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lundi, 18 septembre 2017

Dizain bizarre (19.09.2014)

il pleut

des claques et des calligrammes

 

il pleut

du vide autant que du plein

 

odeur de

graisse rance peuple les faubourgs

 

il pleut toujours

des vers brûlant la verticale

 

un début d'au-

tomne furtif à l'angle mort

lundi, 28 décembre 2015

Tous les minuits dont le souvenir...

29 décembre 2012.

Tous les minuits dont le souvenir peut revenir doivent venir clore le Livre des Mines.

Samedi d'un retour.

Incompréhensible, s'il est un lien entre l'Émile Blanche de Nerval et le portraitiste de Proust, autrement que dans ce genre de filiation sémiotique dont on ne veut plus entendre parler.

La Blanche : drogue et collection crème.

Il se doit d'intituler ses œuvres complètes “La Polygraphie du narval”.

lundi, 06 mai 2013

Bribes des vacances landaises

17 avril 2013, 9 h 50.

[MAUX]

Un grand classique désormais, ce début de vacances entamé par les maladies.

Lors des vacances de Pâques de 2012, nous avions dû “descendre” directement de Tours en Périgord, car Oméga avait eu une mauvaise otite qui ne nous avait pas permis d'aller d'abord passer quelques jours dans les Landes. En février, je suis rentré d'Afrique du Sud pour trouver femme et enfants en pleine grippe (ou virus équivalent et aussi pernicieux), d'où un départ pour les terres landaises différé de presque une semaine ; le samedi, j'avais piloté la petite équipe jusqu'à Hagetmau avant d'y être cloué au lit pendant trois bonnes journées par une méchante bronchite (le docteur croyait fermement que je fumais). Comme il avait fait un assez sale temps, de surcroît, on n'avait rien pu faire.

Cette fois-ci, c'est du côté du bide. Oméga (écolier modèle) a eu une forte gastroentérite le soir même des vacances, épisode suffisamment bref pour nous permettre de prendre la route dimanche (détour bref par Barbezieux, ville morte, et par Moustey, dans les bois de pins près d'un dromadaire et d'un yak encordés à un muret). C. est tombée violemment malade le soir même du dimanche, et se remet depuis hier, relayée désormais par Alpha, qui semble avoir suivi le même chemin qu'elle : violents et fréquents vomissements pendant six heures, suivis d'une période de douleurs et fièvre qui ne devrait durer qu'un peu plus de 24 heures, s'il en est comme pour sa mère. Pour ma part, après plusieurs nuits très inégalement reposantes, je ne lutte pas trop mal. J'ai pu profiter du grand beau temps, notamment en jouant pas mal avec Oméga - passé pas mal de temps aussi à ranger, faire vaisselles et lessives, tondu - également “du côté Ménaoupède”. Le plus coriace, avec la tondeuse, c'est le coin proche du saule, qui désormais a tout du sous-bois embroussaillé, où règnent promptement les ronciers.

Plusieurs heures sont parties en tennis, parties de Mikado et de Puissance 4, lectures pour Oméga, et aussi découverte du Binero, dont Oméga s'est acheté un cahier lundi après-midi, et dont il a déjà fait une dizaine de grilles de niveau 1, toujours un peu (mais de moins en moins) avec mon aide.

 

[HORS LIGNE]

Je me décide à ouvrir un fichier .txt pour ces carnets, car j'ai replongé dans cette fâcheuse tendance (déjà observée en février, mais qui est une dérive ridicule) à utiliser Facebook (en mode restreint) comme carnet de bord, ce qui a eu pour conséquence immédiate (j'avais écrit « but » : je fais partie des cancres indécrottables qui doivent se gouverner pour ne pas confondre but et conséquence) de voir une restriction de mon accès Internet via le smartphone, alors que le forfait va du 8 au 8 courant, je crois. Ce n'est pas que j'aie abusé : j'ai dû utiliser Internet 20 ou 25 minutes par jour au lieu de 5 ou 10 habituellement, mais mon forfait n'est pas adapté : quand j'ai fini par me résoudre à prendre un téléphone mobile, en décembre 2011 (je n'en avais jamais eu), j'ai choisi une offre minimale, sachant que je ne téléphone guère et ne devais pas trop recourir à Internet. Evidemment, comme il n'y a, chez aucun opérateur, d'offre vraiment personnalisée, je me retrouve avec 2 heures de communication par mois dont je n'ai que faire (et qui sont inutilement reportées sur le mois suivant avant de disparaître (ce qui signifie que je paie pour un service que je n'utilise pas — depuis l'arrivée des téléphones portables, téléphonie rime avec escroquerie)) et 250 mégaoctets de connexion Internet en haut débit, si je ne m'abuse. Peu importe, c'est très peu. Quelques dizaines de mails, de photographies déposées directement sur Flickr, quelques statuts FB, et en une quinzaine mon opérateur me transfère en débit restreint.

Tout cela n'est pas très intéressant, j'en ai conscience, si ce n'est à voir X ou Y me dire que je n'y suis pas du tout, que si je prenais un abonnement Machintruc chez Trucmachin je bénéficierais de ceci et de cela, et surtout si ce n'est à expliquer pourquoi j'ouvre un fichier .txt pour y écrire des paragraphes de ci de là, paragraphes que je publierai peut-être rétrospectivement dans Touraine sereine.

 

[SCHMIDT]

J'ai apporté avec moi, comme à l'accoutumée, plus de livres que je ne peux en lire - mais, cette fois-ci, j'ai apporté, de fait, quelques bouquins achetés récemment d'occasion que je laisserai, en vue de l'été, dans la maison de Hagetmau. J'avais à peine commencé, la nuit avant le voyage, un Arno Schmidt (Le cœur de pierre), me résignant, en l'absence de tout ouvrage en allemand de cet auteur à la bibliothèque universitaire, à découvrir enfin cette œuvre en traduction ; je l'ai quasiment fini hier soir, sur le canapé "thin stripes" du salon, avec la chatte sur les guiboles. C'est un roman tout à fait puissant, d'une inventivité langagière immense (mais c'est une banalité de l'écrire de Schmidt), mais surtout : très visuel, très politique (au sens fort : vision historique à long terme + idéologie décapante). Il me reste, en lisant d'autres livres de Schmidt, à prendre tout à fait une mesure d'ensemble, mais, pour l'instant, si impressionné (et amusé : c'est une œuvre très drôle) que je sois, je ne cède pas absolument à l'argument de Laurent Evrard, qui, me voyant acheter des livres de Jirgl il y a un ou deux ans, m'avait dit, peu ou prou, qu'il valait mieux lire Schmidt, que Jirgl n'inventait rien. L'influence est évidente, mais il ne s'agit pas uniquement d'un décalque, d'une pâle copie.

 

[PROKOFIEV ET AL.]

J'ai aussi apporté quelques disques. Oméga ((banal) écolier modèle) s'étant passionné pour Pierre et le loup, j'ai emprunté les quatuors à cordes de Prokofiev, et aussi l'enregistrement complet du Roméo et Juliette par Valery Gergiev avec le Kirov : ayant adoré le Roméo et Juliette de Preljocaj il y a une dizaine d'années, je n'avais jamais poussé plus avant. J'écoute en ce moment même la fin de l'Acte II, et c'est effectivement inventif, éblouissant, et aussi très émouvant. Prokofiev est souvent taxé d'académisme, et, de ce fait, immédiatement relégué dans les seconds couteaux — ce qui, sans que j'y connaisse rien, me paraît très injuste. Il me paraît s'agir d'une musique orchestrale très inventive et puissante.

Hier soir, C. m'a, en revanche, fait arrêter la diffusion de la 4ème de Charles Ives (par Dohnanyi) ; il est vrai que, contrairement à la 1ère (par Mehta), elle est bien pompière et ronflante. J'écouterai cela plus en détail (et aussi les n° 2 et n° 3), mais seul !

 Nous avons écouté, aussi en voyage, le dernier Rokia Traoré (je suis un peu sur ma faim, je n'ai pas encore déniché pourquoi), le dernier Rachid Taha (magnifique), un album d'Anouar Brahem à la mémoire de Mahmoud Darwich que je voudrais aimer mais qui est très mou, très monotone.

Sur le CD des ‘Diapasons d'or’ de ce mois, Oméga a reconnu, dès la première mesure, la Nuit sur le Mont Chauve de Moussorgski, écouté plusieurs fois avec Constance, animatrice qui fait chanter sa classe, et, je l'ai ainsi découvert, leur fait aussi un peu d'initiation musicale. Comme, avec son professeur d'éveil musical du mercredi, il avait découvert la Promenade des Tableaux d'une exposition, qu'il aime aussi, on va peut-être lui offrir pour son anniversaire, en sus du reste, du Moussorgski...! Remarquez que je ne demande, moi aussi, qu'à dépasser mes préventions préjugées.

(Tiens, le finale de l'acte II de Roméo et Juliette me fait un peu mentir, péniblement expressionniste tout de même.)

 

18 avril, 11 h 15.

Tout le monde semble remis, ou se remettre (Alpha n'a pas encore beaucoup d'appétit mais va bien mieux). Le temps s'est bougrement rafraîchi, avec disparition du soleil. Hier après-midi, il faisait plus chaud que bien souvent en été (même ici, dont les chaleurs sont excessivement vantées — il ne fait plus jamais aussi chaud, en tout cas jamais aussi longtemps, que quand j'étais enfant (et j'adorais ça)).

Avant-hier soir, plusieurs phrases descriptives d'Arno Schmidt m'ont servi de point de départ pour l'écriture de strophes dont elles conditionnaient, en tant que premier vers, les choix métriques. Je crois me rappeler (mais Facebook en garde la trace — il me suffira de récupérer cela in due time) que j'ai ainsi inventé quatre nouvelles formes : le septain berlinois,  le tristique heuristique, un neuvain dont le nom m'échappe, et le huitain du diocèse.

(J'ai préféré le terme de tristique à ceux, plus attestés, de tercet ou de triolet car j'écris déjà des triolets quantifiés, et je trouve plus cocasse l'écho un peu lourd que le terme de tristique offre avec les différents types de distiques.)

 

J'ai ouvert ce fichier, plus pour me retenir d'aller encore gribouiller dans Facebook que parce que j'ai vraiment quelque chose de nouveau à ajouter. Les journées se ressemblent, j'écoute en ce moment même l'Acte I de Roméo et Juliette. (Mais avant : l'album Ellington/Coltrane, le tout premier Romano/Sclavis/Texier, Mobile du trio Benjamin Moussay.) ——— Il doit continuer à faire nettement moins bon les prochaines journées. Pas sûr que nous ayons toujours envie d'aller deux ou trois jours à Bagnères. Alpha reparle d'aller enfin voir ces foutues fresques de l'église de Lugaut, qui est complètement au bout du monde mais qu'il est scandaleux qu'on ne soit encore jamais allé voir... la crainte de trouver porte close n'est pas pour rien dans le délai...

 

24 avril 

Hier soir, Everybody Says I Love You, très léger et distrayant, avec d'excellentes répliques terriblement woodyennes. Tout cela regarde plus du côté du nanard que du chef-d'oeuvre, toutefois.

La veille, Les Hommes contre, beau film épuré de Rosi, avec d'amples plans, des brumes majestueuses, un tableau terrifiant de la « machine de guerre ».

La veille encore, une bonne trentaine de très courts métrages de Méliès.

Je lis Les Petits bourgeois de Balzac — plaisir de lire Balzac intact. Portraits, lieux et maximes sociales d'une très grande acuité : beaucoup d'étonnantes résonances avec la "situation actuelle". Ce matin, très tôt, à l'ancienne salle de jeux, feuilleté plusieurs revues dont le dernier numéro de L'Ecologiste. C. a lu le dernier essai de Pierre Bayard, j'avoue que je vais me contenter de ce qu'elle m'en a rapporté, qui a achevé de me convaincre que c'était une lecture dispensable.

Dimanche, nous avons vu deux matches de rugby avec Oméga, sous un beau soleil, dans un stade soustonnais plein à craquer, tribunes et barrières des quatre côtés.

Pour ce qui est des excursions, elles sont très influencées par le choix des enfants, et surtout d'Alpha, retombé dans la marmite zoologique. Ainsi, lundi, zoo de Labenne, presque aussi minable qu'en 2003. Beau temps, donc plaisant.

Mardi (hier, donc), Parc Animalier des Pyrénées, après un passage par de belles vallées où je n'avais jamais mis les pieds ni les roues.

mercredi, 28 septembre 2011

Météo, 3 [Hagetmau, 13 juillet 2011]

 Hier soir, un orage est tombé, accompagné d’une averse très violente. J’ai saisi l’occasion pour apprendre à Alpha – qui a eu dix ans avant-hier – comment on calculait la distance de la foudre. (Sur la route, que je sache, aucune voiture n’a fait de tonneaux.) Ce matin, il pleut encore, je crois, et il doit faire bien froid. Vais-je pouvoir, comme hier, livrer mes cinq heures de bûcheronnage ?

(Les tas de bûches s’élèvent ; le terrain est encore envahi de grandes branches coupées.)

Quel vieux vilain temps gris ! Je crois déjà avoir raconté, dans Touraine sereine (mais ne peux vérifier, faute de connexion), l’origine de cette phrase exclamative. Toujours est-il que, ce matin, dès huit heures, la journée annonce un vieux vilain temps gris, que ne soulagera que la verdure des arbres.

 

(Ajout du 28 septembre : paradoxe de la froidure en juillet, et de la chaleur fin septembre. Obsession de la verdure. Liens ajoutés bien sûr aujourd'hui, lors de la publication.)

mardi, 27 septembre 2011

Météo, 2 (souvenir de vacances...)

12 juillet 2011.

C. vient de partir pour l’A.M.I., les enfants regardent la télé (Regards Passion) et je pianote avant d’aller bûcheronner. Il est – déjà – dix heures du matin. Il ne fait pas très chaud, il y a de l’air, et le soleil se montre timidement.

Autoportrait au bureau / Hagetmau, 12 juillet 2011Dans ce bureau, où je me suis photographié « face aux trois ordinateurs », la lumière est tamisée, pour ne pas dire bouffée par l’avant-toit, la poutre mais surtout l’énorme laurier qui est devenu, entre C. et moi, un sujet de plaisanterie récurrent, au point d’imaginer que d’ici peu il pourra, à lui seul, servir de clôture entre notre terrain et celui de la grand-mère de C., dont la maison est, depuis deux mois, mise en vente.

samedi, 06 août 2011

Proust en pelisse

Il y a à peine plus de deux ans, lors d'un séjour en Normandie, j'écrivais ceci :

 

Quand on évoque Proust à Cabourg, on ne cesse de dire qu'il était neurasthénique, voire demi-fou, de s'y rendre même l'été en pelisse : en fait, c'était le seul sain d'esprit de toute la côte...!

vendredi, 20 avril 2007

Points virgules, élections, traductions estudiantines

Parcourant, pour la première fois depuis 2005, les quelques pages de journal écrites en juin 2002, je tombe sur ces trois entrées, toutes d'actualité : 

 

18 juin, 16 heures.

Sinon, passé une partie de la journée à corriger des versions insensées (adjectif employé littéralement). Texte difficile, certes, d’E. M. Forster, d’autant que s’adressant à des non spécialistes de deuxième année (notamment des lettres modernes), mais je sais, par expérience, que, même avec le texte le plus expurgé, le plus évident, le plus facile, on trouve des pépites sans nombre, des phrases entières dénuées de sens.

L’expression woolly rhinoceros (rhinocéros laineux (ils ont, pour l’examen, un dictionnaire unilingue) a donné lieu aux fictions les plus réjouissantes : ‘les indescriptibles rhinocéros’, ‘les rhinocéros blancs’, ‘les rhinocéros à poil’, ‘les rhinocéros à poils longs’, ‘les rhinocéros des bois’, ‘les rhinocéros poilus’, ‘les rhinocéros velus’, ‘les rhinocéros à laine’, et surtout (la palme !) ‘les rhinocéros angora’… ! La phrase elle-même a donné lieu à deux perles : « les luttes contre les mammouths ou ce qui nous semble être des rhinocéros » ; « fatigués des luttes contre le mammouth et contre la peau de rhinocéros ». Ce doit être fatigant, en effet, et même pour un homme de Néanderthal (dont il est question dans le texte), de se battre contre une peau de rhinocéros !

Mais ce n’est qu’un exemple parmi d’autres, plutôt amusant en l’occurrence. Le plus déprimant, ce sont ces monceaux, ces tombereaux de phrases alignées comme à la parade, où des mots vagues ou approximatifs sont juxtaposés et liés par une syntaxe incohérente, le tout ne signifiant, en fin de compte, absolument rien ! Il n’y a pas si longtemps, je pense, ce supplice était réservé aux professeurs de lettres classiques.

 

18 juin, 21 heures.

Hier, à la mosquée, avec Frédéric : il m’annonce qu’il a décidé de ne plus parler de politique, que cela n’a occupé que trop de ses conversations depuis son retour des Etats-Unis (il y avait passé une quinzaine fin avril, pour le travail, à Providence) et ce fameux second tour, que cela n’avance à rien, ne fait rien avancer, est épuisant finalement et contre-productif. Il n’a pas dit ça comme ça, je remets ça à ma sauce. Mais j’ai trouvé ça assez fort, et un peu agaçant aussi, qui sait…

  

 

20 juin, 8 h 45.

Je remarque que j’utilise beaucoup le point-virgule, dont Renaud Camus signale qu’il n’est pas apprécié des journalistes et des simplificateurs en tout genre ; le point-virgule joue un rôle très particulier aussi dans Le Génie du lieu ; cela mériterait une analyse.

« Puisque vous écrivez de courts paragraphes, à quoi vous sert le point-virgule ? »

Je ne sais.

dimanche, 29 janvier 2006

Diary, 11 juin 2002 (derniers extraits)

[...]

Vers cinq heures.

 

 

La journée pourrait s’écouler ainsi, à vaquer au quotidien oisivement et à écrire, reprenant le vieux lien entre écriture et oisiveté, entre texte et paresse. Pourtant, qu’il faut de volonté et d’énergie pour écrire un roman, même court. Paradoxes toujours.

 

A., de nouveau à plat ventre, pleurote. Joyeux dès que je lui lance une grimace. Attrape ! Attrape sa tortue-tambour, qui tinte du grelot. Essaie d’attraper en fait le socle violet de la pyramide de soucoupes (je me comprends). La pyramide de soucoupes est au premier étage de la maison (je me comprends), laissant le socle seul, au rez-de-chaussée, dans le parc.

 

Il fait exprès de s’espalaser, de s’affaler de tout son long sur le ventre, pour que j’aille m’occuper de lui. Rien que de très normal. A. est un enfant très sage. S’il ne l’était pas, vous croyez que, pendant qu’il joue, à onze mois, son père aurait le temps d’écrire autant ?

 

 

 

 

Des voitures s’arrêtent, se garent, repartent. Je guette C. d’une oreille, son retour du travail, du collège où elle enseigne le français. Collège dit sensible, et ce n’est pas un vain mot ; c’est même un euphémisme.

 

Les jours où C. travaille, vers l’heure du retour, je guette son retour. A., lui, se penchant puis se redressant, continue de balancer les inserts ronds (le rose et le jaune) à travers les barreaux du parc, tout ça d’un air canaille.

 

 Cela avance vite, un journal, mine de rien, cela avance.

 

Mine de rien, se pose alors la question du style.

Diary, 11 juin 2002 (autres extraits)

Il faudrait utiliser la maniabilité merveilleuse de cet outil pour travailler. En même temps, de façon hachée, soit je prends des notes (c’est du travail), soit j’écris (c’est du fragment).

A. joue avec ses cubes, le jaune avec insert rond (pommier) et le rose avec insert rond (cochon). Il emboîte très bien ces inserts ronds (les plus faciles du lot : il y a des formes plus biscornues, tarabiscotées, des canards en forme de canard etc.)

Il faudrait aussi que j’en profite pour lancer des chantiers d’écriture plus ambitieux, mon « roman » en anglais par exemple. Ou Mar Yann. Il faudrait…

A. joue avec son bavoir « À nous l’an 2000 » et sa tortue-tambour. Par quel hasard un enfant né en juillet 2001 se retrouve-t-il avec un pareil rossignol, vieux tissu célébrant l’an 2000 et bradé sans doute en supermarché (c’est C. qui avait acheté ce bavoir) ?

 

[...]

 

A., qui s’était rétamé à plat ventre, s’est rassis tout seul. Le dictionnaire de Word2000 ne refuse pas rétamer, qui doit avoir un sens concret, technique, que j’ignore mais devine.

A. geignote. (Refusé !)

Je suis allé lui redonner ses cubes.

samedi, 28 janvier 2006

Diary, 11 juin 2002 (extraits)

11 juin 2002

[...]

10 h 20

 

Un des éléments fatigants, plus que fascinants, du journal intime (ou pas intime du tout d’ailleurs : celui-ci ne l’est guère, pour le moment) est l’accentuation, ou le déséquilibre. J’imagine soudain un lecteur qui, ouvrant la version publiée de ce texte, lisant la première entrée, en conclurait que le dénommé Guillaume Cingal (pour peu qu’il publie sous son nom) ne s’intéresse qu’au football et à Renaud Camus. Alors que, si ces deux centres d’intérêt sont ce matin très représentés dans mon existence immédiate, et donc dans mes écrits à la minute, ce ne sont justement nullement des centres, mais plutôt des intérêts marginaux, des périphéries d’intérêt si l’on risque cette expression.

D’ailleurs, il suffit de connaître un peu l’œuvre du seul écrivain dont il a été question jusqu’à présent (Renaud Camus, donc) pour comprendre que la juxtaposition Camus/football a quelque chose de sarcastique, de surprenant, d’abrupt ; c’est presque un paradoxe, si ce n’est que l’œuvre de Renaud Camus est elle-même pétrie de paradoxes.

 

Avertissement : il ne sera guère question, a priori, de football et de Renaud Camus.

(La présence d’un avertissement marque à quel point ce journal n’est pas intime : il est entièrement tourné vers le lecteur.)

 

16 heures

Après avoir donné le biberon à A., je pianote à côté de lui, qui est assis dans sa chaise haute, harnaché, jouant et redécouvrant son petit ours en plastique qu’il ne va tout de même, selon toute probabilité, pas tarder à envoyer valdinguer (ça y est !). Comme à l’accoutumée, quoique rassasié, il se montre peu concentré juste après le biberon ou le repas et réclame pas mal d’attention, ce que, tout en écrivant, je suis à même de faire. La cause officieuse de l’achat de l’ordinateur portable se voit déjà confirmée dans sa pertinence.

Il ralote parce qu’il n’a plus rien à portée.

Le dictionnaire de Word2000 refuse le verbe raloter, tant mieux, il faut s’inscrire contre le dictionnaire, parfois…

Devoir sans cesse intervenir auprès d'A. hache le style.

Ne pas oublier d’enregistrer régulièrement.

Vais-je en être réduit à l’exercice du quotidien dans le diary ?

M’adressant à des lecteurs qui ne me connaissent pas, il faudrait repréciser tout le contexte, qui je suis approximativement, ce que je fais, mon passé, ma vie familiale, privée, publique etc. Pénible. Impossible.

A. joue avec la ceinture de sécurité de sa chaise haute.

Dans le parc !

vendredi, 02 septembre 2005

Brocantes de l'Oise

Le 2 septembre 2002

Salut,

 

Je dois passer, sauf imprévu, sur Paris vendredi. Si tu es (à peu près) remis du décalage horaire, on peut se voir... Sinon, on verra ultérieurement.


Hier, lors d'une brocante au Mont-St-Adrien (bled près de Beauvais), nous avons acheté force pyjamas et bodies pour A., mais aussi une belle édition reliée des Œuvres de Goldsmith, en anglais et en deux tomes, avec une longue préface de Washington Irving et... la mention "Université française - Lycée Bonaparte" sur la reliure. Une rareté je pense, pour 5 euros le tout.


Garde tous ces détails de brocante, un jour tu pourras publier un roman postmoderne (et listé (et stylé)) dans le genre de ceux que publient les éditions Verticales ou P.O.L..


Amitiés & bonne fin de voyage OU bon retour parmi nous


Guillaume

dimanche, 21 août 2005

Cheeky Japon

Un rondel féroce et surtout absurde, du 4 avril dernier...

Connaissez-vous Cheeky Japon,
Son gras joufflu bibendumesque,
Sa rousseur en tout barnumesque
Et monstrueusement burlesque?
---- Connaissez-vous Cheeky Japon?


Il en apprendrait aux Lapons
Sur la sueur intra-fourrure;
Et, de sa rouquine carrure,
Sur la puanteur des froidures,
Il en apprendrait aux Lapons!


Franchement, il a le pompon
Avec sa dégoûtante aisselle,
Ses flûtes à l'eau de vaisselle
Et son klaxon comme crécelle.
---- Franchement, il a le pompon!


Les 2 et 3 avril, nul trésor dans Outlook...

jeudi, 18 août 2005

De Beckett

Une bouteille, du 1er avril dernier, qui n'était pas un poisson, quoique jetée à la mer, et qui rencontra un écho favorable auprès de sa destinataire, mais sans, à ce jour, de concrétisation.

Chère M°°°

j'ai l'esprit d'escalier, en ce moment, décidément, mais je viens de m'apercevoir que 2006 sera l'année du centenaire de la naissance de Beckett. J'étais en train de me dire... Irlande... France... arts du spectacle... culture... Beckett...?

Isn't there something to be done? Grand admirateur de Beckett prosateur, comme tu le sais, je m'associerais volontiers à un événement culture/recherche/(enseignement?)

Bises,

Guillaume

L'idée eût été, aussi, de ma part, de faire un film composé d'entretiens avec divers amateurs de Beckett (universitaires, théâtraux, écrivains, étudiants, etc.). Une autre possibilité était de créer plusieurs événements entre la date de naissance fictive et la date de naissance réelle de Beckett (soit entre le 13 avril et le 13 mai 2006, au centenaire). Maintenant que j'y pense, pourquoi pas un blog ponctuel??? A suivre...

mercredi, 17 août 2005

Du cinéma

Courriel envoyé le 31 mars dernier:

Cher E°°°,

j'avais en effet prévu de te confier la surveillance, car je supposais que l'examen de cinéma devait avoir une tournure un peu spécifique.
Je te fais confiance et te laisse toute latitude en l'espèce.

Merci du sujet et bien à toi,

Guillaume

mardi, 16 août 2005

Des examens

Un courriel envoyé le 30 mars dernier:

Chère A°°°

je te confirme par le présent courriel que je serai présent pour les examens: lundi 9 mai mardi 10 mai du lundi 16 au vendredi 20 mai

Je te ferai parvenir, en temps utile, une liste des petits problèmes qu'il pourrait être nécessaire de guetter pour les journées du mercredi 11 au vendredi 13, où je serai, comme S°°° d'ailleurs, à Toulouse pour le congrès de la S.A.E.S...

Merci d'avance de ton concours!

Autre chose, je voudrais savoir si tu avais à ta disposition une version plus "propre" du texte que tu as remis pour la session de mai: il est déjà assez peu lisible et risque de devenir définitivement illisible à la reprographie. Par ailleurs, est-ce délibéré de n'avoir mis aucune référence de texte (ni auteur ni titre)?

Bises,

Guillaume

lundi, 15 août 2005

Du ténia

Dans la série des poèmes parodiques "à clef" de ce mois de mars, un limerick, envoyé le 29 mars à plusieurs correspondants qui étaient dans la confidence:

There was a baker in Souvigny
Who said, 'Your poems ain't funny!
It's true that I stink
And I sleep in the sink,
But my Anal Tapeworm is indeed so skinny!'

dimanche, 14 août 2005

Bucolique

J'inaugure avec cette note un nouveau genre d'envois. Ayant constaté que le genre épistolaire était finalement ce qui s'apparentait le plus à l'écriture bloguistique (bouteilles envoyées dans l'océan du Web), j'ai décidé d'exhumer chaque jour, selon un principe numérologique et chronologique que je vous laisse deviner, un courrier électronique par moi naguère envoyé.

Aujourd'hui, c'est un poème parodique adressé le 28 mars dernier. Il s'intitule Bucolique, et n'aura de sens que pour d'anciens souvignyens. Il est attribuéà Marcel Chédeau, dit Casque d'Or.

.................

En ce joli lundi de Pâques
Affecté par les giboulées,
Jacky Chipon, de sa matraque
A pétrir tarte et pain au lait,

Décochait, ivre bacchanale,
D'infâmes lapins cacao
Sur notre route vicinale,
Engendrant l'ire et le chaos.

Le dirai-je, que la mort l'arde,
Le maire qui passait par là
Goûta une aile de poularde
Et soudainement dégueula.

vendredi, 12 août 2005

Bientôt à Capbreton

Je jette juste, furtivement, quelques phrases brèves dans ce carnet, avant de partir pour Capbreton, où nous dînons, C. et moi, avec celui qui fut, durant notre année de khâgne, notre professeur de français, Michel Boisset, et que nous n'avons pas vu depuis huit ans au bas mot. J'ai retrouvé sa trace, après l'avoir perdu de vue, il y a sept ou huit mois, grâce au Web.

C'est amusant: j'évoquai, dans une note écrite en début d'après-midi, un autre professeur de ces années-là, et je m'apprête à retrouver Michel Boisset, qui est sans doute celui qui m'a le plus et le plus durablement influencé.

Je copie-colle ci-après un courrier électronique que je lui fis parvenir le 9 février dernier. J'ai eu la flemme de mettre le texte en forme, et notamment les titres d'oeuvres en italiques (ou en italiques inversés, en l'occurrence, c'est-à-dire en romain):

Eh bien, que dire alors des huit jours pleins que je mets à répondre?
Sans doute invoquerai-je (et ne serai-je en cela pas le premier, de plus illustres épistoliers l'ayant assurément fait valoir comme captatio benevolentiae) le principe selon lequel on répond toujours avec promptitude aux correspondants qui ne requièrent qu'une notule, une information preste, une brève mise au point, et que l'on remet toujours aux calendes (grecques, certainement) la réponse plus nourrie, plus mûrie, plus essentielle, aux correspondants de valeur.

Je reçois avec plaisir votre invitation bordelaise, que nous honorerons certainement dans un futur pas trop éloigné.

Si vous ne comptez pas attendre d'autres helléniques ides pour lire de beaux textes de Nuruddin Farah (comme la traduction en cours risque de traîner, entre l'inexistence d'un éditeur depuis que le Serpent à plumes a sombré et l'inactivité du traducteur), je vous recommande chaudement la traduction de la seconde trilogie, au Serpent à plumes: elle est signée de celle qui fut ma première directrice de thèse, Jacqueline Bardolph. Maps (Territoires) en est le premier volet. La traduction de la première trilogie aux éditions Zoé est, en revanche, tout à fait médiocre.

Le seul ouvrage que j'aie traduit à ce jour est Hier, demain (Yesterday, Tomorrow: Voices from the Somali Diaspora) qui est une sorte d'essai, passionnant à bien des égards mais qui ne donne pas une idée nécessairement flatteuse de la profondeur d'écriture de son auteur. J'aurais toutefois grand plaisir à vous en envoyer un exemplaire.

Je ne connais pas ce Faulkner-là, de titre seulement (The Wild Palms, n'est-il pas?), mais j'ai, naguère, beaucoup goûté certaines oeuvres de la même veine, en particulier la trilogie The Town, The Hamlet, The Mansion (je ne suis jamais certain de l'ordre), qui est admirable. Je me rappelle avoir passé des soirées sur mon cubicule ulmien, à en dévorer les détours.

Toutefois, le souvenir en reste vague. Comme je continue de donner libre cours à ma (sale mais irrépressible) manie des quatre ou cinq lectures simultanées, héritage possible des années de khâgne, cela ne risque guère de s'arranger. En ce moment, j'ai deux articles à peaufiner voire à reprendre entièrement, et trois communications à préparer d'ici début avril. Un peu frénétique, comme rythme.

Enfin, j'aurais un conseil à vous demander. Je comptais lire prochainement (pour diverses raisons, dont une épigraphe intrig(u)ante en tête d'un ouvrage de Ford Madox Ford) le Pseudolus de Plaute, mais la lecture a libro aperto (est-ce même ainsi qu'on dit? franchement, vaudrait mieux arrêter de crâner!) n'ayant jamais été mon fort, j'aurais aimé savoir s'il existait une édition bilingue dont vous me conseilleriez plus particulièrement la fréquentation, ou, à défaut, une édition critique abordable.

En vous renouvelant mes amitiés,

Guillaume

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Zou, je file!

mercredi, 27 juillet 2005

Multijournal des 12 et 22 décembre 2004

22 décembre 2004

Ce matin, à peine levé, même pas lavé, n'ayant eu le temps d'avaler qu'une goutte de café, j'ai dû, comme le taxi médical ne pouvait finalement pas se déplacer, conduire mon beau-père à l'hôpital Layné, à Mont-de-Marsan, pour son scanner. Moins deux sur la route, beaucoup de brouillard, promenade agréable malgré le contexte. Il faut dire qu'A. a encore fait une excellente nuit, treize heures d'affilée avec réveil à huit heures du matin, de pleine bonne humeur. J'ai pris quelques photos à Layné, mais la pile s'est déchargée et elles sont perdues. Le scanner lui-même n'a pas duré longtemps; nous avons fait le plein d'essence à Saint-Sever au retour, acheté le pain à la boulangerie de la Poste, à Hagetmau, avant de rentrer. Je me suis aussitôt mis, avec l'aide d'A., au ramassage des feuilles. Le voisin nous aidait ce matin avec le pousse-feuilles; je rassemblais les tas, les déversais dans la grande carriole puis les portais au gigantesque tas, auquel, en dépit de l'humidité, j'ai fini par mettre le feu. Il brûle mollement, sans se presser. Il est une heure de l'après-midi alors que j'écris ces lignes, et je viens de faire la vaisselle du déjeuner. A. joue à l'étage avec sa mère; il vient de retrouver l'avion à piles que Mèphe lui avait amené à Pâques. Il semble retrouver tout un fatras de jouets récents et plus anciens dans sa caisse en plastique transparent.

Je connais mal Mont-de-Marsan, même si mes grands-parents maternels habitent dans les faubourgs. J'étais stupéfait de devoir attendre presque un quart d'heure à un passage à niveau, cela pour une simple manoeuvre de draysine. Mon beau-père m'a dit que c'était régulier, et que, déjà à l'époque où il était taxi-ambulancier, ça le rendait à moitié fou. Il lui arrivait même de passer entre les barrières, puisqu'il n'y avait aucun danger: on voit venir la locomotive, qui ne va jamais qu'à dix à l'heure (au plus rapide).

Je connais mal Mont-de-Marsan, et je n'étais jamais allé à l'hôpital Layné, même si C. et son père s'y étaient relayés tout le mois de septembre 2001, au chevet de ma belle-mère, décédée d'un cancer du poumon le 2 octobre 2001, une semaine à peine après que nous étions revenus à Beauvais. Comme je m'occupais alors d'A., encore nourrisson, je n'étais jamais allé à l'hôpital.

Je dois maintenant écrire plusieurs liens, et l'entrée du 21 décembre, pour laquelle je n'ai pas trouvé une seule minute hier.

16 h 30.
Visite de Mèphe, amie de mon beau-père; elle vit en Angleterre mais est venue voir sa mère (âgée) avec sa fille (cadette). Mari & fille aînée restées outre-Manche. A amené de belles voitures miniatures à A. Toujours aussi généreuse et gentille. Vient manger avec nous ce soir*.

Je me suis cogné deux heures de ramassage de feuilles encore, entre deux et quatre de l'après-midi. Le feu brûle toujours, mais les tas s'y accumulant, il ne va pas diminuant. (Voilà un bel exemple de phrase à donner à mes étudiants, à qui j'explique vainement que le participe présent doit être employé avec parcimonie, et en évitant au maximum les calques de l'anglais.)

A. vient de dire à son grand-père qu'il avait besoin d'un bain. Hilarité générale. Soit. La Mercedes des années 40, jaune, est à friction. A. se promène en chaussettes. Il était trop tard pour aller au lac d'Halco, promener et donner du pain aux canards, passer dire bonjour aux chevaux du centre équestre. Déjà, après la "sieste" (...), il est allé en ville avec C. et Mamie Jeannette, la bisaïeule, commander les gâteaux pour le réveillon de Noël et faire les boutiques. La Jeep rouge qui permet de tracter la Mercedes est également à friction. Pas de canards ni de chevaux aujourd'hui, donc. Pas demain, sans doute, mais plutôt le lendemain (après-demain). (Exemple de phrase qui ne figurera pas au palmarès des plus belles proses, à moins que le lointain lien entre les canards du lac d'Halco et le mot "palmarès" n'y donne quelque relief.)

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12.12.04.

Ce dimanche, A*** est reparti, après un séjour de trois jours. Il est reparti avec son AX, après le déjeuner. Le matin, nous sommes allés au marché de Noël de Vernou-sur-Brenne, où A., pas plus impressionné que cela, s'est vu offrir des marshmallows par un Père Noël, au demeurant pourvu d'un joli teint cuivré et de l'haleine qui y correspond. Nous avons acheté des bonbons au miel, du pain d'épices, des rillettes au bison du Berry, tout à fait excellentes et d'un prix dérisoire. Vernou est une jolie bourgade, mais il y avait messe, donc nous n'avons pu admirer l'église que de l'extérieur. Il faisait aussi un froid de canard, qui ne prédisposait pas à la promenade.

Dans l'après-midi, ai eu une longue conversation téléphonique avec ma cousine Ïs, à propos de Pirandello.
Simultanément, je dois mettre une bûche dans le feu, ici à Hagetmau, 22 décembre, 1 h 10, sous peine de voir l'âtre dénué de bûches ignifères, et de voir surtout la température de la maison redoutablement tomber.

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* Hier. Dîner avec Mèphe *
[Entrée écrite le 23 décembre]

Bons vins rouges, canard à l'orange de chez Castaing, gâteau aux trois chocolats de chez Larrezet, champagne fin, du style à empêcher de dormir (comme quoi le pyjama a été vite accusé). Discussion agréable, même si Mèphe parle fort, accapare assez la parole... mais nous la voyons peu souvent et je la trouve très gentille. Généreuse aussi.
Comme j'écris ces lignes face au mur de photographies, cela me rappelle que je me suis photographié hier devant. Une nouvelle série d'autoportraits.

mardi, 26 juillet 2005

Multijournal des 13 et 21 décembre 2004

21 décembre 2004

Depuis ce matin, à Hagetmau, dans la famille de C., plus précisément chez mon beau-père. Ramassage de feuilles une partie de l'après-midi, A. mis au lit (habituellement) tôt (sept heures), après bain et dîner, soirée télévisée (le film de Sylvie Licard sur la course landaise).

Un jour, raconter la maison de Hagetmau, la situation de famille... tout cela viendra... aujourd'hui, le temps manque...

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13.12.04.

Outre le bref déjeuner, pris en un quart d'heure dans mon habituel troquet, à onze heures et demi, long lundi de travail, comme tous les lundis de ce premier semestre, mais enfin, il s'agissait du dernier lundi du semestre, je repenserai en soufflant, en me consolant, à ces lundis interminables et longs, dont, rentrant à la maison épuisé, j'aurai eu tous les sujets de me plaindre.
[Ajout du 28 décembre.] Le soir, Ine et Mine sont venues dîner. J'avais invité Tian, mais il était occupé à faire une énième répétition de sa soutenance de thèse, qui a lieu jeudi. Pour la même raison, Ax s'est défilé. Il y aura des soirées en janvier.

vendredi, 22 juillet 2005

Le 3 mars 2003

Ce jour-là, j’avais reçu un courrier électronique d’un correspondant jamais rencontré, mais souvent côtoyé sur la Toile, à qui j’avais envoyé un enregistrement du merveilleux opéra, malheureusement méconnu, de Britten, Gloriana. A ses remerciements profus, et à sa proposition de m’adresser, en retour, quelques morceaux choisis de sa discothèque, voici ce que je répondis :


Cher °°°°°°,

c'est moi qui devrais vous remercier d'avoir si longtemps patienté après une promesse qui faillit bien être de Gascon! Je n'ai pas vraiment copié le livret, puisque vous n'avez pas les paroles...

Pour un enregistrement en retour, je ne dis pas non, même si ce n'était nullement le but de l'affaire, croyez-le. Je suppose que vous avez une immense discothèque, donc j'hésite... Puisque vous êtes pianiste, que me conseilleriez-vous de fondamentalement méconnu dans la musique pianistique du XXème siècle?

Cordialement,

Guillaume

mardi, 19 juillet 2005

Multijournal, 14 et 20 décembre 2004

20 décembre 2004
J'ai entamé la lecture de L'Arbre anthropophage de Raharimanana, texte assez surprenant, décousu, nullement dans la veine poétique et éclatée que j'aimais tant chez lui et qui avait commencé, dans Nour, 1947, son roman publié en 2001, à avoir du plomb dans l'aile. Il cherche à faire un travail de redécouverte historique, de mémoire, ou d'archivage, de mise au jour de sources méconnues, tout cela relativement à Madagascar, et je ne suis pas réellement convaincu.

C. a interrompu son Vila-Matas pour Rabaté.

Ma mère fait le tri dans les photographies de son appareil numérique.

Comme A. a passé une bonne partie de la matinée dehors, avec une promenade jusqu'aux chevaux, chèvres et vaches de chez Daillat, il semblait très fatigué ce midi.

Il règne un soleil radieux, après les pluies diluviennes d'hier ("deux centimètres depuis midi" a annoncé ce matin, triomphant, mon père venu relever son pluviomètre), et la douceur de l'air donne à cette journée l'aspect paisible et immémoriel des Noëls landais de l'enfance.

Je m'interroge sur la complexité ternaire de ce journal, en espérant que je saurai maintenir le cap. Il faut surtout que, pour le site NEMO-OMEN, je retrouve de nombreux fichiers sur d'anciennes disquettes ou le vieil ordinateur de bureau. Le soleil radieux donne sur les porte-fenêtres, et j'ai pris, à la faveur d'un ciel clément, plusieurs photos dont quelques autoportraits dans le jardin, qui vont heureusement compléter ma collection.

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14.12.04.
Ma soeur, D., a donc eu trente-quatre ans il y a six jours. Pour ses trente ans, ou plutôt, cinq jours avant son trentième anniversaire, le soir de sa soutenance de thèse, elle n'avait pas voulu venir fêter cela avec nous***. Will the circle be unbroken...

Déjeuné avec C. chez Zafferano, rue de la Grosse Tour. Vu plusieurs étudiants et étudiantes le matin, afin d'élaborer les programmes d'études provisoires.

Simultanément, dans la cuisine de Cagnotte, où j'écris ces lignes, "les effets carminatifs du skaï" (scripsit Eric Laurrent).

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*** 9 décembre 2000 ***
C., alors enceinte de deux mois, et moi avions fait le voyage de Beauvais pour assister à cette soutenance. Mes parents étaient venus, en train je pense, et avaient amené, pour le pot de thèse, des cakes au jambon, des pains à la citrouille et aux dattes, que sais-je encore... tout cela pour avoir D. en larmes avant la soutenance, puis en déliquescence absolue après la fin du pot de thèse. Nous l'avions tous raccompagnée à son studio de Bourg-la-Reine où elle s'était effondrée en disant qu'elle n'avait pas la force de sortir avec nous. Nous nous étions retrouvés, tous les quatre, lamentablement, à la pizzeria située en face de chez elle.

lundi, 18 juillet 2005

Multijournal, 15 et 19 décembre 2004

19 décembre 2004.
A. n'a pas mal dormi, malgré une chambre trop chauffée, ma mère ayant branché le radiateur à bain d'huile par crainte d’un refroidissement de la chaudière en milieu de nuit. Crise de fièvre vers onze heures du soir, mais sinon pas d'interruption. Ce matin, c'était Noël (anticipé, comme nous n'allons rester que deux jours et demi à Cagnotte). Il a été gâté, avec un petit camion de pompiers (avec échelle), une moto, une voiture ancienne (genre modèle de Traction Avant), un zoo avec des peluches d'animaux sauvages et des livres, un kit de pâte à modeler, un livre avec des autocollants, Camille la chenille, un marché Playmobil, une mug Père Noël...

Ici figurera prochainement la liste des cadeaux des uns et des autres. A. a l'air encore fiévreux. Nous ne pouvons pas nous plaindre, il n'a rien eu de l'automne. Le dernier accès, en fait, a été en mai***, lors de ce qui fut peut-être une varicelle (très peu prononcée).

J'écoute le premier des neuf disques du coffret Albert Ayler, offert par mes parents. C. m'a offert le dernier livre de Raharimanana, mais aussi une chemise et un pyjama assorti à celui qu'elle a par ailleurs acheté à A. C'est malin! Moi qui ne mets plus de pyjama depuis des lustres. (Des lustres, littéralement: au moins deux.) C., elle, a eu, de ma part, une broche et une bande dessinée, et, de la part de mes parents, Maus d'Art Spiegelman, le DVD de Lost Highway, & la nouvelle traduction de The Years de Virginia Woolf.

Visite, entre onze et quatre heures, de mes grands-parents maternels, venus de Saint-Pierre-du-Mont, et qui n'ont pas l'air d'aller mal.

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15.12.04.
En ce mercredi, il y a quatre jours, j'ai pris quelques photographies, quelques images. Comme tous les mercredi, j'ai gardé A. le matin, tandis que C. était au lycée, où elle aligne cinq heures de cours avant l'heure du déjeuner. Le soir, E°°° venait dîner et dormir à la maison. Il m'a raconté toute l'histoire du colloque Flannery O' Connor.

Simultanément, C. et A. ont toutes les peines du monde à trouver les poules parmi les autocollants du livre Le repas des animaux.

Ce colloque, en fait une journée d'études, a été annoncé au seul nom d'A.-L., qui s'est, de surcroît, fendue d'un copié-collé tout à fait fautif à partir d'un site internet (dont j'ai découvert depuis, jeudi, qu'il était finlandais) : du coup, la notice biographique de Flannery O' Connor est truffée de fautes, ce qui, placardé en tous lieux, fait mauvais effet.

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*** Mai 2004: vers la fin du mois... ***
La directrice de la crèche du Hallebardier, que fréquentait alors A., nous avait assurés, appuyée par le témoignage de deux assistantes-puéricultrices, que les très rares boutons qu'A. avait eus sur le corps à l'occasion d'une poussée de fièvre, de reste demeurée sans explication, étaient typiques de la varicelle. Décrits à des proches ou, peu après, à un pédiatre, ces mêmes boutons semblaient plus douteux...

dimanche, 17 juillet 2005

Multijournal, 16 et 18 décembre 2004

18 décembre 2004.
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Voyage de Tours à Saintes, chez mes grands-parents paternels, où nous avons déjeuné et passé quelques heures avant de reprendre la route, en direction de Cagnotte, où vivent mes parents. Peu de camions et temps convenable sur la première partie du trajet, entre Tours et la rue du Roussillon. Ma grand-mère, nonagénaire et opérée d'un cancer il y a deux mois, a l'air assez secouée, ou plutôt, perdue, dans la lune, avouant d'ailleurs qu'elle n'a pas vraiment ré-atterri. Beaucoup de poids lourds et de pluie entre Saintes et Cagnotte, avec un caprice d'A., habituellement sage en voiture pourtant, mais qui s'était braqué à vouloir jouer avec un Polystyrène.
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Le soir, content de voir mes parents mais fatigué, puis capricieux, bouillant, fiévreux. Scène au moment du pyjama, sinon il a très bien accepté le grand lit avec les draps pleins de dessins.
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Sur la route (lisant le livre des animaux de la ferme qu'il avait eu à Saintes): "La grange n'a pas besoin de crinière, car elle n'est pas un animal." Ou: "Le cochon n'a pas besoin de crinière." Ou: "Autrefois les vaches vivaient dans des clapiers, mais maintenant elles préfèrent les étables."

16.12.04.
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Réunion du conseil L.E.A.
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L'ultime cours sur les voix postcoloniales contemporaines, avec les étudiants de licence: un exposé correct, et l'autre plus douteux, par défaut de méthodologie surtout (le texte, extrait de The God of Small Things, était difficile).
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Déjeuner fort bref avec E°°°, qui avait passé la nuit chez nous et qui ne décolère pas contre Iain, le directeur du centre de recherches, qui se comporte comme le pire des chefaillons de république bananière, et essaie de surcroît de faire passer un texte directement copié sur Internet (sans aucune correction et, du coup, dans un anglais très fautif) pour un bon argumentaire en vue de la journée d'études Flannery O' Connor qu'Eric organise en janvier. Trois grandes affiches, avec le texte en question, ont été déposées dans le casier d'E°°°, qui les a immédiatement jetées dans la corbeille à papier de son bureau.
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L'ultime cours de traduction langue 2 pour les étudiantes du master juristes-linguistes. Comme je leur rendais leurs devoirs, l'une, très vexée d'avoir obtenu la note la plus basse, a soutenu que personne ne lui avait jamais reproché son écriture illisible. J'aurais dû faire des clichés de sa copie (de sa graphie) pour illustrer ce journal en ligne.

samedi, 16 juillet 2005

Multijournal, 17 décembre 2004

Je publie aujourd’hui, en guise de note, la première entrée de mon Multijournal, tentative de journal hypertextuel qui a duré un mois environ, à l’hiver dernier. Chaque entrée se composait de trois sous-rubriques : l’entrée du jour, l’entrée « rétrospective » et les notes astérisquées. Le fonctionnement en paraîtra plus simple après quelques jours de lecture.

17 décembre 2004.
Cet après-midi, j'ai travaillé à la maison, puis, non sans être passé acheter un cadeau pour mes grands-parents, je suis allé chercher A. à l'école. Dernier jour d'école avant les vacances. Il ne pleuvait pas, il ventait; le biscuit en forme d'ourson n'a pas traîné. Englouti plus sûrement que le Titanic. Avant que nous ne nous enfoncions dans l'exploration des trois cahiers d'école que la maîtresse nous confie durant les vacances. Trois cahiers en petite section...
Simultanément, il demande un mouchoir en papier pour effacer les traces de feutre noir.

17.12.04, ante meridiem
Ce matin, il a fallu amener A. à l'école avec la voiture, car il pleuvait à pierre fendre. A la bibliothèque d'anglais de l'université, j'ai rendu deux livres, dont In the Hour of Signs de Jamal Mahjoub***. Puis, dans mon bureau, j'ai signé les programmes d'étude provisoires d'Anne-Sophie, une étudiante qui fait une demande auprès des Relations internationales afin de partir étudier l'an prochain dans une université canadienne (Calgary ou Simon Fraser).
Cette nuit, à quatre heures, un chauffard a embouti violemment la voiture de notre voisine d'en face. Une Fiat Panda. (La voiture.) Une Portugaise. (La voisine.) Un délit de fuite. (Le chauffard.)
Ici nous remontons le temps.

*** 2004 : 18 et 19 novembre ***
Ph. et moi avons organisé un colloque international intitulé Fantasmes d'Afrique / Fantasizing Africa. L'invité d'honneur n'était autre que Jamal Mahjoub, romancier anglo-soudanais de prime importance, que j'ai voituré (à son grand dam, vu mon incompétence en matière de créneaux) dans Tours, et qui a délivré le vendredi matin une conférence d'un grand intérêt. Je possède quatre de ses cinq romans, mais je n'ai pu lire le troisième de ses romans publiés qu'au moyen de l'emprunt en bibliothèque. Cet épisode (ou plutôt: cet événement) donnera lieu à d'autres ramifications.

jeudi, 30 juin 2005

Penne

Retrouvé une carte postale représentant le Christ entre Saint-Jean et Saint-Matthieu, au tympan de l’abbatiale de Moissac. J’avais pris la plume.

Penne, le 4 août 1999.
Abolissons les privilèges !
Il fait très chaud, et C. me dicte car elle se sent molle, voire mollissime. Moissac fut éblouissant, et Montauban plus décevant, malgré la belle collection de Bourdelle exposée au Musée Ingres.
Rentrons samedi après passage par Villeneuve.


Il s’agit de Penne du Tarn et de Villeneuve-sur-Lot.