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dimanche, 19 mars 2023

19032023 (du côté de Saint-Patrice)

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samedi, 18 février 2023

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En début d’après-midi, promenade sur les bords de Loire à Rochecorbon. Peu de monde, cyclistes ou chiens. À Terre exotique, par contre, toute la bourgeoisie tourangelle – ou presque – au rendez-vous ; ils ont brassé de nouvelles bières.

 

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Le soir nous sommes allés voir Domingo et la brume [Domingo y la niebla], film d’Ariel Escalante Meza, réalisateur costaricien. J’ai trouvé ça très beau, et surtout très prenant / angoissant, mais je dois me rendre à l’évidence en lisant les avis des spectateurices sur plusieurs sites : la majorité est de l’avis de C* et O* qui ont trouvé ça « sans action » donc un peu soporifique. Le son – pas seulement la musique d’Alberto Torres – est absolument époustouflant : la menace des mafieux en moto, l’arrivée progressive de l’esprit de la femme morte de Domingo, les travaux au loin sur le chantier de la grand-route, tout cela est transmis de manière sublime par les effets sonores.

 

Nous avons fêté les 78 ans de mon père à la Bekaa (là aussi, tous les restaurants et bars : blindés).

 

vendredi, 10 février 2023

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Très agréable soirée chez E.R., à Saint-Genouph (qui se prononce saint genou).

Cela fait plusieurs jours maintenant que j’ai arrêté d’indiquer « en écoute » en fin de billet, tout d’abord car j’écoute beaucoup moins de disques ces jours-ci (trop de travail) et aussi car j’oublie ou écris après coup (ce billet rétropublié en est un exemple – d’ailleurs nous sommes rentrés à 1 h du matin, techniquement le samedi 11 donc), mais j’aurais pu, avec davantage de mémoire ou d'effort, donner ici la liste des divers albums qu’E. nous a fait écouter. On a notamment parlé de chant diphonique, que j’appelais improprement chant de gorge (sous l’influence de pochettes d’album en anglais qui nommaient ainsi le style mongol khöömii).

 

 

J’ai à peu près tenu le coup car j’avais passé l’après-midi à comater dans le pieu. Quand je suis rentré de la fac vers midi, je n’attendais que ça, après cette semaine : me foutre au plumard. Comatant, j'ai écouté beaucoup de disques différents, dont un album de 2002 des Residents, Demons Dance Alone.

 

 

samedi, 12 novembre 2022

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À la faveur d’un après-midi très doux, nous sommes allés au Salon des Vins de Touraine, où je ne mets jamais les pieds. Mais c’était l’occasion de refaire un tour au prieuré Saint-Cosme, où je vais régulièrement mais que O* n’avait pas vu – et mes parents probablement non plus – depuis plusieurs années. Lors d’une de mes dernières visites, juste avant le premier confinement, j’avais pris un portrait d’E* et J*, sans savoir bien sûr que J* avait moins de deux ans à vivre. Je pense que ce site, porteur de tant de jalons pour mes vingt années en Touraine, restera associé à J*.

 

Le salon des vins n’avait aucun intérêt, mais Nicolas Raduget, dont C* m’a offert le livre hier, m’a signalé l’existence d’un charme planté par Pierre Leveel pour son centenaire en 2014.

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L’exposition permanente de livres pauvres » autour du travail de Daniel Leuwers est nettement mieux présentée qu’auparavant. Y est mis à l’honneur, ces jours-ci, un livre d’Annie Ernaux et Françoise Pacé.

 

jeudi, 03 décembre 2020

Giscard, les garde-bœufs et le gorille

 

 

Aujourd'hui, il fallait un peu de vaillance, et vouloir se mettre  à des itinéraires moins simples, pour aller, avec mes compétences ridicules de cycliste, jusqu'à Chanceaux et retour. Surtout le retour, avec vent de face et bourrasques de pluie entre le bourg de Chanceaux et la salle Oésia. J'ai bouclé treize kilomètres en 45 minutes, ce qui est dérisoire, mais aussi un probable record personnel.

 

En me filmant j'ai dégoisé sur la mort de Giscard, mais j'ai aussi obturé involontairement le son du smartphone, de sorte que mes considérations oiseuses sont inaudibles. Ce soir, en zappant sur un documentaire quasiment sans intérêt, j'ai constaté que Giscard avait peut-être été le premier grand homme d'Etat français à laisser diffuser des images de lui en maillot de bain, mais qu'il était tantôt velu comme un ours (comme un gorille ? je ne sais plus quelle est l'expression), tantôt pas du tout.

 

mardi, 06 octobre 2020

Artaud Kierkegaard

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"Chercher une rue Kierkegaard au Danemark, c'est un peu comme si vous cherchiez une rue Antonin Artaud dans les 35000 communes françaises, mettons." (L.M., ami FB)

 

 

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dimanche, 06 septembre 2020

Première à Mosnes

Cette après-midi, petite promenade à Mosnes, village où nous ne nous étions jamais arrêtés, et qui se trouve entre Montlouis et Chaumont.

20200906_144142.jpgAu lavoir, nous y avons écouté plusieurs formations chambristes, dont le quatuor Todoroff dans son répertoire de transcriptions de musiques tziganes, mais aussi un Terzetto de Dvorak par des jeunes instrumentistes des CNSM dont je n'ai pas su le nom (aucun programme n'étant disponible).

Le Terzetto est une pièce très belle, très émouvante. Je ne l'avais jamais entendu, je crois.

 

Ce soir, au lieu de'écrire ce billet de traductologie auquel j'ai songé toute la journée, j'enfile un épisode de Mrs America, le récital de Martha Argerich avec Renaud Capuçon à Salzbourg et la deuxième mi-temps d'ASM/Toulouse tout en continuant un peu la lecture de Shelley (The Revolt of Islam) et en commençant magdaléniennement de Dominique Fourcade.

N'importe quoi.

 

samedi, 20 juin 2020

Virée au Lude

P1260450.JPGAujourd'hui, promenade en famille au Lude, avec visite du château et de ses jardins, des bords du Loir. La dernière fois, c'était en septembre 2005 avec A*, qui avait quatre ans. Je me rappelle aussi avoir assisté, en 1994, à une représentation du son & lumières, dont, paraît-il, mes grands-parents paternels parlaient souvent. Par contre je n'avais aucun souvenir des "jardins de l'Eperon", avec le petit pseudo-labyrinthe ; peut-être n'ont-ils été aménagés et ouverts à la visite que récemment...

Au retour, nous avons cherché vainement le site archéologique fléché depuis la route, mais après, nada. La route par La Chapelle aux Choux (ça ne s'invente pas) est très jolie, d'ailleurs. Le prieuré de Lavaray était (encore (et toujours)) fermé.

 

mercredi, 20 mai 2020

Bords de Loire, mi-printemps

Bréhémont (Indre-et-Loire)

 

Pour les 13 ans d'O*, nous avons fait, en fin de journée, notre première sortie familiale post-confinement, pas très loin bien sûr, d'abord à Lignières pour revoir les fresques sublimes du 16e siècle, dont ce très étonnant mort expirant une âme-enfant par la bouche, puis à Bréhémont, où l'on ne peut en fait pas accéder aux bords de Loire pour s'y promener en observant les oiseaux du fleuve, comme je le pensais, mais où on a pu admirer le ballet des dizaines d'hirondelles qui nichent sur l'église. Enfin, à Savonnières, nous avons pu marcher non loin de la Loire, en longeant la piste cyclable et en croisant pas mal de pêcheurs ; pique-nique là. Il faisait très beau, le ciel d'un bleu intense, l'insouciance, ou presque, au rendez-vous.

 

 

Bréhémont (Indre-et-Loire) Eglise de Lignières-en-Touraine, 20.05.2020 Savonnières, Indre-et-Loire, 20 mai 2020

mercredi, 26 février 2020

Grotte aux fées

Grotte aux fées.    Entre autres choses passionnantes (allers-retours à la déchetterie, rangement à la buanderie, achat de deux meubles d'occasion à la Brocanthèque), nous aurons tout de même montré à ma mère, qui n'y était jamais allée, le très beau dolmen de la Grotte aux fées, tout près, dont on croit souvent qu'il se trouve sur la commune de Mettray alors qu'il est en fait à Saint-Antoine-du-Rocher.

Nous n'y allons pas très souvent, il est vrai.

La première visite, de mémoire, fut il y a bientôt 15 ans, au début de l'été 2005, en pleine effervescence de création de ce blog.

A*** avait un sweat orange, quatre ans à peine.

 

dimanche, 26 janvier 2020

*2601*

Dimanche sans rien de particulier.

Promenade en début d'après-midi à la Cousinerie et aux Grandes Brosses : apparemment, les Grandes Brosses se trouvent sur la commune de Mettray. WTF, comme je crois qu'on dit écrit.

A* reparti en BlaBla vers cinq heures de l'après-midi. Quand j'ai créé ce blog il était en petite section de maternelle.

Soir, commencé vraiment la lecture de The Dragonfly Sea d'Yvonne Adhiambo Awuor. La raison pour laquelle je lis ce livre est que je cherche un angle d'approche littéraire / narratif sur la question de la Chinafrique. Pas sûr que ce soit le texte approprié. Bien écrit, enjoyable en tout cas.

 

mardi, 25 juin 2019

Mardi brûlant

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jeudi, 08 novembre 2018

Diptyque fade (à la façon d'Érik Satie)

Conseil : lancer les deux vidéos en même temps. L'une a été prise en début d'après-midi, et l'autre filmée demain matin.

mardi, 07 juin 2016

Montlouis, un soir

Sept heures du soir ——— À Montlouis depuis 25 minutes, j'ai croisé 14 personnes dont 4 se plaignaient de la chaleur.

Bizarre, comme la plupart des gens d'ici (les Tourangeaux ? les ligériens ?) ne supportent pas le moindre rayon de soleil...

Au demeurant, le bourg de Montlouis autour de sept heures du soir offre un chronotope assez savoureux. Rue principale en travaux, chats errants maigrelets à toutes les fenêtres, charcutière qui n'avait de toute évidence pas l'intention de servir un client un quart d'heure avant la fermeture (et pourtant, en vitrine, COCHONNAILLES DE MONTLOUIS ça faisait envie), allées et venues devant l'école de musique, vieux panneaux métalliques des années 50...

jeudi, 03 mars 2016

Retour à Chenonceau

Dimanche dernier, nous sommes retournés, pour la quatrième fois (je crois) depuis que nous vivons en Touraine, à Chenonceaux — pour y visiter le château de Chenonceau.

(Oméga ne l'avait vu que fort jeune, à trois ans, donc aucun souvenir.)

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La bizarrerie qui fait que le nom du château ne prend pas de x final alors que le village en a un est très largement contredite par plusieurs cartes postales ou documents d'archives qui mentionnent le “château de Chenonceaux”.

 

Notre première visite date d'il y a dix ans :

 

samedi, 30 janvier 2016

3737

Pour le 3.737e (répétition du nombre associé au département de l'Indre-et-Loire) billet de ce site, en attendant, dans cinq semaines environ si je continue de maintenir le rythme d'un billet par jour au moins, le palindrome ligéro-savoyard 3.773, il y avait l'embarras du choix.

Lac du Val joyeux, 16 mai 2015 007.JPGAussi suis-je allé repêcher, dans mes archives, une image du 16 mai dernier, lors d'une promenade sur les bords de l'Étang du Val joyeux, à Château-la-Vallière.

Ce lac, pour moi, offre un contrepoint (géographique autant que structurel) à l'étang du Louroux et mérite de figurer dans les Sites & lieux d'Indre-et-Loire. Mon fils aîné avançant sa main pour ne pas être photographié rappelle qu'une des rubriques du site avait quelques prétentions photographiques. Le vert de la forêt qui sert de cadre est, depuis le principe, la couleur de ce site. Enfin, comme j'ai à peu près raté l'anniversaire décennal de Touraine sereine, c'est l'occasion d'ajouter une pierre commémorative, même mal taillée et branlante.

 

D'autre part, je n'oublie pas les Mots sans lacune, ancien projet qui, comme tant d'autres, s'enrichit de temps à autre d'un nouveau billet. Je lui offre ici deux citations, l'une pour le second sens de “lavallière” selon le Robert culturel, et l'autre pour le nom propre.

Le maroquin Lavallière, avec sa nuance effacée et ses tons gris-poussière, apparaît à son tour, précurseur des reliures en veau-écaille à la mode aux approches de la Révolution. (Raymond Bordeaux. Quelques mots sur l’histoire de la reliure des livres, 1858.)

 

La Vallière est boiteuse : elle a de doux écarts.

Elle sert d’exercice à Jupin qui prélude ;

Il l’entraîne en l’Olympe — et la rupture est rude :

Il la laisse tomber du haut de ses regards.

(premier quatrain du 35e des Sonnets historiques de Robert de Montesquiou, 1899)

 

dimanche, 24 mai 2015

Amboise, toujours

Après une matinée grise et fraîche, on aura finalement pu faire un des seuls déjeuners de mai dehors sur la terrasse, et ensuite, après quelques aprties de ping-pong encore, enquiller sur une virée à Amboise. [Ce soir peut-être rebelote, avec un bon repas de fromages très variés, et Chinon Domaine de l'Abbaye Vieilles Vignes 2003.]

Amboise noir de monde.

Amboise lourd de centaines de bousculades.

Pourtant, même à énième visite, sans être le plus époustouflant, toute visite au château d'Amboise reste marquée d'un sceau particulier. L'arrivée par le pont double, les ruelles, la cohue commerçante (particulièrement pénible en ce jour de Pentecôte), la montée au château par la grande rampe — même sans les glycines de la dernière visite —, tout cela marque, à chaque fois.

P1320357.JPGEt il aura fait grand soleil, on s'est crus au printemps... promenade dans les bosquets, rêverie (rapide) près des parterres d'Abd-el-Kader, découverte de l'autre tour cavalière au retour (celle-ci n'était pas accessible au public les autres fois), avec ses dizaines de chapiteaux obscènes ou grotesques, certains très abîmés, tous émouvants cocasses de leur tuffeau.

 

Pour en rester aux recoins ▬ Léonard, Saint-Hubert, François Ier, ont tous leur nom cité et cité encore ▬ pas Charles d'Orléans, qui y mourut le jour de la Saint Odilon (ce n'était pas alors la Saint Odilon).

 

Espargniez vostre doulx actrait,

Et vostre gracieux parler,

Car Dieu scet les maulx qu'ilz ont fait

A mon povre cueur endurer;

Puisque ne voulez m'acorder

Ce qui pourroit mes maulx guerir,

Laissiez moy passer ma meschance,

Sans plus me vouloir assaillir

Par vostre plaisant acointance.

samedi, 16 mai 2015

Étang du Val joyeux

Jolie promenade, aujourd’hui, en début d’après-midi, autour du lac du Val joyeux, à Château-la-Vallière. La promenade avoisine les six kilomètres ; il s’agit, à ma surprise, principalement d’une marche en forêt. Grâce au temps moins clément que prévu (il bruinait au début), nous n’avons rencontré presque personne, à part, sur la toute fin du trajet, trois pêcheurs et une famille bien bruyante.

Peu d’animaux à observer (ce n’est pas le bon moment) : ni les grèbes ni les gravelots de la dernière fois, mais trois hérons cendrés différents, à différents postes, un concert brouhaha de grenouilles. D’après la carte, que je n’ai consultée qu’après coup, cet étang a une forme de gros fleuve trapu à deux méandres, ce qui n’a pas du tout paru, sans compter qu’il est alimenté par une rivière, la Fare, que nous n’avons pas vue. (?)

Vers la fin de la promenade, j’ai aperçu, sur une grosse branche d’arbre mort tombée à l’eau, un ragondin inerte, dont C* et les enfants m’ont assuré, au vu du peu de réaction en nous entendant, qu’il était mort. Or, comme je le leur ai prouvé en balançant une branche non loin du dit rongeur, il n’en était rien : le bestiau s’est contenté de se mettre de profil ; peut-être n’était-il pas très en forme, en effet. Il n’a ni plongé ni exhibé ses quenottes oranges en signe de défiance.

 

Cet épisode fut l’occasion de composer un de ces inévitables distiques ribéryens dont mon esprit n’est jamais lassé. (Ma sœur disait il y a déjà deux ans que Ribergal déteignait dangereusement sur moi. Qui de nous deux inventa l'autre, hein, pour paraphraser Éluard, qui maltraitait moins la syntaxe.)

 

myo1.jpgGrâce que je lui suis balancé un rondin,

On est su qu'il n'a pas mouru, le ragondin.

 

myo2.jpgAprès je lui balançus un bout de persil

Ce con de myocastor s'a mettu de profil.

lundi, 27 avril 2015

Autrèche, nandous & émeus

À l'heure habituelle du chronotope cathédrale, nous quittions la réserve de Beaumarchais, à Autrèche.

 

En juillet 2012, nous nous y étions pelé les miches. Cette après-midi, malgré un timide soleil d'avril (et nos coupe-vent), nous nous sommes caillés dans le petit train.

Observation des laies qui allaitent. Il y a des laiderons, mais les marcassins s'y gobergent toutefois.

Observation du mouflonneau, près du mâle dominant.

(Le mot mouflonneau est ici souligné en rouge, ondulé. Mot inconnu, donc. —·— Six résultats seulement sur Google. Le mouflon, animal qui nous parle de Chypre et d'Arménie ; il fallait que ce fût dit, par moi qui lis en ce moment Chavarche Missakian.)

Observation des nandous, gracieux et agressifs, et des émeus, hideux mais plus paisibles. Y a-t-il une vérité esthétique à rechercher là ?

 

Retour par Neuillé-le-Lierre, que nous connaissions déjà. Joli village. Ce n'est pas le Lierre de Flandre, pourtant.

Chavarche Missakian n'a même pas d'article dans la Wikipedia.

 

Յառաջ

dimanche, 26 avril 2015

En serpentant, à Saint-Laurent-de-Lin

Je connais mal le nord-ouest du département, ces communes limitrophes de la Sarthe et du Maine-et-Loire. En 2004 et 2005, nous sommes allés plusieurs fois dans ce coin-là, et puis, une chose & une autre, nous avons moins écumé la région proche. (Ces carnets, d'ailleurs, s'en sont beaucoup ressentis, de cela et de mon moins d'envie d'écrire topographiquement.)

Hier matin, avec mon père et Alpha, nous avons participé, dans la commune de Saint-Laurent-de-Lin, à une matinée d'observation herpétologique. Chemin faisant, nous nous sommes arrêtés quelques minutes au bord de l'étang du Val joyeux, à Château-la-Vallière, pour y admirer trois grèves huppés et un Petit Gravelot (qui allait et venait sur la grève, avec cette nervosité si particulière aux limicoles). Il faudra revenir, faire le tour de ce plan d'eau, par beau temps.

À Saint-Laurent-de-Lin, nous n'avons même pas vu le village (le bourg), car la propriété où se déroulait le stage se trouvait avant le village lui-même. C'était une belle matinée, faire connaissance près d'une mare assez basse où sautaient et croassaient de nombreuses grenouilles rieuses, avant d'aller de plaque en plaque, apprendre à reconnaître, chez les orvets, le mâle de la femelle — faire le point sur ce qui différencie les vipères aspic même des couleuvres d'Esculape (nous avons pu observer une quinzaine de celles-ci).

Pour la première fois, aussi, j'ai vu une Coronelle lisse, dont la belle couleur rouille s'orne de chevrons et de carons.

lundi, 27 octobre 2014

Allée du Manoir

1er octobre — Une variante moderne de Huis clos : la salle d'attente du cabinet de chirurgie esthétique dans laquelle deux grognasses se racontent par le menu, comme si vous n'étiez pas là, toutes les opérations de proches et d'elles-mêmes, y compris accouchements gore.

 

[02/10. Tandis que je formais manuellement (enfin = non automatiquement) l'exposant de la date, la chatte est entrée en trombe dans le salon, poursuivie par ce gros matou errant et agressif qui ne cesse de l'importuner.]

Une variante se décline, allée du Manoir. La rue Jules Simon est très jolie, et cette allée, fort laide, on y trouve — quoi ? — ha ha ! — un CABINET de chirurgie ESTHÉTIQUE !!!!

Ha ha ! 

vendredi, 17 octobre 2014

Vitrines sur les Joulins

Depuis bientôt dix ans que je tiens, irrégulièrement, ces carnets, j'ai déjà eu l'occasion d'écrire à quel point la place des Joulins m'inspirait, et combien je pourrais en faire, si j'avais le temps d'y traîner plus souvent et plus longtemps mes guêtres, un chronotope tourangeau fondamental. Depuis un mois, j'ai adopté, pour ma pause déjeuner du vendredi, le bistrot qui a remplacé les précédents avatars situés là (dont les Joulins, tout simplement). J'écris « bistrot », mais il s'agit tout à fait d'un café à la française, côté terrasse, et, à l'intérieur, d'un pub au sens le plus cosy et sombre feutré du terme.

 

Au Kaa, donc, j'expie mes heures de frénésie laborieuse du vendredi matin, et me prépare à mes heures de cours de l'après-midi — au cours desquelles, hier, j'ai tout de même dû préciser, pour la majorité des étudiants de première année, qu'un texte pouvait être “poétique” et évoquer des sujets terre-à-terre, et même des coucheries entre un maître et sa servante...

dimanche, 31 août 2014

Le jumelage Tours / Takamatsu, et l'enlaidissement des parcs

P1250964.JPGAinsi, au nom de l'amitié entre notre cité et une ville japonaise réputée pour son art des jardins, Takamatsu, nos édiles imbéciles ont décidé de saloper un des plus beaux parcs tourangeaux avec trois gros praticables aussi laids que peu discrets.

M. Babary, bravo !

dimanche, 04 mai 2014

Les châtelains et Google Translate (Gizeux)

Nous avions déjà visité le château de Gizeux, en août ou septembre 2007. Nous y sommes retournés hier, en ajoutant à la visite guidée une assez longue promenade en forêt.

La visite reste passionnante, notamment pour le salon peint (magnifiques panneaux et plafonds Renaissance) et pour la galerie des châteaux, peinte à la fin du XVIIe siècle, et dont le nettoyage avance lentement. La guide était fort sympathique, et il ne faisait pas trop froid, pour une fois. Bref, une belle après-midi.

Il me faut toutefois signaler, dans l'intérêt même des propriétaires, que quasiment tous les panneaux bilingues contiennent une faute d'anglais. Même quand il n'y a que deux mots, il y a une faute. Par exemple : "Restaurer les meubles / Renovating furnitures". [Furniture fait partie des noms indénombrables, comme luggage : jamais de -s. On apprend cela au lycée, en théorie.] Le plus souvent, le texte anglais est absurde : "Accueil des visiteurs : Welcome visitor's".

????????

La plus belle perle se trouve dans le « bosquet oublié ». Je l'ai gardée pour la fin, et en images :

dimanche, 09 juin 2013

Une course landaise en Touraine (Parçay-Meslay, 9 juin 2013)

Était annoncée, pour cette après-midi, et depuis fort longtemps, sur le site Internet de la FFCL, une course mixte à Parçay-Meslay, soit à deux pas de chez nous. On sait que les ganaderias « de seconde » organisent plusieurs fois par saison ce genre de démonstrations dont le but est de faire connaître la course landaise à un plus large public, et loin de ses territoires habituels. Alpha et moi avions déjà vu passer des annonces de telles courses dans la Vienne, ou dans la Sarthe. Là, notre curiosité ne pouvait manquer d’être piquée au vif, et, bien que nous voyions chaque été plus d’une dizaine de courses formelles, concours ou courses de l’avenir, en dépit aussi de l’absence totale d’information locale et d’une météo qui me semblait de nature à avoir découragé le montage des arènes, nous sommes allés voir du côté de Parçay-Meslay, au cas où.

Parçay-Meslay, qui est surtout connue pour sa belle grange de Meslay, édifice remarquable où se tient, chaque année, en juin, le Festival des Journées Musicales, est une petite cité dortoir proche de Tours. 

Sans titreAprès les quatre minutes de route règlementaires (pas de feu rouge, pas de gendarme à alcootest embusqué au rond-point des Compagnons d’Emmaüs), nous y voici. — En effet, il s’y tenait une course mixte. Nous sommes arrivés peu avant trois heures, et avons compris que l’accès était gratuit (c’est la municipalité qui offrait le spectacle), et que la présence, si loin des Landes, de la ganaderia du Grand Soussotte était liée à un jumelage entre la commune de Parçay-Meslay et celle de Pomarez (ou entre la fanfare locale et la banda des Daltons, de Labatut – pas sûr d’avoir compris). D’ailleurs, la deuxième vache sortie se nommait Parcillonne, car elle avait été baptisée lors d’une précédente course en terre tourangelle, il y a de cela trois ans. Il s’agissait d’ailleurs d’une belle vache, très franche et sérieuse.

Sans titreMal installés, un peu fatigués par le speaker, pas trop rassurés non plus par la manière dont étaient installées les grilles servant d’arènes (sans compter que trois personnes persistaient à se coller, pour prendre des photographies, aux dites grilles au mépris de toutes les règles de sécurité), nous sommes restés une grosse demi-heure, mais assez pour voir le sauteur basque Mathieu Michelena proposer un saut qui n’est plus, selon moi, au répertoire depuis plus de trente ans, et que, dans tous les cas, ni Alpha ni moi n’avions jamais vus : le saut du bâton !

Sur les trois écarteurs ayant fait le déplacement, Caroline Larbère, la chef de cuadrilla du jour, et Romain Duplaa nous ont fait bonne impression, tandis que Johnny Valdès, à côté de la plaque sur son premier écart, était touché à l’épaule par Parcillonne alors qu’il cherchait à regagner une des talenquères.

 Sans titre

Cette petite heure (boniment de vulgarisation et Cazérienne enregistrée compris) était tout à fait étrange, car tout semblait décalé, dégéolocalisé, si j’ose le néologisme. Témoin de ce sentiment de décalage, je n’avais pas fait suivre mon appareil photographique, et n’ai donc pu saisir que trois clichés minables au moyen de mon smartphone.


µµµ  petite bourgade sans charme, où l’on trouve, à l’exception de deux ou trois bâtisses un peu anciennes et des petits commerces du centre, les inévitables bicoques en camelote des années 70 et les théories de lotissements hideux des années 80-90. Elle prospère (c’est-à-dire qu’elle crève, bien sûr) grâce à quatre « zones d’activité » qui ont achevé de tuer en elle tout charme, ou tout sens du paysage.

jeudi, 02 mai 2013

XX-Art (Espace Nobuyoshi, Saint-Antoine du Rocher), 1er mai 2013

Exposition XX-Art, Espace Nobuyoshi, Saint-Antoine-du-Rocher (Indre-et-Loire), 1er mai 2013. Sous une pluie battante, plus digne de novembre que de mai, nous nous sommes promenés, à un rythme de marathon plus que de manifestation de Fête du Travail, dans le parc de La Mulonnière, et dans les serres et resserres de l’Espace Nobuyoshi, à Saint-Antoine du Rocher. Il s’y tient, depuis trois ou quatre ans, une exposition d’une semaine, dont le principe est que chaque artiste ne propose qu’une seule œuvre de grand format. Le titre de cette exposition est XX-Art, ce qui est un nom un peu bêta, mais qui a au moins le mérite de la brièveté, et d’être, à cet égard, facile à retenir.

Exposition XX-Art, Espace Nobuyoshi, Saint-Antoine-du-Rocher (Indre-et-Loire), 1er mai 2013. Il me semble que, si agréable qu’ait été la découverte de ce lieu (nous n’en avions jamais entendu parler jusqu’à la veille), la promenade a été gâchée par les hallebardes, les ornières boueuses, le parking gavé de voitures à la manœuvre – un curieux afflux de peuple, étant donné que cette manifestation n’est pas très médiatisée.

Exposition XX-Art, Espace Nobuyoshi, Saint-Antoine-du-Rocher (Indre-et-Loire), 1er mai 2013. Il n’y avait pas grand-chose de transcendant à se mettre sous l’œil, si ce n’est quelques amusantes sculptures extérieures, et deux ou trois toiles abstraites dérivatives mais pas désagréables ; il y avait, dans la grande serre principale, des sortes de sculptures (en plastique renforcé ?) tout à fait réussies, et j’ai pu découvrir un échantillon de la dernière manière de Juliette Gassies, qui se rapproche désormais un peu de sa voisine Florence Lespingal, mais de façon plus contrastive et surtout plus foncièrement figurative. Il y avait, cette année, un hommage à Didier Bécet, artiste sans doute trop tôt disparu (il n’avait pas cinquante ans), mais dont la petite « rétrospective » a confirmé tout le mal que je pensais de ses hideuses kitscheries.

Exposition XX-Art, Espace Nobuyoshi, Saint-Antoine-du-Rocher (Indre-et-Loire), 1er mai 2013. Reste qu’une année prochaine, sous des cieux plus cléments, on pourra tenter de se promener à grands et amples enjambées, dans un style plus proche des Tableaux d’une exposition.

lundi, 22 avril 2013

Erki Kasemets

Erki Kasemets, Life-File, installation, 2008, Exposition Plaisirs de l'Imagination, Art contemporain d'Estonie (vue partielle) Il y a cinq ans, j'avais pris plusieurs photographies d'une très belle, très forte, très inspirante installation d'un artiste estonien contemporain, ce dans le cadre d'une exposition d'art estonien contemporain qui avait été annoncée, alors, à grands renforts de clairon, comme la première d'un événement appelé à se répéter, et baptisé, du coup, biennale. Cinq ans après, on attend toujours la deuxième partie de cette biennale.

jeudi, 18 avril 2013

L'église du Prieuré Saint-Cosme

Prieuré Saint-Cosme, La Riche (Indre-et-Loire), dimanche 31 mars 2013.

samedi, 13 avril 2013

De l'averse à l'extravagance

Aujourd’hui, après une promenade calme quoique narrative au parc de la Cousinerie, j’ai écrit un nouveau poème en anglais, publié aussitôt, et passablement abstrus, je le crains. Pour moi, il est pourtant singulièrement vivant, charnel, lié à des sensations très précises et prégnantes. On a un peu triché pour ce qui est des cheminements de banlieue, et, afin de pouvoir consacrer la marche au parc lui-même (ses allées défoncées et boueuses, ses pelouses grasses d’averses, son ru débordé où sautaient de loin en loin d’heureuses grenouilles), n’avions pas marché à travers les ruelles et avenues de la déprimante ZAC, préférant l’approche en voiture.

Cela ne nous a pas empêchés de connaître, lors du retour à la voiture, justement, un pur moment de kleptomanie überurbaine : sur l’asphalte entourant le hangar ou l’entrepôt le plus proche, nous avons vu débouler un énorme lapin qui courait à tout berzingue et dont le cul blanc a disparu de l’autre côté d’une haie de cotonéasters peuplée de détritus abjects. De l’autre côté de la haie, Alpha a trouvé – au pied d’un arbre municipal malingre, s’enfonçant entre le carré de terreau entourant l’arbre pollué et la pelouse qui permet (permettrait) de se diriger vers d’autres entrepôts – le terrier du lapin précédemment entraperçu, avec plusieurs crottes caractéristiques à l’entrée : sans chasseurs ni renards à craindre, le réflexe atavique de faire disparaître les crottes, fût-ce en les ingérant, a lui-même disparu.

Misérable garenne. ZAC de la Cousinerie, Tours-Nord. Là n’était pas toutefois l’élément le plus ironique (le plus iconique ?) de cette scène de banlieue. En effet, le terrier se trouve en face d’un minable hangar gris peinturluré de rose  (ou de mauve beigeasse, je ne sais plus) et qui abrite, je vous le donne en mille, un cabaret dont j’ignorais même l’existence et dont il est bien curieux que ses propriétaires aient voulu l’installer là, entre ces demi-usines désaffectées, ces grillages défoncés, ces entrepôts énigmatiques. Toutefois, le site Web du cabaret annonce que les « soirées d’exception » ont lieu « dans un cadre prestigieux » : à cette aune, on peut s’attendre, en poussant la porte, à ce que le champagne du menu s’avère n’être qu’une infâme roteuse, et que les affriolantes girls en strass affichées sur ce même site ne se muent subitement, par un cendrillonesque coup de trafalgar, en une malheureuse arrière-grand-mère arrachée à son tricot et maquillée à la hussarde.

Pour voir déboucher sur quelque réelle fantasmagorie cette ébauche de conte, il faudrait, nous aussi, aplatir nos oreilles et pénétrer dans le terrier de l’énorme lapin, pour – qui sait – une chute dans un monde unter-rural qui nous consolerait de notre über-urbanité.

Mettray – 3 avril, onze heures

 Mettray – 3 avril, onze heures

 

En face du « village des jeunes », une pharmacie optimiste annonce 14 degrés, alors qu'on vient juste de repasser au-dessus de zéro. Hangars récents à l'air de déshérence, ce n'est pas un paradoxe. Escalier de traviole avant la côte, qui semble se tenir, de manière autonome, séparé de la maison au perron de laquelle il conduit pourtant, solidairement.

Des chèvres broutent, puis c'est la voie ferrée.

La voiture quitte Mettray.

mercredi, 07 novembre 2012

Arche de septembre

Sans titre Une arche, près d'un terrain vague. Restes d'un siècle dont il n'y aura bientôt plus trace, à Tours-Nord.

La force d'un tramway fonce plus vite, hélas, que les pâles mortels.

dimanche, 21 octobre 2012

Nouvelle d'octobre

Chandani Lokugé m'a envoyé hier, par courrier électronique, une très belle nouvelle qu'elle vient d'écrire et dont l'action se passe dans le salon de thé de la place François-Sicard, à Tours. Outre qu'il s'agit d'un très beau texte, il m'est dédié, ce qui m'a beaucoup touché. Le texte est vif, subtil ; l'écriture se joue des perceptions et des sens, tout en s'attachant à plusieurs images-motifs du film Un homme et une femme.

Cette nouvelle, The Shadows of Our Love, mérite, selon Chandani et moi, et pas seulement du fait de sa localisation, de figurer au programme des ateliers de traduction des 23.11, 30.11 et 07.12.

À suivre...

jeudi, 13 octobre 2011

Maison de passe & petites économies

Les bureaux de la Jeune Chambre Economique d'Indre-et-Loire, dans la rue du Champ-de-Mars, se situent dans une ancienne maison close.

Outre la resémantisation intéressante de l'expression ton bureau, c'est vraiment le bordel, on peut songer qu'il y a, dans cette collusion chronotopique entre chambre économique et maison de passe, une sorte de plagiat par anticipation de l'affaire DSK.

(Merci à Lionel F. d'avoir attiré mon attention sur cette information insolite.)

mercredi, 25 mai 2011

Qui a dit que Balzac ne supportait pas la médiocrité ?

Balzac devant le château de Saché. Fresque réalisée par les lycéens du L.P. F. Clouet, circa 1990. Rue Edouard Vaillant, Tours, 28 janvier 2009. . . . . . . ................... . . . . . . .Buste de Balzac par TorcheuxInscription rue Briçonnet. Tours, lundi 23 mai 2011.

mercredi, 06 avril 2011

Cinq hommages/images, au prieuré de Saint-Cosme

Prieuré de St Cosme, dimanche 27 mars 2011 - le dortoir. Prieuré de Saint-Cosme. La Riche, samedi 20 mars 2010. Eglise. Vers cinq heures et demie. Prieuré de Saint-Cosme, de nuit. Vendredi 20 mars 2009. Prieuré de Saint-Cosme. La Riche, samedi 20 mars 2010. Eglise et Logis du prieur. Vers quatre heures de l'après-midi. Printemps musical de Touraine, Prieuré Saint-Cosme, 16 mars 2008 : le logis du prieur (Logis Ronsard)

jeudi, 10 mars 2011

D'un chronotope poignant

Hier soir, j'ai eu l'occasion de me promener quelques instants dans le vieux Tours, vers sept heures et quart et donc à la nuit tombante, voire tombée. Il est très rare que je me trouve dans le centre de Tours à la nuit, car je vis à Tours-Nord et ne sors pas souvent le soir. Or, je me faisais la réflexion que, si j'ai, de très longue date, une affection particulière pour la rue Briçonnet, le lieu que je préfère certainement à Tours (avec la promenade des bords de Loire rive gauche), c'est la place Saint-Pierre le Puëllier, et plus précisément quand, quasi déserte, elle revêt, dans la semi-obscurité, un charme encore plus poignant qu'à l'accoutumée.

 

dimanche, 20 février 2011

Quelques guingois

Guingois du lundi : pavois / Pavois du lundi : guingoisGuingois du lundi (Driving to work) 001Guingois du lundi 012Guingois du lundi, 3.01.2011 003Guingois du lundi, 3.01.2011 006

dimanche, 12 décembre 2010

(presque) Comme un lundi

---- comme toujours, il suffit de cliquer sur les miniatures pour voir les photographies dans toute leur majesté ]

 

Au bureau même le dimanche ? Non, au travail chez moi. Mais, en me rendant en ville (afin de visiter in extremis l'exposition "Juifs de Touraine"), je n'ai trouvé, pour garer ma voiture, qu'une seule place : juste devant mon bureau, rue des Tanneurs. Vraiment pile en face (ou en dessous). Ironie.

Mon fils aîné m'a photographié, non sans ricaner :

 

G. Cingal, devant le store fermé de son bureau (Tanneurs 49ter). Tours, dimanche 12 décembre 2010.

Ce que l'on voit, tout en haut de l'image, c'est la partie inférieure des deux stores qui, de mon Série de 8 autoportraits, au retardateur, appareil posé sur divers supports de fortune, bureau 49ter, site Tanneurs. Université François-Rabelais, Tours, 5 novembre 2008, six heures du soir, viii bureau, donnent sur la rue. Comme on le voit, l'appellation de rez-de-chaussée est, pour ce bureau 49ter, plutôt fallacieuse, puisque les fenêtres se trouvent quatre bons mètres au-dessus du trottoir. Il vaudrait mieux parler de rez-de-jardin (car il y a, au sein du bâtiment, des sortes de quads tout à fait sous-oxoniens, puits de lumière et cadavres de verdure) ou, plus joliment sans doute, de rez-de-fleuve, dans la mesure où le niveau où se trouvent ces fenêtres (donc : mon bureau, si vous me suivez) donne, de l'autre côté, directement sur les bords de Loire, à la faveur de quatre marches en pente douce seulement.

 

En fait, je Série de 8 autoportraits, au retardateur, appareil posé sur divers supports de fortune, bureau 49ter, site Tanneurs. Université François-Rabelais, Tours, 5 novembre 2008, six heures du soir, i triche : les vraies rives de la Loire sont encore dix mètres en contrebas. Mais il y a bien, au niveau du susnommé (et mal nommé) rez-de-chaussée une promenade de parapetBords de Loire 092. Soyez pas plus pinailleurs que moi, hein, comme je dis toujours à mes étudiants quand ils s'aperçoivent que je suis en train de leur raconter n'importe quoi m'embrouiller dans mes explications.

 

samedi, 11 décembre 2010

Chypre, l'île aux mille mines

Samedi 11 décembre 2010. Au petit matin.

Contre toute attente, la visite se poursuit ici. N'oubliez pas le guide. N'oubliez pas le guide. (Il ne bégaie plus il radote : déjà une parenthèse. Refermons-la.)

C'est non loin d'ici qu'est morte, il y a déjà dix-sept ans, Jacqueline Lamba. Cannes, Capri, Corfou, Port-Saïd, Aden, Colombo, etc. Elle a beaucoup voyagé, pas mal peint aussi. Toutefois, si la vérité de Xenakis est sa femme, si vulgaire, que dirait-on alors de la vérité d'André Breton ? Mieux vaut laisser la question sans réponse, et remonter sur la selle, parcourir les quelques kilomètres qui restent avant le château de Tours.

Ostinato est un livre de Louis-René des Forêts. Ma mémoire me joue des tours. Rouge et vert (le salpêtre ?), les couleurs saturées. Accroché près du bénitier, à un porte-manteau, trône, à la vue de tous les fidèles, un pardessus jaune à larges revers, en faux poil de chameau, ou est-ce de dromadaire, qui ne laisse pas de surprendre et de pousser la vieille dame qui se signe à se demander in petto quelle est cette incongruité dans une chapelle si exiguë, ou de contraindre le garçonnet craintif vêtu comme un des triplés du Figaro à détourner le regard avec un tremblement de toute l'âme. On est loin du compte. La sacristie a été détruite et se trouve désormais entièrement à ciel ouvert.

Ma mémoire me joue des tours. J'entends encore la toccata, sur des orgues lointains. La sacristie est une belle grande pièce, très majestueuse. Il recommence, avec ses ratures ! ---Chapelle Saint-Georges, XIe-XVe siècles. Rochecorbon (Indre-et-Loire), 18.09.2010.--- Oui, le scripteur inlassablement reprend ses feuilles, presque peintes à force d'être recouvertes de gribouillis (des faux cils, je vous jure !) et hachurées, couvertes de flèches et de signes cabalistiques (les heures passent, monotones). Or, le scripteur se soucie comme d'une guigne des critiques, poursuit ses ratures, quelle obstination. J'ai perdu le fil. Ma femme encore absente ce soir, elle a des cointes tous les soirs. (Ce n'est pas toi.) Or, le scripteur... Or, le scripteur se soucie comme de sa première chemise des censeurs qui pointent du doigt ses zébrures, flèches, hachures, remords, pâtés et ratures. Il poursuit ses travaux d'écriture, petite fourmi obstinée (dans quelle forêt sommes-nous ?) qui noircit des pages. Un jour, le livre publié ressemblera à ce gros pavé d'Onuma Nemon. Tiens qu'est-il devenu ?

Les gens d'ici l'appellent La Fougère. Il est fou, tout de même, de donner à traduire des passages tirés des Aventures d'une automobile des époux Williamson (Alice Muriel et Charles Norris). Au bord du cratère, oisif, tranquille, il devrait se méfier des pichenettes du scripteur (qui n'est pas je).

Nous rentrons tout juste de La Flèche. La maison plus propre que jamais. On ne pourra pas dire : C'était un vrai nid à poussière. Un des livres qui m'a le plus marqué, ces dernières années, malgré mes réserves, c'est Wittgenstein's Mistress ; pourtant, je ne me suis pas précipité sur les autres livres de David Markson, quoique j'aie offert ensuite la traduction française pour C. (et j'ai perdu, encore, le fil). MAIS VOYONS... Un massacre de huguenots....... (Sept d'un coup !) Dans cette même direction, Brown me montra de la main une forme étrange, qui ressemblait à un doigt effilé tendu vers le ciel : la Lanterne de Rochecorbon. Tiffany pense avoir tout inventé de la transgression, et Emily croit tout découvrir du travestissement : Trevor les assomme, à juste titre, en leur rappelant qu'on n'invente jamais rien (une définition restreinte du post-modernisme). C'est l'heure où s'anime le parc de la station thermale, au bout de la ligne de tramway venant de la ville. Et, ayant perdu le fil, lassé de tant de ratures (de tant de parenthèses, de tant de diversions, de tant de monologues, de tant de citations, de tant de niveaux, de tant de fadeurs), lassé, oui, et juste au moment où je commençais à me demander quand je pourrais citer (placer ?) Moon over Kentucky, je suis tombé sur cette chapelle dont le bénitier est fait, non de marbre ou de tuffeau, mais de sélénite (metallum gypsinum, précise doctement le guide rouge), avec les couleurs Chapelle Saint-Georges, XIe-XVe siècles. Rochecorbon, 18.09.2010 : Cène, détail.saturées, rouge et vert se disputant les faveurs de l'oeil. Fou, j'erre près du cratère, dictait l'helléniste à ses étudiants embarrassés. Le Nu rouge de 1953 a tout d'un Matisse, la laideur criarde en moins.

Nous sommes loin d'avoir là quelque peintre lambda, que même défriseraient les croix gammées, de sorte que l'on peut aisément lui porter, à titre posthume, un toast au blanc limé. Dans le verre, on décèle, à l'oeil, puis au palais, juste un soupçon de grenadine. Elle n'est pas anodine.

He seems an Aran fisher, for he wears

The flannel bawneen and the cow-hide shoe.

J'ai toujours un franc succès avec mes étudiants quand je leur enseigne les vertus de l'anadiplose.

Pourquoi vous êtes-vous hasardés sur ces chemins de traverse, alors que Racan ou la Vénus de Brassempouy devaient, presque essentiellement, constituer vos prochaines étapes ? J'ai perdu le fil. J'ai perdu le fil. Je n'aime pas Fidelio, les rôles, les films tchèques. Encore des ratures. A quoi bon des ratures. Le scripteur lève les yeux, aperçoit le visage austère. il regrette le temps des jeunes filles (Il y avait encore, grâce à vous, même au cœur de nos villes, de possibles rencontres sur la margelle des puits, dans les déserts de la sotte raison.), rature plus vigoureusement que jamais, s'étripe avec lui-même. Est-ce que cette toile, dont la matière s'est formée par carrés, représente une église, une tour, une lanterne ? En attendant, je vais tenter de préciser et de désemberlificoter mon propos. Bernard, bien malheureux, s'envole et tombe, crevé d'un coup de vent . Et près du cratère, je distinguais le cheval de Golo. Le scripteur habite au coin de la rue du Haut-Moulin. Il a eu l'idée de tuer le personnage en apprenant un samedi soir que sa femme (sa femme à lui, le scripteur : toujours des cointes !) s'était promenée sur les rampes de la falaise avec un inconnu. Son mouchoir sur les lèvres, la voici qui reparaît, et il lui avoue son inquiétude. Avons-nous dîné à Rochecorbon, près de la Lanterne ? J'ai perdu le fil. J'ai perdu le fil. Après les Aventures d'une automobile, le collègue du fier helléniste avait eu l'idée saugrenue de faire traduire du Yeats à ses étudiants de première année. De première année, vous imaginez.

Il est allé à Rochecorbon ; à Rochecorbon, mais jamais à Corcomroe.

 

11.12.2010. En fin Vitrail du XIIIe s. Chapelle Saint-Georges. Rochecorbon (Indre-et-Loire), 18.09.2010.de matinée, et le soir.

Saint Georges, à moi ! Le honk des oies se trouve dans une page d'Anglomania. Un si beau livre ! Lukasz Zyta laisse jouer Jaromir. Le cri des grues est plus proche du roucoulement.

Je ne sais plus pourquoi (rythme ternaire mis à part) j'ai intégré ce honk des oies après Oloron et Pau. Les volutes ou arabesques dans la pierre sont le signe fort du toponyme (= Rochecorbon). La petite ville : mon fils cadet. La préfecture : mon fils aîné. (Au moment où le scripteur est tout ouïe, Gilles Teulié évoque le dragon ottoman.)

Pau et son frère ? J'ai perdu le fil. Glauber Rocha ? je ne crois pas. Bribes, phrases courtes, lapidaires. Antonio n'est pas Anatole. Phrases lapidaires. Le Brésil n'est pas un paquebot. Lapidaires, énigmatiques. Pénibles. (Il se rappelle n'avoir jamais rencontré le mot dinghy avant de devoir traduire Hier, demain, et s'être dûment chapitré sur le monde "la paille et la poutre", tant il est vrai que tout un chacun a ses travers.)

Epuisement des phrases lapidaires, énigmatiques, petering out (les vagues, le phare, la roche). Pénibles. Arabesques, d'où le dragon ottoman. Même épuisé, écrire. Phrases brèves, sèches, asséchées, crevant à l'air jaune du désert. D'où le dragon. La rature demande un geste vif. Même plus la force de raturer. Ce n'était pas Glauber Rocha. Ce n'était pas Glauber Rocha. La force de bégayer, on l'a toujours. L'épuisement du bégayeur ne s'arrête qu'avec la mort. L'épuisé est vivant. L'épuisement, c'est la vie. Lapidaires, phrases. Mais molles, donc pas lapidaires. D'où le dragon. Je bafouille parfois. Arabesques, he wrote. Alors, quoi ? QUOI (hurlement dans les dernières forces) ??? Pau (aîné) et son frère (cadet). Un boutre chinois, une épave, et la légende de Sindbad.

Obnubilé par les paires fraternelles, les fratries, le scripteur s'enferme dans une prison de mots, sans se laisser emporter par le vent

lui-même épuisé.

Gusts have eventually petered out. ============= Le phénix aussi, comme l'aube, renaît de ses cendres.

Ce n'est pas un oxymore ; c'est un paradoxe. ====== Le phénix aussi, comme l'aube, renaît de ses cendres.

mardi, 12 octobre 2010

"La futaie est silencieuse..."

Amanites (quelles ?) ? Chemin de la Pommardière. Saint-Benoît la Forêt (Indre-et-Loire), 9 octobre 2010.La futaie est silencieuse, aucun oiseau, juste un crissement de parchemin sous les pas. Hiéroglyphes de lierre sur les fûts efflanqués, le sentier est semblable aux couloirs de tombeaux égyptiens, Hathor, vieux hêtre fourbu, bosselé comme une échine de vache, Anubis, ce moignon de racine noire au ras du sol, semblable à une truffe de chien, Isis et Osiris présents dans l'odeur d'humus comme Carter découvrant la tombe de Toutankhamon, torche au bout du bras, jambes écartées dans une exagération du mouvement pour marquer la surprise, documentaire télévisuel ou vieux livre d'histoire-géo, il ne sait plus. Pas à pas, feuille morte à feuille nouvelle, brindilles tombées à bourgeons neufs, le talus s'escalade jusqu'à se détricoter, se tamiser, puis se trouer au ciel, alors seulement parfois des chants d'oiseaux.Lignée de peupliers

(Thierry Beinstingel. Paysage et portrait en pied-de-poule. Fayard, 2003, p. 77)

samedi, 02 février 2008

Julio Gonzalez au Château de Tours I

Ce sont peut-être trente ou quarante billets que j'aurais voulu écrire, dans les pages de ce carnétoile, au cours de ces jours de vaches maigres. Une migraine atroce me martèle aux tempes. Avant de visiter, en coup de vent (et en passant entre les averses), l'exposition Julio Gonzalez en famille au Château de Tours, je n'avais (shame on me) jamais entendu parler de Julio Gonzalez, et encore moins, bien évidemment, de son frère Joan, mort jeune (à quarante ans), ou de sa fille, Roberta, huiliste, dont les toiles occupent tout le deuxième étage du Château. On est toujours l'inculte de quelqu'un. De retour à la maison, après un cours de thème dans une salle surchauffée qui a achevé de me plonger dans les bras de la sinusite (a foolish figure), j'ai pu vérifier, dans mon bon vieux L'Aventure de l'Art au XXe siècle (sous la direction de Jean-Louis Ferrier. Chêne/Hachette, 1990), l'étendue des dégâts : Julio Gonzalez y est cité pas moins de sept fois, dont deux petits articles à lui seul consacrés, avec deux reproductions de ses sculptures (la Tête aiguë de 1927 et le Masque de Montserrat criant de 1941).

Si tu as si mal que ça à la tête, je ne comprends pas que tu puisses rester comme ça devant l'ordinateur...

Feuilletant L'Aventure de l'Art au XXe siècle, je me suis retrouvé à méditer sur La Patience de Braque, sur mon rapport ancien mais conflictuel avec la peinture de Baranoff-Rossiné, et, enfin, à découvrir l'histoire savoureuse du Coucher de soleil sur l'Adriatique de Joachim -Raphaël Boronali. C'est d'ailleurs cette anecdote qui m'a conduit (en chantonnant in petto la chanson de Jean Ferrat ("Il est au milieu d' la route / Le stupide aliboron / On dirait qu'il nous écoute / Avec sa têt' de cochon")) à vérifier l'étymologie du substantif/sobriquet aliboron, d'où la citation qui va clore ce modeste et foutraque billet et qui peut renvoyer tant au Livre des mines quà mes lectures récentes d'Orhan Pamuk (encore que, dans Istanbul, Gautier ne soit guère évoqué) :

" Ces ânes étaient harnachés de bâts, de tétières et de croupières agrémentés de dessins en petits coquillages de différentes couleurs et n'avaient pas la mine piteuse de nos pauvres aliborons qui se sentent plaisantés. "

(Théophile Gautier. Constantinople. 1854.)

 

Si tu as si mal que ça à la tête, je ne comprends pas que tu puisses rester comme ça devant l'ordinateur...

[The story of my life.]

mardi, 29 janvier 2008

Gemma Galliae pretiosissima

Sancta Radegundis, gemma Galliae pretiosissima, ora pro nobis

Se promener, un matin glacé, rue Saint Gatien, en entendant le bourdonnement continu de l'autoroute, c'est, dans les grandes largeurs, égarer même sa mémoire.

(L'église de Marissel avait quelque chose d'approchant. On se retrouve toujours au bord du vague.)

Rue Saint Gatien

Nous n'irons pas à Marmoutier ; les lauriers sont coupés (et le goudron verglacé). Le creux du vide n'est pas pour demain : hier, aimablement, nous en informe.

samedi, 22 décembre 2007

Itinéraires, au Château de Tours

D'emblée, j'ai un faible pour les expositions du Château de Tours. Le bâtiment a beau avoir subi les outrages du temps (et surtout des restaurations), il me plaît beaucoup ; il me plaît plus encore en tant que lieu d'exposition. Les salles sont vastes, amples, d'une grande sobriété pierreuse.

Ce vendredi après-midi, je m'y suis donc rendu, pour y découvrir l'exposition de l'association Itinéraires, qui occupe les trois étages et le rez-de-chaussée. Bien entendu, on ne s'attend pas à rencontrer le génie à toutes les cimaises, quand on parcourt les salles d'une exposition consacrée à 39 artistes tourangeaux contemporains : si la Touraine était peuplée d'artistes de premier plan, cela se saurait. Mais il y a tout de même, outre les inévitables croûteleux et ringards à la mode (dont Jean-Claude Loizeau est en passe de devenir le pire), quelques remarquables artistes du second rideau.


Florence Lespingal, "Meule"

J'ai retrouvé avec un grand plaisir les ardoises de Florence Lespingal, qui est de plus en plus inspirée et dont les meules, notamment, nous avaient séduits lors de notre visite de l'atelier. Les dernières en date sont encore plus belles.


Hélène Sellier Duplessis - Plante

Dans un style voisin, j'ai découvert Hélène Sellier-Duplessis, dont les toiles gagnent sans doute à partager la même salle que la kitschissime Malou Ancelin.


Charles Bujeau 1

Charles Bujeau a livré plusieurs grands formats abstraits, tôles peintes qui font grand effet sur les murs.

 


Alain Plouvier (Exposition Itinéraires au Château de Tours)

Les compositions d'Alain Plouvier sont très déconcertantes, et je ne sais trop qu'en penser.


 

Eraldo Buratti - Paysage intérieur avec effet de soleil (21 décembre à 15 h 51)

Après un premier mouvement de recul, je me suis surpris à aimer plutôt la peinture d'Eraldo Buratti, grands aplats de lumières bleues ou jaunes qui portent, si mon souvenir est bon, des titres conceptuels. J'ai photographié le tableau ci-dessus à quatre heures moins dix, alors que le soleil dessinait, à travers les carreaux, de jolies découpures de jour. La photographie, malheureusement, n'est pas à la hauteur de l'épiphanie.


 

Mise en cène ocre (Philippe Phérivong) Philippe Phérivong - Mise en cène (Totems au sol, détails)               Philippe Phérivong - Mise en cène (Totems au sol)

Au troisième étage, il y a aussi la salle conçue par Philippe Phérivong, artiste dont j'ai eu l'occasion de voir naguère des petits formats aux Bons Enfants. Philippe Phérivong propose une véritable installation, une série de toiles et de totems qui portent tous le titre Mise en cène. Le jeu de mots est un rien vaseux, mais la reprise du motif de la Cène est très convaincante. Il y a trois ou quatre grandes toiles rectangulaires, dont chacune représente les treize figures sous une couleur dominante, de petits triptyques, un ou deux Christ isolés, et enfin, au milieu de la salle, alignés, treize totems dont chacun représente deux ou trois apôtres et un verre de vin incarnat.

vendredi, 07 décembre 2007

Voilà ce coeur qui a tant aimé les hommes

Vitrail du Christ, église de Saint-Branchs

mercredi, 05 décembre 2007

Dans la mire

Pigeonnier (?)

Pas absolument certain de la fonction de ce bâtiment (poste d'observation ? pigeonnier post-moderne ?), je pose toutefois la question suivante à mes lecteurs ligériens (et aux autres aussi, s'ils ont une petite idée) :

                        Où peut-on voir ce curieux bâtiment ?

vendredi, 30 novembre 2007

Même pas Johansson

Scarlett, maison de thé

Le voile s'écarte à peine, dans la brume humide de gaze ou de cretonne. Toute une cérémonie s'apprête, à laquelle personne ne vous a convié. Dans quelques mois, vous regretterez ces arômes chassés d'un regard fuyant, ces senteurs suaves de cardamome et de girofle, assez pour que la soif guette derrière les rideaux de bonne femme.

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Claude Egea n'y va pas de main morte, derrière et après Sara Lazarus, sur What is this thing called Love ?, ni Marc Ducret sur Amour à vendre.

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Laissez passer la cicatrice.

dimanche, 25 novembre 2007

Dans le leurre de Seuilly

Comme il est encore question sur le site de F (comme il aime à signer de sa seule initiale, je poursuis la tradition), de l'abbaye de Seuilly (avec des photos stupéfiantes), je poursuis le dialogue en rappelant ici un billet de mai dernier, et en publiant des photographies inédites.

Abbaye de Seuilly, les communs En communsStatue de Rabelais (par M. Audouard)Paysage gothiqueLe Procès de Panurge à Paris (Jules Arsène Garnier)

jeudi, 27 septembre 2007

Sustine et abstine

Sustine et abstine

Taillées, sculptées dans le tuffeau, ces inscriptions à la façon de la première Renaissance italienne jaillissent du blanc passé moiré, jamais purement figé dans son latin. (Je classe ce billet dans les Sites et lieux d'Indre-et-Loire, ce qui est indûment annexionniste : Couture, village natal de Ronsard, se trouve dans le Loir-et-Cher.)

On peut aussi admirer, dans l'église, le gisant des parents de Ronsard. C'est tout près de Trôo, Vendôme et Montoire, tous lieux réputés et ronsardiens pas encore visités. (Une carte postale est partie ce jour, mais pas de tissu, pas de couture. J'ai suivi l'enfant qui vole...)

Le corps principal du manoir a été probablement édifié par Olivier Ronsard, grand-père du poète, vers 1480. Du château du quatorzième siècle subsistent les édifices troglodytiques: caves et pigeonnier. (C'est au-dessus de la porte d'entrée d'une des caves que l'on trouve cette formule noire.)

Les sculptures de style Première Renaissance et les inscriptions qui ornent la façade sud du manoir, ainsi que certaines entrées de caves, datent du début du XVIème siècle, époque du père du poète, Loys Ronsard. L'ensemble, à la fois typique d'un style et singulier par sa rareté en l'état, est très marquant. (J'en sais qui ne sont pas d'accord, sont restées sur leur faim.)

On ne visite que deux pièces du rez-de-chaussée, mais il s'y trouve une magnifique cheminée richement sculptée. Les jardins ont été rénovés et entièrement restructurés par un certain Andrè Eve. C'est assez réussi. (Parmi les nombreuses variétés de roses, il en est une qui porte le nom de Philippe Noiret.)

 

---------------------------- Pour d'autres photographies de La Possonnière, depuis dimanche déjà on peut consulter ci-contre la rubrique Contr'alphabétiquement, qui, elle, ne bouge pas (mais change). ----------------------------

jeudi, 06 septembre 2007

Château de Gizeux

------------- cliquer sur vignettes photographiques pour version agrandie 

Dimanche après-midi, virée jusqu’au château de Gizeux en passant par Langeais, St Michel, Les Essards et Continvoir. Le château de Gizeux est une très belle bâtisse qui frappe par son aspect classique, et, de loin, à gauche, les longues écuries du XVIIIème, toujours en activité puisqu’un centre équestre y est installé.

Vue d'ensemble

Je cite le guide Michelin, qui n'attribue aucune étoile à ce château, ce qui ne se justifie guère : "Le corps de logis principal, avec ses deux ailes en retour d'équerre, a remplacé vers 1560 la forteresse primitive, dont la tour à mâchicoulis située à l'avant de la cour d'honneur reste le seul vestige."

Gizeux vers 1680Les écuries de GizeuxVue sur tour XVème

Comme en atteste l'une des fresques de la galerie des châteaux, les écuries sont un ajout tardif (18ème siècle), puis la partie la plus ancienne (XVème siècle, à droite) a été murée vers le milieu du 19ème siècle.

Chiffre de Marie d'Yvetot

À l’intérieur, le château présente deux galeries peintes : la galerie François Ier (avec nombreuses boiseries peintes au chiffre de Marie d’Yvetot, devise et salamandre du roi, etc.) et la galerie dite des châteaux car une petite dizaine de très intéressantes fresques y furent peintes dans les années 1680 par un maître peintre et ses élèves.

Chambord (perspective à la hussarde)Jardin imaginaireFontainebleau vers 1680

Les fresques représentent notamment les châteaux de Chambord, Vincennes, Fontainebleau, Versailles (imaginé vu du ciel), deux scènes de chasse, un jardin imaginaire à la perspective étonnante.

On visite aussi deux salons, une salle à manger, la salle des trophées, puis les cuisines, où se terminait la visite ; singulièrement, on ne paie qu’à la fin, sur confiance.

Parc de Gizeux

La forêt entre Saint-Michel et Gizeux est très belle ; on appelait naguère cette région la "Sologne tourangelle". Le paysage, de vergers surtout, devient, aux confins du Maine-et-Loire et de la Sarthe, plus dénudé, agricole. (J'avais eu l'occasion d'exprimer mon sentiment il y a plus de deux ans déjà, à la naissance de ce carnétoile.)

vendredi, 18 mai 2007

La Devinière

C'est amusant que François parle de La Devinière, car j'y suis allé samedi dernier, lors d'une virée à l'ouest de Chinon. Autant j'ai déjà passé des heures innombrables au Prieuré Saint Cosme, autant je n'avais toujours pas longé l'allée délicate qui mène du parking, en bord de route au bout du monde, à la maison natale de Rabelais. La Possonière est pour plus tard.

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Une fois n'est pas coutume, je vais reproduire des extraits de la note publiée à cette occasion dans le blog familial (d'accès restreint) que je tiens à d'autres moments perdus :

La Devinière est une petite bâtisse construite à la fin du XVème siècle par le père de Rabelais, avocat à Chinon. D’un côté, la vue sur le château du Coudray Montpensier (qui ne se visite pas mais vaut largement, dans son genre, Chaumont ou Azay) est superbe. De l’autre, le jardin des simples ouvre vers Chinon.

La Devinière : Boulins bouchés du pigeonnier

La visite commence par le pigeonnier, grande salle carrée qui date du XVIIème siècle et où se trouvent de nombreux documents relatifs à la geste de Gargantua. Il y avait notamment un répertoire très complet des occurrences antérieures à Rabelais de légendes relatives au géant Gargantua, par ordre des départements français, ce qui m’a permis de voir que trois communes du département des Landes avaient partie liée avec ce personnage dont on aurait fini par croire qu’il est sorti tout droit de l’esprit du génial moine François. Toutefois, aucune date n’est donnée, ni pour le « chant populaire landais » glané à Labouheyre, ni pour la légende des chênes arrachés par Gargantua à Labrit, ni pour le « pas de Charlemagne » (toponyme peyrehoradais, apparemment, mais dont je n’ai pas saisi le lien avec Gargantua).

Dans la grand’ salle se trouvent de nombreux documents, etc., mais aussi plusieurs bustes de Rabelais, tous de sculpteurs du dix-neuvième siècle, qui fut, semble-t-il, le siècle de la redécouverte de l’œuvre de Rabelais.

(D’ailleurs, en cherchant sur le Web des photographies du château du Coudray Montpensier, que l’on n’aperçoit que de loin et dont il est difficile de s’approcher en voiture, je suis tombé sur le texte intégral de la traduction des Cinq Livres par Sir Thomas Urquhart of Cromarty et Peter Antony Motteux : elle date de 1894, et le site du projet Gutenberg reproduit la totalité des gravures de Gustave Doré.) Le plus réussi, même dans son côté pataud/pâteux, est d’un certain Louis-Valentin-Elias Robert.

La Devinière : par ses enfants sera inventée...

Nous nous sommes égarés un moment dans les caves troglodytiques, formées de nombreuses salles, et qui, en superficie, doivent être le quintuple du manoir proprement dit. Elles sont décorées de reproductions découpées et agrandies des gravures de Doré, ce qui n’est pas toujours très heureux.

C'est aussi ce jour-là que nous avons visité l'abbaye de Seuilly, où j'avais entendu un concert de jazz en janvier 2005, et le petit village de Lerné, déjà évoqué dans ces carnets.

dimanche, 13 mai 2007

Deux figures de Lerné

Barbu à la hache

Je m'explique mal ces deux figures tutélaires qui ornent la petite porte d'entrée latérale, en façade de l'église de Lerné. Celle de gauche, une sorte d'Abraham courroucé, est soulignée d'une hache. Celle de droite, manière de Jésus débonnaire, a, sous elle, une grande scie.

Chevelu à la scie

mardi, 24 avril 2007

Azay, pour composer chastement mes églogues

Dimanche en moins huit (?), nous avons visité, une nouvelle fois, le château d'Azay-le-Rideau.

medium_Azay_15_avril_2007_010.jpgC’était la pleine saison des glycines, qui fleurissent partout, et même dans les recoins urbains les moins ragoûtants. Il y avait, à l’accueil, une étudiante très gentille, Marianne, que je connais un peu quoique je ne l’ai jamais eue dans un de mes cours : très active au théâtre universitaire, elle a également suivi l’atelier de traduction des Merry Wives of Windsor qu’animait Markowicz l’an dernier et que j’encadrais (avec Lucile Arnoux-Farnoux).

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Le château d’Azay est toujours aussi beau, planté fièrement mais avec tendresse au milieu de son carré de douves remplies.

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Le château recèle de nombreuses richesses, et notamment un mobilier impressionnant, dont, curieusement, il n’est que rarement fait mention sur les cartouches des diverses salles. De même, pas trace d’un quelconque intérêt bibliographique pour ce mobilier dans la librairie du château.

 

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Après la visite, nous nous sommes désaltérés dans l’un des cafés bordant la ruelle qui conduit du château au bourg, et il se trouve que C. attrape le virus de l’autoportrait à bout de bras, qui pourtant me vaut de nombreux sarcasmes. Allons, il me reste (outre les tasses qu'aime tant certain cuistre post-artaldien) les photographies de verres de Coca vus de haut.

 

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Enfin, tant que je n'en suis pas réduit à montrer mes fesses... (Je pense qu'une telle exhibition ne serait pas vue d'un très bon oeil par ma hiérarchie de l'Université François-Rabelais. Pourtant, la flûte de Pan urge !)

 

 

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Achevons ce parcours dominical quelque peu échevelé par une énigme pour rinaldo-camusiens (ou pas) : buis cloqué n'est pas le siège.

lundi, 25 décembre 2006

32, fillette

 medium__32_fillette_.JPGCelui-ci n'est pas, techniquement ni à proprement parler, un autoportrait, puisque c'est mon fils, cinq ans et demi, qui appuyait sur la détente de l'appareil.

 

C'est une petite photographie en cadeau de Noël à ceux de mes étudiants qui aimeraient voir enfermé cet animal nuisible. (On se tient fort bien debout, dans une fillette. Ce que l'iconographie de la Troisième République n'a pas propagé, comme erreurs...)

mardi, 12 décembre 2006

Vitraux de Truyes, 3

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Un brin martial, ce Saint-Martin farouche, quoique offrant son manteau. (Ou un pan d'icelui.)

lundi, 11 décembre 2006

Vitraux de Truyes, 2

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Trois mauvais moines contemplaient, avec une tendresse de parade, le vitrail où dansait l'hostie, un ovale presque imperceptible que désirait ardemment effacer le cercle de feu. Face au calice, Saint Martin, de profil, semblait moins les menacer que ces trois scrutateurs austères, drapés de rouge et coincés entre la chasuble bleue du saint et la crosse d'or de l'évêque, une sorte d'image-miroir de leurs propres faux-semblants. La grisaille de la pierre n'est pas plus funeste que le fond de mon coeur.

dimanche, 10 décembre 2006

Vitraux de Truyes, 1

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Je n'ai pas trouvé, sur le Web, d'informations au sujet des quatre vitraux de l'église Saint-Martin de Truyes (mais j'essaierai de dégotter quelques menus renseignements via le fonds de la Bibliothèque Universitaire). Comme, de surcroît, je suis nul en botanique, je ne sais identifier ni la plante représentée ni, a fortiori, le symbolisme qui s'y attache. (Mais pour ce qui est de placer, dans une même phrase et avec une belle symétrie, deux groupes adverbiaux dont un emprunté au latin, trop fort le mec !)

Tout au plus me semble-t-il que la structure de ce vitrail rappelle la figure longiligne du clocher-tour, avec ses quatre baies géminées. Le bleu est superbe.

 

Château de Bel-Air (Truyes)

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Je ne vais tout de même pas commencer par l'essentiel... D'abord, la rocaille, c'est-à-dire le style rocaille : quelques escarpements grottesques (délibérément avec deux t), chutes d'eau que l'on contourne.

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Le château de Bel-Air, à Truyes, n'a pas même un siècle, mais il est plutôt attachant, dans un style caractéristique de la Troisième République (finissante?). Il s'y tient, chaque année à la fin de l'automne, le Salon du Petit Format, qui ne casse pas des briques (exception faite de Pierre Cousin et de Philippe Maraindaz)...

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Il y a, dans l'escalier d'honneur qui conduit au premier étage (et à la bibliothèque), une série de vitraux très Art Déco et assez réussis, dans ce style. Les trois panneaux supérieurs représentent des envols de colvert au coeur de forêts brunes, mais tant l'éclairage très faible que la piètre qualité du zoom de mon appareil photo numérique m'ont empêché d'en garder une trace convaincante.

Eglise Saint-Martin (Truyes)

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Avec sa tour-clocher si finement élancée, sur quatre étages de baies géminées (ou doubles arcatures), l'église Saint-Martin de Truyes, placée au bord de la petite route (très passante) qui traverse ce village par ailleurs plutôt fade, saute aux yeux. Il faut ensuite entrer, mais ce sera pour plus tard dans la journée...

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Sur la deuxième image, la tour paraît "écrasée" par le fronton massif, mais il s'agit, en grande partie, d'une fausse impression, un effet pas très heureux de contre-plongée... à moins que le regard ne saisisse mieux l'ensemble de l'édifice si le piéton se tient au milieu de la route (à ses risques et périls). Dans le cas des images illustrant ce billet, le photographe se tenait sagement au milieu du parking, et peut-être plus "à droite" pour celle du bas.

samedi, 09 décembre 2006

Photif phormat

Irène, que je vois trop peu ce trimestre, a indiqué à une collègue et amie commune que je "déformais toujours les propos des autres de toute façon". N'est-ce pas le propre du bouche-à-oreille qui se perpétue aussi dans les carnétoiles (la tête dans les nuages ? dans la lune ?) ? Bref, je vais essayer de rapporter ici un fragment de la conversation que j'eus (mardi dernier) avec Aurélie, qui pensait que les portraits de moi qui se trouvaient sur ce site avaient été pris par mes proches (et, en particulier, par ma compagne), et que je devais être drôlement casse-bonbons (my words, not hers) de solliciter ainsi, constamment, des photographes pour me tirer les lumières du nez (ditto).

Ainsi, rassurons tous ceux qui auraient encore des doutes : la série des autoportraitures a pour principe intangible et infrangible la capture du sujet par l'appareil photographique tenu à bout de bras (gauche, en général). Quelques bidouillages sont parfois possibles, comme dans l'image publiée ici même il y a un an, qui n'avait attiré aucun commentaire (alors, il serait temps : lâchez vos comm's ! (au niveau du mental)). Dans ce cas précis, il s'agissait d'effacer la partie droite de la photographie, qui représentait mon fils, et ce non pour de basses raisons narcissiques, mais parce que je me suis vu interdire formellement, par sa mère, de publier des images d'icelui on-line (point de vue que je partage).

Sinon, toujours le 9 décembre 2005, C. et moi avions passé une heure agréable aux Bons Enfants, pour l'exposition des Petits Formats ; ironie des dates, nous devons aller cet après-midi à Truyes (uuuiiiiiiiiit!) pour le Salon du Petit Format (qui s'achève demain).

mercredi, 15 novembre 2006

Grande journée footballistique

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Si je ne vais jamais voir de match de football, c'est qu'il me faut des rencontres exceptionnelles, et que ni le Barça, ni Arsenal, ni l'Inter Milan, ni même l'Olympique Lyonnais ne sont en mesure de satisfaire mon niveau d'exigence (très élevé). Il me faut du beau jeu, des gestes éblouissants, un stade superbe, etc.

C'est pour cela que j'ai particulièrement apprécié la rencontre qui opposait, ce dimanche, dans le cadre de la première division du championnat de district d'Indre-et-Loire, l'équipe de La Ville-aux-Dames au S.C. Bléré.

 

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Quelle après-midi remarquable, tant pour ses exploits individuels (pas moins de deux passements de jambes et de quatre grands ponts) que pour son esprit de fair play (c'est à peine si l'on a déploré quarante-trois tricheries, vingt-sept simulations et une soixantaine d'insultes).

 

 

 

[INTERRUPTION. On peut aussi faire remarquer la beauté du décor, la suavité du logo, la cataracte de ciel bleu, parfaitement kantienne.]

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D'ailleurs, aucun joueur (ni de l'équipe locale, en orange et noir, ni des visiteurs, rouges (de colère?)) ne s'est plaint, et le défenseur de Bléré qui a été expulsé (à tort) en seconde mi-temps ne s'est nullement montré vindicatif quand, à la rentrée aux vestiaires, déjà douché et rhabillé, il a lancé, à propos du menteur de l'équipe adverse : "Je vais lui défoncer sa gueule, moi! "

Pure plaisanterie amicale, bien sûr.

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Reste que le photographe professionnel dépêché sur place a fait preuve d'un talent nonpareil en capturant le moment précis où le ballon a franchi la ligne de but de La Ville-aux-Dames, pour le second but de Bléré. (Le fait que ce soit un penalty n'enlève, évidemment, rien à sa prouesse.)

Score final : 2-2. (1-1 à la pause. Un penalty de chaque côté, en deuxième mi-temps, & tout aussi imaginaire l'un que l'autre (arbitre frappé d'hallucinations?).) Public nombreux (quatre douzaines d'habitués). Pelouse impeccable (pour les taupes). Temps clément.

dimanche, 05 novembre 2006

Langeais en cette saison

Le château de Langeais, essentiellement automnal.

Il n'y a qu'à voir : ma première visite du château, ce fut à la toute fin d'octobre 1997, alors que nous vivions à Beauvais. Nous venons d'y retourner, sous le soleil de ce dimanche. L'an dernier, ç'avait été la virée post-anniversaire, du samedi 12 novembre (mais il pleuvait, et il y avait aussi mes parents et ma soeur).

D'ailleurs, l'histoire se répète, et, comme j'en suis à recycler mes vieilles notes sous prétexte d'inventaire, prouvons une bonne fois pour toutes que l'histoire se répète, en reprenant certaines notations & représentations de cette précédente visite, telles qu'ici figurées : en relisant les notes de novembre 2005, je me rends compte que je pensais être allé voir la mise en scène de Tchekhov par Lasoupe plus récemment que ça (un an déjà??!?), que j'avais déjà été inspiré par la vue circulaire depuis le chemin de ronde, et par le singe anthropomorphique.

Cette année, nous étions invités au mariage de Charles VIII et d'Anne de Bretagne. Je vous annonce, pour un de ces quatre matins, un autorportrait à la queue d'hermine de derrière les fagots.

 

(Différence fondamentale entre un blog et un carnétoile : le carnétoile est intempestif, atemporel, répétitif, cyclique, obsessionnel, et même rotatif.)

dimanche, 15 octobre 2006

Vous n'avez rien raté

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Un épi de maïs géant hèle les passants.

 

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Un pied de tomates refuse de nous lâcher la grappe.

 

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Un cornichon grimaçant balance vanne sur vanne.
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La culture et l'humour, à Montlouis, quelle merveille...

lundi, 09 octobre 2006

Exposition Henri Gaden

Vendredi s'achèvera, à la Bibliothèque d'Anglais-L.E.A. de l'Université François-Rabelais (site Tanneurs) la très belle (mais trop brève) exposition de 30 photographies de Henri Gaden. Il s'agit d'une partie de l'exposition qui avait été présentée en 2001 au Salon du Livre de Bordeaux.

(Nota, pour plus d'informations sur Henri Gaden : le texte de préface d'Anne-Laure Jégo se trouve en ligne ici.)

 

Des 335 clichés sur plaque de verre stéréoscopique légués par les héritiers de Henri Gaden à la ville de Bordeaux dans les années 70, trente sont ici présentés. La plupart sont d'une très grande beauté : le photographe, administrateur colonial en Afrique de l'Ouest, a saisi des fragments de cérémonies, de conversations, des visages solitaires (vire solaires), des groupes d'enfants, sans parler de la capture de Samory Touré, à laquelle il a participé, selon ses fonctions d'alors. J'aime beaucoup les portraits d'individus seuls, et notamment une très belle Africaine saisie au vol d'un sourire. Le Portrait de Samory Touré après sa capture (n° 3056-57) est très impressionnant, pour ne rien dire de l'image intitulée Colon français et Africaine (Beyla) (n° 3066-67), où se lisent toutes les ambiguïtés de ce qu'il est convenu d'appeler, par un bel euphémisme, "l'aventure coloniale".

La rencontre de ces deux personnes n'a rien d'improbable : le cadrage, qui centre le regard sur l'Africaine, semble témoigner de la joie de cette femme, mais, comme il ne faut pas oublier que le photographe est un officier colonial, toutes les hypothèses sont permises. Rencontre mi-joyeuse mi-gênée ? Signe d'une vie quotidienne assumée, où la ligne de partage entre Blancs et Africains n'est jamais absolument fixe ou figée ? Simple moment d'harmonie ? Savant calcul idéologique du photographe ? Bien entendu, cette image nous renvoie à nos propres fantasmes, nos propres jugés ou préjugés.

 

Caverne et jeu d'ombres (n° 2976-77) est trop esthétisant, d'une certaine manière. Je lui préfère, et de très loin, ce petit bijou de photographie narrative qu'est l'image (références non notées, silly me!) de quatre hommes dans une salle vide : l'un est debout, un autre assis sur une chaise, un assis à l'arrière sur une sorte d'estrade, un enfin, torse nu, au premier plan, le dos tourné au photographe. Trois chapeaux coloniaux sont posés sur le sol. Que font-ils là ? Qu'ont-ils l'air d'attendre ? La différence entre le nombre de chapeaux et celui des sujets photographiés ne laisse pas d'intriguer : j'ai cru voir que le personnage au fond, assis sur l'estrade, avait une casquette à visière. On pourrait aussi imaginer, à l'extrême rigueur, que le personnage vu de dos, torse nu, soit une femme... Laissons dériver l'imagination...

 

mardi, 03 octobre 2006

Château de Montpoupon ~ Extérieurs

Malheureusement, la visite a été irrémédiablement gâchée

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par la hargne, la pugnacité et la crétinerie de la guichetière, préposée à débiter la même propagande à tout le monde sans même écouter les rares mots qu'essaie de placer son interlocuteur. Bien entendu, il m'est impossible, en raison de cette espèce de harpie grotesque et sans cervelle, de recommander la visite du château.

C'est dommage, vraiment dommage.

Château de Montpoupon * Extérieurs

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 Comme je ne compte pas vous recopier l'historique de ce très joli château Renaissance (il ne reste rien de la maison forte du XIIIème), vous pouvez consulter la notice du site 37online.

Dimanche matin, il devait pleuvoir, alors nous avons renoncé à visiter les jardins du château de Nitray. Le château de Montpoupon est tout à fait digne d'intérêt, avec plusieurs salles remarquablement meublées (mention particulière pour une série de tapisseries de Beauvais dans un état remarquable de conservation).

Le Musée de la Vénerie est une simple curiosité, sans plus.

Château de Montpoupon : extérieurs

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Comme, dans ce château, toute photographie est interdite une fois que l'on est entré dans l'enceinte, et comme je respecte la loi (ou, à tout le moins, les instructions et prohibitions indiquées à l'entrée), vous ne verrez que ce que tout un chacun, même sans entrer, peut observer, le long de la très jolie route départementale, entre Le Liège et Montrichard.

dimanche, 27 août 2006

Exposition de statues menhirs au Grand Pressigny

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Le 3 septembre s'achèvera* l'exposition de Statues menhirs au château du Grand Pressigny. Les collections préhistoriques du château** valent déjà le déplacement, mais vous pourrez aussi admirer une quarantaine de moulages d'excellentes qualité, qui reproduisent des statues-menhirs de divers sites français***.

 

 

 

 

* J'avais commencé par employer un présent de l'indicatif, selon la tendance contemporaine (et horripilante) qui consiste à ne plus jamais utiliser le futur.

** Déjà vues le 11 juillet 2005.

*** Exposition visitée le 21 juin 2006.

mercredi, 12 juillet 2006

Prieuré Saint Cosme

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Saisi à sept heures du soir, à quelques encâblures d'un pince-fesses, cet enrouleur électrique figurait au centre de l'une des chapelles de l'église du Prieuré Saint Cosme, lieu ronsardien et ligérien ; la voie rapide a été construite trop près du site, hélas, mais il n'en demeure pas moins d'un grand charme.

dimanche, 25 juin 2006

Château de Vonnes

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Ce château  - modèle du château de Clochegourde, figure admirable du Lys dans la vallée -  fut photographié un jour de novembre, au retour d'Azay-le-Rideau.

Froid vif et soleil radieux. Trouée de bleu parmi les feuillus.

jeudi, 22 juin 2006

Visite manquée de La Guerche

Le château de La Guerche n'est pas le plus connu des châteaux de Touraine. Tout d'abord, ce n'est pas un château de la Loire.

(C'est bien connu : seuls sont réputés les châteaux de la Loire, comme Chenonceau, qui est construit sur le Cher, ou la forteresse de Chinon, qui surplombe l'Indre. Bien.)

La Guerche est une petite commune située près du Grand-Pressigny, juste au sud de Descartes, et donc tout au sud du département de l'Indre-et-Loire. Elle n'est baignée ni par la Loire, ni par le Cher, ni par l'Indre, mais par la Creuse, qui est l'une des plus belles rivières de la région.

Il s'y trouve donc un château, assez bien indiqué par les panneaux, peu mis en avant dans les guides et à peu près absent des circuits promotionnels habituels (offices de tourisme, prospectus dans des monuments historiques circumvoisins, etc.). Toutefois, il est ouvert à la visite cinq heures par jour tout l'été, c'est-à-dire du 20 juin aux Journées du patrimoine.

Les propriétaires de ce remarquable édifice se sont dotés d'un site Web, très bien fait, richement illustré, riche de renseignements divers, bref d'un site Web alléchant. Vous me connaissez : quelques lignes dans un guide, un site Web attrayant, une carte IGN ou Michelin devant les yeux, et je suis en pâmoison.

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Hier, nous nous sommes donc présentés, à deux heures de l'après-midi, devant le portail de ce château. Le portail était ouvert, avec les mêmes horaires d'ouverture que je viens d'indiquer. Hésitants, nous avons longé une allée, tourné à gauche en voyant un panneau "Visite du château", longé ce qui devait être les écuries, puis vu une cloche. Comme un message nous demandait de sonner puis d'attendre le guide sur la terrasse, je me suis exécuté : j'ai sonné la cloche, vigoureusement mais poliment (traduction : je n'ai pas fait un boucan de tous les diables, mais on pouvait entendre le tintement), et nous avons longé la forteresse jusqu'à la Creuse, fait demi-tour, découvert la cour, qu'orne un bassin. Comme il n'y avait de porte ouvrant sur l'intérieur qu'à cet endroit, nous avons attendu. Dix bonnes minutes. Puis nous nous sommes dit que les propriétaires n'étaient pas disposés à nous recevoir, et, comme j'ai toujours des scrupules (idiots, I guess), nous sommes repartis.

J'ai envoyé hier soir un courrier électronique à l'adresse qu'indique le site, afin d'avoir le fin mot de l'énigme.

Notre déception a tout de même été compensée par la vue sur les tours fortifiées, côté sud, et la belle façade austère aux larges et basses fenêtres à meneaux, côté nord.

mercredi, 21 juin 2006

Premier jour d'été

Pour le premier jour d'été, nous allons visiter - comme l'an dernier, le 11 juillet - le château du Grand Pressigny et son beau Musée de la Préhistoire. Peut-être aurons-nous l'heur de trouver ouvert le château de La Guerche, traverser Descartes, et, qui sait, pousser jusqu'à La Roche Posay, ou découvrir les Palets de Gargantua.

 

Ajout de 17 h 20, même jour : finalement, nous sommes aussi passés par Yzeure, n'avons pas vu les Palets - mais la Pierre Levée les a convenablement remplacés. Pour le château de La Guerche, ce fut une autre paire de manches, épisode que je vous conterai demain. Il y eut aussi l'église abbatiale de Preuilly-sur-Claise (prochainement lui sera dédié un limerick).

Ajout de 17 h 25 : mais oui, c'est la reprise du rythme quotidien...

dimanche, 22 janvier 2006

Renaud Lagorce expose au Cub’ Ink

Il y avait aussi des encres calligraphiant des silhouettes (d’Isabelle Genty), et un buste accompagné quatre photographies chromatiques (de Marie-José Laflaquère), mais j’étais venu faire un tour au magasin Cub’ Ink (21, rue Néricault Destouches, à Tours) pour voir les nouvelles images de fluides de Renaud Lagorce. Je ne fus pas déçu, même s’il n’expose que huit grandes photographies argentiques, collées sur aluminium.

 

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L’artiste lui-même, dont C. m’a offert une petite œuvre en décembre, m’avait téléphoné pour m’avertir qu’il exposait, et j’avais relayé l’information sur ce carnet de toile.

 

Le travail de Renaud Lagorce est très particulier, à la limite du kitsch d’après C. Je suis, pour ma part, tout à fait séduit, sous le charme. Il met en image des fluides colorés, selon une technique qui m’échappe. La seule réticence que j’ai en ce qui concerne l’œuvre offerte, c’est son encadrement dans une ardoise de couleur beige foncé, qui se lie mal à la vue du fluide.

 

En revanche, les cadres d’aluminium des huit œuvres exposées au Cub’ Ink mettent au mieux en valeur ces fluides qui paraissent, selon l’angle ou l’humeur, fumerolles, nuées, radiographies, fleurs de poésie.

 

Lecteurs de la région, allez-vous faire une idée par vous-mêmes…

samedi, 21 janvier 2006

Cathédrale Saint Gatien

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................................. Notre si belle cathédrale

 

 

 

 

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aurait bien besoin
qu'on la ravale .................................................
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mardi, 17 janvier 2006

Angelot de Chenonceau

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dimanche, 15 janvier 2006

Recoins méconnus d'Amboise, 1

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Sur le panneau :

"Cet orme, dernier d'un ensemble qui fit longtemps la beauté du mail, fut planté aux environs de l'année 1623. En 1972, hauteur 39 mètres, circonférence 5m70."

Il n'y a plus d'orme sur le mail.

 

[Image prise à Amboise le 8 janvier 2006.]

mercredi, 11 janvier 2006

Exposition de Renaud Lagorce

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Je vous raconterai ultérieurement dans quelles circonstances, pourquoi et comment ma compagne m'a offert, pour Noël, une photographie de fluide de M. Lagorce.

Dans l'immédiat, je vous informe d'une nouvelle exposition de cet artiste digne d'intérêt, Etherance, rue Néricault-Destouches, à Tours.

 

mardi, 10 janvier 2006

Deux nouveaux carnets de toile dans les liens

En essayant de reprendre un peu le fil de mes élucubrations, je me suis aperçu que, du moins par son titre, ce carnétoile était censé parler de la Touraine. Il m'est arrivé, bien souvent, depuis sa création, de dériver, de méandrer, de vagabonder, d'aller brouter l'herbe en de toujours plus verts prés, de l'autre côté du grillage, mais enfin, le système des catégories est bien pratique... n'est-ce pas ?

Dans une tentative de me remettre d'accord avec le titre du site, je me suis aperçu que je n'avais toujours pas fait de lien vers le blog si chaleureux, bien écrit et richement illustré d'images de la région, de Tinou. Je crois que je voulais le faire au moment où je me débattais avec l'élargissement des colonnes et la suppression de la colonne de gauche. Bilan des comptes, j'ai différé et oublié. L'erreur est réparée : précipitez-vous chez Tinou...!

Il y a aussi le blog Nouveaux cinéphiles, que je n'ai pas eu encore le temps d'explorer assez en détail, mais qui dont l'auteure est tourangelle.

Chenonceau par les croisées, 2

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Cela n'a rien à voir (hors le Cher assombri par les boiseries du temps), mais, à l'heure précise où est publiée cette note, je dois répondre aux questions d'une journaliste de France Bleu Touraine, à propos de... mon carnétoile, évidemment.

lundi, 09 janvier 2006

Chenonceau par les croisées, 1

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S'il vient à point il me souviendra

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C'est la devise de Thomas Bohier (dont le père se prénommait Austremoine, mais c'est une autre histoire !), qui a fait bâtir le château tel que nous le connaissons, à l'exception de la double galerie au-dessus du Cher, entreprise par Diane de Poitiers et parachevée sous l'égide de Catherine de Médicis.

 

 

 

medium_hpim0706.jpgSource de mes connaissances si précises : le très beau livre de Jean-Pierre Babelon, Chenonceau, avec des photographies qui ne sont pas meilleures que les miennes (je plaisante !) .

 

 

 

 

En bonus, Chenonceau en canoë, sur le blog de Tinou.

Vierge florentine du XVème siècle

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Cette Vierge à l'enfant, absolument magnifique, se trouve dans la chapelle sise au rez-de-chaussée du château de Chenonceau.

Le menton et les arcades sourcilières de la Vierge, sa chevelure, l'expression de l'enfant Jésus, l'ange espion juste dans le fond... quel mariage osé entre la douceur et la merveille !

Je n'étais jamais allé à Chenonceaux, ni à son château (qui, lui, ne prend pas d'x), et je vais avoir besoin de temps pour m'en remettre. Le château, avec son mobilier et sa collection d'art, est splendide et mérite tous les éloges mirobolants que l'on peut lire ès tous lieux.

samedi, 07 janvier 2006

Six vues du monument aux morts de la place René-Coty

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Comme pour l'ensemble de ce site, tous droits image et texte réservés Guillaume Cingal.

vendredi, 06 janvier 2006

Jeu de piste, suite

Certainement devrais-je m'en dispenser, mais j'aimerais revenir sur la série de quinze photographies publiée hier matin en forme de jeu de piste. La réponse à l'énigme (bien mince, je le concède) se trouvait, modifiée, dans le titre des photographies : les fichiers JPEG s'intitulent tous "ton image", ce qu'il est possible de découvrir en laissant reposer le curseur de la souris (ou de la zone tactile qui sert de souris sur les ordinateurs portables) pendant une ou deux secondes sur chaque image. Or, l'avenue qui sert de cadre à ces quinze photos n'est autre que l'avenue... Maginot... Ah, ah !

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Par ailleurs, j'avais construit cette série d'images selon un parcours qui conduisait de la première, prise à 15 h 33, comme en témoigne l'horloge à cristaux liquides de la supérette, à la dernière, l'inévitable autoportrait, pris à 16 h 22, quarante-neuf minutes plus tard, comme en témoigne l'horodateur. Personne n'en a fait la remarque ; j'ai donc supposé que cette petite facétie :

1) était passée inaperçue

2) n'était pas passée inaperçue, mais que tout le monde a observé un silence pudique, voire gêné

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Outre le titre des fichiers JPEG, il y avait un autre indice qui pouvait mettre la puce à l'oreille des familiers du lieu : les panneaux indicateurs, photographiés par deux fois, en deux endroits différents, et dont n'apparaissaient que les trois ou quatre dernières lettres. Vous avez ci-dessus une vue d'ensemble de ces trois panneaux.

Bref... vous aurez beau supplier, il y aura d'autres jeux de piste, qui ont surtout pour but de vous titiller les yeux, chers lecteurs épris d'images et de mots, et de vous faire découvrir des recoins fameux ou plus infâmes de la Touraine sereine.

jeudi, 05 janvier 2006

Jeu de piste à Tours

Je vous propose, ce jeudi, un petit jeu. Qui saura deviner le long de quelle avenue de Tours ont été prises, hier mercredi, les photographies qui composent cette note ?

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J'avertis
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les mauvais esprits
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et les amateurs
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de sarcasmes :
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ce n'est pas
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un bel endroit
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mais l'une des avenues
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les plus moches
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de la cité
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ligérienne.
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Toutefois,
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faites preuve de patience,
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élevez votre esprit.
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Quelqu'un vous le rendra ;
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peut-être moi.

mardi, 13 décembre 2005

Saint-Pierre dehors, 6

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Comme un passage pour piétons

Cette image nous émiettons.

5 : Saint-Pierre encore

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Comme quoi ce corridor, sans doute, ne saurait être embelli...

... des corps ... (quatre)

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"Splendeur de la treille" (Guillaume Cingal)

 

 

Cette photographie est dédiée à Philippe[s], Bordelais et vénitien.

St Pierre des corps / 3

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Les jeux d'ombre et de lumière me paraissent souvent transfigurer un lieu sordide ou pas très beau, à moins que ce ne soit le prétexte fallacieux d'un photographe amateur pas très inspiré, ou braqué sur son quota d'images par jour.

 

(Dimanche 11 décembre, à 15 h 15 : Marignan)

Saint Pierre : décor [2]

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Leurs ombres, comme un passage rayé de la grille à l'escalier. C'était un couple d'étudiants (dimanche).

 

 

C'est la 900ème note...

Corpopétrucienne, 1

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Aujourd'hui, mardi 13 décembre, journée (peut-être) sans limericks, est placé sous le signe d'une gare que le monde entier nous envie : la gare de Saint-Pierre des Corps qui, comme l'a dit Valsador Dali, est le trou du cul du monde.

(Question urbanisme, il y a peu de coins aussi laids que les alentours de cette gare, et la gare elle-même.)

 

dimanche, 11 décembre 2005

Lieux de l'agglomération tourangelle, suite de l'énigme

Suite de l'énigme : troisième & dernière image du même lieu. L'autre Guillaume a vu juste dans son hésitation entre St Pierre des Corps et La Riche ; je pencherais même pour cette dernière commune. Mais où, à La Riche ?
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samedi, 10 décembre 2005

Arceaux

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Ce dédoublement sur fond de lignes verticales se perdant à l'infini a été vu et capturé tout près du banc et de la poubelle semblablement obsessionnels.

 

Il s'agit d'un lieu qui ne brille pas par la beauté de son urbanisme. C'est dans l'agglomération de Tours.

 

Qui devinera ?

 

 

 

 

 

 

[Cette note est la 880ème. D'où deux 8 déformés, à tenir des vélos.]

vendredi, 09 décembre 2005

Petits formats aux Bons Enfants

Avant et après le déjeuner (de très piètre qualité), au nouveau restaurant mexicain de la rue Bretonneau, Chez Kristina, que nous vous déconseillons absolument, nous sommes allés, C. et moi, voir, en deux temps pour mieux nous en imprégner, la petite mais robuste exposition de petits formats à l'espace des Bons Enfants. J'en ai annoncé le vernissage avant-hier, et je confirme l'intérêt qu'il y aura, sinon à aller rencontrer les artistes au cours du pince-fesses susdit, du moins à faire un tour du côté de la rue des Bons-Enfants.

Plusieurs des vingt-six artistes exposés nous ont "tapé dans l'œil ", comme on dit vulgairement.

J'aime beaucoup les nouveaux carrés encadrés de noir de Jean-Pierre Loizeau, des figures composées, à peine défigurées, noires illuminées, ou soudainement jouant sur des contrastes d'orange et de rouge très puissants.

J'aime beaucoup le travail subtil, coloré et jouissif de Philippe Pradier en hommage à certaines toiles reconnaissables (la très galvaudée Jeune fille à la perle, hélas, mais aussi un Braque), qui forme une sorte de série très réussie, serinée, et passée sans encombres au surin des regards.

Les photographies de Renaud Lagorce, qui représentent des fluides colorés, me plaisaient énormément, notamment deux d'entre elles (une grise, l'autre rouge) qui donnent à voir, en fonction de l'angle, soit une structure en fil de fer, soit une exquise fumerolle. Mais C. trouve cela très kitsch. Des goûts et des couleurs... (J'attends vos avis, chers lecteurs ; quand vous aurez visité l'exposition...)

Autres points forts de cette exposition, les tôles de Charles Bujeau et les ardoises de Florence Lespingal, presque abstraites (mais un soupçon de figuration vient relever, d'une touche lumineuse, ces petits blocs de toute beauté). Les ardoises de Jean-Pierre Lenoir, saignements de lave et boues noires virulentes, dans un recoin, irradient leur douceur, près de statuettes blanches, rêveuses et paisibles (mais de qui ? (à vérifier)), très réussies, au moins pour trois d'entre elles, en porcelaine (ce qu'il est impossible de deviner ou déceler).

Il y a là, évidemment, des artistes dont la "démarche", comme on dit communément, est tout ce que j'abhorre : esthétique inspirée de la bande dessinée (ou des arts décoratifs), figurations hyperréalistes dans des teintes outrancières, etc. Par exemple, le galeriste défend avec maestria la série des nageuses, qui est de Juliette Gassies, je crois. Pour moi, c'est quasiment irregardable. Et il y a pire encore.

Mais l'ensemble de l'exposition est, pour le regard, extrêmement stimulante. Le vernissage a lieu demain, samedi 10 décembre, tout l'après-midi, et le galeriste m'a dit qu'il ouvrait aussi dimanche après-midi.

 

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Une petite plaisanterie s'est glissée dans la trame hypertextuelle de ce message. Saurez-vous la trouver ?

Quelque part en Touraine

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La ribambelle

Nous ébouriffe

Et l'hirondelle

Est dans la friche

jeudi, 08 décembre 2005

Chillou du Feuillet

A la faveur d'une découverte ligérienne, le carnétoile de Zorglub, je relisais hier soir la note consacrée le 13 juillet dernier à deux mégalithes du département.

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Voici le moment venu d'illustrer mon propos d'alors d'une photographie. Ce n'est pas la meilleure, mais toutes les autres (de la Pierre Percée également) sont des photos de famille, donc du domaine privé...

lundi, 28 novembre 2005

Complaintes des visiteurs

Dimanche, quatre heures et demie.

Un nombre négligeable de visiteurs m'ont poussé à inverser l'ordre des rubriques dans la colonne de droite, car il était impératif, disaient-ils, d'accéder prioritairement aux nouvelles notes et commentaires les plus récents ; ma compagne se plaint à présent de devoir aller chercher le calendrier tout en bas de colonne, alors qu'elle utilise le mode de consultation par journée.

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Un simple tour au marché de l'Avent de La Membrolle sur Choisille a suffi à approfondir la crève qui se profilait : nez en démangeaison perpétuelle, trois mouchoirs en tissu de l'heure (jamais pu utiliser des mouchoirs en papier), yeux éternellement embués. Il faut dire aussi que, pour trouver les bâtiments de la colonie pénitentiaire de Mettray (où fut "accueilli" Genet adolescent), j'ai dû m'arrêter près de la place du dit village afin d'y consulter le plan fort complexe et détaillé. N'ayant pas remis mon manteau, j'ai peut-être aggravé mon cas en cette cruciale minute d'orientation topographique.

lundi, 21 novembre 2005

Villandry, le retour

Dimanche, neuf heures et demie du soir.

 

Nous avions visité le château de Villandry, le 30 ou le 31 octobre 2003, avec ma soeur, alors qu'A., mon fils, n'avait que deux ans. C'était alors une matinée très froide, un dimanche glacial. Aujourd'hui n'était pas piqué des hannetons non plus, question pincée, mais enfin, je dois être aguerri car j'avais veste et manteau largement ouverts sur mon pull-over léger. (Rêvez, dames et demoiselles, de ce grand biau gars remarquablement bâti déambulant nonchalamment dans les allées de Villandry. (Qu'est-ce que je raconte, moi?))

Bref, A. était ravi de retrouver Villandry, dont il n'avait évidemment pas le moindre souvenir. Malheureusement, le château était fermé, ce que le guichetier a oublié de préciser; mais les jardins à eux seuls valent le détour. Je n'illustre pas cette note de photographies prises, car je les réserve à un autre usage, sur mon carnétoile de fiction. (D'ailleurs, j'en profite pour rappeler aux étourdis que le vote qui doit décider du chapitre 2 d'Avril déjà dérape, ce roman exceptionnel qui fait déjà la une de Lire et de L'Express (c'est dire s'il est mauvais), s'achève ce lundi 21 novembre. Donc, un petit tour sur le site Romanse, une lecture admirative et minutieuse du chapitre 1, un vote, et l'affaire est dans le sac.)

Villandry est un château fort déroutant, par bien des aspects: construction à la fois classique et héréroclite, plan partagé entre le belvédère et les terrasses, sur un corps de bâtiment Renaissance aux ornements très austères et oncques fort peu représentatifs du XVIème, jardins en labyrinthe et cultures légumineuses de grande classe. Totalement atypique, il est pourtant "vendu" par les agences de voyage comme le château de la Loire par excellence, peut-être parce qu'il se situe si étonnamment près du confluent de la Loire et du Cher?

Dans mon souvenir, l'intérieur n'a rien de très mémorable. (Cela, c'est une phrase remarquable d'ambiguïté et de maladresse retournée. Chapeau, mon gars...) Mais les jardins, où nous allâmes rêvassant, conversant, jouant à cache-cache (...), prenant des images et des poses, sont un vrai régal, pour l'oeil et la promenade.

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Note (21 h 40) : D'aucuns s'offusqueront peut-être derechef, ou une tantième fois, de mon style ampoulé, précieux ou dandy, mais c'est que, fort bonne poire, trop gentil garçon, je n'aimerais pas enlever le tapis sous les pieds de ceux qui pensent m'insulter en me traitant de "pédant". Je suis assez gentleman aussi, en dépit des apparences, et n'aimerais point que, découvrant une mienne note écrite en style SMS ou France Info (c'est à peu près équivalent), ces aucuns-là ne s'en fâchassent en pensant que je leur ai joué un tour pendable.

dimanche, 20 novembre 2005

Bréhémont

Dans une ancienne note, j'écrivais le nom de cette commune avec un D, alors que sites Web et cartes routières sont unanimes: c'est un t qui clôt le beau nom de cette jolie commune ligérienne. Pour de plus amples renseignements, vous pouvez consulter la version synthétique, ou la version militante (le site de M. Thierry Valter).

mercredi, 16 novembre 2005

Exposition Daniel Buren, au château de Tours

 

Ecrire ou ne pas écrire… L’exposition présentée par Buren au château de Tours est une telle imposture, une fumisterie, que l’on aimerait l’ignorer, tout bonnement – ce d’autant qu’il me faudra justifier mon avis pour ne pas donner l’impression de n’avoir « rien compris » (vous n’avez rien compris : c’est l’argument habituel des avant-gardistes les plus chevronnés et inconditionnels, ceux qui, au nom de Soulages, Fontana ou Pollock, artistes vraiment géniaux, vous feraient avaler les pires couleuvres en vous menaçant d’être d’“affreux réactionnaires” – rien n’est mieux à même de dégoûter de l’art dit « contemporain » que le zèle mis par ses thuriféraires à affirmer que toutes les œuvres ont une valeur).

 

 

Toujours est-il que Buren n’a pas réellement enlaidi le château. Son exposition s’appelle « plus petit ou plus grand que », et le seul concept a consisté à transformer l’espace rectangulaire du château en un triangle, au moyen d’échafaudages tout à fait hideux. La figure géométrique du triangle représente, je suppose, les signes > et <.

 

A l’intérieur du château, le triangle est constitué, sur trois niveaux, par des planchers colorés qui redéfinissent le sol. L’installation se limite à ces planchers de couleur (vert au rez-de-chaussée, orangé au premier étage, rouge au second étage), et – outre son caractère complètement superficiel, qui ne redéfinit rien du tout, et ne permet en rien la « déconstruction de l’espace visuel » vantée par les argumentaires bien-pensant – elle n’est même pas techniquement bien faite : les bordures des planchers peints, qui débordent sur les escaliers, ont été peintes avec force dégoulinures, de toute évidence involontaires, à faire honte au plus inepte des apprentis. Ici, l’art ne produit ni une belle vision, ni le moindre sens ; il ne témoigne pas même d’une quelconque compétence technique.

 

Au mieux, on pourrait penser que l’installation est propre à scandaliser les badauds, ou à épater les gogos. Mais y a-t-il des gens encore assez incultes pour se laisser épater ou scandaliser par une telle médiocrité ? Peut-être ; ce qui est certain, c’est que l’on peut s’offusquer de la médiatisation d’un si fade imposteur.

mardi, 15 novembre 2005

Le singe et le chameau

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(Détail d'une tapisserie du château de Langeais.)

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Tout de même, ce singe a l'air d'un homme, mais pas tout à fait non plus. Le chameau me fait penser à cette réplique célèbre du Flying Circus:

"What is it now, you great pillock?"

Les admirables feuillages jurent de miroiter le ciel.

lundi, 14 novembre 2005

Langeais: Vues du haut du chemin de ronde

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Au début, ce n'est rien... juste un balbutiement.
Qui va se précisant,
au moins la foi étreinte.
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Tout d'un coup, vous vous éveillez
en pleines boiseries,
les arbres au loin couvant de leurs
branchages le rideau de pluie.
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Puis encore, la tour si ronde,
la tourelle autrement plus belle
vous enveloppe de fumées
et vous martèle un sortilège.
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Enfin la rue, le précipice,
une tache de sang vous guette;
c'est que, du haut des échauguettes
où la douleur vous a saisi,
la trouée encore étincelle.
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Et vous vous retournez,
grillagé de stupeur
dans la blancheur des pierres.

mercredi, 09 novembre 2005

Eglise d'Azay

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Glisse, église.
Ton fronton aux statues tues, taiseuses, merveilleuses, qui blanches s'épanchent, s'aveugle.

dimanche, 06 novembre 2005

Azay-le-Rideau

Nous sommes revenus, sur les quatre heures, d'une promenade du côté d'Azay, d'où je ramène de nombreuses images qui me permettront, la semaine prochaine, de combler le vide actuel de ce carnet de toile, et où, outre la visite du château, nous avons pu apprécier à sa juste valeur (assez médiocre) la cuisine du Grand Monarque, pourtant louée par le Champerard 2004.

Nous avons aussi jeté un oeil à l'église, après la sortie de la messe. En début d'après-midi, nous avons admiré le manoir de Vonnes, et un autre château, très beau, situé entre Azay et Artannes. Il faisait un grand soleil. Le château d'Azay est un régal, à ce détail près qu'il n'y a que fort peu de détails sur le mobilier, souvent d'une grande beauté.

J'ai du travail par-dessus la tête, je vais passer ma soirée à corriger des copies, à trouver un double sujet de thème pour le partiel que je donne à mes étudiants de troisième année demain, etc. Et je suis revenu épuisé de Montpellier...

mercredi, 02 novembre 2005

Jardin à la française (Luynes)

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Que l'on quadrille vos mirages
ou qu'on envole vos atours,
Vous n'aurez pour autres parages
Qu'avides les vieux alentours.

 

Rochecorbon

Dimanche après-midi, après avoir accompagné mon beau-père à la gare, nous avons voulu montrer à A. la petite bourgade de Rochecorbon, dont il nous parle sans arrêt ; le nom le fait beaucoup rire et le fascine, car une de ses deux maîtresses d’école enseigne à mi-temps dans cette commune. Il n’en revenait pas de se trouver là – un peu comme si l’on vous montrait l’Atlantide, ou comme si vous vous retrouviez en un tournemain sur Pluton.

 

Le village est fort joli, et a l’air nettement plus étendu que la longue avenue des bords de Loire et les alentours de l’église. Nous avons promené un moment autour de l’église, puis en remontant les rues pentues. En voiture, nous avons vu un assez joli manoir, qui était fléché de toutes parts, mais qui, comble du curieux, ne figure pas au nombre de la dizaine de châteaux de la commune que répertorie le site touristique Loire France.

 

L’église n’est pas laide ; l’architecture en est presque originale, avec quelques figures de grotesques au-dessus du portail et autour du chœur, pour faire bon poids. L’intérieur est très sobre, dépouillé, malgré l’inévitable et horrible chemin de croix fin Pompidou début Giscard. Il y a un très beau vitrail derrière le chœur ; il doit s’agir d’une œuvre néo-médiévale du dix-neuvième siècle, mais, une fois n’est pas coutume, très réussie.

 

P.S. : Je vais me tenir éloigné de ce carnet de toile deux ou trois jours, mais je continuerai d’écrire, et ai, de toutes les manières, prévu la publication d’une note illustrée par jour.

mardi, 01 novembre 2005

16, rue Briçonnet

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lundi, 24 octobre 2005

Abbaye de La Clarté-Dieu, II

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Nous nous y promenâmes un jour sombre et presque froid de juillet. Qui vive, il n'y avait pas âme. Juste notre reflet dans les branches des arbres, et le clapotis d'eau que font les nuages, sans fin. C'est une propriété privée, et nous ne nous sommes pas avancés. Visiblement, le lieu est plus ou moins à l'abandon. Quel dommage. Retournons sur nos pas, sans froisser les fragrances du chèvrefeuille et de la badiane.

 

dimanche, 23 octobre 2005

La douce dame de Bueil

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samedi, 22 octobre 2005

Gisants de Bueil, II

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Il en avait été question précédemment: cet ensemble de gisants est parmi les plus émouvants que je connaisse.
(Dans la cathédrale Saint-Gatien, à Tours, les gisants des petits princes, attribués à Guillaume Régnault, sont également remarquables.) 

vendredi, 21 octobre 2005

Sainte Ursule

Pour célébrer les vacances de la Toussaint qui commencent pour Marione et Simon, alors que moi, pauvre bagnard, je trace mon sillon, je tiens à montrer certaines représentations remarquables de Sainte Ursule.

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Celle-ci provient du Musée de l'Oeuvre à Strasbourg et constitue l'un des deux panneaux conservés d'un retable perdu. La fresque ci-dessous, en revanche, se trouve près de nous, en Touraine, dans l'église de Souvigné:

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Enfin, j'ai l'impression ( que je n'ai pu nullement vérifier ni confirmer) que le tableau de Vittore Carpaccio ci-après était une anamorphose. Il faudrait s'en assurer de visu... mais Venise est loin de Tours, hélas.

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jeudi, 20 octobre 2005

Chien orange en bois

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Ce très beau chien, d'une belle et ancienne maison qui, rue Colbert, sert de gîte au restaurant Le Franglais.

mardi, 18 octobre 2005

Turpenay, bien planquée

Nous ne l'avions pas trouvée, mais Tinou, autre topographe et blogeuse de Touraine, nous dit tout sur l'abbaye de Turpenay.

Il y a un grand blanc en haut de fenêtre, mais la note, très complète et richement illustrée, est à portée d'escalier, en descendant un peu.

dimanche, 16 octobre 2005

N'oubliez pas le marché gourmand de Chaveignes...

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Dans la série des insistances dérisoires et neurovégétatives du Cingalombre masqué, on fait difficilement pire, mais enfin...

samedi, 15 octobre 2005

Lutin de Claude Pasquer, au château du Rivau

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C'est l'une des "sculptures" les plus réussies ou les plus astucieuses du parc du Rivau. J'ai écrit il y a trois jours une note sur la visite du château elle-même.

Boulangerie de Champigny

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De passage à Champigny, dimanche dernier, j'ai appris que Chaïm Soutine y avait trouvé refuge et peint plusieurs toiles, et aussi que ce peintre que j'aime beaucoup était d'origine lituanienne, ce que savaient certainement Marione et Simon, les auteurs du blog Oreilles de cochon grillées, grands ambassadeurs des relations entre la Touraine et la Lituanie.

(P.S.: Vérification faite, il semblerait que Soutine soit d'origine biélorusse mais ait passé son enfance en Lituanie avant de s'exiler en France.)

jeudi, 13 octobre 2005

Château de Cinq-Mars la Pile

Samedi dernier, nous avons eu l’excellente intuition d’aller visiter le château de Cinq-Mars la Pile, tout près de Tours, sur la rive droite de la Loire. Excellente intuition, car il sera bientôt fermé aux visiteurs, comme beaucoup de « petits » châteaux qui n’ont intérêt à ouvrir qu’entre mai et octobre, mais surtout en raison du temps splendide et presque estival : le château, en effet, se réduit à deux tours étêtées ou “découronnées” (sur ordre de Richelieu, qui avait fait exécuter Henri Ruzé d’Effiat, Marquis de Cinq-Mars, pour haute trahison), mais il y a une très agréable promenade autour des tours, dans les douves herbeuses, puis au-dessus de la terrasse de la Juiverie, et enfin par le bois d’ifs. Nous y avons été accompagnés par le maître des lieux, un chat fort aimable et joueur.

Nous avions été, de prime abord, accueillis par la propriétaire, qui nous a appris que la majorité des visiteurs n’étaient pas de la région, soit que les Tourangeaux ignorassent l’existence même de ce château, soit qu’ils préférassent partir en promenade plus loin et se garder, en quelque sorte, cette excursion voisine pour de plus lointaines journées : c’est tout près, on aura toujours l’occasion de le visiter plus tard… Curieuse mentalité, mais si elle le dit, comment ne pas la croire ?

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Du haut de la première tour, on peut observer le panorama. La propriétaire nous avait promis que nous pourrions admirer Villandry, en raison du temps dégagé, mais tout ce que nous avons vu, c’est cette affreuse et immense usine que l’on voit depuis la route qui relie Tours à Saumur. Cette terrasse est toutefois un lieu mémorable et singulier, en raison aussi des nombreux graffiti gravés, parfois fort anciens, et creusés à l’aide d’outils très perfectionnés (burin de marbrier, certainement). Il y a, notamment, une gravure représentant une silhouette assise.

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Dans la salle du premier étage sont exposés trois tableaux d’un certain Nicolas Untersteller, notamment une Descente de croix, apparemment des années 1950, très influencée par l’expressionnisme allemand et le nouveau réalisme français d’après-guerre (Hélion, par exemple), mais sur le mode mineur. Comme la propriétaire nous a introduits dans son salon (la demeure occupée par les actuels propriétaires correspond aux anciens communs) et que nous y vîmes chevalet, tableaux, matériel de peinture, nous ne savons si l’artiste est son mari, son père, son beau-père, etc.

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Il y a, dans les douves, plusieurs figuiers superbes, aux figues toutefois complètement vertes, ce qui est étonnant.

Après cette visite, nous avons admiré la porte qui ouvre sur la rue de la Juiverie, acheté rillettes et rillons dans la charcuterie locale et pris un verre dans le bistrot complètement désert, et décoré d’affiches dont le thème commun était « le corps féminin fortement dénudé », exposition aussi d’un autre genre.

mercredi, 12 octobre 2005

Château du Rivau

Dimanche, après un tour au vide-greniers de Saint-Etienne de Chigny (où, en guise de marché gourmand, il n’y avait qu’une pauvre marchande de gaufres et une charcutière spécialisée dans les saucissons divers), nous avons voulu visiter la vieille église de Cravant, très belle, mais qui est fermée pour cause de travaux, puis la Sainte-Chapelle et les communs en U de Champigny-sur-Veude, qui laissent deviner combien le château du XVIème devait être grandiose. Mais ce site également était fermé, celui-là pour cause de fermeture annuelle du 1er octobre au 30 avril… Nous attendrons donc mai.

 

En revanche, le très beau et méconnu château du Rivau, au sud de Chinon, nous a ouvert ses portes. Le mieux est de citer le prospectus, fort concis et précis :

La récente réunification des communs (pédiluve, pressoir, écuries Renaissance, fontaine à bec de canette et grange dîmière) au château permet à cet ensemble architectural unique du XVe et du XVIe siècle de revivre. Les jardins du château, re-créés d’après les documents recueillis dans les archives du Rivau, évoquent les gravures du Moyen Âge et les contes de fées qui s’en sont inspirés.

 

Comme la veille, pour le château de Cinq-Mars la Pile, nous avons été bien inspirés, car le tour des jardins constitue, par un temps doux et ensoleillé, un but idéal de promenade. Toutefois, l’inspiration soi-disant médiévale signifie que les propriétaires, aidés en cela, à ce que j’ai compris, par la DRAC et le Ministère de la Culture, ont fait appel à des artistes ou artisans qui ont mis en place des installations plus ou moins astucieuses, plus ou moins jolies aussi, et dont l’une consiste en une série de nains de jardin… Tout n’est pas très beau, autant dire, quoique l’échiquier avec la famille des pots de fleurs soit assez réussi, et quoique le labyrinthe d’Alice reste fort sobre. Mais l’essentiel, sans doute, est que cela plaise aux enfants, ce qui s’est vérifié avec notre fils.

 

Sinon, la visite du château se restreint à quatre grandes salles dans le corps de logis principal. Outre les trophées, inévitables dans cette région où la tradition de la chasse à courre ne se dément pas, il y a un très bel autel en bois du XVIIème siècle. Le plafond peint de la salle dite « du festin de Balthazar » est très beau. La salle des dames est également d’une belle unité, et restaurée avec goût et finesse historique.

mardi, 11 octobre 2005

Marché fermier de Chaveignes

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N'oubliez pas, quoi que l'on feigne

En ce prochain dominical

Le marché fermier de Chaveignes

Illustré d'un quatrain bancal.

lundi, 10 octobre 2005

Ironie des images

Tandis que je photographiais, samedi, au château de Cinq-Mars la Pile, cette inscription dans les douves, le Cameroun était éliminé de la participation à la Coupe du Monde de football.

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Bonne chance quand même au Togo et à l'Angola!

Gardez la parole

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Vu à Saint-Etienne de Chigny, sur la rive nord de la Loire, ce conteneur destiné au recyclage du verre semble appeler des remarques sarcastiques sur l'adéquation entre le message des affiches politiques et le support choisi. Non?

 

mercredi, 05 octobre 2005

Le prieuré Saint-Cosme

Mercredi, 12 h 15

Aussitôt dit, aussitôt fait… Je promets une note, et une fois encore je faillirais à ma promesse ? Ah non, pas de ce pain-là, hein…

Le prieuré Saint-Cosme, à La Riche, est un lieu que je trouve, pour ma part, touché par la grâce. Il ne reste pas grand-chose, certes, des bâtiments conventuels du seizième siècle, mais le réfectoire, par exemple, vaut à lui seul la visite. Les fragments qui restent de l’église sont aussi très émouvants.

 

Bien entendu, le prieuré est surtout réputé car Ronsard l’a immortalisé dans plusieurs poèmes, en fut prieur de 1565 à 1585, y écrivit quatre chants de la Franciade.

Puis dès le poinct du jour redoublant le marcher,

Nous vismes dans un bois s’élever le clocher

De Saint Cosmes prè Tours où la nopce gentille

Dans un pré se faisait au milieu de l’isle.

 

Voilà de beaux vers, assurément. (Ce qui vous remet en mémoire, fidèles lecteurs, que j’ai laissé naguère en plan la série annoncée Un beau vers. Je me demande si, velléitaire comme je le suis, je me tiendrai, avec la masse de travail qui m’attend jusqu’en février au moins, à mon projet de roman publié dans ce carnet de toile. C’est une autre histoire, non?)

 

Ce sont de beaux vers. J’aime ce quatrain, car, outre la douceur de la scène champêtre, la gaieté si bien transmise, il y a cette métamorphose discrète, de vers à vers, du poinct en un bois, puis de prè en pré. Par ailleurs, ce quatrain indique que la commune (ou paroisse) devait, à l’époque, s’appeler Saint Cosme, et non La Riche. D’où est venu ce nom, et quand ? Quel est le lien avec l’église Notre-Dame de La Riche, qui se trouve, de fait, à Tours, dans un quartier très voisin de La Riche ? Autant de questions dont je chercherai les réponses… Quelle prétention de vouloir tenir un carnet qui parle aussi des sites et lieux d’Indre-et-Loire, quand je suis si nouvellement arrivé et si peu informé de tant de choses…

Atelier mode d’emploi: Ségolène Garnier et Cécile Cluzan

Mercredi, 11 h 40

 

Dimanche dernier, en début d’après-midi, dans le cadre d’une manifestation culturelle appelée Atelier mode d’emploi et qui consistait, pour les artistes tourangeaux, à accueillir le public dans leurs ateliers respectifs, nous nous sommes rendu, mes parents, ma compagne, A. et moi, au 32, rue Delpérier, où demeure Ségolène Garnier, qui avait exposé certains de ses mobiles tridimensionnels, et une série fort longue de figures rouges sur supports imprimés retravaillés. C’est, de ses œuvres, cette série que j’ai préférée. J’ai aussi remarqué, sur les rayonnages de sa bibliothèque, qu’elle avait lu Le sujet monotype de Dominique Fourcade, dont j’avais promis de parler mais que j’ai dû rendre, entre-temps, à la Bibliothèque Universitaire (ou S.C.D.).

 

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Auparavant, nous avions été accueillis, dans la courette de l’immeuble, et pendant une battante averse, par l’invitée de Ségolène Garnier, Cécile Cluzan, qui avait édifié une sorte de tente-igloo entièrement constituée de pull-overs et de chandails décousus puis recousus les uns aux autres, dans une sorte de sarabande colorée très insolite. J’ai photographié le reflet, dans la théière, des visiteurs et hôtes assis autour d’un thé fumé sur ce fond multicolore.

Je ne sais si Ségolène Garnier m’autoriserait, elle, à inclure dans ce carnet de toile une ou deux images volées à ses figures rouges ; je vais essayer de retrouver sa trace, afin de lui signaler, au moins, l’existence de cette note.

Après cette incursion dans l’atelier de ces deux jeunes artistes, nous avons profité du soleil revenu pour flâner avant de conduire mes parents à la gare de Saint-Pierre des Corps. Je leur ai montré les bâtisses de style art nouveau de la rue Jules Charpentier ; nous avons visité, dans ces parages-là, un autre atelier dont je préfère éviter de parler.

La Riche

 

Mercredi, 11 h 55

 

Je ne connais pas très bien cette commune limitrophe de Tours, où je me rends désormais avec une certaine régularité, depuis que nous avons pris un abonnement à la médiathèque. Jusqu’alors, je connaissais surtout la petite place qui se trouve derrière le Jardin botanique, mais aussi, pour y être allé une fois, seulement, un quartier résidentiel construit dans les années 1980, vraiment pas beau et où habite un collègue pour qui j’ai, a demeurant, la plus vive estime et l’admiration la plus profonde (moi-même, je ne vis pas dans le coin le plus beau de Tours, c’est un bel euphémisme d’écrire cela!). Je connaissais aussi, et j’y suis retourné trois fois depuis notre installation ici, le prieuré Saint-Cosme, qui méritera une note à lui seul.

 

Il y a actuellement, derrière la médiathèque, un grand chantier de construction dont je suis les progrès avec régularité, car A. est fasciné par les machines et les grues. Je remarque que ce chantier avance à vitesse V, ce qui n’est pas le cas de celui qui nous empoisonne l’existence à l’université (extension du site Tanneurs).

 

Il y avait, ce matin, un enterrement à l’église de La Riche, qui est, à n’en pas douter, l’une des plus laides du département. De quand peut-elle bien dater ? de 1923 ? 1891 ? (Tiens, je devrais reprendre l’écriture de mes célébrations improbables, mais aussi y ajouter une série de conjectures inactuelles.)

 

Preuve de plus que cet automne 2005 sera richois (la-richois ? la-richien ?) ou ne sera pas, je viens de réserver deux places pour le concert de Mathieu Boogaerts à la Pléiade.

dimanche, 02 octobre 2005

Place du Grand Marché

La Place du Grand Marché, à Tours, n'offre pas, à la vue, le seul Monstre robotique. Il y a aussi, de l'autre côté de la place par rapport à ce trio de maisons, la meilleure librairie de Tours, j'allais écrire la seule, Le Livre.

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mercredi, 28 septembre 2005

Collyre

Un ramequin acheté à l’Aquarium de Touraine, et on nage en plein délire, on rame dans les rivières plus jamais poissonneuses, plus jamais transparentes, plus jamais bellement vaseuses, et savamment nous éloignons de l’eau et de nous-mêmes. Car ce ramequin ne peut pas exister, les parapluies le savent bien.

 

mardi, 20 septembre 2005

Aucard, suspends ton vol

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dimanche, 18 septembre 2005

Jazz en Touraine : Esplanade Maurice Cullaz

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La place où est installé le “village gourmand” du Festival Jazz en Touraine s’appelle Esplanade Maurice-Cullaz, en hommage à cet amateur de jazz et compagnon de route de nombreux musiciens, dont la voix est gravée sur le disque 3 d’Emmanuel Bex. Je suis assez content de la photographie que j’ai prise, qui laisse voir les formes des voitures derrière le drap orange, aussi de ce drap – aux couleurs de la ville, peut-être, mais, à coup sûr, du Blog Oranginal !

samedi, 17 septembre 2005

Jazz en Touraine, un fragment du « off »

Suite à la série de commentaires engendrés par cette note, et suite à la réaction motivée et courtoise de François Thiffault, j'attire l'attention de mes lecteurs sur le fait que j'ai affreusement exagéré dans cette note. A chacun de se faire une opinion concernant le quintette de Kevin Mark. Des goûts et des couleurs... (Préambule ajouté le 21 septembre 2005)

Nous avons passé, au « village gourmand » où se déroule le festival off de Montlouis, une après-midi agréable, quoique fraîche et menaçant constamment pluie.

Il semble y avoir eu quelques cafouillages, ou, à tout le moins, ce qu’un musicien a appelé «les luttes intestines du festival». En effet, le trio du contrebassiste Pierre-Stéphane Michel, que je n’avais jamais entendu, devait se produire à 15 h 30. Or, quand nous sommes arrivés au « village gourmand », le concert avait commencé; il s’est arrêté peu avant quatre heures, pour laisser place à la formation du guitariste Kevin Mark, qui s’était pourtant déjà produite au in l’avant-veille et n’était pas programmée.

Le plus triste, dans ce flottement, c’est que le trio de Pierre-Stéphane Michel proposait une musique mélancolique, douce, très travaillée, parfois violente et lancinante, bref un vrai trio de jazz avec trois musiciens de qualité résonnant dans une belle interaction – alors que le quintette du dénommé Kevin Mark était assez indigne de monter même sur le podium d’un radio-crochet. (J’exagère à peine; vous connaissez maintenant mon penchant pour l’hyperbole.)

 

Toutefois, ce blues mal dégourdi, espèce de sous-sous-Muddy Waters dénué d’invention, déroulant tous les clichés du genre sans avoir l’âme du blues, avait l’air de plaire au public. Les paroles étaient sans cette simple ironie si difficile à tenir et qui caractérise le genre, le guitariste-chanteur a une voix sans relief, et, comble des combles, la sonorisation écrasait complètement le jeu des deux saxophonistes, sauf, évidemment, sur certains (quasi-)solos. J’ai remarqué cette erreur de sonorisation dès le premier morceau. Or, ne voilà-t-il pas que le guitariste annonce au micro, à l’issue de ce premier morceau : “Can I have some more volume, and more for the drums as well?”  Dans ce contexte, il allait s’avérer définitivement impossible d’entendre les saxos. On se demande bien pourquoi s’embêter à faire souffler ces deux braves garçons comme des perdus pour n’entendre que les roulements forcenés du batteur et les riffs (moyennement) déchaînés du guitariste (je ne parle même pas de la contrebasse)…

Ce désagrément mis à part, ce fut agréable : très jolie découverte du trio constitué de Pierre-Stéphane Michel, Frédéric Delestre et Bruno Ruder, dont je reparlerai prochainement (mais vous pouvez déjà vous procurer leur album, Bayahibe), A., mon fils, ravi, la menace de la pluie sous un ciel pétroléeux et attendrissant.

Je regrette de n’avoir pu aller à un ou deux spectacles du in, surtout Baptiste Trotignon, qui se produisait hier, dont je suis la carrière depuis lurette. Mais j’étais à Paris. L’année prochaine, peut-être, si l’équipe du festival se décide à programmer un peu plus de jazz, j’y assisterai vraiment. Cette année, il y avait de quoi faire fuir…

lundi, 12 septembre 2005

Oxymores des gargotes tourangelles

J’ai choisi, comme déjà une autre fois, précédemment, de commander et déjeuner d’un Irish Welsh dans cette brasserie de la place Plumereau dont l’enseigne existe également dans de nombreuses autres villes françaises. Un Welsh rarebit, je sais ce que c’est (et d’ailleurs, ce n’est pas ce que servent ces tavernes, de par notre pays) ; un Irish Welsh, c’est comme un Basque breton, c’est plus délicat.

 

Ne nous plaignons pas, toutefois : la brasserie concurrente de celle-ci, qui se trouve sur cette même un rien touristique place, propose, dans la version anglaise, des raped carrots, c’est-à-dire des carottes violées.

 

Le Lude

Hier, à l'occasion de l'une de nos régulières visites à la grand-mère de C., qui habite La Flèche, nous avons revu le château du Lude, que nous avions visité avec cette même grand-mère et la mère, décédée en 2001, de C., en août 1994, par une belle canicule.

 

Hier, il faisait bon, une chaleur d'été finissant, agréable. Le château présente quelques atouts indéniables, à commencer par son parc, l’admirable muraille qui le ceint, le grand portail aux tourelles massives, par lequel on n'entre pas. La chapelle est médiocre, avec une écurie tout aussi terne, mais la visite du château est très intéressante, j'en avais gardé un très bon souvenir, à tel point que j'ai dû demander à la guide (une espèce d'excentrique maigrissime et qui récitait sa leçon sans nécessairement la comprendre) si les fresques représentant l'arche de Noé étaient déjà visibles il y a onze ans ; elles n'ont été, de fait, redécouvertes qu'en 1998.

Le château est encore habité, sert de résidence secondaire, mais les descendants, propriétaires, semblent un peu plus cultivés ou un peu moins sots (à l'exception d'un goût douteux en matière de portraits de famille) que ceux de la famille de Luynes, dont je m'étais plaint il y a quelques jours. On n’échappe pourtant pas à tout un laïus sur l'âge des enfants, les loisirs de la comtesse, et toutes autres fariboles aristocratiques pour épater le visiteur, qui, d'ailleurs, ne manque jamais de s'esbaubir. Nous aurions préféré plus de détails sur les trois magnifiques tapisseries de Flandre, ou sur les deux portraits, superbes, du duc et de la duchesse d'Orléans, portraits qui se trouvent dans la salle de bal et qui rendent magnifiquement hommage à ces deux héros ambigus des Mémoires de Saint-Simon ; à titre personnel, j'aurais aimé être certain que les trois croûtes attribuées sans hésitation par la guide à François Boucher n'étaient pas des copies, car ces toiles exposées dans le grand salon sont d'une maladresse technique très étonnante de la part de leur auteur présumé. Si quelque lecteur de ce blog en sait plus long sur ce sujet, je suis avide de renseignements.

 

Il y aurait bien d'autres remarques à faire sur certaines des splendeurs ou des beautés offertes au regard en ce château du Lude, et le mieux, une fois encore, n’est-il pas d'en recommander la visite ? Cette note est publiée sous deux catégories contradictoires, Sites et lieux d'Indre-et-Loire et Hors Touraine, mais c'est que, sans s'être en Touraine à strictement parler, ce château en est voisin. De plus, quoiqu'il ait été construit au bord du Loir, c’est un château qui s'apparente aux célèbres et si touristiques « châteaux de la Loire ».

 

Place des Joulins (face à moi)

De la fenêtre de mon bureau, à l'université, une fois ouvert les stores, ou, pour mieux dire, les volets roulants, je vois, par-delà les jardinières de géraniums qui bordent l'affreuse passerelle de béton, la très belle façade de briques claires qui nous fait face, place des Joulins. La nuit dernière, j'ai fort peu dormi ; après une soirée de lecture, j'ai eu envie d'écrire, mais je me suis retrouvé sans réelle inspiration face à l'écran de l'ordinateur de C. et m'étant couché à presque une heure, j'ai tourné dans le lit comme un affolé, et j'ai été réveillé à cinq heures et demie par une pluie battante, sans pouvoir me rendormir, et finalement totalement réveillé par les gueulantes du petit groupe de débiles qui passent presque tous les matins de la semaine à six heures et demie par notre rue.

La place des Joulins, qui, de la rue des Tanneurs, conduit au coeur du vieux Tours, est très jolie, avec ses façades sobres, classiques, la petite bicoque médiévale du bistrot Aux Trois Pucelles, le saule pleureur qui verse ses hanches de branches dégingandées par-dessus le bitume glacial ou dévastateur du trottoir. L'été, malgré le trafic presque incessant de la rue, cette placette est très agréable, en particulier lorsque le café des Joulins offre ses larges fauteuils où se vautrer, avec un demi ou un de ses sandwiches maison tout à fait surprenants et délicieux.

Il y a aussi les trois magnolias seigneuriaux, le passage du temps et des demoiselles, l'observation des promeneurs, de douces discussions avec les jeunes patrons, très gentils et sagaces, avec leur petit garçon joueur et espiègle.

La pluie tombe, fine et suave, sur la place des Joulins. Il faut tout de même se mettre au travail.

lundi, 05 septembre 2005

Enigme en images


Où cette photographie a-t-elle été prise?

Petitesse et décadence des Luynes

Au château de Luynes, que nous avons visité hier, l’on peut (outre visiter la chapelle, se promener dans un parc sans grand charme et admirer le mobilier et les tapisseries ou tableaux souvent intéressants) constater que, de cette famille, l’une des dernières familles ducales de France, réputée et fameuse, il ne subsiste, hormis le pognon, que le goût de la chasse.

Trophées partout, à tous les murs, et même un trophée d’orignal abattu en Alaska! Sur toutes les tables, pour que s’esbaubisse le badaud, des photographies de la famille, jolies têtes de fin de race, si vous me passez l’expression…

Bref, étant donné l’indigence de la bibliothèque, le peu de goût et de sens de l’harmonie dans l’arrangement général des meubles souvent beaux en eux-mêmes, et ce que nous apprend la guide de leur train de vie, on s’imagine que la famille de Luynes, devenue puissante par l’amitié de Louis XIII, grand chasseur devant l’éternel, n’a jamais été autre chose que cela, cette aristocratie dont la fonction était avant tout militaire, en temps de paix cynégétique, et qui se souciait comme d’une figue de la culture ou de l’art.

C’est désolant, et on aimerait, pour préserver sa propre humanité, se retenir de penser que la guillotine n’a pas nécessairement coupé les bonnes têtes. (Mais où étaient les Luynes pendant la Révolution ? En exil, très certainement…)

Elle a dit non

 

Ce jour-là, sans langue de bois, elle a dit non.

dimanche, 04 septembre 2005

Notre demeure

Il serait juste de vous décrire un peu la maison où nous vivons, à Tours-Nord. Nous en sommes (hélas) locataires depuis août 2003.

D’extérieur, elle ne paie pas de mine, pavillon de périphérie comme il y en a tant (mais plutôt sobre et dans des matériaux neutres, sinon beaux). Sur le devant, courette protégée de la rue par une rangée de thuyas (…) Derrière, un jardin de dix mètres sur dix environ, avec un très beau cerisier, et quelques arbustes, un minuscule bassin où règne un nénuphar, et où nagent, muets, deux poissons rouges d’une grande banalité mais d’une plus grande résistance encore.

La maison est mitoyenne des deux côtés ; il n’y a donc pas de chemin d’accès direct de la courette au jardin, si ce n’est par le garage, situé à gauche du rez-de-chaussée.

Au rez-de-chaussée, justement, outre une entrée assez grande, on trouve, au fond à gauche, une salle de jeux, qui sert de débarras, et de deuxième chambre d’amis si besoin est (le lit et ses alentours sont dégagés). Par la porte de droite, en venant de l’entrée, on accède à la pièce de vie, qui est de soixante mètres carrés environ, et comprend salon, salle à manger et cuisine américaine (hélas) en enfilade. Par une porte-fenêtre, on peut, du salon, passer dans le jardin.

A l’étage, auquel on accède par un escalier partant de l’entrée, il y a, outre l’assez vaste pièce palière (où traîne souvent l’étendoir, mais où trône aussi la psyché), six pièces: en façade, au-dessus du garage, la chambre des parents; en façade, au-dessus de la salle à manger, le bureau et la bibliothèque; côté jardin, au-dessus du garage (et ayant une cloison commune avec notre chambre), la chambre d’A.; côté jardin, au-dessus de la salle de jeux, la buanderie (avec un canapé et la télévision qui ne sert jamais (c’est une longue histoire)); côté jardin, au-dessus de la cuisine, la (grande) salle de bains; côté jardin, enfin, au-dessus du salon, la chambre d’amis, dite aussi « chambre aux corbeaux », où je me trouve à l’instant même (samedi 3 septembre, 14 h 45). Un couloir qui sépare le bureau-bibliothèque de la salle de bains et de la chambre aux corbeaux ouvre aussi sur un cabinet. Il y a d’autres W.C. au rez-de-chaussée.

La maison a une surface habitable de 170 mètres carrés. Nous ne sommes pas à l’étroit, mais on s’habitue très vite à occuper l’espace.

Bien entendu, chaque pièce mériterait une description détaillée, dans le style de la Tentative d’épuisement d’un lieu parisien de Perec, mais cela pourra inspirer de futures notes.

vendredi, 02 septembre 2005

Orthez à Tours

Au moment de donner un titre à cette photographie (la première de ma main (ou de mes yeux) qui s'attache à ce carnétoile), j'ai choisi Orthez, tout simplement. Les Tourangeaux, pourtant, devraient reconnaître le lieu.

mardi, 30 août 2005

Boucherie de Bréhémond

Bréhémond, sur les bords de Loire, offre une route entre l'étendue bleue, parsemée de bancs secs, et les sobres bâtisses. Chez le charcutier-traiteur, nous avons acheté d'excellentes escalopes de veau, et très convenable galet de la Loire.

Premier fragment volé au château d'Ussé

Le château d'Ussé: ses Italiens innombrables, jusque dans les nombreux graffiti gravés dans la pierre; les belles stalles de sa chapelle; le relatif ridicule des salles costumées célébrant la Belle au Bois dormant; les très belles tapisseries belges du XVIème, dans l'une des premières salles; le bureau Boulle où l'orbe du regard s'égare; les tours qui ont dû inspirer Viollet-le-Duc pour sa restauration pataude de Pierrefonds; des autoportraits absurdes immortalisant plus ma face de carême que le château lui-même.

dimanche, 28 août 2005

J'aimerais...

... aller écouter la conférence de Jean-Louis Pautrat le 29 septembre à 20 h 30 ("Le nanomonde, révolution de l'infiniment petit", Salle Thélème, 3, rue des Tanneurs, entrée libre)

... me renseigner enfin sur les spectacles du C.C.N.T. (Centre chorégraphique national de Tours), qui propose pas moins de douze dates cette saison

... visiter l'exposition De l'arbre à la forêt au Muséum d'Histoire Naturelle de Tours (jusqu'au 18 septembre)

... aller voir les photographies de Henri Goarnisson aux Archives municipales, place Saint-Eloi (superbe bâtiment) (l'exposition ne commence que le 17 septembre)

... visiter, d'ici le 11 septembre, la petite exposition Eric Garin aux galeries Mathurin & Passerelle (juste en face de mon bureau à l'université)

... faire un tour du côté des Bons Enfants voir les photographies de Sandra Daveau et les sculptures de Christiane Robichon (le lieu d'exposition propose des artistes d'un niveau très inégal...)

... trouver, sur la carte de Tours puis "en vrai", le square Roze et la chapelle Sainte-Anne (si quelqu'un a une idée, je suis preneur, parce que j'ai eu beau chercher, même en dehors de Tours, sur le plan Ordex-Chevalerias, ça ne semble pas exister)

... aller à l'inauguration du nouveau Petit Faucheux, le 1er octobre

... écouter l'Ensemble vocal de l'Est tourangeau, à la salle Ockeghem, le 21 septembre à 20 h 45, dans un programme consacré à Mendelssohn, Brahms, Schubert, Schumann, Holst, Verdi Rossini (malgré les trois derniers)

... me procurer la brochure de la Saison lyrique de l'Opéra de Tours, qui me semble bien curieuse

... faire un tour, tout ouïe, au Festival de Musiques anciennes, qui se tient du 17 septembre au 16 octobre, en divers lieux.

Et j'en passe.

vendredi, 26 août 2005

Réaux

Le château des Réaux, nous apprend un entrefilet paru dans Libération hier en page 11, vient d'être acheté par un homme d'affaires ukrainien. Nous l'avons visité en avril dernier, et, s'il est vrai que nous y avions été guidés par le souvenir déjà ancien de lectures (paceTallemant), aussi que nous n'y vîmes, hors le parc, rien d'absolument mémorable, je raconterai bientôt cette visite.

samedi, 13 août 2005

Bibliothèque de Tours

Juste un bref lien au cas où vous voudriez voir une photographie prise par moi avec mon vieil appareil numérique gratuit. (Le nouveau, que nous nous sommes offerts, C. et moi, le 18 juin dernier, est tellement mieux!) On y voit le diamant, sous-plombé de béton gris clair, de la Bibliothèque Municipale de Tours, dont la situation, au moins, entre les quais et la Loire à son plus beau, ne laisse pas à désirer. (Et la syntaxe, ici encore, n'est guère aisée.)
.............
Autre chose, un quatrain floral, par moi laissé à la surface de Trace de moi. Mais les images ne sont pas de moi!!!

13 août : Sainte Radegonde

Sainte-Radegonde-de-Touraine s'est appelée Saint-Ouen jusqu'au XVIIème siècle. La commune est rattachée à Tours depuis 1964, en est devenu un hameau. Il y a toujours une mairie, au centre du hameau, et, auprès, un bureau de poste, une école primaire et une boucherie.

Notre rue a beau être rattachée à la circonscription de Saint-Symphorien, nous nous sentons citoyens du quartier de Sainte-Radegonde. Notre pâté de maisons, le quartier des musiciens, s’articule en effet beaucoup mieux avec le village bas, par la rue Jeanne-Weddells, qu’avec Saint-Symphorien, qui se trouve de l’autre côté de la très vaste et bien laide avenue du maréchal Juin.

lundi, 25 juillet 2005

Sites touristiques défigurés

« Même la campagne, la montagne, les forêts, les landes, les dernière solitudes, sont balisées d’affreux panneaux, de parcours fléchés et de réclames dans le style des bandes dessinées, afin d’y attirer ceux qui n’auraient jamais songé à s’y rendre, quitte à ce que soient perdues les vertus de ces lieux pour ceux qui les aimaient sans avoir besoin d’y être amenés de force, ni par la persuasion publicitaire.» (Renaud Camus. La Dictature de la petite bourgeoisie, Privat, 2005, p.88)

Sur ce point, un petit village comme Bugnien, dans le Béarn, ou Bueil-en-Touraine, dont je parlais il y a peu, valent mille fois mieux, pour l’œil, que d’autres, mieux connus, mieux fléchés, et pourtant objectivement incomparable.

vendredi, 22 juillet 2005

Fouilles à Marmoutier

Ce 21 juillet dans La Nouvelle République:

Quatre semaines pour creuser les mystères de Marmoutier
(
Nouvelle République, 21/07/2005 )

Du 4 au 29 juillet, une vingtaine d'étudiants en archéologie travaillent à Marmoutier. Le site du monastère cache encore de nombreux mystères.

Au fond d'un trou, Géraldine est assise en tailleur à moins d'un mètre de Coraline. Non, ces deux jeunes filles ne jouent pas à cache-cache ; elles appartiennent au groupe d'étudiants venus participer au nouveau programme de recherches archéologiques sur le site du monastère de Marmoutier. « Dans les années 70, Charles Lelong avait permis d'identifier la localisation des églises abbatiales de ce site, fondé par saint Martin, à la fin du 4e siècle, explique Elisabeth Lorans, maître de conférence en archéologie médiévale à l'université de Tours et directrice de ces fouilles. Actuellement, nous connaissons juste l'emplacement des principaux bâtiments religieux mais rien sur leur succession et les habitations réservées aux laïcs au service des moines. »

Le Laboratoire archéologie et territoire, constitué de chercheurs du CNRS et de l'université de Tours, a donc entrepris cette campagne de fouilles, financée par la Ville de Tours, le conseil régional et l'État, plus de vingt ans après celles de Charles Lelong.

Coraline et Géraldine commencent tout juste à relever les caractéristiques d'un muret. « On note l'emplacement de chacunes des pierres pour les dessiner sur papier millimétré. Cet enregistrement fondamental peut permettre de faire la relation entre ce mur et un autre élément, plus éloigné » Grâce au fil à plomb, pour être sûre de bien mesurer à la verticale, et son mètre, Coraline indique des chiffres à Géraldine. Toutes deux découvrent le métier d'archéologues. « On ne s'attend pas à ce qu'il y ait autant de travail avant de commencer les relevés ! », explique Géraldine. En vingt ans, la végétation a quelque peu repris possession des lieux et les éboulements, remis de la terre dans les trous… « il a bien fallu une semaine de nettoyage avant de commencer notre travail de relevé ». Les deux étudiantes sont conscientes que leurs notes marquent le point de départ d'un travail de longue haleine pour comprendre la complexité du site. « Nous responsabilisons progressivement les étudiants », ajoute Elisabeth Lorans, « Sur ce stage, ils sont encadrés par Véronique Marthon et Vincent Hirn, qui préparent tous deux une thèse d'archéologie au sein du Laboratoire archéologie et territoires ».

A l'écart, Fabienne, étudiante en licence, n'a ni crayon, ni papier. Allongée, elle bichonne depuis trois jours un partenaire peu locace. « Mon boulot consiste à dégager le maximum de terre autour des ossements de ce squelette, découvert par M. Lelong. » Avec une balayette et une pince à épiler, l'étudiante ne doit pas bouger les os, avant que des photos ne soient prises. Ensuite, l'individu, qui a vécu entre le 7e et le 10e siècle, rejoindra le laboratoire d'un anthropologue pour délivrer son histoire. Fabienne l'attend avec impatience.

Magalie BERRY

jeudi, 21 juillet 2005

Qui était Maurice de Tastes?

Toi qui donnes ton nom à une longue rue de Sainte-Radegonde, qui étais-tu?

Un météorologue injustement tombé dans l'oubli, à en croire un article anglais de 1915, dont j'ai extrait le passage ci-après:

The consideration of these atmospheric circuits which constitute the general circulation of the atmosphere is due to a French scientist Maurice de Tastes, whose work has been overlooked, and whose name is not even mentioned in certain treatises on meteorology. This conception more-over did not pretend to give details but only a general impression of the atmospheric circulation. The complete theory, which would enable us to predict, with all their most detailed circumstances, every meteorological phenomena without exception, has yet to be attained, but the outline given by Maurice de Tastes will none the less remain as the first exact general representation of the movements with which the air enveloping us is endowed.

mercredi, 20 juillet 2005

Frênes têtards

Je signale l’excellent article de Gilles Mourgaud, toujours dans L’Oiseau Magazine (n°78, p. 17), intitulé «Frênes têtards en péril».

L'article n'est pas en ligne, mais vous pouvez vous abonner à L'OISEAU MAGAZINE, et, sinon lire ici un article équivalent.

Il y a aussi, sur le site d'un certain Christian dit "Ligérien", deux très belles photographies de ces arbres en Anjou.

mardi, 19 juillet 2005

Torture et satanisme au Louroux

Je profite des moments passés chez mes parents pour lire de nombreuses revues, et notamment (parmi d’autres, d’art, de sciences, d’histoire), L’Oiseau Magazine , le trimestriel de la L.P.O.. Je viens de lire, dans le N° 78 (janvier-février-mars 2005), à la page 34, que des adhérents de la section Touraine avaient retrouvé trois effraies crucifiées sur une clôture au Louroux.

Je ne suis passé qu’une fois au Louroux, très jolie commune où je m’étais promis de revenir pour une visite plus approfondie. On voit que la Touraine, pour être au centre de la France, et prétendre en être le modèle (si tant est que cela veut dire quelque chose), n’en recèle pas moins ses imbéciles et ses barbares.

A ce stade, il me faut citer l’article :

« Fin janvier, deux adhérents de la LPO Touraine ont fait la triste découverte de trois effraies crucifiées sur une clôture d’un terrain en vente ! La petite commune du Louroux, où ce fait a été observé, serait-elle toujours habitée par des croyances arriérées ? Toujours est-il que ce sont trois chouettes qui ont fait les frais de ce geste odieux. Est-il utile de rappeler que ces espèces sont intégralement protégées et leur destruction est passible de sanctions pénales (9000 euros d’amende et 6 mois d’emprisonnement) ? Cette espèce paie déjà un lourd tribut aux collisions et du fait de la raréfaction des sites de reproduction (obturation des volets des clochers d’église, son habitat de prédilection). »

J’ajouterai aussi, sur cette question de l’habitat naturel des espèces, que, si vous avez la possibilité, à la campagne mais aussi dans tel verger de proche ville, d’empêcher un propriétaire d’abattre tel ou tel de ses arbres fruitiers morts, vous ferez grand plaisir aux chouettes chevêches, qui n’aiment rien tant que les cavités de pommiers morts pour y faire leur nid. Ce que l’article ne précise pas, tant c’est, pour les lecteurs ornithologues ou ornithophiles, évident, c’est que toutes les chouettes se nourrissent de petits rongeurs et sont, à ce titre, fort utiles aux cultures et aux cultivateurs.

Les rapaces ont été, dans leur ensemble, longtemps détestés (et continuent de l’être par les plus ineptes de nos concitoyens, semble-t-il), car on les croyait nuisibles. On sait maintenant que la notion même de biodiversité ne s’accommode pas, de toute manière, de cette dyade nuisible/utile, qui ne prend, comme point de vue, que celui de l’espèce dominante (l’homme). Mais tout de même, si vous devez convaincre quelqu’un qui a peur des chouettes (!) ou des chauve-souris (la famille de mammifères qui est la plus dévoreuse de moustiques et de moucherons, sans qu’il y ait besoin d’asperger les rideaux de produits insecticides cancérigènes), qu’il ne faut pas souhaiter leur extermination, l’argument de l’utilité reste imparable.

lundi, 18 juillet 2005

Rue Ronsard : La Héraudière

L’une des très belles propriétés de la rue Ronsard, à Tours, se nomme La Héraudière, et se trouve au n° 60. Le portail souvent entr’ouvert sur ce jardin sans apprêts et cette bâtisse fin XIXe pas nécessairement très bien entretenue, m’a fait, d’emblée, penser au roman de Robert Pinget, Quelqu’un, ou encore à la demeure de M. Songe dans les carnets publiés par Pinget dans les années 1980 (mon préféré restant, de loin, Le Harnais).

Quel ne fut pas mon étonnement, lors de l’une de mes toutes premières pérégrinations dans le quartier, à notre arrivée en août 2003, de découvrir une rue Robert-Pinget, qui, certes, n’honore pas tellement le grand écrivain, puisqu’elle relie pauvrement une fin de quartier de résidentiel à un début de zone d’activités, mais qui rappelle au moins aux amateurs de ce merveilleux parleur et parfait moraliste qu’il s’installa, un temps, en Touraine, où il construisit une tour, près d’une propriété rachetée.

Pour en revenir à La Héraudière, il n’y a pas de n° 62 rue Ronsard, pour rendre compte, qui sait, de la vastitude de cette demeure et de son parc, dont l’immense figuier laisse, au printemps, déborder ses feuilles jusqu’au ras de l’étroit trottoir. Les larges fenêtres, ouvertes sur le sud, doivent permettre d’admirer le parc plutôt nu, un peu comme dans Quelqu’un, pour la scène du bifteck.

Il y a aussi, rue Ronsard, Les Petits Ciseaux, au n° 29, propriété plus grande, ce me semble, que les Grands Ciseaux, au n° 47. Perpendiculairement à la longue rue Ronsard, aussi, partent les rues Agrippa d’Aubigné, Guillaume-Apollinaire et François-Villon.

mercredi, 13 juillet 2005

La Pierre Percée et le Chillou du Feuillet

Etymologie toujours, le Robert en six volumes donne bien au mot "dolmen" son étymologie bretonne (de taol, table et men, pierre (composant qui se retrouve dans "menhir", "armen", "itsrainingmen", etc.)), et fait remonter son usage, en français, à 1805. Il semblerait pourtant que Châteaubriand hésite avec la graphie Dolmin. En outre, le Dictionnaire universel, fort laïc, de Maurice Lachâtre, dont l'édition consultée est de 1881, fait converger (ou confond) sous ce seul terme, à en croire tant la définition que l'illustration, monolithes (menhirs) et mégalithes (dolmens).

J'ai vérifié, car nous avons rendu visite, lundi, à un de chaque catégorie: le menhir de La Pierre Percée, à Draché, au sud du département de l'Indre-et-Loire, et, plus près encore de Descartes, le dolmen du Chillou du Feuillet.

La Pierre Percée est un monolithe d'environ quatre à cinq mètres de hauteur, dont l'orifice, proche du sommet, est un cercle quasi parfait et, nous dit-on, entièrement naturel. Elle se trouve au milieu d'un vaste pré, fort soigneusement entretenu, auquel on accède après une cinquantaine de mètres dans un chemin forestier. L'accès au site n'était pas barré par le 4x4 immatriculé en Allemagne, mais c'était moins une. (Entre autres haines, j'ai la phobie des 4x4.)

Le Chillou du Feuillet est un dolmen nettement plus petit que la Grotte aux Fées, visitée mercredi dernier; on ne peut y accéder qu'en se déhanchant et en rampant. Il ne peut contenir qu'un seul adulte, encore celui-ci en
sort-il plus courbaturé et endolori que jamais! Pour y accéder, il y a tout intérêt à savoir lire parfaitement une carte routière, à s'avancer avec prudence sur le chemin herbeux entre les champs de tournesol. C'est
d'ailleurs au milieu des champs de tournesol que j'ai pris plusieurs vues du dolmen, et sans doute celui-ci gagne-t-il beaucoup à être contemplé dans cette marée jaune merveilleusement étale et tranquille.

Je copie ci-après le texte de la pancarte:
Ce dolmen marque la limite des communes de Balesmes et de Marcé. C'est une sépulture collective construite par les premiers éleveurs agriculteurs de la région pendant le IIIème ou le IVème millénaire av. J.C. (période néolithique). [...] La chambre a malheureusement été vidée anciennement et remblayée. Les cinq supports de grès qui la limitent (dont l'un est déplacé) supportent la table qui recouvrait la sépulture avant sa condamnation. [...] Comme pour beaucoup d'autres dolmens de Touraine, la légende raconte que Gargantua aurait joué au palet avec les "Chilloux du Feuillet".

mardi, 12 juillet 2005

Enigmatique parc

Que pensez-vous de cette photographie de Tours?

vendredi, 08 juillet 2005

Château de Montifray

Je n’imaginais pas, en écrivant, l’autre jour, le nom de ce château, pure supputation née de la lecture attentive de la carte routière, que je m’avancerais, quatre jours plus tard, avec la Clio, sur le chemin caillouteux, qui part, à droite, de la D 402, juste après le joli lieu-dit L’Encloître, et que je pourrais contempler tout mon saoul ce château qui mériterait une mention plus louangeuse sur cartes et ès guides.

Il est habité par des particuliers, et, sur trois niveaux, dont un plus mansardé, semble offrir de vastes pièces. La pierre est entre gris et rouge, effet bigarré, et certaines parties n’ont pas l’air d’être impeccablement entretenues.

Si j’ai dû m’avancer sur le chemin, c’est que la muraille et la haute haie qui séparent le château de la route départementale le dérobent aux regards. Je n’ai pas eu de trop forts scrupules, pourtant, car ce chemin dessert deux autres propriétés, et il permet de faire demi-tour sans s’être trop approché de Montifray lui-même.

Il resterait à s’informer de l’origine du nom du château, de son histoire, de ses bâtisseurs.

Au moins, l’avoir vu a préservé la virée du mercredi après-midi de la pénurie castellane, puisque La Roche Racan, pourtant annoncé et dûment fléché, est, lui, tout à fait invisible de la route, du moins en ces temps d’abondants feuillages.

Abbaye de la Clarté-Dieu

L’ancienne abbaye est en ruines, mais ce sont des ruines respectables. Un porche d’accès, un site vallonné en verdure, et, sur la droite, de nombreuses dépendances, granges ou réserves. Sur la gauche, plus au loin (et l’on n’ose s’approcher, car un panonceau « Propriété privée » interdit théoriquement l’accès au site), la grande église abbatiale avec les bâtiments conventuels, et, plus intrigant, un corps de logis carré, comme un château Renaissance ou début XVIIème, curieux, dont on s’imagine qu’il doit être encore en état, et que l’on pourrait, dans ces parages, rouler des jours paisibles et retirés.

jeudi, 07 juillet 2005

Gisants de Bueil

Bueil-en-Touraine, joli village qui semble s’être arrêté de vivre ou, à tout le moins, de frétiller, vers les années soixante, n’a, au moins, aucun des désagréments de ces communes rurales, qui, pour être paumées, n’en sont pas moins agrémentées de divers panneaux publicitaires, ronds-points hideux, qui n’ont, en bref, que les inconvénients de la civilisation sans en avoir les avantages.

La collégiale est un ensemble assez colossal, qui, sans déparer, se trouve en léger porte-à-faux avec les dimensions actuelles du village. Le plus remarquable, ce sont les quatre gisants de la famille des Bueil, que toutes les sources font remonter au XVIème siècle, mais dont j’ai lu sur un site Web qu’ils avaient été « reconstitués ». Sont-ce des copies, ce qui, après tout, ne serait pas si surprenant étant donné leur exceptionnel état de conservation ? Ou ont-ils été restaurés ? Dans tous les cas, ils méritent, à eux seuls, le détour.

Il y a aussi, dans la collégiale, plusieurs statues admirables, une fresque peinte, un dessus de fonts baptismaux en bois sculpté, très beau.

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En écoute : « Beau bateau » (Dick Annegarn, Plouc, 2005)

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Les mots ont une orthographe : « grez »

Suite à notre visite du château de Champchevrier, il y a une dizaine de jours, le châtelain m’a rappelé, n’ayant pas trouvé mon adresse électronique, pour me donner la définition et l’orthographe du terme technique qu’il avait employé pour parler des défenses supérieures des sangliers, et qu’il empruntait au Traité de vénerie générale de Robert de Salnove, dont la première édition remonte à 1655.

Tout cela sur répondeur, car j’étais absent. Je lui sais gré de m’avoir appris et confirmé ce mot, que j’avais orthographié « graies », me semble-t-il, dans la note relative à notre visite.

Je donne, en suivant, la description, trouvée sur la Toile, d’un exemplaire original de l’ouvrage cité :
SALNOVE (Robert de). La Vénerie royale divisée en IV parties ; qui contiennent les chasses du cerf, du lievre, du chevreüil, du sanglier, du loup, & du renard. Avec le denombrement des forests & grands buissons de France . Paris, Antoine de Sommaville, 1665. 4 parties en un volume petit in-4°, veau, double filet doré encadrant les plats, armoiries au centre, pièce d?armes aux angles, dos à nerfs orné du même motif (reliure de l’époque)

Dolmen de la Grotte-aux-Fées

Si l’on excepte un étron (humain) qui embaumait copieusement la première des deux « chambres », le dolmen de la Grotte-aux-Fées, près Mettray mais sur la commune de Saint-Antoine du Rocher, mérite la visite, d’autant qu’il est à espérer qu’il ne sert pas habituellement de lieu d’aisance.

Entre deux et trois heures de l’après-midi, mercredi, il n’y avait pas un chat à la ronde, quoique la commune ait fait aménager un petit parking à proximité ; je tiens d’ailleurs à saluer le fait que ni le parking ni le chemin ne sont goudronnés, et qu’il n’y a aucune poubelle de métal vert ou autre défiguration du paysage. Pour une fois, la commune, soucieuse certainement d’économie, a fait le choix de la sobriété et de la mise en valeur in absentia du site.

Le dolmen lui-même est assez impressionnant. J’ai lu qu’il s’agissait là du plus grand édifice monolithique préhistorique de Touraine, ce que confirme la taille extrêmement modeste, par contraste, du menhir de La Haute Barde, vu plus tard de la D 766.

Je me suis hissé sur le haut, le toit du dolmen, en gravissant l’une des pierres qui sert de paroi, et y ai hissé ensuite A., qui était ravi de se retrouver à l’abri des feuillages, au plus près de l’aspérité des roches mais aussi de l’horizon fuyant.

mercredi, 06 juillet 2005

Cimetière et histoire coloniale, suite

En réponse à Livy, je poursuis ma description du cimetière, et précise un point. La précipitation (et, si, il faut le croire, l’épuisement) a provoqué un certain flou : il ne s’agit pas d’un cimetière colonial, mais d’un immense cimetière civil qui comprend un assez petit carré de tombes militaires ; c’est dans ce carré de tombes militaires que l’on trouve une douzaine de tombes de soldats issus de l’Empire. Je doute donc qu’il y ait une vraie réflexion locale autour de ces tombes, puisque 99% des visiteurs du cimetière doivent y venir pour se recueillir sur les sépultures de leurs proches. La plupart même doivent ignorer l’existence d’un secteur militaire entre ces quatre murailles.

Toutefois, je me suis interrogé, moi aussi, sur la raison de ces quelques tombes : pourquoi ici, à Tours, et pas ailleurs ? Pourquoi le tirailleur sénégalais ARI est-il inhumé à Tours, of all places ? J’essaierai de trouver plus d’informations sur la question…

mardi, 05 juillet 2005

Marcilly-sur-Maulne

J'écrivais, il y a dix jours, que, passant à Marcilly-sur-Maulne, nous n'avions pas vu le château. Je propose donc, dans cette note, quelques liens vers le site de la commune, le jeu consistant à trouver les liens, qui sont constitués de lettrines, autrement dit: certaines lettres de cette note sont des liens hypertextuels. Il y en a quatre.

Je rappelle par ailleurs à tous les lecteurs qu'ils peuvent participer au grand jeu de l'été, Traquons les épitrochasmes.

Cimetière de La Salle (TOURS-NORD)

Lu, au retour de l’université, les prénoms Omerine et Athénaïse, sur deux tombes du cimetière de La Salle. J’ai aperçu aussi le patronyme Bourdaloue ; il faudra vérifier si le célèbre sermonneur était de la région. (Contributions bienvenues.) Enfin, le mausolée de Victor Laloux se trouve aussi dans ce cimetière de Tours-Nord, que je compte prendre l’habitude de traverser à chacun des voyages pédestres de mon domicile à mon lieu de travail, puisque les trottoirs de la rue qui descend vers le quartier Paul-Bert sont quasi inexistants, et non en raison d’un quelconque goût morbide.

J’ai pris plusieurs photos, le matin, à l’aller (et donc sous un soleil radieux et un ciel céruléen (cet après-midi, il faisait sombre, et la pluie menaçait)), de tombes militaires. Un panneau indiquant, en bilingue, des tombes de guerre de soldats issus du Commonwealth, avait depuis longtemps attisé ma curiosité ; mais je n’ai pas su trouver de tombes américaines ou britanniques dans le cimetière. En revanche, toutes les sépultures militaires que j’ai observées datent de la guerre de 1914-18.

Les photographies que j’ai prises sont très émouvantes, car les tombes sont celles de soldats venus de l’Empire colonial français. Imaginez-vous, pour n’en citer que quatre, les destins de Tchan Hou San, travailleur chinois «mort pour la France» le 25 janvier 1919, de Dalmane ben Amar ben Ismael, travailleur colonial «mort pour la France» le 6 mai 1918, d’Amerrou Aoumallah, tirailleur algérien «mort pour la France» le 16 août 1918, ou enfin du soldat Ari, tirailleur sénégalais «mort pour la France» le 24 octobre 1917, et dont l’identité se trouve réduite à trois lettres ? Figurez-vous que, si ces tombes s’égarent dans l’alignement et la litanie des nombreux «Français de souche» (comme il ne faut pas dire et comme on ne saurait plus dire), elles sont toutefois rassemblées, séparées, de fait, des autres, ce qui montre à quel point, même en servant le colonisateur et en mourant pour lui, ces hommes ne pouvaient prétendre à une quelconque égalité…

Dire qu’une récente loi votée par le Parlement veut encourager professeurs d’histoire et auteurs de manuel à se concentrer sur l’enseignement de l’héritage positif du colonialisme ! Quel charlatanisme ! Quelle mascarade ! Quelle ignominie ! Pourquoi n’a-t-on jamais eu un vrai débat de fond, dans ce pays, sur l’héritage du colonialisme, qu’il soit bon, mauvais, pendable, que sais-je… ?

L’indignation qui parcourt ces lignes était plus mesurée, en mon for, tandis que je «visitais» le cimetière, car je n’ai pas besoin de me convaincre de ce que j’ai écrit ci-dessus. L’émotion, le sentiment toujours ambigu que j’éprouve, dans un cimetière, à ressentir la douceur de l’air, la chaleur de la vie, au milieu de tant de cadavres… voilà ce qui l’emportait.

Mais j’ai pris ces photos, car je veux témoigner.

lundi, 04 juillet 2005

Veigné

Nous avons passé hier, en cette jolie commune résidentielle située au sud de Tours, une fort agréable journée chez G*** et P***, dont le fils aîné, J., a le même âge que le nôtre, et dont nous n’avions pas encore rencontré le dernier-né, F., qui doit avoir dans les cinq semaines.

Promenade en forêt, avec le landau, et A., qui s’intéressait à toutes les espèces d’arbre, à mon grand désarroi, le plus souvent.

Se rendre à Veigné, en soi, suffirait à me décourager de m’y installer. Ce n’est, entre Tours et Veigné, qu’une longue accumulation de hangars commerciaux, de zones d’activité « à la française », c’est-à-dire le summum de l’immonde, panneaux publicitaires hideux. Surtout, les matins et soirs de semaine, cette voie déjà laide doit se garnir d’embouteillages, et c’est assez pour hésiter à acheter, par exemple, une maison même la plus somptueuse dans ces parages.

Nos amis louent une petite maison à l’extrêmité d’un cul-de-sac, aux abords d’une forêt fort agréable. Il se construit toutefois, à peu d’encablures de là, je ne sais quelle bretelle d’autoroute, ce qui risque de rendre moindres leur isolement et leur tranquillité !

dimanche, 03 juillet 2005

Dolmens de Touraine

2 juillet. Quatre heures et demie.


Mon fils, qui, à quatre ans, sait fort bien nous priver du divertissement pascalien et nous ramener dans le droit chemin de l’épicurisme (et oncques nous affranchir de nos tentations hédonistes), n’a pas voulu aller faire un petit tour cet après-midi, préférant cultiver son jardin, ou, à tout le moins, s’activer dans le nôtre.

J’avais dans l’idée, pourtant, de lui montrer quelques dolmens aperçus sur la carte routière. L’origine d’une telle idée, qui peut sembler saugrenue, vient de l’achat, ce matin, de l’Imagier de la préhistoire, qu’il a fallu lui lire en entier déjà (il est fort détaillé et fait pas moins de cent quarante pages), et où se trouvent moult explications relatives aux différents habitats préhistoriques, dont les dolmens, pour lesquels je dispose, depuis quelques mois, d’un dépliant fort bien fait, intitulé Préhistoire en Sud Touraine. Tous les sites indiqués se situent, toutefois, du côté de Descartes, soit un peu loin pour une promenade qui ne saurait excéder deux heures (entre le « réveil » de la sieste à trois heures et le retour impératif pour cinq heures et demie, avec le bain, puis dîner et coucher). J’ai donc consulté la carte routière Michelin, qui indique les monolithes et dolmens, afin d’en trouver dans la périphérie immédiate de Tours.

J’en dresse ici la liste, ou le répertoire, pour mémoire en vue d’une prochaine virée.

Il y en a un juste au nord de Mettray, le long de la Choisille ; un à l’ouest de Beaumont-la-Ronce, près du château de Montifray ( ?), le long de la D766 ; un tout près du bourg de Nouzilly, près de la D4.

Tout aussi loin que ceux de l’aire méridionale située entre Draché et Charnizay, mais au nord, dans la Sarthe, il semble y avoir une concaténation de traces archéologiques du côté de Sarcé, sur la Gravelle, non loin du site archéologique de Cherré.

En écoute : Radiance de Keith Jarrett (EMI, 2005).

vendredi, 01 juillet 2005

Les Joulins

Hier midi, j’ai déjeuné de fortune et en quatrième vitesse aux Joulins, joli bistrot, presqu’annexe de la faculté, puisqu’il se situe, comme son nom l’indique, place des Joulins, au bas de la passerelle reliant l’université au vieux Tours.

Ce bar propose des tartines chaudes tout à fait succulentes, surtout aux papilles de qui, comme moi, n’aime pas trop ce genre-là, d’ordinaire. A la belle saison, il offre, de surcroît, trois tables en terrasse, avec des fauteuils bas en plastique étonnamment confortable. Un petit garçon de dix-huit mois, Pierre, achève de rendre le tableau agréable, dans son jeu constant au ballon.

Je suis rentré prendre le café au comptoir, et, le (jeune) patron m’ayant demandé si j’étais professeur, le jeune homme assis près de moi a fait remarquer que j’étais inhabituellement bien vêtu pour ma profession. De fait, je suis en général habillé en costume-cravate, ou, à tout le moins, avec pantalon de ville et chemise. Cette remarque m’a fait songer à la remarque de Finkielkraut, que rapporte Renaud Camus, sur les enseignants qui ressemblent, de loin, dans leurs manifestations, à des clochards. J’en sais la justesse, hélas, et même à l’université, où nous sommes plus nombreux à garder une certaine conscience de notre fonction, plusieurs collègues, surtout parmi les quinquagénaires d’ailleurs, se présentent aux étudiants, aux réunions, et même aux occasions les plus solennelles, dans des accoutrements passablement négligés.

Revenons aux Joulins, adresse que je recommande vivement pour un moment de pause, pourvu que l’on ne veuille pas déjeuner de manière élaborée. Le propriétaire des lieux est un garçon d’une très grande beauté, d’ailleurs, ce qui ne gâche rien.

La conversation qui s’est ensuivie était intéressante, d’ailleurs, puisque mes deux interlocuteurs connaissaient plusieurs étudiants inscrits cette année en première année de master ; j’ai d’ailleurs donné mon adresse électronique à celui qui m’avait fait remarquer le caractère distingué de mes vêtements, car son amie prépare le CAPES l’année prochaine.

dimanche, 26 juin 2005

Vallées du Lathan et de la Maulne

Aujourd’hui, en dépit d’un ciel qui hésitait à passer au beau fixe, nous avons enfin fait une petite promenade dominicale. Enfin, car le travail ou les obligations familiales nous en avaient privé depuis presque trois semaines. Le soleil est promptement revenu à son établi, et les coups de marteau n’ont pas tardé. Agréable chaleur pourtant, brise estivale, et je ne saurais assez souscrire au billet d’humeur lu avant-hier à propos de l’hystérie météorologique sur Les mots ont un sens.

Le premier objet de la virée était de se rendre à Savigné-sur-Lathan, joli village au nord-ouest de Tours, bordé de fortifications et de douves entièrement verdies, où se tenait, accessoirement, une brocante, ce dont A., notre fils, raffole. Sa déception, en s’apercevant qu’il ne s’y tenait aucune pêche aux canards (ou aux tortues, ou aux grenouilles), fut modérée par l’achat d’un petit orang-outan en plastique et d’un puzzle 9 pièces, pour vingt centimes chacun. De mon côté, pour la première fois depuis que nous allons occasionnellement dans les brocantes de Touraine, j’ai trouvé à acheter quelques livres, pour 1 euro chacun : une anthologie un brin foutraque, The Treasury of Humorous Quotations, où je puiserai peut-être quelques pépites pour l’U.E. libre sur l’humour britannique que j’ai proposé d’enseigner à la rentrée, mais qui, en jargon administratif, « n’ouvrira » peut-être pas ; un autre livre en anglais, Prospect of Highgate and Hampstead, texte orné de jolies photos en noir et blanc, & édition originale dédicacée par l’auteur ; enfin, Le Mauvais démiurge de Cioran, dans la collection NRF-Essais (réédition impeccable de 1992). Je n’aime pas beaucoup Cioran, dont je trouve la lecture vite lassante et la fréquentation assez stérile, mais enfin…

Le village de Savigné a un plan attrayant, autour d’une fausse placette triangulaire, où la mairie occupe une place privilégiée et affiche un tricolorisme maussade. J’y ai vu plusieurs belles bâtisses, mais qui souffrent un peu de l’incurie (ou l’impéritie) des occupants ; le plus alléchant, pour l’œil, ce sont sans doute les petits ponts au-dessus des douves, qui ont dû être rajoutés au 19ème siècle.

Ensuite, nous avons visité le château de Champchevrier. Belle allée en forêt, puis deux voitures (dont la nôtre) au parking des visiteurs. Jardin sobre et de plan exemplaire, entremêlement des bâtiments de style voisin et d’époques proches dans une unité préservée : la fuye du 15ème-16ème, la partie Henri-II (qui n’apparaît sur presque aucune photographie !), le corps et les communs de la fin du 17ème… Le majestueux noyer occupe le centre du parc, du côté des communs. Quel âge peut-il avoir ? Je me rendais à Champchevrier avec quelque réserve, car toute la publicité faite autour du château repose sur la vénerie, et suggère que, du côté de la beauté des bâtiments, et du mobilier, le château fera nécessairement très pâle figure à côté de ses plus illustres voisins ligériens. Pourtant, une collection de tapisseries remarquables (dont quatre de Beauvais, et une série de sept tapisseries d’Amiens à partir de cartons de Simon Vouet (Les Amours des Dieux, mais aussi la plus ancienne, splendide et remarquablement conservée, en provenance d’Audenarde, je crois) suffit à justifier la visite. Deux originaux de Rigaud et une très belle composition de Coypel, malheureusement trop haut en trémeau pour que l’on puisse l’apprécier pleinement, ne gâchent pas la visite non plus. A propos du carrosse de 1772 exposé dans la salle des trophées, une désobligeante, l’autre visiteur, peut-être un collègue historien, a rapporté une anecdote tirée du film d’Ettore Scola, La Nuit de Varennes ; nous n’avons pas vu le film, et le châtelain, qui nous guidait de par les pièces, non plus.

Par ailleurs, j’ai appris que les dents des sangliers s’appelaient des graies. Je ne suis pas certain de l’orthographe, car Littré ne connaît rien d’approchant, et si la recherche sur Google m’a appris de nombreuses choses sur les Alpes Graies ou sur le mythe de Persée, rien à voir, de près ou de loin, avec les sangliers. Ai-je bien entendu ?

Nous avons pique-niqué sur les bords du lac de Rillé, où A. s’est baignoté un petit quart d’heure durant avant de revenir à l’ombre, admirer le train historique, qui a longuement manœuvré avant de prendre le départ avec des touristes à son bord, heureux et ravis d’avaler de la fumée de charbon. J’ai remarqué que la locomotive portait la mention POLSKA. Est-ce le modèle, ou, véritablement, une locomotive de fabrication polonaise ? Mes connaissances en matière de technique ferroviaire sont, pour un petit-fils de cheminot, scandaleusement voisines de zéro.

A. s’est extrêmement bien tenu pendant la visite guidée de Champchevrier, cherchant à comprendre tout ce que racontait notre guide, et réclamant maintes explications à chaque point qui l’avait intrigué. Les tapisseries de Vouet aidant, nous voici à lui expliquer tel et tel mythe de l’Odyssée… Il aura bientôt quatre ans… Jupiter et Sémélé, la naissance de Bacchus issu de la cuisse paternelle, on fait plus simple…

Sur le chemin du retour, nous avons vu le château du Lathan, puis, par une route bordée de dizaines d’affreux hangars (je dois être gravement influencé par la lecture d’Outrepas, dans lequel la détérioration des paysages ruraux tient une grande place), rejoint Marcilly-sur-Maulne, où, faute de panneaux, nous n’avons pas vu le château. Il ne vous a pas sauté aux yeux, dirait ma mère. L’église de Lublé est jolie, et il faudrait, avec de plus longues journées, ou un enfant plus âgé, prendre le temps de voir plus en détail chaque village.

Toutefois, si les forêts entre Luynes et Rillé sont fort belles, et la campagne assez préservée, les campagnes au sud de Noyant et à l’ouest de Château-la-Vallière sont dans un état d’enlaidissement avancé. Il faudrait que les élus (locaux, nationaux, européens) veillent à ne pas laisser se dégrader pareillement le paysage. Qu’est-ce qu’un « contemporain » ? Quelqu’un qu’on aimerait tuer, sans trop savoir comment. (Cioran. Le Mauvais démiurge. « Pensées étranglées », Gallimard, p. 128) En écoute : rien, car nous avons un meeting aérien débile au-dessus de nos têtes. D’ailleurs, « meeting aérien débile » est un pléonasme. A bas les militaires et les pollueurs d’atmosphère. Honte à la Patrouille de France !

jeudi, 23 juin 2005

Quintil en -OPS

Après avoir quelque peu hésité, je vous livre un feuillet arraché au long livre des délires que généra, en mars dernier, une discussion débridée autour d'un boulanger qui sévissait naguère en la belle commune de Souvigny. Si ce n'est pas parler de la Touraine, cela...

***

Puant, cro-magnonnien, plus qu'un tricératops,
Et le gousset au jus d'une huître de Marenne,
S'il était suédois il vendrait des rollmops,
De la rate d'élan, des terrines de rennes...

Et de ses excréments ferait des CHOCO POPS...!

mercredi, 22 juin 2005

Château de Tours, Bonnefoy et Marione

Il m'arrive, ces temps-ci, quelque chose de curieux, lorsque j'essaie de poster un commentaire sur d'autres blogs que le mien: ça marche mal, ou plutôt: ça ne marche pas toujours bien. Le curseur se déplace dans la fenêtre, mais n'y inscrit rien. De plus, je ne peux sortir de la fenête d'identification pour passer dans les autres (adresse électronique, texte du commentaire).

Perchécet oiseux préambule? Parce que je m'apprête à copier-coller ci-dessous un commentaire assez long, relatif à l'exposition Bonnefoy qui se tient au Château de Tours jusqu'au début du mois de juillet. Il s'agit d'une réponse à Marione, laquelle répondait, sur le blog Oranginal, à une mienne recommandation. Je vous recommande d'aller y faire un tour afin de voir de quoi il retourne.

Voici maintenant le texte de mon commentaire:


Chère Marione (je ne sais jamais si le "e" est une coquetterie, un effet de surnom, ou votre "vrai" prénom, bref...),

ne vous défendez pas de vos goûts, qui sont marqués et que vous justifiez fort bien. Nous retombons sans doute, là, sur la vieille problématique des "goûts et des couleurs". Le plus amusant, dans votre réaction, c'est qu'elle se trouve assez à contre-courant, car beaucoup de personnes trouveraient ou trouvent la poésie de Bonnefoy infiniment plus "barbante" ou, à tout le moins, plus difficilement accessible que les oeuvres représentées dans l'exposition. (D'ailleurs, je serais très curieux de savoir ce que vous avez lu de Bonnefoy qui vous incite à qualifier sa poésie de "farfelue". Je ne suis pas sûr non plus que les quelques heures qui seront consacrées en Terminale à son récent recueil soient suffisantes ou interminables.)

Juste une petite mise au point: cette exposition présente des oeuvres d'artistes avec lesquels Bonnefoy a travaillé ou travaille depuis de nombreuses années. Ce que j'aimerais savoir, c'est ce que vous avez trouvé ennuyeux: les éditions de livres d'artistes, les panneaux avec des traductions de la poésie d'Yves Bonnefoy, les oeuvres plastiques en général, ou surtout celles de X ou Y? Dans une exposition aussi hétéroclite, j'ai du mal à imaginer que vous ayez tout trouvé ennuyeux, sans hiérarchie.

Je reviens deux secondes aux "goûts et couleurs": l'art contemporain et/ou abstrait ne plaît pas à tout le monde. Normal. Parmi les amateurs d'art contemporain, au rang desquels je me compte, la plupart n'apprécient qu'une infime partie de ce qui s'expose. Normal encore. Si j'entrais dans le détail, j'aurais de sérieuses réserves à émettre sur certains des artistes exposés au Château; je pourrais aussi élaborer les raisons qui me poussent à préférer tel ou tel autre. L'intention qui était la mienne en rédigeant le commentaire ci-dessus était surtout de rappeler aux Tourangeaux, et aux autres, que le Château est un très beau lieu d'exposition, gratuit, ouvert à tous, ouvert à la curiosité intellectuelle et esthétique, ouvert aussi aux critiques, voire au désaccord, à la vindicte. D'un certain point de vue, vous n'étiez presque pas la destinataire de mon commentaire, puisque vous connaissez déjà le lieu et connaissiez déjà l'exposition. Je vous remercie de votre réaction, qui m'a permis de préciser ma position.

Ah si, une dernière chose, et je cesse mon bavardage: votre remarque sur l'adolescence relève d'un réflexe d'auto-défense sans doute compréhensible mais superflu me concernant. Enseignant à l'université, je connais beaucoup d'adolescents (car, fort heureusement et contrairement à ce qu'une certaine doxa sociologique voudrait nous faire accroire, on reste adolescent au-delà de dix-huit ans!) et les apprécie, en général. Votre analyse témoigne d'un plus grand intérêt, a priori, pour l'art que l'on n'en trouverait chez pas mal de "vieux" (au rang desquels vous me comptez, ce que j'admets).

Conclusion pour les autres lecteurs de ce trop long commentaire: tentez quand même l'aventure de l'exposition au Château de Tours. Pour les amateurs d'art moins contemporain, celle du Musée est également remarquable.

La Rochedain ???

A l’aide, braves gens de ce pays !

Si vous avez manqué le début : un pauvre bloggueur se lance à corps perdu dans l’écriture de ce qu’il nomme pompeusement son carnet de toile ; or, cet imbécile prétend réinventer la roue, créer l’eau tiède et décrire la Touraine !

Il a urgemment besoin de votre aide !

En effet, il s’est laissé aller à quelques rêveries à propos de tel château entrevu, sur la gauche, sur la route menant de Tours à Château-la-Vallière. La carte (enfin) consultée, il s’aperçoit qu’aucun château n’est indiqué au sud de Souvigné, à l’ouest de la route. Hallucination ? Négligence coupable de M. Michelin ?

Il me semble que ce doit être La Rochedain, si je sais encore lire une carte. Mais j’offre une forte prime à quiconque pourra me confirmer cette hypothèse, ou m’informer plus avant, voire m’en dire plus sur l’histoire du dit énigmatique château. Merci d’avance !

(La forte prime, amis, c’est ma plus grande estime.)

En écoute : April in Paris, enregistré par Coleman Hawkins et son orchestre le 23 février 1945 à Los Angeles. (Mon père avait dix jours. Il va, ces jours-ci, prendre sa retraite.)
 
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Ajout du 10 avril 2008 : devant le comportement de plus en plus grossier et injurieux de certaines "pensionnaires" à mon égard (alors que j'avais, au début, vu d'un bon oeil l'échange de souvenirs relatifs au château de La Rochedain), j'ai été contraint de fermer les commentaires.

mardi, 21 juin 2005

TOURS : Rue Colbert, 1

Il y a, dans Quartiers de On ! d’Onuma Nemon, que je lisais l’automne dernier, de très belles pages sur la rue Colbert, et la partie la plus classique ou dix-huitiémiste de la ville.

La rue Colbert prolonge en ligne directe, de l’autre côté de la rue Nationale, la rue du Commerce, qui, elle, dévie en l’autre sens vers la place Plumereau. La rue Colbert présente d’emblée, en allant d’ouest en est (ce qui est le trajet que j’ai le plus souvent fait), plusieurs façades intéressantes, mais aussi l’accès à la crypte de l’église Saint-Julien, reconvertie en salle de conférences, en-dessous du Musée du Compagnonnage. Il y a, dans cette courette de gravier sise tout contre l’église, de quoi tourner de beaux dialogues et se livrer à quelques cadrages cinématographiques hardis.

L’une des meilleures crêperies de Tours (et j’hésite évidemment à mentionner ce détail, tant crêperie et gastronomie sont a priori antithétiques), le Ty Yann, s’y trouve : produits d’excellente qualité, tous de proches producteurs et, qui plus est, issus de l’agriculture biologique, ce qui serait peu encore sans un cuisinier qui sait faire une crêpe… denrée plus rare qu’on ne peut croire ! L’établissement est chaudement recommandé, mais il faut savoir que ce n’est pas le tarif habituel des établissements pseudo-bretons qui y est pratiqué : on n’a rien sans rien, dit l’adage.

La rue Colbert devient promptement semi-piétonne, et elle livre alors sa partie la plus équivoque. Que penser de cette suite de restaurants qui cherchent de toute évidence à lui donner une allure de « rue pour touristes », mais, empêchés en cela par quelques magasins ou maisons assez « divergents », dont des officines de vendeurs de kebab, n’y parviennent pas ? Le promeneur est content que la rue Colbert ne soit pas une rue pour touristes, mais, en même temps, ce qui l’empêche d’accéder à ce statut est aussi ce qui contribue, plus encore que les boutiques à touristes, à l’enlaidir. Cruel dilemme.

Il ne reste plus, comme tactique, qu’à se pencher sur les différentes curiosités de la rue, la façade du Red Shop ( ?), la demi-douzaine de jeunes clochards marginaux fortement munis de piercings en tous genres qui occupe le devant du Huit à Huit, la contemplation sans espoir d’y entrer (depuis que les propriétaires ont décidé de se consacrer à la vente par correspondance) de la vitrine du magasin Jazz Pop Rock

(Je me suis emberlificoté dans la syntaxe du dernier segment de phrase, ça m’apprendra à vouloir être toujours plus précis (ou est-ce plus précieux ?) : c’est dans le magasin que l’on voudrait pénétrer, pas dans la vitrine. La précision a posteriori se fait souvent au risque de l’asyndète.)

La place Foire-le-Roi est, sans nul doute et quoi qu’il s’agisse d’une place semi-ouverte vers des ailleurs peu réjouissants, entre la rue et les quais, ce qui donne un peu de caractère et de joliesse, ou de respiration, qui sait, à la rue Colbert, laquelle, sinon, ne serait qu’une consciencieuse mais assez piteuse litanies d’échoppes et de restaurants dont un nombre assez faible mérite que l’on s’y arrête. [Ajout du 20 juin 2007 : là, il semble qu'il n'y ait pas de verbe principal complet, non ? Ou faut-il se résoudre à penser que l'auteur a voulu dire "La place se trouve entre la rue et les quais" ? On attend de cette phrase, telle quelle, une suite mieux sonnante à ce "est".]

Puisque je me suis risqué derechef sur le terrain glissant des conseils gastronomiques, let’s go the whole hog : rue Colbert, je conseille, outre le Ty Yann, L’Affiné, restaurant de fromages dont les jeunes patrons font preuve d’une compétence et d’une réserve admirables, et où l’on trouve toujours quelque nouvelle curiosité dont on ne savait mot jusque là (or, je m’y connais un peu en fromages, tout de même). Outre l’Affiné, oncques, je conseillerais assez volontiers le restaurant de sushis qui le jouxte et dont le nom m’échappe, et encore Le Petit Patrimoine. Il faut savoir qu’aucune de ces adresses n’est, à proprement parler, de la haute gastronomie, mais enfin, elles sont d’un bon rapport qualité-prix et peuvent même offrir de réjouissantes surprises.

Bien, mon garçon, tu tiens un peu mieux ta promesse de parler de la Touraine, mais… Mais… Mais, mon gaillard, si tu ponds six-cent-trente-six mots sur la rue Colbert, qui n’est pas ton coin préféré de Tours, sans préjuger du reste de la Touraine, on ne sera pas au bout du troisième volume de tes œuvres en Pléiade que tu n’auras pas parlé du prieuré Saint-Côme ou de L’Isle-Bouchard.

Certes. Mais enfin, terrible lecteur, mon semblable etc., de quel droit me tutoyez-vous ? Nous n’avons pas gardé la Lorraine ensemble, et l’Alsace non plus, ce me semble.

Suffit, va te coucher !

Je n’ai pas tout dit de la rue Colbert, loin s’en faut, et écrirai d’autres notes à son sujet de visu, car la mémoire me faut.

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En écoute : « Souvenir » par le Jaromir Honzak Quintet, et encore un dialogue fulgurant entre Honzak et « son » saxophoniste, Piotr Baron. Les autres n’en peuvent mais. Verbiage gazouillant et insupportable du pianiste.

P.S. du 1er juillet: Une photographie de la rue Colbert sur le Blog Oranginal.

mardi, 14 juin 2005

ZOO, acte 2

Avant-hier dimanche, nous étions allés à La Flèche, chez la grand-mère de Claire, qui avait plutôt réussi le déjeuner; l'après-midi, désormais habituelle et presque atroce (n'était-ce le plaisir évident que me cause la joie de mon fils) visite au zoo, qui, fort médiocre, était, de surcroît, surpeuplé. Le soir, je me suis effondré comme une masse, endormi dès avant dix heures!

Je n'ai toujours pas vérifié, sur la carte, le nom de ce château somptueux que l'on aperçoit, à l'ouest, entre La Membrolle et Château-la-Vallière.

mercredi, 08 juin 2005

Balzac

Le pâté de maisons qui se trouve derrière chez nous est géré par l'O.P.A.C. et doit dater de cinq ans au plus. ce sont de petites maisons formant un ensemble architectural pas époustouflant, mais nettement supérieur, surtout pour ceux qui y vivent (je pense), aux grandes barres et aux tours des années 70.

Notre fils y fait souvent du vélo.

Il s'y trouve le bâtiment de l'Entraide Ouvrière, où a eu lieu la fête de Carnaval de l'école maternelle, en mars.

Les rues de cet ensemble portent toutes des noms de personnages balzaciens.

Tanneurs

Le site principal de l'Université François-Rabelais est l'un des rares, en France, à ne pas être relégué à trois kilomètres (voire plus) du centre ville. J'écris de mon bureau, qui donne sous la passerelle reliant le premier étage à la rue des Tanneurs. Le bâtiment est sis entre la rue des Tanneurs et les bords de Loire.

Nos collègues parisiens (fort nombreux) apprécient de pouvoir venir à pied de la gare à la faculté, un petit quart d'heure tout au plus, en traversant le centre ville du sud au nord.

C'est le premier mercredi matin que je peux travailler à la faculté, dans la mesure où, tout au long de l'anée universitaire, ma compagne travaillait à son lycée et je devais garder mon fils. Ces mercredi matin sont d'ailleurs d'excellents moments, où nous nous retrouvions "entre hommes": jeux, lectures, promenades au Jardin botanique ou en ville.

La dernière promenade en date, il y a deux semaines, était aux fins d'acheter le cadeau de fête des mères.

lundi, 06 juin 2005

Tuffeaux / Links

Ce midi, nous avons déjeuné, en couple, aux Tuffeaux, petit restaurant qui nous avait été conseillé par des collègues de C., et qui n'est pas mauvais, sans plus. La Rôtisserie tourangelle peut dormir tranquille.

Ce sont surtout les desserts qui étaient ordinaires, le reste de la carte étant plus gouleyant. Mon chevreau fermier aux petits légumes à l'étouffée et à l'oseille était fort bon, et les filets de magret accompagnés de plusieurs gelées et compotes légumières aussi.

Outre nous deux, une seule table de deux messieurs qui, à deux reprises, ont parlé du bac de français. On n'échappe pas à la boutique. La patronne avait l'air un peu à côté de son sujet, oubliant ceci ou cela, mais gentille tout de même.

Ce matin, j'ai découvert deux nouvelles variantes importantes entre le texte de l'édition sud-africaine et l'édition américaine de Links, roman de Nuruddin Farah que je devais traduire pour le Serpent à plumes il y a deux ans, avant que la maison d'édition ne soit rachetée et ne soit ni plus ni moins que dissoute. Un nouveau projet de publication est dans l'air, et je m'y remets doucement.

Par ailleurs, je consacre beaucoup d'énergie, à tout le moins intellectuelle, à la conception de mon blog (ou carnet de toile) consacré au cours de Capes-Agrégation de l'an prochain. Après l'hyperactivité professionnelle de ces dernières semaines, je me sens complètement vidé.