lundi, 27 mars 2023
27032023
Hier soir, nous avons continué de regarder The Good Place ; je crois que nous sommes à peu près au milieu de la saison 2.
À un moment donné, le personnage de Tahani dit ceci :
Or maybe he's a supernatural demon designed to torture people, who just got offered his dream job, and has flipped on us like a ten-stone griddle chip.
Puis, voyant que ses interlocuteurs ne comprennent pas de quoi elle parle, elle ajoute :
It's a large pancake. Come on, people, you can get these from context.
Dans la traduction des sous-titres la comparaison « like a ten-stone griddle chip » est devenue « comme un gros crépiau ». C’est certainement un choix judicieux, tant en matière de compréhension immédiate par la personne qui regarde (le lien crépiau/crêpe est transparent) que pour les contraintes propres au sous-titrage (les dialogues fusent et les sous-titres doivent être courts). Si les sous-titres servent aussi pour la VF, les impératifs de doublage compliquent encore la donne.
Toutefois, il y a deux légers problèmes, que je soulève non pour critiquer la traduction en tant que telle mais pour discuter du contexte, justement. En effet, Tahani est un personnage très spécifique, la jet-setteuse indo-britannique qui ne cesse d’évoquer son passé aux côtés des plus grandes célébrités, de Mark Zuckerberg à Pippa Middleton en passant par Ben Affleck.
1) Il lui arrive de ne pas être comprise à cause d’expressions spécifiquement britanniques, mais surtout car le monde dans lequel elle évoluait est inconnu de ses comparses. Il me semble donc que crépiau est trop compréhensible, justement, vu qu’elle doit expliquer ensuite : It’s a large pancake. La réplique est d’ailleurs commentée sur le Web comme exemple des Bristish-isms de Tahani. Tahani affirme que c'était évident en raison du contexte, alors que justement ça ne l'est pas du tout : c'est ça, la blague.
2) Le crépiau est également problématique d’un point de vue sociologique, car dans mon expérience c’est plutôt un plat populaire, paysan même, comme une sorte de grosse omelette sucrée fourrée aux pommes. Le référent de griddle chip est certainement opaque pour la quasi-totalité des anglophones, comme le montre une rapide recherche Google : outre des sites promotionnels pour des barbecues, on ne trouve pas grand-chose d’autre, si ce n’est des références… à cette réplique de The Good Place ! Il importe donc de conserver la dimension aristocratique ou jet-set de ce référent.
Tout en rappelant qu'il s'agit là d'une réflexion générale et que gros crépiau était certainement le meilleur choix au vu des diverses contraintes, on pourrait s'amuser à inventer de toutes pièces un nom qui permette de rendre compte du côté insupportablement branché et élitiste de la comparaison tout en coupant tout lien évident avec le nom crêpe, par exemple : comme un omelliston poêlé de 80 kilos.
13:16 Publié dans 2023, Translatology Snippets | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 26 mars 2023
26032023
Aujourd’hui O* avait toute la journée une compétition annuelle, le challenge inter-clubs. Comme il était remplaçant de son équipe, il n’a joué que deux matches ; comme le niveau général des participants était assez élevé, deux défaites logiques. Il y a donc passé neuf heures, surtout à encourager ses coéquipiers et à attendre que ça se termine. L’équipe a terminé 2e de sa catégorie, ce qui était inespéré, mais O*, qui a beaucoup de travail ces temps-ci entre les répétitions pour les différents projets musicaux et le lycée, était passablement saoulé à la fin de la journée…
22:22 Publié dans ... de mon fils, 2023 | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 25 mars 2023
25032023
Ce matin, j’ai fini de lire L’ange transtibétain de Yoko Tawada, acheté lundi dernier alors que j’ignorais même qu’il y avait (enfin) de nouveaux textes traduits d’elle. La traduction est de mon ancien collègue Bernard Banoun. Je me suis aperçu à cette occasion que cela faisait plus de quinze ans maintenant que j’avais commencé à lire cette écrivaine.
Le titre original est Paul Celan und der chinesische Engel, et le livre a été écrit pendant le premier confinement, en 2020. J’ai appris, en lisant la postface de Sven Keromnes, que le dernier recueil publié par Celan de son vivant, Soleils de fil, qui est au centre des préoccupations du protagoniste (Patrik / le patient), n’a jamais été traduit en entier en français. Moi qui pensais que chaque poème de Celan avait été traduit quatre fois de douze manières différentes, ça me la bâille belle. (Et de me dire que je devrais vraiment faire fi des maisons d’édition et publier en print on demand certaines de mes traductions : je n’ai pas traduit Celan, mais Ausländer et Johanna Wolff, par exemple.)
Le récit de Tawada m’a beaucoup plu, surtout les deux premiers et le dernier chapitres (j’ai eu un peu de mal à suivre certains des enchaînements au milieu), et, alors que j’étais un peu resté sur ma faim avec Histoire de Knut, je suis très heureux de retrouver cette prose complexe, parfois opaque, qui suggère des analogies et des liens étranges et qui interroge malgré tout une certaine réalité humaine. Avant-hier, sur Twitter, je m’étais interrogé sur l’apparition du mot beuchelle, qui désigne un plat typiquement tourangeau ; je me demandais quel pouvait être le plat / mot que Banoun traduisait ainsi. Nicolas Raduget, l’auteur de l’Histoire des vins de l’AOC Touraine, m’a répondu hier qu’en fait ce plat était originaire d’Autriche et que l’étymon de beuchelle serait donc l’allemand Beuschel. C’est ce qu’indique le Wiktionnaire.
11:58 Publié dans 2023, Flèche inversée vers les carnétoiles, Gertrude oder Wilhelm, Lect(o)ures | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 24 mars 2023
24032023
Aujourd’hui ma grand-mère fêtait ses 96 ans. Je l’ai appelée en milieu de matinée, et elle m’a parlé de La Place d’Annie Ernaux, qu’elle a adoré et relu juste après la première lecture, et de la trilogie de Carlos Ruiz Zafon qu’elle lit ; mais elle trouve cela trop long. À propos d’Ernaux, elle a particulièrement aimé le fait que ce soit aussi savamment écrit sans pour autant la moindre emphase ; ma grand-mère est donc plus clairvoyante et meilleure lectrice que tous les birbes du Figaro réunis.
Nous avons aussi parlé de la situation sociale et politique.
Hier j’ai acheté enfin Le Chaos en 14 vers de Pierre Vinclair, anthologie de sonnets en langue anglaise par 14 poètes. Vinclair n’est pas seulement un bon traducteur (et un grand poète), c’est aussi quelqu’un de terriblement intelligent. Très heureux d’y trouver Mary Wroth, Marylin Hacker (qui a traduit Guy Goffette, ce que j’avais étudié lors du colloque consacré à ce poète à Tours) et Joshua Ip.
J’ai passé une bonne partie de la journée à écrire des mails en raison du blocage, et notamment un mail très détaillé afin de répondre aux questions des étudiant-es de Licence, ce afin de « débunker » les rumeurs qui commencent à courir, de stipuler ce qui est déjà certain, et ce qui reste encore imprécis, selon la durée du blocage. En début d’après-midi, j’avais plusieurs rendez-vous en visio, avec une de mes étudiantes de L3 qui se renseigne sur les Masters recherche, avec un étudiant de M1 qui voulait parler de son projet de travail écrit, et aussi avec deux collègues.
Ce lundi, le doyen convoque un Conseil de Faculté exceptionnel.
22:24 Publié dans 2023, Lect(o)ures, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 23 mars 2023
23032023
Très belle manifestation, avec un monde fou.
Le discours incendiaire, méprisant et abject du petit Macron a ravivé, plus encore que le 49-3, la flamme de la contestation.
C’était très festif. Sur le pont Wilson, nous avons vu débouler face à nous, O* et son meilleur ami, qui remontaient le cortège après s’être éclatés du côté des étudiant-es. Au déjeuner, nous étions assis près de deux couples différents qui racontaient la manifestation d’une manière qui montrait que c’était, sinon leur première manifestation, du moins quelque chose d’inhabituel.
Bien entendu, la répression policière sauvage incontrôlée s’abat sans raison sur des centaines de manifestants pacifiques, et les principaux médias ne parlent que des policiers blessés et des feux de poubelle. L’hôtel de ville de Bordeaux a été incendié… par une faction d’extrême-droite, ce que les journalistes et éditorialistes des chaînes télévisées ne précisent jamais. C’est insupportable.
Il n’est pas exclu que Macron fasse exprès d’en rajouter, afin de montrer qu’il ne cèdera pas, mais surtout de provoquer des violences et pouvoir déclencher l’état d’urgence, ou à tout le moins décréter des interdictions de manifester.
À l’université, le blocage se poursuit, a priori jusqu’à mardi.
Soirée : fin de la saison 1 de The Good Place.
21:21 Publié dans 2023, Indignations, Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 22 mars 2023
22032023
Il y a 55 ans…
Non, je sais, ça fait d’autant plus ancien combattant que je n’ai évidemment pas connu mai 68, mais je m’étonne, au vu du contexte insurrectionnel, que presque personne n’en ait parlé.
11:20 Publié dans 2023, Aphorismes (Ex-exabrupto) | Lien permanent | Commentaires (1)
lundi, 20 mars 2023
20032023
C’est le printemps, et en effet le temps est printanier. Je suis allé en vélo aux Tanneurs, non à 6 h 30 du matin comme d’habitude, mais à 11 h et des poussières. Au retour, vers 1 h de l’après-midi, j’ai franchi le pont Wilson en pull, sans même mon ciré, remisé dans les sacoches.
Je suis allé aux Tanneurs pour deux raisons : récupérer mon chargeur de vélo, justement, dans mon bureau. Notre responsable administratif m’a ouvert par une porte de secours dérobée, et j’ai pu aller, tel un spectre fendant les couloirs, jusqu’au bureau 049ter. Le responsable administratif assure une présence, avec son collègue de l’autre U.F.R. et les deux doyens, de sorte qu’il est souvent sur site de 7 h 30 à 22 h pendant le blocage.
Il y avait un rassemblement devant Thélème : outre la poignée d’étudiant-es qui ne tenaient pas les pancartes invitant les automobilistes à klaxonner (« KLAXON = REBELLION »), il y avait quelques cheminots, et surtout des collègues du secondaire.
L’après-midi, ayant à peu près préparé mes cours pour demain, je me suis installé à lire dehors, mais même avec un gilet, les coups de vent frais m’ont rabattu dans la maison. Je poursuis ma lecture des Bons ressentiments, l’essai d’Elgas qui remue (très relativement) le landerneau africaniste, et qui m’agace de plus en plus au fur et à mesure que j’avance dans sa lecture.
Les deux nouvelles principales de ce jour ont été la libération du journaliste Olivier Dubois, otage au Mali depuis presque deux ans (en compagnie, si j’ai bien compris, d’un otage américain libéré et qui était prisonnier depuis 2016 !) ; l’échec, à 9 voix près, mais prévisible, de la motion de censure ; enfin, la publication de la synthèse du 6e rapport du GIEC. Pour cette dernière information, qui va encore passer dans les marges, elle devrait requérir l’énergie et l’attention de toutes et tous ; on devrait toutes et tous ne s’occuper que de cela, ce que l’on fait en un sens en luttant globalement contre le gouvernement destructeur et ultra-libéral de Borne/Macron. En bref, le sentiment que tout est foutu ne cesse de progresser.
Pour l’échec de la motion de censure, il signifie que la réforme des retraites est adoptée par le Parlement, et que le gouvernement Borne n’est pas déjugé. Des politologues vont répétant que Borne sort très affaiblie de tout ceci, mais changer de gouvernement n’aurait plus de sens à ce stade, sauf à penser – comme C* et O* me le disent – que débarquer Borne suffirait à faire avaler à quelques millions de gogos l’idée d’un changement de cap ou tout au moins d’une prise en compte du mécontentement généralisé. Dissoudre l’Assemblée n’aurait guère plus de sens ; Macron, fin stratège, doit bien sentir que sa majorité très relative n’en sortirait que davantage écornée. En termes politiques, le seul gain au ras des pâquerettes (mais les platitudes creuses sont tout ce qui intéressent Macron et ses sbires) est une division plus profonde encore au sein des Républicains.
18:50 Publié dans 2023 | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 19 mars 2023
19032023 (du côté de Saint-Patrice)
17:29 Publié dans 2023, Sites et lieux d'Indre-et-Loire, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 18 mars 2023
18032023
Ce matin, je me remets à la traduction que ma collègue M.P. m’a demandé de lui proposer. Il s’agit d’une pièce jamais traduite de Lady Gregory, The Deliverer, qui présente un certain nombre de bizarreries syntaxiques qui impliquent de ne pas traduire dans un français courant ou standard. Au départ, M. m’avait dit qu’il y avait une dizaine de pages, et en fin de compte ça en fait plutôt 40. Comme c’est gratis pro Deo, et comme ça s’ajoute à quatre mille autres trucs, c’est un peu stressant, mais je vais vite quand même, et le projet est plutôt intéressant.
Après avoir traduit 3 pages par ci, 4 pages par là, j’espère donner le coup de collier qui s’impose et venir à bout de la moitié qui me reste ce week-end. Comme j’aurai bientôt une version jouable et publiable, avis aux amateurices.
Au passage, comme je n’ai que de très faibles connaissances en hiberno-anglais (Irish English), je suis bien content d’avoir à disposition l’Oxford English Dictionary. Reste à savoir comment traduire les variations régionales, et donc, ici, mering/mereing/mearing ; vaste sujet, qui donne lieu à maints colloques et ouvrages ; pour le moment, je me contenterai de l'affaiblir en traduisant par frontière, tout simplement.
09:55 Publié dans 2023, Translatology Snippets, WAW, Words Words Words | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 17 mars 2023
17032023
J’ai beaucoup lu Bernardine Evaristo, qui est une écrivaine primordiale. Je viens d’écouter cet entretien sur RFI, dans lequel j’apprends que la première mouture de Lara était en prose narrative. À l’occasion de la parution, en traduction française, de son nouveau livre, Manifesto (que je n’ai pas encore lu), et de Blonde Roots, texte qui a déjà une quinzaine d’années, je vérifie et vois que les deux chefs-d’œuvre d’Evaristo, Lara et The Emperor’s Babe sont toujours inédits en français, sans doute car peu de traducteurices se sentent capables de traduire deux romans versifiés dans une forme poétique très rigoureuse, mais surtout – je n’en doute pas – car aucune maison d’édition ne pense que de tels romans soient vendables. Les éditions Globe, qui font un très bon travail (la traduction de Maud Martha par Sabine Huynh y paraît ces jours-ci, encore un livre à se procurer), prennent le taureau par les cornes… fingers crossed…
Ce matin, cours annulé à cause du blocage. L’atelier de traduction avec Laurent Vannini étant semblablement tombé à l’eau, j’ai retrouvé Laurent et ma collègue Cécile Chapon dans un café que je ne connaissais pas de la rue du Grand-Marché. On n’a pas tout à fait refait le monde mais j’ai pris deux conseils de lecture – au moins – et découvert un groupe de metal (en est-ce vraiment ?) visiblement hyper connu, sauf de moi, System of a Down.
Passé une partie de l’après-midi à écrire à toustes les député·es Les Républicains afin de les inciter à voter la motion de censure lundi. L’espoir est très mince, mais sait-on jamais…
22:21 Publié dans 2023, Affres extatiques, WAW | Lien permanent | Commentaires (2)
jeudi, 16 mars 2023
16032023
Deuxième jour de blocage du site Tanneurs. Mes deux cours sont annulés, et les bureaux ne sont pas accessibles. Je me sens très fatigué et je sens que ces deux cours en moins (que j’avais préparés hier) ne vont pas me reposer.
08:15 Publié dans 2023 | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 15 mars 2023
15032023
Comme mercredi dernier, O* a sa répétition principale avec l’orchestre Saint-Saëns, puis il a une répétition de l’ensemble de bassons et hautbois qui se produira le mardi 28. Dans l’intervalle entre les deux répétitions, entre 16 h 45 et 18 h, nous nous sommes promenés, avec un arrêt au buffet de la gare (que personne ne doit nommer ainsi – son nom officiel est Brasserie Leffe, je crois), mais aussi jardin de la Préfecture, s’aviser qu’il n’y a plus de boîte à livres. Par contre, la salle d’attente du site Jules-Simon a bel et bien rouvert, avec même bouilloire et café/thé en libre service (à destination du personnel et des élèves – je n’y ai pas touché). J’ai bien avancé dans un petit roman de C.K. Stead All Vistors Ashore, dont le modernisme a déjà mal vieilli – or, le livre date de 1984…
21:15 Publié dans 2023, Ce qui m'advient, Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 14 mars 2023
14032023
Le cours de deuxième année sur les écritures féminines contemporaines de la Caraïbe anglophone et hispanophone fait quelques étincelles. Aujourd’hui, les deux textes que les étudiantes avaient choisi de discuter étaient la brève nouvelle de Soleida Rios (Bruja / Witch) avec la traduction anglaise de Barbara Jamison et Olivia Lott, et le poème de Jacqueline Bishop, Hasan Talking to Himself in the Mirror of a Cheap Hotel Room.
Les deux textes, différents, sont tous deux très complexes en raison des nombreux non-dits et des ambiguïtés. Ainsi, dans la nouvelle de Rios, la figure onirique de la Femme/Sorcière, arborant puis brandissant un cintre « plus petit que la normale » évoque les avortements clandestins avant que, toujours dans la vision onirique de la narratrice, le cintre disparaisse et que la nouvelle se termine sur un assez obscur cunnilingus : deux « émanations » (le mot emanaciones se trouve dans la dernière phrase, mais très sous-traduit en anglais) différentes de l’archétype de la sorcière (au féminin en espagnol).
J’ai oublié de demander à l’étudiante qui avait présenté son travail sur quelques différences entre le texte espagnol et la traduction anglaise si cela l’intéresserait d’être la première à traduire Soleida Rios en français. Il y a forcément des revues ou fanzines féministes, par exemple, que cela intéresserait.
18:20 Publié dans 2023, Affres extatiques, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 13 mars 2023
13032023
Le nouveau livre de Pierre Vinclair, une anthologie de sonnets d’une quinzaine d’auteurices différent-es, n’était pas encore à la librairie, de sorte que j’ai dû le commander. Mais je ne suis pas sorti les mains vides.
J’ai notamment acheté le volume récemment paru d’Ariane Dreyfus en NRF/Poésie, Pensées décoloniales de Philippe Colin et Lissell Quiroz (qui va me servir dès ce jeudi pour le séminaire de master) et ce livre de Stéphanie Garzanti, que je n’aurais pas connu sans la chaîne Un grain de lettres de l’excellente Azélie Fayolle.
18:11 Publié dans 2023, Autoportraiture, Lect(o)ures | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 11 mars 2023
11032023
Réveillé par la pluie et le vent, puis tenu par des pensées confuses et erratiques, je me suis levé pour découvrir, en le (re)lançant, qu’en fait j’avais laissé mon laptop en veille. Si débordé que je n’ai pas eu le temps de tenir ces carnets cette semaine, je vais devoir tricher en écrivant a posteriori.
Hier soir, nous avons regardé le premier épisode de The Good Place – drôle et bien joué, mais est-ce que ça va tenir la route des 52 épisodes ? Impression que les scénaristes ont déjà brûlé pas mal de cartouches en 20 minutes. Toujours amusant de regarder une série alors que plusieurs scènes sont déjà connues, via des GIFs ou des mèmes, notamment. – Ensuite, O* et moi avons regardé le match Angleterre/France des U20. Nous n’avions pas vu jouer cette équipe des Bleuets cette année, et c’était à la fois très plaisant et impressionnant : si cette équipe a perdu face aux U20 irlandais, ça signifie que l’Irlande va rester n°1 ou en tout cas dans le top 3 mondial encore un moment…
En écoute hier, tout l’après-midi : plusieurs pièces orchestrales par des compositrices russes méconnues. [J’en ai fait un thread, mais l’agrégateur Thread Reader App ne rend disponible la lecture sur une page qu’un an pour les comptes gratuits.]
07:32 Publié dans 2023, Autres gammes, Chèvre, aucun risque | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 10 mars 2023
10032023
Aujourd’hui en cours de traductologie, à propos de la traduction (excellente) d’un extrait de Matrix de Lauren Groff par Carine Chichereau (aux éditions de l’Olivier), on a parlé du verbe chirp – à cause de l’énoncé suivant : the frogs thumping their drums, some chirping bug in its millions.
Outre le fait que le même verbe désigne le pépiement et la stridulation (terme dont j’ai précisé que, trop technique, il ne pouvait servir à traduire chirp dans tous les contextes (et d’ailleurs ici, justement, Carine Chichereau a choisi un hyponyme, bruire)), j’ai évoqué le sens figuré, qui désigne le fait de parler d’une voix un peu aiguë, mais surtout d’un ton enjoué ou primesautier. Avec quelques exemples tirés de l’article CHIRP du Merriam Webster’s, nous avons vu qu’on était généralement contraint de procéder à un étoffement en français :
She chirped, ‘Goodbye everybody !’ à Salut la compagnie, lança-t-elle gaiement / d’un ton enjoué.
Ce qui m’a étonné, c’est la mention d’une autre acception, toujours dans le Merriam Webster’s. En effet, chirp peut également signifier « make sharply critical, complaining, or taunting remarks ». À en croire les trois citations données pour ce sens, l’affrontement peut ne pas rester strictement verbal, et on pourrait traduire certaines occurrences par se friter ou se chicorer. Je suis certain de n’avoir jamais rencontré ce sens-là du verbe, et j’ai supposé qu’il pouvait s’agir d’un américanisme. Vérification faite, cette acception n’est pas donnée par l’OED, mais l’article a été partiellement révisé depuis la version princeps de 1899.
14:54 Publié dans 2023, Translatology Snippets, Words Words Words | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 09 mars 2023
09032023
Pas du tout en forme aujourd’hui, avec la mauvaise surprise du conseil de Faculté l’après-midi, que j’avais oublié alors que je n’avais qu’une envie à midi passé, après mes deux cours de la matinée : remonter à la maison et m’allonger pour me reposer. Malgré tout ça s’est bien passé… mais je me suis allongé au retour, à l’heure (et en place) du thé.
Soir : on a fini de regarder la 12e et dernière saison de The Big Bang Theory.
22:01 Publié dans 2023 | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 08 mars 2023
08032023
De quoi resémantiser l’expression fini à la pisse.
15:50 Publié dans 2023, Aphorismes (Ex-exabrupto), WAW | Lien permanent | Commentaires (2)
mardi, 07 mars 2023
07032023
Belle manifestation aujourd’hui, avec un départ inédit de la place Anatole-France, ce qui a permis à quelques collègues de se rassembler devant Thélème avec la banderole. Le site Tanneurs a été bloqué de l’aube au milieu de matinée, afin de permettre aux étudiant-es mobilisé-es de tenter de convaincre les autres d’aller manifester.
Gréviste ce jour, au sens plein du terme (souvent les universitaires font quand même cours quand ils/elles se déclarent grévistes, ce qui est assez absurde), j’ai d’ailleurs croisé trois de mes étudiantes de L1 que je devais avoir en cours l’après-midi. Nous avons discuté un petit moment dans le cortège ; il s’est avéré que l’une d’elles a eu C* comme professeure en 1e, à la fois en français et en HLP. Small world, classic shit.
Au moment où nous étions sur le pont Napoléon, la queue du cortège n’avait pas encore attaqué le pont Wilson. Cela donne une idée, au moins pour les Tourangelleaux, de l’ampleur de la mobilisation.
16:08 Publié dans 2023, Moments de Tours, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 05 mars 2023
05032023
Trois lessives, des grosses courses (alors que j’essaie d’éviter absolument le dimanche, en règle générale), un appel Jitsi avec A*, et des « bricoles » de boulot qui m’ont déjà bouffé deux bonnes heures. Il fait assez beau, mais le vent reste assez net, et frais.
Fatigué (et j’en ai l’air, comme me l’a gentiment mon collègue médecin).
Fini hier soir de lire Ikenga : c’est bien mené, mais ça reste un récit très conventionnel de super-héros, même si Okorafor situe de manière très précise et très réaliste l’histoire dans le contexte d’une petite capitale de province nigériane. Dommage qu’elle ne tente plus de grand livre complexe comme Lagoon. – Ce matin, poursuivi la lecture de Matrix. La présence des figures animales et botaniques devient de plus en plus forte, et presque délirante. Une très belle écriture, au service d’un récit irréaliste et politique.
15:06 Publié dans 2023, Affres extatiques | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 04 mars 2023
04032023
Toute la journée « sur le pont » pour la Journée Portes Ouvertes, et dès 7 h 30. Depuis 2005 je n’en ai pas manqué beaucoup, sans parler de l’édition 2021 supprimée pour cause de semi-confinement.
Entre 9 et 10, on a eu un peu peur, car, comparativement aux autres années, il n’y avait presque personne. Finalement, nous avons reçu sans discontinuer des élèves de 1e et Terminale, avec leurs parents. J’avais organisé la salle 32 en sept îlots : par moments, les étudiant-es de L2/L3 et les collègues occupaient l’ensemble des tablées, et il m’est arrivé, ainsi qu’à d’autres, de recevoir plusieurs personnes ensemble.
Cette année j’assurais (en salle 80, que je n'aime pas) le mini-cours de traduction l’après-midi, et j’avais innové en proposant un mini-cours « What can you call postcolonial? » à partir de la première séance de mon CM de L1. Il y avait une vingtaine de personnes ; c’est toujours amusant d’essayer d’inclure les parents, dont certain-es ont décidé d’avance que l’anglais, c’est pas pour moi.
18:30 Publié dans 2023, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 03 mars 2023
03032023
Guère eu de temps, aujourd'hui, pour continuer des écoutes Shorter.
Ici maintenant même c'est cet unique CD, en duo avec Hancock bien sûr, et tout au sax soprano (qu'il aura (hélas ?) moins pratiqué le ténor), grandes émotions. "This is the evanescent made eternal." – dit le texte de pochette. Rhétorique ampoulée mais ici d'une totale et brûlante vérité. Et j'ai d'autres enregistrements avec Shorter (à commencer par le quintette de Miles), mais ce seul CD avec son nom et son visage sur la pochette. JU-JU, une de mes épiphanies de 97-98, je l'avais emprunté, figurez-vous, et ne l'ai plus.
Et donc ce seul CD, qui nous vient d'ailleurs du père de C*, qui m'a à peu près fait découvrir tous "mes fondamentaux" de jazz, Ayler, Lacy, Monk, Coleman, Kirk. Avait-il des vinyles de Shorter ? j'irai fouiner.
17:27 Publié dans 2023, Jazeur méridional | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 02 mars 2023
02032023
Wayne Shorter est mort.
Mon mur facebook s’est aussitôt couvert d’hommages, de photographies, de liens, sans doute car, lors de mes premières années sur le réseau social je m’étais abonné à un certain nombre de jazzmen, américains en particulier. Je me suis aperçu que je n’avais pas réécouté Ju-Ju depuis des lustres, vu que j’en avais un simple enregistrement sur cassette. Je me demande toutefois s’il ne se trouve pas dans la collection de vinyles héritée du père de C* ; j’irai vérifier.
23:23 Publié dans 2023, Jazeur méridional | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 01 mars 2023
01032023
Fini de corriger mes copies de L2 et de préparer mon séminaire de M1 sur An Ordinary Wonder.
Considérablement effrayé par tout ce que j’ai à faire en mars, et très accaparé, je suis en train de laisser totalement filer l’autre blog. Ça ne va pas du tout, ça. – Côté lectures, j’alterne le tome 3 des Mémoires de Saint-Simon, Matrix de Lauren Groff et Ikenga de Nnedi Okorafor.
Il fait encore très froid, au moins la nuit et le matin, mais le soleil l’après-midi rend les promenades agréables, comme aujourd’hui, où j’ai même remarqué pour la première fois une porte devant laquelle j’ai dû pourtant passer des centaines de fois.
18:21 Publié dans 2023, Moments de Tours, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 28 février 2023
28022023
Aujourd’hui il faisait tellement froid que je suis allé aux Tanneurs en voiture : les rafales de vent glacial sur mon trajet à vélo, à 7 h moins le quart du matin, c’était trop pour moi. Beaucoup de personnes semblent, comme moi, ne pas être rentrées reposées de la semaine de pause : qu’est-ce que ce serait sinon ?
Aucune nouvelle de l’éditeur, qui devait me rappeler « dans une quinzaine » pour affiner le projet et le contrat… c’était il y a trois semaines, I smell a rat…
Reçu deux livres, dont l’un que je voulais lire depuis sa sortie (Glory de NoViolet Bulawayo). J'avais beaucoup aimé son roman composite, ou recueil de récits liés, We Need New Names.
Dans la salle d’attente de l’orthodontiste (O* en a entièrement terminé de ses appareillages !), j’ai commencé Ikenga de Nnedi Okorafor. J'ai aussi pris, avec le smartphone vert qu'on ne voit pas dans le reflet, cette photographie qui a matrixé quelques personnes sur Facebook...
20:00 Publié dans 2023, Affres extatiques, Autoportraiture | Lien permanent | Commentaires (2)
lundi, 27 février 2023
27022023
Commencé de lire Matrix de Lauren Groff, dont C* lit en parallèle la traduction française par Carine Chichereau. Ce n’est pas souvent qu’on réussit à se coordonner aussi bien dans nos lectures.
Enregistré et publié ce matin une nouvelle vidéo « je rends des livres », autour notamment de la pentalogie Aujourd’hui de Dominique Meens, dont j’ai parlé mais surtout lu des morceaux choisis pendant 35 minutes. Les posts Facebook et Twitter que j’ai publiés afin de donner le lien de cette vidéo n’ont reçu aucun like ; c’est une première.
Il s’agissait de la 47e vidéo de la série, et elle dure 47 minutes. Dans les propos liminaires avant ma lecture d’un extrait d’Alors Carcasse de Mariette Navarro, j’ai employé le concept de figure plutôt que de personnage, et je m’aperçois que si je faisais mon travail sérieusement, j’aurais parlé de l’essai de Xavier Garnier, L’Eclat de la figure. Dans ma lecture du bref récit de Nimrod, Gens de brume, j’ai passé deux minutes à parler d’une phrase que je trouvais particulièrement belle et à laquelle j’ai failli consacrer un billet ici : « L’azur au-dessus des eaux perd sa glaçure. » (Sur un autre plan, je ne sais pas s’il fallait prononcer Silas à l’anglaise, comme dans le titre du roman de George Eliot, ou à la française comme je m’y suis résolu.)
Comme je l’ai fait remarquer à un moment donné, il faudrait que je constitue un index détaillé des auteurices mentionné-es dans l’ensemble de mes vidéos.
14:41 Publié dans 2023, Flèche inversée vers les carnétoiles, Lect(o)ures | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 26 février 2023
26022023
Nous venons de regarder La Nuit du 12, le film aux six Césars. Plutôt un bon film, sans longueurs, avec un très bon Bouli Lanners. Il y a quelques répliques nazes, dont on ne sait si elles sont là pour témoigner de l’effet d’irréalité ou d’opacité ressenti par l’enquêteur ou si c’est juste de l’écriture téléfilmique au premier degré, et une fin ratée, très fleur bleue, qui tombe à plat. Le César du meilleur espoir à Bastien Bouillon est incompréhensible.
21:45 Publié dans 2023, Tographe | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 25 février 2023
Safi Faye (1943-2023)
Avant-hier, Mame-Fatou Niang annonçait la mort de la grande cinéaste sénégalaise Safi Faye. Grande, même si j’admets que je n’avais regardé, il y a quelques années, qu’un seul de ses films, un des premiers, Kaddu Beykat (1975).
Hier, j’ai évoqué cette figure majeure en commentant brièvement sur Twitter deux scènes du film.
Voici ce que j'écrivais :
Avant de crier à l'exotisation ou que sais-je, regardez ce film en entier, et notamment la scène dans laquelle les paysans décrivent parfaitement (et dénoncent) le système néo-colonial persistant des cash crops et la paupérisation des villages.
J'aurais pu ajouter, à partir de la capture d'écran ci-contre, qu'il s'agissait d'un résumé sublime (aussi à cause de l'alexandrin français pour la traduction de la phrase en wolof ?) de ce système de domination par le double processus de confiscation des produits de la terre et de spécialisation dans la monoculture.
Je poste ci-dessous également, en incrustation, la version en 480 de son film le plus connu, Mossane (1996), dont je n’ai regardé que le début. Comme j’aimerais voir ces films avec un certain confort et une certaine qualité, je crains que le transfert de mp4 en 480 sur le téléviseur ne soit franchement mauvais. J’ai vérifié dans le catalogue de la B.U. ; rien en DVD.
Un bel (et énième) exemple d’invisibilisation colonialiste (et patriarcale). Entre autres, ne pas oublier que son premier film fut censuré par le président Senghor (qui aimait bien célébrer la femme noire du moment qu'elle était nue et passive) et que Faye dut se battre pour conserver les droits de Mossane.
15:39 Publié dans 2023, Affres extatiques, Tographe | Lien permanent | Commentaires (0)
Aujourd’hui
Le service automatique de rappel de la Bibliothèque Universitaire m’écrit aujourd’hui pour me signaler que je dois rendre ce lundi les 5 livres de Dominique Meens empruntés en décembre, et prolongés déjà une fois. Il s’agit des 5 tomes de la pentalogie des Aujourd’hui, seul pan de l’œuvre de D.M. que je n’avais pas du tout lu, tout en ayant tourné autour déjà par le passé. J’ai lu les 2 premiers tomes, le second avec quelques sauts, et j’ai feuilleté plus que je n’ai lu les trois suivants. Cela me gêne car je vais peut-être rencontrer D.M. un de ces jours, et alors que j’aime énormément l’Ornithologie du promeneur (évoquée plusieurs fois dans mon vlog - ici dans la maison de Hagetmau à l'occasion d'une traduction sans filet) et les textes plus récents (Dorman, Mes langues ocelles, L’Île lisible, Ni [je n'ai pas d'index des livres dont je parle dans mes vidéos donc je renonce à tout traquer]), le projet général de cette pentalogie m’échappe complètement, et je lis ces volumes un peu comme des essais disparates, comme des poèmes sans lien entre eux, et ça m’ennuie. Certes, D.M. cherche à désarçonner toute velléité homogénéisante, mais ça ne suffit pas à rendre l’ensemble lisible – ou plutôt : suivable – pour moi. Est-ce que j’avais trop de fers au feu par ailleurs, l’esprit trop occupé pour avoir le temps de me dérouter ou d’être dérouté ? En attendant, je ne sais que faire : est-ce que je prolonge, dans l’illusion que j’aurai le temps de reprendre des notes à partir de ce que j’ai lu (mars va être colossal, j’en doute déjà), ou est-ce que je les rends en différant un nouvel emprunt futur ?
14:28 Publié dans 2023, Ce texte n'existe pas, La Marquise marquée | Lien permanent | Commentaires (0)
25022023
Levé à 7 h, réveillé peu avant. Je n’aurai pas réussi à recaler un rythme de sommeil différent de celui des semaines de cours, mais après tout, j’y arrive rarement, et cela remonte même à l’enfance et à l’adolescence : tout l’été je me réveillais vers 7 h, parfois 7 h 30 peut-être – tout au plus. – Le chauffage, bruyant dans cette maison (et on n’a rien pu y faire, en quatorze années), se relance à 7 h, donc ce n’est même pas ça.
Je me suis levé avec plusieurs idées de billets pour ce blog, et après avoir envisagé d’écrire un billet en plusieurs parties, je me suis rappelé qu’à l’époque où j’écrivais beaucoup dans ces carnets, au tout début notamment, il n’était pas rare que je publie 4 ou 5 billets par jour, parfois davantage.
On va donc faire comme ça, avec de vrais titres.
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*
Je note quand même ici qu’il a pas mal plu hier après-midi (pourvu que ça dure), et que j’ai enfin achevé Phone de Will Self, commencé il y a 3 semaines ½, interrompu par moments, et surtout que je ne lisais que par 5-10 pages pendant toute la semaine du 6 ; or, le bouquin en compte 617, en un seul paragraphe. C’est un roman très complexe, magistralement écrit, d’une ironie mordante, et qui alterne le point de vue (mais pas vraiment le monologue intérieur) de cinq protagonistes, Zack Busner, son petit-fils Ben, l’espion Jonathan De’Ath, le lieutenant Gawain Thomas, mais aussi, plus ponctuellement, la mère de Ben, Camilla/Milla. On sent que Will Self, lassé de voir pléthore de romans polyphoniques dont le narrateur ou la narratrice est explicitement indiqué-e en tête de chapitre, a voulu montrer qu’il saurait écrire un texte polyphonique sans chapitrage ni même retour à la ligne, dans un flux parfois imperceptible : il m’est arrivé de remarquer au bout de deux ou trois pages que le récit avait changé de focalisateur…
Même si le « grand sujet » du roman est la transition technologique des moyens analogiques au tout-numérique (pas seulement pour la téléphonie), le roman problématise et narre, dans sa dernière partie, un épisode de la guerre en Irak, ainsi que le scandale des crimes de guerre de l’armée britannique. Le décalage de départ entre la figure du psychiatre spécialiste des paranoïas mais désormais atteint d’Alzheimer et son petit-fils autiste n’est donc pas le sujet du livre, même si la rupture du soi (de soi ?) est son mode d’expression. Le personnage de Ben reste en grande partie insaisissable, et sert à boucler la boucle, en quelque sorte, entre les 5 personnages, car c’est lui qui s’avère être le dépositaire de la grande valise perdue par De’Ath dit « le Boucher ».
Entre autres raisons de se perdre dans le livre, la langue : mélange des registres, références à des chansons populaires, vocabulaire technique ou rare, argot, néologismes, allitérations, rimes internes – le nombre de fois où je me suis demandé comment traduire ceci ou cela (et où j’ai évité de me mettre à la place du traducteur…)… Je vérifie au moment d’écrire ces lignes, et apparemment les deux premiers volumes de la trilogie (Umbrella et Shark) ont bien été traduits en français, mais pas Phone. Je n’ai lu que ce troisième tome – hasard des bouquinistes de Galway en février dernier (et ça ne pose aucun problème car il ne s’agit pas de récits suivis) – mais ayant lu d’autres livres de Self j’imagine mal que les autres aient été plus faciles. L’explication est peut-être que Parapluie et Requin ont été traduits par Bernard Hœpffner et que personne n’arrive à prendre sa suite. [Il a été question de Hœpffner jeudi dernier lors du séminaire avec Marguerite Capelle et Laurent Vannini. Je me demande si j’ai déjà écrit à son sujet dans ce blog. Par contre j’avais déjà commencé la série de vidéos je range mon bureau quand j’ai lu son livre paru à titre posthume Portrait du traducteur en escroc.]
07:49 Publié dans 2023, Lect(o)ures, Nathantipastoral (Z.) | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 24 février 2023
24022023
Rentrés hier après-midi de notre brève virée, 2 jours ½ de vacances afin de passer un peu de temps avec A*, et je viens d’épousseter et de nettoyer les couvertures des vingt volumes de l’édition complète des Mémoires de Saint-Simon que j’ai – enfin, après plus de dix ans à la chercher à des prix pas trop exorbitants (je ne suis pas bibliophile) – dénichée chez l’une des bouquinistes de Becherel, mercredi après-midi, au retour de Saint-Malo. Voici un mètre linéaire que nous ne savons pas trop où ranger, et qui ne sera pas là pour la parade ou « pour quand j’aurai le temps », étant donné que j’ai déjà lu plus de la moitié de ces Mémoires, il y aura bientôt vingt ans, lors de notre emménagement à Tours, dans notre précédente maison, rue Guillaume-Apollinaire. En effet, j’ai gardé quelques années, le temps qu’elle retrouve un logement plus vaste, l’édition à couverture bleue (avec les « manchettes » en regard, ce qui n’est pas le cas de celle-ci) de ma sœur. C’est dans cette édition-là que j’ai lu, autour de 2003-4 – souvent en lisant plus tard dans la nuit que de raison, dans notre grande chambre qui donnait sur un balcon et sur l’allée dallée et gravillonnée –, toutes les années de la fin du règne de Louis XIV et de la Régence.
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En écoute : Irakere – Live (1979)
10:12 Publié dans 2023, Blême mêmoire, Lect(o)ures | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 23 février 2023
23032023
A* partait tôt ce matin pour le « terrain » de 8 jours à Paimpont, avec ses camarades de M1, donc nous avons récupéré O* chez lui à 7 h 30. Départ de l’hôtel vers 8 h 30. Arrivée à Angers vers 10 h 15 : visite du château sous une bruine glaciale, avec la Tapisserie de l’Apocalypse pas revue depuis décembre 2009 (malgré un passage à Angers en 2013).
Sarkis a installé quatre chandeliers de quatre couleurs différentes, ce dont je n’avais aucun souvenir alors que, d’après le Web, cette installation date de 1993 et que j’ai visité la forteresse du roi René pas moins de quatre fois depuis… ! (Je me suis aussi avisé, en cherchant d'autres billets dans les archives de ce blog, que nous étions allés à Angers en 2010, ce que je ne me rappelle pas non plus.)
Il pleut enfin, donc, après plus d’un mois de sécheresse totale sur toute la France. À Tours, le bitume et l’herbe sont mouillées, certes, mais guère, et le vent aura vite de sécher tout ça. Rien pour les nappes là-dedans.
Béchu, l’inepte paltoquet qui occupe le poste de Ministre de la Transition écologique, écume les plateaux afin d’expliquer qu’on doit se préparer à un réchauffement de +4° en France, alors que le gouvernement ne fait absolument rien depuis six ans, que Macron a été condamné trois fois pour inaction climatique, et surtout qu’à +4° la vie au sens où nous l’entendons sera impossible en France. Il faudrait limiter la vitesse à 110 sur les autoroutes, interdire tous les éclairages inutiles, reconvertir vers le vélo et les transports publics, accélérer l’installation massive de panneaux solaires au lieu de se lancer dans des EPR qui coûtent des milliards, ont des années de retard et requièrent une forte alimentation en eau. Entre autres…
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Soir : match Rennes/ Shaktiar, au scénario infernal – à minuit, après le dernier tir au but, O* m’a dit que c’était le genre de match à le dégoûter de regarder le foot. Il faut dire que le coup de pied contre son camp, à la 118e, du jeune défenseur qui avait été excellent à tous égards, est une saloperie dont j’espère que ce garçon se remettra.
23:55 Publié dans 2023, Blême mêmoire, Indignations | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 22 février 2023
22022023
Journée à Saint-Malo, sous la bruine et dans le brouillard, au moins le matin. Vers 10 h 30, le fameux plongeoir était dans les flots, marée haute, et on n’y voyait guère plus loin ; en début d’après-midi, lors de la promenade au phare, par ciel devenu dégagé, la ligne d’estran était facilement 200 mètres plus bas, et on voyait bien loin, jusqu’à Dinard notamment.
Nous avons observé un goéland argenté juvénile (1 an et demi, je pense, vu son plumage) s’amuser à lâcher le poisson qu’il tenait dans son bec, à chuter en piqué plus vite que le poisson afin de le récupérer plus bas. Jeu délicat, et assez dangereux si j’en crois la manière dont il a manqué s’assommer sous nos yeux.
Très bonnes galettes à la Crêperie du Marché.
Retour par Becherel, où nous avions passé plus de temps il y a trois ans et demi, d’une part car il faisait beau (et ce mercredi, par contre, était de frimas) et d’autre part car, après la troisième bouquinerie, nous portions, O* et moi, un gros sac dans lequel se trouvaient les Mémoires de Saint-Simon en 20 tomes, dans l’édition rouge et dénuée de valeur, mais très propre et bien éditée, de Jean de Bonnot, pas pour une bouchée de pain mais presque.
23:34 Publié dans 2023, Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 21 février 2023
21022023
Départ pour Rennes. Je continue d’éviter soigneusement l’autoroute, pour des raisons d’économie mais pas seulement. Toutefois, la route par la Mayenne ma saoule passablement aussi. On s’est arrêtés à Meslay-sur-Maine vers 11 h 30, dans l’espoir d’y trouver une boulangerie ouverte : dans une bourgade de cette taille, où se trouvent une trentaine de boutiques (plus de la moitié désaffectées, il faut bien dire), il y a plusieurs caisses de distribution automatique de baguettes, mais plus une boulangerie-pâtisserie, ou en tout cas pas dans les rues que nous avons arpentées.
À Rennes, nous avons traîné dans la zone habituelle, en nous arrêtant dans la librairie de livres étrangers qui n’avait pas grand-chose mais où j’ai vu qu’un client avait fait commander pour lui le dernier roman de Nnedi Okorafor, et où j’ai acheté la V.O. du roman de Lauren Groff, Matrix, que C* n’a pas encore lu mais qui figure en bonne place sur sa table de chevet (traduction Carine Chichereau). À la librairie M’Enfin, j’ai acheté les tomes 2 à 5 de Death-Note mais j’ai eu la déconvenue de constater, en le lisant, que le tome 2 avait été mal imprimé : le cahier des pages 121 à 140 a été imprimé deux fois, et mal placé, et il manque les pages 61 à 80. Flemme d’écrire, réclamer et me faire rembourser auprès de l’éditeur. J’ai réussi à comprendre l’essentiel de l’intrigue malgré tout. Mais irritation, et flemme.
Antichambre des Enfers, ou quasi, la boutique du Stade Rennais a permis à O* de se consoler de ne pas avoir eu de place pour le match retour d’Europa League de jeudi soir en s’achetant une des écharpes.
22:32 Publié dans 2023, Hors Touraine, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 20 février 2023
20022023
Mes parents sont repartis ce matin, direction Cesson (donc).
C* et O* se sont cassé le nez une troisième fois à l’auto-école, toujours fermée même aux horaires (très théoriques) d’ouverture. Ça risque de se finir dans une autre officine, plus chère certes… mais…
Quasiment fini, en lisant au soleil sur la terrasse, Phone de Will Self que je ne lisais que le soir et donc, ces dix derniers jours, en sauts de puce, cinq pages par ci trois pages par-là en piquant du nez. Hier, j’ai reçu, envoyé par l’auteur avec dédicace, le dernier recueil d’aphorismes, pas tout à fait marksonien quand même, de Paul Lambda : Les icebergs de la mélancolie.
Gel : déconseillerais embâcle.
Gers : Célimène délocalisable.
Colle siglée : calembredaines.
BD : le collégien se caramélise.
Cinémas : groseille décelable.
Mangeoire : belles cicadelles.
Décalcomanies : résille belge.
Clebs : conseillerai démêlage.
Colle : marécages indélébiles.
Adolescence : légalisme libre.
Cingal sec : belle démoralisée.
Clame doléances rééligibles !
17:37 Publié dans 2023, Chèvre, aucun risque, Lect(o)ures, Lézard rame | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 19 février 2023
19022023
Château de Tours : très belle exposition sur les autochromes dans les années 1910 et 1920, à partir notamment de la collection de Soizic Audouard et Élizabeth Nora, mais aussi des archives des photographes de guerre F. Cuville et P. Castelnau. Le mince catalogue donne raison, par l’exemple, à l’affirmation d’un des auteurs selon laquelle le transfert sur le papier fait perdre tout son éclat, et beaucoup de sa beauté, à ces photographies.
Soldats sénégalais, à Saint-Ulrich (Haut-Rhin).
Autochrome de Paul Castelnau (17 juin 1917)
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Soir : Cancion sin nombre, film (beau aussi, et émouvant) de la cinéaste péruvienne Melina Leon.
22:18 Publié dans 2023, BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 18 février 2023
18022023
En début d’après-midi, promenade sur les bords de Loire à Rochecorbon. Peu de monde, cyclistes ou chiens. À Terre exotique, par contre, toute la bourgeoisie tourangelle – ou presque – au rendez-vous ; ils ont brassé de nouvelles bières.
Le soir nous sommes allés voir Domingo et la brume [Domingo y la niebla], film d’Ariel Escalante Meza, réalisateur costaricien. J’ai trouvé ça très beau, et surtout très prenant / angoissant, mais je dois me rendre à l’évidence en lisant les avis des spectateurices sur plusieurs sites : la majorité est de l’avis de C* et O* qui ont trouvé ça « sans action » donc un peu soporifique. Le son – pas seulement la musique d’Alberto Torres – est absolument époustouflant : la menace des mafieux en moto, l’arrivée progressive de l’esprit de la femme morte de Domingo, les travaux au loin sur le chantier de la grand-route, tout cela est transmis de manière sublime par les effets sonores.
Nous avons fêté les 78 ans de mon père à la Bekaa (là aussi, tous les restaurants et bars : blindés).
23:08 Publié dans 2023, Sites et lieux d'Indre-et-Loire, Tographe, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 17 février 2023
17022023 (⸮)
Aujourd’hui, mes parents sont arrivés ; ils vont passer le week-end avec nous avant de « filer » sur Cesson, car à part le 11 novembre pour mon anniversaire, ici, ils n’ont pas vu ma sœur, ma nièce et mon beau-frère depuis l’été. Mon père a bien sûr passé l’après-midi à couper des branches, nettoyer les haies, etc. Je ne jardine absolument jamais ; bien sûr je me prive de cette activité pour que mon père ait de quoi faire quand il vient nous voir [introduire ici gros point d’ironie doublé de l’émoji poil dans la main].
Le matin, en cours de traductologie, on a discuté notamment des hyponymes et des hypéronymes, et plus précisément de la relation dynamique qui relie les mots entre eux (et que ne recouvrent pas les notions, plus fixes, de « terme générique » et de « terme spécifique »). Deux de mes étudiantes ont visiblement été traumatisées, l’an dernier, par un texte de thème donné par un collègue et dans lequel se trouvait le mot cornue. J’ai eu Faites monter de Bashung dans la tête toute la journée.
Avant de reprendre le vélo pour une semaine de vacances (non ??? si !!!), j’ai reçu en rendez-vous « mon » étudiant de M1, qui travaille sur un projet de traduction inédit à partir d’un wiki collaboratif, et « mon » étudiante de M2, qui travaille sur trois romans féministes igbo. Ce serait tellement bien que tout notre enseignement, à l’université, puisse prendre plus souvent la forme de ce type de travail personnalisé, et plus tôt.
19:04 Publié dans 2023, Translatology Snippets, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 16 février 2023
16022023 (rencontre avec Marguerite Capelle)
Magnifique rencontre avec Marguerite Capelle, dans le cadre du séminaire de master « Questioning Non-Binary Identities in African Fiction », autour de sa traduction de Freshwater d'Akwaeke Emezi, et en compagnie de Laurent Vannini, traducteur en résidence.
Beaucoup de questions et d'échanges avec les étudiant•es. Marguerite Capelle a montré 2 états de sa traduction, Eau douce (Gallimard, 2020), parlé de son travail, des recherches que font les traducteurices, des logiques à l'œuvre derrière chaque choix. C'était passionnant et foisonnant.
Merci ! (Et merci pour le don de cette traduction de Natalie Diaz que je ne m'étais pas encore procurée. Comme on n'a pris de photo ni en TA051 ni au restaurant coréen ni à la gare...)
* *
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Edit du 20 février :
grâce à une paparazza nous avons un souvenir de cette séance,
avec des noms au tableau.
18:50 Publié dans 2023, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 15 février 2023
15022023
08:54 Publié dans 2023, Aphorismes (Ex-exabrupto), Translatology Snippets | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 14 février 2023
14022023
Regardé dimanche soir le documentaire diffusé sur France 5, La fabrique du mensonge au sujet du procès en diffamation Amber Heard/ Johnny Depp du printemps 2022 et de ce qu’il a fait ressortir du backlash antiféministe et masculiniste post-MeToo.
Il faut absolument regarder et faire regarder ce documentaire.
Ce matin, avant d’enfourcher mon vélo, j’ai posté cela sur Twitter.
09:33 Publié dans 2023, Chèvre, aucun risque, Indignations | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 13 février 2023
13022023
Depuis que le service de ramassage des déchets a indiqué que de nombreux emballages, tels que les pots de yaourt, étaient désormais recyclables, nous avons utilisé un seul sac poubelle depuis onze jours. Cela signifie qu’en-dehors des périodes estivales où les odeurs peuvent être dérangeantes, nous n’aurons plus besoin de sortir la « benne grise » qu’une fois par mois.
Par contre, le tri des déchets verts s’est bougrement compliqué ; impossible de savoir quand les éboueurs vident les bennes vertes. Les informations données en début d’année se contredisent avec celles du site Web… et avec ce qu’un voisin nous dit avoir observé. Dès l’année prochaine, il faudra avoir un bac à compost, il me semble.
09:37 Publié dans 2023 | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 12 février 2023
12022023
Pas eu, ou pris, le temps d’écrire cette semaine. Tout ce qui est projets personnels a eu du plomb dans l’aile. Je compte me rattraper ce matin, en mettant à profit (grrr) ce gros rhume repris depuis jeudi après-midi et qui m’a réveillé dès avant 6 h.
J’écris entre trois bougies, en robe de chambre à rayures, à la salle à manger, après avoir réglé plusieurs mails professionnels.
(Update de 7 h 49 : une heure après, j'ai effectivement rédigé et publié, en recyclant en partie des choses mises en ligne sur Facebook au cours de la semaine, les 5 billets de mardi à samedi.)
06:48 Publié dans 2023 | Lien permanent | Commentaires (1)
samedi, 11 février 2023
11022023
Il y a donc plusieurs moutonsses.
Je découvre, en lisant Phone de Will Self, que Topaze de Pagnol a été adapté au cinéma aux États-Unis en 1933 – la même année que le film de Louis Gasnier avec Louis Jouvet – avec Myrna Loy, et par un réalisateur américain d’origine argentine, petit-neveu d'Antoine d'Abbadie d'Arrast et de son frère Arnauld.
Grâce à Laurent, que je connais depuis le début des blogs en 2005, j’ai même pu voir des extraits du film avec sous-titrage en espagnol. Un des changements majeurs de l’intrigue est que Topaze est censé, après avoir été viré de la pension Muche et recruté par le politicien véreux, avoir inventé un procédé de gazéification de l’eau.
17:00 Publié dans 2023, Chèvre, aucun risque, Tographe | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 10 février 2023
10022023
Très agréable soirée chez E.R., à Saint-Genouph (qui se prononce saint genou).
Cela fait plusieurs jours maintenant que j’ai arrêté d’indiquer « en écoute » en fin de billet, tout d’abord car j’écoute beaucoup moins de disques ces jours-ci (trop de travail) et aussi car j’oublie ou écris après coup (ce billet rétropublié en est un exemple – d’ailleurs nous sommes rentrés à 1 h du matin, techniquement le samedi 11 donc), mais j’aurais pu, avec davantage de mémoire ou d'effort, donner ici la liste des divers albums qu’E. nous a fait écouter. On a notamment parlé de chant diphonique, que j’appelais improprement chant de gorge (sous l’influence de pochettes d’album en anglais qui nommaient ainsi le style mongol khöömii).
J’ai à peu près tenu le coup car j’avais passé l’après-midi à comater dans le pieu. Quand je suis rentré de la fac vers midi, je n’attendais que ça, après cette semaine : me foutre au plumard. Comatant, j'ai écouté beaucoup de disques différents, dont un album de 2002 des Residents, Demons Dance Alone.
23:50 Publié dans 2023, Autres gammes, Sites et lieux d'Indre-et-Loire | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 09 février 2023
09022023
Mort aujourd’hui, le compositeur et pianiste Burt Bacharach.
Can’t hear that song without tears welling up in my eyes. Of course Dionne is strong on this.
20:07 Publié dans 2023, Autres gammes, Chèvre, aucun risque | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 08 février 2023
08022023 (parson's nose)
Grâce à Will Self je découvre parson’s nose mais comme je ne comprenais pas si ça désignait le croupion ou le sot-l’y-laisse, des ami-es anglophones m’ont aidé : c’est le croupion. Toutefois, le mystère n’est pas entièrement levé, car d’après au moins un collègue américain l’expression pope’s nose – dont j’avais rapidement pensé qu’elle désignait la même partie des volailles, mais d’un point de vue anticatholique (ou catholique ?) – désignerait en fait le sot-l’y-laisse. Ce site n’est pas d’accord, et y repère des synonymes stricts.
Une autre collègue a aussi indiqué l’existence de sultan’s nose pour le croupion, et informé les cruciverbistes du terme savant (pygostyle).
Je pense que c’est l’occasion, à tout le moins, de proposer un pot-pourri.
Currawong, wattlebirds, magpie-larks-she's beginning to warm to the natives here, their sheer numbers and exuberance. Yet when she was last in Wellington she picked up a soft toy in a tourist shop, pressed the button, and listened to the familiar sound. She wishes she'd brought it back even though the silly thing was quite ugly and didn't look anything like a tui. All over the city, clowning and mimicking, whistling, clucking, and chortling, going crazy with song from the tree in her old backyard. Parson bird, she'd read somewhere. The tuft of white at the throat. She doesn't like the word parson. It sounds uptight. Undelicious. Parson's nose. (Alison Wong. “Home”. World Literature Today, Vol. 90, Iss. 6, Nov/Dec 2016, pp. 28-29)
She starts preparing the turkey, pulling out a small white bag of unsavory internal organs. Out comes the tail. “Oh, there's the pope's nose,” my mother says, and laughs. My husband, a very lapsed Catholic but nonetheless son of a deacon, stiffens. I sense he finds the comment somewhat offensive, and I panic that we may be in for a tiff. (Anne Panning. “Ultrasound”. Iris, Iss. 47, 2003, p. 52)
My father has retreated from my mother for the moment, or perhaps for all of time. He is letting me do the shouting. She angles her wings, cuts the air, circles, makes a beautiful descent, beautiful like she was once beautiful. She maneuvers, dives above our heads, shits on us again, most of it exploding on my father, his head and his arms. Only the splatter reaches me, mainly on my feet. She is ignoring me the way she always ignores me when I make a good point, which makes me want to get technical and deliver information that is lofty and true, so she will have to accept it. “Have your bones not fused into a single ossification?” I say. “Are you not now possessed. Mother, of a pygostyle?” I would swear I hear a remnant of her laughter – airborne, avian, changed utterly, but still her laughter. “Don't think you can lord over us just because you have a fused sternum,” I shout, my head tilted, my eyes trying to follow her jagged flight. I know what she is thinking. I can always read her mind. Right now, she is thinking about my education: You and your damn reports. You and your damn learning. She makes another arcing pass and shits on us again. Most of it explodes on me this time. It is all so anomalous – the beauty of her flight, the way her wings stretch out and veer subtly, her body floating in the air above us, making graceful motions in service of her base intentions. (Mark Berley. “What kind of bird are you?” Iowa Review. Winter 2013/2014, Vol. 43 Issue 3, 2014, pp. 35-40)
Pour sultan’s nose, je n’ai pas trouvé de citation vraiment pertinente dans le sens culinaire de l’expression, mais ne résiste pas au plaisir de vous envoyer lire un poème de Cummings.
19:31 Publié dans 2023, Words Words Words | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 07 février 2023
07022023
07:50 Publié dans 2023, Chèvre, aucun risque, WAW, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 06 février 2023
06022023
12:51 Publié dans 2023, Indignations | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 05 février 2023
05022023
Epuisé hier soir après les deux jours du Forum de l’Orientation – et une semaine globalement chargée – je me suis endormi à dix heures… pour me réveiller à cinq heures ce matin... Pas levé tout de suite, mais à présent la journée commence bien : impossible de caler les bougies dans le quadruple bougeoir (elles sont trop fines), le café que je me suis fait est complètement lavasse... Un gros coup de collier à donner aujourd’hui et demain, pour Carpentaria. Après le cours de mercredi je ferai mes adieux, ou quasi – il y aura des colles d’oral en avril et en mai –, à ce texte qui m’a accompagné deux ans.
Je vais commencer par régler des factures etc. et écrire les billets en retard pour ce blog et l’autre.
06:13 Publié dans 2023 | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 04 février 2023
04022023
Deuxième journée au Forum de l’Orientation. O* est passé avec C*, et s’est renseigné sur les études de géographie, et sur la Double Licence histoire/sociologie notamment. J’ai aussi discuté avec J., ancienne étudiante qui a fait un master de linguistique comparative anglais/italien à Nantes et qui cherche à présent du travail, notamment en traduction… mais ce n’est pas évident.
Appris en fin de journée, peu avant de repartir, une entourloupe de boulot scandaleuse, et qui n’est pas qu’une entourloupe mais un vrai système de discrimination inique au sein de l’Université. Je rumine les moyens d’essayer de « faire péter le truc » mais c’est loin d’être simple.
Discuté avec mon collègue professeur d’économie en L.E.A. d’Amartya Sen, et du livre d’Olivier Martin lu au début du mois dernier, Chiffre. Il avait l’air étonné que j’envisage, sans que ce soit une plaisanterie, de conseiller des livres aux étudiant·es. L’an dernier un étudiant lui a carrément dit : « je n’ai jamais lu de livre, et je n’en lirai jamais ! ». Je suppose qu’on ne peut pas généraliser à partir des étudiant·es de L.E.A., ni de quelques-uns, mais tout de même…
Moins de lycéen·nes qu’hier, mais j’ai découvert l’existence d’un lycée dont j’ignorais l’existence, à Loches : Thérèse-Planiol. Quelques profils intéressants, discussions stimulantes. Comme toujours le samedi, trop de parents, et trop loquaces par rapport à leurs enfants. H*, notre responsable administratif, raconte que, quand un parent pose toutes les questions il règle le problème avec une question faussement sérieuse : « c’est lequel/laquelle de vous deux qui entre dans le supérieur bientôt ? »
Avec les élèves de troisième et de seconde, c’est l’occasion de dédramatiser toutes les injonctions comminatoires au sujet des spécialités. Ma collègue S° a une formule parlante : mieux vaut un bon bac avec les « mauvaises » spés qu’un mauvais bac avec les bonnes spés. Le problème est aussi que beaucoup de chefs d’établissement n’ont pas la moindre idée de ce qu’on fait à l’université et balancent des informations totalement erronées sur de chimériques « critères de sélection ».
Le soir, j’ai quand même pu regarder Angleterre/Ecosse avec O*, qui a repris une charge de rhinite/otite. On n’en sortira jamais…
21:41 Publié dans 2023, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 03 février 2023
03022023
Après le cours de traductologie, filé au Forum de l’Orientation. Cette année il y faisait trop chaud, et on grillait sous les néons. Comme plusieurs collèges affrètent des cars, j’ai pu discuter avec deux anciennes étudiantes désormais collègues (à Langeais et à Lamartine).
Soir : compèt de tennis de table d’O*, qui assurait un remplacement en D3. L’équipe a perdu, mais O* a gagné deux de ses trois simples, dont une perf contre un vétéran classé 10. Comme c’était à domicile nous ne sommes rentrés « qu’à » minuit et demi.
23:40 Publié dans 2023, Moments de Tours, Ping-pong | Lien permanent | Commentaires (1)
jeudi, 02 février 2023
02022023
Chandeleur, 101e anniversaire de la publication de Ulysses, et anniversaire du projet Ulysse centenaire. Cette semaine, le projet Isa Blagden patine.
L* a terminé, comme les autres agrégatifves internes, les deux journées d’écrits. Elle est plutôt confiante. L’épreuve de traduction était assez classique. Le texte de thème de Leila Slimani était dénué d’intérêt et démontrait une fois encore que ce n’est pas par un style ponctué de mots rares et de figures de style qu’on écrit bien. Le segment de traductologie était assez pauvre. La version était plus difficile, surtout pour des raisons syntaxiques ; il y avait, comme souvent, deux mots que je ne savais pas ou n’aurais pas su traduire avec certitude, mais sans aucun impact sur la compréhension globale, et dont le sens pouvait se deviner à peu près.
15:00 Publié dans 2023, Translatology Snippets | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 01 février 2023
01022023
Il n’est qu’onze heures et j’ai déjà traité x mails de boulot, animé une réunion d’information pour les L3, fait des tirages de brochures pour un étudiant de L3 qui va présenter notre Licence dans son lycée d’origine (en Bourgogne !), envoyé le programme de la Journée Portes Ouvertes à notre collègue responsable administrative adjointe et enregistré une vidéo de la série je rends des livres (qui est en train de mettre des heures à se téléverser sur YouTube).
Je devais aller récupérer un livre pour O* à la librairie, mais j’attends un appel d’A.W. pour un projet. Et il faut que je sois remonté pour midi à la maison (on my bike – il fait nettement plus doux depuis deux jours donc c’est plus agréable).
10:51 Publié dans 2023, Flèche inversée vers les carnétoiles, Lect(o)ures | Lien permanent | Commentaires (3)
lundi, 30 janvier 2023
30012023
Resté à la maison, sauf ce soir où après avoir conduit O* à sa leçon de hautbois, j’ai animé la réunion d’information sur les oraux à destination des L2. Très content de ma journée de travail : cours, tâches administratives, recherches diverses – tout s’est très bien agencé.
Je tiens ma résolution de publier une photo par jour au moins sur Flickr, mais c’est au prix de quelques contorsions.
20:48 Publié dans 2023 | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 29 janvier 2023
29012023
Huit heures et quart au moment de me mettre au travail, volets ouverts et grand jour. Février arrive, les jours rallongent mieux qu’imperceptiblement.
Me forcer à poster au moins une photo chaque jour sur Flickr, même des captures d’écran ou des impromptus vite ficelés, réinstaure un lien entre ma mère et moi aussi via les réseaux sociaux. Ainsi on y parle versification. Idem pour le blog. Hier matin au téléphone : « eh bien, O* a une compèt de ping-pong cet après ». Elle : « je sais, je l’ai lu sur ton blog ». Moi : y'a que toi qui lis ce blog, je crois.
(Pour tout ce qui n’est pas traitement de texte, l’ordi est d’une lenteur ce matin…
(Ordi qui s’obstine à me demander systématiquement une vérification d’identité via smartphone pour me connecter à ma boîte mail principale. Je n’ai jamais réussi à reconfigurer cela autrement, alors qu’il archive tous les mots de passe de tous les autres sites sans que je puisse jamais purger l’historique de ces données. Nawak. Cerise sur le gâteau, il me géolocalise à Ballan-Miré.))
En écoute : The Gingerbead Man / Have a Bad Day / Dot.Com de The Residents (1994) ; Boucle de Claire Diterzi ; CD4 des Secret Sessions du Bill Evans Trio ; Thumbscrew de Mary Halvorson/Michael Formanek/Tomas Fujiwara (2013)
08:41 Publié dans 2023, Flèche inversée vers les carnétoiles | Lien permanent | Commentaires (3)
samedi, 28 janvier 2023
28012023
Nuit écourtée – mais en son début – par des quintes de toux quasi ininterrompues qui ont fini par me contraindre à me lever et à me droguer au Toplexil. Ce matin, je suis dans le brouillard. Météo idéale pour commencer par les blogs.
Je n’ai pas raconté qu’avant-hier mes étudiant-es de M1 m’ont offert, via leur délégué T*, deux boîtes de chocolat pour me remercier d’avoir accepté de déplacer le cours sur un créneau plus favorable. T* (qui m’avait déjà fait un cadeau à la même époque l’an dernier) a ajouté le livre d’Albin Wagener, Mèmologie, que je ne m’étais, de fait, pas procuré, quoique je suive de près son auteur sur Twitter.
Cette après-midi, j’accompagne O* (et son camarade B.) à La Riche pour les individuels de tennis de table.
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En écoute : Eskimo & Duck Stab (The Residents, 1979 & 1978)
09:22 Publié dans 2023, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 27 janvier 2023
27012023
Ce matin, suis allé aux Tanneurs en voiture, car la bise et l’humidité, par 0°, c’était trop pour mes bronches. C’est bien, aussi, de pouvoir choisir. Le cours de traductologie s’est passé normalement, on va dire, mais une fois encore avec 2 des 6 segments que nous n’avons pas eu le temps de voir en cours je vais devoir me fader une ébauche de corrigé écrit pour ces 2-là. Ensuite, petite réunion avec les étudiant-es réorienté-es de LLCER et Double Licence : 4 sur 8 seulement étaient là mais j’espère que ça a permis d’informer, de dédramatiser et de donner des conseils d’organisation.
L’après-midi, j’étais tellement épuisé que j’ai passé l’après-midi au plumard : pas vraiment dormi, mais j’ai lu presque en entier deux des livres (courts, certes) achetés hier : Funambuler de Shenaz Patel et Sortir au jour d’Amandine Dhée.
Ce n’était pas du tout prévu il y a encore quelques semaines mais je vais aussi passer un semestre en plongée dans les littératures de l’île Maurice. Comme tout ne cesse de résonner avec tout, la page 77 de Funambuler fait tout à fait sens, dans un tout autre sens que celui de l’argument de Patel dans cette sixième « traverse », pour le séminaire que j’enseigne autour de Freshwater le jeudi. Et les pages 94-5, les eussé-je lues plus tôt, auraient magnifiquement servi à la discussion sur le plurilinguisme et les sous-voix lors du séminaire que j’ai animé en novembre pour les M2 ApproDiv.
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En écoute : plusieurs albums des Residents (Third Reich’N’Roll, Commercial album, Mark of the Mole, Fingerprince) – groupe/collectif dont je n’avais jamais entendu parler et que je découvre grâce à E.P., qui allait les écouter à Bourges ce week-end.
Soir : Le photographe de Mauthausen, film de Mar Targarona (2018). Assez classique, mais très fort, surtout dans toute la seconde partie. Plusieurs scènes du film s’appuient sur les vraies photos prises et sauvées par Francesc Boix, et dont les originaux sont reproduits pendant le générique de fin. Boix est mort à 31 ans, à Paris, des suites de la tuberculose contractée au cours de ses 4 années ½ à Mauthausen.
22:25 Publié dans 2023, Lect(o)ures, Tographe, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 26 janvier 2023
26012023
Réveillé à 5 h, alors que je m’inquiétais de manquer de sommeil en devant me lever à 6 h 10 aussi le jeudi – en sus du mardi et du vendredi –, je me retrouve avec ¾ d’heure devant moi pour tricher un peu et rédiger rétrospectivement les billets des trois jours précédents.
Hier soir nous sommes rentrés vers 22 h 40 à la maison, après le spectacle De Béjaïa à Tours, de Claire Diterzi avec sa compagnie Je garde le chien et dix étudiant-es de l’Université qui faisaient les chœurs (et les danses finales). Spectacle plutôt décevant, adapté d’une autobiographie certes émouvante mais un peu plate et fleur bleue. Diterzi a choisi, à raison je pense, de conserver le caractère un peu naïf du récit, de sorte qu’une fois morte la narratrice se trouve affublée de petites ailes blanches d’ange en papier crépon. Quand on joue avec le kitsch, le risque est que ce soit le kitsch qui se joue de vous.
Les musiciens sont excellents : Hafid Djemaï au chant et au bendir (je crois), Amar Chaoui à la derbouka, Rafaëlle Rinaudo à la harpe, et Diterzi elle-même bien sûr au chant et aux guitares. Ce qui m’a vraiment déçu, c’est le caractère très répétitif des compositions, le sous-emploi de la harpe – réduite à un rôle de basse le plus clair du temps – et le fait que, même pour les 4 ou 5 titres en français, on ne comprenne à peu près rien des paroles. Le spectacle s'achève sur une reprise très enlevée d'une chanson de Slimane Azem (envie de découvrir plus avant ce chanteur kabyle).
Au bilan, c’était plutôt longuet. C* a beaucoup aimé, mais elle est inconditionnelle de Diterzi. Nous avons croisé mon collègue et ami E.R., qui était déjà venu la veille et m’a dit que le spectacle était bien plus marquant vu d’en bas (assis en bas). Comme nous étions assis tout au fond, au milieu d’élèves de collèges passablement pénibles, ça a peut-être joué sur mon appréciation du spectacle.
En écoute (en fin d'après-midi) : Boucle de Claire Diterzi (2005)
05:50 Publié dans 2023, Autres gammes | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 25 janvier 2023
25012023
Toujours très enrhumé, ce qui me fatigue, d’autant que la toux ne me lâche pas : j’ai la gorge qui racle toute la journée maintenant. L’après-midi, j’ai conduit O* à sa séance d’orchestre et, plutôt que de faire un tour, je suis resté dans la voiture, avec manteau, à relire quelques chapitres de The Deep, toujours pour le séminaire de master. Le matin, j’avais préparé les supports pour les séances 2 et 3. Nous allons travailler sur la mise en récit du mythe des ogbanje (et des abiku), à partir de Freshwater… mais pas seulement…
À mon retour d’en ville, on a rediscuté avec C* des fameuses pages qui vendent la mèche quant à la genèse des wanjiru (début du chapitre 3, et dans le récit par une instance narrative collective changeante, chapitre 4) ; il n’en demeure pas moins que l’éclaircissement en 4e de couverture, tant dans les éditions de langue anglaise que dans l’édition française, est regrettable. J’ai aussi vérifié comment Francis de Guévremont s’était dépatouillé de la séquence depth–deepness–‘deepest deep’. Pas trop mal, mais pas parfaitement.
(Finalement, sans autre solution, c’est moi qui vais me coltiner le 4e groupe de traduction de 2e année, que personne ne peut/veut assurer. D’où un cours qui s’ajoute encore à mon jeudi censé être libre. Demain, en plus, conseil d’UFR.)
17:51 Publié dans 2023, Affres extatiques, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 24 janvier 2023
24012023
Longue mais stimulante journée de cours.
J’ai innové pour le cours de L3 sur Lagoon, autour du début du chapitre 1. Ça a plutôt bien marché. En tout cas, tout le monde a travaillé et les prises de paroles ont été pertinentes, riches, et ont bien lancé les débats pour les semaines suivantes.
Avant mes deux cours de l’après-midi, croisé Laurent Vannini, qui va finalement essayer d’intervenir dans 2 de mes cours plutôt en février, en semaine 5. Après mes cours, passage à la galette de l’UFR (il en restait (mais je n'ai pas eu la fève (Cécile l'a eue deux fois (chanceuse ou gourmande ?)))), où j’ai pu discuter de l’avancement de notre projet île Maurice avec ma collègue Priscille Ahtoy.
20:53 Publié dans 2023, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 23 janvier 2023
23012023
Aujourd’hui, préparation de cours, réunion de département, puis quelques coups de sonde « amusants » dans ChatGPT, le logiciel d’intelligence artificielle qui épouvante et sème la panique dans les universités, pas que françaises d’ailleurs.
J’ai préparé la brochure avec les 4 premiers textes de traduction de première année, tous tournés vers l’île Maurice, en prévision de la conférence/rencontre avec Mariam Sheik Fareed fin mars.
15:55 Publié dans 2023, Chèvre, aucun risque, La Marquise marquée, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 22 janvier 2023
22012023 (comme à la parade)
Hier soir nous avons regardé les derniers épisodes (5 et 6) de la mini-série adaptée de la tétralogie de Ford Madox Ford, Parade’s End. Comme je l’ai lue il y a longtemps, il m’est difficile de me rappeler ce qui en a été conservé, atténué ou changé – peu importe, en un sens.
Deux détails linguistiques, toutefois.
Tout d’abord, sur le sens même du mot parade, qui n’est pas tout à fait un faux-ami mais qui présente la difficulté d’être polysémique en français comme en anglais, mais avec des acceptions différentes. On pourrait parler de polysémie dissymétrique, pour distinguer de la polysémie symétrique de grue/crane par exemple : les deux noms désignent, dans les deux langues, le même oiseau, puis par analogie de forme, le même engin de chantier. Dans le roman de Ford, et dans la série, le nom désigne à la fois la revue et le défilé au sens militaire, mais il désigne aussi le code de conduite aristocratique dont Tietjens semble être le dernier à songer devoir s’y conformer.
Une occurrence du premier sens se trouve dans le tome 2, No More Parades : « Very smart it would look on parade, himself standing up straight and tall. » Toutes les occurrences du tome 3, A Man Could Stand Up (dont le titre joue sur cette même amphibologie, avec l’ambiguïté entre le sens temporel et le sens modal de could), relèvent de cette acception.
L’autre acception fondamentale, qui est au cœur d’une des scènes du 6e épisode, peut se colorer d’une tonalité négative : « But, on occasion, he treated her with a pompous courtesy—a parade. » Dans ce sens-là, il s’agit de vouloir paraître, sauver les apparences : le code de conduite est avant tout là – en français – pour la parade. Dans la seule occurrence du terme dans ce sens, à propos du silence de façade entre Valentine et Mrs Duchemin sur les aventures extraconjugales de cette dernière, le nom n’est pas loin du mot mirage, primordial dans l’œuvre de Ford en général.
Dans la scène vue hier dans le 6e épisode, Christopher Tietjens y déplore auprès du général Campion qu’on pouvait autrefois maintenir « some sense [sort ?] of… parade », et je n’ai noté ni le texte du dialogue ni la traduction précise des sous-titres, mais ce dont je suis certain c’est que dans ce sens la meilleure traduction ferait ressortir quelque chose de l’ordre du panache de Cyrano de Bergerac. Or, le mot français parade (conservé dans les sous-titres, avec la louable intention de conserver toutes les implications du titre général de l’œuvre) ne suggère pas du tout cela. Je donne en regard de ce § le passage dont est tiré la scène en question (cliquer pour agrandir). Comme ceci est extrait du tome 2, No More Parades, on voit bien, et c’est ce qu’il me semblait, que le scénariste de la série, nul autre que l’excellent dramaturge Tom Stoppard, a beaucoup trafiqué, bidouillé, réagencé, call it what you will, l’ordre des scènes. Il faudrait relire la tétralogie (et je ne le ferai pas, je le sais d’avance), mais il me semble que rien ou quasiment rien n’est conservé du tome 4, The Last Post.
En tout cas, difficile de trancher entre le « feuilleté de signifiance » du nom en anglais et la valeur poétique de sa répétition. Sans doute la traduction française du roman aura-t-elle choisi la solution la plus simple : ne pas tenir compte des glissements de sens ponctuels et conserver ce même nom, parade.
On s’en avise, je n’ai pas encore devisé du second « détail » linguistique, beaucoup plus ténu heureusement. Il s’agit, toujours dans le dernier épisode, de la métaphore qu’emploie Christopher Tietjens pour expliquer à Valentine les élucubrations de son épouse, ou, mieux que ses élucubrations, sa façon de vouloir tirer la couverture à elle en tenant des propos outranciers et inattendus qui détournent l’attention de ses fautes morales. C’est ainsi que je comprends, dans sa complexité et au regard du reste de l’œuvre, cette expression : she is pulling the strings of the shower-bath. Si on relit l’extrait du tome 2 que j’ai donné plus haut, on voit qu’une des occurrences de l’expression se trouve dans la bouche du général Campion quand il exhorte Tietjens à divorcer. L’expression, qui disqualifie la conduite de Sylvia, s’oppose donc justement à la façade, au respect des bonnes manières, au fait d’agir à la fois – et c’est là toute la beauté du roman et de la situation de torsion dans laquelle se trouve Christopher – en vertu d’un code d’honneur absolu et du qu’en-dira-t-on.
Pour l’expliquer – et un rapide survol du Web montre qu’elle désarçonne beaucoup d’anglophones, Ford Madox Ford ayant le chic pour construire ses personnages autour d’expressions imagées apparemment usuelles mais qu’il forge en fait de toutes pièces – je ne vois pas mieux que de citer in extenso cet autre passage de No More Parades, qui rappelle entre autres que Ford est, tout autant que Mansfield ou Woolf, un maître du monologue intérieur et même du stream of consciousness :
There was nothing to be done. The amazing activities of which Sylvia would be capable were just the thing to send laughter raging like fire through a cachinnating army. She could not, thank God, get into France: to that place. But she could make scandals in the papers that every Tommie read. There was no game of which she was not capable. That sort of pursuit was called ‘pulling the strings of shower-baths’ in her circle of friends. Nothing. Nothing to be done...
L’image la plus proche, en français, pourrait être celle de la douche froide, ou aussi bien celle de l’arrosage tous azimuts (que j’invente, mais j’aime bien, d’autant qu’elle vient renforcer le caractère transgressif, car perçu comme masculin, de la sexualité de Sylvia). En raison des guillemets qui signalent le caractère non usuel de cette expression, le meilleur choix, pour un-e traducteurice, est de calquer : tirer la corde de la douche [?].
_______________________________
En écoute : Quintettes avec contrebasse (Boccherini / Ensemble 415) ; A Winter’s Tale (Tony Hymas Trio, 1992) ; Out Right Now (Maneri/Morris/maneri, 2001) ; Symphonie n° 2 (Brahms / Abbado / Berliner Ph.).
13:54 Publié dans 2023, Lect(o)ures, Tographe, Translatology Snippets, Words Words Words | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 21 janvier 2023
21012023
On travaille (un peu), on tousse (beaucoup), on se traîne, on reste calfeutré avec du thé et des bouquins (ça ne soigne rien).
Cette nuit il y a eu une altercation autour d’une heure du matin, dans la rue. Et malgré tout, quinteux et m’étouffant, j’étais levé à 6 h 45.
Le projet autour d’Isabella Blagden est vraiment lancé.
Deux fers au feu ? non, onze ou treize.
Peut-être suis-je influencé par le dernier texte du n° 1 de la revue Papier peint, mauvais drap, ou par les éditions Louise Bottu.
Il y a des baffes qui se perdent (sur mes joues).
16:18 Publié dans 2023, Aphorismes (Ex-exabrupto), Lect(o)ures | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 20 janvier 2023
20012023
Il y a cent cinquante ans mourait à Florence une écrivaine dont j’ai découvert l’existence il y a moins de trois semaines – et très indirectement – grâce à ma lecture du roman d’Agiaba Scego, Isa Blagden.
Il n’existe apparemment aucune autobiographie d’elle. Quelques-uns de ses livres peuvent se lire en ligne. Ce cent cinquantenaire est l’occasion de lancer un des projets dont j’ai le secret – à la (re)découverte d’Isa Blagden*. Ce projet me permettra de respecter la contrainte d’1 billet par jour sur l’autre blog sans avoir à me creuser les méninges ou à débiter du Untung-untung de façon quasi machinale.
* Pour l’anagramme (Baal design / Isa Blagden), on a eu chaud, car j’ai hésité avec Big Sandale, Sinbad égal ou Gland baisé.
17:20 Publié dans 2023, Flèche inversée vers les carnétoiles, Nathantipastoral (Z.) | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 19 janvier 2023
19012023
Aujourd’hui, jour de grève et de manifestation.
Entre 5 et 7 j’ai traité les mails pros et des questions d’emploi du temps encore en suspens. Entre 8 et 9, avant d’aller manifester, et entre 14 et 17 après être allé manifester j’ai fini mon dernier paquet de copies de la session d’examens de janvier.
Belle manifestation. Il faisait assez froid mais il n’a pas plu. Je n’ai pas retrouvé toutes les personnes que je voulais voir – il y avait beaucoup trop de monde – mais suis tombé sur des personnes perdues de vue et auxquelles je ne pensais pas forcément, dont une ancienne prof d’anglais de collège de A*, avec qui j’ai parlé un long moment (aussi de ce désastre total qu'est Parcoursup).
Cette énième réforme des retraites – après celles de 2003 et de 2010, et après la tout aussi inique et injustifiable Loi Travail de la majorité « de gauche » – est vraiment une saloperie sans nom, qui donne lieu à tous les bobards, tous les embellissements, tous les artifices de rhétorique les plus criants de la part du gouvernement et de ses séides. Une fois encore, et plus que jamais, on va faire trimer – et crever – les pauvres pour qu’ils financent la retraite des riches.
Le cortège, chose devenue plutôt rare, a traversé la Loire, et après le pont Wilson et un bout du quai, nous sommes revenus par le pont Napoléon et les Halles.
Pas lu, ni musique.
18:44 Publié dans 2023, Indignations, Moments de Tours, WAW, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 18 janvier 2023
18012023
Réveillé à 3 h, de concert avec C* aussi enrhumée et toussant autant que moi. Pastille et doliprane, mais n’y faisant rien ou presque : je me suis levé à 4 h 15 pour avancer au moins dans le travail. Mais je sens que ce n’est pas la grande forme du tout.
Le matin, j'ai travaillé aux Tanneurs mais j'y étais allé en voiture (trop froid, trop crevé). L'après-midi, pendant la pause correspondant à la répétition d'orchestre d'O*, je suis allé récupérer les livres d'Amartya Sen commandés via le prêt navette, discuter avec le doyen sur la question des postes d'ATER, et je suis aussi passé rendre les copies de version de mon collègue S° aux agrégatives internes que je ne vais pas revoir avant leurs épreuves écrites d'admissibilité (qui ont lieu dans 15 jours).
En écoute : rien de particulier. Soir : couché avec les poules, à 9 h.
05:03 Publié dans 2023, WAW | Lien permanent | Commentaires (2)
mardi, 17 janvier 2023
17012023
Journée en tunnel de travail, assez monstrueuse. Si, comme semblent le vouloir les étudiant-es de M1, on déplace le séminaire sur une matinée où je n’ai, pour l’instant, pas de cours, je crois que je ne serai pas mécontent d’alléger ce mardi. Avec la gorge très prise, assurer 6 h de cours, certes avec des trous mais en faisant mille autre choses pour le département dans ces trous, entre 8 h et 18 h 30, ce n’est pas idéal.
Les nouveaux cours se sont plutôt bien passés, au demeurant. Je crois qu’il va y avoir une certaine excitation, et un dynamisme réel, à arpenter ensemble des territoires mouvants. En partant du détail des textes.
22:01 Publié dans 2023, WAW | Lien permanent | Commentaires (1)
lundi, 16 janvier 2023
16012023
Pour une fois, malgré le mal de gorge et le début de fièvre, malgré le vent glacial, je pouvais renouer avec la rubrique Ce qui m'advient. Quelques photographies pendant une promenade rapide avant de me rapatrier dans la voiture quand la quinzième giboulée de la journée a commencé à tomber. Une luminosité étrange, avec ces couleurs si particulières de la fin de journée.
Envie de pisser, froid, et en dictant pas d'autre envie que d'énumérer des phrases sans verbe. La grande furie des textes dictés, avec le podomètre en parallèle, c'était il y a 7 ans.
En écoute : Tension (Albert Mangelsdorff 5tet, 1963) ; The Dark Keys (Branford Marsalis Trio, 1996) ; Swinging Macedonia (Dusko Goykovich 6tet, 1967).
18:00 Publié dans 2023, Ce qui m'advient, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 15 janvier 2023
15012023
Aujourd’hui il fait un grand soleil ; je suis allé à pied à la boulangerie, en photographiant au passage – mal, vite – une partie du terrain vague où se prépare la construction de nombreux logements. J’ai regardé plus en détail et, outre 12 maisons avec leurs « annexes » (?), il doit y avoir 2 blocs de logements sociaux (une centaine en tout), 56 appartements pour étudiants et une soixantaine d’appartements privés. Quand on sait que les écoles et collèges du quartier débordent déjà jusqu’à la gueule…
C’est très bien situé : juste en face de la galerie marchande Petite Arche, à deux minutes à pied du bus 2 et de l’arrêt du tramway Marne, et à 15 minutes du Beffroi.
Hier après-midi, j’ai fait quelque chose d’inhabituel : comme j’avais emprunté les trois romans de la trilogie policière Crane & Drake de Parker Bilal, et comme je n’ai ni le temps ni l’envie de les lire, j’ai lu le premier et le dernier chapitre de chacun des romans. C’est une expérience intéressante, d’autant que Jamal Mahjoub (dont Parker Bilal est le pseudonyme) entremêle son style propre aux codifications obligées (ou supposées telles) du genre. Ce qui n’était pas prévu, c’était qu’à cause de l’épigraphe coranique de The Heights, je me retrouve plongé dans la 7e sourate (« Les redans » dans la traduction de Jacques Berque (ce qui a été l’occasion de voir que j’avais déjà pas mal travaillé sur cette sourate, sans doute pendant que j’écrivais ma thèse)), et en particulier à tenter de comprendre pourquoi Berque traduit ce fameux verset 46 (que cite Mahjoub dans une traduction anglaise non créditée) avec une temporalité différente d’autres traductions consultées. Bref, tout ça ne m’a pas emmené très loin, mais j’en ai profité pour reparcourir les dernières sourates, notamment les 62, 63 et 64e (« Il s’est couvert d’une cape » dans la traduction de Berque – quel texte génial). Autre livre emprunté car je l’ai fait acheter à la B.U., le cycle de nouvelles – ou roman composite – d’Imraan Coovadia Tales of the Metric System : j’ai lu le troisième fragment, « Boxing Day 1979 », dont il faudra que je photocopie les 4-5 premières pages pour mon collègue E° qui est spécialiste de musique et lui-même compositeur.
Ce matin, corrigé un tiers du paquet de copies de traductologie de L3. (L’avantage de se lever tôt en étant réglé comme une pendule…) Il faut que je toilette mes cours sur Célène et que je prépare plus en détail mes séances de mardi, mais j’ai préféré, pour le moment, me replonger dans tel et tel passage de la tétralogie de Ford Madox Ford, Parade’s End, lue à l’époque où j’assurais le cours de CAPES et d’agrégation sur The Good Soldier, il y a bientôt vingt ans, et donc pas très nette dans mon souvenir. J’ai voulu vérifier deux ou trois choses sur le personnage de la romancière, Mrs Wannop, dont Tietjens pense, dans le premier tome, qu’elle est l’autrice du seul roman valable depuis le 18e siècle… ce qui raye d’un trait de plume Mary Shelley, Dickens, les Brontë, Hardy et j’en passe…
11:44 Publié dans 2023, Kleptomanies überurbaines, Nathantipastoral (Z.) | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 14 janvier 2023
14012023
Fini de lire ce matin, au lit, dans la foulée du petit déjeuner fort matinal (7 h 15), le petit roman de Sharon Paul, Le Cantique du rasta, qui a obtenu le Prix Indianocéanie en 2021. C’est très beau, très ramassé, efficace. D’après la 4e de couverture, l’histoire de Nas s’inspire de très près de ce qui est arrivé réellement au chanteur Kaya, que je ne connaissais pas.
Pour l’heure, j’extrais du roman les deux phrases suivantes : « Et puis le petit s’en alla. Il vit des amis, et il s’en alla. » (p. 72)
Ces deux phrases n’ont peut-être l’air de rien, mais elles clôturent un passage d’une page et demie : Mémoire, le vieux musicien rasta, se désole de ne pouvoir aider un jeune chien ravagé par les tiques qui le dévorent ; le petit de ces deux phrases, c’est le chien. Avouez que ça ne se devine pas.
Hier soir, tard, j’avais posté ceci sur Twitter :
Ce matin, j’ai échangé avec un de mes abonnés, qui a commenté ainsi :
A propos de Sharon Paul, est-ce que la situation des autrices et auteurs parfaitement bilingues en anglais et français (Maurice, Ste Lucie, Dominique, pays Cajun…) a été étudiée (souvent trois langues d’ailleurs, contrairement au bilinguisme avec le créole comme en Haïti) ?
À quoi j’ai répondu :
Justement, je me lance dans un projet dont l'objectif est de creuser toutes ces questions-là. Je vais enchaîner avec Priya Hein. J'en ai parlé un peu dans ma vidéo d'hier, autour des livres de Mariam Sheik Fareed et d'Amenah Jahangeer-Chojoo.
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En écoute : Push the Sky Away (Nick Cave & the Bad Seeds) – mention spéciale pour ‘Water’s Edge’
10:37 Publié dans 2023, Affres extatiques, Lect(o)ures | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 13 janvier 2023
13012023
Aujourd’hui j’ai pu rester à la maison toute la journée – à travailler bien sûr – de 7 à 13, avant d’enregistrer une vidéo trop longue et dans laquelle je n’ai même pas réussi à solder la totalité des lectures de ces derniers mois.
Ce matin le chauffagiste est venu pour l’entretien annuel de la chaudière et a dû changer deux sondes, des pièces d’origine dont il m’a effectivement montré qu’elles étaient très abîmées. La façon dont il m’a expliqué en partant que la secrétaire m’enverrait la facture du remplacement des sondes et « qu’il n’y en a pas pour cher, une sonde c’est 50 euros et quelque » me confirme une fois encore que les gens s’imaginent que les professeurs d’université ont des salaires mirobolants. Devoir payer une facture imprévue de 50 (ou de 100 ? il y a deux sondes) euros ne m’oblige pas à sacrifier d’autres dépenses nécessaires, mais enfin ce n’est pas une dépense anodine non plus ; je ne suis pas en mesure de balancer des biftons de 50 comme s’ils me tombaient des arbres.
Fini de lire le dernier roman d’Akwaeke Emezi, qui m’a dérouté tout du long : je ne pensais pas qu’iel était susceptible de se lancer aussi crânement dans le genre de la romance (et franchement, pour le dire sans ambages, du roman à l’eau de rose). J’ai lu le livre en entier car ce que fait Emezi m’intéresse vraiment, mais à dire vrai c’est quand même terriblement cheesy. Le côté le plus intéressant, c’est le lien entre la création et le deuil, que ce soit par la création artistique de Feyi ou les expérimentations culinaires d’Alim.
Renoué, via Signal, avec D.M. qui m’avoue ne pas se sentir capable de traduire Eimi seul (et qui me fait des appels du pied, je le crois (ou le crains (est-ce raisonnable de se lancer là-dedans en sus de tout le reste de mes folles entreprise ?))) et qui m’écrit même que la traduction lui a bloqué le dos. Il propose de passer à Tours faire connaissance quand il passera dans le coin en mars avec son épouse.
Soir : les deux premiers épisodes de Parade's End, la mini-série avec Benedict Cumberbatch. J'ai lu la tétralogie de Ford Madox Ford il y a si longtemps que je ne me rappelais pas du tout qu'il se passait autant de choses (autant de récit, en un sens) avant que n'éclate la guerre.
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En écoute : Angola 72/74 (Bonga) ; Dhil-un taht shajarat al-Zaqqum (Msylma) ; Live at Dreher ¾ (Mal Waldron & Steve Lacy) ; Citizen of Glass (Agnes Obel) ; quelques chansons de Slim Harpo ; CD2 de l’anthologie Atmospheric Conditions Permitting du Jazzensemble des Hessischen Rundfunks [ce double CD acheté pour 30 francs, totalement bradé, à Beauvais il y a 25 ans, est un de mes disques préférés]
21:43 Publié dans 2023, Affres extatiques, Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 12 janvier 2023
12012023
Matinée passée à recevoir les étudiant-es d’échange et à faire leurs emplois du temps individuels en fonction de leurs profils. Cela fait douze ans que j’assume cette tâche, en sus de la signature des contrats – et du suivi pendant et après la mobilité – des étudiant-es qui partent un semestre ou une année à l’étranger, et je crois que je commence à saturer.
Après-midi : conseil d’U.F.R. totalement ubuesque. Sur trois heures, plus d’une heure et demie a été perdue à cause d’un collègue qui s’enferrait dans un faux problème, et qui s’est certainement mis à dos (au détriment de la filière qu’il dirige) la totalité du Conseil pour un bon moment.
Retour : pas la force d’autre chose que de lire vaguement la presse en écoutant des disques (Sel de Julien Jacob et Continuum d’Avishai Cohen). – J’ai découvert une poète allemande que je ne connaissais pas : Gertrud Kolmar, morte à Auschwitz à l’âge de 49 ans ; j’ai acheté son recueil Mondes traduit et postfacé par Jacques Lajarrige en 2001 chez Seghers – si mon libraire ne conservait pas un fonds digne de ce nom, je n’aurais jamais fait cette découverte.
Voici les derniers vers de Die alte Frau :
Selten
Dämmert wieder aus mattem Blick der schwache, fernvergangene Schein
Eines Sommertages,
Da mein leichtes, rieselndes Kleid durch Schaumkrautwiesen floß.
Und meine Sehnsucht Lerchenjubel in den offenen Himmel warf.
Dans la traduction de Jacques Lajarrige :
Rarement
Dans le regard éteint point de nouveau la faible lueur au loin enfuie
D’un jour d’été,
Où ma robe légère, ruisselante, inondait les champs de cardamine
Et ma mélancolie lançait dans le ciel béant
Des cris d’allégresse d’alouette.
20:00 Publié dans 2023, Lect(o)ures, Translatology Snippets, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 11 janvier 2023
11012023
Ce matin, à 6 h 45, j’étais – d’après le compteur du pont Wilson – le/la 45e cycliste de la journée, et le/la 12695e du mois. Cela signifie donc que sur les dix premiers jours de janvier, ce compteur a dénombré 1265 passages par jour, ce qui n’est pas tant que cela : le compteur filtre-t-il les trottinettes électriques et les scooters qui resquillent (les véhicules motorisés sont interdits sur le pont) ?
J’arrive très tôt car i) je préfère faire le trajet avant le déferlement de bagnoles et de piétons ii) je dois imprimer le seul devoir d’agrégation interne que je n’ai pas pu corriger en ligne. (Et je viens de perdre dix minutes à chercher en tous sens l'icône de partage/intégration des photos directement à partir de Flickr ; la fonction doit être suspendue, temporairement je l'espère car c'est très pratique... Je voulais intégrer à ce post cette photo et celle-ci.)
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En écoute : Batsumi (Batsumi).
Plus tard : Mogadiscio d’Antoine Illouz ; Moving Pictures de Ravi Coltrane ; Songs for wandering souls de Dave Douglas ; Money Jungle (Ellington/Mingus/Roach) ; Intermezzi de Brahms par Glenn Gould.
07:14 Publié dans 2023 | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 10 janvier 2023
10012023
C* m’a offert un plieur de vêtements comme on en a vu il y a quelques mois dans les premières saisons de The Big Bang Theory. C’est d’une utilisation très simple, même pour moi qui n’ai que des pouces, et cela fait des piles parfaitement homogènes.
Journée d’une totale grisaille, pluie ou bruine presque ininterrompue. J’ai commencé à préparer pour de bon mes nouveaux cours de ce semestre. Il ne me reste qu’un paquet de copies de la session de janvier, et je vais essayer de voir tous les étudiants d’échange dont je dois faire l’emploi du temps individuel sur la matinée de jeudi. Ce matin, levé à 5 h du matin, j’en ai profité pour achever mon corrigé du concours blanc de l’agrégation interne.
O* toujours souffrant n’a pu reprendre la classe.
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En écoute : Bedmonster d’I Like To Sleep ; quelques chansons de Brigitte Fontaine conseillées par un mutu sur Twitter (‘Comme à la radio’, par exemple : tout est très bien et n’a pas pris une ride… mais la voix et l’interprétation de BF sont insupportables) ; un live de Franco Battiato en 1973-4 ; l’album référencé CHHE200502 du sextet de jazz Paradigm (2005) ; Stances à Sophie du Art Ensemble of Chicago.
17:55 Publié dans 2023, Autres gammes, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 09 janvier 2023
09012023
Ce matin, j’ai travaillé à la maison un petit moment avant d’aller aux Tanneurs pour une très brève journée de travail : une grosse heure de travail au secrétariat, remise de copies aux L1, déjeuner avec S*. Tôt ce matin, une de nos collègues chargées des séances de remédiation a fait un malaise très inquiétant avant d’être emportée aux urgences ; les informations qu’elle a données ensuite par SMS, pour rassurantes qu’elles soient en un sens, restent énigmatiques. En début d’après-midi, l’assemblée des responsables de département a été l’occasion de clarifier un point très préoccupant qui a accaparé les secrétariats de façon exagérée et disproportionnée en novembre-décembre ; j’espère que mon intervention va permettre de revoir le dispositif et délester tout cela. En milieu d’après-midi, j’avais rendez-vous à la pharmacie du Beffroi pour le second rappel (ou 4e dose) de Pfizer. O*, toujours souffrant, n’a pas pu aller au lycée. C* vient d’en rentrer. Je n’ai pas lu une ligne, et pourtant je n’ai pas non plus fini de rédiger mon corrigé du concours blanc de traductologie d’agrégation interne. Les journées filent…
En écoute : Continuum du Nik Bärtsch’s Mobile [j’aime cet album davantage à chaque nouvelle écoute] ; CD1 de l’anthologie Le nostre anime de Franco Battiato ; Symphonie n° 2 de Brahms [Kurt Masur / New York Philharmonic].
18:38 Publié dans 2023, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 08 janvier 2023
08012023
Aujourd’hui, temps toujours maussade, bruineux, gris. O* va un peu mieux, mais encore fièvre et courbatures. C* s’est fait un tour de rein depuis deux jours. J’ai corrigé les copies d’agrégation interne et fini la saisie des notes de L1. J’ai quasiment fini de lire The Fugitives, dont la dernière partie, quelque peu odysséenne, traîne en longueur.
Chiffre d’Olivier Martin tient toutes ses promesses. J’ai appris beaucoup de choses sur l’histoire des statistiques – et même de la typologie – liées à la question du chômage, mais aussi sur les questions de convention qui encadrent toute mesure, tout chiffrage. J’aimerais citer plusieurs passages, outre la citation rapportée de Charles Goodhart (« quand la mesure devient l’objectif, elle cesse d’être une bonne mesure ») :
S’appuyant nécessairement sur des conventions, les statistiques contribuent à les renforcer, à les légitimer et à les réifier. Les statistiques participent directement à installer ces conventions au cœur des sociétés. Il est essentiel de comprendre que la connaissance produite par les statistiques concerne une société elle-même fabriquée par cet acte de mise en statistique. (p. 46)
Le chiffrage apparaît comme le préalable à toute analyse, qui elle-même est le préalable à toute décision. En fait, ces trois étapes n’en sont pas trois temps successifs, mais bien trois facettes de la même démarche de connaissance et d’action. (p. 80)
Après l’avoir lu, je me suis replongé, hier soir, dans la rubrique « Mathématiques » des Carnets de Paul Valéry. C’était un peu le grand écart.
Pour Décolonial de Stéphane Dufoix, je connais mieux le sujet. Toutefois, l’angle sociologique est assez innovant pour moi, et, même si je regrette que Dufoix consacre un chapitre à repenser l’universalité contre l’universalisme – travail qui a déjà été opéré dans deux autres volumes de la même collection, Universalisme de Mame-Fatou Niang et Julien Suaudeau et Race de Sarah Mazouz – j’ai trouvé stimulante sa manière de distinguer l’histoire des théories décoloniales issues d’aires décentrées du qualificatif péjoratif et attrape-tout de décolonialisme. Il montre bien comment ces mots sont bradés par celleux qui cherchent à « diaboliser » et non à comprendre.
Les chapitres les plus riches sont les chapitres 4 (« Les circulations de la pensée décoloniale ») et 6 (« Décolonisons les pensées captives et captatrices ! »), parce que ce sont ceux qui contiennent le plus d’analyses de fond, avec des apports bibliographiques en grande partie nouveaux pour moi : Syed Hussein Alatas (pp. 68-9), Enrique Dussel (pp. 43-4), Archie Mafeje. Il m’a rappelé que je voulais m’appuyer en partie, pour mon séminaire de M1 de ce semestre sur les écritures non binaires décentrées, sur les travaux d’Oyèrónkẹ Oyěwùmí, qu’il cite juste en passant.
Être capable de lire la revendication de décolonisation des sciences sociales comme une pratique ancienne, présente dans de nombreuses parties du monde, soutenue par une organisation internationale comme l’Unesco, évite de tomber dans le piège d’une vision trop présentiste de la question. Voir cette revendication non comme une simple demande militante mais comme un acte à la fois académique et militant, épistémologique et politique – en un mot, épistémopolitique – mis en œuvre par des chercheurs et chercheuses originaires de pays dont la visibilité scientifique dans les sciences sociales mondiales demeure très faible, offre l’opportunité de saisir l’activité scientifique de manière moins idéalisée, plus pragmatique, plus engagée et plus attentive à l’importance des réalités nationales locales sans pour autant renoncer à la dimension universelle de la science. (S. Dufoix. Décolonial, pp. 69-70)
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En écoute : CD 5 et 7 de la boîte Holy Ghost d’Albert Ayler [pas idéal pour corriger des copies] ; La Mer / Nocturnes / Printemps de Debussy ; Rebelle d’Idrissa Diop ; best of de Mercedes Sosa.
18:36 Publié dans 2023, Affres extatiques, Où sont passées les lumières? | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 07 janvier 2023
07012023
Aujourd’hui, O*, très pris au niveau de la gorge hier soir, a traîné en pyjama toute la journée, après un réveil à plus de 39° de fièvre. J’ai commencé le corrigé et la correction du concours blanc de thème & traductologie d’agrégation interne. J’avais choisi un texte d’Anne Hébert, écrivaine que j’ai redécouverte il y a quelques années après avoir trouvé, chez un bouquiniste, un livre moins connu d’elle que ses Fous de Bassan.
En fin d’après-midi, C* et moi avons fait un saut en ville, histoire d’acheter notamment les deux nouveaux volumes de la collection « Le mot est faible » aux éditions Anamosa. Cela fait vingt ans, ou quasiment, que nous vivons à Tours, et il m’arrive d’essayer de voir la ville avec les yeux de quelqu’un qui n’y aurait jamais mis les pieds, notamment sans la superposition – flashing upon that inward eye… – de tel ou tel lieu sous son apparence de naguère, voire de jadis (c’est notamment le cas de la place de Châteauneuf, qui s’est totalement transformée au cours des dix dernières années).
En écoute : CD 1 de l’anthologie Ferrat ; My Head is an Animal (Of Monsters and Men)
18:40 Publié dans 2023, Autoportraiture, Moments de Tours, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 06 janvier 2023
06012023
6 janvier 2023
Ce soir, pour l’Epiphanie, ce sera galette briochée ; mercredi, on a sacrifié à la frangipane, que préfère O*.
Hier mon collègue E° m’a fait remarquer, en sortant de la salle Thélème et entre deux remarques sur les scènes d’Antigone que nous venions d’entendre, que les jours rallongeaient. Ce n’est pas encore très net, pourtant.
The Fugitives de Jamal Mahjoub me laisse sur ma faim. J’en ai lu les 2/3, je sais vers où ça va, plusieurs choses m’agacent, mais ça fait partie de ces lectures dont on se dit qu’on en a lu plus de la moitié et donc qu’on va aller au terme. Les personnages, notamment, me semblent plats, peu creusés, sans réelle complexité… même le narrateur. L’islam politique, la guerre civile soudanaise, le rêve d’Amérique, tout cela reste superficiel. Je suis vraiment déçu, après les magnifiques romans qu'il a écrits dans les années 1990-2000...
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En écoute : La fête de l’eau (ONJ Claude Barthélémy) ; Thomas Fersen & The Ginger Accident ; Pas de bras pas de chocolat de Bertrand Betsch ; Nancali de F. Houle et B. Delbecq
Film : E.T. (oui, pas revu depuis 1982 – et j’ai rechialé comme un benêt pendant les dix dernières minutes)
22:44 Publié dans 2023 | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 05 janvier 2023
05012023
Journée de menues tâches et petites bricoles aux Tanneurs. Le matin j’ai étrenné le pantalon de K-Way ; heureusement que j’arrive tôt, alors qu’il n’y a pas un chat, car ça me fait une touche pas possible… mais au moins, je n’ai pas eu besoin de changer de pantalon dans mon bureau.
Depuis hier, j’ai un mal de crâne atroce dès que je mange (sauf petit déjeuner (à cause de la mug de café ?)). Ça s’est fini dans le noir total, au retour de la fac, entre 6 et 7, avant de pouvoir préparer le dîner puis me coucher avec le roman de Jamal Mahjoub, The Fugitives, paru en 2021. Depuis plus de dix ans que Mahjoub s’était réinventé une carrière avec ses romans policiers publiés sous le pseudonyme de Parker Bilal, je l’avais un peu oublié. Tout à fait prolifique, il republie donc aussi sous son vrai nom.
J’ai sombré dans le sommeil entre 9 et 10 puis me suis réveillé pour attendre C*, qui est rentrée peu avant minuit du ciné-débat avec Sandrine Rousseau.
Dans la journée, j’avais pu assister à une brève lecture/représentation de l’Antigone que va monter la compagnie La Course folle en 2024 : outre que je suis le travail de la metteuse en scène, Laurence Cordier, depuis plusieurs années, l’actrice qui joue Antigone est une de nos/mes étudiantes. La traduction est celle d'Irène Bonnaud et Malika Hammou. Il s’agissait là d’une restitution – d’une petite demi-heure – des 3 premières journées de vrai travail sur la préparation du spectacle, dans la salle Thélème. Créon est interprété par une comédienne ; la question a été posée par quelqu’un dans le public lors du temps d’échange avec l’équipe, mais il va de soi, pour moi, qu’un personnage dont le rôle est aussi explicitement symbolique du patriarcat n’a pas besoin d’une quelconque conformité « réaliste » ou genrée pour être incarné.
Avant de remonter à la maison sur mon vélo – mais sans le pantalon de K-Way (il ne pleuvait plus (il a fait extrêmement doux encore aujourd’hui, quelle catastrophe)) – j’ai croisé ma collègue U*, qui part bientôt pour les Etats-Unis, pour tout le semestre, et avec qui j’ai discuté, ainsi qu’avec notre collègue M*, avec qui je n’avais pas pu rediscuter depuis sa (belle) soutenance de thèse le 9 décembre dernier.
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En écoute : Hibrido d’Allen Halloween (j’ai replongé à cause d’un échange sur Twitter)
23:05 Publié dans 2023, Lect(o)ures, Pynchoniana | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 04 janvier 2023
04012023
Ce midi nous avons « tiré les rois ». O*, dont c’est la fête, a eu la fève. Même depuis qu’on ne triche plus – et ça fait un bail – les garçons ont presque systématiquement la fève.
Le matin à l’université, j’ai récupéré les 7 livres que j’avais fait acheter, dont au moins un que je connais déjà – lu il y a quelques mois même si je n’en ai pas (encore) parlé dans mes vidéos : il s’agit du recueil de nouvelles de Nana Kwame Adjei-Brenyah, Friday Black. Café avec E*, qui m’a demandé combien de livres je lisais par semaine ; il sait très bien que je lis plein de livres à la fois donc il a reformulé sa question en me demandant combien de pages je lisais par jour. Pour répondre correctement à cette question, il faudrait que je compte, grâce aux vidéos (?) le nombre de livres lus dans une année, ce qui permettrait de faire une moyenne. En tout cas, ce qui est sûr c’est que quand je n’ai rien d’autre à faire je peux lire 2 ou 3 livres brefs/moyens par jour (400-500 pages). Cela n’arrive pas souvent.
J’ai entamé notre discussion à la terrasse du café Le Tourangeau en me renversant la quasi-totalité de mon double expresso sur les deux jambes du pantalon (et en m’ébouillantant à moitié). E* a tenté de me dire que le serveur a posé la tasse très près du bord, sur une table branlante qui pis est, mais franchement je sais que ma maladresse est la cause.
Après-midi : correction de copies de L1 (Key concepts). J’aurai appris que la reine Victoria dirigeait le Commonwealth (à moins que ce ne soit les Etats-Unis) et que le Discours sur le colonialisme a été écrit par Jules Ferry. Blague à part, le niveau global est plutôt meilleur que les années précédentes.
Ce soir, j’espère terminer le roman que C* m’avait offert pour mon anniversaire et que j’ai commencé dimanche soir. Il s’agit du troisième roman, le seul traduit en français, d’une romancière italo-somalienne, Agiaba Scego. C’est très bien, même si j’ai noté une énorme bourde de traduction, une confusion entre nigérien et nigérian qui prête à conséquence pour tout un chapitre. C'est dommage, car c'est bien traduit globalement (par Anaïs Bouteille-Bokobza).
En faisant quelques recherches sur le tombeau d’Elizabeth Barrett Browning à Florence – il en est question dans le roman – j’ai découvert l’existence d’une romancière anglophone à moitié indienne, née à Calcutta, et qui a vécu l’essentiel de sa vie d’adulte (et de sa carrière) à Florence, d’où sa proximité avec les Browning et les Trollope : Isa Blagden. On (pourrait) commémore(r) cette année le 150e anniversaire (sesquicentennial (j’adore ce mot)) de sa mort. J’ai envie de lire sa correspondance avec Robert Browning (les lettres du poète à I.B. ont été publiées à titre posthume en… 1923), mais aussi ses romans (Agnes Tremorne par exemple). Il ne semble pas y avoir de biographie consacrée à cette figure méconnue, invisibilisée… seulement des notices biographiques de ci de là.
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En écoute (notamment) : Le tacot de Jérémiah (Ygranka).
15:36 Publié dans 2023, Moments de Tours, Nathantipastoral (Z.), Words Words Words | Lien permanent | Commentaires (2)
mardi, 03 janvier 2023
03012023
8 h
Ce matin j’ai repris les bonnes vieilles habitudes : levé à 6 h 10, trajet à vélo jusqu’à la fac entre 6 h 50 et 7 h 05-10, au calme, avant l’afflux de bagnoles. Comme il ne pleuvait plus, je n’ai pas pu étrenner mon pantalon K-Way flambant neuf.
Hier, après lecture d’un texte d’André Gorz de 1973, j’ai partagé la citation suivante d’Ivan Illich sur Twitter : « Les gens travaillent une bonne partie de la journée pour payer les déplacements nécessaires pour se rendre au travail ». Malheureusement, je n’ai pas pu sourcer cette citation, dont j’ignore si elle provient bien de la traduction de Luce Giard aux éditions Arthaud.
Toujours est-il que tel n’est pas notre cas, heureusement : C* se rend en vélo au lycée, et moi à l’université, le plus souvent aussi. Nos fils ont pu aller à l’école à pied dès qu’ils ont été en fin de collège. Enfant, par contre, je me rappelle mes parents faire un rodéo permanent pour jongler entre leurs 3 bagnoles dont une au moins était au garage, par roulement : revenus moyens donc véhicules d’occasion sujets à des pannes. Il y avait 12 kilomètres de la maison à nos écoles et à leur travail (lycée de Borda).
Autre citation, moins prestigieuse mais plus connue, le début de la chanson de Cabrel, Trafic :
Le jour se lève à peine
Je suis déjà debout
J’ai mis du temps avant de me rendre compte que ce texte, qui est censé parler de façon réaliste du travail des classes populaires et moyennes, est totalement irréaliste : pour la majorité des travailleureuses, le moment où on se lève, 9 mois sur 12, se situe bien avant le lever du soleil. Et il faudrait plutôt écrire :
Le jour se lève à peine
Je suis déjà au taf
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En écoute : best of de Mercedes Sosa ; album Source du trio Dreisam ; CD 1 de l'anthologie Le nostre anime de Franco Battiato
Rien le soir.
08:07 Publié dans 2023 | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 02 janvier 2023
02012023
Aujourd’hui, A. est reparti à Rennes, après un déjeuner avec des ami·es. Ce matin, au lever, il pleuvait à verse ; nuit noire encore à huit heures ; puis « ça s’est levé » et on a eu du soleil – assez pour faire sécher les trois lessives. Toujours cette douceur hallucinante dont on ne peut vraiment profiter, car on sait qu’elle signifie que l’effondrement se rapproche toujours plus vite.
En écoute : CD2 de l’anthologie Le nostre anime de Franco Battiato ; trio pour cor de Ligeti (Cazalet / Comentale / Huvé) ; Goyescas de Granados (A. de Larrocha) ; Emergence (Africa Express Jacques Ponzio) ; quatuors de Kalabis.
Film du soir : Don Juan de Serge Bozon avec Tahar Rahim, Alain Chamfort, Virginie Efira. Film totalement raté, qui intrigue y compris par son maniérisme artificiel pendant 40 minutes, avant d’ennuyer pendant une vingtaine de minutes puis d’être parfaitement convenu et exaspérant. On croit presque à une parodie de film intello raté.
21:45 Publié dans 2023 | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 01 janvier 2023
01012023
Parmi les résolutions pour cette nouvelle année : publier au moins une photo chaque jour sur Flickr ; écrire un billet quotidien sur ce blog ; reprendre la rubrique Untung-untung sur l’autre blog. Contrairement aux années précédentes, ce sont des résolutions plutôt modestes sur le plan créatif, mais peut-être sont-elles tenables (cf l’échec des esquintils et des Terpsiphora).
La nuit dernière nous avons réveillonné chez L* et A*. C’était très sympa, plutôt calme (just what I need). Outre un The Mind (nous avons atteint le niveau 5 en jouant à 8, ce qui n’est pas mal) et un Time’s Up, nous avons découvert un nouveau jeu, amusant mais foutraque, L’Imposteur : il semble impossible que l’imposteur ne puisse pas deviner le mot commun, et donc qu’il puisse perdre.
Ce matin, pour la première fois depuis je ne sais combien d’années, je me suis réveillé tard (9 h 15) et surtout, petit déjeuner excepté, je suis resté au pieu à lire jusqu’à presque midi.
Hier, chez L* et A*, j’ai discuté brièvement, et en marge, avec A°, qui est pianiste et professeure, intrigué par son affirmation selon laquelle, sans comprendre les nombreuses références du Trio pour cor de Ligeti, on ne pouvait l’apprécier. Il se trouve que je connais cette œuvre pour en avoir acheté une version en CD il y a fort longtemps (novembre 1996, de mémoire) et que, vu ma faible culture musicale, je n’identifie pas les citations de Beethoven et autres. Pourtant, c’est une pièce que j’aime beaucoup, car je la trouve inventive, puissante et émouvante.
Cette question se pose aussi en littérature, bien sûr : il y a bien des spécialistes – et je pourrais en être – qui, se muant abusivement en gardiens du temple, déclarent que, sans comprendre tel ou tel intertexte, tel ou tel usage de l’allégorie, on ne peut apprécier ce poème ou ce roman. Or, c’est faux. Je crois fondamentalement que même si je jouis du trio de Ligeti avec une bonne dose d’ignorance, mon plaisir est indubitable ; peut-être serait-il plus fort encore si je saisissais toutes ces allusions, mais de là à le nier, non.
En écoute aujourd’hui : quelques quatuors de Haydn, Joy de Sophie Alour (avec Mohamed Abozekry à l’oud), album Roses des Cranberries (dont je n’avais aucun souvenir).
Film du soir : Compétition officielle de Mariano Cohn et Gastón Duprat (2021). Très enlevé et divertissant, très bien joué justement en raison du dispositif métathéâtral (la répétition de répliques sur plusieurs tonalités, le surinvestissement de la facticité des interprétations), peut-être un peu long voire simpliste (cf scène, assez drôle, sur le couple d’intellos qui écoute de la musique expérimentale bruitiste).
23:27 Publié dans 2023, Autres gammes, Tographe | Lien permanent | Commentaires (0)