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jeudi, 10 décembre 2020

Les 50 livres africains du site Brittle Paper

Le site Brittle Paper vient de publier ses recommandations de 50 livres africains publiés en 2020.

Sur 50 livres, 43 ont été écrits directement en anglais.

5 ont été traduits du français (et encore, il y a Mabanckou et Slimani dedans...).

1 a été traduit du portugais.

1 a été traduit d'une langue africaine pré-coloniale : il s'agit d'une anthologie de poésie amharique.

 

Ce biais linguistique est absolument insupportable. Je ne veux plus qu'on me dise que "ça permet quand même de faire des découvertes" ou que "ce genre de liste a forcément des défauts". L'anglocentrisme, au sens linguistique, de médias de langue anglaise qui se disent souvent indépendants ou originaux, est un énorme problème esthétique et politique. Cela n'ouvre rien ; cela referme, resserre.

 

Je ferai remarquer que Brittle Paper donne, pour chaque livre, un lien vers la page Amazon du livre en question. Il n'était pourtant pas difficile, dès que c'était possible, de mettre en lien la page Web de la maison d'édition africaine diffusant le livre, par exemple, ou le site African Books Collective. Comme par hasard, cette liste favorise aussi, très massivement, des autrices et des auteurs publié-es en Europe ou aux Etats-Unis, aux dépens des maisons d'édition africaines, et je n'ai même pas eu le courage de compter le nombre de textes écrits par des autrices ou auteurs nigérian-es (à vue de nez, la moitié ou pas loin !).

 

mardi, 08 décembre 2020

Sonnet émoji du 08.12.2020

Le 8 décembre restera à tout jamais une date monumentale dans l'histoire de la poésie.



En effet, c'est le 8 décembre 2020 que Guillaume Cingal, dont l'œuvre comptait déjà quelque 15 ou 20 "sonnets émojis", en composa un dont UN VERS ENTIER était composé d'une émoticône.

 

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dimanche, 06 décembre 2020

Jeu littéraire dominical

Ce jeu traîne sur Twitter depuis déjà quelque temps, et quand je me décide à faire ce genre de choses, je ne fais évidemment pas les choses à moitié, et je triche pour ne pas avoir trop à trancher.

 

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Pour tout dire, j'avais même songé à d'autres colonnes / rubriques. Il manque, dans ce tableau, au moins Charlotte Delbo, Ovide, Pouchkine et Thomas Bernhard.

 

samedi, 05 décembre 2020

Petit erratum à un communiqué gouvernemental

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Erratum : "Quand il y a trois cent cinquante ETUDIANTS pour des amphis de trois cents places, c'est qu'on est DANS UN PAYS QUI A TOTALEMENT ABANDONNE SES UNIVERSITES".

 

 

vendredi, 04 décembre 2020

Poème prédictif en 4 dizains

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jeudi, 03 décembre 2020

Giscard, les garde-bœufs et le gorille

 

 

Aujourd'hui, il fallait un peu de vaillance, et vouloir se mettre  à des itinéraires moins simples, pour aller, avec mes compétences ridicules de cycliste, jusqu'à Chanceaux et retour. Surtout le retour, avec vent de face et bourrasques de pluie entre le bourg de Chanceaux et la salle Oésia. J'ai bouclé treize kilomètres en 45 minutes, ce qui est dérisoire, mais aussi un probable record personnel.

 

En me filmant j'ai dégoisé sur la mort de Giscard, mais j'ai aussi obturé involontairement le son du smartphone, de sorte que mes considérations oiseuses sont inaudibles. Ce soir, en zappant sur un documentaire quasiment sans intérêt, j'ai constaté que Giscard avait peut-être été le premier grand homme d'Etat français à laisser diffuser des images de lui en maillot de bain, mais qu'il était tantôt velu comme un ours (comme un gorille ? je ne sais plus quelle est l'expression), tantôt pas du tout.

 

mercredi, 02 décembre 2020

Deux aphorismes littéraires contrastés

15 h 40

Une fois de plus le Goncourt des lycéens plus ouvert sur la littérature vivante et le 21e siècle que le Goncourt des vieux schnocks.

 

21 h 15

Après les 7 piliers de la sagesse, les 4 piliers de la vacuité : Busnel qui parle à François Morel de Jaenada sous le regard de Le Tellier.

 

21:19 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 01 décembre 2020

Une ortie / Est sortie

Tout le monde y allant de son souvenir, je remonte à la source : la première chanson entendue d'Anne Sylvestre, je devais avoir 4 ou 5 ans, je l'ai assez vite connue, avec quelques autres de cet album de 1969. C'était repiqué, sur une cassette, et je revois encore la liste des chansons, écrite avec les repères chiffrés correspondant à un autre lecteur de cassettes que le mien (et donc faux).

Cette chanson, je l'ai encore réécoutée il y a une semaine. Une vraie folie dans l'écriture, avec une structure impeccablement efficace.

Surtout, avec trois ou quatre autres de cet album, l'accès, d'emblée, à l'alliance des rimes et d'une orchestration un peu sauvage, de l'énumération ascendante de situations dans des strophes qui peuvent se confondre dans la mémoire, a dû jouer un rôle primordial dans ma conception de ce qu'est un poème : l'idée de départ (qui n'est peut-être, comme l'a si bien écrit Aragon, qu'un mot ou qu'une phrase de départ) crânement assumée, et développée jusqu'à son terme. Je crois que sans la rime finale manche / dimanche et celle d'un précédent couplet, à l'envers / bouquet vert, je n'aurais pas lu, bien plus tard, Verlaine tout à fait de la même manière.

 

 

Sonnet émoji du 01.12.2020

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lundi, 30 novembre 2020

Aphorisme littéraire non contrasté

Le Goncourt et le Renaudot, encore et toujours des livres emblématiques d'une littérature française essoufflée, sclérosée, repliée sur elle-même.

(Pour mémoire de médiocrité : Hervé Le Tellier et Hélène Lafon.)

 

dimanche, 29 novembre 2020

"Major Failure"

Racheter du pécu parce

Qu'il n'y en a plus aux vécés.

 

En jouant avec son clébard ce

Vieux con de Biden s'est blessé.

 

samedi, 28 novembre 2020

Marche des Libertés, à Tours

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Un monde fou (entre 4 et 5000 manifestant-es) à Tours cet après-midi.

 

afrt.JPGL'angoisse face à un régime politique qui se fascise de plus en plus, et qui jette au caniveau les libertés publiques aussi bien que la protection des plus pauvres tout en abandonnant les classes moyennes, n'empêche pas la mobilisation.

 

Pourtant, je connais des amies et des amis qui n'osent plus aller en manif avec leurs enfants, des contacts Twitter ou Facebook qui vivent en région parisienne et que la peur des policiers et de leur violence impunie pousse à rester à la maison des jours comme aujourd'hui.

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vendredi, 27 novembre 2020

« Pourquoi écrivez-vous ? »

en réponse à la vidéo de François Bon postée ce matin

 

Au tout début il y eut la fascination de composer des cahiers, même en sachant à peine à écrire, varier la taille des lettres, la disposition sur la page, de façon totalement cochonne car jamais eu de talent graphique, puis la Lettera 32 que mon père nous prêtait car lui utilisait une machine à écrire plus solide, plus massive aussi (sur laquelle j'ai recopié pas mal de cours, plus tard, l'été, quand j'étais en prépa).

Je me rappelle ma fascination pour deux modèles : l'alexandrin théâtral (Molière, Corneille, que j'avais essayé de lire sans rien comprendre, sans doute) et le journal régional lu chez mes grands-parents maternels le dimanche, de sorte que, avec la Lettera 32, je composais des pages de journal avec des faits divers, et vers 8 ans un acte en alexandrins rimés : mon seul souvenir est qu'un des personnages se nommait Deffailles car j'adorais le verbe défaillir ; si on retrouvait ça on verrait qu'il n'y a pas un vers de juste, sans doute.

Curieusement chez mes grands-parents j'étais aussi fasciné par la lecture du supplément de l'Encyclopédie Quillet, mais jamais essayé de faire un dictionnaire ou une encyclopédie avec la machine à écrire (la machine à taper, on disait).

 

Depuis 2005 je réécris beaucoup plus systématiquement, pour ne rien laisser échapper, pour y aller quand même, pour faire monument ; textes et vidéos sont pour la postérité. Vers les débuts du second blog, une commentatrice m'avait qualifié de polygraphe. Pourtant, en tout ce temps, je n'ai rassemblé qu'un mince recueil. J'écris pour le quotidien, non pour le fixer mais pour en archiver quelque chose, un lambeau.

 

jeudi, 26 novembre 2020

Pour saluer Laurence Berluchon

Savez-vous ?

 

 

 

Il n'était pas prévu de publier (d'intégrer, selon la terminologie officielle de la plate-forme vidéo) ces vidéos de façon systématique, et d'ailleurs ce n'est pas systématique, mais aujourd'hui, alors que je comptais parler du nouveau livre de Bruno Fern, je me suis retrouvé happé du côté de l'allée Laurence-Berluchon. Et comme on ne sait pas qui était Laurence Berluchon, elle méritait son impro vidéo à vélo, et puis aussi son billet.

J'ai lancé un concours de phrases de Laurence Berluchon. Pas facile, car elle n'a écrit que deux livres, et improcurables, par surcroît.

 

(Dans une première version, tout juste corrigée, de ce billet, je rebaptisais Laurence Louise, créant ainsi un de ces doubles fictionnels aberrants évoqués plus tôt ce jeudi dans la vidéo consacrée à Catastrophes de Pierre Barrault... décidément...)

 

mercredi, 25 novembre 2020

*2511*

Coup de théâtre, Philippe Vendrix a annoncé, dans un mail destiné à tou·tes les étudiant·es et les membres du personnel, qu'il ne briguerait finalement pas de second mandat lors de l'élection de lundi prochain. Le message est très étrange, usant de juxtapositions énigmatiques. On comprend entre les lignes qu'il sait qu'il y a des défections dans ses rangs et qu'il va prendre une rouste, mais il reste possible qu'il s'agisse d'une nouvelle manœuvre, d'une énième manigance pour tenter de confisquer l'élection.

 

[EDIT du 27.11 : en effet, Claude Ophèle se présente à l'élection. Changement de candidature à trois jours du scrutin, tout ça sent la vieille soupe, les bidouillages en interne, toute cette franc-maçonnerie dont crève l'Université. Cerise sur le gâteau et symbole de leur basse politique, Claude Ophèle écrit, , dans son message qui brasse du vent, "étudiant(e)s", soit une graphie inclusive qu'on n'emploie plus depuis au moins douze ans.]

 

13:09 Publié dans *2020*, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 24 novembre 2020

Farces foutraques

Tenir ce journal chaque jour de l'année 2020 (il y a dû y avoir deux ou trois anicroches, mais enfin...) n'aura pas été tellement difficile. Quand on voit la difficulté que j'éprouve à terminer quelque chose. Je ne me tiens, au fond, qu'à l'informe et l'infini, l'inachevable*. Dès que s'épelle le mot FIN quelque part dans le lointain, c'en est fini de moi.

Bien entendu l'année 2020 porte en elle, dès le principe... portait une feuille de calendrier avec le mot FIN. Mais ce n'est pas pareil : cette fin est inéluctable ; il suffit de se laisser porter.

 

En lisant le livre de Guillaume Métayer, je me dis que j'aurais pu écrire vingt livres comme celui-là, ne serait-ce qu'au cours des dix dernières années. Voilà, seulement, que je ne l'ai pas fait, et que le conditionnel n'est pas la réalité. Je parle bien de l'essai de Métayer, pas de n'importe quel livre. Diffus, foutraque, ensemble de chapitres simplement reliés par une couverture, mais avec un fil conducteur puissant qui permet de nourrir la réflexion  de manière plus continue (comme si c'était le lectorat, réellement, qui faisait le livre), c'est exactement le genre de livre dont je pourrais tirer, sans exagération, vingt volumes en puisant seulement dans mes archives. Quel sens cela aurait-il ? Aucun, certainement, les sujets n'intéressant personne.

 

Pour en revenir à l'année 2020, il y a une forme d'ironie à ce que ce soit justement cette année étrange, désastreuse, qui me permette d'achever quelque chose. (Il reste 37 jours ; je ne pense pas me porter la poisse en écrivant cela.) Outre la reprise (et l'achèvement ?) du Projet Pinget, que pourrais-je manigancer pour 2021 ?

 

 

* La question de l'enthousiasme qui retombe, c'est-à-dire de l'énergie que je peux mettre pendant quelques semaines ou quelques mois à un texte, à une série de vidéos, à un cours, avant que cet enthousiasme ne s'effiloche, est intimement liée, je pense, à l'intérêt très modéré de mes initiatives : j'en veux pour preuve que les personnes avec qui j'échange sur les réseaux sociaux se passionnent toujours quelque temps pour mes vidéos, par exemple, m'en disant le plus grand bien, engageant même un dialogue constructif etc., avant de ne plus jamais intervenir. Tout cela n'a aucune gravité, vu qu'au fur et à mesure je construis tout de même quelque chose, et un fil conducteur se tisse, à défaut de me guider.

 

lundi, 23 novembre 2020

Et j'aurai failli vivre cela...

Finalement, après avoir tergiversé, je suis resté faire mes cours du jour à la maison, en visio, et non dans le bureau des Tanneurs, comme les lundis précédents. Certes, entre les allées et venues, et d'autre part la présence de la femme de ménage pendant mon cours de l'après-midi, ce n'était pas si pratique que cela, mais cela m'a évité d'aller courir à l'université. De plus, pas très en forme, j'y serais probablement allé en voiture, pas en vélo, donc j'ai doublement bien fait de ne pas bouger.

 

Je suis seulement sorti faire un petit tour à pied vers quatre heures et demie, après deux conversations téléphoniques professionnelles saoulantes. On s'occupe des examens ; rien n'est simple en ce moment. On s'occupe ; il faut s'aérer.

 

J'ai reçu les deux ouvrages envoyés gracieusement par l'éditeur de La Rumeur libre, et j'ai commencé, dès le soir, la lecture du petit essai de Guillaume Métayer qui est une reprise, sans aucune remise en forme, apparemment, de son feuilleton pour la revue en ligne Catastrophes. Il traduit notamment beaucoup de textes hongrois, et aussi une intégrale des poèmes de Nietzsche ; voilà qui a de quoi m'intriguer, bien sûr, mais j'ai déjà ramené de mes précédentes razzias à la B.U. plus de livres que je ne peux en lire.

Bizarre de voir s'afficher, sur la page Web dont je donne le lien ci-dessus, la photo de Métayer, guère changé depuis le printemps 1996, où nous nous sommes trouvés à faire du punting ensemble à Cambridge. (Cette dernière phrase, on dirait un cliché sorti d'un film de Desplechin.)

 

21:10 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 22 novembre 2020

Quand se désengourdir ?

 

18:00 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 21 novembre 2020

... et tout ça pour une chouin...

Grand moment de solitude ce soir, en matant en famille la finale des Masters de N'Oubliez Pas Les Paroles.

Au thème proposé "Wejdene", et à la réaction outrée d'O* ("mais enfin, tout le monde sait qui c'est, c'est un classique"), succède la révélation des deux chansons avec leurs extraits de 5 secondes. Or, alors que je n'avais jamais entendu Anissa, le tube de la dite Wejdene (qui n'était même pas un nom), je me suis rendu compte que non seulement j'avais déjà entendu l'autre chanson, Coco, mais qui pis est que je pouvais en chanter 3 ou 4 vers.

 

(Il y a un an, j'arrivais (j'arrivai) à Genève. Autres temps...)

 

vendredi, 20 novembre 2020

Ressacs infinis

Matin : la rue des Tanneurs quasi déserte, à dix heures, en semaine, c'est rare.

 

Midi : le soleil frappe le linge et le vent le fait onduler. Presque plus une feuille sur le merisier.

 

De deux à quatre long entretien, par visio, avec J.* L.* qui souhaitait m'interroger car elle fait partie d'une équipe dont le sujet de recherche actuel est la traduction dans l'apprentissage des langues. Discussion passionnante, car elle m'a suggéré de nombreuses pistes et surtout elle m'a conduit, par ses questions, à formuler des hypothèses diffuses jusque là. Autant certains points ont fini par se cristalliser pour moi, du fait de l'expérience accumulée ; autant d'autres étaient pris dans une sorte de nébuleuse. Cela fait quelques années que je n'enseigne plus la traduction, en-dehors (et c'est une exception notable, car j'y tente pas mal de choses) du cours pour étudiant-es d'échange, mais j'enseigne la traductologie, d'une façon de plus en plus rigoureuse d'ailleurs ; j'aimerais réenseigner la traduction en première année en 2021-2022, histoire de mettre en pratique un certain nombre d'idées que vingt ans de boulot sur tout ça ont fini par me faire articuler.

 

Fin d'après-midi, après promenade ballon : documentaire sur les enfants retirés à leur famille pour cause de maltraitance, avec un juge très calme, à l'élocution lente, que j'aurais aimé trouver pleinement sympathique, si ce n'est qu'il ressemblait en partie à De Rugy et à Guaino jeune. Les témoignages de trois adultes ayant vécu l'enfer des violences familiales étaient aussi édifiants que bouleversants.

 

Soirée : suite des documentaires américains sur l'astronomie, un sur le soleil et l'autre sur les trous noirs. Outre les musiques insupportables et les animations 3D inutiles et même plus spectaculaires à force d'être rabâchées, cette série présente l'inconvénient de répéter certaines informations plusieurs fois, puis de laisser le spectateur faire certaines conclusions par défaut, par recoupement d'informations. D'un point de vue pédagogique, justement, on est proche du zéro.

Ainsi, dans celui sur le soleil, le reportage insistait, dans le premier tiers, sur le fait que certains phénomènes d'explosion solaire pourraient, par projection de gaz, mettre en péril l'alimentation électrique sur Terre, ainsi que les commandes des avions de ligne et des avions militaires ; le reportage présentait alors un centre d'observation de ces phénomènes solaires ; la façon dont cette sorte de monitoring se passe y était expliquée très clairement, la voix off ne cessant toutefois de répéter que, si jamais tel type d'explosion se produisait ce serait très dangereux pour tout appareil de navigation usant du pilotage satellitaire ; on finissait par voir le scientifique chargé du monitoring observer en direct un de ces phénomènes solaires, puis constater que l'explosion majeure n'avait pas eu lieu, donc que l'alerte était terminée. Puis le documentaire passait à autre chose.

Et nous de nous interroger... Un tel phénomène, annoncé avec grands renforts de musique inquiétante, a-t-il déjà eu lieu ? on suppose que non. Si le scientifique avait constaté que ce phénomène était véritablement en train de se produire, quelle était la procédure ? comment faire cesser tout vol aérien, par exemple ? dans quel délai ? pendant combien de temps ? comment pallier la rupture d'énergie induite ? cette rupture d'énergie affecterait-elle la planète tout entière ?

Rien de tout cela. Comme je l'ai dit plus haut, zéro, d'un point de vue pédagogique.

 

jeudi, 19 novembre 2020

Coincé sous un beau préau

J’ai lu le mot Beaupréau dans un livre, donc me voici dans la cour de récréation de mon école primaire, une fois qu’elle a été rénovée, donc quand j’étais en CM2. Sous le préau nous jouons aux billes, selon des règles un peu plus subtiles que celles des gamins d’aujourd’hui, les consoles vidéo les abrutissent. Stéphane Bégu s’exclame que c’est un beau préau, et il se fout de moi.

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Il se fout tout le temps de moi, alors dans la cour de récréation de l’année d’avant, en CM1, je lui casse la gueule, ou plus exactement pour la seule fois de ma vie je fous mon poing le plus fort que je peux dans la gueule de quelqu’un, et ce quelqu’un saigne du nez. Ce quelqu’un c’est Stéphane Bégu. On reprend la partie de billes, mais cette fois-ci c’est dans la cour de récréation du collège Ronsard, et mon fils a honte de voir que je joue aux billes alors que j’ai passé depuis plus de trente ans l’âge d’être au collège.

 

Mais pas celui de jouer aux billes, alors bon.

 

Sous le préau de mon école primaire nous jouons aux billes, mais Stéphane Bégu désormais a la tête et les cheveux de Yaël Bidon, les jambes d’Olivier Saint-Geours, et il parle intelligemment comme Sébastien Raoulas. Le surveillant du collège Ronsard vient nous dire qu’on n’a rien à faire là, on n’est pas de ce collège, et d’abord où sont nos masques.

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Le surveillant, qui est celui des sosies de François Berléand qui ne ressemble pas du tout à François Berléand, a un livre à la main, et ce livre c’est Catastrophes de Pierre Barrault. Sébastien Raoulas me glisse à l’oreille que nous devons nous trouver dans un chapitre inédit du livre de Pierre Barrault. Je lui dis que je ne comprends rien et il m’engueule parce que ce n’est pas parce que nous vivons en 1983 que nous ne devons pas porter notre masque comme la loi nous y oblige en 2020.

 

Je lui dis de laisser tomber, et la cour se remplit de billes. Le sosie de François Berléand qui ressemble à présent à Stéphane Bégu se casse la gueule en glissant sur les billes. Il saigne du nez. Tant mieux. En plus il va choper le Covid19 car les billes se sont toutes transformées en petits avatars de Covid19. Tant mieux. C’est ce que je me dis même si je me rends compte qu’il saigne du nez mais avec les visages des autres personnages du roman de Pierre Barrault.

 

D’ailleurs la partie de billes se poursuit au collège Pierre-Barrault et le surveillant n’est autre que Pierre de Ronsard. Il commence à brailler Mignonne, allons voir si la rose. Je lui pète la gueule, mais bien. J’y prends goût, ma parole. Et puis il n’avait qu’à chanter une de ses antistrophes, car j’aurais pu répondre avec l’épode. Et fusionner François Berléand et Yaël Bidon dans le télépode. Nous voulons des personnages non-binaires. Et des pronoms fuyants. Les il des deux paragraphes précédents ne désignent jamais qui ils semblent désigner.

 

Je m’acharne sur Ronsard ; je lui pète les dents, et je lui colle le seul point-virgule du texte dans l’œil droit.

 

Claire me dit que ce n’est pas charitable, et pas malin, qu’elle avait besoin de poser des questions à Ronsard pour son cours de demain.

Je lui réponds que son cours est sur Les Contemplations de Hugo.

Ça ne te regarde pas, me dit-elle.

Il  n'avait qu'à pas me dire d'arrêter de singer bêtement et sans talent l'écriture de Pierre Barrault.

Mais il ne t'a pas dit ça, me dit Claire.

 

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J’ai l’impression que Claire est en fait la Claire du roman de Pierre Barrault et ça m’effraie car je n’ai pas lu le roman et je ne connais pas tous les couplets de What shall we do with a drunken sailor. Pierre Barrault me dit que ce n’est pas grave, mais je ne l’écoute pas car c’est lui le sosie de François Berléand et si je n’avais pas lu le mot Beaupréau nous n’en serions pas là.

Le narrateur n’avait qu’à passer sa jeunesse à Saint-Genouph, et nous n’en serions pas là.

 

Sébastien Raoulas me dit que ça se voit que je n’ai pas lu Catastrophes car ce n’est pas un roman, mais des fragments.

Je lui dis qu’il faut qu’il arrête de se contenter de lire les quatrièmes de couverture car c’est bien un roman, et d’ailleurs il y a un début et une fin.

Yaël Bidon hoche la tête.

Et entre le début et la fin il y a les péripéties.

Yaël Bidon hoche la tête. C’est elle qui a pris la photo de l’agent immobilier dans l’appartement, juchée qu’elle était sur l’éléphant de François Delarozière. Elle est prête à faire cours sur Ronsard, mais elle croit que ça veut dire qu’il faut être juchée sur le Ronsard-machine de François Delarozière.

 

Je reprends mes billes, car il est évident que j’ai pris un des mauvais chemins pour aller à Beaupréau. Sans ça je ne passerais pas mon temps à m’égarer dans la cour de mon école et dans celle du collège Ronsard.

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Je sors du collège qui est mon école de quand j’étais en CM2 mais avant qu’elle ne soit construite, j’ouvre Google Maps qui s’ouvre sur la page 142 de Catastrophes et me dirige vers Saint-Genouph. Claire me tend le nez sanguinolent de Stéphane Bégu. Claire chante This Is No Mine Ain House, dont je ne connais pas les couplets non plus mais que je chante en entier.

Au milieu de la rue Puspök, nous nous arrêtons, figés. Plus moyen de nous bouger.

Chut, me dit Claire, Pierre Barrault est en train de se raser, et il suffit d’attendre qu’il ait terminé.

 

De toute façon, me souffle Sébastien Raoulas, dont je me demande ce qu’il fout dans mon aéroplane blindé, de toute façon c’est un fragment inédit de Catastrophes, nous n’en sortirons jamais.

Et nous n’arriverons jamais à Saint-Genouph non plus.

Désespéré, j’avale une bille pour que Sébastien Raoulas se transforme en Stéphane Bégu et que je puisse lui casser la gueule.

 

mercredi, 18 novembre 2020

« Movie Maker prépare vos fichiers. »

« Movie Maker prépare vos fichiers. »

Pendant ce temps, féru de vers déca-

Syllabiques je me fais un déca

Et commence un sonnet. Ne pas plagier,

 

Jamais, vu qu'on voudrait privilégier

La variété du rythme, en vers séca

Bles, bien sûr. (Ristat !) – Cassiopée Péca ,

Livre lu jadis sous le pistachier. –

 

Movie Maker est plus preste que moi :

Les fichiers sont prêts ; le sonnet, pas mèche !

(Nelly a ri de mes trois premiers vers.)

 

Second tercet, à toi, plein désarroi,

De démontrer que j'ouvre cette brèche

Ici : « Le flot de foudres et d'hivers ».

 

mardi, 17 novembre 2020

Avec attestation

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De retour d'un 《 déplacement pour effectuer des achats de fournitures nécessaires à l'activité professionnelle, des achats de première nécessité [3] dans des établissements dont les activités demeurent autorisées, le retrait de commande et les livraisons à domicile 》...

 

lundi, 16 novembre 2020

*1611*

Il y a quelques jours je prophétisai que François Bon franchirait les 6.000 abonné-es YouTube le 16 novembre, et j'ai vu juste.

Dans la vidéo du jour il explore la question de la censure, des nouvelles fonctionnalités de la plate-forme et des signalements pour "contenu inapproprié pour mineurs". Dire que j'ai promis, pour fêter mes 500 abonné-es, quand ça arrivera, de "faire une vidéo à poil"...

Aujourd'hui, à l'Université puis après, pendant plusieurs heures, douleurs gastriques atroces. Toujours l'impression d'être déchiré de toutes parts, puis comme essoré.

dimanche, 15 novembre 2020

Alika & Nueva Allianza

La découverte du jour, ça a été, à la faveur d'une discussion avec O* autour du mot skank (et de quelques recherches lexicographiques mais également musicologiques), la chanteuse de ska (voire ragga, en fait) Alika.

Uruguayenne, elle vit et travaille surtout en Argentine, apparemment. Les textes sont très puissants, directs, et même assez facilement compréhensibles pour un tocard non hispaniste dans mon genre.

Les instrus sont plutôt classiques, mais efficaces.

 

 

 

 

Voici la préférée, pour le moment, d'O* :

 

samedi, 14 novembre 2020

*1411*

Ce matin, je me lève plus tôt que jamais. (Je me suis levé à 4 h 15. M'étais couché très tôt, donc j'ai eu six heures de sommeil tout de même.)

 

Cela me permet, avant de reprendre mes notes pour le cours de 9 h (en visioconférence comme tous les matins depuis septembre, c'est le cours de traductologie d'agrégation interne), de baguenauder sur le Web, et notamment d'être quasiment le premier à regarder la vidéo matinale de François Bon, dans laquelle il est question du visage de la mère de Baudelaire.

Baudelaire est mort à quarante-six ans. Pourquoi donc cette information (ce rappel) me titille-t-elle ? Hein ? On se demande.

(Dolores O'Riordan aussi.)

Dans la vidéo il est aussi question du Havre, ville/signifiant qui est en train de devenir une obsession, après le délire.

 

Hier, j'ai enregistré puis monté la deuxième vidéo de la série Sicklables, autour de mes souvenirs du soir du 13 novembre 2015. Plusieurs témoignages me sont parvenus, sur Facebook et directement sous la vidéo. Peut-être que je pourrais tenter d'évoquer ce que j'ai retenu de ces témoignages, la prochaine fois, sur mon vélo. Si ma mémoire est trouée, je pourrai ajouter des citations précises, en surtitre, lors du montage.

Je ne mettrai plus ces vidéos en incrustation ici ; on peut s'abonner à la chaîne, n'est-ce pas.

 

05:15 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 13 novembre 2020

Possibles imaginables

Heureusement qu'il a fait beau, qu'il aura fait, après la matinée mouquirouse, un grand soleil l'après-midi, car quelle journée de bûcheron, à abattre tout ce boulot, jusqu'à tomber de sommeil à peine le dîner fini, et c'était pareil pour O* (pas pour A*, qui est increvable).

 

Au ping-pong, autour des cinq heures, on a multiplié le total nawak, et les carottes.

 

Après que, de mon côté, j'eus innové en suivant une journée d'études via Google Meet, O*, lui, innovait en suivant son cours de solfège via Skype. Nous aurons bientôt fait le tour de tous les logiciels de visioconférence possibles et imaginables.

 

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jeudi, 12 novembre 2020

Cousinerie, innovation

mercredi, 11 novembre 2020

Une seule fois sur le fleuve

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Une seule fois dans l'année j'ai eu 46 ans, et une seule fois dans ma vie le 11.11 se sera accompagné d'une année semblablement redoublée.

 

Une seule fois dans le titre aujourd'hui je me trompe : le poème de Prévert que je n'ai jamais compris, car je l'ai lu jeune et ne l'ai jamais lu depuis, seulement impressionné qu'on puisse écrire un poème de 20 ou 30 pages, s'intitule Encore une fois sur le fleuve...

Et pas une seule fois aujourd'hui, confinement oblige, nous ne sommes allés voir le fleuve.

Tranquillement, le nautonier attend.

 

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mardi, 10 novembre 2020

*1011*

Mardi dernier, je parlais de nos voisins du 14, si gentils, si discrets, qui nous avaient apporté un énorme sac de pâtes-lettres. Depuis, G* nous a apporté quatorze pots de confiture de mûres (excellente !), et B* nous a apporté une pleine brassée de persil, ce qui a été l'occasion d'essayer la soupe au persil (excellente !).

 

Je suis très abattu, car je l'ai vu partir, lui, ce matin, sur une civière, après près d'une heure d'intervention des services d'urgence. Je n'ai pas osé aller embêter B*, qui est probablement à ses côtés. Je vais encore guetter toute l'après-midi.

 

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lundi, 09 novembre 2020

La Chinafrique, grand sujet balayé sous le tapis...

Il y a quelques mois, j'ai lu The Dragonfly Sea d'Yvonne Adhiambo Owuor car m'intriguait la manière dont y était traitée la question des rapports culturels et économiques entre l'Afrique de l'Est et la Chine.

J'en ai parlé, en mode impro, dans une vidéo enregistrée lors du confinement du printemps.

(Et je rappelle, au cas où, que l'Afrique de l'Est est, plus encore que les littératures anglophones africaines, mon aire de spécialité.)

 

Grand bonheur de pouvoir écouter, vendredi prochain, les intervenant·es d'une journée d'études consacrée à la Chinafrique, dont la brillante Aurélie Journo, qui parlera de.... The Dragonfly Sea !

 

Hasard, une collègue me signale l'article paru hier dans le New York Times au sujet du projet, très avancé déjà, d'autoroute urbaine à Nairobi, projet qui soulève une vague de protestations en raison de ses conséquences environnementales. L'autoroute à péage, construite avec l'aide technique de la Chine, bénéficiera à... un consortium chinois...

 

dimanche, 08 novembre 2020

"80 or 100 feet in length"

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Après la sardine qui bouche le port de Marseille, le serpent de 30 mètres (avec ou sans chapeau sur la tête, allez savoir).

 

(Source : The Lair of the White Worm, Bram Stoker)

 

samedi, 07 novembre 2020

Belle unanimité dissonante

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vendredi, 06 novembre 2020

... la chose envolée

 

Que se passe-t-il dans tous nos essais, dans nos efforts, dans nos élans ? Les crampes d'estomac ou les maux de ventre, des expressions interchangeables, alors qu'en fait non. Des posters, des placards, des placets. Toujours tu pourrais étaler ton lexique.

Et se remettre à écrire des sonnets, non ?

 

jeudi, 05 novembre 2020

:insert candle:

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On patiente comme on peut, dans la tourmente américaine et le confinement ligérien.

Si l'image ne s'affiche pas bien, il faut cliquer dessus : ça aussi, un proctologue pourrait le dicter. Et rien d'évident dans de telles aventures.

 

mercredi, 04 novembre 2020

400/500

El_ARIRXIAIqdA1.pngAlors, je sais, c'est ridicule par rapport aux monarques du Web littéraire Azélie Fayolle ou François Bon, mais je viens d'engranger mon 400e abonnement et ça me fait tout drôle.

Promis, pour les 500 abonné-es, je ferai une vidéo à poil.

 

 

 

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mardi, 03 novembre 2020

Des jeunes, pas des jeûnes

Hier soir, la voisine du 14, avec qui nous n'avions pas discuté depuis le début de l'été, est venue nous apporter un sac de pâtes-lettres qu'elle a gagné lors d'un loto. Je dis bien un sac et non un sachet, car il s'agit d'un sac... de cinq kilos. Elle a dû en prélever 500 ou 700 grammes, mais enfin il y a de quoi renforcer quelques potages.

Nous n'avons pas voulu refuser, car elle m'a dit que ça leur en faisait trop, et le fait est que l'été prochain nous aurons tout englouti, avec les soupes de la saison froide, justement. Elle va nous donner des confitures aussi, car son mari et elle n'y ont pas droit, et personne, de sa fille ou de ses petits-enfants, n'en veut : ça pourrait paraître inquiétant mais je parie qu'elles sont excellentes, en fait.

 

M'étant rappelé que nous n'avions jamais dû échanger nos numéros de téléphone, je lui ai donné nos numéros de portable car elle va prochainement recommencer une série de dialyses, à raison de 3 par semaine. Si jamais il y a un problème avec le taxi médical j'espère qu'elle n'hésitera pas à nous alerter.

 

Notre voisin du 1 de l'impasse, G*, est venu parler du confinement avec nous vendredi dernier, et fera valoir ses droits à la retraite, selon l'expression, en janvier. C*, son épouse, et lui, sont les plus jeunes de nos voisins. J*, qui habite au 4 de l'impasse, vient de vendre sa bicoque... à des jeunes, nous a dit Y* (du 2 de l'impasse). Mais des jeunes, si ça se trouve, n'ont que dix ans de moins que nous... Quand nous sommes arrivés ici, en 2008, nous aussi nous étions des jeunes.

 

05:05 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 02 novembre 2020

Jour des défunts, grisaille

Malgré les inquiétudes de C*, la journée s'est plutôt bien passée.

O* l'a tout de même trouvée éprouvante. Au lycée, l'hommage à Samuel Paty a glissé comme ça, mais par contre la proviseure (qui s'est fait taper sur les doigts par le rectorat) avait maintenu la banalisation des cours de 8 à 10.

Au collège, dans sa classe de troisième, la discussion avec la prof d'histoire d'O* a duré toute l'heure ; ce qui ressort des témoignages que j'ai pu lire sur les réseaux sociaux, c'est à quel point les élèves, dans leur grande majorité, ne savaient pas ce qui s'était passé, ou ne l'avaient compris qu'à moitié, donc pas du tout.

 

Pour ma part, je travaillais à la maison le matin, puis j'ai assuré mes cours en distanciel depuis mon vieux bureau 45 du site Tanneurs (un collègue était déjà installé dans le bureau 38, et, vu la très faible fréquentation des lieux, nous n'allions pas nous gêner). Beaucoup de monde dans le bus et le tram, à l'aller comme au retour : il faut dire que ce confinement n'en est pas un ; de notre famille, seul A* est resté à la maison toute la journée sans mettre le nez dehors, alors qu'en mars-avril, nous restions à la maison. Les établissements d'enseignement restent ouverts, et les cours sont toujours dispensés en présentiel de la maternelle aux classes supérieures des lycées (mais pour combien de temps ?), sans compter le nombre important, à ce que j'ai pu voir rue du Commerce, de boutiques qui sont ouvertes sans qu'on puisse y entrer (le fameux click and collect)...

Le site Tanneurs était lugubre, dans l'obscurité et la grisaille. À moitié dépeuplée (mais à moitié seulement), la ville était lugubre.

 

otele.JPGAu retour, immense joie de trouver dans ma boîte à lettres le livre d'Olivette Otele, African Europeans. An Untold History.

Commencé à le lire, et d'ores et déjà, outre ce que j'apprends et ne savais pas (ou mal), ce qui est passionnant est de voir comment l'expression qui donne son titre au livre est réversible : le cas des mamelouks, par exemple, démontre à l'envi combien l'Afrique s'est européïsée longtemps avant les conquêtes, et combien même les concepts géographiques d'Europe et d'Afrique sont des fabrications.

Plusieurs des citations mises en exergue en tête du livre, dès avant le titre, font valoir combien ce livre est exceptionnel, ground-breaking, et on sent, dès les premières pages, l'introduction et le chapitre 1 en l'espèce, que ce ne sont pas de simples blurbs de complaisance.

Un essai qui promet d'être excitant.

 

dimanche, 01 novembre 2020

*0111*

Aujourd'hui, j'aurais dû me remettre au projet Scarlatti.

Et puis j'ai glandouillé, pris le temps de ne rien faire, et de lire aussi tout de même : fini Les deux mariages de Lenka d'Isabelle Flaten et commencé Bitter fruit d'Achmat Dangor.

 

Bah, c'est Toussaint, plus tristounet que jamais... Et ce ne sont pas les deux épisodes de la deuxième saison de Westworld, matés dans l'après-midi, qui m'ont rendu la journée moins glauque.

 

19:41 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 31 octobre 2020

Inter Pares, suite

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Je vais essayer d'enregistrer aujourd'hui le vingtième épisode d'INTER PARES, série commencée le premier du mois. Un rythme soutenu de publication permet, outre de faire diminuer la pile des livres "en instance", de ne pas laisser s'installer des semaines et des semaines de jachère, comme pour le Projet Pinget ou le Projet Scarlatti, dont je ne sais quand je remettrai en branle leur mécanisme rouillé.

En un mois, j'ai "gagné" quelque 30 abonné-es, et ce serait bien qu'avant la fin novembre je dépasse les 400...

Même si, sur YouTube comme sur tout réseau social, à peine 10% des abonné-es vient voir ce que vous faites vraiment, cette masse critique permet quand même de structurer un polylogue...

 

vendredi, 30 octobre 2020

Immortels à l'encan

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Petit fait amusant, au milieu de la déferlante des mauvaises nouvelles et des raisons de désespérer : le site officiel de l'Académie française propose un certain nombre de vidéos.

 

 

Si on clique sur le lien "Vidéo" en face du titre (Récpetion etc.), on aboutit à un lien Viméo inactif.

 

Quel dommage, franchement, de ne pouvoir écouter les fadaises et les inepties de ces croulant-es (soyons inclusif).

 

jeudi, 29 octobre 2020

Nice, encore

Aujourd'hui encore, et de nouveau, un assassinat, au couteau, et dans une basilique.

 

Le sacristain et les deux dames égorgées, dont l'une a été recueillie, avant de rendre son dernier souffle, dans un bar-tabac tenu par un musulman, m'ont fait penser, je ne sais pourquoi, à ma grand-tante Thérèse, morte il y a 27 ans maintenant, qui était devenue aveugle suite à un accident stupide, vers ses 40 ans.

Ma grand-tante paternelle était très pieuse, une fervente catholique, ainsi qu'une dame d'une grande douceur, d'une humanité totale.

 

Si je pense à elle, c'est sans doute parce que les femmes et l'homme qui ont péri aujourd'hui ne sont pas seulement l'image des persécutions qui visent les croyant-es du monde entier, mais l'image de l'humanité même, que le fanatisme voudrait annihiler.

 

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lundi, 26 octobre 2020

Par bribes

Depuis déjà plusieurs mois je n'arrive à écrire que par bribes, ce qui est un peu mon défaut, plus généralement. Hier, avec le passage à l'heure d'hiver, et le retour en Touraine avec la pluie et la grisaille, l'après-midi n'a pas duré ; on s'est cru très vite au crépuscule, et puis c'était la nuit. Tout ce que je lance s'interrompt ou se délite.

Il y a tant de livres dont je sens, dont je sais que je n'aurai pas le temps de les lire, de m'y intéresser. Renoncer aux réseaux sociaux ou au vlog serait un leurre : ce sont ces échanges, si réduits soient-ils, qui me font lire un certain nombre de textes fondamentaux.

 

Hier, j'ai achevé la lecture de The Deep de Rivers Solomon, que je devais/voulais lire depuis deux mois ; pas encore acheté la traduction française, aux éditions Aux Forges de Vulcain. J'ai commencé l'Histoire de la femme cannibale de Maryse Condé, alors que je vais rendre à la B.U., sans l'avoir lu, Ségou. Vu que ma mère m'a offert Bitter Fruit d'Achmat Dangor pour mon anniversaire après m'avoir entendu dire, ici, que je n'avais pas eu le temps de le lire, il faut que je pense à dire, dans la prochaine, que je vais rendre une centaine de lingots d'or sans en avoir profité.

 

Pour mon anniversaire, j'ai aussi eu le dictionnaire gascon-français de l'abbé Vincent Foix, qui est une de mes obsessions lointaines, au point d'être devenu un sujet de moquerie de la part de mes fils (surtout O*). Ce livre est vraiment une mine. J'en reparlerai sans doute, et il se pourrait même que je lui consacre une ou plusieurs vidéos.

 

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dimanche, 25 octobre 2020

*2510*

Changement d'heure, retour à Tours sous des trombes (entre Barbezieux et Sainte-Maure), dépaquetage, visionnage des deux premiers épisodes de West World (offert par mes parents à A* pour ses 19 ans).

 

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samedi, 24 octobre 2020

Pas un paillasson

Il semble que le message ne soit pas encore clair, mais je supprime tout commentaire qui est publié sous un pseudonyme et avec une adresse mail fantaisiste / inexistante.

Ce blog n'est pas un paillasson pour que les trolls y essuient leurs godasses.

 

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vendredi, 23 octobre 2020

Souvenirs d'en France

Ce soir, chez mes parents, nous avons regardé un très étrange film de Téchiné, Souvenirs d'en France. Il date de 1975 mais vient d'être remasterisé : apparemment, les copies d'origine étaient très abîmées.

Téchiné.JPGTrès étrange, car l'intrigue et le déroulement quasiment linéaire en feraient un film d'ambiance, voire un film historique sur les années 1930 à 1960 en France (du Front Populaire à la crise industrielle et culturelle, mettons), si ce n'était le découpage, la mise en scène et surtout le jeu, délibérément artificiel et théâtralisé, comme si rappeler à chaque instant aux spectateurices que c'est du cinéma, justement, était primordial. Chaque plan est calculé savamment, et le son (peut-être retravaillé lors de la réédition) aussi. Comme pour certains films de la Nouvelle Vague (et je pense beaucoup plus à Rozier qu'à Chabrol), tout est fait pour qu'aucune identification ne soit possible, pour que chaque événement, chaque incident soit maintenu à distance.

Comme ça n'a pas très bien vieilli, c'est plutôt pesant à regarder, par conséquent. Je me demande si Le Bal d'Ettore Scola, que j'avais beaucoup aimé les deux fois où je l'ai vu, me paraîtrait aussi vieillot, aussi lourd.

 

jeudi, 22 octobre 2020

Islamogauchisme

Depuis quelques jours les profs étaient les piliers de la République, des héros ordinaires etc. Et puis la cérémonie ridicule d'hier a sonné la fin de la récréation : nous revoici des feignasses irresponsables "complices de l'islamogauchisme".

 

Blague (pas du tout drôle à part), j'aimerais rappeler à Blanquer, qui n'est pas ministre de l'Enseignement supérieur, que son administration a visiblement merdé dans l'affaire Samuel Paty, et que cela n'est ni la faute de l'UNEF ni de La France Insoumise (parti gravement compromis, de fait, mais autant dans la xénophobie anti-réfugiés qu'avec le prétendu "communautarisme"). Je veux lui rappeler que les universités crèvent des suppressions de postes depuis 10 ans, des amphis bondés, de la paperasse, du manque de moyens, et que rien de tout cela n'est imputable, de près ni de loin, aux musulmans ou à leurs "soutiens".

 

J'aimerais lui rappeler aussi qu'à l'Université on apprend à réfléchir aux concepts, et qu'en l'espèce islamogauchisme est un concept aberrant, sans fondement, sans autre signification que de dire à l'électorat d'extrême-droite "nous sommes aussi poujadistes et fascistes que le RN, votez pour nous". En soi, l'"islamogauchisme" ne désigne rien et n'existe pas.

 

Quand Fourest, qui a elle-même viré de bord pour rejoindre l'extrême-droite, parle d'islamofascisme pour parler des imams radicaux, ça n'a pas grand sens, mais on peut y retrouver du sens. L'islamogauchisme, ça n'a aucun sens, sauf à vouloir dénoncer les imams de gauche, qui se trouvent être ceux qui défendent mieux les valeurs de démocratie et de laïcité de notre pays que le gouvernement lui-même.

 

Saluons donc Tareq Oubrou, et conspuons Blanquer, qui n'a d'autre objectif, ces temps-ci, que de faire oublier sa politique inhumaine en rejetant la responsabilité sur les universitaires eux-mêmes, ou sur les musulmans.

 

mercredi, 21 octobre 2020

#EndSARS

Ce qui se passe au Nigéria est loin d'être simple.

 

Surtout, la presse française en parle peu, voire pas. Est-ce parce qu'il n'y a pas moyen de mettre quoi que ce soit sur le dos des "islamistes", unique obsession et seul fantasme du gouvernement et de bien des médias ? Est-ce parce que la seule analogie avec la situation française serait celle des violences policières dénoncées notamment dans le tout récent film de David Dufresne ?

 

 

Foin d'analogies vaseuses. Je vous recommande de lire trois articles :

 

  • une tribune de Chibundu Onuzo qui explique le contexte et les manifestations contre le SARS, cette police corrompue et criminelle qui sévit depuis trop longtemps

 

 

 

Ce que je peux lire dans la presse me rappelle, hélas, bien des pages de Ben Okri, de Ngugi wa Thiong'o, ou, plus récemment Kintu de Jennifer Nansubuga Makumbi.

 

mardi, 20 octobre 2020

Un échantillon du jeu des trajets

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lundi, 19 octobre 2020

Le retour de Mammouth

122164059_10219942651850543_1711267130452275329_o.jpgPour la partie de belote de ce soir, nous avons ouvert un jeu de cartes qui était encore sous son blister.

Oui, nous sommes en octobre 2020.

 

dimanche, 18 octobre 2020

Rassemblement pour Samuel Paty

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Au rassemblement place Jean-Jaurès pour saluer la mémoire de Samuel Paty, il y avait les 4 ou 5 fafs de Vigie Républicaine 37 (dont 3 quinquas blondes sosies d'Isabelle Balkany), mais sinon, aucune pancarte syndicale ou politique, aucune récupération.

 

La récupération, on le sait, est dans les discours. La récupération est dans les mensonges du Ministère qui veut faire accroire que Samuel Paty n'était pas en train d'être lâché par l'institution. Elle est dans la différence de traitement entre cette affaire et les suicides d'enseignants liés à l'impossibilité d'assurer convenablement les missions de plus en plus lourdes qui nous sont confiées (pensons à Christine Renon aussi en ce jour).

 

La colère, de mon côté, est dans la façon dont les responsables politiques attisent la haine et ghettoïsent les prétendues "communautés", au lieu de chercher à régler véritablement les problèmes.

 

samedi, 17 octobre 2020

Amalgames, le retour

Une personne que je suis sur Twitter a écrit hier soir qu'elle était autant hérissée par les personnes qui profitent des crimes terroristes comme celui de Conflans que par celles qui "dégainent "pas d'amalgame" à chaque attentat".

 

Voici ma réponse :

 

1. Dire qu'il ne faut pas dire "pas d'amalgame", ça signifie donc qu'on peut (voire qu'il est souhaitable de) faire un amalgame. Un amalgame, ça consiste à associer, à la responsabilité d'un crime, une quantité de personnes qui en sont innocentes. Et vous trouvez ça bien ?

 

2. Personnellement, j'en veux énormément aux islamistes, le plus terrible étant qu'on sait qu'on ne les fera pas changer d'avis. Et aussi aux fascistes du RN et des autres partis qui passent leur temps à parler du "séparatisme musulman". Juste pour faire des voix. En mentant au peuple.

 

3. Et pourquoi en ai-je après ces tribuns du "séparatisme" ? Parce que par leur faute des centaines de milliers de musulman·es convaincu·es de leur identité française et des "valeurs de la République" finissent par se dire qu'en effet leur religion fait d'eux des parias.

 

4. Parce que ces centaines de milliers de musulman·es convaincu·es de leur identité française et des "valeurs de la République" voient bien que, même s'ils/elles sont des citoyen·nes irréprochables, en fait on les rejettera pour leurs croyances.

 

5. Et cela, c'est une entrave énorme et scandaleuse au principe de "laïcité", autant que des parents d'élèves qui refusent que l'on enseigne certaines choses au nom de leur religion.

 

6. Il faut lutter vraiment contre la poignée néfaste et criminelle d'islamistes et arrêter de cracher sur la majorité de musulman·es convaincu·es de leur identité française et qui partagent les "valeurs de la République". Notamment en arrêtant de pipeauter sur le "séparatisme".

 

7. Il faut lutter vraiment contre la poignée néfaste et criminelle d'islamistes et arrêter de cracher sur la majorité de musulman·es qui partagent les "valeurs de la République". Et cela, comment cela s'appelle-t-il ? ne pas faire d'amalgame.

 

8. Et quand je dis "il faut lutter vraiment", ça signifie AUSSI qu'on ne doit pas laisser sans aide policière et judiciaire un établissement qui demande de l'aide depuis une semaine suite à des menaces contre un enseignant.

 

9. Faire des grands moulinets avec les bras, les yeux embués, en lançant de grands mots, ça n'a a aucun sens quand on est l'instigateur d'une politique de destruction de l'enseignement public, de précarisation des profs et d'abandon des ZEP.

 

10. Donc je suis Charlie, je suis Samuel, mais je ne suis pas Emmanuel ni Jean-Michel ; je ne suis pas Gérald ni Marion.

 

vendredi, 16 octobre 2020

Mon trajet pour aller au travail (#infraPerec 38)

infra-Perec

 

Le plus souvent je m’y rendais en voiture, tant que les enfants étaient très jeunes et qu’il fallait les emmener dans des lieux différents (nounou et école puis école et collège) et aussi avant que les transports en commun ne s’améliorent, en 2013, avec la mise en service d’une ligne de tramway et d’une ligne de bus rapide. Dorénavant, il m’arrive encore de m’y rendre en voiture – et de me garer dans le lugubre second sous-sol du site Tanneurs – mais c’est souvent aussi en tram (alors, je rêvasse, je pianote sur mon smartphone ou j’écris des textes à contraintes, comme jadis les Quatramways) et désormais, depuis juin, à vélo, avec le VTT que nous avons acheté pour mon fils aîné mais que je peux utiliser quand il est à Rennes. Comme je mets en général un peu moins de vingt minutes, c’est le vélo qui est le plus rapide (contre 25 à 30 minutes de porte à porte avec bus 2 et tram A), mais faut-il décompter le temps passé à se désaper tous volets fermés dans mon bureau, à sécher ma sueur à la serviette et à remettre du déodorant ?

Au retour, je ne parviens pas toujours – ni souvent – à gravir la Tranchée sans mettre pied à terre. Avant-hier j’ai enfin tenté de passer le premier plateau et je crois qu’à l’avenir je parviendrai en haut de cette côte pentue de 750 mètres sans mettre pied à terre.

Quand je me rends au travail en voiture, c’est l’occasion de rapporter les livres empruntés à la B.U., d’en rapporter plus facilement et sans me déboiter l’épaule, d’écouter des disques ou de me brancher sur France info, ce qui a, en général, l’inconvénient de me déprimer ou de me stresser. Dans le tram, à l’occasion, les réseaux sociaux consultés via smartphone ont le même effet.

À pied, entre l’arrêt du tram et la maison, souvent je chantonne à tue-tête (et je sais que cette formule est contradictoire).

 

mercredi, 14 octobre 2020

magdaléniennement (de Fourcade à Heaney)

 

Continuer de lire des textes à la fois beaux (par éclats) et ardus, c'est ma seule technique pour ne pas sombrer dans la sénilité.

Mais cela n'est-il pas un leurre ?

 

mardi, 13 octobre 2020

Des mails...

En fait, je suis levé depuis une heure, et, outre le début d'une préparation de cours, j'ai passé 40 minutes à répondre à un étudiant qui m'avait demandé des conseils bibliographiques jeudi dernier et dont j'avais zappé le mail, alors que je m'étais promis d'y répondre ce week-end.

C'est un étudiant qui s'intéresse aux traductions de Poe par Mallarmé, et qui m'envoie aussi une traduction, pas mauvaise du tout, qu'il a faite d'un poème de Pierre Unik.

La honte absolue de ne pas lui avoir répondu plus tôt.

 

C'est toujours comme ça avec les requêtes complexes : il faudrait écrire immédiatement pour dire que c'est super, qu'on prépare une réponse, en disant surtout à l'étudiant-e de vous relancer au bout de 48 heures sans réponse...

 

04:46 Publié dans *2020*, WAW | Lien permanent | Commentaires (4)

lundi, 12 octobre 2020

Avec un monstre lu

Ce matin, c'était un peu la vidéo à handicaps, et je ne parle pas du masque. Contrairement à ce que je dis au début, j'ai d'ailleurs pu la mettre en ligne avant mon premier cours, mais grâce à l'utilisation de WeTransfer et à une petite promenade permettant de trouver davantage de réseau que dans mon bureau (1 gigaoctet, ça bloquait).

Au demeurant, j'avais mal commencé la journée, et je n'ai cessé de me sentir mieux au fur et à mesure qu'elle passait.

 

dimanche, 11 octobre 2020

Anormal

Les lunettes pour lire sur écran que l'ophtalmologue m'a conseillé d'acheter lors du rendez-vous quinquennal (avant-hier) ne semblent pas faire de différence, sauf au moment de les enlever, et où l'écran de l'ordinateur, soudainement, paraît teinté de bleu et nimbé d'une sorte de blancheur un peu jaunâtre. Au demeurant, elle (l'ophtalmo) m'a dit que j'étais un cas anormal, car, ma vue s'étant améliorée au point d'atteindre 10 aux deux yeux, je suis une des très rares personnes qui, approchant de la cinquantaine, n'a vu se détériorer ni sa vue de loin ni sa vue de près. Comme le reste se déglingue un peu plus normalement, je vais prendre cette anormalité-là.

 

11:15 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (1)

samedi, 10 octobre 2020

10/10/20

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vendredi, 09 octobre 2020

101020, concours de poèmes

Demain, ce sera le 10 octobre 2020.

Autrement écrit, le 10/10/20.

Et même, le 10/10/2020.

 

Pour commémorer ce jour, qui tombe un samedi, j'ai décidé de lancer un grand concours de poèmes brefs, en français ou en toute autre langue, avec pour seule contrainte de s'inspirer, dans la structure métrique ou syllabique du poème, de l'une de ces deux séries de nombres : 10-10-20 ou 10-10-20-20.

On peut donc écrire des tercets formés de deux décasyllabes et d'un long vers de 20 syllabes, ou des poèmes plus longs constitués de deux dizains et d'une strophe de 20 vers, ou un poème formé de 8 ou de 12 pentasyllabes (5-5/5-5/5-5-5-5 pour le poème de 8 pentasyllabes = 10/10/20), ou... soyez inventifves !

Afin de montrer que cette contrainte n'a rien de réducteur ou de dogmatique, pour la poésie de langue anglaise, généralement non syllabique, on peut composer un huitain de pentamètres iambiques selon le même modèle, par exemple. Ou même, pourquoi pas, partir des mots ten et twenty pour composer un poème entièrement constitué de rimes en -en et en -enty...

 

Les poèmes seront publiés, sur Twitter, Facebook ou en tout autre lieu, sur un réverbère dans la rue ou sur une boîte à lettres, en vidéo etc., toute la journée du 10 octobre 2020.

 

jeudi, 08 octobre 2020

Retour au Nobel

Chaque année, ou presque, la proclamation du Prix Nobel de Littérature est l'occasion de quelques réflexions sociologiques sur l'état de la littérature, ou de sa réception, ou des malentendus à son sujet.

 

Il y a six ans, atterré par le choix de Modiano, j'avais pondu une petite liste rebrousse-poil, dans laquelle j'avais fait exprès de mettre le nom de Renaud Camus, mais dans laquelle j'avais surtout inclus très peu de noms d'écrivaines : je ne triche pas, je laisse la liste telle quelle. Avoir oublié Annie Ernaux, notamment, n'était pas très malin. Il est vrai, toutefois, que je lis beaucoup plus d'autrices étrangères que de langue française. Depuis, trois ou quatre noms s'ajouteraient, mais pas forcément davantage.

Il y a quatre ans, les délires les plus ineptes autour de l'attribution du Prix à Bob Dylan m'avaient conduit à une mise au point.

 

Cette année, on peut le regretter, c'est encore une autrice anglophone qui est récompensée... mais au moins, c'est une autrice. Et même une poète. Louise Glück, donc. Que je connais très mal, et dont j'ai improvisé une traduction tout à l'heure juste après l'annonce (cf infra). Il semble que l'académie Nobel, en continuant de ponctuer ses justifications de l'adjectif universel ou du substantif universalité, qui sonnent de plus en plus creux, essaie de rétablir un peu le déséquilibre en décernant le Prix à des écrivaines.

Oui, mais, quelles écrivaines ? à brûle-pourpoint, on ne peut guère parler d'écrivaines radicales. J'ai lu depuis octobre dernier Tokarczuk, dont j'ai beaucoup aimé Les Pérégrins. Mais politiquement elle ne pose pas d'embûches. Pour le dire en termes féministes un peu caricaturaux, ni elle ni Glück ne se trouvent à enrayer les mécanismes du patriarcat.

Autre élément, aucun livre d'elle n'est disponible en français ; seulement quelques fragments traduits dans des revues ou dans des blogs. Il paraît qu'un universitaire qui tente de placer une traduction depuis quelques mois entend soudain vibrer son téléphone... toutefois, les autres poètes inconnu-es, les Africain-es absolument indispensables dont aucun éditeur français ne veut (au point que j'ai renoncé), resteront dans les limbes.

 

 

mercredi, 07 octobre 2020

Réchauffé

C'est ce que je pensais : le thé vert réchauffé n'a pas le même pouvoir stimulant, pour le lève-tôt, que le café colombien à l'italienne.

 

mardi, 06 octobre 2020

Artaud Kierkegaard

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"Chercher une rue Kierkegaard au Danemark, c'est un peu comme si vous cherchiez une rue Antonin Artaud dans les 35000 communes françaises, mettons." (L.M., ami FB)

 

 

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lundi, 05 octobre 2020

Le monde à écumer (l'arrachée belle)

 

Après ma lecture du premier livre de Lou Darsan, je me suis retrouvé avec une occasion en or de dire deux mots de Wittgenstein's Mistress, un livre-phare pour moi.

Mais je m'avise avoir dit n'importe quoi : Wittgenstein's Mistress, je l'ai lu sur exemplaire emprunté en B.U., puis réemprunté. Je ne l'ai donc jamais eu en anglais.

 

dimanche, 04 octobre 2020

*0410*

L'eau froide sur le visage réveille vraiment, et même, mieux que réveiller, elle soulage, apaise, remet les idées en place, l'eau froide sur le visage, avec les mains, plusieurs fois de suite, laisser couler un peu, pas trop pour ne pas gaspiller, et qu'elle soit très fraîche, à la quatrième ou cinquième aspersion laisser le visage trempé, laisse-le sécher seul, le temps de faire le café, il a fallu d'abord nettoyer à la va-vite la cafetière italienne, mais au moins le visage frais, les idées plus nettes.

 

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samedi, 03 octobre 2020

Söl

Aujourd'hui, entre autres, nous avons écouté, O* et moi, trois ou quatre fois je crois, le très bref album de Dick Annegarn, SÖL. Plusieurs chansons vont rester avec moi, comme des précédents. Ma préférée, pour le moment, est Hymne à l'Himalaya. O* préfère Modigliani, je crois, dont on avait pu voir le clip en avant-première.

Annegarn est söl, c'est-à-dire seul en guitare-voix ou piano-voix, avec aussi du tambour sur le blues primal qui ouvre l'album, mais aussi solaire... et on sait que le soleil n'est pas toujours radieux, qu'il peut être voilé, crépusculaire, naissant, timide.

Je me rappelle avec une grande netteté l'époque où j'ai créé et commencé de tenir frénétiquement ces carnets ; c'était pile lors de la sortie de Plouc, un album essentiel pour moi, très lumineux.

 

vendredi, 02 octobre 2020

Luzillé, sans Luzillé

Hier, je m'étais réveillé à 7 h, presque frustré d'avoir perdu les 2 premières heures de la journée, en général si dynamiques.

Rien de tel aujourd'hui ; j'ai pu avancer dans le texte que j'essaie d'écrire et dont le titre provisoire est Luzillé dans l'œuf. Mais ce titre est mauvais, je n'arrive à rien faire avec "Luzillé" ; il va falloir virer "Luzillé" du titre. Ce qui est dommage : je voulais "faire" régionaliste.

Espérons que je m'accroche.

En avril, j'ai abandonné d'un coup le long projet lactations : déSastres dont j'avais pourtant écrit la moitié en trois mois. Si je m'y remettais d'arrache-pied maintenant, j'aurais le temps de le finir pour le 31 décembre (c'était l'idée de départ).

L'an dernier, j'ai laissé en plan Les valeurs de l'ovalie, dont l'écriture m'avait beaucoup amusé pendant un mois.

Heureusement que je ne suis pas velléitaire et saute-ruisseau pour tout comme pour l'écriture.

 

Ce soir, Hugo Gaston, jeune tennisman français, a vaincu en cinq sets Stanislas Wavrinka, très largement favori. C'est étrange de regarder un set par-ci par là de Roland-Garros, par les journées froides, grises et pluvieuses de ce début octobre.

 

Après un passage par la FNAC et la rue Nationale (peu fréquentée, et où d'ailleurs moins d'une personne sur deux portait le masque), j'ai pu enfin aller saluer Chloé, mon ancienne étudiante, qui tient désormais la librairie Les Saisons, rue Lavoisier. Je ne l'avais pas revue depuis deux ans et quelque, et comme j'étais pressé par le temps, il faudra que je revienne bientôt continuer notre petite conversation.

La librairie est vraiment très jolie, bien tenue, avec de vraies tables et un vrai fonds. Comme il s'agit d'une librairie-cave, j'avais craint que ce soit surtout une cave. Eh bien, pas du tout. Je suis d'ailleurs reparti avec une bouteille de Baudry Vieilles Vignes 2018... et quatre livres, dont L'eau mate de Bernard Manciet.

 

(EDIT du 4 octobre : la bouteille était bonne ; je repasserai en prendre une caisse.)

 

jeudi, 01 octobre 2020

... parler javanais rien n'y...

 

 

Ce matin, j'ai enregistré et monté la deux-cent onzième vidéo du projet des Traductions Sans Filet, laissé à l'abandon depuis un an et demi. Allons, il y a peut-être de l'espoir pour que renaisse le Projet Pinget...

Un nouveau mois commence...

 

mercredi, 30 septembre 2020

Un pochoir rose en guise d'humanité

Ce matin à sept heures moins le quart, allant prendre le tramway, je longeais l'alignement triste de ces magasins — ou plutôt hangars commerciaux — qui entourent mon quartier. Devant le Saint-Maclou, je m'avise que le parking est couvert de grands plots blancs en béton, griffés de rose (c'est la marque en rose avec l'inscription LOUEZ-MOI qui a attiré mon attention). Je scrute ; le parking est entièrement couvert de ces parpaings, dont j'ignore le nom. J'aurais dû prendre une photo ; pas le temps, le tramway, je l'aurais manqué.

Des plots sur toute la superficie du parking, 20 ou 25 emplacements. Le magasin est donc fermé, je ne l'avais pas compris.

 

Ainsi,  une boutique qui met la clé sous le paillasson a encore les moyens de payer des sommes que je devine assez rondelettes, juste pour... pour quoi, au fait ? Pour empêcher les “gens du voyage” de s'y installer, je gage, comme il y a quelques années sur le parking du Tati abandonné. Pendant plusieurs mois, quatre ou cinq caravanes s'étaient installées là, au carrefour, sous les lampadaires. Et ne dérangeaient personne.

 

Alors, oui, généralement, sur ces aires non prévues, les “gens du voyage” se branchent sur l'électricité publique... ou sur celle du magasin ? Je ne crois pas. Tout de même, ça, empêcher les caravanes, sur un parking à l'abandon, avec cette masse polluante construite depuis moins de quinze ans et déjà passée... si les nomades dépensent un peu d'électricité en branchant leur lave-linge, ce sera toujours beaucoup moins cher que ces milliers de réverbères éclairés toute la nuit, partout, qui ne servent à rien, et dont le quart suffirait à ce que les rares noctambules du coin se sentent en sécurité...

 

En guise d'humanité, des plots blancs avec "Louez-moi" écrit en rose.

 

mardi, 29 septembre 2020

Cours n° 3 (vidéo de substitution)

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Caché, pour tout un chacun hors soi

Cela fait plus d'un an qu'un ami vidéaste et écrivain qui s'est fâché avec moi (et qui n'a pas compris qu'il avait été violent et qu'il avait totalement refusé d'écouter ce que j'avais à lui dire) a paramétré son compte YouTube de façon à ce que mes commentaires sur (sous ?) ses vidéos n'apparaissent que pour moi.

 

Je ne sais même pas comment il l'a fait, et comme je le lui ai écrit il y a quelques jours quand il a enfin essayé de prendre la main que je lui tendais, je ne veux pas le savoir : un truc aussi hypocrite, aussi opaque, ne m'intéresse pas. Sur les réseaux sociaux, je coupe carrément, et toujours en expliquant pourquoi. Là, donc, non : des dizaines de commentaires constructifs, des questions ou des prolongements, toujours prudents et bienveillants, sont, depuis un an, visibles pour moi seul.

 

Comment l'ai-je su ? eh bien, j'ai deux comptes YouTube, un que j'utilise peu, à mon nom, et l'autre où se trouve l'essentiel de mon vlog. C'est cela qui m'a permis, il y a déjà bien longtemps, de m'apercevoir de la manœuvre. L'ami en question m'ayant expliqué il y a deux jours qu'il avait fait cela pour se protéger (?), m'a aussi dit qu'il n'avait jamais cessé de suivre mon travail (ce dont je doute car j'ai lancé quelques bouteilles à la mer déjà) et qu'il allait réintégrer mes commentaires. Guess what ? mes commentaires de ces dernières semaines, et notamment celui de dimanche, sont encore invisibles. J'ai écrit sous l'identité Guillaume Cingal : sous cette identité, je vois mon commentaire, et la question posée ; je vois aussi que l'ami a répondu à un autre commentaire, ultérieur :  "suis pas sûr, débat lancé". Bien sûr, si je bascule sur mon autre compte, je ne vois plus le commentaire écrit par Guillaume Cingal.

 

C'est étrange, cette histoire d'écrire des choses dont on pense qu'elles sont publiées, publiques, et qu'on est seul à voir, ce monologue inconscient, ça me trotte dans la tête et je me dis qu'il y a un texte fantastique, ou un film, qui évoque quelque chose de similaire, et pas moyen de retrouver quoi. The Truman Show ? non, c'est le contraire, en fait. Soit je ne retrouve pas, soit ce texte reste à écrire...

 

04:25 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 28 septembre 2020

All Cops Are...

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Si le gogue où j'ai mes us n'avait pas été en panne, non de papier mais de jus (électrique), je n'eusse point vu cette merveille, car c'est bien là que se niche le vrai slogan contre-pouvoir, dans l'opposition autant à la façon dont des fils à papa huppés se font des frissons en graffitant d'ineptes ACAB qu'à l'autoritarisme barbouze de la macronerie triomphante.

 

(Au demeurant, étrange journée, site déserté mais à moitié seulement, pause déjeuner coupée par un exercice d'alarme à incendie qui en fait n'était pas un exercice, etc.)

 

dimanche, 27 septembre 2020

Studium & punctum

rugby.jpg13 avril 1914, à Colombes.

France-Angleterre, 13-39.

 

Photo non créditée (cliquer pour agrandir).

 

      Ce qu'on voit sur cette photo : le joueur anglais qui s'apprête à marquer va peut-être se faire bousculer par un chien désireux de jouer à la baballe.

 

Ce qu'on ne voit pas : des 30 joueurs alignés ce jour-là, onze seront tués à la guerre.

 

samedi, 26 septembre 2020

*2609*

Cela fait trois jours que je me lève autour de 3 h 30 ou de 4 h ; c'est pénible, oui, on peut le dire. La semaine aura été intense, lourde même, et ces carnets prennent un retard considérable.

Depuis hier, il fait froid, un froid de canard. Hier soir, en récupérant O* au conservatoire, surpris de voir que le thermomètre de la voiture indiquait 15° : avec la pluie dans l'air et les rafales de vent, la température ressentie devait être plus proche de 10°.

Ce matin, je vais enfin commencer mon cours d'agrégation interne, en visioconférence.

 

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vendredi, 25 septembre 2020

120 SECONDES DE LECTURE, 1

 

Aujourd'hui, j'ai reçu, à titre gracieux (merci aux éditions du Réalgar et à Daniel Damart en particulier), le roman collaboratif Moi je suis le cadavre, hors commerce, et le dernier-né de la collection de textes brefs en format de poche, Clandestine de Hervé Bougel. J'ai enregistré, dans le froid glacial de ce début d'automne, dans la bagnole puisque la salle d'attente du Conservatoire est désormais fermée, Covid19 oblige, ma lecture d'une page et demie de ce petit récit émouvant, tiraillé entre Grenoble et Anjou, entre mémoire et fantasme, entre l'impossible et les virtualités.

 

Les livres s'entassent, sans que j'aie le temps de les chroniquer.

Pas simple.

 

jeudi, 24 septembre 2020

Kafkaïennement

On sait depuis juin qu'on ne pourra pas faire un semestre normal de septembre-décembre 2020.

Nous enseignant-es avons demandé à pouvoir mettre en place des solutions pédagogiques permettant l'allègement des classes. Cela nous a été refusé. Jusqu'à la mi-septembre, et donc après le début des cours, la Présidence de l'Université de Tours nous disait : 100% présentiel, et gare à qui désobéirait.

Irresponsabilité et infantilisation.

 

Il y a 5 jours, la préfecture bascule le département en zone rouge et demande à la Présidence de l'Université de limiter les flux de personnes. Hier, mail absurde du Président informant d'un décret rendant obligatoire la distanciation d'au moins 1 mètre entre toutes les personnes en toutes circonstances. Cela n'est évidemment possible dans aucun cours, et ce même en faisant un roulement par demi-groupes. Le Président d'ajouter donc : "J’ai bien conscience de la complexité de mettre en œuvre cet arrêté. Néanmoins, il nous appartient de faire preuve de civisme et de contribuer collectivement et individuellement à la sécurité sanitaire de notre communauté universitaire."

Traduction : faites n'importe quoi, je ferai semblant de ne pas le savoir.

 

Et là ce matin à 10 h 56, le directeur de la Faculté Lettres et Langues convoque un conseil extraordinaire pour AUJOURD'HUI à 14 HEURES !!! Pour traiter en extrême urgence de choses que l'on sait depuis juin. Franchement, l'Université mérite de crever. Un pareil ramassis de tocards, ça n'a pas de sens.

 

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mercredi, 23 septembre 2020

Unissons

Aujourd'hui, dans deux livres que je lis simultanément, il était question de l'insurrection de Mohand Mokrani dans les années 1870, en Kabylie.

 

Ces deux livres, ce sont ALGER, RUE DES BANANIERS de Béatrice Commengé, et le dernier chapitre de LA FOSSE COMMUNE de Pierre Vinclair.

 

mardi, 22 septembre 2020

Chiméries

Passé la journée en visioconférence Zoom autour du projet de publication des œuvres complètes de René Maran, sous l'égide de l'ITEM. Passé la journée en total syndrome de l'imposteur, car, comme j'avais manifesté mon intérêt dès les premiers balbutiements du projet, m'y voilà embringué, faute de combattants en nombre suffisant, je le crains. Or, je n'ai aucune compétence éditoriale en critique génétique, et je ne suis bien sûr pas du tout spécialiste de l'auteur. Il me semblait simplement primordial de faire réémerger ce texte biscornu et bizarroïde publié en 1924, Le petit roi de Chimérie.

 

Maran n'était pas africain, mais, en sa qualité d'administrateur colonial originaire de la Martinique, il a consacré une bonne partie de son œuvre à l'Afrique subsaharienne, en ne critiquant guère le modèle colonial, et en restant, tout au long de sa carrière, un bon représentant de la schizophrénie aliénante analysée plus tard par Fanon. Republier, en les rééditant et en les accompagnant d'un appareil critique, ses livres relève donc, dans le contexte intellectuel de la France des années 2020, d'une triple gageure : littéraire, éditoriale, idéologique.

 

Nous verrons...

 

lundi, 21 septembre 2020

Bredi-breda

bredi.JPG"D’un bout à l’autre des ruelles, bruyaient la bourrée des sabots battant le pavé, le flic flac des vieilles semelles glissant sur les dalles, un piétinement qui dégringolait les escaliers, bredi-breda par les chambres, emplissait les petites maisons de la cave au grenier." (Camille Lemonnier. L'Hystérique, 1885)

 

"Bredi-breda, il lui expliqua sa déconvenue, lui décrivit par le menu tout ce qu'il avait tenté afin d'aider ses clients à satisfaire leur auguste désir." (René Maran. Le Petit Roi de Chimérie, 1924, p. 90)

 

samedi, 19 septembre 2020

*1909*

Je me réveille à 5 h 40, me fais réchauffer un café (pas bon, du coup), découvre – en mettant la maison à aérer – qu’il a enfin plu. Il a plu sur tout ce que nous avions laissé dehors hier soir, chaises longues etc., mais peu importe. Ce qui m’étonne, c’est que la pluie n’a pas du tout rafraîchi l’atmosphère : il n’y a pas un souffle d’air, et il fait plus chaud qu’hier à 6 h 25 quand j’ai pris le volant pour Rennes.

J’ai du retard pour tout, et notamment pour ces carnets : dernier billet publié le 14 ; je vais devoir tricher. Ces petites tricheries, occasionnelles, me permettent toutefois de tenir le pari des 366 billets en 2020.

Aussi à faire : lessives, rangement des cartons et affaires apportées par mes parents hier, correction du premier paquet des copies, mails pro, préparation d’un nouveau texte pour le cours de traduction etc.

 

05:55 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 18 septembre 2020

Journée à Rennes

 

Après un lever très matinal (4 h 30), je n’ai pris la route qu’à 6 h 25. Par la nationale, la route est très agréable, et j’ai trouvé infiniment plus pénible le chemin du retour, par l’autoroute : de surcroît, la demi-heure que l’on gagne ne me paraît pas valoir les 20 euros de péage. C’est comme le débat actuel autour de la 5G : les gens qui n’en ont pas un besoin impératif devraient accepter de choisir systématiquement la solution la plus économique en ressources. Le problème de la 5G n’est pas le danger éventuel pour la santé des individus ; c’est la surconsommation, qui a déjà bousillé notre planète et qui menace de la précipiter plus rapidement que jamais dans le gouffre, avec le Groenland irréversiblement fondu et les incendies de Californie que l’on voit d’Europe.

 

Rennes, 18 septembre 2020   Foin de ces considérations, qui ne me quittent jamais vraiment et qui me minent, la journée d’aujourd’hui consistait plutôt en une sorte de petit break bienvenu, malgré les 500 bornes aller-retour. Outre que j’ai pu apporter pas mal de conserves à A* et faire un peu de ménage dans son studio, je suis allé visiter le Musée des Beaux-Arts, gratuit jusqu’à la fin du mois, et où j’étais entièrement seul, si l’on ne compte pas les employé-es. Seul. Rennes est tout de même une agglomération de quelque 500.000 personnes, et à part moi, même pas rennais, pas un clampin dans un tel musée… Les collections sont magnifiques, en prime : salles égyptiennes passionnantes, galeries de peinture très diverses (même si je crois que je finis par détester la peinture de genre du 17e plus encore que les paysages de seconde zone du 19e), parfaite collection de peinture flamande de la grande époque dans le cabinet de curiosités de Robien…

Dans les salles consacrées au dernier tiers du 20e siècle, plusieurs œuvres « mécaniques » se déclenchent lors de l’entrée d’un visiteur ; pour deux d’entre elles, lisses et vacantes, le cartouche indiquait qu’elles étaient « hors service ». Un bon résumé d’une partie de l’histoire de l’art contemporain : cette œuvre est hors service.

Peter Van Slingeland, Chat guettant un oiseau (une souris ?) / Musée des Beaux-Arts de Rennes Statuette de musaraigne, Bas-Empire, Egypte / Musée des Beaux-Arts de Rennes Détail d'un des 4 grands tableaux de F.-J. Casanova / Musée des Beaux-Arts de Rennes

 

 

Je me suis ensuite rendu au parc du Thabor (et à chaque fois que je viens à Rennes j’ai Rabbi Jésus de Dick Annegarn dans la tête), où je n’ai pas trop cherché l’installation de Martin Parr mais où je me suis espalasé sur une des pelouses afin d’y finir enfin ma lecture de Sur la route du Danube d’Emmanuel Ruben. Un rouge-gorge très familier m’avait collé quand j’étais sur un banc ; un écureuil, bondissant de ci de là, m’a accompagné pendant une bonne part de ma lecture.

 

Mes parents sont arrivés pour le week-end, dans l’après-midi. A* et moi sommes rentrés à Tours vers huit heures du soir ; dîner sur la terrasse, avec trois tables pour permettre une distanciation maximale ; A*, qui devait avoir aujourd’hui le résultat de son test Covid19 de mardi dernier, ne l’a pas encore.

 

3 selfies tout seul dans le Musée des Beaux-Arts de Rennes, i

jeudi, 17 septembre 2020

Diaporamas commentés

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À noter que je me suis fait la main en enregistrant aujourd'hui les trois premiers tutoriels de mon cours magistral de méthodologie de première année, que je devais assurer deux samedis de suite mais pour lequel j'ai été autorisé, la panique gagnant l'administration de l'Université face à la bombe à Covid19 que représente le site Tanneurs, à basculer en distanciel asynchrone.

 

mercredi, 16 septembre 2020

Catastrophes

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Pour mes 46 barreaux

Sortira chez Quidam

Un nouveau livre de Barrault

(Tadoudidadoudam).

 

(photo P. Barrault, FB)

 

mardi, 15 septembre 2020

Sans barrière

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Centre de dépistage SarsCovid19 de Joué lès Tours, sans ordonnance ni RV.

                                                      Quoi.

 

Deux meufs sans masque.                                Celle de droite, hilare,

 

tousse dans son poing.

 

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lundi, 14 septembre 2020

Reprise en salle 04

Réveil fort tôt encore, et j'écris ces lignes au café colombien (décaféiné).

Entre la chaudière en panne (et que j'ai dû débrancher hier soir car la tuyauterie et le corps de chauffe faisaient un raffut peu rassurant) et le stress lié au déroulement des premiers cours (la séance en distanciel avec les étudiant-es d'échange resté-es dans leurs pays respectifs va grandement merder, je le sens), mal dormi.

 

C* ayant encore mal des suites de sa chute il y a douze jours, je vais lui laisser la voiture. Hier soir, j'ai réussi à soulager les douleurs liées à ma lombalgie en allant pédaler une dizaine de kilomètres, tranquillement, vers sept heures du soir.

 

Il paraît que PSG/OM, cette traditionnelle partie d'esbroufe entre voyous et canailles, s'est soldée par un non-match, 10 cartons jaunes et 5 cartons rouges. Je dormais déjà à ce moment-là.

 

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dimanche, 13 septembre 2020

Test (1)

Vidal.JPGFinalement, nous avons eu les résultats du test SARS-Covid19 d'O* hier soir (au bout de 24 h, ce qui a fait réagir une amie parisienne), et ils sont négatifs. Comme il est simplement enrhumé, il pourra donc repartir au collège lundi. La soirée d'hier et ce dimanche se sont donc passés plus paisiblement, d'un point de vue psychologique déjà mais aussi pour l'organisation : fini de porter le masque dès qu'on était à moins de deux mètres les uns des autres.

Il est à craindre, vu l'évolution de la situation sanitaire et l'irresponsabilité globale des ministères concernés (cf ci-contre tweet ahurissant de Vidal), que ce test ne soit, pour lui comme pour nous, que le premier d'une longue série.

 

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samedi, 12 septembre 2020

L'Université en pilotage automatique dysfonctionnel

L'UNIVERSITE DE TOURS FAIT N'IMPORTE QUOI, suite du feuilleton.
 
En juin, en vue de préparer la rentrée, les équipes pédagogiques avaient été incitées à "faire remonter" des propositions afin de pouvoir accueillir les étudiant-es dans de bonnes conditions. Nous avions compris qu'il s'agissait de maintenir un maximum d'enseignements en présentiel tout en limitant l'afflux massif habituel de 5 à 6000 personnes dans les couloirs et les salles du site Tanneurs, pour prendre l'exemple que je connais le mieux.
 
J'avais proposé de remplacer les CM de L1 dont je suis responsable par des capsules vidéo de type Power Point commenté. J'avais proposé, pour le TD de L3 que je suis seul à enseigner, de mettre en place un système de demi-groupes : les étudiant-es assisteraient physiquement au cours 1 semaine sur 2 ; les étudiant-es dispensé-es d'assister au cours devraient consulter la fiche de cours sur le cours en ligne et déposer un travail. Avec ce système, tout le monde aurait son compte d'heures, et le programme serait bouclé.
 
Nous avons appris en juillet que la rentrée se ferait en présentiel intégral et que toutes nos propositions différentes étaient balayées d'un revers de main. Ce refus strict, formulé dans des termes infantilisants, a été confirmé plusieurs fois fin août et début septembre. Comme nous avons été quelques-uns à protester, et surtout comme, cette semaine, de nombreux CM (de droit notamment) ont été annulés/reportés le jour même quand les profs ont vu la gravité de la situation sanitaire, nous avons appris hier soir (à DEUX JOURS de la reprise des cours à l'UFR Lettres et Langues) qu'"au vu de l'évolution de la situation sanitaire, et après accord de la Présidence reçu ce jour, la possibilité est donnée aux équipes pédagogiques qui le souhaitent de s'orienter vers le plan B sur lequel elles avaient travaillé à la fin de l'année dernière".
 
On constate avec amertume mais sans surprise que la Présidence finit par autoriser à DEUX JOURS de la rentrée quelque chose qui a été conçu par les équipes pédagogiques il y a TROIS MOIS... et refusé jusqu'à hier ! Très entre autres, ces 3 mois permettaient la préparation du programme de cours et la mise en place de ce nouveau dispositif. Or, pour mon cours de L3, comme pour les autres, j'ai déjà prévu mon plan de cours, plusieurs documents didactisés etc., de sorte qu'il m'est impossible de m'organiser selon ma proposition de juin, à moins de tout replanifier.
 
Mettre en place le système d'alternance, fût-ce à partir de la semaine 2, va me demander un surcroît de travail très important. Le ferai-je ? J'en doute. Je vais plutôt me contenter d'accueillir les étudiant-es dans les conditions qui nous sont, de fait, imposées : entassé-es dans des salles trop exiguës et souvent mal ventilées, en attendant (comme l'a avoué le doyen en conseil d'UFR jeudi) l'inévitable fermeture, à court ou moyen terme, du site pour raisons sanitaires et la réinstauration du distanciel pur.
 
Une fois encore, la Présidence de l'Université aura fait fi de l'innovation pédagogique autant que de la santé publique.
 

vendredi, 11 septembre 2020

Galère aux catastrophes

Lepère.JPGCe matin, j'ai donc emmené O* faire le test PCR du Covid19. Nous aurons les résultats demain après-midi au plus tôt. En attendant, c'est un peu galère : nous ne devons jamais être dans la même pièce, ou alors avec le masque. Même pour nous, qui avons une grande maison, et même avec la météo qui nous permet de passer du temps dehors, et de faire tous nos repas sur la terrasse en plaçant O* à un mètre de nous, c'est pesant. Pourvu que le test soit négatif, à tous égards ; pour l'instant ça ressemble à une petite rhinopharyngite.

 

J'ai reçu hier mon lot commandé la semaine dernière aux éditions du Corridor bleu, dont je venais de découvrir le catalogue : un numéro papier de la revue Catastrophes, un roman de Pierre Vinclair (dont l'extraordinaire poème La Sauvagerie m'aura accompagné tout l'été), un beau recueil de la jeune poète Julia Lepère (cf supra) et un recueil de Christine Chia (malheureusement pas en bilingue, j'étais très déçu en voyant ça).

 

J'essaie d'organiser, comme je le peux, mes deux cours en distanciel, celui d'agrégation interne, et celui pour les étudiant-es d'échange resté-es dans leurs pays respectifs (mais qu'on accueille quand même, on n'en est pas à une contradiction sémantique près).

 

jeudi, 10 septembre 2020

L'Education nationale et l'Université, des accélérateurs de Covid19 ?

Comment l'université de Tours gère-t-elle la rentrée avec Covid ? mais comme le reste... La seule chose qui compte, ce sont les élections aux Conseils centraux du mois prochain. Pas moyen d'évoquer un autre sujet.
 
Début mars j'avais dû écrire plusieurs mails pour demander pourquoi le site ne fermait pas alors que les "rassemblements de plus de 500 personnes" étaient interdits. Le jour même où Macron a annoncé la fermeture de tous les établissements y compris universitaires, un haut responsable m'avait envoyé un mail comminatoire affirmant que je créais de faux problèmes et que mes questions étaient farfelues.
 
Et six mois plus tard, que se passe-t-il ? Eh bien, c'est pareil. Impréparation et imprudence portées au rang d'un des beaux-arts.
 
Juste un exemple (mais vous pouvez multiplier par mille). On m'oblige à assurer mes deux CM de 3 h chacun samedi 19 et samedi 26 dans un amphi bondé alors que j'avais proposé de les faire en vidéo. Université de Tours : tout en présentiel sauf pour les agents présentant un risque majeur. Et même si une solution alternative simple pour les étudiants existe.
 
Bon, au collège de mon fils cadet ça tombe comme des mouches, à commencer par plusieurs de ses potes, dans trois classes différentes... et mon fils lui-même, que ma femme a dû aller chercher ce midi pour symptômes douteux.
 
Idem au lycée de mon épouse, comme des mouches.
 
Donc l'université de Tours, à défaut d'avoir un accélérateur de particules, va pouvoir breveter son accélérateur de Covid19.
 

mercredi, 09 septembre 2020

Du navet

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Avant de me replonger dans le dernier livre de Jean-Christophe Bailly, L'imagement, dont un chapitre m'a suggéré la juxtaposition ci-contre, j'avais fait un bref aller-retour à l'université, en plein cagnard, autour de quatre heures, et ce après la séance du matin à laquelle je m'étais rendu en tram, mais là, à vélo, pour la première fois, j'ai gravi la Tranchée sans mettre à pied à terre, ce qui est une évidence pour tout un chacun, mais pour moi qui n'avais pas fait de vélo depuis 25 ans avant de m'y remettre en juin, qui ai du jus de navet dans les guiboles et un cul à ne pas se lever de sa selle, c'est une petite victoire. (Puis il faudra enquiller le livre d'Emmanuel Ruben, Sur la route du Danube, que je n'avais as acheté l'an dernier et qui a été réédité en poche... j'avais tant aimé Icecolor et Terminus Schengen. Et peut-être aller plus loin sur les rayons. C'est toujours une histoire de pages.)

 

mardi, 08 septembre 2020

Extraits d'une lettre à un "ami" soi-disant communiste

[...]

Quand, quelques lignes après avoir dit que tu es athée et que pour toi ça compte plus que tout et qu’il ne faut tolérer aucune religion, tu parles de ton activité militante comme d’un « sacerdoce », ça prouve bien que tu te vois du côté du camp du Bien en train d'évangéliser les ignorants. Et c'est ce que tu fais sans arrêt : toi seul as raison, aucun débat possible, ta propre parole est sacrée.

Ainsi tu es content, y a quelques personnes qui ne voteront plus Le Pen. OK. Ils continueront à détester les arabes ou les gays ou les « féministes », mais ils votent plus Le Pen, toi t'es content. T'as un pays idéal universel et unitaire, une nation fantasmée où en fait plus de la moitié des gens sont opprimés ou victimes de discriminations d'une manière ou d'une autre, mais bon t'appelles ça universalisme et t'es heureux.

 

Depuis des mois que je te lis partir en vrille, je vois que, pour toi bourgeois est la seule critique fondamentale : la littérature est un truc de bourgeois, les luttes LGBT ou féministes sont des trucs de bourgeois, l'antiracisme est un truc bourgeois (parce que les Africains en situation irrégulière exploités par ÜberEats c'est des bourgeois n'est-ce pas). Un de tes potes sur Facebook m’avait d’ailleurs sorti ça comme argument-massue imparable et qu’il n’y avait que la lutte opposant deux camps, les bourgeois et les prolétaires, que rien d’autre n’avait de sens. Je lui ai demandé si, pour lui, un plombier à son compte qui touche 4.000 euros par mois déclarés (sans compter tout ce qu’il escroque au fisc) était bien un prolétaire et moi, qui touche 2.500 euros avec 25 ans d’ancienneté dans l’enseignement supérieur, un doctorat et une agrégation, j’étais un bourgeois ? Ni lui ni toi n’avez répondu. Il faut croire que l’argument-massue a tout de la brindille.

 

Moi j'ai toujours été clair idéologiquement : le seul sujet fondamental, absolument prioritaire, c'est le changement climatique et la biodiversité. Les luttes qu'on peut y associer pour que le monde soit moins pourri sans attendre un (j'en ai peur impossible et trop tardif) virage à 180° en matière de politiques environnementales, je m'y associe. Et ça inclut bien sûr une remise en cause fondamentale du capitalisme : ce qui n'est pas facile, c'est que beaucoup d'anticapitalistes déclarés comme toi, voire de gens qui se disent seuls à pouvoir la bonne parole (sacerdotale ?) de l'anticapitalisme, sont productivistes, consuméristes, et ne sont aucunement gênés par les lobbies agro-industriels. Cela ne rend pas la convergence des luttes très aisée...


Et, enfin, c'est la énième fois que tu me sors, en pensant m'insulter, le truc selon lequel si l'extrême-droite arrive au pouvoir tu auras « beaucoup plus à craindre que moi ». Le sous-entendu est que je collaborerai lâchement. Peut-être. On verra. Et que toi tu seras forcément en danger, en tant que « communiste » revendiqué.
Alors en fait non.

Si l'extrême-droite arrive au pouvoir et si tu as des ennuis il te suffira de mettre en exergue ton compte Twitter, dont 90% des posts depuis un an reprennent mot pour mot les obsessions de toute la presse identitaire. Si l'extrême-droite arrive au pouvoir pour les mecs comme toi dont TOUTE l'activité sur les réseaux sociaux se résume à jeter l'opprobre sur les féministes, les militant-es LGBT, les antiracistes, l'Union européenne, l'Allemagne, le virage « sociétal » du PCF, le prétendu « capitalisme » d’EELV, les anti-nucléaire ou les anti-chasse, ce sera open bar : il est des nôtres, il déteste le "politiquement correct" comme les autres...

 

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lundi, 07 septembre 2020

Escaliers et cycles

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Après avoir enregistré la première vidéo de la série je rends des livres depuis dix mois, j'ai rendu les livres en question, et j'en ai emprunté d'autres.

Ça y est : je connais le digicode du garage à vélos !

 

dimanche, 06 septembre 2020

Première à Mosnes

Cette après-midi, petite promenade à Mosnes, village où nous ne nous étions jamais arrêtés, et qui se trouve entre Montlouis et Chaumont.

20200906_144142.jpgAu lavoir, nous y avons écouté plusieurs formations chambristes, dont le quatuor Todoroff dans son répertoire de transcriptions de musiques tziganes, mais aussi un Terzetto de Dvorak par des jeunes instrumentistes des CNSM dont je n'ai pas su le nom (aucun programme n'étant disponible).

Le Terzetto est une pièce très belle, très émouvante. Je ne l'avais jamais entendu, je crois.

 

Ce soir, au lieu de'écrire ce billet de traductologie auquel j'ai songé toute la journée, j'enfile un épisode de Mrs America, le récital de Martha Argerich avec Renaud Capuçon à Salzbourg et la deuxième mi-temps d'ASM/Toulouse tout en continuant un peu la lecture de Shelley (The Revolt of Islam) et en commençant magdaléniennement de Dominique Fourcade.

N'importe quoi.

 

samedi, 05 septembre 2020

« je range ma caméra » ?

 

J’écris ce billet au café bolivien. Cela n’aura pas eu grand sens, très exceptionnellement, de veiller jusqu’à après minuit pour regarder ce (mauvais) documentaire sur Ferré : j’ai mis du temps à m’endormir, et je me suis réveillé à 6 h 20.

 

Le billet que j’ai écrit hier – et auquel je vais donner une forme plus diplomatique en écrivant à ma collègue conservatrice et directrice adjointe de la B.U., pour lui proposer tout simplement d’ajouter quelques livres aux tables de présentation de l’exposition – a été rédigé dans le bureau 38, mon bureau à l’université, mon bureau de 2002 à 2007 et de nouveau depuis 2015. C’était la première fois depuis très longtemps que j’écrivais pour le blog à l’université. De même, je me suis aperçu que la dernière vidéo de la série je rends des livres datait de novembre 2019. Donc, ni blog ni vlog depuis un moment, et la pandémie n’y est pas pour grand-chose.

Lundi je dois rendre plusieurs livres que j’avais empruntés en juin. Trouverai-je un endroit où m’isoler pour filmer un trente-et-unième épisode de la dite série ? Avec ses défauts et ses ridicules, cette série a au moins le mérite d’échapper au cercle étrange de la promotion dissimulée. J’ai emprunté divers livres pour diverses raisons ; je les ai lus ou seulement parcourus ; j’en parle en vitesse ; basta. Pas de promotion dissimulée, donc.

 

Ici, je renvoie à l’excellent billet d’Ahmed Slama. Ahmed Slama a entièrement raison : même nous, universitaires et blogueurs « indépendants », qui essayons de faire autre chose que du journalisme littéraire de connivence, nous retrouvons souvent à promouvoir. Et Ahmed Slama met le doigt sur quelque chose qui participe sans doute de ma réticence à enregistrer une nouvelle vidéo de la série je range mon bureau : outre que la pile de livres est trop volumineuse, que je vais encore m’épuiser en faisant cette vidéo trop longue que personne ne regardera en entier (et comme je le comprends !), il y a toujours des livres que j’ai lus et qui ont été publiés par une maison d’édition que j’aime bien, que je veux faire connaître etc. Mais si le livre ne m’a pas enthousiasmé, comment faire ?

Comme pour les Traductions Sans Filet, série abandonnée (après 210 épisodes tout de même) car ça ne m’amusait plus ou car j’avais fait le tour de l’exercice (ce qui m’amuserait, c’est de le faire en live, dans une performance théâtrale en quelque sorte), je suis à la croisée des chemins. Ce dont j’aurais envie, ce serait de faire des vidéos plus brèves, sur un seul livre ou sur deux livres, dans une perspective moins vagabonde, moins informelle, plus universitaire sans doute, en un sens. Toutefois, ce qui me retient est que je ferais là, en quelque sorte, ce que font (beaucoup) mieux que moi Ahmed Slama, justement, ou Azélie Fayolle. C’est sans doute très vaniteux, mais je tiens à ce que mes projets restent suffisamment singuliers pour qu’on y retrouve ma griffe : très peu d’abonnés, très peu de visionnages ou de « clics », mais qu’importe, c’est bien de moi que ça émane.

 

vendredi, 04 septembre 2020

Roman et histoire des littératures subsahariennes

roman et histoire.PNGJe viens de publier un petit tweet fumasse, mais je sens qu'il me faut approfondir.

 

En effet, je viens de passer à la B.U. Arts et Lettres des Tanneurs, où je travaille régulièrement et où j'emprunte régulièrement des ouvrages ; à de nombreuses reprises, j'ai collaboré à des “groupes de travail”, voire co-organisé des expositions (pour seul rappel, celle autour des traductions collectives de Clonck et ses dysfonctionnements de Pierre Barrault). Cela pour bien préciser que je n'ai rien du grincheux qui passe en coup de vent et qui pond sa petite critique sur un coup de tête.

 

Il y a donc, ce mois-ci, dans la perspective des Rendez-vous de l'histoire de Blois, une exposition "Roman et histoire", qui permet, selon la tradition, de mettre en évidence des ouvrages du fonds. Ne parlons pas de la pertinence qu'il y a mettre en avant Rufin ou Binet, auteurs déjà bien identifiés et certainement trop lus, surtout vu les libertés (pour être gentil) qu'ils prennent avec l'histoire. Je crois, sans être spécialiste de la question, que Dumas (très à l'honneur aussi) est un auteur nettement plus fiable, au strict plan historique, que Rufin.

Non, ce qui me fout en rogne, comme je l'ai écrit sur Twitter, c'est le côté totalement européocentré du choix d'œuvres. Comme on s'y attend de la part d'un africaniste, je vais proposer, ci-après, mon propre choix de titres pris dans le fonds de la B.U. afin de constituer un présentoir Roman et histoire en Afrique. Cette invisibilisation de l'histoire africaine, et, dans la foulée, des littératures subsahariennes qui problématisent et formulent l'histoire des gouvernances sur le continent m'exaspère, et c'est aussi l'objet de mes combats de chercheur et d'universitaire. Soit.

Mais, à y bien regarder, rien sur les Amériques ? rien sur l'Asie ? l'Océanie ? même les littératures nordiques et slaves sont quasi oubliées ?

 

Voici donc ma part du travail, une petite sélection d'ouvrages que l'on peut emprunter à la B.U. des Tanneurs afin de découvrir des textes de fiction qui invitent à reconsidérer l'histoire de l'Afrique. Peu d'écrivaines, mais, fonds de la B.U. oblige, c'est parce que je n'ai pas encore fait acheter assez de livres en fonction des impératifs de recherche et d'enseignement...

Roman et histoire 2.PNG

 

jeudi, 03 septembre 2020

Tracas et fracas

Nuit très brève, outre que C* est tombée dans l’escalier et a un énorme hématome très handicapant au bas du dos (mais rien de cassé a priori) : à 3 h du matin, l’alarme intrusion (que nous n’avons jamais, depuis notre emménagement en décembre 2008, utilisée et qui n’est donc pas active) s’est déclenchée. Après avoir localisé la chose et identifié la source de ce vacarme pénible, j’ai coupé le courant, ce qui n’a servi à rien, puis j’ai coupé les fils du boîtier à la pince coupante.

Nous avons pu nous recoucher, mais pas trop nous rendormir.

Au retour de la fac, à 1 h 30 de l’après-midi, j’ai constaté que le boîtier faisait encore un bruit, mais très atténué. En fait, je n’avais pas réussi à sectionner le fil, seulement à le pincer. Là, j’y suis allé au sécateur et on devrait avoir la paix.

C* veut qu’on appelle un électricien, car les plombs ont sauté de manière étrange la semaine dernière, et il y avait eu une erreur électronique à la chaudière lorsqu’A* est rentré avant nous en août. Elle pense que tout ça est peut-être lié.

 

J’ai fini de lire Lectures de Laurent Albarracin, livre qui m’a donné envie de lire de découvrir trois ou quatre des poètes dont il traite. Je poursuis la lecture du roman d’Ocean Vuong, un peu décevant par rapport à sa poésie, justement.

 

O* est revenu crevé de la première vraie journée de cours. Je ne sais pas combien d’enfants tiendront le coup face aux mesures sanitaires, et à l’absence de bienveillance de la part des profs. Son hautbois est réparé, car j’ai pu passer chez son prof. En fin de compte, si on part du principe que C* a failli s’en sortir nettement plus mal de sa chute, la journée ne se finit pas trop mal.

 

20:08 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 02 septembre 2020

Pas de livre sur le masque

Des douleurs au ventre, en sus des habituelles liées à la lombalgie, et pile à l’endroit de l’appendice (que je n’ai plus depuis 1989).

 

Dans l’après-midi, promenade en ville, à la librairie et chez le glacier. Beaucoup de monde, et, dans ce périmètre où le port du masque est obligatoire à partir de 10 h du matin, pas mal de masques mal ou pas portés.

J’avais songé à commencer un nouveau livre autour du masque, justement, mais ça va trop me déprimer.

 

Soir : deuxième épisode de Mrs America – ça ne casse pas des briques… à suivre…

 

mardi, 01 septembre 2020

Reprise aux Afriques

Réveillé à cinq heures du matin – il y avait longtemps.

 

Hier soir, j’ai terminé de lire Zoocities.

Dans la journée j’avais lu plusieurs essais du recueil de Léonora Miano, Habiter la frontière (2009). L’acuité et l’intelligence des textes critiques de l’écrivaine, très en évidence dans les analyses qu’elle publie sur son compte Facebook, y étaient déjà à l’œuvre ; dans une des conférences, elle se fait un carton sur les universitaires français-es, notamment de Normale Sup, et tout ce qu’elle y dit est juste (méconnaissance du terrain et des spécificités, évaluation de la qualité littéraire des textes de la littérature subsaharienne sans comprendre ce qui s’y joue linguistiquement etc.), et résonne très fort avec tout ce qui a fini par me dégoûter de cette mascarade de la recherche consacrée aux « littératures africaines » (concept qu’elle déconstruit fort bien, d’ailleurs). Dans le même article, elle évoque longuement Yémy, dont j’avais beaucoup aimé Suburban blues, lu à sa sortie. Ce qui engage, toujours, avec Léonora Miano, c'est à quel point elle cherche à ouvrir le débat du côté constructif, et même positif.

 

J’ai lu aussi le dernier chapitre, consacré à Three Guineas, et la conclusion de l’essai d’Erin G. Carlston, Thinking Fascism. Sapphic Modernism and Fascist Modernity (1998).

 

Il y a quelques jours, grosse déconvenue en essayant enfin d’acheter en ligne le livre d’Olivette Otele, African Europeans. An Untold History, paru au début du mois d’août : déjà épuisé en France. Je viens de vérifier sur le site de l’éditeur : en fait, il ne doit paraître qu’en octobre. C’est à n’y rien comprendre car j’aurais juré qu’Olivette avait vraiment annoncé la publication sur son compte Twitter.

 

lundi, 31 août 2020

Rentrée

Les échos que je reçois de la rentrée des classes sont très divers. Globalement, les collègues sont si inquiets que les habituelles jérémiades et diatribes à la moi-je s’effacent.

 

Dans un lycée de banlieue parisienne, un proviseur nouvellement nommé a réussi la prouesse de déclarer qu’il « éprouvait de l’aversion pour le mot de bienveillance » et d’autoriser tout un chacun à enlever le masque lors de la réunion plénière car il ignorait le protocole officiel du Ministère. On ne sait ce qu’il faut pointer, de la logique ultralibérale en action (le Léviathan de Hobbes appliqué à l’éducation et à la santé publique) ou de la contradiction entre le discours extrêmement exigeant quant à l’ « excellence » et le laxisme total pour ce qui est de faire son travail (veiller à l’application des consignes du ministère est la mission n° 1 de tout chef d’établissement). Toujours est-il que s’il y a ne serait-ce que 10% de bahuts avec ce genre de couacs, ne pas s’étonner si ça déconne sévèrement dans les prochaines semaines.

Rien de tel, heureusement, au lycée de C*, mais elle a eu confirmation, lors de la réunion d’équipe spécifique pour la classe accueillant des élèves malentendants, que les masques avec fenêtre pour la lecture labiale ne sont en rien une panacée : le plastique au niveau de la bouche s’embue.

 

Pour son dernier jour de vacances, O* m’a battu à la pétanque et au piquet. À partir de demain, j'irai un peu chaque jour à l'université, histoire de réduire ma présence sur site à des plages brèves et de prendre le temps de recevoir les étudiantes Erasmus (moins nombreuses cette année, et pour cause).

 

En bonus : tribune de Françoise Cahen dans Le Monde daté de demain.

 

22:13 Publié dans *2020*, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 30 août 2020

Petit pays

J’écris ce billet au café éthiopien. Ce matin, entre sommeil et réveil, j’ai mis plusieurs minutes à retrouver le titre de la série Outlander ; cela m’agaçait, et même m’affolait.

 

Hier soir nous sommes allés, en famille, voir le film adapté du roman de Gaël Faye, Petit pays. Nous nous sommes pris une énorme averse en allant jusqu’au bus, et il a fait froid toute la soirée : 13° à dix heures et demie du soir, au retour du restaurant syrien. A*, qui jouait encore au beach volley mercredi sur la page (déserte, toutefois) de Perros-Guirec, ne comprend pas trop. C’est la proverbiale douceur tourangelle.

Capture.JPG  Le film est plutôt bon, un peu trop long à mon sens (la première partie aurait pu être raccourcie et montée de façon plus nerveuse), assez conventionnel dans ses choix esthétiques et narratifs mais efficace et émouvant. Je n’avais pas réussi à aller au-delà de la page 30 du roman, car il y a vraiment zéro écriture. En film, le côté conventionnel passe mieux, d’abord parce qu’il est porté par d’excellents acteurs, les enfants en premier lieu, mais aussi Jean-Paul Rouve ou encore l’actrice qui joue le rôle de la mère d’Yvonne, bouleversante et que la production (le réalisateur ?) a choisi de sous-titrer alors qu’on la comprend parfaitement. Je ne trouve son nom ni sur AlloCiné ni sur IMDb.

 

Dans la salle de cinéma, je n’ai pas trop compris pourquoi une bonne dizaine de personnes avaient enlevé leur masque pendant tout le film, et même dès avant. Il s’agit du cinéma Les Studio. Nous n’étions pas allés au cinéma depuis le déconfinement, et peut-être qu’il y a une subtilité qui m’échappe.

 

En bonus : un article de 2018 sur une traduction qui réussit la prouesse de ne jamais citer le nom du traducteur. Invisibilisation des Africains autant que des traducteurs...

 

samedi, 29 août 2020

Charbonné

L’érable chétif face à la cuisine a deux grosses feuilles brunes. Il fait frisquet aujourd’hui.

 

Je poursuis ma lecture de Zoocities, de la philosophe Joëlle Zask : le livre est intéressant, de par son sujet autant que par sa problématique, mais le manque répété de rigueur dans les sources et dans la démonstration m’agace toutes les trois pages.

 

Encore un achat mobilier aujourd’hui : une bibliothèque d’occasion, au dépôt-vente de Saint-Pierre des Corps. Elle va nous permettre de ranger DVD et divers bouquins de façon plus rationnelle à la buanderie.

 

Pendant que j’enregistrais, comme on doit le faire chaque semaine, les différentes pièces de hautbois jouées par O*, j’ai feuilleté deux livres qui se trouvent au salon : ma fidèle anthologie des littératures du Moyen-Âge – qui m’a donné envie de lire le Huon de Bordeaux – et un livre d’art L’art belge, entre rêves et réalités, que je n’avais pas ouvert depuis longtemps et dont je retiendrai le nom de Maximilien Luce.

 

vendredi, 28 août 2020

... ut nocte silenti fallere custodes...

Hasard providentiel, j’ai été interpellé tout à l’heure, à la déchetterie de la Milletière, par un homme, originaire probablement d’Europe de l’Est, qui m’a dit de surtout ne pas me débarrasser de ma voiture. Il m’a dit que les modèles suivants de la même gamme étaient moins bien, qu’il avait changé la sienne il y a quelques années pour un pick-up, et qu’il s’en mordait les doigts. Je lui ai dit qu’elle avait pas mal de petits accrocs à la carrosserie, mais il m’a dit que ça n’avait aucune importance, que lui en cherchait une de ce même modèle, mais à faible kilométrage.

Il se trouve que, lassés de trouver la bagnole achetée fin 2009 un peu beaucoup bruyante à grande vitesse (c’est-à-dire au-dessus de 100-110) et attribuant cela, outre à ses 215.000 bornes, aux beugnes susdits, nous étions allés hier après-midi, C* et moi, regarder vaguement les occasions chez deux concessionnaires différents, pour en conclure – au vu des tarifs mais aussi des alternatives moins spacieuses qui nous étaient montrées à des prix pourtant pas légers – que nous allions probablement la garder tant qu’elle tiendrait le coup et qu’elle voudrait bien de nous.

 

J’avais passé la matinée à nettoyer et ranger l’atelier, la buanderie mais aussi l’espace godasses (la chausserie ? le meuble à chaussures ? (mais il y a deux meubles…)), tout en écoutant de vieux 33 tours grâce aux baffles nouvellement installés au salon musical, au fond du sous-sol.

 

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jeudi, 27 août 2020

Lost in masklation

 

O* revient fourbu de ses jours de ping-pong.

 

Je suis triste pour lui des semaines qui s’annoncent : de nous tous, c’est lui, collégien, qui va passer le plus de temps avec le masque, même aux récréations ; la pause médiane risque de devenir un vrai calvaire, étant donné qu’on ne sait pas du tout (là encore, le ministère fait preuve d’une incurie remarquable) comment s’organisera la cantine, mais aussi car les clubs qu’il adore risquent d’être tous annulés – plus d’orchestre, plus de ping-pong, plus de badminton…

C* et moi nous demandons même s’il ne serait pas envisageable de nous organiser pour le reprendre aux pauses déjeuner, et le faire basculer en statut d’externat : pas simple, mais s’il évoque au bout de quelques jours sa frustration et sa fatigue par rapport à cela, nous avons ce joker.

 

C’est l’année du brevet, ce qui est plus symbolique qu’autre chose, mais on a vu que pour son frère cette année de troisième a été fondamentale, d’un point de vue social et amical. Je souhaite vraiment que ces restrictions vraiment très lourdes pour cause de pandémie ne s’installent pas durablement dans nos modes de vie. Déjà, je me suis fait la réflexion ce matin que, si j’avais été balancé d’un seul coup, en février, six mois dans le futur, je n’aurais pas du tout compris pourquoi tout le monde était masqué etc. Nous avons déjà fondamentalement changé, et en profondeur.

 

Ce matin, aussi, en discutant avec S*, ma collègue, dans un couloir des Tanneurs, je me suis aperçu que les nombreuses expressions faciales dont j’accompagne toute conversation, et qui permettent de communiquer sans interrompre son interlocutrice ou son interlocuteur, sont totalement lost in translation : il nous faudrait des masques avec fenêtre transparente pour la bouche, comme pour la lecture labiale des mal-entendants.

 

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mercredi, 26 août 2020

Smollett, très occasionnellement

 

Réveillé à 6 h 30, seulement. Commencé à lire The Adventures of Sir Launcelot Greaves de Smollett, auteur dont on célèbrera (mais qui ?) le tricentenaire de la naissance en 2021. Il s’agit, semble-t-il, d’une réécriture du Quichotte.

greaves.JPG

 

Croissants (trop beurrés). Idées (trop sombres).

 

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mardi, 25 août 2020

Soixante-seize ans

 

Chaque 25 août, penser au massacre de Maillé plus qu’à la libération de Paris.

 

Je me suis remis à mieux lire, et j’ai fini ce soir All Along The River. Malgré tous les éléments totalement convenus – de la sorte qui fit haïr le genre du roman à Paul Valéry ou André Breton –, c’est très, très bien. Le fait que le récit de l’incident principal (la « chute » de l’héroïne) se situe quasiment à la fin est un vrai tour de force ; la bifurcation vers le point de vue du veuf, dans les dernières pages, est admirable, avec ce dernier paragraphe qui parvient – presque – à constituer une piste nouvelle. On aimerait pouvoir lire toute l’œuvre de Braddon, s’il n’y avait pas tant d’autres livres, et surtout si elle n’en avait pas écrit une petite centaine !...

 

O* est revenu fourbu, courbaturé, de la première journée du stage de ping-pong.

 

Regardé Brexit, le (télé?)film de 2019 avec Benedict Cumberbatch dans le rôle de Dominic Cummings. Outre les simplifications et les lourdeurs scénaristiques, cela vaudrait le coup de vérifier ce qui, dans la construction du personnage excentrique et asocial, relève de la réalité.

 

lundi, 24 août 2020

*2408*

Réveillé presque plus tôt que jamais, 4 h 40, et après une nuit très courte de samedi à dimanche et une grosse journée hier, me voici à pianoter depuis 1 h 15 pour tenter d’avancer les dossiers pour l’université, ces tâches étant sans doute source d’angoisse pour moi.

Il va falloir que je refasse des nuits de 6-7 heures, sinon ça ne va pas aller.

 

Hier soir c’était la finale de la Ligue des champions : à part le dernier quart d’heure de la première mi-temps, match d’une infinie médiocrité. Ennuyeux au possible. Je m’ennuie 9 fois sur 10 devant le foot, mais je continue de regarder – d’un œil le plus souvent – pour accompagner O*. Le plus navrant ce sont toujours ces centaines de milliers d’abrutis, sur Twitter et dans les rues : violences, célébrations de la défaite parisienne à Marseille, propos sexistes à la tonne etc.

 

05:59 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 23 août 2020

Retour, fin d'été

Retour à Tours. Voyage entre 6 h 30 et 11 h 45.

On a retrouvé A*, juste avant son départ pour Rennes et Perros-Guirec avec des potes : il nous a raconté, encore émerveillé, ses 5 jours à Calviac.

Après-midi : rangement du bazar ramené de Hagetmau (il en reste encore pas mal chez mes parents) et installation des étagères au sous-sol. O* est ravi du « salon musical » (il n’est plus question d’appeler autrement la chambre d’amis).

 

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samedi, 22 août 2020

Deux crapauds écrasés

L’orage de la nuit dernière, avec ses pluies, a bien rafraîchi l’atmosphère. Magnifique journée d’été. Le matin, en promenant jusqu’au Bassecq, nous avons vu, ma mère et moi, deux cadavres de crapauds écrasés, à deux endroits différents. Les averses les ont poussés à traverser coûte que coûte, pour s’accoupler ou pour pondre.

 

Les journées se suivent et se ressemblent : mah-jong, piscine, belote, saison 3 de Two and a Half Men. Ce soir, à l’apéro, c’était tarot, pour changer : mon père nous a plumés. Il a une chance qui ne se dément pas.

 

Dernière journée dans les Landes. Cet été, fort calme en fin de compte, nous ne serons pas du tout allés à la plage, en raison du Covid. Pas d’océan.

 

vendredi, 21 août 2020

All Along the River

Je ne lis pas énormément, mais avec le roman de Mary Elizabeth Braddon que je suis en train de lire, je retrouve un vrai plaisir de lecture. Il s’intitule All Along the River, date de 1893 ; c’est le troisième que je lis de cette autrice immensément populaire de son vivant, et pas seulement au Royaume-Uni puisque plusieurs de ses romans furent traduits en français l’année suivant leur parution en anglais. C’est très bien écrit, et quoique l’intrigue soit cousue de fil blanc, absolument jouissif dans les descriptions sociales et psychologiques, bourré de stéréotypes de genre subtilement déconstruits.

 

jeudi, 20 août 2020

En plan

 

J’ai abandonné, ou laissé en plan, tant de projets. Quelle idée de penser écrire un texte composé de souvenirs hagetmautiens ?

Laissé en plan : un bon titre – pour ma vie ?

 

mercredi, 19 août 2020

Adieux à Hagetmau

Aujourd’hui, nous avons fait nos adieux – déchirants – à la maison de Hagetmau. C* y a vécu de façon permanente de 5 à 18 ans, puis régulièrement, par intermittences, comme (et souvent avec) moi depuis 1992. Vingt-huit ans de souvenirs, pour moi aussi. Et O* était très cafardeux ; il ne voulait pas que C* la vende, et même s’il nous a beaucoup aidés pour le déménagement, il en a gros sur le cœur.

 

Comme mes parents, notre ami R*, mais aussi l’oncle, la tante et la cousine de C* sont venus nous aider à finir de débarrasser le plancher et à nettoyer ces mémorables 160 m², nous avons organisé un déjeuner sans chichis, sous les chênes dont l’ombre ne nous protègera plus l’été, et dont je ne passerai plus des journées entières à ramasser les feuilles, d’octobre à avril.

Ce dernier repas restera un bon souvenir. O* a pris de belles photos.

 

En écrivant ces lignes, vraiment, cela me paraît étrange : je n’arrive pas totalement à me rendre compte. Désormais, quand nous viendrons dans les Landes, la maison de Cagnotte sera notre seule base, et de là il faudra bien aller de ci de là (Horsarrieu, Saint-Pierre du Mont, Seignosse, Pau) voir les uns et les autres.

 

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mardi, 18 août 2020

Sainte Hélène

Avant-dernier matin à Hagetmau. Pas trop de moustiques, mais camions et vélomoteurs a hum de caillaous sur la route de Monségur. Pour cela aussi, aucun regret, je l’ai déjà noté. Hier, mon billet quotidien a attiré, une fois n’est pas coutume, plus de réactions que d’habitude sur Facebook. Je ne sais vraiment pas si je vais réussir à renouer avec une approche plus créative.

 

Sur le plan matériel, les contrariétés se poursuivent : le chauffe-eau a bel et bien pris la foudre, ou tout du moins la carte électronique. L’oncle de C* passera ce soir, mais le plus simple, vu que nous avions prévu de rendre définitivement les clés à l’agence d’ici la fin de la semaine en vue de la vente in absentia, risque d’être d’installer un nouveau cumulus ; celui-ci n’avait que trois ans et demi. Nous allons raquer pour un cumulus que nous n’utiliserons pas… c’est ainsi…

O* a récupéré son hautbois hier mais n’ose pas y retoucher, depuis la mésaventure de mercredi dernier. Ce n’est pas seulement un instrument coûteux et difficile sur le plan musical : c’est aussi un objet extrêmement délicat, comme nous le savons depuis six ans désormais (et plus encore depuis qu’il a son Buffet Crampon à 4.000 euros). On espère que cette année va se dérouler le plus normalement – ou le moins anormalement – possible d’un point de vue sanitaire et donc scolaire car ce doit être, a priori, la dernière année du cycle 2 : est-ce qu’à la fin de ce cycle O* choisira de poursuivre en cycle 3 et donc en classe aménagée (dans un lycée où n’iront pas la plupart de ses amis) ou en parcours individualisé ?

 

Demain, « déménagement » final. Final ? Faudra-t-il encore un aller-retour imprévu ? On verra. Heureusement que mes parents sont là, avec la Kangoo qui a permis déjà des allers-retours, et qu’ils stockent chez eux une partie de ce qu’ils nous « remonteront » au fur et à mesure. C’est aussi en pensant à eux que je suis content que C* finisse par vendre la maison de Hagetmau : nous aurons nos bases landaises dans un seul lieu, désormais, et surtout ils ne se sentiront plus obligés de nous aider avec les feuilles en automne etc.

Hier, nous avons passé une partie de la journée à Cagnotte, et, dans la foulée du chargement fait samedi ici, ma mère a obtenu de mon père qu’il débarrasse la vieille table de ping-pong, totalement défoncée : la première partie du sous-sol paraît moins encombrée, mais, comme le dit mon père, il n’y a plus d’endroit où entreposer provisoirement des objets.

 

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lundi, 17 août 2020

*1708*

Hier, petites contrariétés, outre l’embarras de mille bricoles qui s’ajoutent juste avant un « déménagement » : par exemple, le cumulus (changé en décembre 2016) ne fonctionne plus. Fusible ? Thermostat ? Est-il carrément foutu ? (Il y a eu de l’orage juste avant notre retour…)

Hier soir O* n’avait pas le moral, et je lui ai dit que c’était peut-être lié à l’approche de la rentrée, avec ses incertitudes ; peut-être, mais cela vaut sans doute pour moi…

 

Il y a aussi que je devrais, égoïstement, ne plus écouter la radio, ni surtout me connecter aux réseaux sociaux : marée noire au large de l’île Maurice (avec ses dizaines d’espèces endémiques déjà exterminées peut-être) ; incendies massifs et volontaires en Amazonie ; températures record en Sibérie et au Groenland ; Dupond-Moretti qui préface, avec des termes odieux, le livre de ce gros con de Schraen ; lobby de la filière betteravière qui obtient une dérogation du gouvernement pour les néonicotinoïdes… Il y a longtemps que je sais que j’assisterai certainement de mon vivant à la fin de l’humanité civilisée et à l’apogée désastreux de l’anthropocène, mais ce savoir n’aide en rien à relativiser, et chaque article montrant l’irresponsabilité de presque tout le monde est un coup de poignard.

 

Dans tout cela, évidemment, je me laisse ballotter, et je ne lis plus, n’arrivant à lire ni les textes « exigeants » qui sont ma drogue ni des textes plus conventionnels… ni fiction ni poésie ni essais… Et quant à « écrire », à mes foutus projets, n’en parlons pas, quelle vanité…

 

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dimanche, 16 août 2020

Sursomption

 

Réveillé vers 7 h 30, les habitudes sont dures à perdre : enfin, pour moi, c’est presque une grasse matinée.

Nous sommes rentrés cette nuit. Entre Monbazillac et Bazas (soit pas loin de 100 kilomètres), ciel zébré d’éclairs roses ou blancs, mais jamais nous ne nous sommes retrouvés sous l’orage. – Il a plu, de toute évidence, voire fait de l’orage sur la Chalosse. Belle fraîcheur ce matin, mais hélas la température doit remonter pour atteindre 34° à l’ombre mercredi, le jour du déménagement final.

De nuit nous n’avons pas pu montrer le château de Duras à O*, mais grâce à un détour, le portail de la cathédrale de Bazas, très bien éclairé ; nous n’étions pas passés à Bazas depuis 1997, je crois.

Programme du jour : lessives, cartons, ménages, préparation des derniers allers-retours à la déchetterie et à Landes Partage. Si j’en trouve le temps, je commencerai de rattraper mon retard pour l’archivage des photographies.

 

samedi, 15 août 2020

Assomption : une asymptote

Saint-Vincent le Paluel (Dordogne), 15 août 2020.   Petits méandres dans nos lieux familiers : Carsac, Cénac, Calviac. Nous n’avions jamais fait le détour par Saint-Vincent le Paluel, où nous avons pu voir l’étonnant château où a été principalement tourné Le Tatoué. Au vingtième siècle, son histoire a été plus que mouvementée, en particulier depuis son incendie par la division Das Reich (qui se repliait d’Oradour). Dans le village même, jolie église fortifiée et « manoir » qui a tout d’une bâtisse médiévale tardive, carrée et rugueuse.

Après-midi à Calviac, où nous avons laissé A*.

 

Retour par Bergerac, où, plus que jamais, abondent les Cyranos de pacotille. Excellent restaurant indien.

 

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vendredi, 14 août 2020

Présomption

 

Saint-Cirq Lapopie, où nous n’étions pas allés depuis ce fameux été 1999. Cette fois-ci Alain Prillard exposait carrément dans le Musée Rignault. Très belle rétrospective, avec toujours les linotypes, des toiles récentes moins convaincantes et des sculptures en fer forgé très réussies. La plupart des sculptures perdraient une partie de leur charme en dehors de cet écrin de collines pentues et de pierres calcinées. La maison d’André Breton semble, non pas à l’abandon, mais enfin…

 

Musée Rignault, expos Alain Prillard ° Saint-Cirq Lapopie

 

À Domme, personne ne portait de masque dans la Grand’Rue bondée. L’hôtelier ne l’avait ni pour nous accueillir ni dans l’hôtel même ; même aberration le soir avec le patron du restaurant (alors que les serveurs étaient dûment masqués). Le soir, en promenade, nous avons discuté avec un cycliste qui cherchait le site de tournage du Tatoué (film pas vu). C’était, finalement et tout simplement, la Porte des Tours.

 

jeudi, 13 août 2020

Antésomption

 

En route pour Cahors : Montréal, Lectoure (où l’Eté photographique a été remplacé par une déambulation avec des installations in situ dont la plupart sont dérisoires – mais la ville est si belle qu’elle magnifie la moindre vétille), Lauzerte.

 

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mercredi, 12 août 2020

Grimoire sans glamour, mais non sans grammaire

5 h 35.

Levé très tôt, de nouveau. Pas à me plaindre quand même ; outre que je ne fous rien de ces vacances, je m’y repose à peu près. Sur la terrasse couverte (il pleuviote depuis quelques minutes). J’ai allumé la triple bougie à la citronnelle en espérant que ça suffira à me protéger des moustiques : de ce point de vue, depuis l’an dernier, les yourtes que ma mère a installées autour des lits jouent parfaitement leur rôle. Fait cramer ma demi-mug de café, qui sera infâme. Les phalènes commencent d’affluer sur l’écran de l’ordinateur. Comment on remplit quelques lignes avec du néant.

 

Ma mère a fini de lire Atlantis, que je lui avais prêté mais que je n’ai pas lu. Pas lu ce livre-là de John Cowper Powys. C’est extravagant et foutraque. Cela ne m’étonne pas. John Cowper Powys fait partie de ces écrivains qui se regardent écrire, et c’est parfois un compliment à faire : tant de plumitifs, de romanciers/ères surtout, qui écrivent comme ça, comme si ça allait de soi, sans se regarder écrire, justement.

 

Via mon collègue Sylvain Gatelais, sur Twitter, j’ai appris que grammaire, glamour et grimoire avaient commune étymologie.

 

Hier, entre autres, nous avons pris en main le nouveau jeu d’O*, le Saboteur™ ; le soir, deux parties de 3 manches à huit joueurs, et c’était très drôle. Comme l’a dit A*, qui s’est forcé pour jouer, car il déteste les jeux de société et jeux de cartes, aurions-nous trouvé le jeu consensuel ?

A°, ma nièce, qui a commencé à apprendre à y jouer lundi, piaffait en attendant la traditionnelle partie apéritive de belote : elle a joué toute seule, cette fois-ci, en partenariat avec moi, et nous avons perdu de peu. O* et mon père ont, comme d’habitude, eu des annonces stupéfiantes, qui ont permis d’escroquer le score, et un capot qui a achevé tout suspense.

 

(La connexion est très lente – comment poster ce billet ? Je vais continuer d’écrire, plutôt que de tenter de glandouiller sur le Web.)

 

mardi, 11 août 2020

*1108*

 

C* a reçu en cadeau, de la part de mes parents de ma sœur, le Dictionnaire des créatrices en 3 forts volumes, magnifique somme publiée en 2011 par les éditions Des Femmes et devenue introuvable, sauf d’occasion.

 

lundi, 10 août 2020

Remparts

 

Tant que je persiste ici, même pour rien, reste l’espoir de repartir.

 

dimanche, 09 août 2020

Et cygne

Etonnant comme je suis incapable de me tenir à quelque chose. Aucun cran, aucune persistance.

Aucune consistance, peut-être ?

Un type à feuilles caduques. Et, en ces temps plus que jamais, à quoi bon persister ?

 

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samedi, 08 août 2020

Vent frais, vent du matin

Le 14 juillet j’écrivais boire du café réchauffé pas très bon. Rebelote ce matin, mais il y en a eu d’autres, entretemps. Il est six heures du matin, et c’est un des derniers matins où je peux écrire dans la maison endormie, plus exactement sur la terrasse couverte face à la route de Poudenx, ici, à Hagetmau. Nous aurons à peu près fini de ranger demain, et il restera seulement deux jours la semaine prochaine, avant liquidation totale.

Sur la terrasse couverte il y a un peu d’air frais, celui qui manque dans la maison.

 

Une amie m’a envoyé un mail au sujet de l’implantation future – totalement non discutée avec les habitants, et votée en catimini – d’un parc à éoliennes à un demi-kilomètre de chez elle. Il s’agit d’un mail collectif, et elle y a va de sa bonne humeur créative tout en laissant deviner toute sa combativité. Elle requiert de nous, ses destinataires, de lui indiquer toute documentation utile. Je vais sonder mon père, en sachant qu’il aura surtout, selon toute probabilité, de la documentation pro-éoliennes.

 

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vendredi, 07 août 2020

Mölkky toujours

R. est arrivé hier soir, et repartira demain.

Nous enchaînons, après du rangement et du ménage, les parties de Mölkky sous toutes ses variantes. Je pense qu’en comptant ses x entraînements à des lancers lointains, O* a marché 5 ou 6 kilomètres rien que pour le Mölkky.

Hier soir, on a joué au poker avec A*. Aujourd’hui, deux parties de belote : en équipe avec O* – nous avons gagné 2 fois.

 

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jeudi, 06 août 2020

Visite à l'aïeule

Je n’ai pas évoqué ici notre visite rendue à ma grand-mère maternelle, avant-hier mardi. Elle était très en forme, et nous a raconté plusieurs histoires, très poignantes, sur la guerre de 39-45, en particulier de ses deux camarades juives mortes dans les camps d’extermination (et qui ont leur stèle dans le parc Jean-Rameau) et des scènes infâmes lors de la Libération. Elle lit ces temps-ci Un monde de mots d’Anne Cunéo, et m’a donc appris qu’un tel livre existait, entièrement consacré à John Florio. À son grand dam, elle va renoncer à conduire.

 

mercredi, 05 août 2020

Explosions

Les gens, qu’ils soient experts ou non, connus ou non, qui glosent sur le désastre survenu à Beyrouth en parlant d’attentat ou de problèmes géopolitiques sont irresponsables, et ce sont même des salauds. Pour le moment, l’hypothèse la plus probable (et la seule retenue par l’ensemble des responsables libanais à s’être exprimés) est celle d’un dépôt massif et mal protégé de nitrate d’ammonium. Des dépôts comme celui-ci, gageons qu’il y en a dans tous les grands ports d’Europe, à Cherbourg ou au Havre, à tout parier. On sait que l’industrie, notamment agroalimentaire, sème en tous points du globe de telles bombes. Je vis à un kilomètre d’un site industriel classé Seveso II. Demandez aux Toulousains si de tels accidents ne surviennent que dans des pays ravagés par la guerre ou au Proche-Orient…

 

C’est cela, le désastre. Et, avec toutes les nouvelles désastreuses qui ne cessent de nous parvenir de Sibérie et du Groenland, c’est là l’urgence : urgence climatique, urgence qu’il y a à revoir totalement notre « développement » et nos modes de consommation.

 

Cependant, un poète dont j’ai aimé deux livres (et dont je tairai le nom) partage sur Facebook un fake ridicule sur les « origines » supposées de l’écriture inclusive, et ses commentateurs (dont cet imbécile de Gil Jouanard) y voient la cause principale contre laquelle s’offusquer et lutter, en 2020.

 

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mardi, 04 août 2020

Saloperies, privilèges

Il y a quelques (non : quinze) années, j’avais dit à mes étudiant-es de CAPES, au sujet du roman de Ford Madox Ford, The Good Soldier, alors au programme, que la date du 4 août était plus importante que celle du 14 juillet, pour la Révolution française. Plus importante, c’est une provocation. Mais aussi importante, oui. L’abolition des privilèges, encore très largement théorique dans ce pays, est une très grande idée, et un immense geste politique.

Je lis très peu de livres d’histoire, et c’est un tort.

 

Nuit entière, enfin : 8 heures de sommeil.

Hier soir, fin de la saison 4 de Peaky Blinders : série qui tient vraiment la route, c’est assez rare pour être signalé, et savamment construite. Je me demande si les spécialistes de narratologie (je lis très peu de narratologie – est-ce un tort ?) travaillent sur la question de l’identification dans ces séries qui présentent des personnages principaux qui sont tous des criminels, des salauds etc. Après tout, est-ce que le titre (ironique) du classique de Sergio Leone The Good, the Bad and the Ugly n’est pas censé inviter le spectateur à s’identifier au « bon » interprété par Eastwood, d’une manière très déceptive, vu qu’il est tout sauf bon…?

 

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lundi, 03 août 2020

... aux écrouelles

Levé depuis 4 h 50, j’ai passé une heure sur la terrasse. Ça se rafraîchit, je rentre dans la cuisine.

 

Pleine lune. Fallait-il que je croie dormir longtemps, après plus d’une heure de sieste hier autour de 15 h 30, moi qui ne dors jamais dans la journée ? Après le cri d’appel de l’Effraie, c’est la Hulotte que j’entends depuis un petit moment. Il y a eu aussi, dans le bois, des appels de chevreuils : hier matin vers onze heures nous en avons vu deux batifoler et se poursuivre, entre la fontaine et le Campot.

Il doit faire très chaud jeudi et vendredi prochains.

Mugissement des bœufs, j’écris.

 

Hier, nous avons commencé d’apprendre à jouer au mah-jong (avec ma mère – il faut être 4 pour y jouer, je me demande si nous trouverons la bonne variante pour y jouer à 3) et j’ai commencé Quichotte de Rushdie : le livre commence par une note hilarante sur la prononciation du célèbre nom. J’ai aussi appris le nom de la plante qui envahit recouvre le champ voisin : la Lampourde glouteron, dite aussi Lampourde aux écrouelles.

 

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dimanche, 02 août 2020

Moments hors

Un moustique à l’extérieur de la yourte. On n’ose pas en sortir. J’aurais pu en faire un haïku.

 

Douche froide en essayant de faire un minimum de bruit à A*.

Café réchauffé.

Mon père, quand il se lève pour aller jardiner, ne passe jamais du côté de la terrasse couverte, et ne peut donc savoir si ma mère et moi sommes levés. (Nous le sommes.)

 

Chants du coq, bourdons et abeilles vrombissent, le peignoir suspendu comme un ex-voto. (J’aurais pu en faire un tanka.)

 

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samedi, 01 août 2020

Du coup, suite

Un récent billet s’achevait par un paragraphe expliquant mon agacement face aux gens qui pourfendent l’emploi de la locution adverbiale du coup, tout à fait significative, utile et, surtout, anciennement attestée. Il faudrait d’ailleurs écrire un billet entier sur le mot coup et ses dérivés.

À la suite de ce billet, un échange a eu lieu entre Didier Goux et moi. Didier Goux m’a dit avoir dégotté un « du coup » dans une chronique d’Angelo Rinaldi datant de la fin des années 80.

 

Voici 5 extraits de textes du dix-neuvième siècle, parmi tant d’autres, pour montrer que, si l’emploi de cette locution peut être, chez certain-es (au rang desquels je me compte) un tic, il ne s’agit en aucun cas d’une expression récente, ni de « mauvais français ».

 

du coup Proust

 

du coup Zola

 

du coup, Huysmans

 

du coup, Sacher-Masoch

 

du coup, Daudet

vendredi, 31 juillet 2020

*3107*

 

Vu la chaleur, pas grand-chose d’autre à faire, hier, que de se planquer à l’ombre des arbres, ou, mieux encore, dans la maison. Deux épisodes de Peaky Blinders dans l’après-midi, quatre de Two & A Half Men le soir. Il a effectivement fait 40 à l’ombre (et mille au soleil).

 

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jeudi, 30 juillet 2020

En trombe

Que cette route départementale est passante, avec, depuis toujours, tracteurs, mobylettes pétaradantes, bétaillères, et bagnoles roulant largement au-dessus de la limite fixée à 70, en trombe, sans tenir compte des nombreux carrefours. Entre le voisinage et le trafic qui ne s’est pas arrangé depuis quelques années, sans compter l’entretien, les heures passées à couper des branches, tondre, ramasser les feuilles, je ne regretterai pas tant que cela cette maison.

Hier soir, après le départ de mes parents, la maison plus vide que jamais, O* a eu de nouveau un gros coup de cafard. Je le comprends : j’y ai des souvenirs nombreux et complexes – 28 années même par intermittence, ce n’est pas rien. Lui ne voulait pas que C* vende, et c’est dur pour lui, même s’il comprend bien les arguments : trop coûteuse à entretenir, elle s’abîme ; nous n’y venons plus assez longtemps ni assez souvent ; nous pourrons louer 3 ou 4 semaines rien qu’avec le fric passé dans les impôts locaux. A*, qui a adoré venir ici et qui était même celui qui, un temps, parlait que nous changions de région pour venir nous installer ici, voulait y passer de nouveau quelques jours, une dernière fois, mais il y a longtemps que sa vie est ailleurs.

C*, elle, difficile de dire. Cela fait très longtemps qu’elle s’exclame en entrant dans la maison après une longue absence : « oh, ce n’est plus possible, je vais la vendre ». Mais c’est quand même la maison de son enfance, de 1978 à 1991. Quarante-deux ans qu’on ne raye pas comme ça, d’un trait de plume.

 

Il doit faire très chaud aujourd’hui. Je n’aurais pas dû dire cela à ma mère, qui aura appréhendé toute la nuit la journée suivante. D’ailleurs, c’est étrange : il doit faire 42° à l’ombre, alors qu’il faisait 30° hier (et on n’a déjà pas eu froid, à démonter des sommiers et à faire des allers-retours à la déchetterie) et qu’il doit faire de nouveau autour de 30° demain.

 

Bientôt terminé Se taire ou pas (je lis vraiment peu, et par intermittences). Ce n’est pas mal du tout. Certains des textes sont vraiment très réussis, émouvants. On sent qu’Isabelle Flaten a lu Sarraute, ou en tout cas certaines de ses explorations du langage intérieur se rapprochent beaucoup des derniers livres de Sarraute (Vous les entendez ?, Ici). Les situations suggérées invitent toujours à la réflexion, on essaie de deviner ce qui se trame, ou ce qui se cache derrière telle ou telle allusion, de sorte que le titre correspond aux situations existentielles explorées dans les textes brefs, mais aussi à la textualité elle-même ou à ce que le lecteur doit s’approprier.

 

Avant le dîner, hier : deux parties de Mölkky breton, avec O*. Je les ai gagnées toutes les deux. Les garçons ont préféré regarder quatre épisodes de Two and A Half Men (qu’A* avait déjà vues il y a très longtemps), dont le fameux ‘Go Get Mommy’s Bra’, plutôt que de reprendre Peaky Blinders à la saison 4.

 

mercredi, 29 juillet 2020

Vide-maison, suite

Levé tôt, 6 h 30. C’est un peu mon rythme depuis le début de l’été, des nuits de cinq heures, et pas fatigué. Je ne ressens guère non plus les douleurs liées à ma lombalgie et à ma double tendinite : c’est heureux, puisque je sais, depuis qu’il a été confirmé que c’était de l’arthrose, qu’il n’y a pas grand-chose à faire. Ce matin, toutefois, c’est la douleur dans le bas du dos qui m’a réveillé. Il y a que j’apprends à éviter, autant que faire se peut, les gestes qui provoquent durablement ces douleurs : rester debout en piétinant, marcher lentement… Pour discuter debout, il faudrait que je m’achète une sorte de trépied pliant portatif qui me permettrait simplement de poser mes fesses et de signaler à mes interlocuteurs qu’effectivement discuter dans cette position est devenu presque impossible pour moi.

 

Mes parents viennent aujourd’hui nous aider à nettoyer le garage et la salle de soins. Ils doivent récupérer pas mal de trucs, notamment des livres pour la bibliothèque municipale de Cagnotte et pour Philippe S*, le spécialiste d’histoire régionale. Je ne saurais dire combien de livres abîmés et/ou sans intérêt j’ai balancés au papier à recycler en février et la semaine dernière. Et cela sans compter ceux que j’avais mis dans des boîtes à livres à droite et à gauche l’été dernier. Dans une maison dans laquelle j’aurais dit qu’il y avait peu de livres. Mes parents vont récupérer des bricoles, aussi, et des cartons qu’ils vont stocker en attendant de nous les monter au fur et à mesure.

 

La vente de la maison prendra probablement du retard ; initialement prévue le 31 août, elle pourrait n’être officielle devant le notaire qu’au cours de la seconde quinzaine de septembre, car les formalités ont pris du retard.

 

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mardi, 28 juillet 2020

Aphone, dit-il

 

Le retard s’accumule, pour les sonnets aphones. C’est dingue, à quel point je suis incapable de m’astreindre à une discipline rigoureuse et quotidienne, même pour quelque chose qui pourrait être exécuté rapidement.

Story of my life.

 

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lundi, 27 juillet 2020

Du coup...

Bien roulé ce matin, avec la voiture entièrement chargée de sacs et de cartons. Je venais de sortir de la voiture, garée sur le rond-point, quand j'ai vu arriver, de l'impasse, A* sur son vélo. Quel timing ! a-t-il dit. Retrouvailles heureuses.

 

Passé une bonne partie de l'après-midi à ranger les BD, vinyles, le linge, à installer ce qu'O* nomme d'ores et déjà le salon audio du sous-sol. Je n'arrive pas, malgré x tentatives et rebranchements divers, à installer les deux enceintes sur le même canal. Je me dis que ce doit être lié au système très complexe, à base de fils supplémentaires et de connexions incompréhensibles pour moi, installé par mon beau-père à l'origine (1978), et dont j'ai rompu certaines subtilités en désinstallant tout à Hagetmau hier. Toujours est-il que ce n'est pas grave car je comptais installer une des deux enceintes dans la chambre et l'autre dans le garage : c'est donc fait, et on peut basculer l'écoute du vinyle, avec l'ampli, soit sur la chambre soit sur le garage.

 

C* a fini par parler à quelqu'un de compétent, après avoir été promenée au téléphone de service en service, au sujet des taxes foncières de la maison de Hagetmau. Un drôle de sac de nœuds.

 

Bien que j'aie bu mon dernier café de la journée sur l'aire de Meillac à neuf heures du matin, je ne m'endors pas du tout. Toujours infoutu de lire. —— J'ai reçu un autre exemplaire, envoyé gracieusement par l'éditeur, de Se taire ou pas... Cela me gêne, du coup.

 

Tiens, je le note ici car ça fait partie des choses qui m'agacent depuis un petit moment : il paraît qu'il ne faut pas dire ou écrire du coup et que seuls les jeunes et les incultes (ça revient au même pour ces personnes) emploient cette locution à tout bout de champ. Je ne suis ni jeune ni inculte, et il se trouve que cette locution fait partie de mon répertoire depuis longtemps, les années 90 sans doute, les années 80 peut-être. Et je n'ai jamais pensé être un précurseur. Et c'est une locution : ça existe. Et c'est un tic : on en a toutes et tous. Deal with it, people...

 

dimanche, 26 juillet 2020

Bientôt un cluster à Garlin ?

Garlin.JPG

C'était surréaliste, cet après-midi, à Garlin : j'ai été témoin, pour la première fois depuis des mois, d'une scène d'inconscience collective. Les gradins sont semi-fermés, les gens (en dépit du marquage d'une place sur deux) à moins d'un mètre les uns des autres (vu la disposition des arènes il fallait éliminer une rangée sur deux et 2 places sur 3 sur la rangée restante)... et personne ou presque ne portait de masque. Déplacements sans masque, poignées de mains etc. La totale.

O* et moi avons gardé notre masque tout le temps, et on croise les doigts maintenant...

 

Interrogée par moi, une des responsables du comité des fêtes m'a dit que le protocole de la FFCL (Fédération Française de la Course Landaise) avait été appliqué à la lettre. J'ai ensuite appris que plusieurs membres du comité directeur de la FFCL avaient refusé de voter ce protocole et que le docteur fédéral avait démissionné pour ne pas être tenu responsable de quoi que ce soit en cas d'action juridique a posteriori. Autant dire qu'il ne faut pas beaucoup s'informer ni réfléchir pour se rendre compte que cette course landaise se déroulait dans des conditions entièrement incompatibles avec les réglementations demandées par les ARS.

 

[Edit du 28 juillet. J'ai alerté la préfecture des Pyrénées-Atlantiques. Réponse : nada.]

 

samedi, 25 juillet 2020

Se taire ou pas (projets)

Réveillé à 6 h avec la migraine pas passée hier soir. Je n’arrive plus du tout à lire en ce moment. Quoique l’angle sous lequel y est traitée la question de la mémoire de la traite esclavagiste soit très novateur et m’intrigue, le livre de Léonora Miano que j’ai commencé il y a trois jours – Crépuscule du tourment – me tombe des mains, comme tout ce que je tente de lire depuis une quinzaine, il semblerait. J’ai reçu Se taire ou pas, d’Isabelle Flaten, reparu en poche au Réalgar : si je n’arrive pas à le lire non plus, ça va devenir inquiétant.

Je pianote dans la maison vide et endormie, avec quatre bougies à la citronnelle et le reflet de mon visage au-devant du clavier, dans le verre de la table de la salle à manger (qui fait partie des nombreux meubles que nous devons virer d’ici fin août). Et la maison paraissait déjà vide après le nettoyage de février…

Il faut que j’écrive le billet d’hier, et les deux sonnets du jour, à défaut des trois en retard.

 

vendredi, 24 juillet 2020

Sum fluxae pretium spei

Aujourd’hui c’était l’anniversaire de ma mère. 72 ans, septante-deux comme écrit dans le sonnet du jour. Nous avons déjeuné tous les six (sans A* ni les Cessonnais, donc) à la Villa Mirasol avant de passer l’après-midi chez ma grand-mère. Ma grand-mère, qui a fêté ses 93 ans toute seule au début du confinement, semble aller très bien, sauf pour la marche, qui est très difficile, le corps voûté et désaxé, une hanche plus haute que l’autre ; la canne n’est pas superflue. Pour le reste, elle semble très en forme et remonter la pente de la double opération de la cataracte subie il y a moins d’un mois : elle se plaint d’ « avoir tout le temps froid » mais hier elle était habillée normalement ; les soirées et les matinées sont fraîches, donc rien de très étonnant à ce qu’elle « attrape une petite laine »… Ma mère se fait beaucoup de souci, à raison car sa mère entre de fait dans la grande vieillesse, mais elle l’a trouvée en meilleure forme et plus alerte qu’il y a quelques jours. Nous n’avions pas vu ma grand-mère depuis Noël, donc difficile de dire, pour notre part. Sans aller jusqu’à citer Elliott Carter, les personnes qui dépassent les 100 ans en (presque) pleine possession de leurs moyens, cela existe.

 

La conversation a roulé sur pas mal de sujets, et ma grand-mère était toujours attentive ; elle est même venue assister à la partie de Mölkky, alors que, pour le terrain, je n’avais pas pu choisir un terrain très proche de la maison. Je lui ai emprunté Montaillou, village occitan que je savais avoir vu dans sa bibliothèque quand j’étais jeune, car il se trouve que nous sommes passés à Montaillou mardi, alors que je n’aurais pu dire où se trouvait ce qui, aujourd’hui d’ailleurs, n’est guère plus qu’un hameau (et encore).

 

Ma mère a eu, outre nos cadeaux et ceux qu’elle se fait de la part de mon père (…), une belle orchidée de la part de ma grand-mère. Elle m’a rendu le roman d’Andre Brink que j’avais emprunté pour elle à la B.U. et je n’ai pas même eu le temps de lui demander ce qu’elle en avait pensé.

 

« Partagé » sur Facebook un sonnet que j’avais écrit le 24 juillet 2015 (nous étions en Italie) ; fait-il partie de ces nombreux sonnets que je retrouve et que j’ai oublié d’inclure dans mon recueil de 2016 ?

 

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jeudi, 23 juillet 2020

*2307*

 

4 h 15. Le seul avantage de se réveiller à 3 h 30 du matin, c’est de pouvoir se lever et de mettre à aérer la maison, moite et dont certaines pièces sentent le renfermé. Je le savais, le café exceptionnel d’hier soir à la pizzeria d’Arzacq ne m’empêcherait pas de dormir, mais il risquait de me tenir éveillé en cas de réveil prématuré. Encore des mails professionnels et des conversions de notes semestrielles d’étudiants partis à l’étranger à effectuer.

 

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mercredi, 22 juillet 2020

Ascendances, vols planés

 

Devant la Maison Bédrède, Mirepoix   Commencé la journée par écrire un peu à la salle de bains, tandis que C* et O* dormaient encore. Nuit mitigée, éboueurs, claquements de portes. Dès avant le petit déjeuner, O* m’a photographié devant la Maison Bédrède, très jolie, qui se trouve sur la place centrale de Mirepoix, et dont je ne sais comment (ni si) elle est reliée à ce quart ariégeois de mon ascendance.

(J’espère que ma mère aura recommencé de lire ces carnets, au cas où j’oublierais de le lui demander…)

 

Journée par gambades : église rupestre de Vals (très surprenante, jamais vu tel édifice), grotte du Mas d’Azil (où de très importantes découvertes de 2011 ont fait remonter tout un pan aurignacien, et donc fort ancien, de l’occupation du site, mais dont nous avons trouvé la visite guidée décevante par rapport à celle de 2008), villa gallo-romaine de Montmaurin, église Saint-Sever de Rustan (pas ouverte, mais bâtiments conventuels du 18e devant lesquels se déroulait une partie de pétanque fort disputée), Morlaàs (désert), Arzacq (où enfin se restaurer).

 

Après ces quatre jours de virée, bien des occupations nous attendent, mais il va falloir quand même que je ne flanche pas et poursuive le chantier des sonnets aphones.

 

mardi, 21 juillet 2020

D'une perspicacité moyenne

 

Observation de deux Percnoptères, près du col de la Croix des Morts  (détail)   Retrouvailles pour déjeuner avec F°, pas vue depuis 2004, et sa compagne, qui se trouvent louer une maison à Bélesta cette quinzaine. Le matin, après nous être cassé le nez (et avoir failli y rompre la voiture) sur des chemins caillouteux indiqués comme routes sur notre carte (mais en fait : non), observation d’un groupe de vautours près de la Col du Croix des Morts, dont deux percnoptères : je les ai d’abord pris pour des gypaètes, car ils étaient loin, se sont éloignés très vite, et surtout car ce sont des rapaces dont je n’ai quasiment de connaissance que livresque. Les 4 ou 5 Vautours fauves observés ensuite dans un groupe de résineux étaient plus familiers, mais toujours aussi émouvants.

 

Soirée à Mirepoix, puis à baguenauder dans les monts alentour, aux confins de l’Aude. Pique-nique dans le bocage désert, entre Corbières et Sonnac, après avoir contemplé le château de Lagarde et avant d’apercevoir, au crépuscule, celui de Puivert. Tartines de bethmale face à un troupeau de vaches, sur de verts coteaux.

À retenir du matin : les gorges de la Frau ne sont accessibles qu’à pied ou en VTT.

 

lundi, 20 juillet 2020

Méandres et parois

 

Parc de la Préhistoire, Tarascon Matinée au Parc Préhistorique, avec une belle promenade et des installations permanentes très réussies, des intérieurs plus pénibles : les fac-similés sur paroi des différents sites inaccessibles, de Niaux notamment, sont très réussis, mais sinon tout passait par l’audioguide. Or, un de nos deux audioguides fonctionnait très mal, et aucun des deux n’a fonctionné pour le son des documentaires sur grand écran. Moi qui détestais déjà ces saloperies… Mais les extérieurs et les fac-similés feront oublier cela. Nous avons notamment pu voir la fameuse et énigmatique belette.

Après-midi à méandrer sur la route des corniches jusqu’à Ax, avec plusieurs églises romanes très jolies. Cette route est d’ailleurs très jolie, peu fréquentée, alors que la N20 en contrebas est immonde.

Ax-les-Thermes, station thermale en déshérence, avec son lot d’hôtels décrépits ou carrément abandonnés, ses rues de bric et de broc, d’où un caractère trempé. Trempé nos pieds, d’ailleurs, dans le bassin de la Basse, où l’eau soufrée, à forte teneur en barugine, est bouillante.

Perdu au poker.

 

dimanche, 19 juillet 2020

Ariège

 

Début d’une petite virée de quelques jours. Pas trop facile d’écrire dans ces conditions-là, notamment avec la chambre d’hôtel etc. L’Ariège, à ce qu’on en voit, est une terre assez belle, et abandonnée : l’un est-il lié à l’autre ?

 

Pas de sonnets mais grâce à Facebook j’en retrouve de vieux jamais publiés. Un vrai écureuil.

 

Jamais lu Tartarin de Tarascon, ni ses suites. Henry James l’aurait traduit, pour le fric, d’après Wikipédia.

 

Robert Pinget aurait eu 101 ans.

 

samedi, 18 juillet 2020

Plus bel âge

Ce matin, petites courses à Pouillon, aller-retour au bourg de Cagnotte pour accompagner ma mère à la poste.

Il fait enfin bien chaud, une vraie journée d’été.

 

À partir de lundi, le masque sera obligatoire dans tous les lieux publics clos ; ce matin, une demi-douzaine de clients du supermarché ne l’avaient pas. Les fameux « clusters » réapparaissent un peu partout. J’espère surtout – outre que personne de la famille n’attrapera cette saloperie – qu’on ne sera pas reconfiné dans les prochaines semaines.

Difficile de savoir comment tout cela va évoluer.

 

Ce matin, un incendie a commencé de ravager la cathédrale de Nantes, et les hypothèses complotistes islamophobes ont illico fleuri sur Twitter. Cette cathédrale avait déjà subi d’importants dégâts en 1972, à une époque où l’on ne parlait ni d’al-Qaeda ni de Daech. Il y a deux mois, un incendie sans doute criminel a eu lieu sur le chantier de la mosquée d’Amiens Nord : c’est à se demander qui manie le mieux les allumettes et l’essence, des prétendus islamistes ou des véritables suprématistes blancs qui se cachent derrière la défense de la foi chrétienne.

 

Notre ami C°, qui fêtait récemment ses 47 ans, m’a écrit qu’il « se convainc que c’est le plus bel âge ». La formule est ambiguë, mais, pour ma part, je ne cherche pas même à m’en convaincre : je n’aime pas l’approche de la cinquantaine, avec tout ce qui l’accompagne.

 

14:28 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 17 juillet 2020

Avec le cerveau reptilien

Aujourd’hui mon grand-père maternel aurait eu 95 ans. Je faisais remarquer avant-hier qu’une des petites habitudes que je me suis surpris à avoir depuis quelque temps et que je n’ai connu qu’à lui était de rester à la cuisine juste après le dessert, à charger le lave-vaisselle ou laver des plats, préparer le café etc. – et d’y grignoter des biscuits, un reste de gâteau etc. Récemment aussi, ma mère a retrouvé une boîte de cigarillos qui datait de l’époque (fin des années 70 ?) où il avait tenté de se mettre à ça dans l’idée (illusoire) de cesser de fumer. Bref, on couche toujours avec des morts, comme le chantait Ferré.

 

Je décide d’abandonner A Glastonbury Romance. 700 pages encore, ça vaut le coup de ne pas insister, d’autant que je pique du nez chaque soir vers 11 h à la lumière de la lampe de chevet. Pour diverses raisons, de toute façon, les semaines d’été ne sont pas celles où je lis le plus ; en tout cas, ce ne sont pas celles qui se prêtent le mieux aux grandes lectures, ou aux lectures-fleuve.

 

Hier : une tortue, des masques portés en pointillés, un nid d’asticots dans un cadavre de souris, l’ail d’Henri IV.

 

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jeudi, 16 juillet 2020

Le Sacre de l'écrivain

 6 h. Réveillé par un moustique, et le mal de dos. Je crois que j’ai réussi à tuer l’insecte avant de quitter la chambre. Ici à la cuisine, j’ai compté les piqûres, rien qu’au pied gauche : quatre. Et j’ai tué trois moustiques. Ma mère s’est levée, car elle ne dormait pas non plus, puis est allée se recoucher. Le wifi fonctionne de façon capricieuse.

 

Peu lu hier. A Glastonbury Romance, seulement un chapitre (sieste l’après-midi, et je tombe de sommeil le soir à onze heures au lit).

Le Sacre de l’écrivain de Bénichou, bientôt terminé, est intéressant, mais ses deux défauts majeurs sont d’être un travail purement chronologique, de sorte que même lui s’aperçoit de la faible pertinence d’un tel modèle pour son sujet et fait sans cesse des petites allusions rétrospectives (une édition hypertextuelle serait bien pratique), et surtout de traiter uniquement du romantisme français, ce qui n’a, de fait et à l’épreuve de la lecture, que peu de sens : Bénichou réduit donc l’émergence de sensibilités voisines au prisme de convictions politiques parfois antagonistes, dans un contexte qui n’est jamais européen. Or, si les filiations que le livre établit entre l’émergence de l’apostolat scripturaire dans les années 1760-1780 et la génération des Hugo et Lamartine sont passionnantes à explorer, elles n’ont pas grand sens à se priver des liens avec les soulèvements politiques dans d’autres pays d’Europe, mais surtout des liens avec les ruptures formelles amorcées dès les années 1780 en Allemagne et dans les Îles britanniques, avec notamment la réinvention des normes et des codes de la ballade. Avant d’attaquer ces deux ‘Quarto’ achetés sur le conseil de l’ami éditeur David M*, j’étais un peu sceptique, car j’ai toujours beaucoup lu au sujet du romantisme dans une perspective comparatiste, européiste en quelque sorte, et je reste, de fait et malgré les angles nouveaux pour moi, sur ma faim. Au fond, le plus intéressant, et cela tombe bien vu que c’est le sujet central du livre, est la manière dont Bénichou décrit l’émergence d’une protofigure de l’intellectuel engagé, avec la figure laïcisée du poète ; cela explique fort bien, entre autres, la prégnance des sujets bibliques dans une perspective qui n’est justement pas celle de Milton, Klopstock ou Blake, pas réductible à l’épopée luthérienne ou au prophétisme pythique semi-délirant.

 

Hier soir, petit appel visio avec A* et les Cessonnais, puis belote (C* et moi avons gagné), puis dîner, puis 4 épisodes de Two and A Half Men (que nous faisons découvrir à O*).

 

mercredi, 15 juillet 2020

Concordance des lieux

Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de notre ami C°. Il faut que je lui envoie un mail, d’autant que je n’ai pas répondu à sa réponse du 10. Il commence ses vacances en Dordogne, chez ses parents, mais cette année n’ira pas au Pays basque, et pour cause. D’ailleurs, plusieurs pays reconfinent partiellement (Inde, Etats-Unis, Espagne). Hier le Président a annoncé que le masque serait probablement obligatoire dans les lieux clos, et sans doute à partir du 1er août. Cette obligation devrait déjà être de mise depuis plusieurs semaines ; beaucoup de gens ont relâché toute vigilance, et même si à Tours je n’ai pas constaté les 70% de gens sans masque dont il est question à la radio, il n’y évidemment plus 100% de gens qui le portent.

Aussi à retenir : le community manager de Macron, sur Twitter, avait abusé de la cocaïne hier. Ou Macron se trumpise davantage que je ne le pensais.

 

Hier soir, traditionnelle partie de belote. Depuis qu’O* a appris à y jouer (cela fait 4 ans, peut-être 5 même), nous faisons traditionnellement équipe, C* et moi, tandis qu’O* joue avec mon père. Ils nous ont battus aux deux parties de mille, comme d’habitude ai-je envie de dire. Je ne joue pas très bien, certes, mais lui et mon père ont surtout une chance assez constante : difficile de lutter contre ça.

 

6 h. Comme hier je me lève tôt. J’entends à présent la pluie tomber à verse. Un moustique me tourne autour, à la cuisine.

 

6 h 45. La pluie a cessé presque aussitôt. J’ai tué à mains nues le moustique qui m’avait piqué pendant que je sirotais mon café en écrivant le début de ce billet. La journée peut commencer (on dira).

 

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mardi, 14 juillet 2020

*1407*

6 h. En me levant aussi tôt pour écrire, je pense à Jacques Roubaud racontant son rituel, Nescafé à l’eau chaude même pas chauffée, ce doit être infect, d’ailleurs il l’admet quelque part, c’est infect.

 

Je veux me contraindre à écrire une nouvelle série de poèmes, des sonnets, mais il faudrait des sonnets un peu particuliers.

 

Les feux d’artifice ont été généralement annulés ; je ne peux m’empêcher aux bons côtés de ce genre d’annulation, moins de pollution, moins d’animaux nocturnes dérangés, moins de gaspillage… Cet été il n’y a quasiment pas de courses landaises, et pour la première fois depuis 2007 nous n’en verrons peut-être qu’une ou deux.

 

Dimanche soir A* nous a appris à jouer au poker.

 

8 h. Levé depuis 6 h (et j’étais réveillé depuis pas mal de temps), j’ai été assez idiot pour ne pas prendre mon livre. Ou plutôt, j’ai été assez idiot pour ne pas laisser traîner, au salon ou dans la cuisine, un des trois livres que je lis en ce moment, de sorte que, sans connexion internet, une fois écrits trois sonnets, promené en robe de chambre (en me caillant) dans le jardin, je me suis retrouvé à lire quelques poèmes de Jean Rameau (meilleurs que dans mon souvenir), à feuilleter un livre sur les peintures murales des églises de la Grande Lande. Je suis habillé à présent, mais seul levé. Sur la terrasse il fait encore bien frais. Les bruits de la campagne, depuis une heure, ce sont surtout zézaiements des moustiques, craiements des corneilles au loin, appels répétés du coq, meuglements du côté de Daillat.

 

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lundi, 13 juillet 2020

Graal difficile

Il y a ces livres – longs – autour desquels on tourne depuis des années, on finit par se lancer dedans, avant de craindre, au bout de cinq ou six jours et à peine 300 pages, de ne pas les achever. Il en va ainsi, pour moi, de A Glastonbury Romance, qui recèle pourtant, comme chaque livre de John Cowper Powys, des merveilles, mais qui est probablement, et tout simplement, trop long. Nous verrons.

 

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dimanche, 12 juillet 2020

Boutures

Difficile de trouver à réorienter ces carnets...

Il y a tant de projets que je laisse en plan, en souffrance.

 

L'année (universitaire) qui s'achève a été si étrange. Les effets de la période de confinement et de déconfinement, sur le rythme des journées autant que sur la perception de l'avenir (je ne parle même pas des inquiétudes quant à de nouveaux graves soubresauts de la pandémie), sont loin d'être terminés.

 

Il faudrait donc faire bifurquer ce journal, trouver quelque bouture à faire.

Mixed metaphors.

 

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samedi, 11 juillet 2020

*1107*

A* a dix-neuf ans aujourd'hui.

Moyennant quoi nous n'avons pas fait grand chose aujourd'hui. Il est rentré dans la matinée d'une soirée chez des potes, on a fêté son anniversaire après le déjeuner, et on a passé une bonne partie de la journée à glandouiller, lire sur la terrasse (j'ai même somnolé...).

 

Soir : visionnage d'un des cadeaux d'A*, une pièce de Barillet et Grédy avec Jacqueline Maillan. [Oui, vous avez bien lu. Nous sommes en 2020 et cet enfant est né en 2001.]

 

vendredi, 10 juillet 2020

Cigarillos, garde-boue et cache-poussière

Ce matin, je suis allé en ville à vélo, aller-retour, comme samedi dernier, histoire bien sûr d'aller plus vite qu'en bus et tramway, mais aussi de voir s'il était envisageable de me mettre à aller à la fac à vélo l'an prochain. Comme je le pensais, ce n'est guère envisageable. C'est plutôt rapide, malgré mon incurie : 19 minutes à l'aller et 22 au retour, en dépit du fait que je rame sur la bécane avenue de la Tranchée (mais cette fois-ci j'ai mis pied à terre au-delà de Mi-Côte, y a du progrès). Bon, pour cinq kilomètres en ville avec des arrêts réguliers pour feux etc. ce n'est pas glorieux, mais je pense que je finirais par gagner du temps à la marge. La vraie raison en est que j'en suis revenu épuisé (mon légendaire manque de forme physique) et donc je ne me vois pas me taper la Tranchée puis Maginot avec sa portion sans piste après une journée entière de travail. A* passe par le Pont de Fil et la rue du Nouveau Calvaire dont il m'a dit qu'elle était moins pentue et qu'il ne mettait jamais pied à terre : j'ai des doutes mais il faudra que j'essaie. Il n'est guère sportif, mais il compte 26 années de moins que moi, et autant de kilos en moins je pense.

 

Hier soir : The Good, the Bad and the Ugly. 4e fois, je crois. La dernière, c'était avec A* il y a 7 ou 8 ans, donc je m'en souvenais bien. J'aime vraiment énormément ce film, qui croise si intelligemment la reprise des motifs du western avec la guerre civile américaine. Un élément marquant est qu'il n'y a vraiment aucun personnage féminin : Leone ne fait pas semblant. Le western est un truc de mecs, donc il fait un film entièrement sans femmes. Je suppose que cela a dû faire couler beaucoup d'encre depuis 20 ou 30 ans, tant du côté des gender studies que de la critique féministe. Au risque d'être compris de travers, je dirai ici que je pense que c'est la raison pour laquelle je préfère ce film à Once Upon A Time in the West : le personnage joué par Claudia Cardinale est raté et n'apporte rien, si ce n'est sans doute la réécriture des clichés du western avec le motif de l'aventurière, de la prostituée qui avait décidé de se ranger etc. De toute manière, Leone aurait pu ajouter cinq personnages de femmes par film, il n'aurait jamais réussi le test de Bechdel. Ce n'est pas à cette aune qu'il faut évaluer ses films.

En tout cas, le côté testostérone doit avoir un sens, car pour la troisième fois devant ce film C* a somnolé, s'est copieusement ennuyée, en disant qu'une fois encore elle s'était aperçue qu'elle ne se souvenait pas de grand chose. Comme mon ami O* avait lancé ce matin un petit jeu sur Facebook consistant à résumer un film connu en une phrase de la façon la plus ennuyeuse possible, C* a proposé ceci : Trois mecs mettent trois plombes à trouver un trésor dans une tombe en se faisant des crasses.

 

Ironie encore, ou coïncidence : ma mère, qui a passé quelques jours chez ma grand-mère maternelle après que cette dernière a dû subir une opération oculaire, a fait du rangement et retrouvé une boîte de cigarillos qui remonte à l'époque où mon grand-père avait tenté de se mettre à fumer ça. Cela remonte donc aux années 70, et ils sont donc bons pour la poubelle si tant est qu'ils n'aient pas été infects dès le principe...

 

jeudi, 09 juillet 2020

Des actes, inexacts

Dernier jour de "travail" au sens le plus officiel du terme, et pourtant je ne me suis pas du tout senti "en vacances" ce soir. Il faut dire que le dernier conseil d'UFR de l'année, présidé par le nouveau doyen, a duré 4 heures, et surtout qu'il s'est déroulé selon un mode "hybride", avec une partie des collègues qui assistaient au conseil via Teams avec projection sur grand écran, et une vingtaine d'entre nous en salle des Actes : or, plusieurs collègues assis les uns à côté des autres n'avaient pas de masque, se parlaient à l'oreille etc. Nous sommes cinq à avoir gardé le masque pendant quatre heures, ce qui n'est pas confortable mais supportable.

 

Quand je pense que nous espérons (et voulons) faire une rentrée en présentiel avec des groupes de TD et de CM normaux, c'est-à-dire avec les masques mais une occupation normale des salles de classe, cela me semble mal barré. D'une part, il paraît que les gestes barrière* sont de moins en moins bien respectés, un peu partout ; c'est ce que déclarait ce matin le professeur Delfraissy à la radio ; il est donc possible que la pandémie aura recommencé à galoper avant même la rentrée. D'autre part, si nous ne sommes pas capables de respecter les mesures règlementaires minimales en conseil d'UFR, comment imaginer que les cours seront autre chose qu'un gigantesque bazar ? peut-être que non, après tout ; peut-être qu'un-e enseignant-e qui dira à la classe que tout le monde doit garder son masque sera mieux écouté-e qu'un directeur d'UFR qui, de fait, n'a rien dit, rien rappelé, pas bronché...

 

Comme j'avais fait un post Facebook sur le sujet, une des collègues qui assistait à la réunion via Teams m'a dit qu'elle avait été stupéfaite et choquée de ce qu'elle avait vu en salle des Actes...

 

 

* Je ne peux pas dire que je serai le dernier à respecter la fonction adjectivale (et donc invariable) de barrière dans cette expression, puisque, pour le coup, tout le monde a fait la faute dès le début...

 

19:32 Publié dans *2020*, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 08 juillet 2020

*0807*

Comme hier, il doit faire beau aujourd'hui. Je le sens dès le matin, installé pour écrire et lire sur la terrasse.

 

La rumeur des voitures, incessante au loin, sans rapport avec la tranquillité étrange des semaines du confinement...

 

Les peintres, avec leur fourgonnette rouge, sont de nouveau chez les voisins du 14. Il y a un mois, quand B* m'a remis les deux gros colis arrivés en notre absence, elle m'avait dit qu'il y en avait "encore pour une bonne semaine".

 

Appels de tourterelles atterrissant sur des toits, battements d'ailes de merles, cajoleries des pies. Ce ne sont pas encore, à vrai dire, les vacances.

 

Une manière simple de tenir ce journal, sans se creuser les méninges, serait de commenter ou poursuivre une précédente entrée. Le substantif entrée ne s'en trouverait-il pas, d'ailleurs, resémantisé ?

 

09:49 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 07 juillet 2020

"agir non agir"

Première vraie journée d'été, pas franchement caniculaire... toujours ce vent...

 

Beaucoup lu. Je poursuis la lecture, linéaire, j'y tiens, de La Sauvagerie. Je ne suis pas encore en mesure d'écrire quoi que ce soit au sujet de ce livre dont je ressens très fort qu'il s'agit d'un poème qui va me marquer durablement, devenir un de mes classiques incontournables, toujours remis sur le métier. On peut lire le long méandreux article que vient de lui consacrer Auxeméry (un des 49 co-auteurs du livre, d'ailleurs), mais je pense que le mieux est, à condition d'aimer lire de la poésie, de se procurer le livre de Vinclair.

[Je préfère la recension de Tristan Hordé, qui m'apprend que Vinclair publie simultanément un essai intitulé Agir non agir.]

 

Avant-hier j'ai commencé la lecture de Comorian Vertigo, qui me plaît moins que les deux autres livres de Nassuf Djailani chroniqués samedi dernier. C'est un roman, mais de bric et de broc, il semble.

Avant-hier j'avais aussi commencé à me plonger dans les deux gros "Quarto" rassemblant les quatre livres de Paul Bénichou ; aujourd'hui, j'ai beaucoup avancé dans Le Sacre de l'écrivain. Même si une partie de la démonstration m'intéresse modérément, en matière d'histoire littéraire, je ne lis pas trop en diagonale car je veux être sûr de ne pas manquer les articulations principales. Or, les pages sur l'illuminisme, sur Senancour ou sur Lamartine sont difficiles à extraire, ou à abstraire.

 

Soir : Wild At Heart, que je me rappelais mal, et qui est de fait, un petit Lynch. Difficile d'imaginer comment ce film a eu la Palme d'Or. Cage y est excellent, mais tout y est un peu surdéterminé, excessif aussi. Je crois que quelque chose m'échappe.

 

lundi, 06 juillet 2020

Mulholland Drive, évidemment

Hier soir, nous avons revu Mulholland Drive, avec les garçons. Je l'avais vu au cinéma à sa sortie, et je n'en avais qu'un souvenir assez général, ou vague : pas mal d'éléments de l'intrigue m'étaient sortis de la mémoire. À l'époque, j'avais trouvé le film moins bon que Lost Highway ; plus surfait, plus kitsch aussi. J'ai revu deux fois Lost Highway depuis, et je maintiens que c'est un grand film. Mulholland Drive est certainement beaucoup plus riche en détails et en doubles fonds, mais c'est aussi sa limite : en fin de compte, le film n'a de résonance durable que par les articles critiques qu'il suscite, ou par les interrogations herméneutiques du spectateur, surtout a posteriori d'ailleurs. Le principe même de mise en abyme y est à peu près impossible à circonscrire : la clocharde/Mort tient une boîte qui peut représenter le cinéma ; le cinéaste et Mr Roque représentent deux facettes opposées de l'art cinématographique ; la lampe du corral s'allume et s'éteint selon que le cowboy s'approche ou s'éloigne ; la femme en bleu qui lance Silencio juste avant le générique de fin est celle qui détient le final cut (comme Kesher ? comme Lynch ? ou comme le mafieux italien, interprété justement par le compositeur du film ?).

 

Et, de fait, j'ai passé une bonne partie de la journée à réfléchir, à ruminer sur tel ou tel point d'achoppement. Ce qui me plaît, au fond, outre que le côté kitsch est totalement incorporé à l'intrigue et qu'il est le fait de la capacité de Diane à (se) fantasmer, c'est que l'hypothèse majoritaire, selon laquelle toute la première partie n'est que le rêve de Diane Selway interprétée par Naomi Watts dans la seconde partie, ne fonctionne pas tout à fait. Le film de Lynch n'est pas incohérent, et il répond bel et bien à l'articulation rigoureuse de logiques disparates voire contradictoires. Il y a néanmoins des pièces étrangères au puzzle principal, des faits ou des scènes qui ne collent pas.

 

Certains de ces éléments sont

  • les trois tenues différentes de Diane au moment du suicide, de Diane à son réveil et du cadavre de Diane découvert par Betty et Rita

 

  • le dialogue entre le tueur et la prostituée blonde (je n'ai pas retrouvé la scène sur YouTube, il va falloir que je reprenne le DVD)

 

  • la séquence placée entre l'ouverture de la boîte bleue et le réveil de Diane et dans laquelle on voit la tante Ruth inspecter la chambre entièrement vide

 

  • le club de golf (qui n'est pas l'attribut du cinéaste à seule fin de rappeler le pétage de plombs de Jack Nicholson dans la vraie vie, puisqu'Adam Kesher se promène avec ce club de golf tout au long de la première partie)

 

  • et surtout les deux images en surimpression brillante de Betty avec le vieux couple au début, et avec Rita-en-blonde juste après le suicide de Diane.

 

Si on s'en tient à l'hypothèse majoritaire, ces deux images sont extérieures au rêve de Diane, alors qu'elles correspondent en tous points à la mise en scène de la première partie.

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Surtout, l'interprétation rationalisatrice selon laquelle Diane a voulu devenir actrice après avoir gagné un concours de jitterbug (c'est ce qu'elle explique à la mère d'Adam dans la seconde partie) et que c'est cela qui est représenté dans la scène de danse du début ne tient pas. En effet :

  • cette scène est filmée d'une manière irréaliste, comme dans un théâtre de marionnettes ou de papiers découpés

 

  • c'est bel et bien Betty, et non Diane, qui apparaît radieuse, et en surbrillance, à la fin de cette scène

 

  • Betty y est seule, puis accompagnée du vieux couple, alors qu'un concours de jitterbug (on songe bien sûr à Saturday Night Fever et à Pulp Fiction) implique un couple

 

Comme le couple heureux formé par Betty et Rita blonde (donc "bettysée") à la fin, le triomphe lors du concours de jitterbug est une des affabulations... de qui d'ailleurs ? car, si on en conclut que même la seconde partie ne donne pas de clé homogène et cohérente, la question même du point de vue s'opacifie. L'hypothèse majoritaire tend à expliquer que la seconde partie est filmée en suivant le point de vue de Diane, et que la longue première partie (le "rêve", donc) est le rêve de Diane s'imaginant en jeune première promise à toutes les réussites. Si tel est le cas, Diane se fantasme continuellement seule, ou accompagnée de vieux dont on ne saura jamais qui ils sont, sauf à la fin, avec son double schizophrénique (cf Lost Highway).

Mais si finalement ces différentes séquences incompatibles nous ramenaient à l'évidence même, c'est-à-dire que le seul regard réel est celui du spectateur ou de la spectatrice ? que c'est nous qui voyons ce que nous voyons ? tous les détours labyrinthiques de l'emboîtement narratif complexe ne renverraient, in fine, qu'à cette tautologie... Qui affabule le concours de jitterbug ? n'est-ce pas le spectateur qui veut absolument faire fonctionner cet "indice" ?

En fin de compte, cette tautologie débouche sur un axiome interprétatif pas si évident que cela : Mulholland Drive, en représentant des projections fantasmatiques répondant à des logiques contradictoires, appelle les interprètes à être piégé-es par leurs propres centres d'intérêt, biais ou marottes. Ainsi, je pourrais proposer une lecture très riche de ce film du point de vue de l'histoire culturelle afro-américaine, mais est-ce que cela ne correspond pas surtout à un de mes biais ?

[Pour diverses autres interprétations de ces deux scènes, cf ici.]

 

Entre autres petits accrocs qu'il faudrait approfondir (c'est-à-dire qu'il faudrait que je cherche qui a déjà écrit à ce sujet, car le film a évidemment suscité des milliers de pages d'analyses (et je n'ai pas tout lu aujourd'hui, lol)), il me semble que la vue aérienne et nocturne de la mégapole à la fin ne correspond pas à Los Angeles et Hollywood (les arches rouges rappellent plutôt le Golden Gate, autre image du passage dans l'au-delà) ; je crois aussi que les termes mêmes de l'expression jitterbug contest appellent une réinterprétation sémiologique. (Pour ce qui est des éléments culturels liés à la naissance de cette danse et des éléments intertextuels avec The Wizard of Oz, autre point d'ancrage essentiel de la façon dont Lynch traite du désir et du fantasme dans Mulholland Drive, l'article JITTERBUG de la WP anglophone est très éclairant.)

 

dimanche, 05 juillet 2020

Tout fait boucle

Levé tôt, cinq heures. Peut-être que ça repart comme en mars-avril, dans les premières semaines du confinement. Peut-être d'ailleurs que la pandémie elle-même va se réaccentuer : la Catalogne reconfine la région de Lerida, quelques clusters se renforcent en France, sans parler bien sûr de la catastrophe sanitaire au Brésil ou aux Etats-Unis... Personne ne parle de l'Inde, dont les statistiques me paraissent absolument invraisemblables, au vu de l'état sanitaire et de la surpopulation du pays.

 

* * * * *

 

Hier soir, fini de lire La saison de l'ombre de Léonora Miano. Cela fait des années que je "tourne autour", selon la formule consacrée, de l'œuvre de Léonora Miano, et j'ai fini par franchir le pas, après avoir lu le bel essai d'égo-histoire de ma collègue Maboula Soumahoro : j'ai emprunté une demi-douzaine de livres de Miano pour l'été. La saison de l'ombre est un roman en cinq parties, très bien structuré, très architecturé, mais ni classique ni baroque, et dont le sujet est le début de la traite transatlantique, vu du point de vue d'un village qui se trouve soudain attaqué par une ethnie voisine.

Si j'animais un séminaire de littérature africaine, je crois que je donnerais à lire ce livre aux côtés du classique Things Fall Apart, pas seulement ni même principalement pour la question de la réappropration historique, mais aussi pour la construction, pour le point de vue alternant entre personnages féminins et masculins, pour le décentrement aussi en matière de système philosophique et religieux. Je pense, entre autres, que ce roman de Miano doit permettre de décentrer la doxa africaniste de son attribution du statut de monument indiscuté à Things Fall Apart. Le premier roman d'Achebe permet de repenser la colonisation, tandis que le récit de Miano narre la traite négrière de biais. Ce qui est très fort, c'est la manière dont Miano ne dépasse jamais l'ignorance historique des protagonistes, et dont elle joue sur les connaissances supposées du lecteur impliqué.

(Sur le sujet, je recommande cette belle conférence d'Olivette Otele.)

Peut-être devrais-je inventer une forme vidéo, totalement désinstitutionnalisée, de ce séminaire de littérature africaine auquel je pense souvent mais que je n'enseignerai jamais dans mon université.

 

* * * * *

 

Comme le livre de Miano est un emprunt à la B.U., je devrais en parler un jour dans la série de vidéos je rends des livres, si ce n'est que je l'ai interrompue depuis novembre dernier. Hier, je m'interrogeais sur la poursuite éventuelle de l'autre grande série de bavassages littéraires, je range mon bureau... Ce n'est pas la fin de l'année qui incite à ces atermoiements, car je me suis interrompu dans le grand Projet Scarlatti il y a trois mois désormais, et j'écrivais déjà le 18 janvier dernier dans ces carnets : "Et comment se remettre à Pinget ?".

 

* * * * *

 

Je ne l'ai pas noté ici, mais la nouvelle majorité municipale a pris ses fonctions avant-hier, avec deux collègues que je connais un peu pour l'une (Annaëlle Schaller), mieux pour l'autre (Elise Pereira-Nunes est aussi une ancienne étudiante, et je la connais depuis 2006), toutes deux désormais adjointes au maire Emmanuel Denis. J'espère qu'une mairie verte va pouvoir montrer la voie sur un certain nombre de sujets.

 

samedi, 04 juillet 2020

Pentes et sentes

Levé tôt, fatigué. Me suis senti un peu comme ci comme ça toute la journée.

 

En fin de matinée, je suis allé en ville en vélo, pour la première fois. Cela m'a permis de voir qu'il me faudrait 17 minutes si je comptais me rendre l'an prochain au travail en vélo (au lieu de 25 minutes environ à pied et en tramway), et plutôt 25 minutes au retour (j'ai mis pied à terre à mi-côte, avenue de la Tranchée, mais c'est parce que je n'ai pas pris l'habitude de grimper).

 

 

 

Après bien des tergiversations, j'ai aussi fini par enregistrer, en trois temps, la vidéo n° 62 de je range mon bureau. Vu le nombre de livres qui s'étaient accumulés, j'ai été contraint de les expédier, de parler de chacun en trois minutes voire moins, à l'exception des Hommes qui me parlent d'Ananda Devi ; j'ai considérablement abrégé le temps de bavassage en ne lisant que peu d'extraits (Woolf, Devi et Thörn seulement).

Je parle de bavassage, et je parle de tergiversations : en effet, je crois que j'ai fait le tour de ce format, que je n'en vois plus trop l'intérêt. Mon seul problème est que, si je ne fais plus ces vidéos, je ne garderai plus trace, pour moi-même, des livres que je lis, et qui s'empilent sur les étagères. Un ami, avec qui j'ai pris un verre ce midi justement, et qui a acheté plusieurs livres suite à ces chroniques filmées, publie des extraits des livres qu'il lit sur Facebook : moins chronophage que le billet de blog, cette pratique est peut-être ce qu'il me faut désormais.

 

vendredi, 03 juillet 2020

Le Jour ni la Loire

Aujourd'hui, journée calme et tourangelle. Tout de même allé à l'université, en voiture. Les lieux sont plus déserts et étranges que jamais.

Soir : trois épisodes de Peaky Blinders (2 à 4 de la saison 3).

 

On n'a pas encore eu, à l'exception de deux ou trois journées il y a une semaine et demie, d'été. Pas de chaleur, pas de lecture tard le soir à la lueur des bougies à la citronnelle. Il fait frais le soir, il fait froid le matin. C'est n'importe quoi.

 

23:37 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 02 juillet 2020

Le Jour ni l'Epte

Plutôt mauvaise nuit, courte surtout : ah, les hôtels...

Cette nuit, j'ai été réveillé, mais je ne saurais dire à quelle heure (ni C* ni O* ne l'ont entendue) par une femme qui a parlé très fort au téléphone, dans l'escalier ou sur le palier peut-être; je n'ai retenu qu'une histoire de chauffe-biberon, mais, sur le coup, avant de replonger, j'aurais pu réciter les deux ou trois phrases vociférées.

Vernon : failli vomir en tombant sur la permanence de l'immonde Claire O'Petit.

 

Giverny, jardins et maison de Monet, 2 juillet 2020   Matinée à Giverny : jardins et maison de Monet, que je me rappelais très bien, et en particulier les nombreuses salles avec les estampes japonaises, de Hiroshige, Utamaro et Kōrin, qui nous avaient déjà émerveillés, alors (1998 ? (nous étions venus là, en octobre, depuis Beauvais)). Avec le Covid19, un seul sens de circulation possible, et difficile donc de profiter vraiment du bassin aux nymphéas. Bizarrement (ou pas, d'ailleurs), c'était presque plus calme dans la maison.

Il est étrange que la rue centrale de Giverny soit devenue exclusivement piétonnière, ce qui est très bien, mais que les autorités n'aient pas trouvé un moyen de rendre pareillement inaccessible au trafic routier la route qui sépare le bassin et ses alentours de la maison avec son potager réaménagé en jardin fleuri : quand passe un camion bringuebalant, à trois mètres, il est difficile d'admirer le fameux pont si souvent peint par Monet en s'imaginant en 1893...

 

Pique-nique au Cormier, sur une très grande place gazonnée et semée de pommiers, avant de passer par la commune de Le L'Habit... je n'invente rien.

Nous avons "coupé" le chemin de retour en faisant halte à Bonneval, la "Venise beauceronne" ; je ne peux rien dire de désagréable ou de négatif, n'est-ce pas, n'étant jamais allé à Venise...

 

mercredi, 01 juillet 2020

Le Jour ni l'Eure

Aujourd'hui, nous sommes partis pour deux petites journées, même pas, avec O* seulement, afin de lui montrer Giverny, but ultime du voyage (mais ce sera pour demain). J'ai beau éviter systématiquement , autant que faire se peut et quand on baguenaude, les autoroutes, je dois reconnaître que les routes de Châteaudun à Chartres, puis de Maintenon à Evreux ont de quoi décourager. Il y a toute une partie de la Beauce, puis des abords de la Normandie, où il y a un village tous les deux kilomètres, sans compter les poids lourds, les déviations, les travaux etc.

 

Chartres, mercredi 1er juillet 2020   À onze heures, nous étions donc à Chartres : promenade dans la ville (qui compte seulement 38.000 habitants, ce qui est étonnant), et bien sûr la cathédrale. Je ne me rappelais pas du tout le belvédère derrière le chevet, mais notre seule visite remontait à 1999. Je ne me rappelais pas trop la ville, au point que je crois que nous avions eu du mal à nous garer et n'avions visité que la cathédrale.

L'après-midi nous avons visité la Maison Picassiette, qui est une curiosité, vraiment à voir. Le quartier où vivait le cantonnier Raymond Isidore ne s'est guère amélioré, sans doute, depuis les années 50 : grand jardin public boisé et à l'abandon, mais non sans charme, immeubles bas et maisons de ville-champignon, bagnoles passant a hum de caillaous sur la fameuse rue du Repos (quelle antinomie dans les termes même). Le cantonnier, qui avait probablement un grain, avait aussi un solide talent de composition pour toutes ses mosaïques, et même pour leur agencement : les salles ou cours sont très réussies ; par contre, dès qu'il s'avisait de peindre, courage, fuyons.

 

Le château de Maintenon, que j'ai dû visiter avec mes parents en 1983, au retour d'Autriche, en allant vers Chicheboville (mais peut-être que je me trompe de date), est sublime : le coup d'oeil, la structure globale du château, sa façade et sa cour intérieure ; le parc, bien sûr, avec les lambeaux majestueux de l'aqueduc et l'allée de tilleuls ; mais aussi les intérieurs, meubles et décors (ces papiers peints de style chinois !), la grande enfilade de l'étage, le balcon... Très frustrant de devoir circuler assez rapidement en raison de la réglementation liée à la pandémie de Covid19. Heureusement, dehors, malgré les averses soudaines, aucune restriction, sauf ma lombalgie qui m'a fait un mal de chien.

 

Evreux était la ville idéale pour passer la nuit sans se ruiner, et pour une visite en coup de vent tout en cherchant un restaurant : après Lisieux avec A* il y a cinq ans, il semble que j'aie le chic pour dégotter ces villes à la fois endormies et déshéritées. On tentera de se rappeler que c'est l'Iton, et non l'Eure, qui coule à Evreux.

 

mardi, 30 juin 2020

Collé à la semelle

Depuis hier, j'ai de nouveau le moral dans les chaussettes, pour user d'une expression désuète. Ces sautes d'humeur sont vraiment pénibles. Et cela en dépit du fait qu'il n'y a pas de vraie raison fondamentale, et même qu'A* a passé avec succès l'examen national du code et que les résultats des élections municipales ont plutôt de quoi me réjouir.

 

Ce matin, je participerai à une soutenance de mémoire de M2 ; je croyais avoir lu ce mémoire pas assez attentivement, mais au moment de mettre en ordre mes notes prises au fur et à mesure sur divers supports, je me suis aperçu que ça représentait plus de 10 pages sans interligne. Comme si (et même pire que si) j'allais participer à une soutenance de thèse. 90% des ces remarques resteront sur le papier, pour personne. Il faut dire que les étudiant-es de Master ont de plus en plus tendance à remettre des mémoires plus longs que la norme, et même parfois aussi denses conceptuellement que des thèses de doctorat.

 

D'où me vient l'impression de n'avoir rien fait du mois de juin ?

Ce n'est pas qu'une impression, mais la multiplicité des petites et grandes tâches universitaires explique aussi cela, probablement.

 

Même l'été, sans parler des effets étranges de la période post-confinement, sera haché, hachuré.

 

07:09 Publié dans *2020*, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 29 juin 2020

Quels univers

Pas envie de faire le point sur le second tour des élections municipales. Beaucoup de choses écrites, beaucoup d'avis échangés sur les réseaux sociaux... Toujours est-il qu'entre tous les benêts incapables de sortir d'une logique productiviste et de comprendre la réelle gravité de l'urgence climatique, notamment, et les critiques de l'écologie politique qui prétendent qu'elle est déconnectée des classes populaires et n'est voulue que par des bobos surconsommateurs en plein paradoxe, on en lit, des âneries peu encourageantes.

 

Commencé en famille la saison 3 de Peaky Blinders. Comme souvent pour moi, la lassitude ou la monotonie commence au bout de deux ou trois "saisons", et ce même s'il n'y a que six épisodes par saison.

 

Samedi soir : Roubaix, une lumière de Desplechin. Les films de Desplechin sont de plus en plus décevants, ce n'est pas peu dire. Roschdy Zem est excellent, mais comment peut-on admirer ou récompenser quelqu'un qui joue bien un rôle aussi mal écrit ?

 

dimanche, 28 juin 2020

Jour d'élections

Aujourd'hui, c'est le second tour des élections municipales, plus de trois mois après le premier. Comment ce décalage et le choix même de cette date de second tour, à l'orée des vacances d'été, vont-ils influer sur les résultats ? J'espère qu'à Tours le ballottage favorable de la liste d'union de la gauche menée par un candidat écologiste sérieux et vraiment de gauche, Emmanuel Denis, va se confirmer dans les urnes.

 

Réveillé très tôt, peut-être par l'inquiétude subite de ne pas avoir entendu A* rentrer, je consulte mon téléphone et, ouf ! un SMS : il a préféré rester crécher chez F*, une amie chez qui avait lieu la soirée, plutôt que de devoir prendre le dernier tramway.

 

Cela me donne l'occasion, pour la première fois depuis un petit moment, d'écrire dans ce blog alors que toute la maisonnée dort. Et aussi, hélas, de lire des articles et des articles, qui, tous, me rendent plus pessimiste et me noircissent l'âme. Venir geindre ici, ensuite, que je me trouve nul de laisser à l'abandon la plupart de mes projets vidéo ou d'écriture, n'a quasiment aucun sens. Je ferais mieux de prendre au pif n'importe quel bouquin qui m'entoure et d'en dire quelques mots. Ce ne sont pas les exutoires qui manquent.

 

Pourtant, je vais plutôt reprendre le mémoire de M2 dont la soutenance aura lieu mardi.

 

05:47 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 27 juin 2020

Aphorisme

Je ferais mieux de travailler lambiner plutôt que de m'activer m'activer.

 

vendredi, 26 juin 2020

Demain dès l'aube...

Quelques distiques inachevés, suite à un jeu sur Twitter...

 

 

Demain dès l'aube, à l'heure où blanchit la beubar

Je ferai un discours.

Victor Vitiligo.

 

 

 

Demain dès l'aube, à l'heure où jaunit le montagne,

Je rongerai.

Victor Mulot

 

 

Demain dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,

Tu repiocheras 4 cartes.

Victor Uno.

 

 

Demain dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,

Je démazouterai.

Victor Cargo.

 

 

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,

Je communierai.

Victor Bigot.

 

 

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,

Je me mettrai au point mort.

Victor Stop'N'Go

 

 

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,

Je composterai.

Victor Diligo.

 

 

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,

Je te collerai aux dents.

Victor Berlingot

 

 

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,

Dis, tu vas la pousser ta poubelle, eh connard ?

Victor Parigot

 

 

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,

Je pèterai.

Victor Fayot.

 

 

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,

J'écrirai une merde.

Victor Musso

 

 

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,

Je lècherai.

Victor Miko

 

 

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,

Ça caillera.

Victor Frigo

 

 

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,

Tu les aimes, mes seins ?

Victor Bardot

 

 

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,

Remets-moi la même !

Victor Poivrot

 

 

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,

Je partirai pour le Tourmalet.

Victor Hinault

 

 

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,

On verra bien.

Victor Impro

 

 

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,

Je pâtirai.

Victor Parano

 

 

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,

Fuck the fuckin' shit.

Victor De Niro

 

jeudi, 25 juin 2020

Fin d'année étrange, queue de comète

Avant-hier, l'étudiant de M2 dont je dirigeais le travail, Louis P*, a soutenu, et de fort belle façon. Il a obtenu la note de 18, en raison de sa présentation en anglais, de la solidité argumentative et conceptuelle de son travail, aussi en raison des progrès manifestes qu'il a faits en traduction ; il est étudiant en philosophie à l'origine et a d'ailleurs enseigné comme contractuel cette année en lycée. Ce M2 en études anglophones est un vrai jalon, une vraie preuve d'un transfert réussi dans un domaine qui n'était pas le sien, et qui l'aidera, j'en suis certain, à poursuivre sa spécialisation sur les auteurs du Scottish Enlightenment.

 

Cette soutenance a été l'occasion de reprendre corps avec le travail in situ : à l'exception de S., resté à Paris et qui a participé au jury via Teams, nous étions, les 3 autres membres de jury et le candidat, en salle 36, non loin de mon bureau. Impression étrange, car tous les secrétariats refonctionnent de façon normale, avec gel hydroalcoolique et masques bien entendu, mais le site semble plus déserté que désert.

 

Mardi prochain, la prochaine soutenance de M2 à laquelle je participe, pas en tant que directeur de recherche cette fois-ci, aura lieu via Teams car les horaires et les tarifs de la SNCF sont d'une complication invraisemblable. Heureusement qu'on peut travailler ainsi, tout de même.

Ma collègue, c'est Maboula Soumahoro, dont j'ai enfin pu lire le livre dernièrement, et j'aurais aimé échanger avec elle à ce sujet avant d'en parler dans ma prochaine vidéo ; nous passerons sans doute par un appel vidéo, qui peut être aussi enrichissant. On n'a pas idée de la puissance de dénégation des formes de racisme systémique, et ce ne sont pas les imbéciles ou les salauds (y compris et surtout qui se croient de gauche) bêlant contre les fractures de l'unité républicaine ou du pseudo-universalisme qui pourront inverser désormais la force de la preuve.

Ainsi, en sus des réunions en visio (CSDP, jurys...), je suis en train de consacrer une partie de mes journées à lire attentivement le travail de l'étudiante, qui résonne avec bien des débats actuels sur le prétendu communautarisme des militant-es antiracistes, et avec le très beau texte de Léonora Miano hier dans Le Monde.

 

mercredi, 24 juin 2020

*2406*

Les notes de sax résonnent dans la maison.

Il y avait longtemps.

A* avait emporté son saxophone avec lui à Rennes en août et avait dû le laisser là-bas quand il s'est confiné ici ; nous l'avons rapporté lors de notre brève virée rennaise il y a dix jours.

Visiblement (audiblement) il improvise sur la grille de Viva La Vida!

 

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Ce matin, passé deux heures chez l'orthodontiste pour un énième rendez-vous. O* est désormais débarrassé de son appareil mais doit porter un positionneur jusqu'au prochain rendez-vous, au début de l'automne.

 

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Première vraie journée de chaleur estivale : je vais aller participer à ma réunion de CSDP via Teams dehors.

 

mardi, 23 juin 2020

Once Upon A Time in the West

Ce soir, revu, avec les garçons qui le découvraient, Once Upon A Time in the West. C'est vraiment un film magnifique, et je pense que je pourrai les convaincre à présent de regarder The Good, the Bad and the Ugly. À signaler au chapitre des trous de mémoire en raison d'une jachère de 25 ans depuis le premier visionnage, je n'avais aucun souvenir du personnage de Cheyenne, joué par Jason Robards, qui se trouvait avoir mon âge au moment du tournage, ce qui ne manque pas de me faire remarquer, certainement par aveuglement et illusion sur la tronche que je tire en vérité, qu'il a l'air beaucoup plus âgé que moi.

 

Un simple détour par l'article de la WP anglophone semble montrer que les citations de (voire emprunts directs à) westerns antérieurs sont légion, par exemple à Johnny Guitar, que j'avais adoré enfant et que j'ai trouvé soporifique au possible en le revoyant il y a une dizaine d'années avec A*, ou encore à The Man Who Shot Liberty Valance, que je ne crois pas avoir vu.

 

Il y a bien entendu, mais cela va sans dire, la musique d'Ennio Morricone, mais le son, de manière générale, est primordial : ainsi du bruit de l'hélice dans la première scène. Ce sont les variations extraordinaires sur la perception de ce bruit qui marquent la multiplicité des points de vue : il faudrait montrer ce plan en entier en introduction à tout cours de narratologie sur la polyphonie narrative.

 

lundi, 22 juin 2020

Treize kilomètres

Ce matin, avant midi, je suis allé en vélo jusqu'à Chanceaux-sur-Choisille, en faisant un petit tour de la bourgade, et avant de rentrer, passablement essoufflé : je ne suis pas du tout sportif et ai décidé de me mettre (on ne peut même pas dire remettre) au vélo, qui, visiblement, tape moins sur mon arthrose et mes tendinites chroniques que la marche ou, surtout, que le piétinement. Il faut que je trouve mon rythme, mais c'est plus agréable qu'un abonnement en salle de sport (ça, c'est vraiment exclu) ou que du vélo d'appartement.

 

En tout cas, treize kilomètres en 45 minutes, c'est absolument lamentable... et je n'aurais pas pu en faire cinq de plus... Mais c'est bien agréable.

 

14:10 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 21 juin 2020

*2106*

Aujourd'hui, c'est l'été, à moins que ce fût hier.

 

Je me rends compte que je sature, de tout. Hâte d'être en vacances, de passer un mois -- si possible -- à ne rien faire de strictement apparenté au boulot. Soutenances de M2, colles d'agrégation, polémiques stériles entre collègues, lectures ciblées... je sature...

 

Des sortes d'angoisses diffuses m'ont réveillé tôt ce matin, puis tenu éveillé, bougon et maussade. Le travail me pèse. Il paraît que l'épidémie de Covid19 repart de plus belle, mais je ne trouve pas les sources de cette information.

 

07:30 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 20 juin 2020

Virée au Lude

P1260450.JPGAujourd'hui, promenade en famille au Lude, avec visite du château et de ses jardins, des bords du Loir. La dernière fois, c'était en septembre 2005 avec A*, qui avait quatre ans. Je me rappelle aussi avoir assisté, en 1994, à une représentation du son & lumières, dont, paraît-il, mes grands-parents paternels parlaient souvent. Par contre je n'avais aucun souvenir des "jardins de l'Eperon", avec le petit pseudo-labyrinthe ; peut-être n'ont-ils été aménagés et ouverts à la visite que récemment...

Au retour, nous avons cherché vainement le site archéologique fléché depuis la route, mais après, nada. La route par La Chapelle aux Choux (ça ne s'invente pas) est très jolie, d'ailleurs. Le prieuré de Lavaray était (encore (et toujours)) fermé.

 

vendredi, 19 juin 2020

*1906*

Donc l'un des deux néfliers n'est plus. Aujourd'hui, il faudra percer des trous dans la souche pour lui injecter je ne sais quel produit permettant de l'éradiquer sans dessoucher.

 

Ces temps-ci je traverse une phase totalement désabusée : rien ne me semble avoir de sens, et rien ne semble valoir la peine de se remuer. Cela passera, sans doute, mais ce n'est pas agréable.

D'ailleurs, je ne continue plus aucun de mes Projets.

 

Hier midi, déjeuner à l'excellent restaurant éthiopien, le Karamara. Vu, dans le jardin de la Préfecture, les 5 statuettes représentant des personnages de Balzac en costume contemporain (Rastignac sur son téléphone portable etc.). Ce n'est pas bien malin, et plutôt laid.

Entre deux averses torrentielles, détruit le muret sous le perron avec mon père, et fait deux allers-retours à la déchetterie.

Le soir, nanard (drôle) : Johnny English Returns.

 

jeudi, 18 juin 2020

*1806*

Aujourd'hui, on a 28 ans (avec l'épaule gauche en capilotade, en ce qui me concerne).

 

Aujourd'hui aussi, hélas, on fait abattre le néflier proche de la cuisine, car ses racines ont crevé une canalisation, de sorte que nous nous sommes aperçus très tardivement d'une fuite d'eau bien coûteuse, le mois dernier. Pas d'autre solution que de le faire abattre puis de l'éradiquer. Cela me rend très triste.

 

07:55 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (2)

mercredi, 17 juin 2020

*1706*

Mes parents sont arrivés en début d'après-midi, en nous apportant des meubles et divers objets de Hagetmau. D'ici septembre, normalement, il faudra avoir vidé la maison.

 

Nous nous sommes embrassés, malgré tout ; on ne s'était pas vus depuis quatre mois...

 

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mardi, 16 juin 2020

Médailles

Grande manifestation des “soignant·es” comme on dit désormais, et, comme l'ont souligné pas mal de personnes, on est passé très rapidement des applaudissements tous les soirs à huit heures aux lacrymos et aux coups de matraques dans la gueule. De quel droit ces gens réclameraient-ils autre chose que des applaudissements et des médailles, hein ? Quelle outrecuidance...

 

Il va de soi qu'il faudrait recruter et investir massivement pour l'hôpital public, en payant enfin toutes les heures supplémentaires en retard et en réduisant le temps de travail hebdomadaire réglementaire. Cela serait possible avec seulement une fraction du pognon de dingue dépensé en pure perte dans le CICE.

Gouverner, c'est choisir, n'est-ce pas.

 

À la marge je m'étonne de voir que des militants qui se disent communistes et prolétariens et qui se plaignent que les sujets “sociétaux” accaparent le débat à gauche ne partagent jamais, sur les réseaux sociaux, d'articles sur 'hôpital public ou sur la mise en coupe réglée de l'Université, et que, même ces jours-ci, ils n'ont, pour tout potage, que leurs cris d'orfraie face aux antiracistes et au communautarisme. Ces gens qui se croient plus de gauche que n'importe qui d'autre car ils représente(raie)nt le peuple ont définitivement sombré dans les marottes des Zemmour et autres identitaires, à qui ils déroulent le tapis rouge sept jours sur sept.

 

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lundi, 15 juin 2020

Cadavres exquis du 12 juin

en famille, à Rennes

 

Le gros Nekfeu quémande une bouche de poisson dans la mare aux canards.

 

Le rouquin Jean-Patrick, rose, calfeutre Jean-Michel L.-B. tout autour de l'Australie.

 

Le logiciel Genially, jaune, excitait un pottok et une biquette dans la jungle.

 

Mme R., qui souffre d'encoprésie, empeste le thermostat électronique aux grottes de Rocamadour.

 

La passoire claire trépane des prunes dans la poubelle de la voisine.

 

Le chalutier débile refoule une pizza à l'ananas afin de gagner la course.

 

Le rhinocéros maigrelet dévorait des merdes de chien chez mon grand-père.

 

Le barman grisonnant devient les chaussettes mouillées dans le garage.

 

La blogueuse beauté pétomane dévore de l'emmental pouce en l'air dans la merde.

 

Madame la Vouivre, boiteuse, dévore un manteau avec Benjamin Griveaux.

 

Le beau suidé citronné a acheté quelques carottes par un matin d'hiver.

 

Quatre ragondins bipèdes grandiloquents ont réparé un corniflard Marque Repère au fond du lavabo sale.

 

Burokratz le vampire, jaunâtre, a boudigué mon cagoince avec des sacoches de vélo fleuries.

 

Le masque chirurgical goguenard a payé un bidon d'essence comme une vieille infecte.

 

Ninog affolée poignardera mon jus de chaussettes sur une Harley Davidson.

 

Le redoutable Gilles Le Gendre remarque de la pralinoise au lycée Vaucanson.

 

Le professeur de maths taquin démembre un blindeur chauffant dans un coffre-fort.

 

La raie pastenague, toute nue, déloge une tronche de faf dans le cartable de mon frère.

 

Les Bretons fort poilus urinaient du linge de maison au fond de la fosse à purin.

 

Le nabot rabat-joie broute une moustache ridicule chez Jean-Baptiste Poquelin.

 

Aya Nakamura pâle comme un cul a consommé un coloriage anti-stress en crachant un glabiot.

 

La principale tuberculeuse a déféqué les maquereaux dans un bouiboui.

 

Le gigolo qui pue risque de débigoincer la statuette Baoulé dans le camping-car Chausson.

 

Le chien atrabilaire mord des merdes de chat à minuit.

 

dimanche, 14 juin 2020

Enfin, le 22 !

Soyons clairs : Macron a été nul, il a tenu des propos indignes au sujet de la mémoire et de l'histoire, il s'est autocongratulé alors, que comme le rappelle encore ce soir le professeur Juvin, la gestion de la crise par ce gouvernement a été calamiteuse (et il faudra le rappeler et le marteler), mais on ne peut que se réjouir que, lycéens mis à part, tous les élèves du pays retrouvent le chemin de l'école le 22 juin. Même pour deux semaines, il est essentiel de tenter de renouer avec un fonctionnement normal sans attendre la rentrée de septembre.

 

Je sais que le plus scandaleux est qu'on ait empoisonné la vie des chefs d'établissement et des collègues pour mettre en place des conditions d'enseignement ubuesques et dignes des pires films de science-fiction, alors que le retour à la normale (avec des masques, sans doute, mais voilà) était déjà possible depuis deux semaines. Malgré tout, il faut se réjouir de ce retour progressif à la normale. J'espère que, si la propagation du Covid19 continue de faiblir ou de stagner, la rentrée de septembre dans les universités se fera sans toutes ces inepties de "continuité pédagogique hybride" et de "panachage de distanciel et de présentiel barrière" dont fourmillent les e-mails et les lettres circulaires depuis quelques semaines.

 

Avant le 12 mars, l'Etat a été coupable de trop traîner avant de fermer les établissements d'enseignement ; depuis quelque temps, à l'inverse, on assistait à une débauche de précautions superfétatoires virant au ridicule. Retour à la normale, et croisons les doigts.

 

22:30 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (2)

samedi, 13 juin 2020

Retour à Vitré

Notre petit séjour à Vitré et à Saint-Malo, début mai 2006, correspond à une période particulièrement créatrice et particulièrement heureuse, malgré des aléas toujours.

Hier, nous avons passé quelques heures à Vitré ; je me rappelais très bien la petite cité charmante, émouvante.

 

Vitré, 13 juin 2020

 

Le musée municipal, dans le château, a été entièrement remanié. On n'y voit plus ces collections zoologiques du 19e siècle complètement délirantes, avec notamment des grenouilles empaillées représentées en train de disputer un duel au fleuret. Je me rappelle les avoir prises en photo, mais la photo est introuvable sur ma galerie Flickr.

 

Sainte-Suzanne (Mayenne)

 

Hier, nous avions fait un détour par Sainte-Suzanne, en Mayenne. Cela m'a fait du bien, je crois, de reprendre un peu la route, changer d'horizons.

 

vendredi, 12 juin 2020

Masques sur l'administration

Ce matin, je finis par me lever, après des heures à ne plus dormir, et découvre qu'il pleut, qu'il a plu, encore.

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Hier, petit tour en ville, et l'occasion, devant un kebab désaffecté, de ce selfie "so 2020".

 

Enfin eu des infos du service compétent à l'Université : mon malaise de fin novembre est bien considéré comme accident du travail. Pour mémoire, j'ai vu le médecin expert diligenté par l'Université le 20 décembre. Me transmettre l'avis favorable du médecin expert aura donc pris six mois. Le Covid19 (ah oui, le Covid19 : je dirai la Covid19 quand tout le monde dira la week-end) a bon dos.

Bien pratique, aussi, la crise sanitaire : j'ai appris que les heures complémentaires, habituellement payées en juillet ou en août, seraient versées en... novembre...

 

jeudi, 11 juin 2020

Vidal, entre vésanies et turpitudes

 

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Voici de larges extraits d'une lettre envoyée le 2 juin par la ministre Vidal (totalement fantomatique et inutile depuis le début de son mandat, et pis encore pendant la crise du Covid19) aux établissements d'enseignement supérieur.

Vous la voyez venir, une fois encore, la saloperie absolue ?

 

Depuis des années, les universités exsangues, précarisées, demandent davantage de moyens et moins de flicage administratif par le ministère (dossiers d'accréditation, contrats quinquennaux de plus en plus lourds et assommants...).

Or, cette lettre ne mentionne jamais les questions budgétaires.

 

Par contre, cette lettre propose aux chefs d'établissement, déjà bien le doigt sur la couture du pantalon, de proposer des dérégulations, des assouplissements : comment faire encore davantage avec toujours moins de moyens, en essorant les enseignants-chercheurs et les BIATSS.

 

Cela va de pair avec l'annonce du projet de loi LPPR, contre lequel la communauté universitaire s'est déjà largement mobilisée depuis septembre. Ce projet vise à bousiller un peu plus l'Université publique, à ne financer que les projets qui permettront à des officines privées de s'engraisser sur le dos de l'Etat, et à caporaliser les universitaires.

 

mercredi, 10 juin 2020

Décrocheurs

Plusieurs médias se sont emparés depuis deux jours d'un thème accrocheur, celui des 5% d'enseignants "décrocheurs".

 

L''essentiel est de se souvenir qu'il s'agit là d'une opération de communication montée de toutes pièces par le ministère : les journalistes de France 2 ou du Nouvel Obs l'ont admis, ils ont fondé leurs articles sur des statistiques farfelues communiquées par le ministère. L'essentiel est surtout que la réalité étant sans rapport avec cette mise en relief d'éventuels profs aux abonnés absents, c'est tout de même la réalité que voient les Français-es. Et donc que les profs ont été très globalement et très massivement admirables, efficaces, et le sont encore, comme ils le sont habituellement.

Comme l'ont fait remarquer beaucoup de commentateurs furieux ou ironiques, ces reportages parlent finalement, en creux, des 95% d'enseignant-es qui ont réussi à faire leur métier pendant ces trois mois, et ce en dépit de l'incurie du gouvernement et des voltes-faces permanentes d'un ministre aussi incohérent qu'insignifiant.

 

L'utilisation du terme de décrocheur, je l'ai lue comme une sorte de contamination sémantique particulièrement perverse : alors que le terme de décrocheur est surtout employé depuis quelques années pour tenter de décrire (sans les stigmatiser) les élèves qui se trouvent dans des situations sociales telles qu'elles/ils perdent pied, le voilà accolé au substantif professeur dans une intention clairement stigmatisante. La vraie question est donc, de ce point de vue : décrocher est-il un verbe à agentivité forte ou non ? en termes plus anodins, le décrocheur est-il quelqu'un qui choisit de décrocher ? et donc, est-ce que décrocheur est un euphémisme pour flemmard ou pour naufragé ?

 

Ce sont là des discussions sans importance, sinon sans objet ; l'essentiel, comme je l'ai écrit plus haut, est de rappeler que la réalité de ces derniers mois a irrémédiablement décroché, débranché, dessaisi le ministère, avec ses I.G. aussi déconnectés qu'arrogants, et son ministre pétri d'idéologie catholique rance et stérile.