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lundi, 12 septembre 2005

Place des Joulins (face à moi)

De la fenêtre de mon bureau, à l'université, une fois ouvert les stores, ou, pour mieux dire, les volets roulants, je vois, par-delà les jardinières de géraniums qui bordent l'affreuse passerelle de béton, la très belle façade de briques claires qui nous fait face, place des Joulins. La nuit dernière, j'ai fort peu dormi ; après une soirée de lecture, j'ai eu envie d'écrire, mais je me suis retrouvé sans réelle inspiration face à l'écran de l'ordinateur de C. et m'étant couché à presque une heure, j'ai tourné dans le lit comme un affolé, et j'ai été réveillé à cinq heures et demie par une pluie battante, sans pouvoir me rendormir, et finalement totalement réveillé par les gueulantes du petit groupe de débiles qui passent presque tous les matins de la semaine à six heures et demie par notre rue.

La place des Joulins, qui, de la rue des Tanneurs, conduit au coeur du vieux Tours, est très jolie, avec ses façades sobres, classiques, la petite bicoque médiévale du bistrot Aux Trois Pucelles, le saule pleureur qui verse ses hanches de branches dégingandées par-dessus le bitume glacial ou dévastateur du trottoir. L'été, malgré le trafic presque incessant de la rue, cette placette est très agréable, en particulier lorsque le café des Joulins offre ses larges fauteuils où se vautrer, avec un demi ou un de ses sandwiches maison tout à fait surprenants et délicieux.

Il y a aussi les trois magnolias seigneuriaux, le passage du temps et des demoiselles, l'observation des promeneurs, de douces discussions avec les jeunes patrons, très gentils et sagaces, avec leur petit garçon joueur et espiègle.

La pluie tombe, fine et suave, sur la place des Joulins. Il faut tout de même se mettre au travail.

lundi, 05 septembre 2005

Enigme en images


Où cette photographie a-t-elle été prise?

Petitesse et décadence des Luynes

Au château de Luynes, que nous avons visité hier, l’on peut (outre visiter la chapelle, se promener dans un parc sans grand charme et admirer le mobilier et les tapisseries ou tableaux souvent intéressants) constater que, de cette famille, l’une des dernières familles ducales de France, réputée et fameuse, il ne subsiste, hormis le pognon, que le goût de la chasse.

Trophées partout, à tous les murs, et même un trophée d’orignal abattu en Alaska! Sur toutes les tables, pour que s’esbaubisse le badaud, des photographies de la famille, jolies têtes de fin de race, si vous me passez l’expression…

Bref, étant donné l’indigence de la bibliothèque, le peu de goût et de sens de l’harmonie dans l’arrangement général des meubles souvent beaux en eux-mêmes, et ce que nous apprend la guide de leur train de vie, on s’imagine que la famille de Luynes, devenue puissante par l’amitié de Louis XIII, grand chasseur devant l’éternel, n’a jamais été autre chose que cela, cette aristocratie dont la fonction était avant tout militaire, en temps de paix cynégétique, et qui se souciait comme d’une figue de la culture ou de l’art.

C’est désolant, et on aimerait, pour préserver sa propre humanité, se retenir de penser que la guillotine n’a pas nécessairement coupé les bonnes têtes. (Mais où étaient les Luynes pendant la Révolution ? En exil, très certainement…)

Elle a dit non

 

Ce jour-là, sans langue de bois, elle a dit non.

dimanche, 04 septembre 2005

Notre demeure

Il serait juste de vous décrire un peu la maison où nous vivons, à Tours-Nord. Nous en sommes (hélas) locataires depuis août 2003.

D’extérieur, elle ne paie pas de mine, pavillon de périphérie comme il y en a tant (mais plutôt sobre et dans des matériaux neutres, sinon beaux). Sur le devant, courette protégée de la rue par une rangée de thuyas (…) Derrière, un jardin de dix mètres sur dix environ, avec un très beau cerisier, et quelques arbustes, un minuscule bassin où règne un nénuphar, et où nagent, muets, deux poissons rouges d’une grande banalité mais d’une plus grande résistance encore.

La maison est mitoyenne des deux côtés ; il n’y a donc pas de chemin d’accès direct de la courette au jardin, si ce n’est par le garage, situé à gauche du rez-de-chaussée.

Au rez-de-chaussée, justement, outre une entrée assez grande, on trouve, au fond à gauche, une salle de jeux, qui sert de débarras, et de deuxième chambre d’amis si besoin est (le lit et ses alentours sont dégagés). Par la porte de droite, en venant de l’entrée, on accède à la pièce de vie, qui est de soixante mètres carrés environ, et comprend salon, salle à manger et cuisine américaine (hélas) en enfilade. Par une porte-fenêtre, on peut, du salon, passer dans le jardin.

A l’étage, auquel on accède par un escalier partant de l’entrée, il y a, outre l’assez vaste pièce palière (où traîne souvent l’étendoir, mais où trône aussi la psyché), six pièces: en façade, au-dessus du garage, la chambre des parents; en façade, au-dessus de la salle à manger, le bureau et la bibliothèque; côté jardin, au-dessus du garage (et ayant une cloison commune avec notre chambre), la chambre d’A.; côté jardin, au-dessus de la salle de jeux, la buanderie (avec un canapé et la télévision qui ne sert jamais (c’est une longue histoire)); côté jardin, au-dessus de la cuisine, la (grande) salle de bains; côté jardin, enfin, au-dessus du salon, la chambre d’amis, dite aussi « chambre aux corbeaux », où je me trouve à l’instant même (samedi 3 septembre, 14 h 45). Un couloir qui sépare le bureau-bibliothèque de la salle de bains et de la chambre aux corbeaux ouvre aussi sur un cabinet. Il y a d’autres W.C. au rez-de-chaussée.

La maison a une surface habitable de 170 mètres carrés. Nous ne sommes pas à l’étroit, mais on s’habitue très vite à occuper l’espace.

Bien entendu, chaque pièce mériterait une description détaillée, dans le style de la Tentative d’épuisement d’un lieu parisien de Perec, mais cela pourra inspirer de futures notes.

vendredi, 02 septembre 2005

Orthez à Tours

Au moment de donner un titre à cette photographie (la première de ma main (ou de mes yeux) qui s'attache à ce carnétoile), j'ai choisi Orthez, tout simplement. Les Tourangeaux, pourtant, devraient reconnaître le lieu.

mardi, 30 août 2005

Boucherie de Bréhémond

Bréhémond, sur les bords de Loire, offre une route entre l'étendue bleue, parsemée de bancs secs, et les sobres bâtisses. Chez le charcutier-traiteur, nous avons acheté d'excellentes escalopes de veau, et très convenable galet de la Loire.

Premier fragment volé au château d'Ussé

Le château d'Ussé: ses Italiens innombrables, jusque dans les nombreux graffiti gravés dans la pierre; les belles stalles de sa chapelle; le relatif ridicule des salles costumées célébrant la Belle au Bois dormant; les très belles tapisseries belges du XVIème, dans l'une des premières salles; le bureau Boulle où l'orbe du regard s'égare; les tours qui ont dû inspirer Viollet-le-Duc pour sa restauration pataude de Pierrefonds; des autoportraits absurdes immortalisant plus ma face de carême que le château lui-même.

dimanche, 28 août 2005

J'aimerais...

... aller écouter la conférence de Jean-Louis Pautrat le 29 septembre à 20 h 30 ("Le nanomonde, révolution de l'infiniment petit", Salle Thélème, 3, rue des Tanneurs, entrée libre)

... me renseigner enfin sur les spectacles du C.C.N.T. (Centre chorégraphique national de Tours), qui propose pas moins de douze dates cette saison

... visiter l'exposition De l'arbre à la forêt au Muséum d'Histoire Naturelle de Tours (jusqu'au 18 septembre)

... aller voir les photographies de Henri Goarnisson aux Archives municipales, place Saint-Eloi (superbe bâtiment) (l'exposition ne commence que le 17 septembre)

... visiter, d'ici le 11 septembre, la petite exposition Eric Garin aux galeries Mathurin & Passerelle (juste en face de mon bureau à l'université)

... faire un tour du côté des Bons Enfants voir les photographies de Sandra Daveau et les sculptures de Christiane Robichon (le lieu d'exposition propose des artistes d'un niveau très inégal...)

... trouver, sur la carte de Tours puis "en vrai", le square Roze et la chapelle Sainte-Anne (si quelqu'un a une idée, je suis preneur, parce que j'ai eu beau chercher, même en dehors de Tours, sur le plan Ordex-Chevalerias, ça ne semble pas exister)

... aller à l'inauguration du nouveau Petit Faucheux, le 1er octobre

... écouter l'Ensemble vocal de l'Est tourangeau, à la salle Ockeghem, le 21 septembre à 20 h 45, dans un programme consacré à Mendelssohn, Brahms, Schubert, Schumann, Holst, Verdi Rossini (malgré les trois derniers)

... me procurer la brochure de la Saison lyrique de l'Opéra de Tours, qui me semble bien curieuse

... faire un tour, tout ouïe, au Festival de Musiques anciennes, qui se tient du 17 septembre au 16 octobre, en divers lieux.

Et j'en passe.

vendredi, 26 août 2005

Réaux

Le château des Réaux, nous apprend un entrefilet paru dans Libération hier en page 11, vient d'être acheté par un homme d'affaires ukrainien. Nous l'avons visité en avril dernier, et, s'il est vrai que nous y avions été guidés par le souvenir déjà ancien de lectures (paceTallemant), aussi que nous n'y vîmes, hors le parc, rien d'absolument mémorable, je raconterai bientôt cette visite.

samedi, 13 août 2005

Bibliothèque de Tours

Juste un bref lien au cas où vous voudriez voir une photographie prise par moi avec mon vieil appareil numérique gratuit. (Le nouveau, que nous nous sommes offerts, C. et moi, le 18 juin dernier, est tellement mieux!) On y voit le diamant, sous-plombé de béton gris clair, de la Bibliothèque Municipale de Tours, dont la situation, au moins, entre les quais et la Loire à son plus beau, ne laisse pas à désirer. (Et la syntaxe, ici encore, n'est guère aisée.)
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Autre chose, un quatrain floral, par moi laissé à la surface de Trace de moi. Mais les images ne sont pas de moi!!!

13 août : Sainte Radegonde

Sainte-Radegonde-de-Touraine s'est appelée Saint-Ouen jusqu'au XVIIème siècle. La commune est rattachée à Tours depuis 1964, en est devenu un hameau. Il y a toujours une mairie, au centre du hameau, et, auprès, un bureau de poste, une école primaire et une boucherie.

Notre rue a beau être rattachée à la circonscription de Saint-Symphorien, nous nous sentons citoyens du quartier de Sainte-Radegonde. Notre pâté de maisons, le quartier des musiciens, s’articule en effet beaucoup mieux avec le village bas, par la rue Jeanne-Weddells, qu’avec Saint-Symphorien, qui se trouve de l’autre côté de la très vaste et bien laide avenue du maréchal Juin.

lundi, 25 juillet 2005

Sites touristiques défigurés

« Même la campagne, la montagne, les forêts, les landes, les dernière solitudes, sont balisées d’affreux panneaux, de parcours fléchés et de réclames dans le style des bandes dessinées, afin d’y attirer ceux qui n’auraient jamais songé à s’y rendre, quitte à ce que soient perdues les vertus de ces lieux pour ceux qui les aimaient sans avoir besoin d’y être amenés de force, ni par la persuasion publicitaire.» (Renaud Camus. La Dictature de la petite bourgeoisie, Privat, 2005, p.88)

Sur ce point, un petit village comme Bugnien, dans le Béarn, ou Bueil-en-Touraine, dont je parlais il y a peu, valent mille fois mieux, pour l’œil, que d’autres, mieux connus, mieux fléchés, et pourtant objectivement incomparable.

vendredi, 22 juillet 2005

Fouilles à Marmoutier

Ce 21 juillet dans La Nouvelle République:

Quatre semaines pour creuser les mystères de Marmoutier
(
Nouvelle République, 21/07/2005 )

Du 4 au 29 juillet, une vingtaine d'étudiants en archéologie travaillent à Marmoutier. Le site du monastère cache encore de nombreux mystères.

Au fond d'un trou, Géraldine est assise en tailleur à moins d'un mètre de Coraline. Non, ces deux jeunes filles ne jouent pas à cache-cache ; elles appartiennent au groupe d'étudiants venus participer au nouveau programme de recherches archéologiques sur le site du monastère de Marmoutier. « Dans les années 70, Charles Lelong avait permis d'identifier la localisation des églises abbatiales de ce site, fondé par saint Martin, à la fin du 4e siècle, explique Elisabeth Lorans, maître de conférence en archéologie médiévale à l'université de Tours et directrice de ces fouilles. Actuellement, nous connaissons juste l'emplacement des principaux bâtiments religieux mais rien sur leur succession et les habitations réservées aux laïcs au service des moines. »

Le Laboratoire archéologie et territoire, constitué de chercheurs du CNRS et de l'université de Tours, a donc entrepris cette campagne de fouilles, financée par la Ville de Tours, le conseil régional et l'État, plus de vingt ans après celles de Charles Lelong.

Coraline et Géraldine commencent tout juste à relever les caractéristiques d'un muret. « On note l'emplacement de chacunes des pierres pour les dessiner sur papier millimétré. Cet enregistrement fondamental peut permettre de faire la relation entre ce mur et un autre élément, plus éloigné » Grâce au fil à plomb, pour être sûre de bien mesurer à la verticale, et son mètre, Coraline indique des chiffres à Géraldine. Toutes deux découvrent le métier d'archéologues. « On ne s'attend pas à ce qu'il y ait autant de travail avant de commencer les relevés ! », explique Géraldine. En vingt ans, la végétation a quelque peu repris possession des lieux et les éboulements, remis de la terre dans les trous… « il a bien fallu une semaine de nettoyage avant de commencer notre travail de relevé ». Les deux étudiantes sont conscientes que leurs notes marquent le point de départ d'un travail de longue haleine pour comprendre la complexité du site. « Nous responsabilisons progressivement les étudiants », ajoute Elisabeth Lorans, « Sur ce stage, ils sont encadrés par Véronique Marthon et Vincent Hirn, qui préparent tous deux une thèse d'archéologie au sein du Laboratoire archéologie et territoires ».

A l'écart, Fabienne, étudiante en licence, n'a ni crayon, ni papier. Allongée, elle bichonne depuis trois jours un partenaire peu locace. « Mon boulot consiste à dégager le maximum de terre autour des ossements de ce squelette, découvert par M. Lelong. » Avec une balayette et une pince à épiler, l'étudiante ne doit pas bouger les os, avant que des photos ne soient prises. Ensuite, l'individu, qui a vécu entre le 7e et le 10e siècle, rejoindra le laboratoire d'un anthropologue pour délivrer son histoire. Fabienne l'attend avec impatience.

Magalie BERRY

jeudi, 21 juillet 2005

Qui était Maurice de Tastes?

Toi qui donnes ton nom à une longue rue de Sainte-Radegonde, qui étais-tu?

Un météorologue injustement tombé dans l'oubli, à en croire un article anglais de 1915, dont j'ai extrait le passage ci-après:

The consideration of these atmospheric circuits which constitute the general circulation of the atmosphere is due to a French scientist Maurice de Tastes, whose work has been overlooked, and whose name is not even mentioned in certain treatises on meteorology. This conception more-over did not pretend to give details but only a general impression of the atmospheric circulation. The complete theory, which would enable us to predict, with all their most detailed circumstances, every meteorological phenomena without exception, has yet to be attained, but the outline given by Maurice de Tastes will none the less remain as the first exact general representation of the movements with which the air enveloping us is endowed.

mercredi, 20 juillet 2005

Frênes têtards

Je signale l’excellent article de Gilles Mourgaud, toujours dans L’Oiseau Magazine (n°78, p. 17), intitulé «Frênes têtards en péril».

L'article n'est pas en ligne, mais vous pouvez vous abonner à L'OISEAU MAGAZINE, et, sinon lire ici un article équivalent.

Il y a aussi, sur le site d'un certain Christian dit "Ligérien", deux très belles photographies de ces arbres en Anjou.

mardi, 19 juillet 2005

Torture et satanisme au Louroux

Je profite des moments passés chez mes parents pour lire de nombreuses revues, et notamment (parmi d’autres, d’art, de sciences, d’histoire), L’Oiseau Magazine , le trimestriel de la L.P.O.. Je viens de lire, dans le N° 78 (janvier-février-mars 2005), à la page 34, que des adhérents de la section Touraine avaient retrouvé trois effraies crucifiées sur une clôture au Louroux.

Je ne suis passé qu’une fois au Louroux, très jolie commune où je m’étais promis de revenir pour une visite plus approfondie. On voit que la Touraine, pour être au centre de la France, et prétendre en être le modèle (si tant est que cela veut dire quelque chose), n’en recèle pas moins ses imbéciles et ses barbares.

A ce stade, il me faut citer l’article :

« Fin janvier, deux adhérents de la LPO Touraine ont fait la triste découverte de trois effraies crucifiées sur une clôture d’un terrain en vente ! La petite commune du Louroux, où ce fait a été observé, serait-elle toujours habitée par des croyances arriérées ? Toujours est-il que ce sont trois chouettes qui ont fait les frais de ce geste odieux. Est-il utile de rappeler que ces espèces sont intégralement protégées et leur destruction est passible de sanctions pénales (9000 euros d’amende et 6 mois d’emprisonnement) ? Cette espèce paie déjà un lourd tribut aux collisions et du fait de la raréfaction des sites de reproduction (obturation des volets des clochers d’église, son habitat de prédilection). »

J’ajouterai aussi, sur cette question de l’habitat naturel des espèces, que, si vous avez la possibilité, à la campagne mais aussi dans tel verger de proche ville, d’empêcher un propriétaire d’abattre tel ou tel de ses arbres fruitiers morts, vous ferez grand plaisir aux chouettes chevêches, qui n’aiment rien tant que les cavités de pommiers morts pour y faire leur nid. Ce que l’article ne précise pas, tant c’est, pour les lecteurs ornithologues ou ornithophiles, évident, c’est que toutes les chouettes se nourrissent de petits rongeurs et sont, à ce titre, fort utiles aux cultures et aux cultivateurs.

Les rapaces ont été, dans leur ensemble, longtemps détestés (et continuent de l’être par les plus ineptes de nos concitoyens, semble-t-il), car on les croyait nuisibles. On sait maintenant que la notion même de biodiversité ne s’accommode pas, de toute manière, de cette dyade nuisible/utile, qui ne prend, comme point de vue, que celui de l’espèce dominante (l’homme). Mais tout de même, si vous devez convaincre quelqu’un qui a peur des chouettes (!) ou des chauve-souris (la famille de mammifères qui est la plus dévoreuse de moustiques et de moucherons, sans qu’il y ait besoin d’asperger les rideaux de produits insecticides cancérigènes), qu’il ne faut pas souhaiter leur extermination, l’argument de l’utilité reste imparable.

lundi, 18 juillet 2005

Rue Ronsard : La Héraudière

L’une des très belles propriétés de la rue Ronsard, à Tours, se nomme La Héraudière, et se trouve au n° 60. Le portail souvent entr’ouvert sur ce jardin sans apprêts et cette bâtisse fin XIXe pas nécessairement très bien entretenue, m’a fait, d’emblée, penser au roman de Robert Pinget, Quelqu’un, ou encore à la demeure de M. Songe dans les carnets publiés par Pinget dans les années 1980 (mon préféré restant, de loin, Le Harnais).

Quel ne fut pas mon étonnement, lors de l’une de mes toutes premières pérégrinations dans le quartier, à notre arrivée en août 2003, de découvrir une rue Robert-Pinget, qui, certes, n’honore pas tellement le grand écrivain, puisqu’elle relie pauvrement une fin de quartier de résidentiel à un début de zone d’activités, mais qui rappelle au moins aux amateurs de ce merveilleux parleur et parfait moraliste qu’il s’installa, un temps, en Touraine, où il construisit une tour, près d’une propriété rachetée.

Pour en revenir à La Héraudière, il n’y a pas de n° 62 rue Ronsard, pour rendre compte, qui sait, de la vastitude de cette demeure et de son parc, dont l’immense figuier laisse, au printemps, déborder ses feuilles jusqu’au ras de l’étroit trottoir. Les larges fenêtres, ouvertes sur le sud, doivent permettre d’admirer le parc plutôt nu, un peu comme dans Quelqu’un, pour la scène du bifteck.

Il y a aussi, rue Ronsard, Les Petits Ciseaux, au n° 29, propriété plus grande, ce me semble, que les Grands Ciseaux, au n° 47. Perpendiculairement à la longue rue Ronsard, aussi, partent les rues Agrippa d’Aubigné, Guillaume-Apollinaire et François-Villon.

mercredi, 13 juillet 2005

La Pierre Percée et le Chillou du Feuillet

Etymologie toujours, le Robert en six volumes donne bien au mot "dolmen" son étymologie bretonne (de taol, table et men, pierre (composant qui se retrouve dans "menhir", "armen", "itsrainingmen", etc.)), et fait remonter son usage, en français, à 1805. Il semblerait pourtant que Châteaubriand hésite avec la graphie Dolmin. En outre, le Dictionnaire universel, fort laïc, de Maurice Lachâtre, dont l'édition consultée est de 1881, fait converger (ou confond) sous ce seul terme, à en croire tant la définition que l'illustration, monolithes (menhirs) et mégalithes (dolmens).

J'ai vérifié, car nous avons rendu visite, lundi, à un de chaque catégorie: le menhir de La Pierre Percée, à Draché, au sud du département de l'Indre-et-Loire, et, plus près encore de Descartes, le dolmen du Chillou du Feuillet.

La Pierre Percée est un monolithe d'environ quatre à cinq mètres de hauteur, dont l'orifice, proche du sommet, est un cercle quasi parfait et, nous dit-on, entièrement naturel. Elle se trouve au milieu d'un vaste pré, fort soigneusement entretenu, auquel on accède après une cinquantaine de mètres dans un chemin forestier. L'accès au site n'était pas barré par le 4x4 immatriculé en Allemagne, mais c'était moins une. (Entre autres haines, j'ai la phobie des 4x4.)

Le Chillou du Feuillet est un dolmen nettement plus petit que la Grotte aux Fées, visitée mercredi dernier; on ne peut y accéder qu'en se déhanchant et en rampant. Il ne peut contenir qu'un seul adulte, encore celui-ci en
sort-il plus courbaturé et endolori que jamais! Pour y accéder, il y a tout intérêt à savoir lire parfaitement une carte routière, à s'avancer avec prudence sur le chemin herbeux entre les champs de tournesol. C'est
d'ailleurs au milieu des champs de tournesol que j'ai pris plusieurs vues du dolmen, et sans doute celui-ci gagne-t-il beaucoup à être contemplé dans cette marée jaune merveilleusement étale et tranquille.

Je copie ci-après le texte de la pancarte:
Ce dolmen marque la limite des communes de Balesmes et de Marcé. C'est une sépulture collective construite par les premiers éleveurs agriculteurs de la région pendant le IIIème ou le IVème millénaire av. J.C. (période néolithique). [...] La chambre a malheureusement été vidée anciennement et remblayée. Les cinq supports de grès qui la limitent (dont l'un est déplacé) supportent la table qui recouvrait la sépulture avant sa condamnation. [...] Comme pour beaucoup d'autres dolmens de Touraine, la légende raconte que Gargantua aurait joué au palet avec les "Chilloux du Feuillet".

mardi, 12 juillet 2005

Enigmatique parc

Que pensez-vous de cette photographie de Tours?

vendredi, 08 juillet 2005

Château de Montifray

Je n’imaginais pas, en écrivant, l’autre jour, le nom de ce château, pure supputation née de la lecture attentive de la carte routière, que je m’avancerais, quatre jours plus tard, avec la Clio, sur le chemin caillouteux, qui part, à droite, de la D 402, juste après le joli lieu-dit L’Encloître, et que je pourrais contempler tout mon saoul ce château qui mériterait une mention plus louangeuse sur cartes et ès guides.

Il est habité par des particuliers, et, sur trois niveaux, dont un plus mansardé, semble offrir de vastes pièces. La pierre est entre gris et rouge, effet bigarré, et certaines parties n’ont pas l’air d’être impeccablement entretenues.

Si j’ai dû m’avancer sur le chemin, c’est que la muraille et la haute haie qui séparent le château de la route départementale le dérobent aux regards. Je n’ai pas eu de trop forts scrupules, pourtant, car ce chemin dessert deux autres propriétés, et il permet de faire demi-tour sans s’être trop approché de Montifray lui-même.

Il resterait à s’informer de l’origine du nom du château, de son histoire, de ses bâtisseurs.

Au moins, l’avoir vu a préservé la virée du mercredi après-midi de la pénurie castellane, puisque La Roche Racan, pourtant annoncé et dûment fléché, est, lui, tout à fait invisible de la route, du moins en ces temps d’abondants feuillages.

Abbaye de la Clarté-Dieu

L’ancienne abbaye est en ruines, mais ce sont des ruines respectables. Un porche d’accès, un site vallonné en verdure, et, sur la droite, de nombreuses dépendances, granges ou réserves. Sur la gauche, plus au loin (et l’on n’ose s’approcher, car un panonceau « Propriété privée » interdit théoriquement l’accès au site), la grande église abbatiale avec les bâtiments conventuels, et, plus intrigant, un corps de logis carré, comme un château Renaissance ou début XVIIème, curieux, dont on s’imagine qu’il doit être encore en état, et que l’on pourrait, dans ces parages, rouler des jours paisibles et retirés.

jeudi, 07 juillet 2005

Gisants de Bueil

Bueil-en-Touraine, joli village qui semble s’être arrêté de vivre ou, à tout le moins, de frétiller, vers les années soixante, n’a, au moins, aucun des désagréments de ces communes rurales, qui, pour être paumées, n’en sont pas moins agrémentées de divers panneaux publicitaires, ronds-points hideux, qui n’ont, en bref, que les inconvénients de la civilisation sans en avoir les avantages.

La collégiale est un ensemble assez colossal, qui, sans déparer, se trouve en léger porte-à-faux avec les dimensions actuelles du village. Le plus remarquable, ce sont les quatre gisants de la famille des Bueil, que toutes les sources font remonter au XVIème siècle, mais dont j’ai lu sur un site Web qu’ils avaient été « reconstitués ». Sont-ce des copies, ce qui, après tout, ne serait pas si surprenant étant donné leur exceptionnel état de conservation ? Ou ont-ils été restaurés ? Dans tous les cas, ils méritent, à eux seuls, le détour.

Il y a aussi, dans la collégiale, plusieurs statues admirables, une fresque peinte, un dessus de fonts baptismaux en bois sculpté, très beau.

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En écoute : « Beau bateau » (Dick Annegarn, Plouc, 2005)

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Les mots ont une orthographe : « grez »

Suite à notre visite du château de Champchevrier, il y a une dizaine de jours, le châtelain m’a rappelé, n’ayant pas trouvé mon adresse électronique, pour me donner la définition et l’orthographe du terme technique qu’il avait employé pour parler des défenses supérieures des sangliers, et qu’il empruntait au Traité de vénerie générale de Robert de Salnove, dont la première édition remonte à 1655.

Tout cela sur répondeur, car j’étais absent. Je lui sais gré de m’avoir appris et confirmé ce mot, que j’avais orthographié « graies », me semble-t-il, dans la note relative à notre visite.

Je donne, en suivant, la description, trouvée sur la Toile, d’un exemplaire original de l’ouvrage cité :
SALNOVE (Robert de). La Vénerie royale divisée en IV parties ; qui contiennent les chasses du cerf, du lievre, du chevreüil, du sanglier, du loup, & du renard. Avec le denombrement des forests & grands buissons de France . Paris, Antoine de Sommaville, 1665. 4 parties en un volume petit in-4°, veau, double filet doré encadrant les plats, armoiries au centre, pièce d?armes aux angles, dos à nerfs orné du même motif (reliure de l’époque)

Dolmen de la Grotte-aux-Fées

Si l’on excepte un étron (humain) qui embaumait copieusement la première des deux « chambres », le dolmen de la Grotte-aux-Fées, près Mettray mais sur la commune de Saint-Antoine du Rocher, mérite la visite, d’autant qu’il est à espérer qu’il ne sert pas habituellement de lieu d’aisance.

Entre deux et trois heures de l’après-midi, mercredi, il n’y avait pas un chat à la ronde, quoique la commune ait fait aménager un petit parking à proximité ; je tiens d’ailleurs à saluer le fait que ni le parking ni le chemin ne sont goudronnés, et qu’il n’y a aucune poubelle de métal vert ou autre défiguration du paysage. Pour une fois, la commune, soucieuse certainement d’économie, a fait le choix de la sobriété et de la mise en valeur in absentia du site.

Le dolmen lui-même est assez impressionnant. J’ai lu qu’il s’agissait là du plus grand édifice monolithique préhistorique de Touraine, ce que confirme la taille extrêmement modeste, par contraste, du menhir de La Haute Barde, vu plus tard de la D 766.

Je me suis hissé sur le haut, le toit du dolmen, en gravissant l’une des pierres qui sert de paroi, et y ai hissé ensuite A., qui était ravi de se retrouver à l’abri des feuillages, au plus près de l’aspérité des roches mais aussi de l’horizon fuyant.

mercredi, 06 juillet 2005

Cimetière et histoire coloniale, suite

En réponse à Livy, je poursuis ma description du cimetière, et précise un point. La précipitation (et, si, il faut le croire, l’épuisement) a provoqué un certain flou : il ne s’agit pas d’un cimetière colonial, mais d’un immense cimetière civil qui comprend un assez petit carré de tombes militaires ; c’est dans ce carré de tombes militaires que l’on trouve une douzaine de tombes de soldats issus de l’Empire. Je doute donc qu’il y ait une vraie réflexion locale autour de ces tombes, puisque 99% des visiteurs du cimetière doivent y venir pour se recueillir sur les sépultures de leurs proches. La plupart même doivent ignorer l’existence d’un secteur militaire entre ces quatre murailles.

Toutefois, je me suis interrogé, moi aussi, sur la raison de ces quelques tombes : pourquoi ici, à Tours, et pas ailleurs ? Pourquoi le tirailleur sénégalais ARI est-il inhumé à Tours, of all places ? J’essaierai de trouver plus d’informations sur la question…