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vendredi, 12 août 2005

Bientôt à Capbreton

Je jette juste, furtivement, quelques phrases brèves dans ce carnet, avant de partir pour Capbreton, où nous dînons, C. et moi, avec celui qui fut, durant notre année de khâgne, notre professeur de français, Michel Boisset, et que nous n'avons pas vu depuis huit ans au bas mot. J'ai retrouvé sa trace, après l'avoir perdu de vue, il y a sept ou huit mois, grâce au Web.

C'est amusant: j'évoquai, dans une note écrite en début d'après-midi, un autre professeur de ces années-là, et je m'apprête à retrouver Michel Boisset, qui est sans doute celui qui m'a le plus et le plus durablement influencé.

Je copie-colle ci-après un courrier électronique que je lui fis parvenir le 9 février dernier. J'ai eu la flemme de mettre le texte en forme, et notamment les titres d'oeuvres en italiques (ou en italiques inversés, en l'occurrence, c'est-à-dire en romain):

Eh bien, que dire alors des huit jours pleins que je mets à répondre?
Sans doute invoquerai-je (et ne serai-je en cela pas le premier, de plus illustres épistoliers l'ayant assurément fait valoir comme captatio benevolentiae) le principe selon lequel on répond toujours avec promptitude aux correspondants qui ne requièrent qu'une notule, une information preste, une brève mise au point, et que l'on remet toujours aux calendes (grecques, certainement) la réponse plus nourrie, plus mûrie, plus essentielle, aux correspondants de valeur.

Je reçois avec plaisir votre invitation bordelaise, que nous honorerons certainement dans un futur pas trop éloigné.

Si vous ne comptez pas attendre d'autres helléniques ides pour lire de beaux textes de Nuruddin Farah (comme la traduction en cours risque de traîner, entre l'inexistence d'un éditeur depuis que le Serpent à plumes a sombré et l'inactivité du traducteur), je vous recommande chaudement la traduction de la seconde trilogie, au Serpent à plumes: elle est signée de celle qui fut ma première directrice de thèse, Jacqueline Bardolph. Maps (Territoires) en est le premier volet. La traduction de la première trilogie aux éditions Zoé est, en revanche, tout à fait médiocre.

Le seul ouvrage que j'aie traduit à ce jour est Hier, demain (Yesterday, Tomorrow: Voices from the Somali Diaspora) qui est une sorte d'essai, passionnant à bien des égards mais qui ne donne pas une idée nécessairement flatteuse de la profondeur d'écriture de son auteur. J'aurais toutefois grand plaisir à vous en envoyer un exemplaire.

Je ne connais pas ce Faulkner-là, de titre seulement (The Wild Palms, n'est-il pas?), mais j'ai, naguère, beaucoup goûté certaines oeuvres de la même veine, en particulier la trilogie The Town, The Hamlet, The Mansion (je ne suis jamais certain de l'ordre), qui est admirable. Je me rappelle avoir passé des soirées sur mon cubicule ulmien, à en dévorer les détours.

Toutefois, le souvenir en reste vague. Comme je continue de donner libre cours à ma (sale mais irrépressible) manie des quatre ou cinq lectures simultanées, héritage possible des années de khâgne, cela ne risque guère de s'arranger. En ce moment, j'ai deux articles à peaufiner voire à reprendre entièrement, et trois communications à préparer d'ici début avril. Un peu frénétique, comme rythme.

Enfin, j'aurais un conseil à vous demander. Je comptais lire prochainement (pour diverses raisons, dont une épigraphe intrig(u)ante en tête d'un ouvrage de Ford Madox Ford) le Pseudolus de Plaute, mais la lecture a libro aperto (est-ce même ainsi qu'on dit? franchement, vaudrait mieux arrêter de crâner!) n'ayant jamais été mon fort, j'aurais aimé savoir s'il existait une édition bilingue dont vous me conseilleriez plus particulièrement la fréquentation, ou, à défaut, une édition critique abordable.

En vous renouvelant mes amitiés,

Guillaume

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Zou, je file!

Commentaires

Méditez bien ce qui va suivre. Hier soir, à six heures, je recopiais sur ce carnétoile un courriel vieux de six mois, adressé à mon ancien maître. Vers neuf heures, la conversation battant son plein, et lui m'ayant demandé plus de précisions sur "mon" auteur, s'il était traduit en français, etc., je me retrouvai à débiter plus ou moins ce qui figure ci-dessus, comme quoi nous ne sommes pas toujours lus...

Écrit par : Guillaume | samedi, 13 août 2005

Amusant surtout car et toc!

Écrit par : Livy | samedi, 13 août 2005

Ancienne élève de ce cher Monsieur Boisset, en français et en latin, ce fut une joie de retrouver, ne serait-ce que par écrit, ce style qui lui est si particulier... merci donc d'avoir partagé ce courrier...

Écrit par : Emilie | mardi, 07 mars 2006

Ah, tiens... Quand ? Où ?
Michel Boisset aura été le meilleur et le plus marquant de mes maîtres.

Écrit par : Guillaume | mercredi, 08 mars 2006

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