sur Twitter, afin d'expliquer quelques rudiments de prosodie anglaise.

Et je finis mal, vu que je viens de perdre une bonne demi-heure à composer un sonnet livresque. (L'idée vient, là aussi, de Twitter, où plusieurs internautes se relaient et s'épaulent pour en composer des collaboratifs.)

Sonnet livresque du 19 avril 2020, vue empilée verticale.

En voici ci-dessus la version complète dite “empilée et verticale”. Mais j'en donne ci-après une transcription (et ce d'autant mieux qu'en faisant la pile je me suis trompé dans le dernier tercet, inversant le vers 12 et le vers 14 et oubliant le premier hémistiche du vers 13).  Le sonnet est composé de 33 titres de livres, agencés en 14 vers dont cinq sont triples (à trois titres).

 

le diable rebat les cartes la mort d'un père

des os dans le désert une méditation

ouvrez pour en finir avec les chiffres ronds

la maison de la faim vies perpendiculaires

 

le quai de Ouistreham quién es ? crâne chaud

trois ombres sur Paris : leçons particulières

tohu mort d'un cheval dans les bras de sa mère

la mort d'Ahasverus derrière mon bureau

 

dérangé que je suis deuil la quête de joie

hors les murs bois dormant portraits d'un éphémère

tomates nature morte avec bride et mors

 

l'instinct de ciel la voix sombre l'aide à l'emploi

la découverte australe allada Marie-Claire

journal des jours tremblants danse autour de la mort

 

J'ai une affection particulière pour les trimètres 3/3/6 et 4/4/4 des vers 10 et 12 et pour le choix d'une unique rime féminine pour les quatrains et les tercets. L'écrasante majorité des titres de livres, en français, ne se terminent pas par un e muet, de sorte qu'une des gageures d'un sonnet livresque consiste à trouver assez de titres pour les rimes féminines.

 

mercredi, 04 mars 2020

Caloniz Herminia, Cristina

Fini de lire, ce soir dans la salle d'attente du conservatoire, un livre aussi ébouriffant qu'éblouissant, dont je reparlerai prochainement en vidéo, Cristina de Caloniz Herminia, publié aux éditions du Réalgar.

En quatre parties, de 12, 14, 13 et 11 pages respectivement le texte suit les méandres d'une figure / personnalité / personnage / femme de sa “petite enfance” à sa “jeunesse”. Ce poème en prose, ni narratif ni lyrique au sens strict, réussit donc à retravailler le matériau du Bildungsroman d'une façon radicalement singulière.

Très entre autres, il y a, dans ce livre, une attention aux plantes, notamment aux arbres, qui passe certes par le langage (je veux dire : qui est avant tout expressive), mais qui est puissamment évocatrice. Et puis, ce n'est pas si souvent que je lis un livre qui évoque nèfles et néfliers !

 

*** Brève recension par J.-P. Gavard-Perret ***

* Analyse approfondie de Lionel-Édouard Martin *

 

mercredi, 26 juin 2019

Du blocage

Pour peu qu'il s'accompagne de propos atroces et définitifs, le blocage, sur Facebook, est comme une sorte de folie momentanée dont l'auteur finit par considérer qu'elle est essentielle et irréversible.

mardi, 25 juin 2019

Mardi brûlant

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mercredi, 12 décembre 2018

Philippe Chauché, un peu saucé

Philippe Chauché, c'est ce type qui répond écriture inclusive quand on argumente au sujet des violences policières mais qui like à tour de clavier des commentaires commençant par “Si vous aurez...” ou “Voulez-vous insinuez...”

 

dimanche, 18 novembre 2018

Avec le baryton

Baryton_MET_MI8.jpgIl aura donc fallu qu'on m'offre l'intégrale Haydn pour que je découvre l'existence d'un instrument proche de la viole, le baryton. Le pire est que j'ai dû entendre certaines de ces pièces en étant persuadé que c'était de la viole.

Ignare et sourdingue, ça fait beaucoup pour un seul homme.

________________________

Ce bref texte me rappelle les débuts de l'autre blog, le blog anthracite, désormais en déshérence. Je passais beaucoup de temps à écrire — et à traduire Links — en écoutant, entre autres, les Sonates pour violon du coffret Mozart.

Y a-t-il d'autres recours que de dériver ?

C'est comme si on avait déjà existé.

 

mardi, 13 novembre 2018

Fin d'insomnie à Lyon

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dimanche, 28 octobre 2018

Les phrases de Bolsonaro

Pas mal d'ami·es se lamentent ce soir, à juste titre, de l'élection (ultra prévisible) de Bolsonaro. Je donne en lien, pour celles et ceux qui lisent l'anglais, ce qui me semble être le florilège le plus complet, le mieux traduit et surtout le mieux “sourcé”, de citations du nouveau président brésilien

Je précise, à l'attention de celles et ceux qui penseraient que cela ne les concerne pas, que Bolsonaro a notamment promis de permettre le saccage total des ressources naturelles au Brésil. Autant dire que l'objectif de limiter le réchauffement climatique planétaire à 1,5° vient de subir son plus terrible coup d'arrêt.

jeudi, 25 octobre 2018

Cohérence indirecte

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Il existe une cohérence parfaite, mais indirecte, entre ma nouvelle photo de profil sur Facebook et ma dernière TSF : la dénonciation de l'américanophobie contre-productive des écrivains anglais par Washington Irving dans “English Writers on America” (un bijou).

 

jeudi, 11 octobre 2018

LA RIXE À LA FLOTTILLE

LA RIXE À LA FLOTTILLE

poème ultra-contemporain

 

Pour C.F.-D.

________________________________

 

Sans prévenir, il lui a asséné

quatre violents coups de bâton

au visage. Ses lunet-

tes se casseront.

 

L’épouse de la victime

est entrée dans la partie.

Elle est parvenue à s’emparer du bâton. 

Et à son tour, elle a 

frappé l’agresseur 

en plein ventre.

 

Problème, il a 

une poche gastrique.

 

Il devra donc être évacué

en urgence à l’hôpital 

André-Mignot du Chesnay.

 

Le motif de la rixe entre ces trois-là, 

âgés de 51, 63 et 68 ans 

et originaires

de Versailles et d’Orgeval,

est bien banal. 

 

L’un avait pris la place 

de l’autre sur le par

-king de la place d’Armes. 

 

Aucun n’a pour le moment

été placé en garde à vue.

 

vendredi, 05 octobre 2018

Nanardège

On vient donc de regarder un nanard rigolo, et une des actrices n'était autre que l'étudiante de L3 partie en cours d'année en 2006 pour échouer à Miss France puis reconvertie dans Secret Story puis reconvertie en blogueuse beauté et donc désormais occupée à dire (mal) ses répliques.

 

jeudi, 13 septembre 2018

Albecker

« Les habitudes meurent difficultueusement. »

 

Même si ce n'est pas l'usage le plus adéquat/précis de cet adverbe, ça fait plaisir de le rencontrer à la fin d'un chapitre du roman qu'on lit.

(Et dont on parlera dans une prochaine vidéo, il va sans dire.)

 

mercredi, 12 septembre 2018

La chanson de Benjamin Pavard

Cette après-midi, premier cours de traductologie avec les 12 étudiantes — donc collègues — d'agrégation interne. Huit d'entre elles n'avaient jamais entendu parler de la chanson de Benjamin Pavard, et pour trois d'entre elles le défenseur français n'était même pas un nom.

Comme quoi on peut enseigner en collège/lycée et passer totalement à côté des trucs les plus évidents qui sont les références communes de l'immense majorité des Français, et comme quoi aussi les râleurs professionnels qui disent qu'on ne peut pas échapper au foot se trompent : on peut très bien échapper au foot !

(Je rassure tout le monde : ces 12 collègues ont toutes proposé des solutions de traduction stimulantes et ont bien identifié les recatégorisations et autres modulations dans leurs hypothèses.)

 

En bonus, une traduction à laquelle nous avons abouti, grosso modo et collectivement :

Benjamin Pavard Benjamin Pavard

I don't think you've heard of him

Comes out of the blue

Kicking like a mule

That's our Benjamin Pavard

lundi, 10 septembre 2018

(le pas preste)

7 h 36 —7 h 57

 

parti sans veste

en chemisette

pas dans mon assiette

le pas preste

 

assis confortablement

pas enroué

je lis de Roubaud Jouet

À Lorient

 

quelle carotte

nous dérobera

la vue du Beffroi

sans que l'on sanglote

 

l'apogée

en pyramide

la terre humide

dérangée

 

tu tranches dans le vif

de la rame

avec ce drame : ton

sourire pensif

 

il va se passer quoi

qu'arrivera-t-il

fronce un sourcil

d'homme de loi

 

la sirène

avant Léonard

tant de collégiennes

dans le coltard

 

cet arrêt se nommait

MI-CÔTE

déjà on l'a

rebaptisé

 

la ville aux planches

soleil au pont

sans un brouillon

les îles blanches

 

au loin cette

silhouette

est-ce Manuelle

ou pas elle

 

déjà hors de

l'acier

comment commencer

l'heure déborde

 

mercredi, 04 juillet 2018

Cale-porte potager

cale-porte.PNG

lundi, 18 juin 2018

(pas les) Corrigés du bac philo

Grâce aux sujets de philosophie du baccalauréat (séries générales), j'apprends que Schopenhauer et J.S. Mill écrivaient en français...

Nos collègues de philosophie — et les relecteurs (?) du Ministère (?) — ont fait fort.

 

Suggestion de sujet pour la session 2019 :

Peut-on commenter un texte

quand on ignore ce qu'est un texte ?

dimanche, 17 juin 2018

Treize distiques épars (série de juin 2018)

Plus dur ai-je qu'on est de trouve le yéti

Qu'à quoi peuve servir un pot à spaguéti.

 

On a plus dur de monte le meuble IKEA 

Que pronostic de foot par un Nestor kéa.

 

Mec qu'il a agité très beaucoup du bocal

Clodo Capéo pas opéré kordvocal.

 

Synesthésiquement la musique fétide

Ç'a le Connemara par les Kids Younaïtide.

 

On a dur quoique je suis encours t'es à moi

Où qu'on jumeau de rime avecque siamois.

 

Content-je que je suis arrive à Parthenay

Puis 100 borne que tous les bistrots sont fermay.

 

On a dur qu'on avait excellent au ballon

Parce car j'ai bogoss et de la mettre au fond. *

 

Demandu-je moi très qui tapont le corner

Si qu'au pianobretel il ne resté qu'Horner.

 

Faim-je que je fourmille estomac œsophage

Pourtant que je n'ai pas un gros myrmécophage.

 

Trop fort qu'il est mon fils pas fait dans la dentèle

Qu'il sache l'aardwolf se disut le protèle.

 

Étouffont-je presque qu'à l'œdème de Quincke

Que le seul ouakari avait au docteur Quinque.

 

On a dégueu de laisse un reste de poisson

Qu'on est du nettoyage un caca d'hérisson.

 

On a bon qu'au coup d'envoi de France Australi

On s'envoye un vouvray avec des taralli.

 

 

___________________________________________

* Ce distique est une tentative de traduction d'un distique composé en latin, en respectant les deux principes fondamentaux du ribérysme : solécismes et incohérence.

Praeclaro durum habet pediludio

Quia cur pulcher est tantum Riberyus vir.

 

dimanche, 01 avril 2018

Sonnet irrégulier quoique anagrammatique

le poissond 'avril.PNG

samedi, 24 mars 2018

Pélophobie (quatrain).

Pour éviter les microbes,

Il faut bien se laver les mains.

 

Le gorille pélophobe

Marche comme un être humain.

samedi, 24 février 2018

Un départ

17 mars 2017

une feuille de laitue

sur le trottoir

les réverbères 

Un à un s'éteignent

 

fenêtres 

des yeux

dans les écoutilles l'accent 

anglais pourri de Jain

 

couleurs de la pharmacie 

mises sous l'éteignoir 

de la mémoire 

pour quelle fatrasie

 

au loin la comète 

son éclat radieux 

comme un rire de fille

à peine

vendredi, 09 février 2018

Poème de 936

poème.PNG

samedi, 03 février 2018

poème de 1713

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samedi, 27 janvier 2018

voici) la Huppe

voici) la Huppe

avec son plumage en rondins

n'est-on pas dupe

de ces propos pas anodins

oiseau en jupe

& volte des vertugadins

Mords dans la drupe

ou dans l'insecte (le jardin :

 

huppe.jpg

 

 

 

Quelques explications sur ce huitain : mon amie FB Françoise Guichard a partagé sur mon mur une citation d'Alexandre Vialatte agrémentée d'un collage/dessin dont je ne connais pas l'auteur, et qui m'a inspiré ces vers. Je publie ici aussi le dessin, au cas où il soit retiré de FB. Tous droits réservés, je suppose, mais à qui...

jeudi, 25 janvier 2018

Intermède : un rappel

Il y a un an commençait ce qui fut nommé plaisamment le PenelopeGate. À cette occasion, je commis quelques oiseuses mirlitonneries :

 

 

 

 

Et, en bonus, un truc de novembre 2016, avant l'affaire : la Ballade des drames du tens futur. (On remarquera, avec Jacques Roubaud, que, si l'élu ne fut pas Fillon, le résultat, pour le pays, est le même.)

 

mercredi, 10 janvier 2018

poème de 748

1712.2.PNG

lundi, 18 décembre 2017

poème de 1712

mélasse.PNG

mercredi, 15 novembre 2017

Sunology

On ne parle pas assez de Pat Patrick, et encore moins d'Art Hoyle.

mardi, 24 octobre 2017

Contribution à une histoire du machisme sur les réseaux sociaux

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Hier, un peu avant minuit, je vois ceci apparaître sur mon fil. 

Pas sympa, j'avoue, je commente : « Ce qui est bien quand ce n'est pas drôle, c'est qu'on est sûr que c'est sexiste. »

Six heures plus tard, mon commentaire a disparu.

 

Ainsi, ce Nils Detournay, qui crée des groupes Facebook sur le thème de l'hypertexte à seule fin d'y déverser des reposts de ses tweets (et sans qu'il soit jamais question d'hypertexte) ne se contente pas d'être sexiste et arrogant : il n'aime pas qu'on le lui dise... Il ne se rend probablement pas compte qu'entre sa blague nulle sur le thème éculé et frelaté de souvent femme varie et le harcèlement de rue il n'y a qu'un pas... Dans le contexte actuel, ça laisse rêveur.

mercredi, 04 octobre 2017

En bilingue latin/ribéryen

5 octobre 2015

Version latine

Suave imbro magno venella Tanneurorum

magna tremulantes adspectare auditores

dum Tityre tu pernabutyrum sandwichum es

atque nigram potionem caldam potas.

 

Version ribéryenne

On a doux qu'on est vu sur le trottoir magueule

Les étudiants eux qu'ils bien se trempont la gueule.

lundi, 18 septembre 2017

Dizain bizarre (19.09.2014)

il pleut

des claques et des calligrammes

 

il pleut

du vide autant que du plein

 

odeur de

graisse rance peuple les faubourgs

 

il pleut toujours

des vers brûlant la verticale

 

un début d'au-

tomne furtif à l'angle mort

vendredi, 15 septembre 2017

Pas vu, pas pris

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Quand, dans un roman en traduction, la première phrase d'un certain passage est en contradiction avec les deux suivantes et que tu ne peux pas savoir si c'est une erreur de la traductrice (“étaient en réalité du même ordre” / n'étaient pas du tout du même ordre) ou une contradiction fondamentale du personnage ainsi mise en avant dès le texte- source, ce d'autant moins que tu ne connais pas la langue d'écriture du roman.

lundi, 11 septembre 2017

Toilettes & grammaire trans-genre

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Pour s'accorder au sujet de l'article, la journaliste de la NR adopte la grammaire trans-genre.   

mardi, 07 mars 2017

Poèmes foireux de 2017

à fond dans le tramway

elle écoute du Keen'V

sans comprendre pourquoi

tout le monde la

regarde d'un air mauvais

(4 mars)

 

elle cherche des trucs sur le Web en usant de Lilo

juste pour distribuer les gouttes d'eau

à une assoce qui fait la promo

des circuits courts et des paniers bio

(2 mars)

 

il joue le rondeau

d'Abdelazar au pipeau

comme il fait la voix B

il a bien l'air teubé

(1er mars)

 

il n'était pas vieux

mais il aimait draguer les mémères

& il ne trouva rien de mieux

que d'aller voter aux primaires

(29 janvier)

 

un sandwich

au pâté de biche

avec un verre de coca

avant d'aller

baratiner

les étudiants de Cluj Napoca

(13 janvier)

vendredi, 03 février 2017

Tweets alternatifs

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lem3.jpg

Borée

Vent glacial

À l'arrêt Marne

Le tramway débarque

Ce n'est pas sans mal

 

Les yeux mi-clos

Du sommeil qui a fui

Bien de la nuit

Sans reste dû

 

Fixe les carrés

Blancs de l'immeuble gris

Un trou de souris

Pour ta langue à l'arrêt

 

lundi, 30 janvier 2017

Çamedi çoir çur l'atterre

28 janvier, soir

Shampooing ? Ciboulette ? shampooing à la ciboulette ?

Dans l'Angoumois je suis moi.

Refais passer le côtes-du-rhône, que je prêche un prône.

Avec ce que j'ai déjà mal à la tronche en permanence, pas de risque que je picole.

Écrire jusqu'au 141e signe, écrire jusqu'à ce que la police rapetisse.

Sona Jobarteh, tout de même, quelle voix, quel toucher.

On pond des œufs pour les futurs textes robotiques.

Facebook côté poulailler ou côté poêle à frire ?

Ce truc de vidéo t'a énervé, avoue.

La çoquille prend une cédille.

A-t-on assez commémoré les 940 ans de Canossa ?

La coquille ne prend pas de cédille.

La coquılle , on lui mettrait les poınts sur les “i”.

Pollock soufflerait ses 105 bougies, raison pour faire du dripping sur Facebook ?

Dégoulinure de jaune d'œuf. (Écoutez “Jarabi”.)

Robert Wyatt et Ismaïl Kadaré s'envoient des textos, laissez-moi en dehors.

L'observatoire des gloutons est une bonne affaire.

Comment prononce-t-on “çoquille” ? Je vais écrire à Arnaldur Indriðason.

Un œuf cassé. Sohba saya. Un œuf mangé.

« On ne marque pas un essai sans faire d'omelette. » (Sireli Bobo)

Pénibles, les mecs. Tout ça pour déborder un robot.

C'est SALE dans la machine.

On ne met pas la table en toute impunité.

Notifie : environ 888 résultats.

Villiers de l'Isle-Adam n'est pas né un 28 janvier. Ève de St Roch non plus.

« il importe que je vous notifie la résolution sacrée que j'ai prise touchant votre avenir »

_________________________________________

 

Je ne suis pas devenu fou, mais j'étais parti dîner.

De quoi John Tavener et Marcel Broodthaers sont-ils le nom ?

On a trop tardé. Le Capra n'est plus sur le cloud.

La chatte est assise à côté du coquetier qui sert de gobelet à anches.

Dan Carter pète un bras lyonnais.

∆ Pluton scandalisé nous fit repasser l'onde. ∆

217.218 textes dans Wikisource.

√ À vrai dire l'ipécacuanha saurait hâter l'heure gente. √

Boire de l'arak avec Michalak ou un pastaga avec Nalaga ?

Au moins on saura pourquoi ça ne trafique pas.

C'est triste, tout de même, qu'on n'ait jamais retrouvé la Riparographie.

¢ Le bouvreuil, le linot, le geai, le hochequeue ¢

Trois poteaux rentrants en une mi-temps pour Frédéric.

37-25. Le LOU est rentré dans Paris.

mardi, 17 janvier 2017

Nous repartons routine...

6 janvier, 7 h 42 — 7 h 56

 

Nous repartons routine

Tramway sans préposition

Pile à l'heure un coup de fion

Forfait dans la tontine

 

Arrêt Coppée toujours

Ce coup de blues

D'une voisine qui jouer-

Ait à Candy Crush

 

Hier le soleil dans la fac-

E en descendant à la fac ;

Aujourd'hui visage en glac-

E aux yeux noyés comme un lac.

 

J'ai remisé ma gomme :

Plus besoin.

Dans le foin

Dormirait un homme.

 

Contre l'attrape

À coups de fourche

Langue dérape

Pour rien dans ma course

 

Collégiens de Léonard

En tchatches éparses

On ferait des farces

À grandes gorgées de Ruinart

 

Une poussette monte

Au Christ-Roi.

Tout le monde à l'étroit,

Pas de fausse honte.

 

Hauts totems

Rayés

S'élancent au ciel

Comme des poèmes

 

À Mi-Côte les collégiens

En masse descendent.

Trop nombreux -- certains

Sont coincés. Esclandre ?

 

Voici la Loire. Pas

Comme avant-hier, la

Nuit régnant,

Je ne verrai les goélands.

 

La Loire tourne son limon.

Mon regard s'accointe

À la pointe

De l'île Simon.

 

lundi, 16 janvier 2017

Quel est ce ciel laiteux...

4 janvier, 9 h 54 — 10 h 12

Quel est ce ciel laiteux

Qui nous emmène

Depuis une semaine

Au nouvel an boiteux

3b.jpg67-65-63

Avenue de l'Europe

Cette plaque qu'on croit

Avoir vu même myope

 

On attend dans le froid

Ce tramway qui sait

Se faire attendre. C'est

Autre chose que ce qu'on croit.

 

Croire, une fois au chaud,

Au halo

Lumineux,

Mais de peu.

 

Le clavier qui

Écrit ces quatrains :

Cadavre exquis

Pour d'autres trains.

 

Ciel gris, laitance.

Attente au bord du vide.

Le visage livide

Se saigne de croyance.

 

Reprise des semaines :

Couple taiseux,

Dealer sourcilleux,

Un anorak doublé à l'arrêt Trois-Fontaines.

 

Ces vers ? Des bidules

Fredonnés, crayonnés.

J'en connais un rayon

Pour bercer les crédules.

 

"Rêveur. Réas. Ancore."

Mur couvert de tags

Dont la surface en body-bags

Toujours se redore.

 

Le clavier qui presque

Seul pianote.

Pas même une frasque,

Même pas de faute.

 

L'absurdité se niche

Au hasard

Sur une enseigne ou une affiche :

"La Maison du placard".

 

Longue traîne sur un banc

De sable :

Goélands.

Je reprends mon cartable.

mercredi, 11 janvier 2017

Nul doute

Le tintement de la ceinture

Contre l'enrouleur à papier hygiénique,

On eût dit, sans boursouflure,

Quelque air électronique

De Pierre Henry ou de Sciarrino,

Ou peut-être Boulez... Qui sait... Luigi Nono ?

 

Nul doute, aucune échappatoire :

J'étais bien dans les gogues du Conservatoire !

samedi, 31 décembre 2016

Nouvelle saynète robotique

Les paragraphes ci-dessous peuvent être confiés à un nombre variable d'acteurs, de 1 à 4.

 

L'objet au sein même du camp d'Alain Juppé. Toutefois, l'annonce a gardienné tout le long du Boulevard où s'abreuve chaque jour mon statut, et en cendres.

Cet endroit par son calme et le temps libres aux Triominos mes sincères remerciements ▬▓▬▓▬ Bonjour Guillaume, Je suis préoccupée par un excellent cuisinier.

Nolohom sey Hey hey hey ! Askoudou aloundap.

Vous aimerez aussi plus particulièrement dans les couloirs en inspectant les quarts, on se mouche, mais que Shakespeare, Tolkien et également capturécrané, mais c'est tout.

Vitres fermées, on entend distinctement toute émission télé politique.

Valérie Boyer emploie des Lettres en gabegie — oh, ce pouce nouveau Zorro !

LA FOLIE peuvent faire partie du papa du papa etc.

Enfin, si, Castaneda contre la blague Carambar du jour je prof dans un livre, notamment des facettes de...

Je t'assure que j'ai une petite mine d'or que je veux vérifier que ce soit pas bonne ne constitue pas un vrai poète.

« Coucou, tu sais quel texte original. »

7, 2011 j'ai finalement choisi un soir avec la période dans laquelle l'auteur illustre les auvents, elles aiment démesurément, Barbe du plumitif pour les humains.

“English, please,” mimicked Albertine, in heavily accented English. AnneMarie's spectacles wobbled on the eagle stirs up her body is silver. The ermine will creep through.

Hermant et Pasquier, je n'en veux pas un ours.

dimanche, 25 décembre 2016

Dia(b)logue robotique

X — Ce film de la venaison hôpital hostile à la primaire de la fois la façon dont nos amours.

Y — Je triche ?

X — Le pharmacien ne m'a pas approuvé...

Y — Le monde veut vraiment ?

X — C'est la fiancée d’Angelo qui avait déjà emprunté s'intitule Histoire des liens vers nouvelles fièvres à trouver toujours eu des romans et j’ai parcouru les deux tours.

Y — La crinière est choquante ?

X — Je reconnais mes professeurs insufflant l’envie de...

Y — Am I had what is the word ?

X — J’étais perdue car on disait facilement fridolins.

Y — Tiens, Corinne, you're not into onto ?

X — Je reconnais mes lunettes, anéfé.

Y — Ni souvenir, ni image, nada.

X — Je reconnais mes étudiants d'échange.

Y — Don't mistake Irish settlers for Irish coffee ?

X — La crinière est en caravane dès les tissus comme une étudiante d’échange. Franchement, ce qui est überpoilant avec lui.

mercredi, 21 décembre 2016

Huitain retrouvé

dites-moi

ces grands réverbères

ces illuminations

les voit-on mieux les yeux fermés

 

ou s'imagine-t-on

la venue d'autres étoiles

parmi les myriades de mélancolies

murmurées

27.11.2013.

mardi, 20 décembre 2016

Ai-je déjà raconté...

14 décembre 2016, 7 h 52 — 8 h 04

Ai-je déjà raconté

Cet émoi quand s'éloigne

Un visage entrevu

Dans la noirceur de l'aube

 

La douceur gagne

Les premiers prés

Dissipés sous le bitume

Un regard une robe

 

Qui habite ce saule

Seul imprévu

Pour d'autres horizons té

Nèbres sans un signe

 

Moi aussi dans l'étuve

Glaciale j'aurai été

Mieux que le colobe :

Le singe au cœur qui saigne

 

L'avenue

Luisant de chatoyances mauves

Offre la plaie

De sa modernité maligne

 

Le cœur qui saigne cogne

Dans le cadastre étoilé

De la besogne

Corps couvert par sa verrue

 

Descendant vers la Tranchée

J'aurais pu écrire "vertu",

L'apparence sauve

Et le parfum des châtaignes

 

Voici dans la cohue

L'image se dérobe

Pour un point à la ligne

Ou un point de côté

 

Grand assemblage des

Pierres le long du

Boulevard où s'abreuve

Chaque jour mon regard

.

dimanche, 18 décembre 2016

Musique d'endives

27.11.2013.

aujourd'hui pas de lessive ·

je joue aux congas

avec deux endives ·

vous voyez les gars

 

c'est pas compliqué ·

c'est pas des salades

brumes maussades ·

une tronche de vieux ticket

 

hachuré par la moissonneuse ·

mine poisseuse

 

je tape sur des bongos ·

avec la pince à linge

peau tendue les méninges ·

un bruit de vieux frigo

samedi, 17 décembre 2016

Anciens sans hapax

Recyclage de statuts FB n'ayant eu aucun like.

 

6.XI.2016.

Mon épouse fait des powtoon, et après j'ai la petite musique casse-noix dans la tête pendant des plombes.

 

6.XI.2016

Pour ceux qui comprennent le russe...

Et, pour les autres, l'occasion d'entendre un opéra du vingtième siècle avec, si je pige, un seul personnage. Combien existe-t-il d'opéras-monologues ?

(Et, curieusement, connaissant Gogol, j'ai l'impression d'entraver quelque chose à ces modulations du baryton.)

 

5.XI.2016. — 3 h 37

Encore la grasse matinée.

 

4.XI.2016. — 13 h 37 (après le cours de Littérature L3)

C'est poussif aujourd'hui.

 

3.XI.2016.

Découverte de Valentin Jamerey Duval.

 

3.XI.2016.

Tabish Khair. — JIHADI JANE, Indian edition of Just Another Jihadi Jane, listed for the Tata Book of the Year Award.

mercredi, 16 novembre 2016

Distiques ribéryens culinaires (retrouvés)

16 novembre 2012

Je n'a pas comprendu comment que la salive

Dégoulinur bien dur si on mordur l'endive.

 

Hugo golri me faisit croire on dit 'endaïve"

Comme Parme Ritals qu'avons partu en live.

 

Bogoss trop Valencienne où nous dire "chicon"

Si que César aussi franchu le Rubicon.

 

Virginia que laïker distique remontant

Où ai-je dur de chantir pas Yves Montant.

 

On est ras-le-crampon de Guillaume Cingale

Et tripote internat qu'alors qu'on a la gale.

 

dimanche, 13 novembre 2016

De Donald Trump, et des encyclopédies

Je viens de dénicher encore un très bon exemple pour mon cours de documentation sur les encyclopédies, dans lequel je démontre notamment que :

1. la Wikipedia, anglophone mais pas seulement, est un outil d'approfondissement et de connaissance souvent plus fiable que bien des sources “autorisées” *

2. les encyclopédies “classiques” doivent faire l'objet d'un regard aussi critique que ce qui se trouve sur le Web

 

L'exemple ?

Il s'agit de l'article “Donald Trump” de l'Universalis en ligne (accessible seulement aux abonnés, donc gratuite pour tous nos étudiants via leur ENT).

Cet article en français, dont l'auteur est pourtant un éminent américaniste (vice-président du jury d'agrégation, crois-je savoir), comporte plusieurs énoncés non neutres, plusieurs erreurs rédactionnelles, et surtout des faits non avérés, ou discutables. Par exemple, l'auteur reprend comme une évidence ce que plusieurs instituts de statistique ou politologiques contestent, à savoir que Trump a été élu en parvenant « à mobiliser largement les abstentionnistes de son socle électoral, majoritairement les Blancs non diplômés de l’enseignement supérieur ».

Sur WP, un tel article se verrait immédiatement apposer un ou plusieurs bandeaux d'avertissement : neutralité, nécessité de citer les sources etc. Sur l'Encyclopédie Universalis, le vénérable professeur d'histoire américaine est libre de signer son nom un article contenant plusieurs approximations, et, je le suppose, de dire — comme tant de collègues qui n'ont jamais regardé de près la Wikipedia et son fonctionnement — du mal de Wikipedia !

 

* Ce que j'essaie de montrer dans ce cours, en expliquant le fonctionnement des bandeaux, le système de recherche dans l'historique, le système de vote collectif pour améliorer ou supprimer des articles, c'est que le fait que tout le monde puisse être auteur ne se fait pas au détriment de la qualité. (Au contraire, même : la WP est actuellement l'outil encyclopédique le plus complet et le mieux écrit, en anglais notamment.)

La majorité de nos collègues en sont restés à l'époque des débuts, vers 2004, où on pouvait écrire n'importe quoi et où ça restait en ligne pendant des semaines. Cela est nettement moins vrai de nos collègues anglophones, qui, depuis très longtemps, participent activement aux portails des domaines dont ils sont spécialistes.

En France, quand apparaît un outil formidable mais bouleversant les codes, on préfère cracher dans la soupe plutôt que de participer à l'améliorer. L'exemple plus frappant, dans cette histoire des rapports de frilosité des élites intellectuelles françaises vis-à-vis du numérique, restera pour moi cette baderne de Fumaroli fustigeant le Projet Gutenberg et Google Books en vantant les mérites de Gallica, qui était, à l'époque, cent fois moins complet et surtout cent fois moins pratique que Gutenberg ou Wikisource. Depuis, d'ailleurs, Gallica s'est considérablement améliorée... en se gutenbergisant.

mardi, 08 novembre 2016

Pour renouer avec le robot

Le 21 décembre 2014, à 6 h 31 du matin, j'écrivais ceci sur Facebook, avant de me lancer dans de maigres — et très short-lived — publications de textes robotiques ici même, ce que vient de me rappeler, façon ping-pong, la rédaction du billet du jour dans Untung-untung :

On ne va pas se quitter sur des mots de robot, tout de même. Et puis le robot, il faut l'alimenter. (Les mots de robot, ce sont mes mots. Le robot compose des textes ou des blocs.)

Ce petit logiciel rigolo (mon fils aîné était plié de rire hier soir à un bon quart des textes bricolés par whatwouldisay) sert de structure générative (abstraite mais pas seulement), fait ressortir des bribes enfouies (appel à la mémoire des milliers de moments répertoriés ou créés sur Facebook), enfin enseigne ce que cela signifie d'avoir un robot à sa disposition et comment la possibilité technique, encore une fois, configure l'écriture.

Là, par exemple, suis obligé de faire bien abstraction, de me lancer phrase après phrase dans ma réflexion pour oublier que tous ces fragments de phrases, tel ou tel mot, se retrouveront plus tard, mêlés aléatoirement à d'autres, à une portée de clic.

Volonté de penser le réagencement, donc faire le partage entre blocs de texte tels quels et la possibilité de recoller, mettre ensemble. Par exemple, est-il possible de composer un sonnet régulier avec des bribes de textes robotiques sans les retoucher ? et, si oui, combien de fragments faut-il faire générer au logiciel avant d'avoir la matière du sonnet ? un tel sonnet prendra peut-être 50 fois plus de temps à composer qu'un sonnet normal.

Bref — pourquoi écris-je tout ça ici ? je me suis espalasé, ça irait mieux au blog.

dimanche, 16 octobre 2016

Cinq saints rares du 16 octobre

16 octobre 2013.

 

Un naïf du nom de Bercaire

Aime beaucoup Cora Vaucaire.

Il sait qu'on dit en teuton

Gesang pour la chanson

— Et le trafic se dit fercaire.

 

╝╗║╣╣║╗╝

 

Un néo-iznogoud, Eliphe,

Voudrait être caliphe en place du caliphe.

Afin que stressé il soit moins,

On lui a conseillé le joint

Car rien ne vaut, pour se relaxer, un bon spliphe.

 

╝╗║╣╣║╗╝

 

Un étudiant de lettres, Konogan,

Ne se lave pas trop le catogan.

Il y a plus de jooing

Chez lui que de shampooing —

Il ne passe jamais son korogan.

 

╝╗║╣╣║╗╝

 

Un chanteur prénommé Momble

Fait, à tous les coups, salle comble.

(Un de ses amis, Lull,

Le trouve pourtant null,

Ce qui n'est pas l'avis des fans de Momble.)

 

╝╗║╣╣║╗╝

 

Un vieux chasseur, Saturien,

Qui n'avait jamais lu Le Voyage d'Urien,

Lança « Cornegidouille !

Toujours, je reviens bredouille :

Vraiment, ce fusil, ça tue rien ! »

 

dimanche, 09 octobre 2016

L'algorithme & la prégnance

loaded.jpg

Je pense avoir deviné une partie de l'algorithme utilisé par l'application qui génère des nuages de « mots les plus employés sur Facebook ». En effet, je ne l'avais pas mise en route depuis longtemps, et j'ai été surpris de voir apparaître le mot loaded, que je ne pensais pas avoir employé du tout.

Une brève recherche des occurrences de loaded sur mon mur m'a prestement fourni la réponse : j'ai publié en tout et pour tout, depuis 2008, un seul texte incluant ce mot. C'était il y a quatre jours (donc le générateur de nuages privilégie des publications très récentes), dans un pastiche de Gertrude Stein que j'ai publié in extenso, et qui, pastiche de Stein qu'il est, joue sur la répétition des mots et des structures de phrase (donc le générateur de nuages se laisse influencer par une forte répétition dans un seul statut).

Je livre, pour l'occasion, le texte de Robert Duncan imitant Gertrude Stein :

This is the poem they are praising as loaded

This is the poem they are praising as loaded. This is as it is loaded and thrilling. Loaded with death's kingdom which is meaning. Loaded with meaning which is gathering the former tenants. Loaded with the former tenants speaking which brings weeping and fulfilling. Loaded with fulfilling which brings crises and then wealthy associations. This is the poem loaded up without shooting which is an eternal threatening.

The sadness of the threatening makes a poem in the poem's increasing. This is not an increasing in mere size but a more and moreness of pressure and precedence. An explosion that does not come but makes a partial exposure as a disclosure that substitutes for its period.

This makes an imposing poem, an imposter pretending to be what he really is, makes a great poem in collecting. This is the passing of the collection face. An anthology of human beings. A loaded folding up in which history is folded.

Robert Duncan

from "imitations of Gertrude Stein 1953-1955"
in Derivations: Selected Poems 1950-1956
[London: Fulcrum Press, 1968]

lundi, 19 septembre 2016

Rien la tronche.

20.09.2014.,

peut-être sous l'influence de Frankétienne ou de Tram 83

Ribouldingue pour les fous.

Rigodon pour d'autres farcis empiffrés.

Sarabande des mutiques.

Plein la panse.

Rien la tronche.

 

Bancroche à fond la foison des fieffés menteurs roule-mécaniques.

dimanche, 11 septembre 2016

Défécation

11.09.2015.

Pour moi la bibliothèque

Est allégresse mentale.

Le petit lionceau défèque

À côté des ibis tantale.

 

dimanche, 26 juin 2016

Lessive & nihil novi

À peine la lessive étendue, le soleil se cache, selon une loi qui, pour n'être peut-être pas originellement une loi de Murphy, s'y apparente toutefois, d'où l'inquiétude légère de votre serviteur en repensant à l'incipit de Murphy, un des plus extraordinaires qui soit, cinq heures avant le coup d'envoi d'un match opposant les nations des deux langues de Beckett, à Lyon je crois, de sorte qu'on ne sait si  “le soleil brillait, n'ayant pas d'alternative, sur le rien de neuf” ou si “the sun shone, having no alternative, on the nothing new”, désarroi accompagné du vent qui, à tout prendre, séchera toujours la lessive à peine étendue.

mercredi, 22 juin 2016

Marquants

Le gros lol du soir, c'est la pétition demandant d'accorder le bac scientifique à tous les candidats, pétition entièrement truffée de fautes de niveau CE1 et de phrases sans aucune syntaxe. Cherchez sur le site de pétitions en ligne Change. Je ne vais pas faire de la pub à cette imbécilité.

Le deuxième gros lol du soir, en zappant, ce sont les gros blaireaux de L'Équipe 21 qui, parce qu'ils n'ont pas le droit de diffuser des images, dessinent le schéma des buts sur un tableau blanc avec un marqueur.

Sans filet

7 h 20

Du soleil dès  7h du matin, des piétons qui passent dans la rue sans écharpe un 22 juin, il me semble qu'il n'y a aucun doute : la veille du Brexit, la ville de Tours a dû voter pour quitter la région Centre.

 

11 h 50

Pour servir et contribuer à une histoire de la météorologie en France. En 2016, en Touraine, le printemps aura duré très exactement 4 heures, avec un pic de température à 26°, et avant une averse d'orage à midi. Le retour de l'automne est prévu pour l'après-midi.

vendredi, 06 mai 2016

29 avril, vers matinaux

29 avril, 6 h 52 — 7 h 11

Au petit matin d'avril

refus de prendre le manteau

ne te découvre pas d'un fil

ça me court sur le haricot

 

Je viens de rater

d'un cheveu

Le tramway

Le froid d'avril en désaveu

 

Le 1er mai

c'est écrit sur l'écran lumineux

l'effroi dans le feu

ni bus ni tramway

mercredi, 04 mai 2016

Un trajet en tramway avec Jean de Boschère

Mardi, hier, 8 h 31 — 8 h 54

Le soleil radieux

Illumine la laideur

De la triste banlieue

Grise au cœur

 

Crissement des portes

De la boîte de conserves

Tu t'énerves

À dénicher les âmes mortes

 

Après l'arrêt Trois-Rivières

Je poursuis cette lecture

Le soleil s'aventure

Sur la page de pluie, Jean de Boschère.

 

La page sur le hongreur

Admirable

La banlieue tout de laideur

Dans mon vieux cartable

 

Le quatrain comme un doux tricot

Ni satin ni calicot

Cette voix m'asticote

Annonce Mi-Cote

 

Guitare lourde

En moi place Choiseul

Je flaire la grosse bourde

On se retrouve seul

 

Le soleil dans sa brillance

Éteint sur la Loire

Le vol de cormorans

Et ma mémoire

 

Loin les sternes tulipe

Devant l'amphi Thélème

Café crème

Jeune hipster fumant la pipe

 

mardi, 03 mai 2016

Premières terrasses

On a doux le soleil les premières terrasses

Qu'avant la fin de l'exam les tudiants se cassent.

 

Croivu-je avoir faisi un sujet trop facile

Qu'on n'est pas lu leur truc übermégadébile.

vendredi, 22 avril 2016

Cinq quatramways, un jour en allant aux Deux-Lions

7 h 14 — 7 h 51

Pour changer je prends

Le tramway au départ

Terminus à l'envers

Long corridor désert

 

Parfois la courbe sinueuse

Épouse ma rêverie

Fer fratrie

Parfum d'yeuse

 

Cette fois sur la Loire

Domine le bal des sternes

Volte-face & heure de gloire

So nah und in der Ferne

 

Travaux partout

Moitié sud de la ville

Arrêt Liberté tranquille

Avant de jeter son va-tout

 

Passé le Cher

Nous voici arrivés

L'arrêt des 2 Lions

A aussi sa chanson

.

lundi, 18 avril 2016

Cinq quatrains avec rebond

8 h 14 — 8 h 24

 

Il a gelé la nuit

Dans le tramway Les gens

Torturent leur ennui

En se taisant

 

Trois-Rivières

Coulé dans le béton

Mon regard ton sur ton

Égare la lumière

 

Du tramway ce qu'on voit

Pelotes de laine

Pignons repeints

S'esquisse à peine

 

Resquilleur repenti

Des transports en commun

À qui as-tu souri

Évreux ou Châteaudun

 

J'attends le pont Wilson

Ses vols de cormorans

Virgules aveuglées

Contre le soleil

 

samedi, 02 avril 2016

Modeste contribution à la question des rapports entre poésie & vérité

Hier, 7 h 05 — 7 h 35, puis 17 h 02 — 17 h 11

Dans la rue où je passe

prendre mon bus une seule

voiture au pare-brise glacé

quel est cet hapax

 

Près de l'entrepôt où manœuvrent

Des poids lourds

J'ai les doigts gourds

Je fais la gueule

 

J'ai pris le bus

Dans l'autre sens

Au terminus

Personne descend

 

Arbre sur sombre rose

Et enseigne du Leader Price

Je relis mon cours sur Of Mice

and Men, coupante prose

 

De ma place dans le tramway

L'affiche de Kung Fu Panda

Idéal pour qui débanda

Ses yeux d'une meuf réchauffée

 

Pont Wilson

Deux aigrettes vers le nord

Deux jogueurs vers le sud

Ça ne rime pas mais c'est vrai

 

 

 

Tramway retour du boulot

Le pull dans la sacoche

Veste ouverte aussi manteau

Sous les yeux des valoches

 

À peine passé l'arrêt

Mi-côte

Sur les genoux j'ai posé

Sacoche

 

Fouette cocher

Conducteur informaticien

C'est que j'y tiens

À mon goûter

 

Devant l'église hideuse du

Christ-Roi ce sourire que tu

Entrevois ce n'est pas le so

Leil attrapé au lasso

 

Nous croisons une autre

Boîte géante à sardines

Ma jolie voisine

Descend et se vautre

 

Elle est irréaliste

La poésie du tramway

Toi qui me lis en piste :

: Je ne goûte jamais

 

Cette fille cheveux rouges

Mini-jupe et jambes fuseau

Est une mère d'élève

De l'école où j'ai mon marmot

 

dimanche, 27 mars 2016

Ribergal écoute Mozart (27 mars 2015)

On a gouleyant la tartine tapenade

Et doux à l'esgourde la Posthorn Serenade.

 

La tarte coconut/banana est gourmet

Si que ça ne rimut avec “Lison dormait”.

 

On a floc-floc le Haut-Médoc si qu'il déborde

En train d'écoutant beau le quintette de corde.

samedi, 26 mars 2016

Sept quatrains transportés

Hier, 7 h 13 — 7 h 32

 

Avant le tramway

Je prends le bus 2

Il crachine il pleut

C'est comme à Beauvais

 

Sur mon crâne nu

À l'arrêt de bus

J'attrape la bruine

Le printemps décline

 

Doucement j'appuie

Sur le bouton STOP

La rue sous la pluie

It feels like a mop

 

Un anorak Columbia

Tapote sur son smartphone

La lumière grise ou jaune

Est tout ce qu'il y a

 

Une fois dans le

Tramway le bus 2

Tombe dans l'oubli

Et tombe la pluie

 

Dans le tramway finalement

Je lis la presse

Et je délaisse

Les quatrains. Tout fout le camp.

 

Avant de m'enfermer

Entre quatre murs blancs

Je regarde la pluie tomber

sur la Loire et les goélands.

 

mercredi, 23 mars 2016

Ce qui m'advient, en 19 tweets.

Le tuba est buté ce midi. [13:24]

Aucun son ne sort de mon oreille ; j'en conclus que ce n'est pas un instrument. Peut-être que je me trompe.

L'altiste sort de la salle De Falla en sifflotant le thème des X-Files.

Le fond de l'air est frais lahiho lahiho

Tous les bancs inoccupés sont pas-au-soleil. Les jardins de l'archevêché me désespèrent.

Ah si, un banc au soleil. Perdu entre des hordes adolescentes appouriquées ou agglutinées.

Au soleil l'écran est quasi invisible. Bonne raison pour admirer le cèdre de Napoléon et prendre un livre.

Des jardiniers taillent les topiaires. J'aurai lu quatre pages à peine du recueil retrouvé de Bruce Beaver. "The Poems".

Le vent tourne les pages du papier bible. Je lis Bergounioux.

Cette grande fille blonde qui s'avance vers la cathédrale peu vêtue et nombril dénudé est américaine.

Qu'allais-je faire aussi au magasin de musique ?

Devant la vitrine de la géniale boutique d'art africain, il y a moins de risques.

Verhaeren et Calvino chez le bouquiniste.

Il est grand temps que je retrouve mon banc au soleil loin des marteaux-piqueurs.

Avec le logiciel de dictée c'est facile de twitter.

Finalement je vais m'installer en face de Michel Colombe. Mon banc du lundi après-midi de l'an dernier est libre et ensoleillé. [14:39]

J'enregistre des vidéos dans la voiture, car il a beau faire beau, je n'ose pas me filmer en public et à l'extérieur.

Pas fait exprès, mais je crois que l'arbre que j'ai cadré dans ma vidéo est un pommier du Japon. Or je traduisais Ryoko Sekiguchi.

Je n'en reviens pas que le logiciel de dictée de l'Android reconnaisse Sekiguchi. [15:38]

lundi, 21 mars 2016

Jonquilles

8 h 16 — 8 h 29

Dans le tramway en

Quittant Tours Nord

Je lis Harare North

L'esprit intermittent

 

En passant le long du

Beffroi le tramway glisse

À perte de vue

Béton et jaunisse

 

Loin de ce tramway

Je préfère, c'est vrai,

Les jeunes jonquilles

La marelle en vacille

 

Pneus à petits prix

En face de Christ-Roi

“Je les prends tous les soucis”

“Et toi tu as badgé toi ? ”

 

Un tag au-dessus

De la boulangerie

Tramway sangsue

Mare en bitume meurtri

 

Sous le soleil

J'ai dénombré trois aigrettes

Journée prête

À tout pareil

.

dimanche, 20 mars 2016

Quatramways de vendredi

18 mars 2016, 14 h 42 - 14 h 48

(sauf le dernier, 16 h 04)

 

Dans le tramway

J'écris un petit poème

Mon voisin on dirait

Roubaud c'est sûrement la casquette

 

Dans le tramway

Je lis Fourcade

Le soleil paraît

Passez muscade

 

Du tramway

Je regarde les immeubles

Un corbillard sur la Tranchée

Et un vieux clochard qui gueule

 

À l'arrêt Trois Rivières

Fourcade hésite ligne et vers

J'ai mal à la soupière

C'est le printempshiver

 

Dans le tramway

Je n'y suis plus

Lecteurs distraits

Je vous ai bien eus

 

dimanche, 28 février 2016

3773 — Avec la flemme de mettre les liens

Hier, à onze heures du soir :

Ça y est, j'ai écrit 3773 billets dans Touraine sereine, mais comme certains (cinq) sont à publication différée, je ne peux encore savoir lequel portera, chronologiquement (ou plutôt : linéairement) ce numéro de matricule palindromique. Grave, hein. Bientôt, aussi, je me retrouverai à pondre le #2442 de MuMM. Le palindrome, c'est nickel chrome. Jongler dans le temps, ça va un temps, untung-untung. (Aujourd'hui ne pas se promener en tong. Ni en chemise de shantoung.)

Je flânai. Alors pas de flanelle.

Je m'arrondis, au cordeau. Alors, foin de villanelle.

J'ai vite arrêté les rotrouenges. Alors que passe un ange.

(When suddenly I realize that 3773+2442 = 6215. Can you believe it ?)

J'appelle de mes vœux le froid glacial.

Et la pluie par-dessus.

Je sonne à m'en péter la gorge la corne de brume et l'oliphant.

Et la voix de poubelle par en-dessous.

La poésie... la poésie... son mac n'a plus un rond.

 

Ce soir, je publie ce billet-ci, qui est le vrai 3773e.

lundi, 15 février 2016

3 phrases

Le jour jette ses derniers feux.

La promenade sous le vent glacial, par Saourine, a vu rouler la discussion sur l'Islande et l'Angleterre.

Le feu, par la grâce de l'âtre gigantesque, suffit à chauffer la maison, grande pourtant.

 

mardi, 09 février 2016

Ruptures

Comme hier, à Paris, un vent à décorner les markhors m'a tiré du lit, à Tours, vent plus fort encore à 7 h 20 qu'il y a deux heures.

L'avantage des fins de nuit un peu précoces, c'est de pouvoir régler, par mail, des questions importantes avec les partenaires australiens, malais et coréens — et japonais — alors que, pour eux, c'est l'après-midi.

1 h 20, donc, à traiter les mails professionnels... Dire que je me levais en pensant avancer dans les textes personnels pour le blog anthracite...

dimanche, 24 janvier 2016

fée ▓ pharmacie

Une de mes facebook friends, Françoise Guichard — auteure, entre autres, de merveilleux sonnets biographiques consacrés à d'admirables femmes du temps jadis — ressuscite un jeu dont la mode m'avait échappé en son temps (il y a deux ans) et dont l'instigatrice semble avoir été, alors, une autre de mes facebook friends, Élisabeth Chamontin — auteure, entre autres, des Quatrains quotidiens.

Le jeu consiste à recevoir deux mots choisis au hasard dans le dictionnaire par un-e ami-e, à faire une requête sur Google en associant les deux mots et à publier le résultat.

Françoise m'a imposé les mots fée et pharmacie. Je choisis de publier ci-après un extrait de la première page proposée par Google (après avoir exclu, toutefois, les réponses avec l'orthographe pharmacy), mais aussi une des premières images proposées par Google Images, et enfin un extrait d'une œuvre littéraire trouvé grâce à la requête spécifique "fée pharmacie site:fr.wikisource.org".

Ce billet sera publié simultanément sur Facebook, et tout “likeur” se verra infliger deux mots choisis au hasard dans le dictionnaire, avec pour obligation minimale de poster sur FB une citation du premier ordre.

 

De Savéria Coste, je peux dire qu’elle détonne dans l’univers de la cosmétique. Docteur en pharmacie, son discours est pointu sur la formulation de ses produits, mais aussi très imprégné de fantaisie. La fondatrice de Garancia est une femme haute en couleurs qui ne cesse de développer sa créativité au service de la beauté."

(“Garancia, portrait de la fée des cosmétiques”, in Oh Mon Grimoire, 23.12.2015)

 

fée.jpg

Hélas ! pourquoi faut-il un lendemain à ces journées merveilleuses ? Pourquoi faut-il que la vie vous reprenne au rêve ? Jack savait maintenant qu’il aimait Cécile, mais il sentait aussi que son amour le destinait à toutes les souffrances. Elle était trop haut pour lui, et quoiqu’il eût bien changé en vivant à ses côtés, quoiqu’il eût dépouillé un peu de sa rude écorce, il se sentait indigne de la jolie fée qui l’avait transformé. L’idée seule que la jeune fille avait pu deviner sa passion le gênait auprès d’elle. D’ailleurs la santé lui revenait, et il commençait à se sentir honteux de ses longues heures d’inaction dans la « pharmacie ». Cécile était si vaillante, si travailleuse ! Que penserait-elle de lui, s’il continuait à rester là ? Coûte que coûte, il fallait partir.

(Alphonse Daudet. Jack. Paris : Dentru, 1876, p. 177. Chapitre XXII

jeudi, 14 janvier 2016

Trois nouveaux quatrains animaliers

J'aime à 41 balais

Les rimes affriolantes.

Tengah le tapir malais

Débarque au Jardin des Plantes.

 

§

Moi, les pieds de cochons grillés,

Franchement je n'en suis pas fan. —

— Personne ne souhaite empiéter

Sur les privilèges d'Aïndjan.

 

§

De ce vin quelques cruchons

Pourraient bien me rassasier.

L'ourse de La-Chaux-de-Fonds

A dû être euthanasiée.

mercredi, 06 janvier 2016

Du tout filaire (12.09.2014)

Voici l'occasion idéale de publier ici un distique du 12 septembre 2014 resté inédit dans les limbes facebookiens, et qu'il faudrait, pour expliquer pleinement, annoter abondamment. Qu'il suffise de dire que, tout comme Renaud Camus affirmait que la vérité de Xenakis résidait dans la vulgarité de sa femme, de même l'ineptie et l'impéritie du frère et de la belle-sœur de Boulez m'ont quelque peu gâché sa musique (et surtout ses écrits)...

 

On a über dégueu la bibliothèque erre

Où la mère Boulez se faisit en filaire.

 

dimanche, 03 janvier 2016

Vers ribéryens des 3 premiers jours de 2016

Golri-je très beaucoup l'année 2016

Bisexuelle rimut très beaucoup avec baise

— Même qu'Hugo m'est dit rimut avec ascèse.

Tristiques ribéryens

(Oui, ça s'appelle des triolets ou des tercets, mais Ribergal appelle ça des tristiques.)

 

 

On a bien sirupeux Bardot et la Madrague

Plage qui n'a pas infestu de pastenagues.

 

▓▒░▓▓▒░▓▓▒░▓

 

Nécro que j'aime bien rimir avec varech

J'ai très embarrassé s'il est mouru Delpech.

* * * * * * * * * *

Pénible-je demandé rime avec Delpech

Si Hugo lui golri m'est dit “dans ton daech”.

* * * * * * * * * *

Tout comme que Haddock s'énervut de Tryphon

Ma chanson préférée ç'a le sirop typhon.

 

dimanche, 13 décembre 2015

je mesure...

Il y a trois jours, j'ai — sur un coup de tête — relancé le chantier à peine effleuré, naguère, des

 

Sonnets sémiotiques

 

Et donc, en voici

un

 

d'une facture nouvelle. Might everyone find it at least mildly diverting.

jeudi, 10 décembre 2015

Distiques ribéryens (jeudi gris d'hiver)

Forme née sur Facebook il y a trois ans et demi, le distique ribéryen continue d'y proliférer (au point d'avoir même colonisé les sms que j'échange avec mon épouse). J'oublie, du coup, de les archiver ici, alors que quelque grand historien de la littérature webmatique et de la prosodie à contrainte ne manquera pas, dans 200 ans, d'exhumer mon nom et de retrouver en moi la Louise Labé des années 2010 (oui, rien que ça). Maintenant, lisez, braves gens, tout en n'oubliant pas que, même quand ils maltraitent la césure classique, ces distiques sont toujours en alexandrins parfaits.

 

On a casse berlons et casse roubignoles

Madonna qu'elle est fait de l'antimétabole.

 

On a keuf keuf qu'on a saisi la crise d'asthme

Qu'avant l'antiméta elle avons fait un chiasme.

 

***********

 

On a bien péniblos au restau la détreys

Qu'est pontifiant le vieux sosie Jacques Sereys.

 

On a bon qu'on est le droit d'avoir un hobby :

Moi par Cyril Féraud c'est la slamophobie.

 

 

***********

 

Il pleuve des chats et des chiens comme on a long

El Sharawi vraiment perde tous les ballons.

 

Le Monégasque de profil golri-je car

Leonardo Jàrdim semblut à René Char.

dimanche, 15 novembre 2015

“le regard fixé”

27 octobre

 

le regard fixé sur la baie

& sur le ciel bleu & sur l'île

à n'en distinguer que la plaie

l'humeur blanche l'humus facile

 

un faciès de haute futaie

se détacha indélébile

à la crête comme une taie

sur l'œil de la crique docile

 

j'avance à pas lents sur la piste

en Cantabrie à l'improviste

chanter le soleil au coton

 

d'un long nuage qui décape

mon regard amplement sous cape

mon regard amer et glouton

 

lundi, 09 novembre 2015

Appel à une traduction de Józef Szczepański

Hier soir, j’ai écouté le concert de Thiéfaine au studio 104, qui était diffusé en direct sur France Inter. Le concert m’a laissé sur ma faim, car, hormis dans deux ou trois chansons, les arrangements avec orchestre à cordes ne changeaient pas fondamentalement la donne. De plus, la présentatrice s’est sentie obligée d’ajouter quelques commentaires, soit de l’ordre de l’audiodescription (“Hubert-Félix Thiéfaine entre sur scène, costume noir” (elle aurait dû ajouter la marque et le prix, pour faire festival de Cannes, cette idiote)) soit de pure désinformation (“l’album Suppléments de mensonge est le premier sur lequel Thiéfaine a travaillé avec des ensembles de cordes”).

Thiéfaine ne semble pas varier du tout les annonces qui précèdent telle ou telle chanson : c’était, au mot près, ce qu’il disait il y a un mois au Vinci, à Tours. Nous étions ressortis enchantés, la tête dans les nuages, de ce concert ; là n’est pas la question. Mais, pour ceux qui iraient le voir plusieurs fois au cours de sa tournée, je me dis, variatio placet, non ?

 

Un de ces préambules (à la magnifique chanson “Karaganda Camp 99”) est une citation, qu’il présente ainsi : « Dans les ruines de Varsovie, un poète polonais a écrit : “Nous t’attendons, peste rouge, pour nous délivrer de la peste brune.” ». Entendant de nouveau cet introït, hier soir, je me suis dit que ce poète devait bien avoir un nom. Une brève recherche sur le Web m’a appris qu’il se nommait Józef Szczepański, né en 1922 et mort en 1944 lors de l'insurrection de Varsovie, trois jours après avoir écrit ce texte, peut-être son plus célèbre, “Czerwona zaraza”. Sur le Web, à tout le moins (il me reste à faire des recherches plus poussées, notamment dans certaines bases de données et sur le SUDOC), il semble que n’existe de traduction française ou anglaise de l’œuvre de ce poète assassiné par les nazis, et dont posséder seulement un poème chez soi était passible d’emprisonnement dans la Pologne sous contrôle soviétique. Il va sans dire que les outils automatiques de traduction ne proposent que d’infâmes gloubi-goulbas dans lesquels on ne peut même retrouver un mot à mot à reconstituer. Là, même Ariane avec son fil se ferait bouffer par le minotaure.

J’ai publié le premier quatrain du texte polonais sur mon mur, sur Facebook, et une discussion n’a pas tardé à s’ensuivre, jusqu’à l’intervention d’une ancienne étudiante, Gosia, que j’avais friend-requestée en 2009 ou 2010, quand elle n’était déjà plus mon étudiante ; on ne s’est pas revus depuis six ans, je crois, mais on se suit avec intérêt. Gosia, qui est polonaise, suivait mon cours de version de troisième année en 2007 ou 2008, et quoique, de son aveu, elle n’apprît le français que depuis deux ou trois ans, elle réussissait à avoir de meilleures notes en version qu’un certain nombre de ses camarades de langue maternelle française. Un esprit vif et intelligent, pour résumer. Hier soir, tout en s’excusant d’avoir « du mal à traduire de la poésie », elle a proposé une version française de ce quatrain, que je donne ici :

Nous t’attendons, la peste rouge,

Pour que tu nous sauves de la mort noire,

Pour que dans le pays que tu avais déchiré en morceaux

Tu sois la rédemption accueillie avec répugnance.

 

Il s’avère donc, entre autres, que la suite du poème semble encore plus belle que ce début déjà si prenant cité par Thiéfaine, mais aussi (surtout) que le texte de Szczepański ne répète pas peste.

Bref, il faut (faudrait) découvrir Józef Szczepański, et le traduire.

 

Je vais profiter de ce billet pour faire un bref plaidoyer en faveur des réseaux sociaux. Oui, ce sont des accélérateurs d’inculture, des bastions de l’illettrisme, mais, de mon point de vue, ce sont aussi, depuis plusieurs années, de formidables outils de travail, ainsi qu’un lieu où, chaque jour, je m’enrichis, fais des découvertes, trouve à nourrir ma curiosité intellectuelle. Quand j’ai commencé à tenir un blog, il y a dix ans et quelque, bien des collègues ou amis me disaient : ah non, les blogs, je trouve ça vain, tout ce déballage intime. C’était méconnaître alors l’existence de nombreux blogs dont l’objet n’était aucunement de déballer sa vie privée. C’était réduire les blogs aux skyblogs (qui ont disparu, justement, avec la vague Facebook). De même, avec les réseaux sociaux, la qualité intrinsèque du medium (ou ses possibilités) n’a aucun rapport avec l’usage majoritaire qui en est fait. Tout cela revient à dire, par exemple, qu’il faut casser toutes les télés parce que trop de gens regardent Les Marseillais à Cancun. Je suis certain qu’on trouverait, dans les archives, des textes de détracteurs du cinéma qui, dans les années vingt, mettaient dans le même panier, pour ne pas même être allé y voir de près, des niaiseries muettes et Murnau.

mercredi, 30 septembre 2015

“ombre grise de l'accenteur”

Hagetmau, 4 août 2015.

 

ombre grise de l'accenteur

furtive derrière des ronces

un chevreuil au poker menteur

jappe 43 semonces

 

toujours courir avec lenteur

où dans la chaleur on s'engonce

l'ombre s'éclaire l'ombre fonce

feu follet des pois de senteur

 

les ronces grifferont le deuil

dans la peau comme à un chevreuil

le faux moineau offre une esquisse

 

humble discrète sur le seuil

l'ombre s'attarde l'ombre glisse

sur la page bon pied bon œil

 

lundi, 10 août 2015

“dans la mousse on joue”

dans la mousse on joue au croquet

rêverie landaise gasconne

avec le maillet qui déconne

& les jappements du roquet

 

un peu de blanc dans la bonbonne

cigales grillons & criquets

la nuit rebattre le briquet

autant au charbon qu'à Narbonne

 

& pour balpeau viser l'arceau

du sable ! d'où en remplir un seau

humer les bouses les lessives

 

face à mon coup si tu esquives

difficilement le fleuret

un lézard rira du muret

 

dimanche, 02 août 2015

“le très long cierge”

le très long cierge allumé

fait valser dans l'air du lundi

la citronnelle dont on dit

que son âpre embrun parfumé

 

éloignera bien ces maudi

-tes zézayantes dont le mé

-rite est d'avoir encor cramé

une nuit blanche (on s'enhardit

 

à risquer des vers difficiles)

le café rendrait plus débile

& le miel bouche les artères

 

mieux vaut s'encanailler sous terre

directement que l'on astique

son cadavre sans la moustique

 

lundi, 25 mai 2015

Les Boloß, 2015 — i-v

Lucas Pouille éliminé, c'est un vivier de blagues téléphonées qui se tarit.

 

Mon fils (huit ans) ne comprend pas pourquoi les femmes ne jouent qu'en deux sets gagnants.

· · · ·

E. R.-V. est énervé : un break blanc, c'est troublant.

Est-ce le fils caché de Manuel Valls ?

 

▒░▓ ▒░▓▒░▓▒░▓

Un commentateur parle du “coup droit supersonique” de Gaël Monfils. Selon nos informations, le dictionnaire Larousse spécial Tennis contiendrait vingt-et-un adjectifs.

dimanche, 17 mai 2015

Ribergal Meets “Les Bogoss à Roland-Garros” ▬ 17 mai 2014.

Golri qu'on a facile on t'a dit “Oh là, y a

Une balle !” si que tu t'appelle Olaïa.

 

Cingal m'est dit d'éteindir le feu sous le gaz

Si qu'il a vivu seize ans à côté d'Heugas.

 

Hugo m'est expliqué comme le passement

En haut de mon distique y a enjambement.

 

Rimka j'a trop golri de ta vanne à deux balles,

Où surnommu Zahia la masseuse de balles.

 

Endroit que le soleil tourne gros girasol,

Ç'a le Suzy Lenglen et pas le parasol.

vendredi, 15 mai 2015

Bribes des jours passés

9-13 mai 2015.

J'ai enfin pris en faute Youtube, Dailymotion et l'INA : pas moyen de mettre la main sur le clip de “Peux-tu lire” de Zad (qui était hyper bien, passait pourtant non stop sur M6 en 96-97, m'avait fait acheter l'album, avant que la carrière du chanteur ne s'arrête définitivement parce qu'il avait tabassé sa femme, Lio).

 

En voyant Ayew marquer le quatrième but, se demander si “yew” est le chêne vert ou le chêne liège. (The former, meseems.)

 

On voit plus les images que les mots. Plus de mots sénateurs etc.

Oui mais ╝ l'image sécatrice vraiment ?

 

Areola, gardien shooté à l'acerola.

 

Après maintes tracasseries de fin de nuit, la chatte a fini par se poser dans le petit fauteuil d'enfant en osier.

 

Après une matinée de ménage et de lessives, désormais : des rapports de stage à lire en urgence (car je suis un gros feignant qui fait tout au dernier moment) ║ en plus je n'arrive pas à débuguer cet infernal ordi, la chaise en fer est défoncée sous mes fesses, la chatte cherche à me choper l'orteil, le vent s'est levé, m'apporte des fragrances de je ne sais quel arbuste ╗ où va le monde ? (comme nous étions en vacances dans l'ouest de la Belgique, je nomme mon album de photos dans Flickr Il était dans l'ouest, une fois, ça me rappelle les cassettes d'humoristes franchouillards qu'écoutait mon aïeul côté paternel dans la R20 quand j'étais gosse).

 

‘Push to End Prison Rapes Loses Earlier Momentum’

║║║║ Je suis le premier à déplorer l'incapacité où sont 80% des étudiants de comprendre un titre d'article journalistique et à leur apprendre les codes d'écriture, leur réexpliquer les règles d'adjectivation etc. — mais il y a des fois où les journalistes anglophones devraient aussi se modérer.

 

Mardi c'est encore & toujours le soir des avions, alors on lit des poèmes de Starting from Sleep en regrettant un peu que le les pages du livre sentent le papier gerbe.

 

Il y a une seule chose que je crois ne jamais pouvoir comprendre de mon époque, et je mourrai sans l'avoir comprise : le battage médiatique ahurissant, chaque année en mai, pour le festival de Cannes.

 

 

“Retour en arrière et correction des erreurs” ▬ Next time and that the other one of a historical essay I am reading and USB drives in Thoreau's “Walden” and realizing that I haven't tried, but as a small child, I don't own one.
-GuillaumeBot

jeudi, 30 avril 2015

Cordes sur toute la ligne

Il tombe des cordes, du coup je regarde la météo pour voir quel temps il fera à la frontière belge la semaine prochaine : gris et pluvieux quasi non-stop. 

Dans aucune des 4 catégories le quetzal ne peut battre le paon bleu.

Impossible de retrouver, sur mes étagères, Mathématiques congolaises d'In Koli Jean Bofane, acheté en janvier 2012 et lu alors. Prêté ? Laissé dans les Landes ?

La grue du Japon enfonce la grue de Sibérie sur toute la ligne aussi.

Soit on publie sur le Web, soit on fait des notes de bas de page. Point barre.

Le duel Aigle des singes vs Macareux moine ne fut pas beau à voir.

mercredi, 25 mars 2015

Gulf Stream

“Almost at once, like the Gulf Stream breaking up an iceberg with its warm currents, dispersing it, their party disintegrated as it reached the ballroom and merged with the crowd.”

—— a sentence I read tonight in Durrell's Balthazar ——

 

Arctic melt leading to weakest Gulf Stream in a 1,000 years

Demain, j'en parlerai avec la mère de Julie : début de printemps froid — encore un mois de mai dégueulasse ?

mercredi, 18 mars 2015

Bardo...

     C'est dingue, comme tout le monde était (fut) Charlie, pendant huit jours au moins, et comme les exemplaires de Charlie moisissent dans les kiosques, tout le monde a recommencé à se foutre de la guerre mondiale qui se poursuit partout, a frappé aujourd'hui dans un musée magnifique, faisant 22 victimes (dont les assaillants).

lundi, 23 février 2015

Déjanté

Après Les Déjantés de Gentet, aux six fois quatre cordes, enchaînement au grand soleil sur le chemin des poneys, avant que les nuages n'obscurcissent les prunus. Avant que fait de belles phrases.

vendredi, 20 février 2015

Saay saay

▒▓░

« Ses petits yeux verts, percés comme avec une vrille, flamboyaient sous deux arcs marqués d'une faible rougeur à défaut de sourcils. »

▒▓░

L'auteur de l'article WP consacré à Héliogabale qui classe les ouvrages de l'abbé de Marolles ou de Pierre-Jean-Baptiste Chaussard dans la rubrique des “ouvrages contemporains” est soit un petit plaisantin soit un gros poussiéreux.

▒▓░

19 h 05 — On regarde des reproductions tirées de l'album Cent énigmes de la peinture en écoutant le CD de Chérif Mbaw, pas entendu depuis longtemps — ♫ Saay saay ♪ — revoici le salon ensoleillé de Beauvais, automne 2002.

▒▓░

mardi, 10 février 2015

(Seven) Lines Written After Reading Some of Schuyler's Poems

Feb. 8, 2015

Who was Bill Aalto, apart
from this guy who fished out
Auden's drafts from a hotel
wastepaper basket — could he
have been a pale knight,
a bender of arrows or
some nervous viola-player ?

 

dimanche, 08 février 2015

Février court

Ce que j'écris, donc, est marqué au fer de la plus noire confusion. En ai-je gratté, des marmites rouillées, pour en arriver là. Le vent n'a ni soufflé, ni mugi — c'était plutôt un feulement de feu, sur un âtre abandonné : mon âme (ce qui en tient lieu). Février, décidément, court sur le haricot.

samedi, 24 janvier 2015

Textes théâtraux robotiques, 2

(A., vieil homme voûté, est assis dans un canapé défoncé et lit un catalogue d'art contemporain autrichien. B., jeune femme vêtue très chic, revêt, tout au long de la scène, une combinaison de ski.)

 

B — Oui, je crois que s'il y a des choses dont je ne suis pas grand chose sauf que là d'où l'on voit tout.

A — C'est en hochteutsch, hein, c'est que je suis frappé du coup c'est une artiste millionnaire.

B — Guichard apprit que Fortuné avait détruit le studio où a été tourné le clip de Brassens !!!?!

A — Entre la chèvre et le sommeil de vos nuits. Poèmes du Petit salon !

B — Dixit celui qui ferme nos paupières.

A — “Everybody in a GAME would be Both”, la deuxième partie est un entretien fort long pour l'examinatrice.

B— C'est en français, ses textes les mieux traduits SE méfier des gens qui sont les mauvaises passes, les ballons perdus et moi je n'ai pas gagné à EuroMillions.

A — Vorher schleppt sie kam anders zurück. Kasimir Edschmid se demande désormais ce Jorge Guagua.

B — It's in the Turkish rugs to pull back, confusing some and officers, some leaders decided that lonely rooms is Queenstown, a regal little adust.

A — Passer la matinée à faire lessives, corriger copies de l'UVSQ d'alerter tout détourné par le médecin à 10 h 20 ans au bas mot qu'il fait de la prochaine fois maismes féloches à Melissa.

B — How to get him an officer yelled. No. It's not, protesters responded. This is to take action, that has failed to the Otago lakes is Wakatipu—a lake like a beautiful UFO.

 

(B. mime un slalom, très longuement. A. la regarde en bâillant.)

lundi, 19 janvier 2015

Lines Written In A Derelict Pub After Reading Fifty Pages of Ali Smith and Drinking Very Unsavoury Tea Indeed

no pluck for the duck 

no good for the goose

no rain for the crane

no swim for the swan

 

I CHALLENGE YOU TO A GAME OF DARTS

dart this word and that verb

no dart for a fart

no nothing for a farthing

 

I CHALLENGE YOU

I FEAR YOU

go AWAY

 

in that pond of words

of stale ideas and sour words

a pond of nothingness

A VIOLIN GOES BERSERK YES A VIOLIN GOES BERSERK

and I'm

drunk on tea

dimanche, 04 janvier 2015

Treizain à chute (27.XII.2014)

le tanin des tristesses sur la langue 

un terreau plus friable 

dérouté par la tarentule du temps

(velue, ne tisse pas de toile)

 

le velours du sommeil dans la roue des journées 

autant de cristal que de tuf 

autant de brio que d'effroi

 

on se demande désormais 

ce que fut cette année 

engendrée au tamis de fleuves capricieux 

brassée d'azur et de grisaille 

 

grièvement désormais 

brasse

.

mercredi, 31 décembre 2014

Nouveaux aphorismes robotiques

Je n'aime pas le temps.Trois nouveaux cours de coïncidence antinomique.

·▬·

 

Toute personne en position when there is nothing to write home about.

·▬·

 

Mitonner une soupe de la procédure légale pouvait ruiner tous mes strings.

·▬·

 

7 candidats pour les reins solides.

·▬·

 

On n'est jamais trop prudent. On dit tʃoʁitzo.

 

dimanche, 28 décembre 2014

William At Work, version GuillaumeBot

Ribéry, c'était justement pour leur expliquer Vice-Chancellor = Président, et biaus contes C'on dist devant le derby d'Epsom.

 

Nous sommes trois douzaines, épars dans les rangs de santé, vu que je serai pour trouver collocations et traductions de romans gothiques fantabulous, amalgame de fantastic et des hasards, une même cohérence patiemment et durablement construite, avec, en plus, une curiosité valable L'atmosphère évier / en lui apprendre en classe. Voilà, la coéducation.

 

“In Patagonia” est un hommage à l'aise. Et en petites doses réitérées. ▬

 

J'écoute en turbinant la “Ballade pour une Université de la brandade de morue. 

samedi, 27 décembre 2014

Pelouse (20.12.2014)

La pelouse de Montpellier est dans un état si lamentable qu'elle me rappelle les espèces de champs sans gazon où nous nous entraînions, au collège et au lycée, quartier du Gond.

 

vendredi, 26 décembre 2014

“Everything Goes Into the Book” (Jamal Mahjoub, November 2004)

Le goal d'Ajaccio s'appelle Scribe.

Territoires de ciel noir devant moi, par delà le store baissé, mais comment est-ce possible ?

Déluge de paroles mornes à six pieds au-dessus d'une moquette crasseuse et tachée. —— Mais des tabourets de bar ! Mais de petites confortables tables pour faire peachpit !

 

Et qu'apprends-je ?

龟头 en chinois désigne le gland (oui, le gland de la verge) et signifie “tête de tortue”.

 

Je rouvre les stores.

Le gardien de l'A.C. Ajaccio s'appelle Scribe.

jeudi, 25 décembre 2014

Robotismes plurilingues

Chacun des étudiants, au rondpoint devant le phytomixeur de Tours are going to take action, that needs to serve as hell.

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Cadeau d'annoche de Rohaine, at your FB wall. Facebook ne craint pas pour moi.

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“sandwiched between Churchill and Love”, il aurait débarrassé la Milletière

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Beaucoup d'étudiants, trèèèèès peu connu. Who can claim s/he is a hypallage.

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Il y a sorry paletôt, much of the face grand coup hier.

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The raised craggy rocky natural continuous kerb on the protesters disputed whether Wilson will face criminal charges in 2013 at least, of unknowns ahead, the Winter's Tale. Mais c'était un poissonnier qui avait un mot ?

mardi, 23 décembre 2014

Mine d'entrouvrir

Mais, du coup, Lisa revint sur lui, et avec le bagou d'une fille grandie dans les ruisseaux de Montmartre :

— Maître, le Scapulaire est à vous.

Gioja fit mine d'entrouvrir sa redingote.

 

Sinon, l'alexandrin cidessus représentait mes deux balles, et ses graisses albumineuses.

lundi, 22 décembre 2014

Les Aphorismes de GuillaumeBot

.

Pourtant, l'italien et l'espagnol sont des voitures en anglais.
▬▬ 

 

Il semblerait qu'en préparant les artistes ne ressemblent pas non plus.

▬▬ 

 

L'atmosphère évier / Connard, je serai pour Bayonne.

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La folle grave, on attend les liseuses.

 

▬▬ 

vendredi, 19 décembre 2014

Les deux barbaries

Il y a deux barbaries : celle des fondamentalistes qui massacrent et esclavagisent, et celle d'un pays dont les journaux les plus en vue peuvent publier de pareils torchons.

échos.png

cliquer sur la photo pour découvrir le “français” des Échos

 

À terme, ces deux barbaries se rejoignent : dans un monde où un nombre grandissant de citoyens sont “informés” sans en être gênés par de telles sources, plus rien n'a de sens, et la première barbarie peut triompher.

mardi, 16 décembre 2014

Textes robotiques, 1

(Entre A., vieil homme voûté. B., jeune femme triste, le suit de près. Ils s'assoient chacun à leur tour, par terre.)

A — Mes statuts sont toujours mieux quand il y EST, vous êtes taguée à ce cou cravaté de foi de nausées, mais il faut peupler et franchement bonnasse aussi, d'ailleurs. 

B — Demandez au collègue qui mime un tir de mettre Chrome à jour.

A — Une variante moderne baguette de désordre.

B, voix chevrotante 2148 + l'impossibilité complète de dire je l'ai dit plus calme.

A — La différence avec une marge gauche du sweater à retordre pour deviner à voir les contenus publiés.

B — J'ai pris les noms de 9 à 635. Deuxième manche.

(La lumière s'éteint. Obscurité totale.)

A — Bordel, ce nullard de Benjamin Biolay transforme tout ce matin, j'ai entendu un élu socialiste parler de merde.

B — Je suis exclamé = dire quelques mots en espagnol dans tout centon.

A — À 10% d'erreur près, je n'ai jamais aimé le cirque !

B — Tu relis tout d'un train, on se retrouve assise à vents ?

A — Mais bordel, on n'attend pas de décevoir ceux qui laïkent.

 

(Retour de la lumière. A. est seul.)

dimanche, 14 décembre 2014

Les Haïkaï de GuillaumeBot

leur éducation criminelle leur fraîcheur, 

naturelle comme l'anguillule

de la Champions' League

 

Je connais une autre affaire.

Dans le Gers, les curseurs.

De l'art de ne se capte pas.

 

 

une page de résultats

Linguee ah non,

un horsjeu.

 

 

Alors je me jurant ses grands dieux 

sur l'hiver mais les piocs sont 

étouffus avec une ecchymose

 

 

Non, l'italique est

encore dans le babouin

hémorroïdal !

 

 

Je me sape toujours

mieux

quand il y a raide.

 

vendredi, 05 décembre 2014

Continental édission

Le 22 juin, j'écrivais ceci sur mon mur Facebook :

Il y a quelques mois, au cœur de l'hiver, j'avais été époustouflé par Lara de Bernardine Evaristo. Là, je commence, bien au chaud, en plein soleil, The Emperor's Babe, et ça part très très fort. —·— Romans en vers qui n'intéresseraient pas le lectora-francé, et sans doute moins encore l'édission-francèse.

 

Je suis vraiment en train de m'aigrir façon vieux birbe, moi.

lundi, 17 novembre 2014

De Gadsby à Perec

Gutenberg vient de publier la version numérisée de Gadsby, roman écrit entièrement sans "e", plus de vingt ans avant La Disparition de Perec. Je l'avais acheté et lu il y a quelques années, et trouvé ça tout de même très inférieur à Perec.

 

Christine Brooke-Rose's novels have been on my list for eons, but I still haven't made up my mind.

Il paraît qu'il y a quatre traductions anglaises de La Disparition — je n'avais eu vent, jusqu'ici que de deux. (En attendant, je faux à abattre les différents taillis dans lesquels je me suis fourré.)

Jeudi, je m'en allais mitonner une soupe de la dernière pluie.

 

Il n'est rien arrivé, pas même dans les branches. ▬·▬ Je n'ai rien encouru.

 

vendredi, 14 novembre 2014

Neuf distiques ribéryens : un tigre en pleine Beauce

Golri-je très beaucoup comme qu'à Montévrain

On mettut un tigre dans le moteur du train.

 

Comprendu-je ne pas s'appelont Chanteloup

Si que s'il y ont un tigre en fait et pas un loup.

 

Affolé-ce beaucoup comme à Marne-et-Gondoire

Tout ça parce on a visu d'un tigre mâchoire.

 

On a dur de pique un sprint à Serris ou Lesches

Sauf que d'avoir un gros tigre à la con au derches.

 

Hugo m'est dit à moi ç'a de Proust bien Guermantes

Même si j'a mordu la mâchoire écumantes.

 

Capté-je trop pas bien que mes vers on dénigre

Si qu'est-ce que j'écrivus des distiques de tigre.

 

On a glouglou Melun se calquer au picrate

Si qu'en sortant du bar voit le tigre et l'Euphrate.

 

Pas avec du Bouillon qu'on l'attraperont, bigre,

S'il a télévisé la brigade du tigre.

 

Comprendu-je ne pas pourquoi est-ce qu'en Beauce

Un tigre a échappé, bien s'il n'ont pas de bosse.

 

 

vendredi, 07 novembre 2014

Dans le Mâconnais

25 août

Dimanche aux oublis

Dimanche aux ombres 

Corps gaufré papier pelure 

Dimanche à plier des mémoires

À peupler les nuages

Dimanche dérisoire

 

30 août

Les gens de ce côté de la rue doivent préférer ces jours de pluie, on n' entend quasiment plus l'autoroute. Mais pluie oblige la lessive étendue hier soir n'a pas séché, tu useras du grille-pain dit l'un des commandements d'ici. Péage sonore pour tout un chacun.

dimanche, 02 novembre 2014

Nuruddin & Valérie

Lu le dernier Farah pp. 79-159, avant de recevoir pour le thé Valérie, que je n'avais pas vue IRL depuis 2007, et son mari, qui est un gars super. On a regretté de ne pas les avoir invités à dîner, mais nous sommes notoirement des ours. Next time...

Farah & Valérie, donc... Or, quand Valérie a fini par créer un blog, en 2006, un de ses premiers billets porta sur la journée Nuruddin Farah à l'EHESS. C'est ce jour-là que je fis sa connaissance en vrai de vrai.

 

(Et dans le tout nouveau Farah il y a un personnage qui se prénomme Valerie, sans accent aigu, et qui n'est pas un cadeau. Ça, c'est juste pour la notation de coïncidence antinomique.)

▬▬—▬▬

En bonus : le billet relatif à ce week-end tourangeau.

samedi, 01 novembre 2014

Uzis

donc à Uzès

un pataquès

 

à Uzel

visage rimmel

comme à Uzeste

juste un zeste

 

de soir serein

à Uzein

 

mais ton air faux-derche

à Uzerche

ou à Uzer

devait m'user

 

sans lendemain

pour Uzemain

.

mardi, 28 octobre 2014

Rubriques

2 octobre

À quoi pouvait servir cette rubrique ? À me trépaner un peu plus ? — Comme je l'ai dit, dans mon cas, ça va être plus proche de Cabillaud que d'Apollinaire.

Rubriquer, c'est séparer, découper. [Scinder Soi ?]

Travailler sur le découpage, la coupure des mots, la scission des pages, est une vieille obsession. À quels frais la reprendre.

dimanche, 26 octobre 2014

Parc loin [d']eux

21 septembre, noté le 22.

Joueur, le jeune mangalitza s'amusait à renverser le chaudron où l'on avait mis son brouet, puis chiait dans la paille épaisse. Les remparts contemplaient placidement cette scène, comme ils en avaient vu... Dans une salle basse de plafond, non loin, avec des gants blancs, une archiviste (qui eût aussi bien pu être harpiste ou nonne) montrait, en haut de parchemin, la moitié d'un chirographe.

▬ Certaines jaunisses ont disparu à la suite de l'action du tartrate de potasse antimoine, et de la rhubarbe en poudre en petites doses réitérées. ▬ Les remparts ont fermé les écoutilles.

vendredi, 24 octobre 2014

Le fleuve Tana

28 septembre

 

 

Préparer des cours, et s'égarer plaisamment entre une double tradition Andrew Jackson / Abraham Lincoln, des questions culturelles spécifiques à la Tasmanie, et surtout de vétilleuses vérifications relatives aux ethnies agĩkũyũ et wakamba, à tel passage de Facing Mount Kenya, pour ne rien dire de la géographie du fleuve Tana, le tout au dos de pages arborant “whining bread for his brat”.

jeudi, 23 octobre 2014

... comme un cabour.

27 septembre

 

Lucas Digne a lancé : ▬ Mind the gap !

(Bordel de merde, contrôle raté.)

——•——Ce midi les garçons dehors pour la langue de bœuf avaient un petit gilet au soleil, moi à l'ombre en chemisette, tout mon content, pensez un 27 septembre.

Bahebeck a tapé dans le ballon comme un cabour.

—°—Dans la chilienne, un fort volume abandonné.

 

Le soleil sèche le peignoir.

lundi, 20 octobre 2014

Le Kaa

26 septembre

 

 

Et donc, au Kaa (le nouveau nom du bistrot est un hommage à la série Kaamelott (j'ai donc raconté aux serveurs que mon fils aîné et leur patron pourraient échanger des répliques cultes de tête pendant des heures)), le vendredi midi, soit tu écoutes des conversations d'amateurs de black metal qui comparent les mérites du Hellfest et du Motokultor, soit tu entends trois jeunes filles parler des séries-culte du moment, et ce d'une façon qui te confirme que, quoi qu'en disent les branchouillards qui ne cessent de parler de la créativité des auteurs de séries, de la complexité narrative et psychologique gnagna, eh bien, les séries-culte de 2014 sont aussi débiles (aussi répétitives et superficielles) que “Dallas” ou “Santa Barbara” en leur temps.

02.10. À ce même endroit, il y avait, il y a déjà longtemps, le bistrot des Joulins. La nouvelle équipe me plaît beaucoup aussi. C'est amusant, ce lieu, d'ailleurs quasiment personne ne sait que cela s'appelle le placis des Joulins, avec ses six magnolias, et les flots d'étudiants, de secrétaires et d'enseignants qui vont et viennent en tentant de ne pas trébucher sur les marches pétées, les dalles inégales. Vertige chronotopique, je reviendrai souvent au Kaa, peut-être y déclamer du Buzzati. — Dois-je écrire que le 2 octobre est une date noire, de deuil ?

.

dimanche, 19 octobre 2014

Ai-je failli...

25 septembre

 

Ai-je failli, ai-je enflammé

nuages vos neiges

Ai-je éteint

les cotonnades, les solfèges

Un regard feint

de se poser sur le manège

où, acclamé

le nuage se brûle neige

: N'est-ce donc ce que j'ai commis

mes ennemis

ou la fièvre d'être de braise

un doute en moi

(l'ongle plus granit que le doigt)

 

fabrique la voix aphérèse

.

vendredi, 26 septembre 2014

Such Is Life

Il y a 171 ans naissait Joseph Furphy (Seosamh Ó Foirbhilhe en gaélique), l'auteur du sublime Such Is Life, chef-d'œuvre australien trop peu connu.

Who can claim s/he is a true Australian if s/he has not read Such Is Life ?

 

C'est vendredi. Avant de recevoir plusieurs étudiants, puis d'assurer plusieurs cours, il convient d'écouter calmement Émilie Mayer et Hilding Rosenberg.

En zoom 200% je vois tout bien comme il faut, confortablement.

Je vois passer sur mon mur un poster bien cucul-la-praline dont le slogan est, je cite de mémoire, “You Have to Embrace Getting Older”, l'illustration étant une photo de Meryl Streep, qui, à 65 barreaux, a moins de rides que moi — d'ailleurs, elle n'en a pas du tout. J'en conclus que c'est un canular.

 

Puis je voulus composer un poème constitué et entrelardé de captures d'écran.

dimanche, 20 juillet 2014

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Il y a quelques mois, au cœur de l'hiver, j'avais été époustouflé par Lara de Bernardine Evaristo. Là, je commence, bien au chaud, en plein soleil, The Emperor's Babe, et ça part très très fort. —·— Romans en vers qui n'intéresseraient pas le lectora-francé, et sans doute moins encore l'édission-francèse.

▬▬▬☻▬▬▬

Toi qui crois encore que la filière Droit-Langues est l'élite de l'U.F.R. Lettres et Langues, viens corriger les copies avec moi, ça va te passer le goût du pain. (Ça et la fille qui écrit "me I wants becoming a Juris Doctor" avec des cœurs sur les "i"...)

▬▬▬☻▬▬▬

Encore un but imaginaire accordé au Brésil. La règle du hors jeu ne s'applique pas au pays organisateur, c'est ça ? ▬▬▬☻▬▬▬ Et donc après Marpaps, j'ai marché dur duraille jusqu'à Castelner.

dimanche, 13 juillet 2014

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25-26 juin 2014.

 

Qu'est-ce qui t'a pris, Hubert-Félix Thiéfaine, de t'associer à cet immonde album d'hommages prémortuaires à Renaud, mais surtout de choisir de chanter cette bluette idiote et mal écrite ? Je ne sais pas, si vraiment tu ne pouvais pas te défiler, tu aurais pu chanter Buffalo débile ou Banlieue rouge.

▬▬—▬▬

‘Don Kichote de la Mantzscha’ ? Z'êtes sérieux, les Teutons ??!?

▬▬—▬▬

Le train de 9 h 32 en provenance de Luynes, Picardie, est annoncé avec un léger retard. Le café risque de refroidir, en revanche. (Finalement, très léger retard. Le café fut bu. Il fut parlé de steaks, de Béranger et de peintres ivres.)

▬▬←—→▬▬

Eli wallach — Le “truand” de Sergio Leone, bien sûr, très ancré dans ma mémoire — mais il avait joué dans une version américaine de “Rhinocéros”...?

▬▬↓—↑▬▬

« L’entraîneur colombien a fait entrer son deuxième gardien Faryd Mondragon en fin de match pour lui permettre de battre le record du plus vieux joueur ayant participé à un Mondial à 43 ans et trois jours. »

vendredi, 20 juin 2014

Distiques franco-suisses

Peur-je de mes poteaux si l'équipe aganit

Helvètes qu'un milieu il s'appellut Granit.

 

Lecteurs m'ont demandu "aganit quès aquo ?"

S'il ne le suit pas su ni Mamadou Sakho.

 

On a facile les deux buts, on a balaise

Olivier de la tête et puis à l'aise Blaise.

 

Golri-je que j'en suis avalé la cuillère

Supporteurs suisses qu'ont la tronche de gruyère.

 

Helvètes bien musclés Shaqiri et Xhaka

Si tel Shakira chant-elle Waka Waka.
 
 
Me demandu-je si Karim la baraka

Perda s'il arrêté son penalty Rimka.

 

Golri-je à m'en compissu dans le futal

Les Schweiz ils ont prendu un coup dans l'emmental.

 

Français courent lapins et à fond Duracell

S'ils sont met trois zéro aux rougeauds d'Appenzell.

 

Dommage que ç'a fait coup franc un 5 à 1

Si je m'être coupé à la pierre d'alun.

 

On a bien renfrogné si l'après-match méchant

Coach va les engueuli bien sûr Didier Deschamps.

 

Comprendu-je ne pas que l'arbitre est sifflu

Pendant Rimka lucarne on a le 6 au cul.

 

Les chipolatas ç'a bon et ç'a des saucisses

Et Rimka a véner parce il était so 6.

 

Déjà le Honduras on avait CSC

Et là Rimka 6ème il l'avut DSC.

 

Cinq buts au lieu trois comme que l'arbitre dort

On est pensu Rimka il serut Soulier d'or.

 

vendredi, 30 mai 2014

K.602, hockey

Minez, minez, la nuit est courte (Capolican)

 

Ce matin, la chatte jouait au hockey avec un tampon pour pied de chaise. Il ne faisait pas assez chaud pour ne pas avoir un truc en sus de la chemise.

 

Anna la belle — Les raisons pour lesquelles je me retrouve à écouter ceci proviennent d'une kyrielle à faire pâlir mes “Dimanche pleurera” de jadis. ▬▬·▬▬ YOU DON'T WANT TO KNOW. ONLY ENJOY !

 

“Deh, che non ho io potente ispirazione quanta basti a dipingere una madre quale la conobbi e la conosco?”

 

« Je me sens dans les mêmes dispositions que l'année dernière. L'année dernière, je ne m’étais pas vraiment mis d'objectifs. J'avais essayé de prendre les tours les uns après les autres. Cette année, c'est ce que je fais également. J'espère que cela va m'amener au moins aussi loin. »
(Jo-Wilfried Tsonga. in L'art du paradoxe : une approche méta-husserlienne au prisme de la poésie objectale, p. 891)

 

I jumped my snowman. Utterly not cool.▬·▬·▬(My wife had “I kicked a condom”.)

 

Il Diavolo nell'ampola.

 

L'arbitre de chaise vient de demander aux spectateurs de prendre les photos sans flash. Donc les tennismen sont des tableaux de musée.

 

“Sans faire exprès j'ai fait mal à Julie en la culbutant, mais elle l'avait cherché aussi. Une fois elle a chanté la Reine des neiges, et puis elle a continué, on lui a demandé d'arrêter.” (Oméga)

 

\\\ Retour de promenade vespérale avec Alpha. 3 groupes de 3, 4 et 7 lapins respectivement près de la Cousinerie (habitat Pérochon et habitat Cassin), et, sur la pelouse de Sanofi Aventis, 22 lapins, no less, en position longitudinale, placides — avec une vue d'avion, on aurait vu un joli W/M, je pense ▬ se préparent donc, certains, pour le Mondial. /////

 

Et soudain, au beau milieu de la troisième danse K.602, la — quoi ? — cromorne ? cornemuse ?

lundi, 31 mars 2014

La défaite de Jean Germain à Tours.

Sur le site de la Nouvelle République, Pascaline Mesnage vient de publier l'article suivant :

Les dix raisons de la défaite

1.     En 1995, Jean Germain annonce qu'il briguera trois mandats au mieux. Il tente le mandat de trop.

2.     Le principal adversaire de Jean Germain pendant cette campagne fut Jean Germain lui-même et son rapport trop distancié à la population.

3.     L'affaire Lise Han. Pris la main dans le pot de confiture, il aurait pu confesser sa faiblesse et repartir sur des bases plus saines. Du coup, même le tramway, pourtant une vraie réussite, est passé au second plan.

4.     Les rythmes scolaires et la colère… du peuple de gauche.

5.     Nascar. Preuve d'un manque de discernement et d'un entourage qui ne lui servait plus de paratonnerre. Jean Germain a donné le feu vert à un projet anti-écologique trois mois avant les élections. Suicidaire.

6.     Claude Roiron. Le limogeage de l'ancienne présidente socialiste du conseil général se paie aujourd'hui cash dans son quartier de l'Europe, notamment.

7.     Les cumuls. A l'heure où la gauche milite pour un unique mandat exécutif, Jean Germain faisait figure de maire boulimique et omnipotent.

8.     Le pouvoir absolu : mairie, conseil général, Tour(s)plus, sans compter sa complicité constamment affichée avec le député UMP Philippe Briand… son ennemi le plus sûr !

9.     L'ouverture de sa liste à l'UMP.

10.   La politique nationale du PS.

Les raisons 4, 5, 7 et 10 ont pesé très lourd pour moi.

Si je peux donner mon point de vue de simple citoyen, Tours s'est surtout débarrassée d'un maire PS autocratique, cumulard, bétonneur, qui, au cours du dernier mandat, a passé en force des mesures d'injustice sociale et s'est constamment acoquiné avec l'UMP dans les tripatouillages de la Communauté d'agglomération. De plus, Jean Germain, sollicité par le collectif des enseignants en grève d'octobre 2008 à juin 2009 contre les réformes Pécresse, n'a jamais même répondu aux demandes de rendez-vous, et il a fait de même vis-à-vis des personnels hospitaliers. Soutien objectif du gouvernement Fillon sur de nombreux dossiers, il sollicitait les suffrages des Tourangeaux après 21 mois d'un gouvernement "de gauche" dont la politique universitaire est encore pire que celle du précédent gouvernement, sans compter Notre-Dame des Landes, le débarquage de Delphine Batho, les cadeaux au patronat etc.

Même avec une triangulaire et l'épouvantail du FN, unique ressort (bien rouillé) des militants socialistes, je suis très heureux de ne pas avoir voté pour la liste fusionnée PS/EELV hier. Et si j'étais Nantais, je me demande si je n'aurais pas carrément voté contre les apparatchiks du PS... hélas, eux ont été réélus... Maintenant, je sais que Serge Babary, blanc bonnet et clone patronal du ci-devant carabin-en-chef, ne sera pas meilleur pour la ville. Il faut tout de même noter aujourd'hui que se débarrasser des autocrates socialistes qui croient qu'il suffit de demander les vivats de la foule tous les six ans pour se maintenir sur leur trône, ça fait AUSSI du bien.

Tout militant réellement de gauche qui lit ces lignes est invité à en tirer les conclusions qui s'imposent en vue, non d'une inflexion, mais d'un véritable coup de barre à gauche des politiques locales et gouvernementales menées par le P.S. Pour combattre le FN et la droite, il faut mener une  vraie politique de gauche, il faut changer les méthodes de gouvernance héritées du gaullisme et du mitterrandisme.

samedi, 22 mars 2014

DIY

Restless Romans telling me there is no blemish on my Flemish. DIY is double Dutch, a sleepless nightmare. Teabrew and shy knees.

Yes, she mollied with her apostrophe.

jeudi, 02 janvier 2014

3225 -- Distiques ribéryens pärisîens

On a dur le Franprix on n'ont pas un kopeck 

Où que je suis entru le chapeau de Popeck.

 

Golri-je le doodle Saint Sylvestre potache

C'étut le "1" jaune un gros phallus à moustache.

 

Peut être que d'avec le billet ukrainien

J'avons froid de me faire un gros étui pénien.

 

On a doux photo de ne voir ce qui dérange

Prendu par une Japonaise au Pont-au-Change.

 

Golri-je le reunoi fougueux Kalamazoo

Lui qu'il étut vêtu comme un tainp de zazou.

 

On a bien au CP dur comme un coup de trique

Lire "oenochoé étrusco-géométrique".

 

Golri-je que pigeons goélands et corbacs

Jardin des Tuileries après la rue du Bac.

 

mardi, 31 décembre 2013

Cristal finnois folcoche

22 décembre 2013.


Finir (hopefully) la journée avachi en écoutant pour la seconde fois la 1ère de Bruckner, sur un navire fantoche, avec une âme folcoche, le cerveau en sacoche.

Commencer la suivante dans le noir, en ayant rêvé d'avions, de tégénères et de ressac.


Je n'avais jamais écouté/entendu le dernier mouvement de la 4ème de Sibelius comme aujourd'hui. Moment de cristallisation.

dimanche, 29 décembre 2013

Un vendredi, à écouter les Caprices de Frescobaldi

Aux cotés d'Oméga qui fait son puzzle Tiptoi du zoo, je regarde le livre sur Aillaud. Dehors il fait un vent à tout décornarder. Alpha lit un des bouquins du 25 (Pierre Gay). Deux Chaplin dans la musette (canapé rouge). Le 27 décembre est souvent mon jour préféré.

« Un Ernst, un Fautrier, un admirable Staël » (II, 256)


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Il n'y eut pas seulement Frescobaldi.
Le Rakastava suivit, puis une bonne dose de Mary Halvorson.

On n'a pas peur des contrastes, en Touraine, surtout pas les jours où on ne voit pas le soleil de la journée.


“She seemed always to have seen him through a blur—first of sleepiness, then of distance and indifference—and now the fog had thickened till he was almost indistinguishable. [...] During the laughing relation of this manoeuvre, Selden had time for a rapid impression of Miss Bart, who had seated herself opposite to him in the golden afternoon light.”

dimanche, 22 décembre 2013

10 & 29, deux listes

N’étant pas du genre à refuser les défis, surtout idiots et littéraires (ce n’est pas incompatible), je réponds donc à ceux de mes contacts Facebook qui proposaient une liste de dix ouvrages les ayant le plus marqués, dans l’ordre chronologique de lecture.

Toutefois, je me permets à la fois de tricher et d’approfondir le jeu, en donnant ci-après deux listes, en l’occurrence celle des dix premiers ouvrages à avoir vraiment compté dans ma vie de lecteur, puis celle des 29 ouvrages m’ayant tant et si bien marqué que : a) je serais foncièrement différent sans eux ; b) j’en recommande plus que chaudement la lecture à tous mes amis. Cette liste de 29 ouvrages [pourquoi 29 ? allez, je vous laisse deviner] laisse sur le bord de la route un nombre invraisemblable d’auteurs extrêmement importants, mais bon, je ne peux pas aller au-delà de 29…

 

Les 10 premiers ouvrages qui ont vraiment compté pour moi

  • 1.      Olé France (un livre sur l’équipe de France de football, offert par un grand-oncle à l’été 1982, lu et relu des dizaines de fois entre 1982 et 1989)
  • 2.      Exercices de style (offert par mes grands-parents quand j’étais en CM1, je crois)
  • 3.      la collection complète des revues La Hulotte
  • 4.      La Fée des grèves (lu vers 1983 ?)
  • 5.      Topaze (lu et relu des dizaines de fois entre 1983 et 1987 – jamais vu au théâtre – découvert le film avec Fernandel beaucoup plus tard)
  • 6.      Cyrano de Bergerac (lu et relu des dizaines de fois entre 1984 et 1987)
  • 7.      le tome 1 des Œuvres complètes d’Éluard (mon premier Pléiade, pour mes 10 ans)
  • 8.      Les Misérables (acheté en 1985 à Saintes d’occasion dans la 2e édition Hetzel, dévoré)
  • 9.      le théâtre de Hugo (les 2 Pléiade, entièrement lus en 4ème)
  • 10.  L’Île verte de Pierre Benoît (circa 1986)

 

Les 29 ouvrages primordiaux, par ordre chronologique de découverte

  • 1.      Exercices de style (Queneau)
  • 2.      la poésie de Guillevic
  • 3.      le théâtre de Corneille
  • 4.      Les lubies d’Arthur (Guibert)
  • 5.      Les Regrets (Du Bellay)
  • 6.      Le pur et l’impur (Jankélévitch)
  • 7.      L’Inquisitoire (Pinget)
  • 8.      la poésie de Donne
  • 9.      Marin mon cœur (Savitzkaya)
  • 10.  Memory of Snow and of Dust (Breyten Breytenbach)
  • 11.  Macbeth
  • 12.  La voix d’Orphée (Maulpoix)
  • 13.  Great Expectations (Dickens – indissociablement de l’essai bouleversant que Belletto lui a consacré)
  • 14.  Les Démons (Dostoïevski)
  • 15.  la poésie de Cummings
  • 16.  The Web and the Rock (Thomas Wolfe)
  • 17.  la trilogie de Céline
  • 18.  Blood in the Sun (la 2e trilogie de Nuruddin Farah)
  • 19.  Der Untergeher (Bernhard)
  • 20.  Boomerang (Butor)
  • 21.  la trilogie de Beckett
  • 22.  L’Inauguration de la Salle des vents (Renaud Camus)
  • 23.  Wittgenstein’s Mistress (David Markson)
  • 24.  Le Voyage vertical (Vila-Matas)
  • 25.  les textes en prose de Woody Allen
  • 26.  les Microgrammes de Walser
  • 27.  L’Invention du beau regard (Nganang)
  • 28.  Kotik Letaiev (Biély)
  • 29.  The Enigma of Arrival (Naipaul)

dimanche, 08 décembre 2013

Un dimanche de décembre

Étrange nuit.
Il se passe d'étranges choses pendant la nuit.

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« Je venais de chanter de fort jolies moutonades, dont mes amis étaient dans le ravissement... » (Mlle Clairon, citée par Claude Mauriac).

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Dans la rue de la Milletière, à Tours, les pouvoirs publics, comme on dit, ne font rien, puisque les fauteuils roulants et poussettes sont quotidiennement embêtés, voire mis en danger, puisque les cyclistes sont contraints à de délicates manœuvres, puisque les piétons font carrément des détours pour éviter cette rue, donc on va témoigner.

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« C'est une anatomie du cœur humain, et non simplement le récit inutile des actions d'un homme : les idées venaient en foule ; elles m'accablaient. » (Restif de la Bretonne, à propos de Monsieur Nicolas, in Les Nuits de Paris - “Bouquins”, p. 1037)

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54.jpgAprès-midi ensoleillé 
Course aux poinçons
Cousinerie



╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦ Une assemblée de professeurs de classes préparatoires mécontents qui menace de tenir des “conseils de classe muets” et de boycotter l'opération des Cordées de la réussite, ouh la la, ça doit leur faire très très peu-eur au Ministère !!! ╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦╩╦


╠═╚╬╦═╬╩    ‘I thought of myself as something unmoving and silent living in the middle of my own mind and body, a grain of sand in Bloomsbury or in Connacht that Satan’s watch fiends cannot find.’

(citation de Yeats trop longue pour Twitter)

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Tout de même, il est vrai que je fais trop paraître.