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samedi, 03 février 2024

Lettre à un ami imaginaire

Pour les 30 ans de la librairie Le Livre, Laurent Evrard a décidé de soutenir la publication d’un projet un peu fou, la traduction du long poème – Laurent a dit épique hier, mais je ne suis pas trop d’accord – en quatre parties de Thomas McGrath (1916-1990) Letter to an Imaginary Friend. Ce travail, sur lequel Vincent Dussol a travaillé plus de dix ans après une thèse sur le poète américain, vient de paraître en coédition chez Grèges, sous le titre Lettre à un ami imaginaire, dans le même format que l’édition américaine, avec la même police et la même disposition de vers par page. L’éditeur Lambert Barthélémy, présent hier au Livre aux côtés du traducteur pour le lancement de l’ouvrage, a d’ailleurs précisé que cela avait donné un travail colossal à la personne chargée de la mise en page, et que les coûts d’imprimerie s’en étaient trouvés largement augmentés.

Lettre à un ami imaginaire (03022024)

 

J’ai acheté le livre il y a une dizaine de jours et j’étais arrivé hier en fin d’après-midi quasiment à la fin de la troisième partie (il s’agit d’un poème en quatre parties, écrit entre 1954 et 1984), soit à la page 344 (pour un poème « pris » entre la page 27 et 437). J’avoue être très impressionné par de nombreux aspects de ce grand poème, et dont certains ont été longuement expliqués et commentés par le traducteur hier : grands espaces, poésie des gestes concrets de l’ouvrier, allers-retours de la mémoire etc. Ce dont Vincent Dussol a parlé, et qui ne m’avait pas frappé – sans doute parce que je n’ai pas fini la lecture –, c’est la transition progressive d’une poésie de l’image vers une poésie du langage (et des jeux de mots, jeux de langage). Il m’a semblé que les jeux de langage nourrissent aussi les 12 sections de la première partie, mais je peux me tromper.

Je commençais à dire que, tout en étant très impressionné, je ne comprends pas très bien la nécessité de ce long poème, au sens où certaines sections me semblent incluses de façon presque fortuite à tel ou tel endroit, sans vraie logique, et au sens aussi où certaines sections sont comme une reprise, une réitération de telle ou telle section antérieure. Je n’en comprends pas la nécessité : cela veut dire que souvent la cohérence générale, voire même le sens autonome de telle section, m’échappe. Mieux vaut, au fond, le lire comme un recueil aux thèmes récurrents – et même obsessionnels – et non comme un poème.

 

Bien qu’il n’ait pas été possible de poser de questions au traducteur et à l’éditeur (tout était un peu bouclé ou verrouillé pour une conversation, certes passionnante, entre Laurent Evrard et les deux invités), les lectures de passages choisis étaient très pertinentes et très belles. Vincent Dussol, qui est aussi passionné que passionnant, a peu parlé de son travail de traducteur proprement dit, ce qui était assez frustrant ; il a toutefois indiqué qu’avant de se lancer dans la traduction de cette Lettre, il avait lu Anna Karénine et le Kalevala afin de muscler, en quelque sorte, son lexique dans divers domaines, agricole et forestier notamment. Lambert Barthélémy a signalé que la présence d’une préface était exceptionnelle pour Grèges, et que l’appareil de notes situé en fin de volume pouvait se lire, selon lui, comme un texte autonome.

Vincent Dussol a expliqué qu’il avait découvert Thomas McGrath, quasi inconnu, à la faveur d’une interview de Michael Cimino lors de la sortie de Sunchaser. Laurent Evrard et lui ont aussi évoqué la parenté entre certaines sections du poème et le film de Terrence Malick Days of Heaven (qui lui est postérieur), notamment pour les aspects sonores. Vincent Dussol a fait remarquer que la plus grande influence du cinéma sur la Lettre est la question du montage cinématographique, qui, dans la lignée d’Eliot, Pound et alii, propose un modèle de montage poétique (pagination, aspects visuels, structure des sections).

Pour les influences littéraires, outre Whitman (dont certaines strophes sont quasiment des pastiches, à mon sens), Dussol a cité le Canto general de Neruda, et la phrase du poète chilien pour « revendiquer l’impureté ».

 

La première question que j’aurais aimé poser, et que je garderai donc par-devers moi, est relative au rapport éventuel avec la protest song de Woody Guthrie, et ce même rapport aux espaces intermédiaires (entre les côtes) et au travail des ouvriers et des fermiers dans les grandes plaines : McGrath a lancé l’écriture de son poème au moment où Woody Guthrie était devenu très célèbre, et quelques années après qu’il eut commencé d’écrire son roman House of Earth (qui n’a été publié qu’en 2013, puis traduit en français par Nicolas Richard, mais dont McGrath pouvait avoir eu vent), et les éléments intertextuels, y compris d’un point de vue politique, ne manquent pas. L’autre question, toujours pour les espaces des grandes plaines, avait trait aux liens avec une poésie des fermiers et du « Western » au sens large qui est encore plus méconnue que celle de McGrath et qui se prolonge encore aujourd’hui, dans un même rapport d’ambivalence à la confiscation des terres aux Amérindiens (j’avais tenté de proposer la traduction d’un recueil de Red Shuttleworth à un éditeur il y a une dizaine d’années, en vain).

 

vendredi, 19 janvier 2024

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20240119_114924    Les couleurs n’ont pas été retouchées.

J’étais dans la salle des profs de Fromont ; en reprenant mon manteau, peu avant midi, j’ai aperçu cette enfilade de bancs que j’avais déjà vue une heure plus tôt, et j’ai décidé de prendre la photo avec mon smartphone vert.

Je l’ai simplement recadrée, d’où ce format étiré, avant de la poster sur Flickr.

Ces bancs ont été installés récemment, avec la volonté de rendre le site Fromont moins inattrayant, moins glauque.

 

mercredi, 06 décembre 2023

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Tandis que je surveillais, au deuxième étage du site Fromont, l’épreuve de fin de semestre d’une collègue qui a démissionné, j’observais deux couvreurs travaillant, par une brume blanche et une température ne dépassant pas 5°C, à couvrir d’ardoises, une à une, minutieusement, en les calant avec les pointes et en les redressant du talon d’un marteau fin, la toiture d’une maison située de l’autre côté de la rue. Et, après avoir échafaudé dans ma tête un système économique salarial reposant sur la rareté des compétences, je les ai de nouveau regardés en pleine action, lentement, dans des postures triturant le corps, et me suis aussi rappelé quel était le projet d’origine de l’autre blog. (J’en aurais pleuré.)

 

vendredi, 01 septembre 2023

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C’était la rentrée au sens le plus strict : réunions d’accueil des trois années de Licence, dont celle de L1 assurée par moi avec ma nouvelle (et temporaire) casquette de responsable de L1, réunion de département, pot d’accueil des nouveaux collègues au décanat…

 

A* est bien rentré à Rennes hier soir.

Ambiance passablement morose depuis hier, sans aucun ressort ni goût pour la reprise de la part de C* ou moi, mais le redoux (voire réchauffement) devrait améliorer tout cela.

 

Abandonné la lecture de The Odd Women de George Gissing, après avoir lu Our Village de Mary Russell Mitford en choisissant les chapitres qui me plaisaient le plus.

 

mardi, 22 août 2023

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Aujourd’hui, le Convoi de l’eau passait en Touraine. La vingtaine de tracteurs et les 700 cyclistes sont arrivés place Jean-Jaurès peu avant midi.

 

Nous y étions.

Une belle mobilisation, des discours variés et forts, pour la solidarité, le partage, contre les inégalités et pour l'action face à l'urgence climatique.

 

dimanche, 21 mai 2023

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En raccompagnant C* à la gare de Tours, nous avons tout d’abord fait une promenade en ville et sur les bords de Loire, où la vision d’une aigrette égarée au milieu du bal des sternes pierregarin m’a ému.

 

(Speaking of birds, j’ai lu récemment le nouveau livre de Fabienne Raphoz, dont j’ai parlé avec E*, étant donné que ses traductions à lui sont publiées chez Corti. – Il ne l’a jamais lue.)

 

jeudi, 23 mars 2023

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Très belle manifestation, avec un monde fou.

Le discours incendiaire, méprisant et abject du petit Macron a ravivé, plus encore que le 49-3, la flamme de la contestation.

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C’était très festif. Sur le pont Wilson, nous avons vu débouler face à nous, O* et son meilleur ami, qui remontaient le cortège après s’être éclatés du côté des étudiant-es. Au déjeuner, nous étions assis près de deux couples différents qui racontaient la manifestation d’une manière qui montrait que c’était, sinon leur première manifestation, du moins quelque chose d’inhabituel.

 

Bien entendu, la répression policière sauvage incontrôlée s’abat sans raison sur des centaines de manifestants pacifiques, et les principaux médias ne parlent que des policiers blessés et des feux de poubelle. L’hôtel de ville de Bordeaux a été incendié… par une faction d’extrême-droite, ce que les journalistes et éditorialistes des chaînes télévisées ne précisent jamais. C’est insupportable.

Il n’est pas exclu que Macron fasse exprès d’en rajouter, afin de montrer qu’il ne cèdera pas, mais surtout de provoquer des violences et pouvoir déclencher l’état d’urgence, ou à tout le moins décréter des interdictions de manifester.

 

À l’université, le blocage se poursuit, a priori jusqu’à mardi.

 

Soirée : fin de la saison 1 de The Good Place.

 

mercredi, 15 mars 2023

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Comme mercredi dernier, O* a sa répétition principale avec l’orchestre Saint-Saëns, puis il a une répétition de l’ensemble de bassons et hautbois qui se produira le mardi 28. Dans l’intervalle entre les deux répétitions, entre 16 h 45 et 18 h, nous nous sommes promenés, avec un arrêt au buffet de la gare (que personne ne doit nommer ainsi – son nom officiel est Brasserie Leffe, je crois), mais aussi jardin de la Préfecture, s’aviser qu’il n’y a plus de boîte à livres. Par contre, la salle d’attente du site Jules-Simon a bel et bien rouvert, avec même bouilloire et café/thé en libre service (à destination du personnel et des élèves – je n’y ai pas touché). J’ai bien avancé dans un petit roman de C.K. Stead All Vistors Ashore, dont le modernisme a déjà mal vieilli – or, le livre date de 1984…

 

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mardi, 07 mars 2023

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Belle manifestation aujourd’hui, avec un départ inédit de la place Anatole-France, ce qui a permis à quelques collègues de se rassembler devant Thélème avec la banderole. Le site Tanneurs a été bloqué de l’aube au milieu de matinée, afin de permettre aux étudiant-es mobilisé-es de tenter de convaincre les autres d’aller manifester.

Gréviste ce jour, au sens plein du terme (souvent les universitaires font quand même cours quand ils/elles se déclarent grévistes, ce qui est assez absurde), j’ai d’ailleurs croisé trois de mes étudiantes de L1 que je devais avoir en cours l’après-midi. Nous avons discuté un petit moment dans le cortège ; il s’est avéré que l’une d’elles a eu C* comme professeure en 1e, à la fois en français et en HLP. Small world, classic shit.

Au moment où nous étions sur le pont Napoléon, la queue du cortège n’avait pas encore attaqué le pont Wilson. Cela donne une idée, au moins pour les Tourangelleaux, de l’ampleur de la mobilisation.

 

mercredi, 01 mars 2023

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Fini de corriger mes copies de L2 et de préparer mon séminaire de M1 sur An Ordinary Wonder.

Considérablement effrayé par tout ce que j’ai à faire en mars, et très accaparé, je suis en train de laisser totalement filer l’autre blog. Ça ne va pas du tout, ça. – Côté lectures, j’alterne le tome 3 des Mémoires de Saint-Simon, Matrix de Lauren Groff et Ikenga de Nnedi Okorafor.

 

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Il fait encore très froid, au moins la nuit et le matin, mais le soleil l’après-midi rend les promenades agréables, comme aujourd’hui, où j’ai même remarqué pour la première fois une porte devant laquelle j’ai dû pourtant passer des centaines de fois.

 

samedi, 25 février 2023

Splendor

Hier, O* et moi avons joué à Splendor, pour la première fois depuis les vacances de Noël, il me semble.

Les deux premières parties ont été disputées avec l’extension Cités, et la dernière en combinant l’extension Cités et l’extension Pavillons. O* a gagné les trois parties. Les deux premières, c’était sur le fil du rasoir : il m’a manqué à chaque fois une seule carte pour pouvoir acheter la cité à 14 ou 16 points et donc contrer son achat de la cité à 13 points (dans les deux cas, je crois). Lors de la troisième partie, j’ai perdu 13 à 9, je crois, et les deux cités restantes étaient à 16 et 17 ; autant dire que j’étais loin du compte. Je crois que, comme on ne joue pas souvent avec les pavillons, j’ai très mal géré cet aspect-là, en réservant surtout des cartes à forte valeur (des rangs 2 et 3) au lieu de bloquer – comme O* l’a fait, fort intelligemment – les cartes dont aurait besoin de l’adversaire au vu de la stratégie qu’il commence à développer.

Depuis longtemps – sous l’influence du grand recueil de Roubaud, – j’ai dans l’idée d’écrire des textes, voire un livre, à partir de tel ou tel jeu, en prenant appui sur des parties réellement disputées. Toutefois, outre ma flemme, je n’ai jamais donné suite, car il faudrait noter de nombreux éléments pendant le jeu (et, vu les jeux auxquels nous jouons depuis quelques années, j’ai bien assez de mal à me concentrer sur les tenants et les aboutissants de ma partie) ou filmer intégralement les parties.

 

vendredi, 03 février 2023

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Après le cours de traductologie, filé au Forum de l’Orientation. Cette année il y faisait trop chaud, et on grillait sous les néons. Comme plusieurs collèges affrètent des cars, j’ai pu discuter avec deux anciennes étudiantes désormais collègues (à Langeais et à Lamartine).

 

Soir : compèt de tennis de table d’O*, qui assurait un remplacement en D3. L’équipe a perdu, mais O* a gagné deux de ses trois simples, dont une perf contre un vétéran classé 10. Comme c’était à domicile nous ne sommes rentrés « qu’à » minuit et demi.

 

jeudi, 19 janvier 2023

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Aujourd’hui, jour de grève et de manifestation.

Entre 5 et 7 j’ai traité les mails pros et des questions d’emploi du temps encore en suspens. Entre 8 et 9, avant d’aller manifester, et entre 14 et 17 après être allé manifester j’ai fini mon dernier paquet de copies de la session d’examens de janvier.

 

Belle manifestation. Il faisait assez froid mais il n’a pas plu. Je n’ai pas retrouvé toutes les personnes que je voulais voir – il y avait beaucoup trop de monde – mais suis tombé sur des personnes perdues de vue et auxquelles je ne pensais pas forcément, dont une ancienne prof d’anglais de collège de A*, avec qui j’ai parlé un long moment (aussi de ce désastre total qu'est Parcoursup).

 

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Cette énième réforme des retraites – après celles de 2003 et de 2010, et après la tout aussi inique et injustifiable Loi Travail de la majorité « de gauche » – est vraiment une saloperie sans nom, qui donne lieu à tous les bobards, tous les embellissements, tous les artifices de rhétorique les plus criants de la part du gouvernement et de ses séides. Une fois encore, et plus que jamais, on va faire trimer – et crever – les pauvres pour qu’ils financent la retraite des riches.

 

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Le cortège, chose devenue plutôt rare, a traversé la Loire, et après le pont Wilson et un bout du quai, nous sommes revenus par le pont Napoléon et les Halles.

Pas lu, ni musique.

 

vendredi, 13 janvier 2023

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Aujourd’hui j’ai pu rester à la maison toute la journée – à travailler bien sûr – de 7 à 13, avant d’enregistrer une vidéo trop longue et dans laquelle je n’ai même pas réussi à solder la totalité des lectures de ces derniers mois.

Ce matin le chauffagiste est venu pour l’entretien annuel de la chaudière et a dû changer deux sondes, des pièces d’origine dont il m’a effectivement montré qu’elles étaient très abîmées. La façon dont il m’a expliqué en partant que la secrétaire m’enverrait la facture du remplacement des sondes et « qu’il n’y en a pas pour cher, une sonde c’est 50 euros et quelque » me confirme une fois encore que les gens s’imaginent que les professeurs d’université ont des salaires mirobolants. Devoir payer une facture imprévue de 50 (ou de 100 ? il y a deux sondes) euros ne m’oblige pas à sacrifier d’autres dépenses nécessaires, mais enfin ce n’est pas une dépense anodine non plus ; je ne suis pas en mesure de balancer des biftons de 50 comme s’ils me tombaient des arbres.

Fini de lire le dernier roman d’Akwaeke Emezi, qui m’a dérouté tout du long : je ne pensais pas qu’iel était susceptible de se lancer aussi crânement dans le genre de la romance (et franchement, pour le dire sans ambages, du roman à l’eau de rose). J’ai lu le livre en entier car ce que fait Emezi m’intéresse vraiment, mais à dire vrai c’est quand même terriblement cheesy. Le côté le plus intéressant, c’est le lien entre la création et le deuil, que ce soit par la création artistique de Feyi ou les expérimentations culinaires d’Alim.

Renoué, via Signal, avec D.M. qui m’avoue ne pas se sentir capable de traduire Eimi seul (et qui me fait des appels du pied, je le crois (ou le crains (est-ce raisonnable de se lancer là-dedans en sus de tout le reste de mes folles entreprise ?))) et qui m’écrit même que la traduction lui a bloqué le dos. Il propose de passer à Tours faire connaissance quand il passera dans le coin en mars avec son épouse.

 

Soir : les deux premiers épisodes de Parade's End, la mini-série avec Benedict Cumberbatch. J'ai lu la tétralogie de Ford Madox Ford il y a si longtemps que je ne me rappelais pas du tout qu'il se passait autant de choses (autant de récit, en un sens) avant que n'éclate la guerre.

 

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En écoute : Angola 72/74 (Bonga) ; Dhil-un taht shajarat al-Zaqqum (Msylma) ; Live at Dreher ¾ (Mal Waldron & Steve Lacy) ; Citizen of Glass (Agnes Obel) ; quelques chansons de Slim Harpo ; CD2 de l’anthologie Atmospheric Conditions Permitting du Jazzensemble des Hessischen Rundfunks [ce double CD acheté pour 30 francs, totalement bradé, à Beauvais il y a 25 ans, est un de mes disques préférés]

 

samedi, 07 janvier 2023

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Aujourd’hui, O*, très pris au niveau de la gorge hier soir, a traîné en pyjama toute la journée, après un réveil à plus de 39° de fièvre. J’ai commencé le corrigé et la correction du concours blanc de thème & traductologie d’agrégation interne. J’avais choisi un texte d’Anne Hébert, écrivaine que j’ai redécouverte il y a quelques années après avoir trouvé, chez un bouquiniste, un livre moins connu d’elle que ses Fous de Bassan.

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En fin d’après-midi, C* et moi avons fait un saut en ville, histoire d’acheter notamment les deux nouveaux volumes de la collection « Le mot est faible » aux éditions Anamosa. Cela fait vingt ans, ou quasiment, que nous vivons à Tours, et il m’arrive d’essayer de voir la ville avec les yeux de quelqu’un qui n’y aurait jamais mis les pieds, notamment sans la superposition – flashing upon that inward eye… – de tel ou tel lieu sous son apparence de naguère, voire de jadis (c’est notamment le cas de la place de Châteauneuf, qui s’est totalement transformée au cours des dix dernières années).

 

 

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En écoute : CD 1 de l’anthologie Ferrat ; My Head is an Animal (Of Monsters and Men)

 

mercredi, 04 janvier 2023

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Ce midi nous avons « tiré les rois ». O*, dont c’est la fête, a eu la fève. Même depuis qu’on ne triche plus – et ça fait un bail – les garçons ont presque systématiquement la fève.

 

Le matin à l’université, j’ai récupéré les 7 livres que j’avais fait acheter, dont au moins un que je connais déjà – lu il y a quelques mois même si je n’en ai pas (encore) parlé dans mes vidéos : il s’agit du recueil de nouvelles de Nana Kwame Adjei-Brenyah, Friday Black. Café avec E*, qui m’a demandé combien de livres je lisais par semaine ; il sait très bien que je lis plein de livres à la fois donc il a reformulé sa question en me demandant combien de pages je lisais par jour. Pour répondre correctement à cette question, il faudrait que je compte, grâce aux vidéos (?) le nombre de livres lus dans une année, ce qui permettrait de faire une moyenne. En tout cas, ce qui est sûr c’est que quand je n’ai rien d’autre à faire je peux lire 2 ou 3 livres brefs/moyens par jour (400-500 pages). Cela n’arrive pas souvent.

J’ai entamé notre discussion à la terrasse du café Le Tourangeau en me renversant la quasi-totalité de mon double expresso sur les deux jambes du pantalon (et en m’ébouillantant à moitié). E* a tenté de me dire que le serveur a posé la tasse très près du bord, sur une table branlante qui pis est, mais franchement je sais que ma maladresse est la cause.

 

Après-midi : correction de copies de L1 (Key concepts). J’aurai appris que la reine Victoria dirigeait le Commonwealth (à moins que ce ne soit les Etats-Unis) et que le Discours sur le colonialisme a été écrit par Jules Ferry. Blague à part, le niveau global est plutôt meilleur que les années précédentes.

 

Ce soir, j’espère terminer le roman que C* m’avait offert pour mon anniversaire et que j’ai commencé dimanche soir. Il s’agit du troisième roman, le seul traduit en français, d’une romancière italo-somalienne, Agiaba Scego. C’est très bien, même si j’ai noté une énorme bourde de traduction, une confusion entre nigérien et nigérian qui prête à conséquence pour tout un chapitre. C'est dommage, car c'est bien traduit globalement (par Anaïs Bouteille-Bokobza).

En faisant quelques recherches sur le tombeau d’Elizabeth Barrett Browning à Florence – il en est question dans le roman – j’ai découvert l’existence d’une romancière anglophone à moitié indienne, née à Calcutta, et qui a vécu l’essentiel de sa vie d’adulte (et de sa carrière) à Florence, d’où sa proximité avec les Browning et les Trollope : Isa Blagden. On (pourrait) commémore(r) cette année le 150e anniversaire (sesquicentennial (j’adore ce mot)) de sa mort. J’ai envie de lire sa correspondance avec Robert Browning (les lettres du poète à I.B. ont été publiées à titre posthume en… 1923), mais aussi ses romans (Agnes Tremorne par exemple). Il ne semble pas y avoir de biographie consacrée à cette figure méconnue, invisibilisée… seulement des notices biographiques de ci de là.

 

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En écoute (notamment) : Le tacot de Jérémiah (Ygranka).

 

dimanche, 13 novembre 2022

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Avant l’habituelle promenade sur les bords de Loire, côté sud, du pont Mirabeau au pont Wilson, nous sommes allés au château de Tours, pour deux nouvelles expositions, très différentes.

 

La Loire à Tours

 

Le deuxième étage est consacré aux collages sur plexiglas de Nental, peintre-collagiste qui a son atelier à Saint-Pierre des Corps. L’ensemble des collages utilise des reproductions fragmentaires et déchirées de tableaux des 17e et 18e siècles autour du cortège de Bacchus, des Ménades etc. Assez sceptique en entrant dans la première pièce, j’ai été progressivement happé par cet univers, ce travail très astucieux, intelligent et impressionnant.

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Nental utilise les superpositions et la transparence avec un sens de la composition et un humour très puissant. Le rapport entre les scènes de groupe ou à deux figurées dans les peintures de l'époque classique et les différents éléments plus modernes, les couleurs, les citations ou les fragments de publicités n'est jamais simple ou simpliste.

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Le troisième étage est consacré à une rétrospective de l’œuvre photographique, entièrement en noir et blanc, de Bernard Descamps, Au-delà des apparences. Les séries malienne ou égyptienne m’ont particulièrement « tapé dans l’œil » mais c’était globalement une belle découverte. Je me suis difficilement retenu d’acheter, non le catalogue, mais Le don du fleuve, le livre que Descamps a composé  autour d’une anthologie de poèmes oraux peuls traduits.

 

Le château de Tours est un lieu d’exposition vraiment sublime. Le rez-de-chaussée et le premier étage accueilleront bientôt une autre exposition.

 

vendredi, 09 septembre 2022

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Ce soir, belle rencontre à la librairie La Vagabonde, avec Frédérique Germanaud, autour de l'exposition de Sabine Faulmeyer et des éditions Blancs Volants.

samedi, 07 mai 2022

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Ce matin, enfin, le chauffage ne s’est pas relancé, et ne se relancera pas. Depuis plusieurs semaines, je l’ai programmé pour qu’il ne se relance que lorsque la température au salon tombe en-dessous de 18°5, à partir de 6 h en semaine et de 8 h le week-end. Même ainsi, la chaudière tournait à fond pendant une heure le matin, et parfois un peu en journée.

Je lisais hier je ne sais plus où qu’il était effarant que deux mois et demi après le début de la guerre en Ukraine aucune mesure n’ait été prise, dans les transports et ailleurs, pour inciter à la réduction de la consommation d’énergie. Cela fait bien longtemps que je suis convaincu que l’impossibilité récurrente d’interdire les éclairages lumineux inutiles la nuit (50% des réverbères, magasins et grandes surfaces) et des panneaux publicitaires électriques montre que nous irons dans le mur quoi qu’il arrive.

 

dimanche, 24 janvier 2021

Un dimanche comme d'autres

Passé la journée à corriger enfin mes copies en retard, qui me regardaient de travers depuis plusieurs jours. Il faut dire que j'ai dépensé un temps et une énergie folles pour organiser le tutorat, qui va se mettre en place, on l'espère, malgré les complications administratives, mais pas avant le 8 février, le temps de monter les dossiers (et en espérant qu'un troisième confinement ne va pas venir semer la panique).

Entre midi et une heure, visio Jitsi avec mes parents, et A*, à Rennes : cette fois-ci, la connexion fonctionnait bien pour lui. Ma mère n'arrive pas, depuis une semaine qu'elle essaie, à avoir un rendez-vous pour faire vacciner mon père (qui aura tout juste 76 ans dans trois semaines).

Soirée : deux parties de Munchkin, toutes deux gagnées par O*.

Froid prenant.

 

vendredi, 15 janvier 2021

Objets anciens

Ce soir, en accompagnant O* à sa leçon de solfège, nous avons donc fait un tour en ville (et à la librairie), à l'heure à laquelle, ces prochaines semaines, tout sera désormais fermé. Il était presque sept heures quand nous sommes sortis de la librairie. Puis nous avons attendu à l'extérieur du conservatoire : à partir de la semaine prochaine, le cours aura lieu le samedi midi.

Lundi, A* va repartir à Rennes, dans l'incertitude, avant l'heure du couvre-feu mais après un cours à distance.

J'ai filmé quelques plans pour mon film de demain. Aucune idée de la façon dont je vais emboîter tout ça. En attendant, regardons la dernière vidéo de Juliette Cortese, qui publiera deux livres en 2021 :

 

 

dimanche, 10 janvier 2021

Séances lambrissées

Grande léthargie aujourd'hui. Et dire que je dors très bien ces dernières semaines. Tant mieux, d'ailleurs.

Pas corrigé la moindre copie ce week-end, la honte absolue.

 

Chaque matin depuis que mes parents m'ont apporté le vélo d'appartement, je fais une séance de 30-40 minutes, en écoutant à chaque fois un des vinyles de la collection installée dans la chambre d'amis. Ce matin, c'était une (longue) face d'un disque de Duke Ellington avec son quindectet (enregistrements de 1954, il faudrait citer tous les musiciens, pas seulement Johnny Hodges (et il faudrait surtout creuser toute l'histoire complexe des orchestres de Duke Ellington)), avec, pour lecture, un article de Paul Zumthor sur l'intertextualité dans les textes médiévaux (il y distingue notamment les modèles "verticaux" des variations "horizontales").

Hier matin, j'avais associé le troisième LP du coffret Eric Dolphy A The Five Spot avec plusieurs lettres de D.H. Lawrence : ce volume de lettres choisies de D.H. Lawrence entre 1923 et 1930, récupéré je ne sais où, traînait à la buanderie, et je m'étais mis à en lire une par ci une par là il y a quelques semaines, au gré des lessives. Lecture très étonnante, pour moi qui n'ai lu, je crois, aucun roman de D.H. Lawrence, seulement des poèmes et des nouvelles. Il y a vraiment des pépites, des réflexions qui en disent long sur la vie intellectuelle dans l'entre-deux-guerres. (J'aurais dû remonter le livre pour noter ici quelques-uns de ces passages.)

Vendredi, j'avais allié mon vieux disque Whomp That Sucker! de Sparks (avec lequel j'ai appris l'anglais (ce raccourci faux est délibéré)) à d'autres lettres de D.H. Lawrence (très congruent).

 

À la fin de l'automne, vu la météo, j'ai dû interrompre mes virées en vélo dehors, de sorte que le vélo d'appartement tombe bien. Aux beaux jours, il faudra reprendre les excursions, car ça n'a rien à voir, tout de même.

 

jeudi, 26 novembre 2020

Pour saluer Laurence Berluchon

Savez-vous ?

 

 

 

Il n'était pas prévu de publier (d'intégrer, selon la terminologie officielle de la plate-forme vidéo) ces vidéos de façon systématique, et d'ailleurs ce n'est pas systématique, mais aujourd'hui, alors que je comptais parler du nouveau livre de Bruno Fern, je me suis retrouvé happé du côté de l'allée Laurence-Berluchon. Et comme on ne sait pas qui était Laurence Berluchon, elle méritait son impro vidéo à vélo, et puis aussi son billet.

J'ai lancé un concours de phrases de Laurence Berluchon. Pas facile, car elle n'a écrit que deux livres, et improcurables, par surcroît.

 

(Dans une première version, tout juste corrigée, de ce billet, je rebaptisais Laurence Louise, créant ainsi un de ces doubles fictionnels aberrants évoqués plus tôt ce jeudi dans la vidéo consacrée à Catastrophes de Pierre Barrault... décidément...)

 

mardi, 17 novembre 2020

Avec attestation

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De retour d'un 《 déplacement pour effectuer des achats de fournitures nécessaires à l'activité professionnelle, des achats de première nécessité [3] dans des établissements dont les activités demeurent autorisées, le retrait de commande et les livraisons à domicile 》...

 

jeudi, 12 novembre 2020

Cousinerie, innovation

dimanche, 18 octobre 2020

Rassemblement pour Samuel Paty

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Au rassemblement place Jean-Jaurès pour saluer la mémoire de Samuel Paty, il y avait les 4 ou 5 fafs de Vigie Républicaine 37 (dont 3 quinquas blondes sosies d'Isabelle Balkany), mais sinon, aucune pancarte syndicale ou politique, aucune récupération.

 

La récupération, on le sait, est dans les discours. La récupération est dans les mensonges du Ministère qui veut faire accroire que Samuel Paty n'était pas en train d'être lâché par l'institution. Elle est dans la différence de traitement entre cette affaire et les suicides d'enseignants liés à l'impossibilité d'assurer convenablement les missions de plus en plus lourdes qui nous sont confiées (pensons à Christine Renon aussi en ce jour).

 

La colère, de mon côté, est dans la façon dont les responsables politiques attisent la haine et ghettoïsent les prétendues "communautés", au lieu de chercher à régler véritablement les problèmes.

 

vendredi, 02 octobre 2020

Luzillé, sans Luzillé

Hier, je m'étais réveillé à 7 h, presque frustré d'avoir perdu les 2 premières heures de la journée, en général si dynamiques.

Rien de tel aujourd'hui ; j'ai pu avancer dans le texte que j'essaie d'écrire et dont le titre provisoire est Luzillé dans l'œuf. Mais ce titre est mauvais, je n'arrive à rien faire avec "Luzillé" ; il va falloir virer "Luzillé" du titre. Ce qui est dommage : je voulais "faire" régionaliste.

Espérons que je m'accroche.

En avril, j'ai abandonné d'un coup le long projet lactations : déSastres dont j'avais pourtant écrit la moitié en trois mois. Si je m'y remettais d'arrache-pied maintenant, j'aurais le temps de le finir pour le 31 décembre (c'était l'idée de départ).

L'an dernier, j'ai laissé en plan Les valeurs de l'ovalie, dont l'écriture m'avait beaucoup amusé pendant un mois.

Heureusement que je ne suis pas velléitaire et saute-ruisseau pour tout comme pour l'écriture.

 

Ce soir, Hugo Gaston, jeune tennisman français, a vaincu en cinq sets Stanislas Wavrinka, très largement favori. C'est étrange de regarder un set par-ci par là de Roland-Garros, par les journées froides, grises et pluvieuses de ce début octobre.

 

Après un passage par la FNAC et la rue Nationale (peu fréquentée, et où d'ailleurs moins d'une personne sur deux portait le masque), j'ai pu enfin aller saluer Chloé, mon ancienne étudiante, qui tient désormais la librairie Les Saisons, rue Lavoisier. Je ne l'avais pas revue depuis deux ans et quelque, et comme j'étais pressé par le temps, il faudra que je revienne bientôt continuer notre petite conversation.

La librairie est vraiment très jolie, bien tenue, avec de vraies tables et un vrai fonds. Comme il s'agit d'une librairie-cave, j'avais craint que ce soit surtout une cave. Eh bien, pas du tout. Je suis d'ailleurs reparti avec une bouteille de Baudry Vieilles Vignes 2018... et quatre livres, dont L'eau mate de Bernard Manciet.

 

(EDIT du 4 octobre : la bouteille était bonne ; je repasserai en prendre une caisse.)

 

mercredi, 30 septembre 2020

Un pochoir rose en guise d'humanité

Ce matin à sept heures moins le quart, allant prendre le tramway, je longeais l'alignement triste de ces magasins — ou plutôt hangars commerciaux — qui entourent mon quartier. Devant le Saint-Maclou, je m'avise que le parking est couvert de grands plots blancs en béton, griffés de rose (c'est la marque en rose avec l'inscription LOUEZ-MOI qui a attiré mon attention). Je scrute ; le parking est entièrement couvert de ces parpaings, dont j'ignore le nom. J'aurais dû prendre une photo ; pas le temps, le tramway, je l'aurais manqué.

Des plots sur toute la superficie du parking, 20 ou 25 emplacements. Le magasin est donc fermé, je ne l'avais pas compris.

 

Ainsi,  une boutique qui met la clé sous le paillasson a encore les moyens de payer des sommes que je devine assez rondelettes, juste pour... pour quoi, au fait ? Pour empêcher les “gens du voyage” de s'y installer, je gage, comme il y a quelques années sur le parking du Tati abandonné. Pendant plusieurs mois, quatre ou cinq caravanes s'étaient installées là, au carrefour, sous les lampadaires. Et ne dérangeaient personne.

 

Alors, oui, généralement, sur ces aires non prévues, les “gens du voyage” se branchent sur l'électricité publique... ou sur celle du magasin ? Je ne crois pas. Tout de même, ça, empêcher les caravanes, sur un parking à l'abandon, avec cette masse polluante construite depuis moins de quinze ans et déjà passée... si les nomades dépensent un peu d'électricité en branchant leur lave-linge, ce sera toujours beaucoup moins cher que ces milliers de réverbères éclairés toute la nuit, partout, qui ne servent à rien, et dont le quart suffirait à ce que les rares noctambules du coin se sentent en sécurité...

 

En guise d'humanité, des plots blancs avec "Louez-moi" écrit en rose.

 

mercredi, 09 septembre 2020

Du navet

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Avant de me replonger dans le dernier livre de Jean-Christophe Bailly, L'imagement, dont un chapitre m'a suggéré la juxtaposition ci-contre, j'avais fait un bref aller-retour à l'université, en plein cagnard, autour de quatre heures, et ce après la séance du matin à laquelle je m'étais rendu en tram, mais là, à vélo, pour la première fois, j'ai gravi la Tranchée sans mettre à pied à terre, ce qui est une évidence pour tout un chacun, mais pour moi qui n'avais pas fait de vélo depuis 25 ans avant de m'y remettre en juin, qui ai du jus de navet dans les guiboles et un cul à ne pas se lever de sa selle, c'est une petite victoire. (Puis il faudra enquiller le livre d'Emmanuel Ruben, Sur la route du Danube, que je n'avais as acheté l'an dernier et qui a été réédité en poche... j'avais tant aimé Icecolor et Terminus Schengen. Et peut-être aller plus loin sur les rayons. C'est toujours une histoire de pages.)

 

mercredi, 02 septembre 2020

Pas de livre sur le masque

Des douleurs au ventre, en sus des habituelles liées à la lombalgie, et pile à l’endroit de l’appendice (que je n’ai plus depuis 1989).

 

Dans l’après-midi, promenade en ville, à la librairie et chez le glacier. Beaucoup de monde, et, dans ce périmètre où le port du masque est obligatoire à partir de 10 h du matin, pas mal de masques mal ou pas portés.

J’avais songé à commencer un nouveau livre autour du masque, justement, mais ça va trop me déprimer.

 

Soir : deuxième épisode de Mrs America – ça ne casse pas des briques… à suivre…

 

dimanche, 30 août 2020

Petit pays

J’écris ce billet au café éthiopien. Ce matin, entre sommeil et réveil, j’ai mis plusieurs minutes à retrouver le titre de la série Outlander ; cela m’agaçait, et même m’affolait.

 

Hier soir nous sommes allés, en famille, voir le film adapté du roman de Gaël Faye, Petit pays. Nous nous sommes pris une énorme averse en allant jusqu’au bus, et il a fait froid toute la soirée : 13° à dix heures et demie du soir, au retour du restaurant syrien. A*, qui jouait encore au beach volley mercredi sur la page (déserte, toutefois) de Perros-Guirec, ne comprend pas trop. C’est la proverbiale douceur tourangelle.

Capture.JPG  Le film est plutôt bon, un peu trop long à mon sens (la première partie aurait pu être raccourcie et montée de façon plus nerveuse), assez conventionnel dans ses choix esthétiques et narratifs mais efficace et émouvant. Je n’avais pas réussi à aller au-delà de la page 30 du roman, car il y a vraiment zéro écriture. En film, le côté conventionnel passe mieux, d’abord parce qu’il est porté par d’excellents acteurs, les enfants en premier lieu, mais aussi Jean-Paul Rouve ou encore l’actrice qui joue le rôle de la mère d’Yvonne, bouleversante et que la production (le réalisateur ?) a choisi de sous-titrer alors qu’on la comprend parfaitement. Je ne trouve son nom ni sur AlloCiné ni sur IMDb.

 

Dans la salle de cinéma, je n’ai pas trop compris pourquoi une bonne dizaine de personnes avaient enlevé leur masque pendant tout le film, et même dès avant. Il s’agit du cinéma Les Studio. Nous n’étions pas allés au cinéma depuis le déconfinement, et peut-être qu’il y a une subtilité qui m’échappe.

 

En bonus : un article de 2018 sur une traduction qui réussit la prouesse de ne jamais citer le nom du traducteur. Invisibilisation des Africains autant que des traducteurs...

 

dimanche, 05 juillet 2020

Tout fait boucle

Levé tôt, cinq heures. Peut-être que ça repart comme en mars-avril, dans les premières semaines du confinement. Peut-être d'ailleurs que la pandémie elle-même va se réaccentuer : la Catalogne reconfine la région de Lerida, quelques clusters se renforcent en France, sans parler bien sûr de la catastrophe sanitaire au Brésil ou aux Etats-Unis... Personne ne parle de l'Inde, dont les statistiques me paraissent absolument invraisemblables, au vu de l'état sanitaire et de la surpopulation du pays.

 

* * * * *

 

Hier soir, fini de lire La saison de l'ombre de Léonora Miano. Cela fait des années que je "tourne autour", selon la formule consacrée, de l'œuvre de Léonora Miano, et j'ai fini par franchir le pas, après avoir lu le bel essai d'égo-histoire de ma collègue Maboula Soumahoro : j'ai emprunté une demi-douzaine de livres de Miano pour l'été. La saison de l'ombre est un roman en cinq parties, très bien structuré, très architecturé, mais ni classique ni baroque, et dont le sujet est le début de la traite transatlantique, vu du point de vue d'un village qui se trouve soudain attaqué par une ethnie voisine.

Si j'animais un séminaire de littérature africaine, je crois que je donnerais à lire ce livre aux côtés du classique Things Fall Apart, pas seulement ni même principalement pour la question de la réappropration historique, mais aussi pour la construction, pour le point de vue alternant entre personnages féminins et masculins, pour le décentrement aussi en matière de système philosophique et religieux. Je pense, entre autres, que ce roman de Miano doit permettre de décentrer la doxa africaniste de son attribution du statut de monument indiscuté à Things Fall Apart. Le premier roman d'Achebe permet de repenser la colonisation, tandis que le récit de Miano narre la traite négrière de biais. Ce qui est très fort, c'est la manière dont Miano ne dépasse jamais l'ignorance historique des protagonistes, et dont elle joue sur les connaissances supposées du lecteur impliqué.

(Sur le sujet, je recommande cette belle conférence d'Olivette Otele.)

Peut-être devrais-je inventer une forme vidéo, totalement désinstitutionnalisée, de ce séminaire de littérature africaine auquel je pense souvent mais que je n'enseignerai jamais dans mon université.

 

* * * * *

 

Comme le livre de Miano est un emprunt à la B.U., je devrais en parler un jour dans la série de vidéos je rends des livres, si ce n'est que je l'ai interrompue depuis novembre dernier. Hier, je m'interrogeais sur la poursuite éventuelle de l'autre grande série de bavassages littéraires, je range mon bureau... Ce n'est pas la fin de l'année qui incite à ces atermoiements, car je me suis interrompu dans le grand Projet Scarlatti il y a trois mois désormais, et j'écrivais déjà le 18 janvier dernier dans ces carnets : "Et comment se remettre à Pinget ?".

 

* * * * *

 

Je ne l'ai pas noté ici, mais la nouvelle majorité municipale a pris ses fonctions avant-hier, avec deux collègues que je connais un peu pour l'une (Annaëlle Schaller), mieux pour l'autre (Elise Pereira-Nunes est aussi une ancienne étudiante, et je la connais depuis 2006), toutes deux désormais adjointes au maire Emmanuel Denis. J'espère qu'une mairie verte va pouvoir montrer la voie sur un certain nombre de sujets.

 

vendredi, 19 juin 2020

*1906*

Donc l'un des deux néfliers n'est plus. Aujourd'hui, il faudra percer des trous dans la souche pour lui injecter je ne sais quel produit permettant de l'éradiquer sans dessoucher.

 

Ces temps-ci je traverse une phase totalement désabusée : rien ne me semble avoir de sens, et rien ne semble valoir la peine de se remuer. Cela passera, sans doute, mais ce n'est pas agréable.

D'ailleurs, je ne continue plus aucun de mes Projets.

 

Hier midi, déjeuner à l'excellent restaurant éthiopien, le Karamara. Vu, dans le jardin de la Préfecture, les 5 statuettes représentant des personnages de Balzac en costume contemporain (Rastignac sur son téléphone portable etc.). Ce n'est pas bien malin, et plutôt laid.

Entre deux averses torrentielles, détruit le muret sous le perron avec mon père, et fait deux allers-retours à la déchetterie.

Le soir, nanard (drôle) : Johnny English Returns.

 

mercredi, 13 mai 2020

Retour en ville, du 13 au 13

La dernière fois que j'étais allé en ville, à Tours centre donc, c'était le 13 mars.

Il s'est donc écoulé plus de temps que quand nous partons pour une grande part des vacances d'été (généralement du 10-15 juillet au 25 août). Malgré tout, l'impression est que moins de temps passé. Il faut dire qu'on n'a pas arrêté de bosser, et qu'en même temps on n'a rien fait de spécial.

 

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Impressions étranges en ville aussi, presque tout le monde masqué, tout le monde très prudent, globalement peu de gens d'ailleurs, des files d'attente qui paraissent tout de suite très longues à l'extérieur des échoppes les moins spacieuses...

 

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Se rappeler qu'en France, contrairement aux autres pays, tout le monde a dû s'acheter voire se bricoler (comme nous) des masques. Regain de froid depuis trois jours, et chargé de paquets en vue des anniversaires de la semaine prochaine, je me suis contenté de photographier la Loire depuis le parapet des Tanneurs. Bientôt, bientôt...

 

 

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mardi, 28 avril 2020

Trio de tourterelles

Depuis vendredi, nous pouvons observer un nid de Tourterelles turques, le couple s'étant installé dans le néflier juste au niveau de la fenêtre du bureau. Ce matin, en ouvrant les volets (électriques, ce qui permet de ne pas ouvrir la fenêtre, mais est peut-être bruyant (ce sont des oiseaux citadins, les bruits humains les dérangent moins)), surpris de voir, posés sur la branche tout près de la couveuse, non pas l'autre partenaire mais deux adultes...

 

 

 

Aucune idée de ce que cela signifie.

 

lundi, 13 avril 2020

Empocher

Levé à 6 h 15, et réveillé pour la première fois depuis un petit bout de temps par les douleurs au dos. Ce matin, il suffisait de se lever pour que ça passe un peu.

 

Être levé tôt, cela tombe bien : j'ai un boulot monstre aujourd'hui et demain, dans la foulée du week-end. Pas grave, tant que je dors bien et que j'ai des moments de pause : parties de billard sur la terrasse avec O*, par exemple.

Il y a deux ans, j'avais acheté pour 20 euros dans un Troc de l'Île, à Chambray je crois, un billard américain miniature, mais en bois et feutre, avec des queues et des billes “conformes” (pas en plastique). Je le monte sur une paire de tréteaux, et je l'installe dehors quand les beaux jours reviennent, car il n'y a aucune pièce où nous avons de quoi “tourner autour” : miniature, mais pas tant que ça ! O* et moi jouons au jeu du 15, qui n'est pas officiel, mais qui est plus simple que les diverses règles qui m'ont donné la migraine en essayant de les comprendre.

Hier soir, pas de film : O* a préféré organiser une soirée de jeux, ce qui a été accepté de très bon cœur par son frère (!). Donc : Minotaurus, Cluedo, et — pour finir, car on en avait marre — jeu du dictionnaire jusqu'à la lettre O.

O* découvrait ce jeu, ainsi que mes imitations lamentables de Maître Capello (je vous parle d'un temps que les moins de 50 ans...), et il s'est avéré très vif et doué au jeu. Au passage, j'ai découvert les mots manoque et manotte. Aucun des deux n'est facile à placer.

 

Ce soir, on attend un discours du Président. La façon dont ce discours est monté en épingle depuis trois ou quatre jours est ridicule : qu'il parle, s'il a quelque chose à dire ! La façon dont, à chaque fois, des rumeurs sont “fuitées” via le JDD est dérisoire : plus personne n'est dupe de la technique des coups de sonde. La façon dont, depuis quelques jours, on parle de l'après-déconfinement, est obscène : il y a encore dans les 500 ou 600 morts par jour, il me semble. La façon dont le patronat commence à réclamer d'ores et déjà de futurs sacrifices salariaux est scandaleuse : les salarié·es sont déjà sacrifié·es, tandis que les actionnaires et les patrons évadés fiscaux profitent de la crise pour améliorer leur pactole. La façon dont quelques ténors de la majorité ont, dès samedi, répété le laïus du connard qui dirige le MEDEF, proféré la veille, est aussi inquiétante que pathétique : même Xavier Bertrand a répondu à tout cela dans un entretien qui s'est répandu sur les réseaux sociaux avec des chapeaux tels que “Mélenchon, enlève ton masque, on t'a reconnu”.

 

mercredi, 18 mars 2020

Ça c'est fait, babe

Le PC de bureau n'a pas planté (encore).

Hier, premier jour de confinement. Une belle attente à la boulangerie, pour acheter un peu ce qu'il restait. À la Poste, le matin, avant le début du confinement, C*** n'a pas pu expédier son envoi recommandé avec avis de réception.

Le préfet Lallement, qui devrait être démis depuis des mois, a pavané sur sa capacité bien connue à faire respecter les arrêtés de confinement.

Les Parisiens qui le peuvent quittent la capitale.

Hier soir, Blow Out, pas vu depuis que j'avais l'âge d'A***, peu ou prou. Un peu déçu, mais cela reste un grand film sur le cinéma, belle métaphore, pas appuyée, avec des séquences génialement filmées.

C*** a suggéré avant qu'on se couche que chacun de nous quatre tienne son journal du confinement. De mon côté, ça c'est fait babe, pour citer le dernier Murat.

Agnès Buzyn a donné un entretien à je ne sais plus quel journal. Si elle y dit la vérité, les propos qu'elle y tient devraient lui valoir la prison, et valoir au gouvernement la démission et la honte éternelle.

Ce fut pour rester dans le monde.

Hier soir, j'ai débranché la multiprise où sont branchés les deux PC de bureau, les lampes etc. ; peut-être est-ce pour cela que, mieux dispos, mon PC de bureau ne plante pas (encore).

Hier j'ai même inventé un exercice en partie d'invention pour qu'O*** (qui a commencé à avoir du travail via Pronote et le CNED) révise ses verbes irréguliers ; il s'en est très bien sorti, alors que je craignais qu'il ait du mal à trouver des idées pour finir les phrases.

Ma grand-mère, qui aura 93 ans dans six jours, a écrit pour remercier d'une vidéo et d'un mail envoyés dimanche. J'espère qu'elle va tenir le coup. Elle a de la ressource comme on dit maintenant, mais ce n'est vraiment facile pour personne.

Annulé le dîner chez L° et A° samedi soir à Fondettes. Annulé le séjour, ici, de notre ami C°, qui devait venir dans dix jours. Déplacé, à la demande de la kiné elle-même qui voit se multiplier les annulations, le rendez-vous de jeudi.

Rangé mon bureau, mais aujourd'hui je veux trier un peu dans les clés USB. Si pas trop crevé, enregistrer une première vidéo de la série je range mon bureau. Il y a 18 livres sur la pile. Ce confinement, s'il dure au-delà des 15 jours annoncés par Macron lundi soir, devrait me permettre de relancer le Projet Pinget (honte à moi). Et boucler les 29 CONTEMPORAINES en réglant leur compte aux 8 qui restent (plus facile, ça).

Pour le travail, hier, enregistré et monté à la buanderie (où j'ai eu peur ensuite de m'être enrhumé) la première vidéo d'une nouvelle série destinée aux étudiant·es, Cours confinés.

Il y aurait aussi à reprendre tant de chantiers, les limericks par exemple, tiens, même si “Montboudif lui dit plus trop” ; ne pas se disperser, pourtant...

Scènes de ruées dans les commerces et images de rayons vides : ça continue. Tant et si bien que C* et moi nous interrogeons sur la meilleure stratégie : gros “drive” d'ici trois ou quatre jours une fois que l'orage sera passé, ou alors un tour à Naturéo demain et un autre à Leader price vendredi, avant de compléter avec un petit “drive” ? Dimanche, C*** avait calculé que nous avions 17 repas “devant nous”, sans compter certaines conserves familiales (confits etc.). Pas d'urgence, donc.

Ce billet, trop long, vais-je le prolonger dans la journée ? — On ne sait.

 

samedi, 07 mars 2020

Ce qui m'advient encore

Aujourd'hui, chose rare, O*** avait une répétition au conservatoire en début d'après-midi. Je serai donc allé quatre fois cette semaine dans le quartier de la cathédrale. Aujourd'hui, nous avons déjeuné à la Grange des Celtes, puis, après un petit tour place François-Sicard (O*** ne se rappelait pas la statue de Michel Colombe), je suis allé – O*** déposé à sa répétition – acheter des disques à la FNAC, puis lire sans manteau, au soleil, sur un banc des jardins de l'archevêché.

Je me suis rappelé que cela fait cinq ans et demi qu'O*** a commencé à suivre les cours du conservatoire : actuellement, avec l'inscription en Hors Temps Scolaire, cela représente 2 heures de formation musicale (le mardi de 18 à 20), deux leçons individuelles de hautbois de 25 minutes chacune (le lundi à 17 h 20 et le mercredi à 18 h 15), une séance d'orchestre (le mercredi de 18 h 45 à 20 h).

Il ya cinq ans et demi, après les deux années d'initiation dans l'ancienne école désaffectée proche de l'avenue de l'Europe (je me suis rappelé hier que c'est le dernier endroit où j'ai vu les pains ovoïdes de savon senteur citron dont quelqu'un a publié sur Twitter une photographie à intention humoristique dans le contexte du Covid19), il y a cinq ans et demi, donc, j'avais commencé à publier dans la rubrique Ce qui m'advient les textes que j'écrivais le lundi soir de cinq à sept, pendant que j'attendais O***, lui alors à sa leçon de formation musicale + chant choral (si mes souvenirs sont bons).

Guderzo café.jpgL'objectif de cette rubrique était de travailler, chaque semaine, à partir d'un chronotope : le lundi de 5 à 7 + les lieux où l'on attend pendant qu'un enfant suit ses cours du conservatoire rue Jules-Simon. Les années suivantes le chronotope a bougé un peu, puis la rubrique elle-même, fatalement, s'est effilochée.

Je me suis rendu compte, aussi, qu'A***, notre fils aîné, avait alors le même âge qu'O*** aujourd'hui.

Après la lecture dans le jardin du Musée des Beaux-Arts, j'ai un peu déambulé, trouvé non sans mal un café ouvert, continué ma lecture (Les Porteurs d'eau d'Atiq Rahimi) sur la grosse bûche entre le pavillon principal du site Jules-Simon et la salle du Pré.

 

______________________________

 

Soir : Angleterre/Galles. J'avais pronostiqué, quand O*** m'a questionné lors du déjeuner, 32-22 : au début des arrêts de jeu, le score était de 33-23. Un bel essai gallois de dernière minute a pulvérisé mon pronostic.

 

Outlander, deux épisodes. Ce con de Jamie a latté ce con de Robert en lui défonçant la gueule : la masculinité en prend pour son grade, en un sens, dans cette série.

 

Écouté les disques achetés : Suzane, le dernier Murat, le dernier Agnès Obel, le disque de Sophie Alour avec Mohamed Abozekry, un jeune oudiste fort talentueux. [Je ne comprends pas pourquoi S. Alour, après ou comme tant d'autres saxophonistes, s'évertue à jouer de la flûte traversière. Le spectre bifrons de Coltrane et Dolphy ?]

 

mardi, 03 mars 2020

Infiltré

Ce matin, infiltrations dans un cabinet de radiologie sis derrière le cinéma CGR Centre.

La secrétaire qui m'a reçu n'était autre que la mère de B., camarade de classe d'A*** de la maternelle à la sixième puis élève de C* en classe de première.

Il est rare que je me promène dans ce coin-là de Tours, et c'est à tort. D'ailleurs, je ne me promène plus guère, et c'est à tort : pourvu que les infiltrations me débarrassent des effets les plus aigus de cette foutue lombalgie/tendinite qui me casse les pieds depuis avril.

mercredi, 05 février 2020

Arrivée proche

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samedi, 11 janvier 2020

Dînatoire

Ce soir, nous avons passé la soirée (enfin, le début de soirée, c'était un “apéro dînatoire”)) chez nos voisins Y. et R. Il y avait aussi G* et C*. Comme, dans ce quartier, on ne se voit, entre voisins, que de loin ou en passant, c'était l'occasion de rattraper un peu quelques mois sans vraiment se parler (à part avec G* tout de même).

Il faudrait rendre l'invitation, ne pas faire cela de manière aussi éloignée, mais nous devenons vraiment asociaux, je crois, de vrais Tourangeaux. La ville aura mis un peu plus de dix ans à nous rendre totalement asociaux. (Nous sommes arrivés en 2003.)

Après-midi : manifestation. Je suis remonté plus tôt avec Oméga, et encore, du rond-point du pont Napoléon à l'arrêt Place Choiseul, j'ai cru que je n'arriverais jamais à me traîner. Aussi, je ne fais pas assez sérieusement tous mes exercices de kiné.

Le matin, j'ai corrigé tout mon gros paquet de L1, questions sur la culture biblique dans les cultures anglophones. Il fallait simplement avoir suivi le cours et/ou téléchargé les PowerPoint en les apprenant bêtement. Les résultats sont catastrophiques, car d'une part la culture générale des étudiant·es est affligeant, d'autre part la capacité de la majorité à travailler ne serait-ce qu'un peu est quasi nulle.

Mais ce constat n'a rien de nouveau.

Pas lu une ligne aujourd'hui, je me désespère.

 

mardi, 25 juin 2019

Mardi brûlant

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jeudi, 20 juin 2019

Allégorie de l'Université française à la sauce Vidal

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dimanche, 27 janvier 2019

Élagages, plongée sous-marine, pendaison

Ce matin, en lisant très lentement — avec une lenteur inhabituelle, pesant presque chaque mot — un poème de Drysalter, “The Count”, je suis parvenu à la dernière strophe, qui m'a aussitôt évoqué un livre lu récemment. Il m'a fallu peut-être trente secondes, qui ont semblé une éternité, pour en retrouver l'auteur, l'intrigue, le ton. Malamud. Puis le titre : God's Grace. Pas retrouvé sur mes étagères : l'ai-je prêté à ma mère ou l'ai-je mal rangé ? Si mon ordinateur avait été allumé, j'aurais pu retrouver la vidéo dans laquelle j'en ai parlé.

Ces vidéos sont bien pratiques, qui me servent de carnet de notes ; il faudrait toutefois que je songe à élaborer un index alphabétique des auteurs, voire des thèmes ou des pays.

Avant ce poème, lu d'une traite, sans m'attarder, le petit livre de Denis Montebello, Comment écrire un livre qui fait du bien, offert par François Bon après tirage au sort d'un de ses services de presse. Dans ce livre, Montebello extrapole autour des élagages, parti de l'idée d'intituler son “feelgood novel” C'est le deuxième copain qui se pend à un arbre que j'ai élagué. Or, après la lecture de trois poèmes de Drysalter (les deux suivants plus prestement), j'ai commencé à lire La bouche pleine de terre de Branimir Šćepanović, que viennent de republier les éditions Tusitala : dès les premières pages, il y est question d'un homme qui cherche à se suicider en se pendant à un arbre.

Il faut que je commence à écrire mon nouveau livre (qui s'intitulera(it) économe).

 

dimanche, 06 janvier 2019

Épiphanie

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jeudi, 08 novembre 2018

Diptyque fade (à la façon d'Érik Satie)

Conseil : lancer les deux vidéos en même temps. L'une a été prise en début d'après-midi, et l'autre filmée demain matin.

vendredi, 19 octobre 2018

Glottophobie

Les députés macronistes sont donc des gens qui s'accommodent du glyphosate et de tous les pesticides, qui préconisent d'interdire le VTT pendant la période de la chasse, qui préfèrent l'expansion des aéroports à la construction de tramways... mais qui en revanche déposent un projet de loi contre la glottophobie dans les 24 heures qui suivent la polémique sur Mélenchon et la journaliste à accent toulousain...

 

Au demeurant, comme je l'ai dit à mes étudiant·es, ça m'arrangerait, car je vais pouvoir intenter plusieurs procès chaque semaine à tous ces sympathiques Tourangeaux ou Berrichons, tous persuadés de « ne pas avoir d'accent » (lol), et qui ne trouvent rien d'anormal à se foutre de la tronche de quelqu'un qui parle différemment d'eux.

jeudi, 20 septembre 2018

Traduction sans filet, la 150e

 Tout est dans la vidéo, en fait. Rien à ajouter, comme chantait Manset.

 

 

        En marge de la 150e traduction sans filet : le rond-point à déversoir, Petite Arche — Tours-Nord, jeudi 20 septembre 2018.         En marge de la 150e traduction sans filet : le rond-point à déversoir, Petite Arche — Tours-Nord, jeudi 20 septembre 2018.

 

En marge de la 150e traduction sans filet : le rond-point à déversoir, Petite Arche — Tours-Nord, jeudi 20 septembre 2018.

 

        En marge de la 150e traduction sans filet : le rond-point à déversoir, Petite Arche — Tours-Nord, jeudi 20 septembre 2018.          En marge de la 150e traduction sans filet : le rond-point à déversoir, Petite Arche — Tours-Nord, jeudi 20 septembre 2018.

samedi, 15 septembre 2018

Quasimodo au bout du rouleau

Parmi les emplettes du samedi matin, une bière brune “La Corde raide”.

Rien à faire, j'aurai ça dans la tête toute la journée. (Me suis aperçu que je la connaissais encore par cœur en entier.)

 

mardi, 11 septembre 2018

Le matelassier de la rue de l'Enterrement

Je lis le dernier Laferrière

Dans un cimetière

Censé être fermé

 

Pays réel

Pays rêvé

 

 

 
 
 

samedi, 08 septembre 2018

8 septembre 2018 : Marche pour le climat à Tours

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manif.jpg ...................

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samedi, 30 juin 2018

30 juin 2018

Est-ce que, quand je laisse un fond de café dans la mug, c'est toujours la même quantité, disons 9 ou 13 millimètres par exemple ? Et cette question est-elle vitale un dernier jour de juin ?

vendredi, 08 juin 2018

8 juin 2018

Au déjeuner, sur les bords de Loire, j'observe le bal des sternes.

Un coupe d'aigrettes garzettes est passé, repassé, piétine et déambule sous les arches du pont Wilson. Aussi, un héros cendré qui est apparu, s'est renvolé. On ne compte plus les moineaux, les colverts, qui viennent mendier à tout hasard des miettes aux noceurs de peu assis sur les bancs.

Je ne sais pas dessiner, mais le type qui a décoré l'escalier d'honneur du bâtiment E, au Plat d'Étain, non plus.

 

vendredi, 20 avril 2018

Haut comme trois pommes

Treize heures treize. Je croque dans une pomme.

La troisième.

Trois pommes : c’est là tout mon déjeuner.

(Je peux bien écrire ce que je veux. Qui me lit.)

 

Il y a très longtemps que je ne fais plus les allers-retours entre le site Tanneurs et le site Fromont. Quand j’y réfléchis, je me dis que la dernière fois que j’ai mis les pieds rue Fromont, c’était peut-être pour cette surveillance de concours blanc de CAPES, il y a six ans, peut-être plus.

Bien des images de cours donnés à Fromont me reviennent, mais aucun souvenir plus récent que cette journée de… quoi ? décembre 2011, je dirais.

Ça se vérifie facilement : j’avais traduit, pour me désennuyer, un récit bref de Ben Okri.

Ainsi, je n’enseigne plus jamais à Fromont, l’avantage (le seul ?) de faire cours principalement le lundi et le vendredi, le lundi dès 8 h du matin souvent, et le vendredi jusqu’à cinq heures du soir généralement, parfois plus tard.

Plus d’allers-retours, donc.

 

Et si je passe devant ce qui est désormais la Maison des Vins de Loire, ou quelque chose comme ça, je me rappelle que, quand je faisais les emplois du temps avec l’ancien logiciel (entre 2004 et 2006), c’était le site Béranger : il y avait des amphis, où je n’ai jamais dispensé de cours mais où j’ai surveillé, au moins une fois, un examen de littérature britannique de deuxième année.

 

J’ai fini de manger ma pomme.

La troisième.

 

Et, d’ailleurs, qui était Fromont ?

(Étienne ?)

dimanche, 15 avril 2018

Over hill, over dale

Cette après-midi, roborative interprétation du Songe du nuit d'été (de Britten) au Grand Théâtre de Tours.

C'était bien. Content.

Seul triple bémol pour le décor, un peu comme ci comme ça, l'accent anglais pourri d'une partie du chœur des fées (la maîtrise du Conservatoire de Tours (de jeunes adolescent·e·s français·e·s, donc)) et pour les places au rang N, car ma voisine (et épouse adorée) n'a pu voir les surtitres qu'en risquant le torticolis.

mercredi, 20 décembre 2017

Stop au harcèlement de rue (happening aux Tanneurs)

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lundi, 11 décembre 2017

Le vent

Un réverbère arraché est tombé sur le tramway, pont Wilson. Que ce pont a connu de désastres.

Un peu plus loin, m'étant extirpé à grand peine de la ferraille éventrée, je me suis frayé un chemin entre les plaques de chantier et les panneaux publicitaires qui tournoyaient avant de fendre l'air. Quatre piétons autour de moi fauchés. Un est mort sur le coup, je crois.

Maintenant il faudrait que je fasse des miracles ? À d'autres que moi, grimaces !!

lundi, 20 novembre 2017

Surconsommation. Un modèle.

dimanche, 17 septembre 2017

Chimères

Sous le regard des Chimères domestiques (elles sont au nombre de 42, et je vérifierai plus tard si j'en ai déjà parlé dans ces carnets), je réponds depuis un petit moment maintenant à la quinzaine de mails professionnels accumulés depuis hier soir.

Plaisir des mots qui sont interdits ailleurs.

Que l'on s'est interdit.

Prolifération de ce son ici, alors.

mardi, 12 septembre 2017

Titus Andronicus dans ma piscine

En train d'écouter le tout nouvel album de Sparks pour la première fois, et je suis plié de rire en écoutant la chanson-titre, ‘Hippopotamus’.

Extraordinaire.

Elle mériterait de figurer en entier dans toute bonne anthologie, même ramassée, triée sur le volet, du nonsense :

There is Titus Andronicus, Titus Andronicus, Titus Andronicus

In my pool

There is Titus Andronicus, Titus Andronicus 

Wearing a snorkel in my pool

Now he's gone under, now he's gone under, now he's gone under

Worry not

Excellent swimmer, excellent swimmer, looking much trimmer

Than I thought

 

21752798_10211603829065185_7910469334819032296_o.jpgPar ailleurs, j'ai reçu l'ouvrage collectif édité par François Bon sur sa proposition initiale, On ne pense pas assez aux escaliers, et comme, pour une fois, j'étais rentré tôt de l'Université (deux heures de l'après-midi !), je me suis vilainement autoportraituré avec...

vendredi, 01 septembre 2017

D'un radar rue Mirabeau

Imbécilité des décisions publiques. Depuis le mois dernier, a été installé dans la rue Mirabeau, à Tours, un de ces radars pédagogiques que je trouve, pour ma part, généralement tout à fait opportuns.

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Celui-ci, en revanche, est placé dans une rue où je n'ai jamais vu personne dépasser les 30 à l'heure, alors que la limite de vitesse est de 50. En effet, entre les chicanes, les nombreux feux rouges très rapprochés, et plus généralement le trafic, il n'est pas possible de faire le moindre excès de vitesse. Sur le boulevard Heurteloup, qui se trouve à quelques encablures de là, ce radar pédagogique aurait été parfaitement efficace. Alors, quoi ?

mercredi, 31 mai 2017

Par les gouffres

Ayant terminé récemment le dernier roman paru (et qui est, si j'en crois mes souvenirs, le dernier au sens fort (vu que l'écrivain a annoncé, il y a un ou deux ans, prendre sa retraite)) de Lobo Antunes, Pour celle qui est assise dans le noir à m'attendre, j'ai acheté hier un de ses romans « de jeunesse », Connaissance de l'enfer. En effet, lorsqu'on a appris que Lobo Antunes mettait fin, en quelque sorte, à sa carrière, il y a un ou deux ans, j'avais pris la décision d'en profiter pour lire les premiers, que je n'ai jamais lus. J'avais alors lu Le cul de Judas, absolument magnifique.

Le tout premier, Mémoire d'éléphant, n'était pas à la librairie, raison un peu idiote pour ne pas (re)commencer par celui-là : entre la B.U. et les commandes, rien d'impossible.

Je m'aperçois, très entre autres, que l'article de la WP francophone consacré à Lobo Antunes est fragmentaire et même fautif : N'entre pas si vite dans cette nuit noire est classé à la rubrique Poésie, ce qui n'a pas plus de sens que pour ses dix ou douze derniers romans. C'est, comme ses dix ou douze derniers romans, une fiction en prose constituée de paragraphes suivis non ponctués et organisés en chapitres-phrases d'une vingtaine de pages en moyenne. Il est vrai que je crois me rappeler que c'est celui-ci que Lobo Antunes a sous-titré « Poème », mais cela ne permet pas de le séparer des autres dans une rubrique Poésie.

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Hier, nous avons fêté nos noces de coquelicot, et, dans dix-huit jours, ce seront les noces d'argent.

mercredi, 08 février 2017

Le vétilleux exemplaire de McSorley.

Ce matin, Laurent Évrard m'apprend qu'il va organiser dans quelque temps une rencontre autour de Joseph Mitchell, écrivain américain des années 30 à 60 qui n'était pour moi, qu'à peine un nom. L'occasion en est la publication de la traduction (doublement posthume) de Bernard Hoepffner aux éditions Diaphanes (Le merveilleux saloon de McSorley), mais aussi de Street life aux éditions 33 morceaux (traduction F. Tizon).

Une rapide recherche afin de tenter de me procurer McSorley's Wonderful Saloon me révèle que

1. Le livre est disponible en français, en allemand et en néerlandais, mais il est épuisé en anglais (au prix de 53,71 € pour l'exemplaire  d'occasion le plus abordable ).

2. L'édition de langue anglaise ne se trouve, d'après le SUDOC, dans aucune des bibliothèques universitaires et de recherche de France.  (À l'exception de quelques livres obscurs d'auteurs africains que j'affectionne, je n'avais jamais vu ça.) Donc pas possible de la faire venir au moyen du prêt entre bibliothèques.

mercredi, 11 janvier 2017

Nul doute

Le tintement de la ceinture

Contre l'enrouleur à papier hygiénique,

On eût dit, sans boursouflure,

Quelque air électronique

De Pierre Henry ou de Sciarrino,

Ou peut-être Boulez... Qui sait... Luigi Nono ?

 

Nul doute, aucune échappatoire :

J'étais bien dans les gogues du Conservatoire !

lundi, 02 janvier 2017

On coupe

Zestes photographiques. — La rubrique date, pas tout à fait des débuts de ce blog, mais presque. Elle a accueilli une dizaine de billets, tout de même *, en 2016. Celui que je retiendrais afin de le mettre à l'honneur date du 10 janvier 2016. L'image n'y est jamais expliquée ; j'aime bien faire cela.

Si mes souvenirs sont bons, la première rubrique à avoir accueilli des photographies fut Brille de mille yeux, mais sur l'autre blog, donc à partir de février 2006. Je crois, en écrivant cela, que ma mémoire embrouille tout. Je ne suis plus sûr de rien.

 

Ce n'est pas une citation de Diderot.

 En revanche, l'image que je choisis ici date du 9 décembre dernier. De retour du théâtre, en attendant le tramway, j'ai photographié une des nombreuses palissades du chantier de la place Anatole-France, qui ont été peintes et graffitées lors du mouvement contre la Loi Travail.

 

* De nombreuses rubriques sont en friche depuis bien longtemps, on le verra, à l'usure à l'usage.

mercredi, 21 décembre 2016

Huitain retrouvé

dites-moi

ces grands réverbères

ces illuminations

les voit-on mieux les yeux fermés

 

ou s'imagine-t-on

la venue d'autres étoiles

parmi les myriades de mélancolies

murmurées

27.11.2013.

jeudi, 15 décembre 2016

Diffraction

J'ai aperçu — au passage zébré de l'I.U.T. — un piéton qui était le sosie d'Olivier Gourmet, mais en jeune et efflanqué.

Olivier Gourmet efflanqué, quel peut être son nom ?

Olivier Vegan, peut-être ?

******************

 

Peu avant, rue Colbert, j'avais assisté au spectacle d'enfants de dix ou onze ans s'amusant à faire les fous après l'école, et dont l'un d'eux lança à un autre, sur le mode de la blague, « Eh, bléda ! ». L'autre venait de faire mine de lui piquer un bonbon. Donc voleur = bléda. Tout s'arrange, dans ce pays.

mercredi, 14 décembre 2016

4040

Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de ma sœur.

On ne se voit pas très souvent, on s'écrit beaucoup moins qu'à une certaine époque, aussi parce qu'on se suit sur Facebook (est-ce un maintien illusoire du fil ? question complexe).

Bien qu'elle soit née, elle, en Gironde, nous avons vécu ensemble toutes mes premières années, jusqu'à son départ pour Paris en 1988.

Quatorze années dans les Landes.

Et elle, donc, ma sœur aînée, quarante-six ans aujourd'hui.

samedi, 10 décembre 2016

« Quelqu'un a perdu son charme »

Ce matin, après avoir passé l'aspirateur, j'ai dû reprendre Oméga qui, en se faufilant sous l'immense épicéa — on se souviendra longtemps de l'année où j'ai envoyé un SMS « Le sapin est trop petit » et où mon épouse n'a saisi l'antiphrase qu'en débarquant à la maison — a fait tomber des brassées d'aiguilles, ce deux heures à peine avant son frère aîné, qui, dansant pour nous faire rire entre deux plis à la belote (oui, nous avons des débuts d'après-midi très traditionnels !), en a aussi fait tomber. 

 

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Avec ça, et le reste, je n'ai pas commencé à corriger de copies, mais je visionne Coiffeuses, le film que François Bon a fait avec le réalisateur Fabrice Cazeneuve et qu'il vient de mettre en ligne. Ça aussi, notre dialogue, nos polylogues sur la Toile, même par la vidéo : ce matin, j'ai fait ma cinquante-neuvième vidéo de traduction, avec une qualité inférieure, des hésitations à la pelle. En regardant une des séquences dans lesquelles une des apprenties lit le texte qu'elle a écrit pour l'atelier de François, je suis frappé par cette phrase : « Quelqu’un a perdu son charme mais a toujours son charme quelque part. » — Frappé, car je trouve ça très fort, très durassien. Je vérifie le texte, que je n'ai aucun mal à retrouver sur le site de François, et il s'avère que l'antithèse repose, non sur une répétition mais sur une paronomase que je trouve, pour le coup, plus faible : quelqu’un a perdu son charme mais a toujours son arme quelque part.

Les rayons percent, filtrent, et les aiguilles peuvent tomber. Ça fait des semaines que je bloque sur deux sonnets à écrire, et quelques chapitres à relire. J'aimerais m'en moquer.

 

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C'est vers cette même époque, fin 2006 puis 2007, qu'on a un peu travaillé ensemble, avec François Bon.

Sur des erreurs de perception repose beaucoup, pour moi, le charme de la poésie. On a perdu ce charme en fixant trop à l'écrit. Le passage par la piste audio — ici, par le visionnage — restitue un charme ambivalent. Dans l'image, retenir par exemple ce plan où, tandis que la jeune fille parle du renoncement à sa vulgarité, on voit le couple de dos, main dans la main, marcher le long des panneaux électoraux, avant le rodéo du scooter tout seul devant des portails de garages.

Faut-il aussi me moquer de tout ce que je laisse en plan (ici) ?

 

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Aiguilles d'épicéa qui tombent : mes cheveux ras qui tombent dans la bassine quand je me tonds la tronche, deux fois par moi, ou les mèches blanches dans cet autre film de François que j'ai découvert ce matin (on partait pour l'Angleterre).

 

mercredi, 07 décembre 2016

Choses qui font mourir de rire mon fils cadet dans la voiture que nous prête une amie

  • Le bruit du moteur en première.

 

  • Le hochet rose Hello Kitty.

 

  • Le jeton de caddie qui fait un barouf d'enfer à chaque virage.

 

  • Le klaxon qui sonne par inadvertance quand on baisse le siège du conducteur pour faire entrer le camarade que l'on prend le matin chez lui.

 

  • Papa a bien du mal à enclencher la marche arrière. Que c'est cocasse.

 

  • Un pruneau fendillé au marché d'Akutanagawa.

samedi, 01 octobre 2016

Horizontalement

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Le rideau de fer

De Radio Campus,

D'un vert

Plus forêt

Plus métallisé

Que celui que j'avais

Choisi pour ces carnets,

Je m'y reflète

Exprès

Que ma silhouette

Y soit d'un seul trait.

mercredi, 21 septembre 2016

Mercredi à l'aube, bords de Loire.

Il y a deux ans, j'avais commencé de tenter de circonscrire, à bâtons rompus, un chronotope : le lundi de cinq à sept, dans le quartier de la cathédrale (où se trouve le Conservatoire).

IMG_20160921_073055.jpgCe matin, avant de publier la photo du jour sur le nouvel autre blog, j'ai pris en photo l'amphithéâtre où je vais faire cours, de huit à neuf, mais pendant quatre semaines seulement.

Récurrence modérée.

Il s'agit, pour quatre mercredis donc — celui-ci étant le deuxième — du cours magistral sur Tail of the Blue Bird de Nii Ayikwei Parkes.

dimanche, 18 septembre 2016

Chat(te?) égaré(e?) dans le quartier de la Petite Arche

Depuis hier, une petite chatte très miaulante (et assez portée sur l'intrusion) tourne autour de chez nous. Si elle est encore là mardi, nous l'apporterons chez notre vétérinaire afin de vérifier s'il n'y a pas de puce, mais, dans l'intervalle, si jamais quelqu'un la reconnaît...

 

Petite chatte perdue, depuis le 17 septembre dans l'après-midi — quartier de la Petite Arche, Tours-Nord.

 

Petite chatte perdue, depuis le 17 septembre dans l'après-midi — quartier de la Petite Arche, Tours-Nord.

mercredi, 29 juin 2016

Ne partons pas fichés

Cinq heures de sommeil, c'est eut-être ma norme, ou ce serait ma norme si je vivais seul — allez savoir.

Hier soir, j'ai essayé – déjà couché – d'écrire un nouveau sonnet en émoticônes, mais certains des symboles refusant de s'afficher dans gmail, la connexion wifi s'interrompant à intervalles aussi réguliers qu'exaspérants, j'en suis quitte pour une ébauche de rien du tout.

Dimanche soir, mon fils aîné m'a traîné à Saint-Avertin, écouter les Innocents et surtout Raphaël (dont il a tous les disques). Plusieurs personnes autour de nous ne connaissaient que “Caravane” et “Ne partons pas fâchés”, et avaient l'air très heureusement surprises du concert.

mercredi, 22 juin 2016

Sans filet

7 h 20

Du soleil dès  7h du matin, des piétons qui passent dans la rue sans écharpe un 22 juin, il me semble qu'il n'y a aucun doute : la veille du Brexit, la ville de Tours a dû voter pour quitter la région Centre.

 

11 h 50

Pour servir et contribuer à une histoire de la météorologie en France. En 2016, en Touraine, le printemps aura duré très exactement 4 heures, avec un pic de température à 26°, et avant une averse d'orage à midi. Le retour de l'automne est prévu pour l'après-midi.

dimanche, 19 juin 2016

Fata Morgana 1966/1976

Ce matin, j'ai écrit rapidement un billet pour évoquer le texte que Bonnefoy vient de donner aux éditions Fata Morgana, avec (et au sujet) des gravures d'Alechinsky.

Hasard (moitié de hasard, en fait), nous nous sommes promenés cette après-midi après le déjeuner rue Colbert, pour la foire aux livres, et j'y ai dégotté, entre autres, un petit livre de poche dont j'ignorais l'existence, un 10/18 anthologique paru en 1976 pour commémorer les dix ans d'existence des éditions Fata Morgana, et qui contient, entre autres, une non-préface géniale de Butor et – en épilogue – un entretien entre Bernard Noël et l'éditeur, Bruno Roy. L'anthologie s'intitule sobrement Fata Morgana 1966/1976.

Mon épouse a aussi déniché, pour sa mince et débutante collection d'ouvrages de conseils aux maîtresses de maison, La bonne maîtresse de maison de la comtesse de Lennery, exemplaire assez abîmé d'un ouvrage dont le vendeur lui a garanti qu'il était antérieur à la guerre de 14. Les recherches sur Google se sont avérées assez peu fructueuses (il faudra que je mette en marche des outils bibliographiques plus scrupuleux), que ce soit sur la date exacte du livre ou sur son auteur, mais j'ai ainsi découvert que mon collègue historien Robert Beck, dont je ne croise plus le chemin que très épisodiquement, était l'auteur d'une Histoire du dimanche de 1700 à nos jours dont le sujet est très intéressant, et qui recense, dans sa bibliographie, cet ouvrage de l'énigmatique (sans doute est-ce un pseudonyme) comtesse de Lennery.

J'ai aussi acheté le recueil d'essais de Henri Lopes, Ma grand-mère bantoue et mes ancêtres les Gaulois, paru en 2003 et dont j'ai le plaisir de voir qu'il a été réédité ; cet exemplaire date de 2009. J'y trouve le sujet de ma prochaine traduction vidéo, le texte autobiographique qui s'intitule “Métis”.

lundi, 13 juin 2016

Hilton

J'ai bien fait de photographier ce matin les graffitis inscrits sur la palissade devant le chantier du Hilton, car ce soir ils ont été effacés.

Mes photos ne sont probablement pas la seule archive de ces messages revendicatifs, mais je suis heureux d'en avoir conservé en partie la trace.

lundi, 09 mai 2016

09052016 / 1522

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Pas atteint à 15 h 22, après avoir garé la voiture, comme de coutume, pour quarante centimes, au bout de la rue Jules-Simon, et en portant la mallette du hautbois derrière Oméga gambadant avec son cartable d'école. Comme un lundi, comme de coutume, comme toujours à fleur de bitume.

Oasis.

Dire que j'ai composé (parlécrit) hier un texte dont le motif central est, au fond, celui des zébrures...

lundi, 25 avril 2016

Du grand banditisme

"Ce fut comme un séisme" Raté le moment où le podomètre indiquait 1177 pas, pour m'être arrêté, près de la statue du Monstre, discuter brièvement avec ma collègue S.G. Finalement, cette contrainte s'avère peut-être la plus difficile de toutes celles que j'ai inventées jusqu'ici, alors que ça n'avait l'air de rien : une capture d'écran, une photo prise au même moment, et une phrase d'illustration. Il faut “choper” le moment précis, et cela est très délicat.

dimanche, 24 avril 2016

Hâtes de Hasenclever

Dubillard.jpgCe dimanche, la promenade — par un temps très frais, pas du tout aprilien (à moins de décider, une fois pour toutes, qu'avril est le mois le plus cruel) — aux jardins des Prébendes, pour le marché des bouquinistes, a donné sa moisson, restreinte mais curieuse :

  • un livre de Roland Dubillard en collaboration avec Philippe de Cherisey (acheté pour Dubillard, et pour sa quatrième de couverture)
  • un roman de Pirandello, Feu Mathias Pascal (je ne savais même pas qu'il avait écrit des romans, c'est vous dire mon inculture)
  • une mince plaquette de vers allemands, qui m'a intriguée, dans un bac dépenaillé de bouquins abîmés à 1 euro pièce, Der Jüngling de Walter Hasenclever, éditée à Leipzig en 1913

IMG_20160424_220316.jpgCe dernier volume s'avère sans doute le plus marquant, non seulement car trouver ce genre de rareté pour un euro à Tours n'est pas chose courante, mais surtout parce que, si j'ai choisi de l'acheter en partie pour montrer à mon fils aîné la graphie gothique et aussi en dépit du caractère plutôt académique — à ce qu'il m'avait semblé — des poèmes, j'apprends en fin de compte que son auteur est un poète et dramaturge certes du second rayon mais tout de même compté parmi les figures de l'expressionnisme allemand.

Né en 1890, il a connu un itinéraire assez proche de celui d'Apollinaire au début de la Première Guerre mondiale, avant d'enchaîner plusieurs pièces théâtres (dont une adaptation en 5 actes du Gobseck de Balzac !). Considéré comme “dégénéré” par les nazis, il fuit l'Allemagne en 1934 après avoir vu ses livres arrachés aux bibliothèques et brûlés publiquement (comme tant d'autres). Réfugié en France, du côté de Nice, il finit par se suicider en juin 1940, après la victoire de l'Allemagne sur l'armée française et l'annonce de la capitulation française.

À première vue, je l'ai dit, les poèmes brefs de la plaquette achetée aujourd'hui n'ont rien de très révolutionnaire... rien qui rappelle Trakl ou Heym, par exemple. Toutefois, il y a d'étranges poèmes de treize vers, de forme non fixe mais presque systématiquement dérivés de la forme sonnet. J'essaierai peut-être d'en traduire un ou deux, et, à coup sûr, d'écrire des sonnets-Jüngling (comme j'ai publié, ces derniers jours, trois sonnets-grands-lièvres*) : faut-il cependant les nommer sonnets ou treizains ?

Le nom de Hasenclever, aussi, est plutôt singulier, ou me semble tel. En tout cas, il pourrait donner lieu à un onzain de la série des Zézaiements.

Je me sens plutôt déprimé, en friche, ces temps-ci... On peut se raccrocher à peu, hein...

 

 

* Pas le temps d'expliquer ce qu'est la forme du sonnet-grand-lièvre. Voici en tout cas la liste des trois publiés à ce jour (seuls les deux derniers sont techniquement de véritables “grands lièvres”) :

  1. Qu'est-ce que ça veut dire 1
  2. Ta/Fou
  3. VCV

 

lundi, 18 avril 2016

18042016 / 1727

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Pas atteint à 17 h 27, pile en arrivant à l'arrêt de bus, rue Mirabeau — et en levant les yeux, que voit-on ? Vue plongeante sur bagnole, platane pollué, façade bouffée par la grisaille et pourtant dite bourgeoise.

mardi, 12 avril 2016

Phallacieux podomètre

(J'hésite à écrire et publier ce qui suit — mais enfin, si le ridicule tuait, la moitié au moins des chroniques de ce blog et les trois-quarts de mes cours m'auraient déjà valu un foudroiement en bonne et due forme, donc autant ne pas s'arrêter en si bon chemin.)

Je signalais hier que je m'étais lancé dans un nouveau chantier d'écriture, les Élugubrations, série de textes parlécrits, c'est-à-dire dictés en marchant au smartphone (parlés en vue de les publier sous forme écrite). Comme je compte trouver un moyen de relier ces textes aux trajets qui les ont, non pas inspirés, mais encadrés, pour ainsi dire, j'ai également recours, depuis avant-hier, à un podomètre, dont j'ai voulu vérifier l'exactitude ce matin en allant acheter pains aux raisins, tresses chocolatées et palmiers à la boulangerie.

À l'aller, le smartphone était dans la poche de mon blouson, et il a calculé un trajet de 830 mètres. Au retour, j'ai dicté quelques paragraphes, sur une grosse moitié du chemin, et il en a conclu que l'itinéraire était de 1070 mètres. Or, il s'agit du même trajet, au pas près. J'en conclus que, selon que je laisse le smartphone au repos dans la poche du blouson ou que je l'agite plus ou moins en dictant un texte, l'application Pedometer ajoute ou retranche des pas. Après vérification dans Google Maps (et à supposer que ce site-là ne se trompe pas lui aussi), l'itinéraire fait 950 mètres... soit une distance exactement intermédiaire entre les deux calculées par l'application Pedometer !

Reste, le désir d'exactitude étant définitivement enterré, à régler la vraie question qui se pose à moi : comment faire aussi du podomètre un outil d'écriture ?

lundi, 11 avril 2016

◘ BUS ◙

Levé très (trop) tôt, encore, ce matin, j'ai eu beau éviter l'écran, j'ai eu rapidement les yeux explosés. Entre six et neuf, j'ai donc lu, pris quelques notes, et fait quelques repérages pour mes prochaines traductions sans filet.

Après avoir un peu travaillé — pour mes cours de littérature de L1 — je suis allé faire un tour à pied, bientôt agrémenté d'un crachin printanier tout à fait caractéristique, sous la grisaille. De cette promenade (d'une heure et presque sept kilomètres), j'ai ramené — outre un nouveau projet d'écriture (ou, devrais-je dire, de parlécriture) dont la publication sera bientôt amorcée dans l'autre blog (a priori sous le titre Élugubrations) — quelques images, la plupart dans la rétine, mais quelques-unes confiées au smartphone, dont celle-ci,  2016-04-11_11-09-01  tout près du Centre de Formation des Apprentis, lequel est une sorte de chantier en pagaille. Toute promenade dans les rues d'une ville, et singulièrement ici des quartiers nord d'une ville de taille moyenne, est l'occasion de voir, en à peine une heure, des centaines de signes, qu'il s'agisse de déchets, de détritus, d'inscriptions sibyllines, de traces, de couleurs, de palimpsestes.

mercredi, 23 mars 2016

Ce qui m'advient, en 19 tweets.

Le tuba est buté ce midi. [13:24]

Aucun son ne sort de mon oreille ; j'en conclus que ce n'est pas un instrument. Peut-être que je me trompe.

L'altiste sort de la salle De Falla en sifflotant le thème des X-Files.

Le fond de l'air est frais lahiho lahiho

Tous les bancs inoccupés sont pas-au-soleil. Les jardins de l'archevêché me désespèrent.

Ah si, un banc au soleil. Perdu entre des hordes adolescentes appouriquées ou agglutinées.

Au soleil l'écran est quasi invisible. Bonne raison pour admirer le cèdre de Napoléon et prendre un livre.

Des jardiniers taillent les topiaires. J'aurai lu quatre pages à peine du recueil retrouvé de Bruce Beaver. "The Poems".

Le vent tourne les pages du papier bible. Je lis Bergounioux.

Cette grande fille blonde qui s'avance vers la cathédrale peu vêtue et nombril dénudé est américaine.

Qu'allais-je faire aussi au magasin de musique ?

Devant la vitrine de la géniale boutique d'art africain, il y a moins de risques.

Verhaeren et Calvino chez le bouquiniste.

Il est grand temps que je retrouve mon banc au soleil loin des marteaux-piqueurs.

Avec le logiciel de dictée c'est facile de twitter.

Finalement je vais m'installer en face de Michel Colombe. Mon banc du lundi après-midi de l'an dernier est libre et ensoleillé. [14:39]

J'enregistre des vidéos dans la voiture, car il a beau faire beau, je n'ose pas me filmer en public et à l'extérieur.

Pas fait exprès, mais je crois que l'arbre que j'ai cadré dans ma vidéo est un pommier du Japon. Or je traduisais Ryoko Sekiguchi.

Je n'en reviens pas que le logiciel de dictée de l'Android reconnaisse Sekiguchi. [15:38]

vendredi, 26 février 2016

Déontologie

Conférence de rédaction à la NR

 

— Bon, y a le clash Aubry/Valls, faut titrer là-dessus.

— J'ai une super idée pour un titre original. Il doit traîner des photos de Valls ou Hollande sur un chantier. On pourrait parler de "démolition".

— Ah ouais, bien... Entreprise de démolition, tiens. Dis, toi, là, au lieu de glandouiller sur Twitter, cherche une photo de Valls sur la base de photos de l'AFP.

— ...

— Sur un chantier.

— OK.

(quelques secondes plus tard)

— Y a celle-là.

— Bien, super, il a l'air bien sur ses ergots, en plus, bien.

— Euh, y a une meuf à côté, on sait pas qui c'est.

— C'est pas grave, on n'a qu'à mettre une allusion à Aubry dans la légende. Comme ça avec le casque les lecteurs croiront que c'est elle.

— Ouais, boss, c'est pas top quand même, question déontologie.

— Question quoi ?!

— C'est enseigné dans les écoles de journalisme.

— Les écoles de quoi ?

 

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mardi, 09 février 2016

Ruptures

Comme hier, à Paris, un vent à décorner les markhors m'a tiré du lit, à Tours, vent plus fort encore à 7 h 20 qu'il y a deux heures.

L'avantage des fins de nuit un peu précoces, c'est de pouvoir régler, par mail, des questions importantes avec les partenaires australiens, malais et coréens — et japonais — alors que, pour eux, c'est l'après-midi.

1 h 20, donc, à traiter les mails professionnels... Dire que je me levais en pensant avancer dans les textes personnels pour le blog anthracite...

vendredi, 22 janvier 2016

Bureau 38, 1

Encore quelques échanges asymétriques au ping-pong (asymétriques car pas de notule équivalente dans Pong-ping).

Suite au billet d'hier (Bibliothèque, 1), dans lequel l'une des questions posées portait sur le nom même de la pièce, je réponds d'ici, c'est-à-dire du bureau 38, où j'avais mes quartiers professionnels de 2002 à 2007, avant trois détours, pour y revenir — l'histoire serait trop longue et oiseuse.

En titre, j'ai écrit Bureau 38, 1, ce qui est mentir, puisqu'on trouverait dans ces carnets même de nombreux billets qui y furent écrits, voire qui en parlent (de la place des Joulins, de la vue sur la passerelle, des six magnolias, des étudiants ou collègues qui clopent ou discutent près de la fenêtre, des jambes que l'on voit descendre les degrés de la passerelle laide moulée dans son béton).

Autre lieu de travail : peu de livres, mais des piles et des piles de feuilles, de documents, de paquets de copies. On a beau faire régulièrement le ménage (grand nettoyage pour le chariot du papier à recycler), empilements & congères de paperasses.

Ce matin, bus & tramway : 18 minutes de Torricelli à Anatole-France (grâce à un tramway qui arrivait pile en même temps que moi à Coppée). 26 minutes de porte à porte (on pourrait dire de bureau à bureau).

Ce bureau à 38 à huit heures du matin, voire avant : chronotope surtout de l'année de turboprof (2002-2003, j'arrivais ici le mardi matin après ma nuit à l'hôtel Régina). Mais j'ai dû aussi y arriver très tôt, aussi le lundi et le mardi, l'année suivante, après long détour par la crèche.

(J'ai dû. Pourrais-je en être sûr ?)

 

dimanche, 10 janvier 2016

Cokaïne

IMG_20160110_135219.jpgJe viens de passer un noir week-end pluvieux à écluser des centaines et des centaines de copies de 1ère année. Outre la petite centaine qui restera à corriger (L3 principalement), je dois recevoir, lundi et jeudi, presque tous les étudiants australiens et coréens dont je supervise les études ici, avant de faire le guignol, comme chaque année, vendredi et même samedi matin, au Salon des Lycéens (qui ne s’appelle plus comme ça, dont le nom change tous les ans… de sorte que métonymiquement tout le monde finit par dire “à Rochepinard”, ce qui, avouez-le, est d’une classe absolue).

Il faut donc, tout de même, que je tente d’écrire un texte un peu plus élaboré, qui enfonce un coin dans le retard accumulé et permette de sortir du week-end la tête un peu rafraîchie — certes, il y eut Coggle, rugby, trois épisodes de Rome et diverses fariboles… mais les monceaux de TP à corriger resteront la note dominante, comme la houille de Hard Times.

mardi, 05 janvier 2016

La boucloucle va boucler

Un moment comme tant d'autres.

Ce matin, dans le tramway, je lis la très belle nouvelle de Christian Garcin, “Les muets” (dans La neige gelée ne permettait que de tout petits pas). J'ai décidé de découvrir Christian Garcin suite à une vidéo enthousiaste de François Bon. Presque simultanément, notre ami lillois — à qui nous avons rendu visite début mai — nous envoie ses vœux électroniques. Or, la nouvelle se passe à Lille, se nourrit de la ville.

Plus tard, je lis, sur Facebook, la belle chronique d'André Markowicz sur la neige tombée dans la nuit du 3 janvier à  Petersbourg. Comme cela me fait penser au célèbre “Souvenir de la nuit du 4”, je cherche, comme ça, au hasard, une traduction anglaise.

Après avoir trouvé une paraphrase d'une étonnante platitude, je trouve, sur Wikisource, une magnifique traduction. Elle est de Toru Dutt... Toru Dutt, je la connais, sous un autre versant, grâce au travail de Chandani Lokugé, autre écrivaine que j'ai pu côtoyer — comme André Markowicz et François Bon — lors de son séjour de travail à l'université de Tours.

 

mercredi, 16 décembre 2015

Carv-ER

Yeux explosés, connexion qui rame, épaule démise (non, je plaisante — une simple douleur idiote), il faudrait encore que je pondisse quelque notule...

(Ils sont nombreux, les billets qui ainsi commencèrent...)

Depuis un mois et demi, je m'y suis (re)tenu, au rythme de publication quotidien, parfois en recyclant ou développant un billet Facebook. Je pense que seul le 13 novembre a dû passer à la trappe, pas tout à fait pour les raisons que cette date pourrait évoquer, mais grosse journée de boulot puis magnifique concert de Steak à l'Olympia. ▓ Et, du coup, je n'ai pas raconté ce concert...

 

16 décembre 2008 : signature devant notaire de l'achat de notre actuelle maison.

(Époque à laquelle je m'étais presque retiré de la blogosphère.)

 

15 décembre 2015 : nouvelle forme poétique inventée, en 19 vers et 125 syllabes, schéma assez complexe et pas encore pris le temps de reprendre ici ou là le premier surgeon de cette forme nouvelle.

Aujourd'hui, entre autres, j'ai découvert que je ne savais absolument pas répondre à une des six questions de l'examen de Littérature donné par mes collègues qui assurent la partie Cours Magistral : ça en dit long sur la totale absence de coordination (et pourtant, je me démène, pour essayer de savoir). Ça en dit long, aussi, sans doute, sur le caractère vraiment nécessaire du contenu de cette question, si moi qui suis enseignant-chercheur en littérature, pas américaniste certes mais tout de même, suis infoutu de deviner ce qu'elle recèle...

 

Bientôt nouvelles lunettes (avec version solaire) pour Alpha, dernier cours de solfège / chant choral de l'année 2015 pour Oméga, quelques emplettes (cadeaux), un découvert vite épongé (sitôt découvert), poursuite du chantier de lectures (sept en simultané) et de correction (5 paquets, 2 à venir vendredi).

Au matin, dans un bel appartement de Saint-Cyr, nettoyage de 425 gobelets réutilisables par une fine équipe.

 

Yeux vraiment explosés. Croisons les doigts pour la connexion.

dimanche, 06 décembre 2015

Jour d'urne

Hier, j'ai écrit un quinzain.

Il y avait du soleil, et puis il s'est planqué.

Ce matin, grisaille — grisaille de ce qui nous attend, et pourtant il faut s'efforcer de créer toujours la joie, l'envie. Ainsi, lire cinq livres à la fois, c'est vivre.

Écouter les chorals de Bach par Marie-Claire Alain tout en se dépatouillant tant bien que mal d'une page de Tail of the Blue Bird pour son cours de L3, c'est vivre.

Avec un mal curieux à la pomme d'Adam (ça revient de temps à autre, depuis déjà un moment), se la massant, lire dès l'aube dans la maison muette les textes de Zochtchenko traduits par André Markowicz, c'est, rencogné dans un Régence, vivre.

Et puis il faut aller voter.

Mouais.

Hier, j'ai écrit. Aujourd'hui aussi. Et j'aurai bientôt voté.

dimanche, 22 novembre 2015

Table & salle d'eau

Retour à quelques banalités.

Ce matin, j'ai, pour la première fois depuis longtemps (il me semble ne jamais avoir fait cela depuis notre emménagement rue Mariotte, soit décembre 2008 (et l'odeur si particulière du fer humide sur la manche de chemise m'évoque notre appartement beauvaisien, soit les années 1997-99 !!)), fait le repassage, seule activité ménagère que je n'aime franchement pas et dont je réussis, depuis pas mal d'années, à me dispenser. Eh bien, je me suis aperçu que je n'étais pas plus incompétent qu'il y a si belle lurette, donc, un lustre et plus, et que je sais toujours repasser à peu près chemises, polos et pantalons.

Grand chambardement au bureau depuis deux semaines, pas fini d'ailleurs.

mercredi, 11 novembre 2015

Sarihs

J'ai donc 41 ans, ai passé une agréable journée (nuageuse et tiède) en famille – dont un déjeuner tout à fait honorable au Bistrot de la Tranchée – ai été gâté, ai reçu plusieurs coups de fil, ai passé trois heures à déménager des étagères et à réorganiser tous les rayonnages de littérature étrangère en traduction (presque 7 ans après l'emménagement ici, tout un programme), et poursuis donc le plan quotidien de reprise des publications, à quoi s'ajoute le nouveau texte, sur l'autre carnétoile. En revanche, je n'ai toujours pas mis au propre ma recension du Lit des ombres de Victor Kathémo, dont j'ai terminé la lecture dimanche à l'aube... et j'ai peur que, les jours passant, je ne perde le fil de ce que j'avais à en dire.

 

L'artiste qui marquera ce jour est George Shiras, dont j'ai découvert – via le livre préfacé par Jean-Christophe Bailly – l'existence, et le travail précurseur.

Sur l'exposition, lire ici. ▓▒░ Sur les pièges photographiques, plus particulièrement : .

 

vendredi, 06 novembre 2015

Vendredi, le jour

Vendredi, c’est le jour des valises. Couloirs et salles de cours où errent et marchent des étudiants au dos alourdi, ou dont le bras se prolonge d’une valise à roulettes. Mon voisin de tramway, ce matin, avait une de ces valises à roulettes, dont il était bien embarrassé, d’ailleurs, dans la cohue du matin – quel succès, ce tramway ! –, et lisait le tome II des Misérables en Folio. Peu après, il me devançait sur le chemin du site Tanneurs.

 

Vendredi, c’est le jour du quotidien gratuit. Rite vénéral, je prends, avant de me rendre à mon bureau, deux exemplaires de la NR sur le présentoir proche de l’amphi Thélème (l’Université n’a pas d’argent pour qu’on dispense des cours de langues à des groupes de moins de 50 étudiants, mais elle maintient l’abonnement à sept ou huit mille exemplaires de la NR du vendredi) et en pose un sur le bureau d’une collègue avant d’aller ouvrir le mien. Aujourd'hui, il est question, à la page 10, d'amphis bondés, et, à la page 11, de la ville de Tours qui veut réduire sa facture d'électricité. Que ne le fait-elle, déjà en supprimant les illuminations de Noël, ou en les restreignant à une dizaine de jours ? Que ne le fait-elle, en interdisant les panneaux publicitaires éclairés ou électriques ? Que ne le fait-elle, en ne faisant allumer (c'est techniquement possible) qu'un lampadaire sur deux ?

 

Vendredi, il pleuviote ; il règne une douceur extrême. — Même douceur, mais ensoleillée, un autre 6 novembre, lors de notre première visite en famille du château d’Azay-le-Rideau, il y a dix ans pile. Visite dont ces carnets, à leurs balbutiements, s’étaient fait l’écho, avec notamment tel propos rapporté d’Alpha, qui avait alors quatre ans.

 

Si je remonte encore, dans le temps, repensant à sacs & valises, je me retrouverai, moi, même pas majeur encore, ahanant le samedi matin, à Bordeaux, sous le poids d’un énorme et hideux sac jaune avec lequel, après les cours, j’allais directement prendre le train de 13 h 12 pour Dax, sans repasser par mon studio talençais. C’était samedi midi, et dimanche soir (19 h 40, attendre le dernier bus A direction Gradignan-Malartic place de la Victoire), le moment des valises.

vendredi, 09 octobre 2015

Un chat à l'œil jaune

IMG_20151009_133255.jpgSous le soleil encore tiède de ce midi d'octobre, revenant de mon petit tour à pied postprandial — lequel, coincé entre les rendez-vous & cours du matin et les cours de l'après-midi, réduit à sa plus simple expression le moment prandial proprement dit — vers la place des Joulins que j'aime tant, avec ses six beaux magnolias que je vois aussi de la fenêtre de mon bureau (38, je suis revenu au bureau 38, comme en 2002-2007) en écrivant ces lignes, rue de la Paix, m'a déboulé quasi entre les jambes un joli chat blanc fureteur, qui a tendu vers moi ses deux yeux, l'un tout bleu, l'un impeccablement jaune, yeux que, malgré mes tentatives et bien qu'il soit notamment venu se frotter à mes jambes de pantalon, je n'ai pu aucunement saisir avec cette saloperie sans nom mon merveilleux smartphone.

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jeudi, 14 mai 2015

Peu de vouloir, beaucoup de blandice

Grisaille.

Je lis Franck Venaille et Jean Rolin, tout en écoutant le disque en trio de Pandelis Karayorgis ▬▬ ensuite, j'écouterai sans doute x versions de “Brake's Sake”.

En face, les nouveaux voisins prennent possession des lieux.

Grisaille et vent, tennis sur le rond-point.

Velléité de tout, et jouissance vague de tout également.

 

samedi, 18 avril 2015

Promotion sur les dictionnaires

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vendredi, 27 mars 2015

On nettoie / la statue de François

J'ai sprinté pour le bus, et sprinté pour le tram — dix-huit minutes de porte à porte (enfin, sans compter les deux ou trois qu'il me faut pour rallier mon bureau depuis la place Anatole-France). Ce matin, pour un peu, les transports en commun auront failli être aussi rapides que la bagnole.

S'essouffler n'est pas mauvais. (Benjamin Péret ??)

En tout cas, au sortir du bureau de tabac, le député socialiste affichait, je crois, Le Figaro.

 

Depuis le pont Wilson, sous un soleil resplendissant qui suffit à mettre en verve, aperçu encore trois cormorans, dont un volait en direction du pont, du tramway, de mon livre.

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Entre la place et l'Université, me suis arrêté pour photographier Rabelais, à qui deux messieurs affairés refaisaient une beauté de marbre. Celui qui se trouvait en bas (à commander le monte-charge) m'a salué — quelle idée de saisir François reblanchi dans un nuage de buée qui cache l'inscription !

vendredi, 20 février 2015

Saay saay

▒▓░

« Ses petits yeux verts, percés comme avec une vrille, flamboyaient sous deux arcs marqués d'une faible rougeur à défaut de sourcils. »

▒▓░

L'auteur de l'article WP consacré à Héliogabale qui classe les ouvrages de l'abbé de Marolles ou de Pierre-Jean-Baptiste Chaussard dans la rubrique des “ouvrages contemporains” est soit un petit plaisantin soit un gros poussiéreux.

▒▓░

19 h 05 — On regarde des reproductions tirées de l'album Cent énigmes de la peinture en écoutant le CD de Chérif Mbaw, pas entendu depuis longtemps — ♫ Saay saay ♪ — revoici le salon ensoleillé de Beauvais, automne 2002.

▒▓░

vendredi, 13 février 2015

Trompettes

Jeudi. — Après Saül de Haendel, que je n'avais pas réentendu depuis très longtemps, j'enchaîne avec le livre à Bregenz de Keith Jarrett, tout en poursuivant mes annotations et mes réponses aux étudiants coréens. La pile de livres à chroniquer diminue (un peu).

Vendredi. — 70 ans de mon père.

 

L'intemporel se dédoublera toujours pour dérober.

dimanche, 01 février 2015

Frites

À l'économe. Acte I.

Branchement & installation.

Couper deux par deux → dans le torchon, pièce à pièce.

Dans le saladier. [Position “on” sur 180°.]

Autre torchon, deuxième essuyage.

Aller dehors, avec la fourchette et le sel, alterner.

lundi, 29 décembre 2014

Deux haïkaï même pas 17

16.12.2014.

le bus trop tôt 

du coup c'est couru 

poireaute au tramway

 

le ciel tout gris

grisaille partout

sagesse des merles

mardi, 18 novembre 2014

Six jours, moins de pharmago

1235242_10203787236415254_7602304436942174105_n.jpg Mercredi soir, quand on passe

avec le tramway

défile la verdure, ce vert criard pas apaisé

sans rapport avec

neuf années d'écriture,

des masses de phrases monceaux

encore défilant dans un cerveau pas assez endormi,

quand on passe, on fait clic

dans un silence total de cathédrale, nuées brouillards flolie des déclics

avec décibels

adolescents braillant merci Jacquie et Michel

(ça dans le bus après le tramway)

de sorte qu'aucun chronotope n'a plus de sens

Auchan une métropole morte

le Beffroi termitière tiède

Seule la verdure criarde défile

en lettres qui n'ont pas de sens

samedi, 15 novembre 2014

Un vendredi midi, face à la Deuvalière, en lisant Doppelt

Debout, en lisant, regarder régulièrement de part et d'autre pour voir si le trio ne se pointe pas.

La boxe ou le grec ?

Pourcentages.

Un Gracq inédit en vitrine.

Pas âme.

 

lundi, 10 novembre 2014

Scimitar

Samedi matin, devant l'école primaire

Un coupé sport était garé,

D'une forme inconnue —

Et son nom, Scimitar,

N'invoquait rien du tout de concret.

 

Modèle désuet

D'une série de coupés sport

Anglais (la marque, Reliant,

Ne dépliant rien de concret dans la mémoire

Une fois cherchées

Des réponses), il reste l'énigme :

 

Qui, dans ce quartier

Désert – quelques habitués

S'y égarent –, avait pu

Parquer là cette forme

À tout absente désuète ?

 

mercredi, 29 octobre 2014

Passerelle 1934

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La vue sur l'ouest de Tours, quais de Loire et avenues sans que le fleuve ne soit visible, à sept heures et demie du soir (19 h 34 très précisément), offrait, depuis la passerelle des Tanneurs, un mélange de gris bleuté et de violine – j'ai saisi mon smartphone, et pas pour un selfie.

(01.10.2014.)

Puis-je ajouter le café avec S.C. l'avant-veille, les bancs abandonnés ce mercredi soir, le gardien qui nous a presque chassés de l'amphithéâtre, et finalement la descente à pas pressés vers le placis des Joulins, une scène de théâtre ?

lundi, 27 octobre 2014

Allée du Manoir

1er octobre — Une variante moderne de Huis clos : la salle d'attente du cabinet de chirurgie esthétique dans laquelle deux grognasses se racontent par le menu, comme si vous n'étiez pas là, toutes les opérations de proches et d'elles-mêmes, y compris accouchements gore.

 

[02/10. Tandis que je formais manuellement (enfin = non automatiquement) l'exposant de la date, la chatte est entrée en trombe dans le salon, poursuivie par ce gros matou errant et agressif qui ne cesse de l'importuner.]

Une variante se décline, allée du Manoir. La rue Jules Simon est très jolie, et cette allée, fort laide, on y trouve — quoi ? — ha ha ! — un CABINET de chirurgie ESTHÉTIQUE !!!!

Ha ha ! 

dimanche, 26 octobre 2014

Parc loin [d']eux

21 septembre, noté le 22.

Joueur, le jeune mangalitza s'amusait à renverser le chaudron où l'on avait mis son brouet, puis chiait dans la paille épaisse. Les remparts contemplaient placidement cette scène, comme ils en avaient vu... Dans une salle basse de plafond, non loin, avec des gants blancs, une archiviste (qui eût aussi bien pu être harpiste ou nonne) montrait, en haut de parchemin, la moitié d'un chirographe.

▬ Certaines jaunisses ont disparu à la suite de l'action du tartrate de potasse antimoine, et de la rhubarbe en poudre en petites doses réitérées. ▬ Les remparts ont fermé les écoutilles.

jeudi, 23 octobre 2014

... comme un cabour.

27 septembre

 

Lucas Digne a lancé : ▬ Mind the gap !

(Bordel de merde, contrôle raté.)

——•——Ce midi les garçons dehors pour la langue de bœuf avaient un petit gilet au soleil, moi à l'ombre en chemisette, tout mon content, pensez un 27 septembre.

Bahebeck a tapé dans le ballon comme un cabour.

—°—Dans la chilienne, un fort volume abandonné.

 

Le soleil sèche le peignoir.

lundi, 20 octobre 2014

Le Kaa

26 septembre

 

 

Et donc, au Kaa (le nouveau nom du bistrot est un hommage à la série Kaamelott (j'ai donc raconté aux serveurs que mon fils aîné et leur patron pourraient échanger des répliques cultes de tête pendant des heures)), le vendredi midi, soit tu écoutes des conversations d'amateurs de black metal qui comparent les mérites du Hellfest et du Motokultor, soit tu entends trois jeunes filles parler des séries-culte du moment, et ce d'une façon qui te confirme que, quoi qu'en disent les branchouillards qui ne cessent de parler de la créativité des auteurs de séries, de la complexité narrative et psychologique gnagna, eh bien, les séries-culte de 2014 sont aussi débiles (aussi répétitives et superficielles) que “Dallas” ou “Santa Barbara” en leur temps.

02.10. À ce même endroit, il y avait, il y a déjà longtemps, le bistrot des Joulins. La nouvelle équipe me plaît beaucoup aussi. C'est amusant, ce lieu, d'ailleurs quasiment personne ne sait que cela s'appelle le placis des Joulins, avec ses six magnolias, et les flots d'étudiants, de secrétaires et d'enseignants qui vont et viennent en tentant de ne pas trébucher sur les marches pétées, les dalles inégales. Vertige chronotopique, je reviendrai souvent au Kaa, peut-être y déclamer du Buzzati. — Dois-je écrire que le 2 octobre est une date noire, de deuil ?

.

jeudi, 16 octobre 2014

Expositions Gilles Caron & Jean-Luc Olezak, au Château de Tours

Aujourd'hui, peu avant la clôture des diverses expositions du château, nous sommes allés voir l'exposition Gilles Caron, en partenariat avec le Musée du Jeu de Paume, et celle consacrée, sur le dernier étage, à un photographe tourangeau d'origine polonaise, Jean-Luc Olezak, dont le nom, apparemment, devait à l'origine s'écrire Olczak.

Gilles Caron est très célèbre, non seulement parce qu'il est l'auteur de reportages de guerre mémorables et de photographies non moins célèbres (les enfants dénutris du Biafra, images magnifiques et atroces, ou le Cohn-Bendit jovial souriant à face d'un CRS sur un trottoir parisien), mais aussi pour avoir fait partie des photographes retranchés dans une école, en plein désert, avec les rebelles du Tibesti. Cette histoire, grave, lourde de symboles, je la connaissais pour l'avoir lue et entendue de Depardon. Ce que j'ignorais, c'est qu'il n'était pas mort jeune, mais qu'il avait disparu en 1970 en territoire khmer rouge. Disparu, cela signifie que son corps n'a jamais été retrouvé, non ?

Ce que j'ai découvert, dans cette exposition qui permet d'espacer les vues, de faire respirer le regard entre chaque série, grâce aux belles et vastes salles du Château, ce sont les photographies de manifestations en Irlande du nord, mais aussi que Gilles Caron — lui, dont le nom suggérait ce retournement du chapeau circonflexe ou incurvé de Twiggy en un œil acéré tourné vers toute la saloperie militaire de ce monde — avait commencé par la photographie de mode.

 

jlo_004_m.jpgJean-Luc Olezak, lui, n'est pas, à ma connaissance, très connu. Pourtant, cette rétrospective, qu'il ne reste que trois jours pour aller voir, contient quelques véritables pépites. Par-delà l'aspect amusant (mais anecdotique) qui permet de revoir tel lieu tourangeau qui s'est déjà, même en dix ou quinze ans, métamorphosé, Olezak porte un regard profond, mais sans sécheresse, sur les gens et sur les lieux. Le risque est parfois qu'un certain kitsch vienne côtoyer une plus rigoureuse beauté, ainsi de ce diptyque de la Tour Eiffel : dans une image, superbe et qui n'est pas sans évoquer Kertesz, à une Tour Eiffel tronquée dans le ciel grège répond une flèche semblablement étêtée sur le bitume gris... et dans l'autre, un orteil flou, au premier plan, semble toucher le haut de la Tour Eiffel en arrière-plan (le comble du kitsch à cartes postales). Peut-être le tri n'a-t-il pas été fait très judicieusement, car on sent que sur certaines séries, il doit y avoir des dizaines d'autres photographies tout aussi fortes dans les cartons de l'artiste... à moins que ce kitsch ne soit le goût que l'on souhaite aussi inculquer, ou respecter chez certains visiteurs ?

jeudi, 09 octobre 2014

Rotative

5 octobre

sur le vieux canapé 
défoncé
du petit 
salon je lis

assis dans le vieux 
canapé défoncé
du petit salon
je lis

assis 
dans le vieux 
canapé 
du salon à
l'étage je lis

assis je lis 
sur le vieux canapé défoncé 
du petit salon

 

jeudi, 18 septembre 2014

3370

Dans les toilettes du rez-de-jardin, il y a une carte de l’île d’Arran, et, dans celles du premier étage, une carte du Cantal, avec Saint-Pantaléon-de-Lapleau, qui se trouve en Corrèze.

 

Dans les toilettes du sous-sol, j’ai fini par déposer, sur la caisse où sont entassés des carreaux de rechange, mon vieil exemplaire de l’Abrégé du Littré, que j’y feuillette — d’où d’abstrus “poèmes du Littré”.

dimanche, 31 août 2014

Le jumelage Tours / Takamatsu, et l'enlaidissement des parcs

P1250964.JPGAinsi, au nom de l'amitié entre notre cité et une ville japonaise réputée pour son art des jardins, Takamatsu, nos édiles imbéciles ont décidé de saloper un des plus beaux parcs tourangeaux avec trois gros praticables aussi laids que peu discrets.

M. Babary, bravo !

lundi, 02 juin 2014

Un lundi, midi (un peu plus)

Ѯ

Tout à l'heure, à la B.U.. Troisième étage. Immense salle presque entièrement déserte. Désertée par les humains, veux-je dire. On eût dit que les pages de Wittgenstein's Mistress, merveilleux volumen discret planqué sur les étagères 818.5, avaient colonisé les lieux.

Désert, qu'est-ce à dire ? Il était une heure et demie de l'après-midi, le 2 juin, donc. Deux conservateurs ou bibliothécaires dans la cage de verre, à droite, une jeune fille (étudiante) assise avec son ordinateur à une des tables centrales, et un autre (étudiant) entre les rayonnages de poésie britannique et ceux de littérature américaine, justement. Sinon, pas âme qui vive, un 2 juin. 

Ѯ

samedi, 31 mai 2014

Malgré le vent...

Malgré le vent,

malgré le vent qui tournoie

efface parfois le printemps

 

sous les pépiements des mésanges,

chats du quartier tous à l'affût

 

depuis ce matin j'arpente les rues

dans mes sandales de jésus

 

en soie grège ma peau craquèle

 

un nouveau printemps que salue

le vent tournoyant.

 

dimanche, 18 mai 2014

“Good enough for Jehovah”

Tandis que je lisais dehors, sur la terrasse, en plein soleil (souvenirs de Tarkos sur le toit en zinc, à Beauvais), une minuscule araignée jaune tissait sa toile sur mon livre, et une tout aussi minuscule araignée noire tissait sa toile sur ma chemisette. Il m’a bien fallu les déranger pour aller chercher la feuille-de-chêne que mon voisin me tendait, par-dessus la haie qui sépare notre maison de son potager. Avant, deux paires de témoins de Jéhovah, écumant le quartier, se partageaient les demeures. Sur la marelle, je me suis contenté de leur opposer un ferme « Je ne supporte pas le prosélytisme », mais un autre voisin, sur le rond-point, leur a exposé sa vision du monde et de l’intolérance religieuse ; je buvais du petit lait, sans que les araignées  en perdissent leur fil.

lundi, 12 mai 2014

L'Échange

Je suis donc quelqu’un qui travaille et écrit soit dans un bureau où on se caille (ressorti le gros pull irlandais rose de l’hiver) soit chez lui, face à une vitre entièrement masquée par un néflier pléthorique, en écoutant le concerto pour hautbois de Cimarosa, en se désespérant d’avoir perdu près d’une demi-heure ce matin pour faire une photocopie, mais plus encore de la folie humaine.

(Et qu'une partie du travail se passe dans le dialogue, l'échange, l'exploration sans certitude, c'est ce qui semble échapper même à certains collègues.)

lundi, 10 mars 2014

Lettre couverte à Édric Klapisch

Cher Cédric Klapisch,

 

attablé, au grand soleil pré-estival de cet avant-printemps, devant mon assiette kebab, place du Grand-Marché, à Tours (celle qui est désormais connue sous le surnom de “place du Monstre”), je vis passer un jeune homme, probablement coréen, lequel arborait un t-shirt griffé STOCKHOLM tout en conversant dans un espagnol de fortune avec des étudiantes qui avaient l'air américaines.

Je suis disposé à vous laisser les libres droits de cette véridique anecdote en vue de votre prochain film, Le Coussin berlinois, mais à condition, toutefois, que vous puissiez m'arranger un rencard avec Kelly Reilly.

Avec ma considération,

GC

 

mercredi, 12 février 2014

Une mésange

Une mésange à longue queue, le 12 février, fait mille acrobaties dans le néflier au moment où j'écris ces lignes et note qu'il y a vingt-et-un ans que mon arrière-grand-mère mourut.

samedi, 04 janvier 2014

Signets peints

Essayant de rester concentré sur la Deuxième de Mahler (par Abbado, toujours le coffret), je lisais le livre XXXV de l'Histoire naturelle de Pline l'Ancien (très instructif *), la chatte sur les genoux — et figurez-vous que cette andouille de bestiole, qui semblait profondément assoupie, calée entre mes cuisses et mes genoux, n'a rien trouvé de mieux que de prendre le signet du Pléiade, qui ballait mollement non loin de son museau, pour un fil de pelote et donc de s'y attaquer, elle qui est si peu joueuse. Il va de soi qu'elle s'est coincée une griffe dans le dit signet tout en le lacérant. Après avoir décoincé la griffe de la demoiselle (sur un violent passage cuivré), j'ai repris ma lecture, en veillant à maintenir le signet (en partie effiloché) entre ma main et la couverture du Pléiade.

 

* Il serait tentant (mais cela n'a-t-il pas été tenté ?) de proposer, pour chaque tableau signalé par Pline, la plupart d'entre eux n'étant pas véritablement décrits et beaucoup étant perdus, une version imaginaire, esquissée, dont le titre serait, à chaque fois, et par exemple

ASTYANAX par Callimaque

— (titre imaginaire).

samedi, 28 décembre 2013

Une partie de décembre

Pendant cinq jours, Alpha ne va pas faire de saxophone. Ce sera la première fois, depuis qu'il a commencé les leçons, en septembre 2011, qu'il passera plus de deux jours sans faire son quart d'heure quotidien.

Hier, il a plu et fait gris presque sans discontinuer. 

Avant-hier, il faisait très beau, et nous n'étions pas les seuls à avoir eu la (mauvaise) idée de descendre en centre ville en bagnole pour aller visiter l'exposition (remarquable) de photographies de Vivian Maier. Écrire un billet.

 

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Hier soir, Une partie de campagne de Depardon ; quelques facilités dans le montage, mais le témoignage demeure, très vivant. On s'étonne que VGE ait désavoué “son” cinéaste. Il ne s'attendait pas à ce film, mais à quoi s'attendait-il ? Tout a l'air tellement mis en scène, à commencer par ce candidat (Ministre d'État, tout de même) qui conduit lui-même sa 504 sur les boulevards parisiens et les routes de France ! Depardon a dû refuser de filmer VGE aux commandes des bimoteurs, mais c'est tout juste.

Ce qui frappe particulièrement, c'est le flegme impressionnant du présidentiable, jamais pris en défaut. Que, durant l'annonce des résultats du second tour (et au cours de l'heure entière qui précède), il soit seul en face du téléviseur, voilà qui n'est pas concevable, qui est nécessairement bidonné ; toutefois, la vérité profonde de VGE semble transparaître dans cet homme nonchalant qui n'a, pour autre antienne, à l'heure de son élection, que de répéter à plusieurs reprises à son correspondant téléphonique (Poniatowski) combien il trouve « assommant » que D'Ornano, à qui il l'avait expressément défendu, se soit rendu sur un plateau de télévision.

Les belles images de Paris, dans la dernière scène, m'ont permis de vérifier ce que je ne savais plus, ou n'avais jamais su, à savoir que le Ministère de l'Économie et des Finances avait, jusqu'au début des années 90, son siège au Louvre.

jeudi, 26 décembre 2013

Moments “post”

J'avais cru voir, sur le réveil à aiguilles phosphorescentes, qu'il était six heures et demie, et en fait, c'est cinq.

Toujours ce bruit au niveau de l'aération des toilettes du rez-de-jardin, et qui, dans le placard de la salle d'eau de l'étage, se confirme en bruit de fuite, sans que je comprenne rien aux différents robinets de raccord qui y sont situés, sans déceler surtout la moindre fuite.

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Hier après-midi, promenade dans le quartier, et une maison banale mais jamais remarquée, rue François-Viète, peut-être.

jeudi, 05 décembre 2013

Fioles

2013-12-05 10.28.50.jpgCe matin, afin de marquer la journée de grève qui me permet de passer quelques heures en tête à tête avec Oméga (comme il y a trois semaines — nous étions allés promener, et au restaurant — d'où le caractère particulièrement positif du mot “grève” pour lui), mais aussi de célébrer par un geste domestique anodin le fait que nous ayons fini de rembourser avant-hier notre emprunt immobilier (de sorte que nous sommes propriétaires de notre taudis pavillon), je viens de débarrasser de ses infimes flacons d'épices la minuscule étagère surplombant la hotte aspirante, de la récurer (ce qui n'avait jamais été fait depuis cinq ans, je crois (nous ne sommes ni crades ni bordéliques, mais on n'est pas du genre à passer nos journées chiffon et éponge à la main non plus)) puis de replacer les fioles avec précision, de manière moins anarchique, tout en notant que la date limite est largement dépassée pour certaines d'entre elles, ce qui ne pose aucun problème, le seul risque étant que les épices soient un peu frelatées, passées de goût, et ce qui m'a rappelé aussi le roman de David Markson, Wittgenstein's Mistress, qui est l'un de ceux que m'évoque le plus régulièrement tel ou tel minime geste du quotidien, magnifique roman.

lundi, 25 novembre 2013

╔ la parole des poivrots ╩

la parole des poivrots 
comme tombent leurs pantalons
télé allumée numéro 
17 ▬ hits de Céline Dion

.

dimanche, 24 novembre 2013

Lever silences

Mardi dernier, lisant, à la Bibliothèque des Lettres de mon université, un roman rare, introuvable, jamais réédité, emprunté grâce au service du PEB et qu’il était impossible de sortir de l’enceinte de ladite Bibliothèque, je commençai à prendre des notes, mais très vite je fus frappé de lire, ici et là, de loin en loin, un alexandrin. Je notai le premier, qui se trouvait à la première page. Puis il me vint l’idée de noter tous ceux qui pourraient, au moins au jugé – car le résultat final d’une telle opération est difficile à anticiper –, constituer, in fine, un sonnet.

Je me retrouvai donc à lire, à la hâte, de manière particulièrement vigilante, la première moitié de ce roman, tout en fixant une part non négligeable de mon attention sur le sonnet en cours, que j’ai pu achever après moins d’une centaine de pages lues (donc, bien avant que je m’interrompe) et dont je donne ci-dessous la version typographique définitive, qui comporte aussi, en exergue, un envoi et un sonnet de nombres.

Le fragment initialement prévu pour le vers 3 n’offrant pas une rime parfaite, il a été rebuté, au profit d’un emprunt extérieur. Le titre du sonnet est une anagramme du titre du roman

 

 

Lever silences

À mon amie la Colonelle.

 

Sa mise originale me plaît tout à fait :

Un canotier uni, comme les saints leur nimbe.

La reine de la fête nageait dans un limbe ;

Ce corps luxuriant l’étonnait, le déroutait.

 

Par une bonne humeur qui les attendrissait

Ce n’étaient que carquois et que torches flambantes

L’œuvre était d’une écriture alerte, pimpante,

Depuis que sa réputation s’élargissait.

 

Les passants, des êtres légers, ouatés de songe

Et dont les doigts de carabin, fumés sous l’ongle,

Indiquaient que l’Invisible était nul pour elle.

 

Par-dessous la voûte noire des marronniers,

J’ai rarement vu d’auscultation plus belle :

La cape de drap jaune avec le canotier.

 

Blouson, usures — 13-1-X-18-51-12-38-72-43-52-64-78-56-59

samedi, 05 octobre 2013

Rangement

Samedi matin, ranger enfin mon bureau.

Ou plutôt, ce faisant – et c’est pourquoi ça doit toujours prendre du temps – accomplir les menues tâches en suspens qui le laissent en bazar.

Signer et mettre sous enveloppe le TIP des taxes foncières #1.

Signer et mettre sous enveloppe le TIP des taxes foncières #2.

Signer et mettre sous enveloppe le TIP du troisième tiers de l’impôt sur le revenu.

Ranger l’appareil photographique, la carte SD de rechange et les deux clés USB à leur place.

Ranger le volume des sonnets de Mickiewicz et celui, bilingue, récemment, paru, très beau quoique parfois bizarrement traduit, d’Arun Kolatkar. [S’apercevoir qu’il n’y a plus de place sur le rayonnage des « Orphée ».]

Remettre dans le cartable, à destination de mon bureau aux Tanneurs, une petite pile de fiches vierges.

Mettre divers papiers dans le bac du papier à recycler (dont billets de train pour Bordeaux et vieux Courrier international qu’il ne servirait à rien d’archiver).

Ranger deux « Pléiade » à leur place (Michaux III et Jeux et sapience), ainsi que Der Spaziergang, dont je n’aurai décidément pas le temps, d’ici longtemps, d’achever la relecture.

Mettre dans le cartable, afin de les rendre à la B.U., les exemplaires du Livre de corps de policie et de l’Epistre Othea (le premier m’a gonflé, le deuxième – pas lu en entier – est très chouette).

Remettre la batterie dans l’ordinateur portable noir, et ranger dans son tiroir le netbook blanc.

Il reste, sur le bureau, notamment : livres à chroniquer (…), traduction/thèse en cours de relecture/révision, notes manuscrites suite à la réunion avec Manuel.

 

lundi, 01 juillet 2013

1er juillet — Tirelipinpon

Un lundi matin où on se réveille, à 5 h 30, aux cris cauchemardeux du fils cadet, et en ayant presque aussitôt dans la tête – et sans aucune raison à cela – Le Tirelipinpon sur le chihuahua, c'est le genre de lundi dont on se dit, non, joker. Et puis finalement, pas vraiment, à midi on peut toutefois s'enorgueillir d'avoir transvasé, dans un dossier personnel créé sur l'ordinateur du bureau 45bis, la quasi totalité des fichiers qui traînaient sur des clés USB et sur l'ordinateur du bureau 44, mais aussi d'avoir fait du rangement, encore, dans ce fameux bureau 45bis, avec force cartons de ramettes rapportés de l'Imprimerie (au sous-sol), et tout cela non sans avoir préparé les délibérations de L1 LEA. En rentrant chez soi, seulement pour le déjeuner, on a même récupéré un présentoir Furby histoire de faire rire les enfants. Il fait très beau, enfin. Donc on peut oublier Carlos.

 

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(D'autant que – je l'écris avant que quiconque ne l'écrive en commentaire – personne n'a la moindre raison d'avoir Le Tirelipinpon sur le chihuahua dans la tête.)

dimanche, 30 juin 2013

Notes, à la table carrée de métal noir

J'écris dehors. Il fait encore (bien) jour.

J'écris dehors, pour la première fois de la saison, si peu avant de partir, à la table carrée de métal noir.

La ville est un raffût.

La ville (même ici — surtout ici (dehors)) est un chambard. Merles, certes, grenouilles, mais surtout grondement ininterrompu de véhicules dont le son me parvient de la deux fois deux voies.

Vivre en ville me semblait quelque chose d'atroce, enfant ; je ne suis pas certain d'avoir tout à fait changé d'avis.

 

image201306300008.jpgOmissions. Le prunier a beaucoup forci. Quand le réverbère s'allumera, je ne pense pas pouvoir, comme les autres années, lire à sa lumière, sous le prunier.

La ville (même ici) a ses verdures, contraint de faire, autant que possible, pousser arbustes, buissons, arbres.

 

Trille du merle à l'instant, bonsoir.

La ville est un raffût. ——— Questions. Ce matin, en surveillant Oméga cycliste, j'ai lu, sur le rond-point, les quatre premiers chapitres des Lieux-dits.

Bergounioux aussi me raccompagne (ses carnets (: son journal)).

mardi, 28 mai 2013

Momentané instantané mardi (soir) inepte

Images de La Rochelle, d'Angers, de Brive — de Cracovie où je ne suis jamais allé.

 

Epuisement. Il paraît que ça passe, tasse.

Le soir, je ne parviens pas à lire plus de quelques pages d'Atlantis, qui — avec tout ce que je lisais par ailleurs — a fait du surplace. Et je voudrais commencer La Saison des prunes.

 

On n'oublie rien de rien.

Soit.

lundi, 13 mai 2013

La Sainte Trinité

La Sainte Trinité. Site Tanneurs, lundi 13 mai 2013.

En bas : immense radiateur, signalant un système de chauffage éteint depuis début avril (or, il fait 15° dans certaines salles).

En haut à droite : « toile » de Nico Nu.

En haut à gauche : ancien logo de l'Université, qu'il nous est interdit d'utiliser depuis 2007 (au point que nous avons dû jeter des milliers de feuilles à en-tête) mais qui est peint sur ce mur, dans un lieu très fréquenté, sans que personne ne s'en émeuve (et sans aucune espèce de sens, au demeurant).

dimanche, 05 mai 2013

Considérations météorologiques oiseuses

Un billet météorologique, ou saisonnier, c'est de saison, il me semble que jamais comme cette année on n'a parlé, partout, de météo. Peut-être est-ce dû au fait que les effets concrets du « changement climatique » commencent à se faire sentir de manière patente pour tout le monde... [Je me rappelle avoir été frappé, quand j'ai lu les carnets de Claude Ollier (ce devait être en janvier 2012), de lire, sous sa plume, à quel point il lui semblait évident, à lui, qu'il faisait plus froid qu'avant, ou que les hivers étaient de plus en plus froids.]

Aujourd'hui, alors que nous devons aller faire un tour à Saint-Etienne de Chigny le matin, et que j'ai promis à Oméga de l'emmener voir un match de football de premier plan (c'est Notre-Dame d'Oé qui reçoit... qui reçoit... qui reçoit je ne sais plus quelle équipe de quelle commune ligérienne) à trois heures de l'après-midi, on nous promet le retour du maussade, après à peine deux jours, sinon de chaleur, du moins d'assez beau temps. 

Hier, pour la première fois de l'année, j'ai pu lire dehors, sur la terrasse, en chemise, pendant un petit moment (il est donc faux que j'aie peu lu, hier, ce que j'écrivais à neuf heures du soir, et ce d'autant plus que j'ai beaucoup avancé Les Enfances Chino entre dix heures et minuit (Renaud Camus signale dans son journal 2012 que Pierre est un ardent lecteur de Prigent)), alors que l'an dernier (tiens, à la seconde même, passage du beau chat gris et blanc sur la terrasse (celui que je soupçonne de s'être introduit dimanche dernier au sous-sol par la chatière et d'y avoir pissé)) nous avions eu une dizaine de journées tout à fait pré-estivales au mois de mars, ce qui était largement exceptionnel. Je me suis rendu compte, en recherchant des photographies des 4 et 5 mai d'années précédentes, qu'en 2008, par exemple, nous déjeunions pour la première fois de l'année dans le jardin de notre précédente maison.

En 2006, nous étions à Vitré et Combourg, où, bien entendu (on ne change pas la Bretagne (quoiqu'il semble que ma sœur ait, avec les siens, cette semaine, un temps tout à fait agréable à Perros-Guirec)), il faisait frisquet et humide.

Aujourd'hui, en tout cas, à la minute où j'écris ces lignes, cela fait vingt-quatre heures que le chauffage ne s'est pas relancé. Comme on sort d'un hiver curieux où il a semblé faire plus froid en janvier qu'en décembre, puis plus froid encore en mars qu'en janvier, c'était à noter. Que le printemps soit une saison de contrastes et de méchants retours de bâton, en Touraine, ce n'est pas inédit : en avril 2007, il y avait eu de très belles, très chaudes journées (souvenir d'une visite à La Chatonnière le jour du premier tour des élections présidentielles), alors que, fin mai, je devais relancer le chauffage afin qu'Oméga, qui venait de naître, ne transisse pas dans son petit lit à barreaux. (Début mai aussi, je m'en avise, avait été marqué par un vrai beau temps.)

 

(Comme à chaque fois que je manque d'inspiration, ou que ce que j'ai écrit me paraît ennuyeux, même à moi, je peuple a posteriori le texte du billet de liens. Comme si l'hypertexte n'était pas là pour qu'on en abuse...)

samedi, 04 mai 2013

Passade

Finalement, je pensais que c'était encore l'ordinateur portable, et il s'avère que c'est Flickr qui débloque, – ou, comme le veut la traduction habituellement proposée, sur ce site de photographies, de l'expression have the hiccups, qui « est dans les choux ». Bref, je voulais publier ce soir un billet métaphotographique, c'est râpé.

Très belle journée de véritable printemps.

Du ménage (un peu, pas assez) à l'atelier. 

Rien écrit, presque rien lu.

Pris l'air. Comme on disait. Comme on a pu dire. Comme on doit.

vendredi, 03 mai 2013

Le printemps, enfin ?

Qu'y avait-il dans l'air hier ? Etait-ce le contraste avec la veille, si froide et pluvieuse ? En effet, quoiqu'il y ait eu quelques journées plus chaudes ou plus ensoleillées en avril, je me sentais d'humeur quasi estivale, l'après-midi, dans les rues de Tours. De même, Alpha nous a confié qu'il avait infiniment plus de plaisir à jouer du saxophone quand il fait beau (il avait des sensations similaires à celles de l'été dernier, et des étoiles dans les yeux en l'expliquant) – cela ne l'a pas empêché de s'exercer tous les jours, même au creux de cet interminable hiver.

 

Ce matin, toujours dans le vieux Tours, j'ai inauguré, avec le minable appareil photographique de mon smartphone (comment dire autrement ? il doit bien y avoir un québécisme plus ridicule encore que le franglais...), une nouvelle série, qui pourrait se nommer Blue Shoes... mais je vais chercher à compliquer les choses, pour ne pas changer.

mercredi, 01 mai 2013

Mi-printemps (?)

En à peine quatre ans, le terrain côté rue s'est beaucoup bosselé. Sous les deux cognassiers en fleur (de belles fleurs roses qui, avec leurs feuilles, semblent promettre mieux que le lourd fruit jaune et lui-même bosselé), plusieurs repousses, comme je l'ai fait remarquer dimanche à Oméga. Certains de ces jeunes cognaissiers ont peut-être deux ans ; ils finiront par ne plus avoir assez de lumière et par s'étioler, certainement.

Hallebardes ce matin, puis ça s'est calmé, avec toujours ce froid. Mauvaises nuits, je suis parvenu (dans Vue d'œil) au début du mois de mai 2012, précisément quand Renaud Camus souligne l'absence de véritable printemps : on se dirige tout droit, si la présente saison est représentative, vers des années à deux saisons : hivers humides plus ou moins rigoureux (8 mois) suivis d'un été de 3-4 mois plutôt instable. Cela fait déjà plusieurs années (dix, au bas mot) que le printemps et l'automne semblent rétrécir (reculer).

À midi dix, toujours une file régulière devant la boulangerie de la rue de Sapaillé — elle ne semble jamais désemplir, au moins le mercredi et les jours fériés, seuls jours où je peux (moi aussi ?) m'y rendre.

Mai ne promet rien de transcendant.

Le muguet n'a pas encore fleuri (quinze jours de retard ?).

mercredi, 10 avril 2013

Baby-sitting blouse

On en a connu, des baby-sitters. (Jeudi dernier, Stéphane et sa femme me parlaient de leur baby-sitter, un garçon, qu'ils ne paient que 6 euros de l'heure, ce qui m'a scandalisé – même si j'ai tenté – difficilement – de le cacher.) Toutes, à une légère exception (transitionnelle – 2008 peut-être, et la jeune fille n'est venue qu'une fois, du coup), étaient – sont – très bien.

Je salue celles qui me lisent, dont Corinne — et Lucie, qui a passé la nuit chez nous pour garder Alpha quand mon épouse, un dimanche soir, dut être voiturée en urgence à Olympe-de-Gouges, pour y accoucher d'Oméga. (Il ne me semble pas que Lucile ou Pauline risquent de tomber sur ces pages, mais je les y salue toutefois.)

 

Hier soir, N., que j'avais contactée il y a un peu plus d'une semaine, ne pouvant pas venir, finalement, ma femme s'était débrouillée avec une connaissance, liée à son travail, mais cette personne (qui allait nous prendre 15 euros, ce qui pour le coup était excessif dans l'autre sens) n'a pas pu se libérer, on l'a su suffisamment à l'avance, on a essayé de refourguer la place de théâtre, même pour rien, la place de théâtre qui nous restait sur les bras, bref, ma femme est allée seule au théâtre, est revenue dépitée, c'était nul, rien à sauver, et même pis que nul, il paraît que j'aurais détesté encore plus qu'elle, d'où deux conclusions : il faut vraiment arrêter d'aller au Nouvel Olympia (et/ou éviter comme la peste les textes de toute baudruche à la mode chez les théâtreux ou téléramistes (en l'espèce : Henning Mankell)), et on a économisé 45 euros que nous aurions été doublement furieux de devoir débourser. Donc, la vie est belle, et l'art dramatique de plus en plus berne.

Et autre conclusion, Cingal, tu abuses des parenthèses et des tirets.

dimanche, 31 mars 2013

Toujours, le Prieuré

Comme Oméga était venu avec nous dimanche dernier au Prieuré pour son premier concert « de grand » (deux Sérénades de Mozart et l'Octuor de Beethoven — il a beaucoup aimé et s'est très bien tenu), nous y sommes retournés, en ce dimanche de Pâques, afin qu'il puisse visiter pour de bon ce site, dont il se trouve qu'il est parmi les préférés de son frère.

"Avant le concert", v

Peu après notre retour (et un passage par l'île Simon, où sévissait un “contest” de skate et BMX), je  cherchais s'il y avait, dans ma galerie Flickr, des photos de ce foutu mardi il y a quatre ans, et notamment de la manifestation à la suite de laquelle je me suis retrouvé en garde à vue pendant cinq heures. Pas l'once, évidemment... mais, au plus proche, dimanche 29 mars 2009, de nombreuses photographies d'Alpha au prieuré Saint-Cosme, dont celle, que j'aime énormément, où, dans le déambulatoire à ciel ouvert, le programme du Printemps musical entre les mains, il scrute quelque détail hors champ, sans doute une voussure, peut-être la statue d'un des deux saints anargyres.

Il est rare que je cède à la tentation de l'intime, ou tout au moins du familier entre ces pages, mais bon, pour une fois : mes garçons sont beaux et formidables !

 

Prieuré de Saint-Cosme, de nuit. Vendredi 20 mars 2009. Pour ne pas finir sur une note trop sentimentaliste, et plutôt météorologique : il faisait très gris hier pour le dernier jour d'hiver, et un ciel bien dégagé aujourd'hui pour l'avènement de l'heure d'été. Le contraste, pour la luminosité, est saisissant.

samedi, 23 mars 2013

Bilboquet bastringue

Retour, après quelques mois à ne pas en trouver l'envie, le samedi matin, au marché de la place René-Coty. (Celui de l'Europe est plus proche, et a lieu le dimanche.) — Pas d'“horreurs” chez le fromager. Déception. Pas de seiche chez le poissonnier. Normal, ce n'est pas la saison. Pas de chou frisé chez le maraîcher. Là, il déconne. — Retour chez soi. Journée de quatuors.

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Je récupère des phrases d'exercice sur ce site, parce que mon fils aîné a été inscrit au concours. Et je m'aperçois que la majorité de nos étudiants de 1ère année LLCE et LEA feraient des fautes. Même les L3 se planteraient sur certaines phrases. Malheureusement, ça ne signifie que les quiz du site sont trop difficiles.

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In memoriam

There were two superior eels

at the bottom of the tank and they recognized each other like italics.

(Anne Carson - Autobiography in Red, VII)

vendredi, 22 mars 2013

Poignée d’heures

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Déjeuner au BarJu, qui a dû changer de propriétaire (plus classique, moins chichiteux, plus cher aussi – mais avec les insupportables interruptions (« Bonne dégustation » et autres) indissociables des restaurants contemporains), puis achat de nippes (godasses, futals) avant un détour par “Le Cosmographe” (qui ne s’appelle plus Les Amours jaunes depuis trois ans, là encore je semi-débarque), où j’ai acheté un recueil de Fitzgerald que je n’avais pas (mais lu, pourtant : The Diamond as Big as the Ritz), Suicide d’Edouard Levé, La langue maternelle de Vassilis Alexakis, La grammaire en forêt de Josée Lapeyrère, et enfin, in extremis, entr’aperçue sur une étagère, une monographie consacrée à Achille-Etna Michallon, dont je ne cesse de croiser le chemin ces temps-ci et qui, tenez-vous bien, avec son prénom volcanique, a tout de même peint des éruptions de Vésuve !

Contiguïté malencontreuse. Librairie Le Cosmographe, Tours.

Avant un déjeuner au BarJu

J'ai réservé au BarJu

Une table pour deux personnes :

Dans leur décor tu détonnes,

Tout comme un sépia de Franju.

 

À l'école, les daronnes

Et les pères, sans rogntûdju

À Tours pareil qu'à Fouju,

Te croisent sans faire des tonnes.

 

Ainsi passe le vendredi

Au soleil, l'après-midi

Venteux d'une promenade

 

Accompagne chaque regard.

Le soir, thé, whisky, limonade

Te coulent qu'il est bien tard.

 

mardi, 19 mars 2013

Une nouvelle cale

Avec une grande feuille (de format A2, je pense (une antiquité (un objet dont je ne connais même pas le nom français : paper board) se trouve dans la salle, et j'en ai déchiré une feuille))), j'ai confectionné une nouvelle cale, que j'ai reprise, et rangée soigneusement dans mon cartable pour la prochaine fois.

— — — — — — — 

C'est l'après-midi. Avant de repartir à la rencontre du poète castillan (et même valencien) Jaime Siles, j'écoute la Symphonie n° 5 de Per Nørgård. Même l'andante y gagne en férocité, le calme ne saurait durer. Harpe et piano — harpie à nous ? Longs vibratos, un peu d'hystérie, point trop n'en faut, une musique pour les ténèbres, ou par elles ?

lundi, 04 mars 2013

Sept colonnes

Cloîtré dans le bureau – il y fait trop chaud – je poursuis ma trace, mes tâches. Depuis six semaines, la maladie (banale mais défigurante) a creusé l’épuisement, de sorte que je me trouve sans ressort, capable seulement de faire ce que j’ai à faire au coup par coup, et au prix, à chaque fois, d’un effort de volonté qui, le reste du temps, semblerait ridicule et disproportionné. Je dois me dire qu’en écrivant ici ce paragraphe, je tente de reprendre pied – symboliquement ? En tout cas, tout m’épuise.

 

La nuit dernière, j’ai bien dormi. Bien, profondément. Au réveil, vers six heures, je me sentais reposé. Même si cette impression n’a pas duré, il était déjà essentiel de la ressentir. Et, à présent, je dois m’arracher à ce bureau (paperasses, relectures, lettres professionnelles) pour aller marcher au soleil, trouver le soleil.

 

Peut-être qu’après tout – après tout ça (j’en rirai ?) – il ne sera pas tout à fait trop tard pour adopter enfin l’emploi du temps.

 

jeudi, 17 janvier 2013

I'm no Babooshka

J'ai mis un petit moment à choisir la nouvelle épigraphe.

La précédente datait d'il y a au moins un an et demi.

C'était :

« J'ai connu la douceur de ne point connaître » (L'Empreinte)

 

Et j'ai passé un petit moment, aussi, à trouver des expressions figées avec chat et lapin. (Aucun rapport.)

 

dimanche, 13 janvier 2013

Fil brumeux

Matinée de dimanche. Brouillard.

On y voit à 40 mètres ; on distingue des formes à cent mètres — à tout casser.

Un bus de ville passe, toutes lumières éteintes.

dimanche, 23 décembre 2012

« Elle me vend du saucisson »

Ce matin, dimanche, le fromager du marché n’était pas là. J’ai composé un haïku en son honneur.

Le caissier de la station-service du Leclerc m’a demandé si, « à tout hasard », je ne connaîtrais pas quelqu’un qui recherche « un monospace Toyota essence ». Non. J’ai payé 59,95 € pour 42,25 litres, palindromes qui me ravissent.

Pris une photographie d’Oméga dans l’embrasure d’une sorte de fausse porte, paroi de béton rouge – qui paraît rose, sur l’image. Anorak orange. Les alentours de la benne destinée au verre à recycler, sur le parking d’Auchan, étaient très propres, à l’exception d’une assiette (en faïence) brisée.

Toujours pas arrêté dans le « bois » du Mortier. Mon regard happait tout – lisérés des portillons EDF, griffures sur les boîtes à lettres, arabesques des merdes de chien sur le trottoir de la rue de Jemmapes. Oui.

Such is the stuff days are made of.

vendredi, 16 novembre 2012

Quartier de l'Europe

Brabant Brenne Loing et Liège

Dans ce quartier

Tous font le siège

D'arrêts de bus par moitiés

 

╩╩╩╩╩╩╩╩╩

 

Brenne Brabant Charleroi 

Ici aussi

On n'avait froid

Qu'à vaincre l'astre roussi

lundi, 12 novembre 2012

Pont Mirabeau, lundi matin.

Mirabeau dans la brume II

vendredi, 02 novembre 2012

Collectif Capsul au Petit Faucheux, vendredi 26 octobre.

Vendredi soir, on s'éclate.

Arrivés à l'avance (parfois, ça bouchonne pont Mirabeau, des fois non – la prévision est difficile), avec Alpha, on va boire un chocolat chaud – nettement moins bon que celui dont je fis la découverte, rue Bernard-Palissy, l'après-midi même, avec Chandani et Isabelle – place Gaston-Pailhou, puis s'engouffre parmi les rares fidèles venus pour la deuxième soirée du collectif Capsul.

1ère partie : Omar (sous la direction du sax ténor compositeur ). Très beau, des moments très forts (plus côté Archie Shepp, voire Braxton, que côté Ornette et Steve, dont pourtant le descriptif se réclame), avant malheureusement qu'Alpha ne souffre des oreilles : final trop appuyé côté sono, batterie très chouette mais violente – entr'acte dans la rue, douleurs, fatigue. Comme il était inquiet, on est même allés aux urgences le lendemain matin (d'où le poème en textos publié avant-hier).

Omar au Petit Faucheux

On n'a pas entendu la 2ème partie, Vocuhila.

Mais on va suivre ce collectif... et ne plus aller au concert sans provision de bouchons d'oreilles.

vendredi, 26 octobre 2012

Petit Faucheux, 25 octobre 2012 : Air Brigitte (Capsul)

 Hier soir, c’était donc, au Petit Faucheux, le lancement du collectif Capsul.


 Etaient programmés un quartet qui a déjà tourné en Europe, Watsun, et un quintette plus local, apparemment, et qui se nomme – assez étrangement – Air Brigitte. La formation est dirigée par la claviériste (orgue Hammond et Moog, si je ne m’abuse) Emma Hocquellet, et, selon une orchestration tout aussi innovante que passionnante, du batteur Alexandre Berton, du bassiste Julien-Baptiste Rascagnères, du tromboniste Alexis Persigan et du flûtiste Thomas Quinart.

 Première chose à souligner : les compositions d’Emma Hocquellet sont excellentes, à la fois complexes et dansantes. Deuxième point, non des moindres : les cinq jouent absolument ensemble, avec une jouissance communicative. Il s’agit là d’un répertoire que l’ensemble du groupe s’approprie et fait fructifier, dans des échanges qui alternent mélodismes, noisy pop, free jazz – avec, toutefois, un sens du swing rarement maintenu à ce niveau d’évidente beauté.

 

On l’aura compris, j’ai été totalement séduit par Air Brigitte ; je suis même prêt à ne pas trouver trop ridicule le nom, qui a, au moins, le mérite d’une certaine – quoique énigmatique – recherche. (Il suffit de donner quelques rapides coups de sonde dans les noms de groupes de jazz contemporain ou de rock pour se rendre compte que cela n’a rien d’évident.) Le tromboniste – on se souvient peut-être que l’os à coulisse est un de mes instruments fétiches – est remarquable, son camarade traversier se fait entendre sans avoir à se pousser du souffle, même face aux élucubrations, toujours riches, du bassiste. (C’est sans doute Julien-Baptiste Rascagnères qui est le plus évidemment noisy : usinage et butinage sont les mamelles de la basse électrique, quand elle est comme ici à son meilleur.)

Cerise sur le gâteau, j’avais achevé, à l’entracte, la lecture du dernier livre de Nathalie Quintane – Crâne chaud –, lequel est constitué, en grande partie, de conversations imaginaires avec Brigitte Lahaie. Aussi, avec mon crâne chauve, ma gorge catarrheuse, étais-je tout ouïe pour Air Brigitte.


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On s'offusquera peut-être de l'absence de tout commentaire sur Watsun. Qu'on ne se méprenne : j'ai bien aimé la première partie de soirée, notamment le saxophoniste, Romain Mercier (excellent), et la section rythmique. Mais la guitare électrique, instrument qui m'ennuie rapidement en jazz, penchait du côté non rythmique, chaloupé, et (pour tout dire) interminable.

Par ailleurs, note to self, je suis allé aussi au Petit Faucheux les deux derniers vendredis, et n'en ai (encore ?) rien écrit.


lundi, 01 octobre 2012

Pont Mirabeau, "déchet sociétal"

On vit toujours (plus) avec ses ombres et spectres. Retour chez soi après une très longue journée (belle par certains côtés, il ne faut jamais l'oublier), et voir encore et toujours, comme depuis quatre mois, cet intrigant presque autant qu'inquiétant homme qui, assis sur le trottoir côté aval, au milieu du pont Mirabeau, arbore désormais (après rien, puis longtemps une pancarte CON À TUER) une pancarte DECHET SOCIETAL. Cela fait quatre mois, peut-être plus, que je l'y vois plusieurs fois par semaine, il est assis sans rien demander ni quémander, et, bien mis, semble, à cet endroit très passant où aucun véhicule ne peut s'arrêter sans risquer d'embouteiller ou d'être embouti, vouloir protester contre la situation économique générale tout autant, sinon plus, que contre son cas particulier. Souvent, et ce soir encore (il était huit heures et demie, tout de même), je vois un véhicule arrêté, avec un ou deux hommes (une seule fois : une femme seule) qui discutent avec lui -- généralement, policiers ou véhicule du genre services sociaux. Il y a quelques jours, l'homme, habituellement impassible, faisait de grands gestes. Que faire, sinon passer à 50 à l'heure et faire ce que son attitude nous demande, à savoir de passer et de réfléchir à cet homme qui, jour après jour, s'installe à cet endroit inaccueillant avec sa pancarte DECHET SOCIETAL (CON À TUER était nettement plus dérangeant) ? Et finir, après l'avoir plusieurs fois voulu, par écrire un petit texte archivant son geste (sa geste ?).

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Demain, cela fera onze ans. Certaines fois, je n'aime pas le nombre onze.

dimanche, 30 septembre 2012

Moins-orti

Je l'écris comme c'est sorti, comme ça s'est appesanti.

Focus Danse; [gravures] dernier jour de 7bre .................. danse < soprano

les 12 jardins

les 6 gravures

les 4 boissons

l'1 vieux endormi tenu par son volant sur la route de Chinon

NOMBRES

Le trio forme un serpent qui se gondole au fur et à mesure des figures. LA MONTRE BLEUE. LA BÊTE NOIRE. Mais tout de même les carottes râpées dans le cake, et la cycliste aux cheveux couleur carottes râpées chute d'épluchures sur les bords de Loire.

Le piano interrompit les envolées du trio. (Au verso je dois le préciser trois fois les 3 miens le tout sur fond noir vieil assemblage dû à la main technique de Delphine.)

 

NOMBRES                les 15 tuiles de mon fils en déveine au bout de seulement 4 coups

puis mes 9 tuiles après le 6e coup, la chance tournant définitivement en ma défaveur

 

Si je compose un texte aussi enchevêtré à chaque partie de pyramides plastiques, qu'en faire ensuite ?

 Puis j'écrivis une sorte de poème débile.

Colombe de la paix

perdue hors des lignes

(des lignes amies)

l'échéance à peine repoussée

du triple échec (cuisant :

marmite du dîner) Colombe

ton ombre on la déchiffre

 

le mot SEPTAIN compte 7 lettres

trouver pour nouvelle forme de sonnet un nom de 14 lettres

 

.

dimanche, 08 juillet 2012

De mèche

Les averses ont fini par coucher au sol les fleurs roses des pois de senteur. Les nèfles vieilles et desséchées de l’hiver dernier forment, ici et là, de petits tas compacts, comme du béton usé. Sur la terrasse, au vent et au soleil, un escargot se hâte. Le hérisson – que l’on aperçoit le soir quand on rentre tard en voiture – laisse ses crottes sur les dalles, dans un effort de symétrie visuelle avec les nèfles noirâtres.

Temps encore et toujours incertain. On a tout de même décidé de faire une lessive.

lundi, 18 juin 2012

Aux platanes de porcelaine

 

Un cycliste passe, K-Way rouge. Me regarde, tournant la tête, le dévisager.

 

Puis un autre.


 

Assis au poste de contrôle du laboratoire 66, avec quatre étudiants en tout et pour tout, je me souviens qu’il y a vingt ans il faisait chaud, un grand soleil sec, à Talence – année de cerises et d’enthousiasmes.

 

Curieusement, le monde a rétréci.

 

Une cycliste, en sens contraire.


 

Paradiso. Get your kicks.

 

jeudi, 14 juin 2012

Un whisky d'abord

Les yeux clignant d’épuisement, ce sont les doigts sur le clavier qui écrivent seuls le texte, ce qui est faux. Aller-retour précipité, tout à l’heure, au square, après fausse alerte en trottinette, et jambes lourdes, mais moins que les plis du visage ou les yeux. Le café renversé sur la chemise verte a pu contraindre, divertissant sottement un début de réunion morne, à aller s’isoler, le temps d’enlever la dite chemise, de la passer sous l’eau et de la mettre à sécher – j’avais un tee-shirt impeccable en-dessous, que j’ai pu exhiber sous mon costard. Nuit d’épuisement, et toute la journée qui suit effrite le moindre instant. Même le cidre est indigeste, on s’endort alors, quasiment, dans la salle d’attente de l’ophtalmologue (pour moi, je dois prendre un rendez-vous – je n’ai pas dû aller chez ophtalmo ou dentiste depuis cinq ou six ans). Donc ce sont les doigts qui écrivent tout, ce qui est vrai, et ce qui est faux.

mercredi, 06 juin 2012

Des aboiements


Dans le vestibule, je viens de changer la date au calendrier en bois : restée coincée au 29 mai, elle a basculé à ce 6 juin, date qui rappelle, outre – évidemment – le débarquement de Normandie (nous avons passé une dizaine de jours, en juillet 2009, à faire le tour de plusieurs sites, dans le Calvados et le Cotentin), mon débarquement en blogosphère. C’est l’occasion pour moi, après sept années, de faire le point sur les nombreuses béances, et les frustrations, surtout. Il y a que je suis velléitaire, ne me tiens pas à grand-chose, de sorte que ces carnets, qui auraient pu devenir dépositaires de tant de choses, sont frêles, précaires, à ciel ouvert.

Peut-être aussi devrais-je me décider à donner un coup de collier et clore un des cinq ou six chantiers d’écriture en cours depuis des années, souvent même un lustre : Dubuffet, les mines, Courbouzon, etc.

Je pressens que ce billet, que j’écris à neuf heures moins le quart et vais publier avant d’aller étendre une lessive puis d’emmener les garçons au Jardin botanique, sera l’occasion de quelques ajouts, au fur et à mesure de ce mercredi.

lundi, 07 mai 2012

Le Soleil. Notule pour fêter le retour au calme.

 Il fait, de nouveau, beau et doux. En me rendant à pied dans le vieux Tours, j’ai entendu – sans parvenir, de prime abord, à discerner d’où venait exactement la musique – un saxophoniste qui s’exerçait à déchiffrer le début des Fables of Faubus – une des plus belles compositions du 20ème siècle, bar nearly none. Il s’est avéré que le son venait d’une fenêtre ouverte au-dessus du bistrot de la place des Joulins. Je suis resté vingt ou trente secondes peut-être, en-dessous de la dite fenêtre, à écouter. Subitement, le son s’est arrêté, et, à peine quelques instants plus tard, j’ai vu, de la porte située sur le côté du bâtiment, un jeune homme sortir dans la rue, et me suis autorisé à l’aborder :

 

— Pardonnez-moi, est-ce vous qui jouiez Fables of Faubus ?

— Oui.

— Ah, c’est un de mes morceaux préférés. C’était à l’alto ?

— Au soprano. Mais je joue plutôt de la clarinette.

— Bravo, vraiment, et bonne chance. C’est un morceau merveilleux.

 

J’ai repris mon chemin. Plus loin, j’ai vu que, sur la place Plumereau, avait ouvert un magasin La Cure gourmande. Depuis quand ? Mystère.

mardi, 24 avril 2012

Différance des vacances

Ce matin, je me suis réveillé avec cette fatigue et cet interminable rhume d’une quinzaine chevillé au corps, à quoi s’ajoute une quasi-paralysie de l’omoplate gauche. Il n’est pas question de retourner voir le médecin, chez qui j’étais encore hier. Nous semblons revenus à l’ère de Molière, et pas seulement parce que le nouveau Pétain prononça, à Longjumeau, un discours dénué de véritables liens logiques – et voilà pourquoi votre fille est muette.

Dans l’intervalle, sans se laisser abattre, il faut goûter les Images de Debussy. Au salon, j’ai lu plusieurs des pastiches de Bret Harte rassemblés dans un volume intitulé Condensed Novels, et qui, pour ne pas être très élaborés stylistiquement (qu’est-ce qu’un pastiche sans absolu mimétisme ?), sont tout à fait drôles (Kipling, Dickens, Dumas). À l’étage, en aidant Oméga à bâtir sa forteresse en Kapla, j’ai poursuivi ma lecture des poèmes-conférences de David Antin (i never knew what time it was). Ils sont fascinants, et – at times – prodigieusement agaçants.

 

 

Il m’est arrivé, en regardant les résultats détaillés des élections dans tel ou tel département, de songer à rouvrir un nouvel album de limericks, pourquoi pas berrichons ou vexinois ?

jeudi, 12 avril 2012

Jour de soif, dies illa

& les tours d'horloge / me serrent la gorge / chaque seconde me tue


Nicolas Hulot est fâché avec les prépositions.


Racine feat. La Belette, ras-le-bol. Pardon. Rotrou feat. L'Hermine. Try again. Molière feat. Le Glouton. Mairet feat. Le Furet ? Et Samantha St Jean ? Elle a chanté avec La Fontaine feat. Le Putois ? Non, c'est juste le clip suivant sur W9. Je vous croyais devant... Non, de loin. (Le cadet a une otite.)


----------- Je tiens à rassurer les nombreux fans d'Oméga, que je garde car il a une otite : il est en pleine forme (lui...) et joue présentement au nain jaune avec son lapin en peluche blanc. ----------

 

J'ai entendu la pub de l'office de tourisme du Jura, matraquée sur France Info. N'en reviens pas. 

"Viens randonner sur moi"   <==   a une tête d'oeuf.


Il calamite. Et ignomine. Et passe les gnomes à la calamine.

"le chat aussi / couci-couci"

Et à la page 31, l'appel de note de bas de page est un ♥.


Après avoir passé la tête-de-loup puis l'aspirateur dans son Versailles pavillonnaire de province, puis perdu au nain jaune tout en ayant fait deux fois "grand opéra", la marquise, les mains rompues par les vaisselles et les naseaux comblés par le fumet de la flamiche aux poireaux, se connecta à Facebook.

 

Grand concours de syntaxe postmoderne et de sémantique déconstructionniste dans le journal Sud-Ouest.

mardi, 27 mars 2012

Ci-gît Sherlo(c)k Holmes

Ce midi, je dégustais un couscous en excellente compagnie.

 

Je ne pouvais donc pas, contrairement à hier, contempler ma fruste table à la façon de Morandi, ni lire avant d'être servi la page que Jean Frémon consacre, dans Rue du Regard, à Morandi.

Le lundi c'est Morandi.

Et avec ces prétéritions, deux liens photographiques en guise de bout de ficelle, et l'idée que je pourrais/devrais écrire un jour une Rue de l'Oreille, je bricole un billet fissa histoire de ne pas laisser passer un mardi en waste land.

 

╬╬╬ Ci-gît Sherlock Holmes, privé de son C, et massacré dans le bureau, avant le couscous (justement). ╬╬╬

lundi, 26 mars 2012

La marche, Lamarche

(En théorie, c'est un billet jazz qui devait reléguer ce billet-ci, qui figure encore pour quelques minutes au bas de la page d'accueil, dans les pages invisibles.)

 

Levé à la même heure que d'habitude, arrivé une demi-heure plus tard à l'Université -- parce que j'ai pris le bus, tout simplement. 40 minutes de porte à porte, au lieu d'une dizaine à peine, on s'étonnera que peu de gens choisissent encore les transports en commun. Il se trouve que le seul bus "direct" met 40 minutes à couvrir les 6 kilomètres de la Petite Arche aux Tanneurs, et que je préfère prendre une autre ligne, m'arrêter aux Ursulines, et marcher jusqu'à la fac en remontant la rue Blanqui puis la rue Colbert.  Vivement, quand même, le tramway. Vivement, surtout, la fin des travaux du tramway.

Outre la satisfaction de polluer un peu moins, j'aime marcher, et suis convaincu que, si je ne me ressens pas parfaitement tourangeau, c'est que mon mode de locomotion habituel est la voiture, justement.  Il y a bientôt sept ans, lorsque j'ai commencé de tenir ces carnets (dans l'espoir, à l'origine, d'en faire une sorte de Département du Gers version ligérienne), je me sentais presque plus (ou mieux) tourangeau qu'aujourd'hui, sans doute parce que les trajets sont devenus ordinaires, que les émerveillements du début se sont estompés. Surtout, j'avais passé la première année universitaire (2002-2003), ne vivant à Tours encore que deux jours par semaine, à beaucoup marcher, surtout le lundi soir. Puis, les années suivantes, avec un seul enfant (et une seule bagnole), il y avait des moments de déambulation, qui ont fini par s'évaporer, aussi parce que, à partir de 2007, entre la naissance d'Oméga et l'accroissement des responsabilités administratives, mon agenda s'est beaucoup resserré. Dans cette ville où les boulevards sont des avenues, je sais, pour l'avoir vu, que le boulevard Maeterlinck n'est qu'une ruelle -- mais je ne l'ai vu que depuis ma voiture, en passant -- cela n'a aucune espèce de sens.

Toujours est-il que je me sens , finalement, assez peu autochtone. Le mot autochtone devrait tirer son origine de la marche ; que je sache, ce n'est pas le cas.

vendredi, 23 mars 2012

Brouillons d'onze heures

Mon ordinateur fait un boucan de Boeing, et je ne cesse de devoir jeter des vieux documents à la corbeille pour faire un peu de place – naviguant sans cesse entre 400 et 800 mégaoctets de mémoire disponible, ce qui est trop peu, bien sûr – mais, autant par souci de ne pas envoyer au recyclage (et encore, est-il bien sûr qu’il y ait recyclage ?) que par radinerie, je ne peux me résoudre à en acheter un nouveau.

En ce moment, ça pue le kérosène tous les jours. Saloperie d’avions militaires, et de pilotes qui ne servent à rien.

Facebook sert aussi à s’interroger sur des questions épineuses, ainsi de l’hésitation entre indicatif futur et conditionnel présent pour la structure idiomatique qui se dit plus qu’elle ne s’écrit : « je te ferai dire » ou « je te ferais dire ». Je penche pour la première option (plus grand autoritarisme de l’énonciateur), mais pas eu le temps de faire de véritables recherches

Si les touffes de poils sont un signe qui ne trompe pas, la chatte a recommencé à passer ses nuits sur sa chaise favorite, la blanche, au sous-sol, à côté des étagères à chaussures. Pendant l’hiver, elle avait dû prendre ses quartiers à la buanderie, entre deux coussins, dans le vieux meuble hi-fi en mélaminé blanc. Là, m’ayant accompagné sur la terrasse où j’étendais un peu de linge (que je crains de devoir rentrer s’il s’avère que les effluves de kérosène sont pour la journée entière), elle y est restée, et lézarde.

J’écoute The Apple in the Dark, duo du batteur Gerry Hemingway et du pianiste/saxophoniste Ivo Perelman. Disque remisé depuis un bon moment. Et je voudrais écrire quelques phrases sur les deux minces récits traduits du basque que notre ami Cyril nous a envoyés – promotion copinage – avant d’aller faire une course, le plein, puis chercher Alpha à l’école.

dimanche, 18 mars 2012

Patty Day Rugpoetby

Hier soir, vers six heures, alors qu'il avait plu, je croisai, rue du Commerce, des flots épars d'hommes et de femmes arborant des chapeaux aux couleurs irlandaises, certains le visage semblablement peinturluré, tous se dirigeant vers quelque pub ou bar où ils pourraient, en groupe, assister à la déculottée (que personne encore ne savait telle) de leur équipe, que ce fût leur équipe d'un jour (Saint-Patrick oblige) ou de toujours (mais la communauté irlandaise n'est pas très fournie à Tours).

 Faux (rouge) trio flou "Hé, Michel !" / Café Le Narbey, rue de la Monnaie, Tours. Bernard Pico, Karin Romer. Café Le Narbey, Tours. 

Je me rendais au Narbey, rue de la Monnaie, calme café obscur où je n'avais jamais mis les pieds mais où se clôturait, par des lectures de poésie également suggérées par le Printemps des poètes, le colloque de la Société Française d'Etudes Irlandaises. J'avais apporté, pour le faire éventuellement découvrir, hors Irlande, l'un des sept minces recueils du sublime Tatamkhulu Afrika.

Quoof.jpg

 

En fin de compte, il y eut pléthore de lectures possibles, outre Premier Amour de Beckett par Karin Romer et Bernard Pico, des poèmes qu'avait apportés Martine Pelletier, deux brefs Paul Muldoon que Stephen Romer et moi donnâmes en version bilingue ("Quoof" et "The Frog" - j'ignorais même que Jacques Jouet eût traduit de la poésie irlandaise), quelques tirages au sort dans la grosse anthologie bilingue de Verdier (au titre de quoi je me retrouvai à lire, sans les avoir aucunement découverts au préalable, un long poème de John Montague et une pochade abstruse de Joyce). Après les lectures, je n'ai pu discuter que brièvement (et encore, plus du tournoi que de poésie) avec Matthew Staunton, qui avait lu trois brefs poèmes de sa main, et accepté de lire l'original gaélique d'un beau poème de Nuala Ní Dhomhnaill.

Les deux poètes que Martine avait apportés, sous forme textuelle bien sûr, étaient, de mémoire, Brendan Kennelly et Eavan Boland.

 

Au sortir du café, vers neuf heures moins le quart, la nuit et la bruine avaient obscurci, sans les décolorer, les façades irlandaises des gargotes tourangelles.

samedi, 17 mars 2012

Dilemme classificatoire & buanderie (not) barbadienne

Il y a bien longtemps que je n'ai pas rasé les rares lecteurs quasi spectraux qu'il me reste avec les piles de livres à lire et les piles de livres que j'ai lus et que je me résous pas à ranger. Rassurez-vous : mon silence électronique de ces derniers temps ne signifie aucunement que les projets aient avancé. Le propre des projets, je m'y résigne, est de ne jamais avancer vraiment.

Toutefois, je ne vais pas vous bassiner avec cela aujourd'hui, mais avec un autre dilemme classificatoire. Face à l'invasion du bureau-bibliothèque, et face au véto farouche de mon épouse (qui ne veut pas voir (et elle a raison) poindre d'étagères dans la chambre à coucher, ni dans le salon), j'ai dans l'idée de ranger certains livres au sous-sol, sur les étagères de la buanderie. Il y en a déjà (revues savantes à l'intérêt limité, usuels jamais usués etc.), et je tiens à préciser qu'en dépit de son titre officiel (buanderie), il s'agit d'une pièce très saine, pas humide, puisque s'y trouve également la chaudière. Reste à déterminer quels livres on peut descendre durablement au sous-sol, et par conséquent de quels livres on peut se passer.

Plusieurs hypothèses :

  1. livres lus, peu aimés, dont on sait qu'on ne les relira jamais, ou qui n'appartiennent à aucune "collection" pertinente
  2. livres achetés il y a longtemps, et toujours pas lus
  3. livres d'un certain format (les livres de poche feraient d'idéaux candidats, mais mon épouse s'y reporte souvent)
  4. livres d'un certain genre (théâtre par exemple)

 

Affaire (même pas) à suivre.

dimanche, 04 mars 2012

Brisées dominicales

Entre Orthez et Bordeaux, achevé la lecture du roman de Libar M. Fofana (L'étrange rêve d'une femme inachevée - un texte courageux, dense, acéré et flaubertien dont j'espère avoir le temps et l'occasion de reparler prochainement dans ces pages), puis de Briar Rose, bref récit éclaté (avec variations) par lequel Robert Coover réécrit le conte de la Belle au Bois dormant (j'avais lu, trois jours plus tôt, Snow White de Donald Barthelme - plus déjanté).

Entre Bordeaux et Challais, après m'être restauré au Mitico, un infâme bar PMU, correction des copies en souffrance, puis, entre Challais et Tours, lecture de la moitié du Secret de Caspar Jacobi, acheté d'occasion je ne sais plus quand et qui traînait à Hagetmau depuis je ne sais plus quand non plus. Il n'y a pas à dire, voyager en train est plus enrichissant (surtout quand la ponctualité est de mise et qu'aucun ratage de correspondance n'est au rendez-vous) que la longue litanie des bandes d'arrêt d'urgence et autres ronds-points.

Il reste à préparer un cours. Tours fait grise mine, sous les nuages bas et une brise glaciale, porteuse pourtant du printemps.

Je rêve assis.

lundi, 13 février 2012

Dans le noir, et le blanc

Arrivé à 6 h 50 à l'Université, ce qui est plus tôt – et plus ridicule – que jamais. Mais j'étais réveillé tôt, courbatures.

 

Il est tombé encore deux ou trois centimètres de poudreuse, pour saluer le redoux. J'ai dû déneiger la pente avant de sortir la Clio, par anticipation. La plupart des rues, des routes, sont noires, au moins sur une voie. Les saleuses seraient-elles passées, alors qu'on n'a pas vu le facteur pendant cinq jours, et que les éboueurs ne sont pas passés dans le quartier depuis une semaine et demie ?

 

Je n'arrive à me tenir à rien, me sens très profondément fatigué, de ne pas foutre grand-chose, pourtant. Le café percole, bureau 44. Tous les couloirs et escaliers étaient éclairés, dès 6 h 50, et sans doute avant – pour moi seul, presque, on eût dit. Le café percole bruyamment, et je me sens épuisé.

 

Ce matin, bien équipé, pour ne pas avoir encore ces curieuses douleurs articulatoires que j'impute aux refroidissements, même lorsque je vais au sous-sol (où il faisait 4° ces jours-ci), j'avais enfilé mes gants en même temps que ma parka, dans le couloir du rez-de-chaussée. Mais il faut bien que l'homme noue ses lacets.

Puis qu'il démarre une Prius noire de neige.

 

Lundi matin, 7 h 20. Quatre heures et demie de cours, puis quelques menues broutilles. Fatigué.

dimanche, 05 février 2012

4 vues

"De ce globe qu'on gère".

Boulodrome sous la neige.Tours-Nord sous la neige.

Tours-Nord sous la neige. Square Mariotte.

dimanche, 29 janvier 2012

La Fleur de barbe

Ce matin, après un réveil plutôt moins matinal que d'ordinaire (le jour filtrait déjà à travers les persiennes, pour ne rien dire des Velux™), le baliverneur quelconque qui ne s'est pas encore lassé, depuis six ans et demi, de tenir ces carnets avec une régularité variable, s'est rendu, dans sa guimbarde hybride, certes, mais aussi beugnée en trois endroits sur le flanc droit, au marché de l'Europe que, dans un élan de créativité désignatoire (que seules, peut-être, les paroles de la chanson de Bob Dylan Man gave names to all the animals sont susceptibles d'égaler), il a décidé de rebaptiser marché aux huîtres. (Pour ce billet, dont le titre a été choisi dans les minutes qui ont suivi le tapuscritement (la typographisation ? le tapage ? la rédaction ?) de l'expression marché aux huîtres, le baliverneur semi-barbu a hésité entre Le Désistement et Langage des caves XI. He'll save them for later, hell.) Sur les quelques étals épars, sur la placette, on compte pas moins de deux ostréiculteurs, ou vendeurs d'huîtres, ce qui n'est pas la même chose : faut-il les nommer mareyeurs ? Pas l'ombre de la queue d'un poissonnier, en revanche. Le mot huître toujours me rappelle Ponge, Dickens et Dolores O' Riordan. On n'ira pas encore, de sitôt ni aujourd'hui, cueillir les fleurs dans le terrain vague.

Deux fois tu as omis de dire.

Deux fois tu omis le verbe dire.

Deux fois tu promis de maudire. Incantation aux fleurs, ce qui n'empêche pas de retordre plus souvent, à bouche de mâchefer, à doigts de licorne, la prose que le poème. L'inverse n'est-il pas, le plus souvent, tenu pour acquis ? Je ne suis pas le plus souvent. Je ne suis pas le Mâchefer. Je hante le marché aux huîtres, où j'achète poires Conférence et chipolatas.

samedi, 21 janvier 2012

Paperolles avant printemps

Mardi, me semble-t-il, j'ai aidé une collègue à faire du tri et surtout du ménage dans le bureau qu'elle occupe avec quatre autres collègues et qui, parce qu'il est propre et bien rangé, avait échappé à mes razzias de fou de la benne (à recyclage) lorsque je dirigeais le département d'anglais - oui, femme de ménage faisait partie de mes attributions officieuses. Il se trouve que nous avons déniché des paquets de copies vieux de parfois dix ans (or, lorsque les étudiants ne les ont pas récupérés au bout d'un an, on peut s'en débarrasser) ainsi que divers papiers ou supports de cours de collègues partis depuis parfois trois ans, parfois cinq, parfois une décennie. J'ai sauvé de l'immense masse de paperasses obsolètes et sans aucune utilité des centaines de photocopies de sujets de thème dont je pourrai sans doute me servir si j'enseigne le thème littéraire dans les années à venir. Il s'agit de textes de Pagnol, de Modiano, d'Alain-Fournier, de Camus - mais aussi de Paul Bonnecarrère et de Maurice Pons. Je lis ces textes en les traduisant in petto, selon le principe de la traduction improvisée (encore en vigueur lors des épreuves orales de l'agrégation interne), et tout en regardant le match le rugby Stade français - Worcester. La chatte, après avoir farfouillé de ci de là, tracassière, m'a rejoint sur le canapé, et fait la patouille sur le plaid à imprimé panthère (du meilleur goût). Avant le dîner, à la buanderie, j'ai écrit trois poèmes, Poèmes de la buanderie donc. L'autre jour (oui, c'était mardi), nous avons rempli deux chariots métalliques de ces kilos de paperasses. Gâchis, yet spring cleaning (in winter).

vendredi, 20 janvier 2012

La langue française, version Université de Tours

La langue française, version fac de Tours

 

Je cause français

C'est un plaisir

Je cause français 

C'est un plaisir

jeudi, 19 janvier 2012

Avant d’y repartir (turbiner)

Ce midi, déjeuner du type razzia sur les restes – une cuisse de poulet datant de vendredi dernier, une tranche de pâté en croûte (survivante d’agapes dominicales), un fond de lentilles cuisinées, un fond de soupe dont plus personne ne voulait, et même une orange qui avait commencé de bleuir (sans doute pour faire la maline et témoigner d’un vague vernis de culture) – de sorte que, si on me retrouve clamsé d’ici ce soir il sera impossible de déterminer l’aliment fautif (fauteur ?) – et de sorte aussi que je suis le genre de gars qui peut déclarer tout de go qu’en un seul repas il remplit un lave-vaisselle. Toutefois, c’était délicieux ; avec un pion de blanc (reste du Gewurtz d’hier soir), c’eût été encore meilleur, mais j’ai oublié. Et comme tout cela est passionnant !

mercredi, 18 janvier 2012

Mourir

« Il y a quelque chose de profondément oxymorique lorsqu’on voit les abeilles mourir le premier mois du printemps. » (Thomas Vinau. Nos cheveux blanchiront avec nos yeux. Alma, 2011, pp. 83-4)

 

Et regarder la pluie tomber : entendre les termites bouffer les charpentes. Exacerbation, dont l’oxymore pourrait être parent. Mais pas ici.

dimanche, 15 janvier 2012

Ebauche de dimanche

Je vais me rendre, en Clio, au marché du quartier de l’Europe. Les pare-brises, dans la rue, sont gelés, et on entend le vrombissement léger du lave-vaisselle. Le vieil ordinateur ronronne, un dimanche a déjà commencé, dans les pages, les papiers peints. Et moi, tout benêt, benoîtement, je vais aller au marché, non loin, dans le quartier de l’Europe.

samedi, 14 janvier 2012

Promenade dans la vase

Cet après-midi, au cours d'une brève promenade dans mon quartier, je me suis aperçu que, dans ma rue, le n° 29 se trouve pile en face du n° 58, alors que, pourtant, le "retard" du côté impair, dû principalement au square en début de rue, semble en grande partie compensé dès le premier virage, où n° 7 et n° 16 se font face. Par ailleurs, j'ai pris conscience que je pouvais faire un tour, au sens strict du terme, en ne quittant jamais le côté pair de la rue Mariotte, puis en revenant par le côté pair de la rue Torricelli... ce que je suis tenté de nommer le "tour sans impair" (d'autant que j'étais vêtu d'une parka). Il est bien bref, c'est son défaut. Ainsi, je lui préfère tout à fait le tour bazardeux par la passerelle, les musiciens, et même le faux parc et le Carrefour Drive.

Plus tard, j'ai lu de brefs récits de Gary Lutz tout en jetant un oeil négligent à Toulouse-Connacht. Quoique les Irlandais arborassent un sponsor doté d'un triple A, Aer Arann, ils sont tout de même repartis avec une petite valise.

samedi, 17 décembre 2011

Un freux dans le saule du square

Freux dans saule. Tours, quartier des sçavans,  17 décembre 2011.

mardi, 13 décembre 2011

Jugements de valeur (De la Pacotille)

Comme je suis affalé dans le sofa, comme je suis loin d’avoir fait le tour des textes de David Markson, comme il fait cette après-midi un soleil splendide après une matinée de déluge et de boue, comme je suis fatigué et affalé dans le canapé, comme j’écoute la Symphonie en trois mouvements de Stravinsky, comme je ne sais pas dans quelle « rubrique » je publierai les stupides remarques qui suivent, et comme j’ai, outre le bas du pantalon souillé de boue séchée, des bouloches de tissu vert plein le nombril (c’est un t-shirt quasi neuf), comme je ne sais pas par quel bout commencer, par quel angle attaquer, comme j’ai dû me redresser car affalé dans le sofa est décidément une position trop inconfortable pour écrire (même en écoutant Stravinsky), comme je vais devoir de toute façon m’interrompre pour me lever et aller me servir une énième, non, quatrième, mug d’English Breakfast, comme je suis intrépidement intrigué et désespérément désabusé, je pense que je vais me contenter de dire qu’apparemment (ou du moins, après de rapides recherches), le paragraphe dans lequel se trouve une critique acerbe de Vladimir Nabokov est bien de Markson himself, n’est pas une citation, un fragment ég-logal – non, ce serait de lui, et je ne sais par ailleurs d’où vient cet adjectif, pinchbeck, dont je suppute qu’il s’agit, à l’origine, d’un emprunt au français, et qu’en tout cas  je n’hésiterais aucunement à traduire par « bec pincé », d’autant que je sais désormais – tant pour les rapports étroits entre Pale Fire et les Eglogues de Renaud Camus que pour certaines parentés entre l’écriture de Nabokov et celle de Pynchon – que je publierai ce billet dans au moins deux rubriques, affalé toujours sans doute et coincé et bec furieusement pincé (pynché ?) aussi.

 

The precious, pinchbeck, ultimately often flat prose of Vladimir Nabokov.

The fundamentally uninteresting sum total of his work.

(David Markson. This Is Not A Novel. Counterpoint, 2001, p. 73)

 

Le côté précieux, clinquant cul pincé, et, en fin de compte, souvent bien plat de la prose de Vladimir Nabokov.

Le fait que son œuvre entière est, au fond, tout à fait inintéressante.

 

 

Après vérification, dans l’OED, il s’avère que j’ai tout faux, tant pour l’étymologie que pour le sens. (J’ai donc corrigé ma traduction dans le bon sens, mais en gardant en palimpseste gratté le premier jet, plus rigolo je trouve.)

 

pinchbeck, n.2 and adj.

Etymology:  < the name of Christopher Pinchbeck (c1670–1732), London watchmaker, who developed the alloy.

A. Noun

1. An alloy containing a high proportion of copper and a low proportion of zinc which is used chiefly in making cheap jewellery, on account of its resemblance to gold.

2. fig. A thing that is false, counterfeit, cheap, or worthless; spec. something that appears valuable but is actually cheap or tawdry. Also: the state or condition of being tawdry or worthless.

 

B. Adj

1. Made or consisting of pinchbeck.

2. fig. False, counterfeit, substitute; cheap, tawdry.

1845    N. P. Willis Dashes at Life 109   She had, beside, a kind of pinchbeck smartness, and these two gifts, and perhaps the name of Corinna, had inspired her with the idea that she was an improvisatrice.

1910    Chambers's Jrnl. Aug. 544/1   The man was a very pinchbeck brigand, or he was telling the truth for once in his desperate straits for money.

1987    J. A. McArdle Sin Embargo 629   The contrast between the glitter of the gilded calves that had been foisted on the masses and the pinchbeck reality.


-------------------- Je me suis contenté de recopier éhontément, ci-dessus, les citations proposées dans l'OED, mais on trouve sur Internet des citations beaucoup plus belles, et captivantes, par Joseph Conrad, H.L. Mencken, Charlotte Brontë, Mark Twain, Montague Summers (le préfacier de l'édition des oeuvres d'Aphra Behn), dans une traduction anglaise des Grenouilles d'Aristophane, mais aussi dans Apollinaire (il y a une Lady Pinchbeck dans Les Trois Don Juan), dans Pierre de Melville, dans les Ballades de Thackeray, et dans une traduction de L'Elixir de longue vie de Balzac, etc. etc. etc. -------------------

mardi, 06 décembre 2011

« Et son âne qui rouspète »

Clic clac clic, clac clic clac clic.

 

Le temps d’emmener les garçons à l’école, de rentrer, d’étendre la lessive, de faire le lit, un peu de rangement, de préparer la table de travail pour la matinée (je dois être à l’Université en tout début d’après-midi), puis de lancer l’ordinateur (et, m’objectera-t-on, de perdre deux minutes à tapoter cette phrase), il est déjà neuf heures.

Un jour où j’évoquais ce genre de contraintes, tout à fait banales mais qui impliquent toute une organisation pour les rendez-vous de travail (ce que les collègues spécialistes du décommandage – du décommandement ? le mot n’existe pas, mais le concept (le fait de décommander) est pourtant symptomatique de notre société – ne semblent ni éprouver ni comprendre), un collègue sans enfants m’a lancé sans rire : Ah mais, toi, grâce aux enfants, tu te lèves tôt tous les jours, donc tu gagnes du temps pour ta journée de travail.

Imparable.

 

Clic clac clic, clac clic clac clic.

lundi, 05 décembre 2011

Odds'n'ends

 . . . . . . . . Quatre heures de sommeil, sept heures et demie de cours, une heure dans une officine surchauffée, mais une très belle course jusqu'à la gare en compagnie d'une ancienne camarade pas vue depuis quinze ans, et qui turboprofait de Tours à Poitiers. Il fait enfin frais, et un soleil hivernal de grande joie.

Mon exemplaire du Tabucchi acheté à Poitiers le 12 novembre sent le tabac de pipe, comme l'édition Saint-Simon à couverture bleue. This is for you, David M.

mardi, 29 novembre 2011

Lost in the Sound (Chill Bump)

Les Tourangeaux s'amuseront à identifier les différents lieux de tournage. (Il m'en manque pour un ou deux plans.)

mardi, 22 novembre 2011

Kids (Melquiot / Bouillon), Nouvel Olympia (Tours), 21 novembre 2011

Hier soir, nous sommes allés voir la mise en scène de Kids, de Fabrice Melquiot, par Gilles Bouillon.

J’ai déjà eu l’occasion d’écrire tout le mal que je pense de l’inepte Gilles Bouillon. Cette fois-ci, en choisissant de mettre en scène un texte qui est absolument nul d’un bout à l’autre, le grand manitou du Nouvel Olympia avait l’occasion – amplement saisie – de mettre une sorte de point d’orgue à sa navrante carrière. En effet, le texte de Kids est absolument nul, au sens premier du terme : plat, fade, creux – rien ne dépasse, même du mauvais côté.

 

Il m’arrive très souvent d’être agacé par tel ou tel travers de l’écriture théâtrale contemporaine. Là, c’est bien simple : Melquiot s’est livré à un exercice de style qui consiste à les réunir tous, de sorte que son texte constitue une accumulation de tous les tics et imbécilités de la dramaturgie française des années 1990-2000 : faux style familier totalement clinquant, revolver présenté comme un « jouet » qui finit par exploser à la gueule d’un des adolescents, métaphores d’élève de CE2 peu inventif, jeux de mots Carambar, recours à la langue anglaise (délibérément mal prononcée) pour-montrer-l’attrait-de-l’Amérique-sur-les-jeunes-générations-des-pays-ravagés, structure en prolepse et analepse abondamment soulignée des fois qu’un spectateur demeuré (ou endormi, le bienheureux !) continue de ne pas comprendre, didascalies lues par une actrice en semi-off, chansons a cappella ou accompagnées en veux-tu en voilà. Kids est donc, dès son écriture, une sorte de mise en pratique de tout ce qu’il y a de plus explicite et idiot dans les versions dérivées les plus creuses d’un « brechtisme » compris de travers.

Bien entendu, le défi, pour Gilles Bouillon, consistait à réussir à mettre son grain de sel et à rendre le texte encore plus effroyablement mauvais. Gilles Bouillon est un maître, et c’est le genre de défi qu’il ne craint pas. Pari gagné, donc : ce qui était déjà d’une surprenante mièvrerie, il réussit à l’accentuer encore par une direction d’acteurs qui tient du patronage façon années 70. Ce qui est totalement explicite, et, du coup, parfaitement ennuyeux, dans le texte, il le souligne encore par des gimmicks de mise en scène déjà vus cent fois, même pour quelqu’un qui, comme moi, ne va quasiment plus jamais au théâtre. Par exemple, les personnages figurent les murs de la pièce dans laquelle ils sont censés se trouver à l’aide d’un tracé de craie sur le sol de la scène – mais, attendez, ce n’est pas tout : quand un personnage demande à être admis dans la pièce, un des acteurs qui se trouve dans la « pièce » efface environ 80 cm du tracé de craie avec une éponge ! (Oui, oui, les 80 cm effacés, c’est la PORTE !!! ils ont osé aller jusque là dans l’idiotie. Heureusement que la mort est une chose sérieuse : Brecht ne peut pas se retourner dans sa tombe.)

 

Bouillon, donc, en un sens, se surpasse. Y a-t-il, dans le texte de la pièce, des chansons bêtasses, mi-Sheila mi-Gotainer ? L’illustre metteur en scène fait prendre à la « chanteuse » des poses et des mines de radio-crochet, avec œillades que même leur caractère très évidemment « second degré » ne sauve pas du ridicule. Je pense même que c’est encore plus ridicule et vil de faire tout cela au second degré.

Y a-t-il un accompagnement de guitare (cela, je ne sais pas si c’est dans le texte et je ne compte certainement pas vérifier) ? Le guitariste a évidemment des dreadlocks, et il joue évidemment les pieds nus. D'ailleurs, si j’en crois le programme, c’est évidemment un fils ou un neveu du metteur en scène. Il ne manquait, comme corde à l’arc de M. Bouillon, que le népotisme ; c’est chose faite.

J’en passe, et des pires.

 

Un dernier mot. De quoi parle cette pièce ? Des orphelins de guerre, et de la guerre en Bosnie. J’hésite à donner à l’auteur de la pièce une importance qu’il n’a sans doute pas en faisant une lecture politique de son texte… Melquiot doit prétendre, je suppose, que sa pièce subvertit le discours dominant par un recours au second degré (l’insupportable second degré, vieux jeu et élimé depuis déjà trois décennies) et au carnavalesque. Toutefois, ce qui est absolument choquant, c’est de voir une telle pantalonnade, qui, à force de ne pas vouloir dire, de surexprimer ce qui va de soi et d’éviter de parler du vrai drame bosnien, ne dit finalement rien du tout. « Faire une pièce » sur les orphelins de Sarajevo, et ne rien dire du tout, en fin de compte, de ce qu’a pu signifier la guerre en Bosnie, c’est bougrement indécent. Il n’y a ni sens, ni ambiguïté, ni jeu – juste l’immense vacuité d’un plateau hélas surpeuplé.

jeudi, 03 novembre 2011

Qui va amont voit Fromont

Des averses. Ponctuations : bourrasques. Soudaines giboulées.

 

Entre deux abats d'eau suis allé chercher fougasse et brownie que j'ai ensuite engloutis avec un verre de Riesling au bar P.M.U.

De retour dans la salle d'examen, je constate que la trousse et la montre de Candice sont assorties, à la perfection, au pull (très) vert d'Antoine.

Ma collègue lit Patrimony, que je lui ai prêté.

Chaque étudiant a une table de cinq places pour lui ; certains, tout à leur aise cependant, sont à deux par table. ----- Quatorze dans chaque rangée. Les tricheries sont impossibles, même si je navigue quand même dans l'allée centrale, plus pour noter ici     / A C C A L M I E /     que Chloé a une vingtaine de bics de couleurs différentes étalés tout autour de ses feuilles, que j'ai reçu un mail de Capucine, et que Frédéric se dope à l'Actimel. Aussi qu'un groupe d'étudiants vient de sortir, sous des hallebardes, du préfabriqué d'en face.

Qui vole un oeuf vole un boeuf.  (J'ai oublié le parapluie dans la Clio.)

 

Au bar P.M.U., ça parlait fermement Sarkozy et dette grecque.