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lundi, 11 août 2025

11082025

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Mon utilisation de l’application BeReal n’est pas très banale, je l’admets. Il faut dire aussi que je suis la seule personne de plus de trente ans que je connaisse à l’utiliser.

Ainsi, ce matin, après avoir enfin eu accès – grâce à ma mère – à l’article de Libération du 22 juillet détaillant une partie des médias et entreprises détenus par Stérin et qu’il met au service de sa croisade christofasciste, j’ai copié-collé une partie de ce que j’avais lu dans un fichier Word avant de « capturer » mon BeReal matinal.

 

Comme la vingtaine de personnes avec qui j’échange sur BeReal sont surtout des étudiants ou ex-étudiants ou jeunes collègues, je me dis que ce genre de publication peut tout de même éveiller un peu des consciences politiques globalement très endormies par le consumérisme (et ça ne touche pas que les jeunes, évidemment).

 

07:20 Publié dans 2025 | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 10 août 2025

10082025

Premier matin à Cagnotte. Nous passons moins de temps dans les Landes cet été.

Hier soir, pendant le repas, nous avons vu le lièvre, qui mangeait sur la pelouse vraiment tout près, et le soir nous étions bercés par les grillons.

Ce matin, en attendant que le café chauffe, j’écoute les oiseaux : pic épeiche, mésange charbonnière, corneille, pic vert -- grimpereau des jardins et orite à longue queue (repérés par l’application Merlin mais moi je ne les ai pas entendus) ; la mésange bleue dans le lagerstroemia répondait au troglodyte dans le bois ; face à moi, deux mésanges nonnettes dans l’amélanchier. Les vaches meuglent en écho aux coqs. Sans compter les aboiements des chiens, bien sûr.

 

samedi, 09 août 2025

09082025

Ce n’est pas souvent qu’on fait la route un samedi d’août : on n’a pas été déçus du voyage, vu qu’on a passé six heures dans la voiture pour 3 h 30 de trajet théorique.

Jeudi j’ai commencé la lecture du pavé de Marlon James, A Brief History of Seven Killings, et je n’en ai lu, pour le moment, qu’un petit tiers. Je l’ai acheté d’occasion à la charity du zoo de Jersey, en juillet ; sans cela, je ne me serais peut-être jamais lancé dedans.

 

20:00 Publié dans 2025 | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 08 août 2025

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Moi devant le seul bon texte d'Erik Orsenna. Rochefort.

jeudi, 07 août 2025

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A* m’a prêté Champs de bataille, l’histoire enfouie du remembrement d’Inès Léraud et Pierre Van Hove, que nous lui avions offert pour son anniversaire, et qui est une excellente bande dessinée documentaire, peut-être meilleure encore qu’Algues vertes. J’y ai appris énormément de choses, car je connaissais assez bien les problèmes liés à l’impact désastreux du remembrement des années 1950 à 1970 en matière de biodiversité, d’appauvrissement des sols et d’exode rural, ainsi que le rôle criminel des incitations gouvernementales et du grand lobby de la FNSEA, mais, en revanche, je ne savais rien de

la mise en place des premières expériences de remembrement sur les territoires dévastés par les guerres de tranchées, et donc dès le lendemain de la guerre de 1914-18 ;

la continuité entre les agronomes vichyssois et nazis et la mise sous contrainte des campagnes françaises dans le cadre du plan Marshall (une planche assez audacieuse met d’ailleurs en regard la croix gammée et le drapeau américain) ;

la position très technocratique et pro-remembrement de René Dumont dans les années 1940-1950, lui dont la bande dessinée rappelle qu’il a explicitement fait son mea culpa dans les années 1970 ;

l’internement forcé de plusieurs militants anti-remembrement dans les années 1970-80, la psychiatrie venant en renfort de la répression policière et des édiles municipaux.

 

La bande dessinée, qui est longue de 150 pages, est suivie d’un assez long cahier d’annexes intitulé « La parole aux archives », et qui a permis à l’autrice, Inès Léraud, ainsi qu’à son conseiller scientifique Léandre Mandard, doctorant interviewé dans la BD, d’appuyer le récit mais aussi de proposer quelques prolongements. Ainsi, je m’étais fait la réflexion, en raison de mon histoire familiale – mon père dit souvent que son engagement dans la protection de la nature dans les Landes est venu du traumatisme qu’a été, pour lui, le remembrement de sa Normandie natale à la fin des années 1950 – que la BD couvre un certain nombre de territoires (Bretagne surtout, mais aussi Champagne crayeuse, Haute-Vienne, Charente) mais pas la Normandie par exemple : eh bien, le cahier d’annexes évoque Alexandra Georges-Picot et sa thèse consacrée au remembrement d’un village du Cotentin dans les années 1980 (oui, si tard !).

 

mercredi, 06 août 2025

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Hier soir, à 23 h 30, tombant de sommeil après avoir fini de lire Sang de chien de Savitzkaya, j’ai commencé le roman de Marlon James qui a fait couler tant d’encre, j’aurais dit il y a six ou sept ans et puis je vois qu’il a été publié en 2014, A Brief History of Seven Killings. Le début est très bien écrit, très prenant, mais j’étais tellement crevé que j’ai éteint au bout de deux pages : à ce rythme-là, pour cet épais roman de 630 pages, je ne « suis pas rendu ».

 

08:00 Publié dans 2025 | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 05 août 2025

05082025 (fontaines Wallace)

Il y a trois jours, une amie Facebook – avec qui j’échangeais davantage à l’époque des blogs, le sien se nommant Sablier, si je m’en souviens bien – a publié une photographie d’une fontaine Wallace peinte en rose, s’étonnant de cette couleur. Toujours aussi cuistre, j’ai cité les trois vers d’Aragon

Rien n’est plus à la même place

Et l’eau des fontaines Wallace

Pleure après le marchand d’oublies

 

que je connais surtout via Ferrat, il faut bien dire. J’aurais pu citer les vers du Bistrot de Brassens, aussi.

J’ai ensuite cherché des occurrences de l’expression « fontaine Wallace » sur Wikisource, et j’ai été amusé de voir qu’elle se trouve dans la traduction française de La Guerre des mondes de H. G. Wells : « Déjà, elles [ = les rues] étaient emplies de gens qui revenaient ; à certains endroits même, des boutiques étaient ouvertes et j’aperçus une fontaine Wallace où coulait un filet d’eau. » En 1899, le traducteur, Henry Davray a sans doute voulu rendre plus concret, le plus contemporain aussi, le texte de Wells, qui est beaucoup plus général : « Already they were busy with returning people; in places even there were shops open, and I saw a drinking fountain running water. »

Il n’empêche que drinking fountain n’est pas très commode à traduire : fontaine publique ? on n’imagine pas nécessairement un robinet, mais quelque chose de plus grandiose, avec de la statuaire etc. Reverso propose fontaine d’eau potable (qui lève l’ambiguïté), fontaine à eau (qui, pour moi, ne se trouve pas dans l’espace public mais dans les salles d’attente, les bureaux etc.), et… borne-fontaine… ?

Pour la petite histoire, les fontaines Wallace, typiques de Paris, sont ainsi nommées car édifiées avec l’argent d’un philanthrope anglais, Richard Wallace, au début des années 1870. Le sculpteur se nommait Charles-Auguste Lebourg (là, on ne fait pas plus Second Empire que ce nom-là). Dans la région, il y en aurait trois à Bourges, une au Mans… aucune à Tours…

 

lundi, 04 août 2025

04082025 (lose my shit)

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Suite à mon billet d'hier, on m'a conseillé un Tumblr, Les sous-titres de la honte, que je ne peux consulter que très partiellement du fait que je n'ai pas de compte. J'ai pu toutefois y glaner la pépite ci-dessus, extraite d'une série vue récemment (mais je ne me rappelle pas ce sous-titre particulièrement croquignol, il faut dire).

Je ne pense pas qu'il s'agisse d'une mauvaise traduction automatique, mais j'ai quand même vérifié avec quelques logiciels (je le fais rarement car même si ces requêtes sont moins polluantes que les questions posées à ChatGPT, elles le sont un peu). À part DeepL, aucun logiciel ne trouve le bon niveau de langue (et encore, on pourrait finasser).

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shit DeepL.JPG (DeepL)

 

shit Google Trad.JPG(Google Trad)

 

shit Quill.JPG (Quill)

 

shit Systran.JPG(Systran)

 

shit Wordvice.JPG (Wordvice)

 

dimanche, 03 août 2025

03082025 (sur une série adaptée de Poe et sur une traduction aberrante)

6 h

Ça commence à bien faire, de se réveiller si souvent très tôt. Là, je me suis levé après avoir tenté de me rendormir un moment. Je pense que, quoi que je travaille un peu au cours de ces deux semaines, je ne suis pas assez fatigué. Par contre, en préparant le café, par la fenêtre ouverte de la cuisine, j’ai pu observer les vols de goélands, et en ce moment même, par la porte-fenêtre – ouverte également (le rafraîchissement de ces derniers jours fait que les moustiques nous ont relativement épargnés, ce ne sera pas pareil dans le Sud-Ouest) – du salon, j’entends un autre groupe, et je pense qu’un certain nombre d’entre eux doivent avoir leur dortoir dans les parages et qu’ils regagnent la Loire au petit matin. Peut-être aussi, l’hypothèse reste valide, qu’ils sont attirés ici par la ZAC et ses nombreuses bennes à ordures ; mais, dans ce cas, pourquoi sont-ils aussi peu nombreux dans la journée ?

 

*                    *

*

 

Hier soir, nous avons fini de regarder la série en huit épisodes, The Fall of the House of Usher. Elle est beaucoup trop longue, c’est-à-dire qu’elle traîne en longueur ; les trois derniers épisodes (sur 8) tiennent plus du pensum que du suspense haletant.  C’est dommage car le montage/mixage de nombreux textes disparates de Poe pour tenter de faire une nouvelle histoire, située à l’ère contemporaine, est astucieux. Il y a trois jours j’ai même relu, dans ma vieille édition de poche Everyman des Tales of Mystery and Imagination (une sorte d’anthologie, je crois), la nouvelle qui donne son titre à la série, afin de constater que le rapport est ténu. Très ténu, même. En fait, il n’y a que dans le dernier épisode, pendant trois minutes peut-être, que la série reprend le seul événement de la nouvelle, événement qui tient lui-même en deux paragraphes, à la toute fin : la sœur enterrée vivante sort du tombeau et tue son frère, de terreur ; le narrateur, témoin, a à peine le temps de s’enfuir de la maison et de la voir s’effondrer.

J’avais un souvenir assez vague de la nouvelle, qui est très verbeuse, presque caricaturale dans la façon dont Poe multiplie les adjectifs et surdétermine tous les éléments du gothique ; peut-être est-ce d’ailleurs en raison de ce côté outré, poussé à l’extrême, qu’elle est souvent lue comme une sorte de classique : en un sens, en effet, si on a lu ces quinze pages on peut comprendre une bonne partie de ce qui s’est joué dans l’esthétique dite « gothique » (même si le roman gothique anglais procède autrement). Il y a une phrase très caractéristique, de la syntaxe et de l’esthétique, et que – bien qu’elle ait sans doute été beaucoup commentée – je redonne ici :

He was enchained by certain superstitious impressions in regard to the dwelling which he tenanted, and from which, for many years, he had never ventured forth — in regard to an influence whose supposititious force was conveyed in terms too shadowy here to be restated — an influence which some peculiarities in the mere form and substance of his family mansion, had, by dint of long sufferance, he said, obtained over his spirit — an effect which the physique of the gray walls and turrets, and of the dim tarn into which they all looked down, had, at length, brought about upon the morale of his existence.

 

En fait, elle m’a fait rire, car la première incise me paraît être de l’ordre du gag : le narrateur passe son temps, phrase après phrase, à tourner autour du pot, à user d’adjectifs et de termes peu clairs, opaques, afin de ne pas trop en dire, ou de faire sentir qu’il s’agit de faits indicibles, et là il reproche à Roderick Usher de parler « en des termes trop ténébreux pour être rapportés ici », pour citer la célèbre traduction de Baudelaire. On pourrait, à défaut de trouver cela cocasse, y voir – et je ne doute pas que des dizaines d’articles s’y sont employés – le génie métafictionnel de Poe, la mise en scène, dans l’écriture même, de l’aventure du roman, pour paraphraser Ricardou. Mais enfin, quand on lit cela, ce n’est pas léger.

 

*                    *

*

 

Nous regardons les séries et les films en VOSTF, pas avec les sous-titres anglais car cela irait trop vite pour Claire (et c’est aussi une habitude que nous avions prise avec les garçons, quand ils n’étaient encore que collégiens), ce qui me permet aussi – déformation professionnelle oblige – de constater les erreurs de traduction, et dans cette série il y en a un paquet.

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Certaines, que je regrette de ne pas avoir notées on the spot, qui modifient même de façon importante la compréhension de l’intrigue ou des personnages, ne peuvent être imputées, comme c’est souvent le cas, à la brièveté des délais exigés, mais il semble que le traducteur ou la traductrice ne comprenait vraiment pas la phrase anglaise en raison d’une expression ou d’une référence culturelle inconnue d’ellui. Ça la fout mal. Une des plus absurdes, la dernière que je me rappelle car c’est vers la fin du dernier épisode, se trouve dans la tirade de Madeline Usher, qui dit, en parlant d’elle à la troisième personne : « Don't care if it's death herself, she wants Madeline fucking Usher? She's going to have to have to look me straight in the eyes. » Plus tard, Roderick lui rétorque quelque chose du genre : « Yes, you’re Madeline fucking Usher. » Eh bien, voici la traduction proposée par Netflix : la putain de Madeline Usher. Et je suis convaincu que les personnes qui ne comprennent pas l’anglais ou n’auront pas prêté attention à ce que disent les personnages n’auront pas pu comprendre ce que voulaient dire les personnages. L’expression, très répandue, et qui consiste donc à intercaler « fucking » entre le prénom et le nom, signifie quelque chose dans le genre : « je suis Madeline Usher, faut compter sur moi, je ne suis pas n’importe qui, etc. » (et, pour le coup, je suppose que le/la traducteurice connaissait mais qu'iel n'a pas eu le temps de trouver mieux, ou ne s'en est pas préoccupé·e).

On pourrait d’ailleurs traduire en s'inspirant de la glose ci-dessus : « je ne suis pas n’importe qui, je suis Madeline Usher ». Ou « je suis unique, je suis Madeline Usher ». Claire m’a dit qu’on pourrait aussi traduire au moyen d’anglicismes, par exemple : « je suis la GOAT, je suis Madeline Usher ». (Cette solution, anachronique au possible vu l’âge et le ton des protagonistes, m’amuse diablement.) Je m’étais demandé si un truc du genre « SuperMadeline WonderUsher » pourrait passer. En tout cas, la putain de Madeline Usher, personne ne peut comprendre cela (et c’est rigolo au carré car on dirait un calque… de l’espagnol…).

 

samedi, 02 août 2025

02082025

Réveillé par des cauchemars, levé dès 4 h 30 : lecture au petit salon, un peu de Koï-Koï sur téléphone aussi (mais raisonnablement). Il fait très frais, mais il paraît que l’été va revenir dès le début de la semaine qui vient. Je suis à la bourre pour x choses, mais rien que de très habituel. Je n’arrive pas vraiment à savoir quels chantiers je vais pouvoir un petit peu avancer pendant les semaines à Rochefort et Cagnotte ; peut-être que le plus simple, ce serait de traduire un peu.

 

Promenade à Esvres      Hier après-midi, nous avons fait une assez longue promenade « entre châteaux et moulins », à Esvres. Un certain nombre de papillons (pas tant que cela, je suppose) mais les oiseaux sont absents. L’effondrement de la biodiversité, dans les campagnes, est effarant. Il faut dire que, par contre, ce ne sont pas les chiens qui manquent (en liberté – mais il n'est pas méchant, il est juste curieux), ni les affûts de chasse ; on sait pourquoi on fait ces promenades l'été ; de septembre à juin le pays est confisqué par les flingueurs fous.

J’ai découvert une petite rivière que je ne connaissais pas, l’Échandon, et un pont gallo-romain (dixit – mais sa structure actuelle est plutôt médiévale, avec arches gothiques) dans un creux forestier.

 

vendredi, 01 août 2025

01082025 (bilan de juillet)

Voici le moment de faire un bilan exhaustif – autant que possible – du mois de juillet.

 

C’était le dernier mois de mon congé sabbatique (ou CRCT = Congé de Recherche et de Conversion Thématique) ; j’ai fait soutenir deux mémoires de M2, enregistré la dernière émission de radio I Love Mes Cheveux de la saison 1, commencé à préparer les interventions de septembre-octobre (4 colloques ou journées d’étude entre le 29 septembre et le 23 octobre) et soumis une proposition d’atelier pour les Rencontres d’Etudes Africaines en France qui se tiendront à Aubervilliers fin juin 2026 (« Abdulrazak Gurnah, cinq ans après le Prix Nobel »). J’ai poursuivi la discussion avec Christelle Rabier autour du séminaire que nous allons co-diriger, en mode hybride, à l’EHESS, dix mardis dans l’année, entre octobre et mai. J’ai aussi engagé la discussion autour d’un BIP (Blended Intensive Programme) avec une collègue professeure de sciences de l’éducation à l’université de Nicosie ; cela implique en théorie un séjour de travail d’une semaine à Nicosie en mai ou juin.

 

Au cours de vacances très réussies à Jersey avec Claire et mes parents, du 13 au 20, j’ai lu, à petites touches et en me régalant, Scale Boy de Patrice Nganang, qui doit paraître en janvier 2026 mais dont j’ai eu la primeur (avec un PDF correspondant aux épreuves du 23 mai 2025). Depuis notre retour, j’ai commencé à traduire les premiers chapitres ; un régal. Chose jamais tentée auparavant, je tiens un carnet de traduction, qui vient à l’appui de mon travail de recherche sur le plurilinguisme dans ce que je nomme la tritralogie (la trilogie « historique » + Mboudjak).

 

En attendant Nadeau a publié ma recension du Cantonnement de Ronelda S. Kamfer, et j’ai préparé deux autres comptes rendus pour août. J’ai soumis une proposition de communication, pour un colloque qui se tiendra au Cap en mars 2026 ; cela se situe dans la droite lignée de mes travaux du congé sabbatique (un projet de livre dont je n’ai pas écrit la première ligne mais dont les travaux préparatoires se poursuivent, avec notamment la lecture fondamentale de l’essai de Vincent Debaene La source et le signe), car je compte y travailler sur une lecture croisée d’Our Sister Killjoy et de Scale Boy (les deux titres riment, mais cela, je ne l’ai pas signalé explicitement).

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Avec l’excellente Patricia Houéfa Grange nous avons échangé des fichiers collaboratifs (avec des centaines de commentaires dans les marges, et de réponses aux commentaires) autour de notre traduction d’Our Sister Killjoy d’Ama Ata Aidoo, à paraître début 2026 chez Ròt-Bò-Krik. Ce matin nous avons finalisé une version quasi définitive du texte au cours d’un entretien téléphonique. Je suis très heureux de ce travail à deux, très stimulant et surtout qui rend bien meilleur le texte que j'aurais pondu seul, sinon. Nous avons chacun traduit une moitié, puis relu/retravaillé chacun·e le texte de l'autre. Comme tout est dans tout (et comme on parle beaucoup de locutions ivoiriennes, camerounaises et béninoises), il se trouve que je porte ce jour mon t-shirt Je suis Mboudjak !

J’ai aussi commencé le travail sur une traduction dont je ne peux pas encore parler : projet confidentiel, contrat non signé. Cela dit, les personnes qui savent où je griffonne des trucs ont peut-être déjà lu mon carnet de traduction, car oui, là aussi, je tente l’expérience.

 

jeudi, 31 juillet 2025

31072025 (revue de presse déprimante)

Je pioche dans quelques articles lus ce matin dans The Guardian.

Dans le contexte général de la reconnaissance juridique de certaines entités non humaines, l’article sur la Test vient faire écho à notre Parlement de Loire ici. J’avoue que, depuis que je lis des articles sur le sujet – et donc depuis la reconnaissance officielle du statut juridique de la Wanghanui en 2017 – je n’arrive pas à comprendre totalement la démarche, et je trouve cela dérisoire face à la réalité globale de la destruction des habitats.

Il y a un article sur les pêcheurs qui se retrouvent au chômage technique en Afrique du Sud (mais c’est partout déjà, en fait) parce que la prolifération des algues tue l’essentiel des poissons et des mammifères marins. Cela pour répondre à Yaël Braun-Pivet et à tous les autres salopards qui prétendent que les algues vertes sont une chance pour la Bretagne car on va pouvoir en faire du biogaz. Tout faux de A à Z.

À lire aussi, l’article sur les réfugiés climatiques de Tuvalu, dont l’archipel sera bientôt noyé sous les eaux.

Et enfin, une nouvelle étude vient rappeler ce que l’on sait mais qui échappe à beaucoup d’analyses, à savoir que les inégalités se cumulent et notamment que les populations racisées des pays d’Europe sont plus exposées à la pollution et, généralement, aux conséquences du changement climatique.

 

mercredi, 30 juillet 2025

30072025

Ce matin, réveillé à six heures par les vols de goélands – c’est la nouveauté depuis notre retour de Jersey : des petits groupes de goélands se font entendre à l’aurore (des juvéniles éloignés de la Loire ? attirés par les nombreuses bennes à ordures de la ZAC ?) –, je suis allé glandouiller au petit salon, autant dire que j’ai joué au Koï-Koï sur mon téléphone pendant un peu plus de deux heures. Claire trouve cela navrant, et elle a raison d’ailleurs, mais j’assume totalement. Il y a toujours ces phases où je joue obsessionnellement – mais jamais plus de trois heures par jour – à un jeu sur téléphone, mais ça ne dure jamais longtemps, et si ça se fait évidemment au détriment du temps de lecture ou de travail, je pense que j’en ai besoin aussi… peut-être ? D’ailleurs, j’avais totalement arrêté d’y jouer entre le 12 et le 27 juillet (propos d’alcoolique dans le déni, ça, un peu).

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Preuve que j’assume, j’ai même posté une capture d’écran d’une victoire ardue en six manches sur Facebook ; quelques minutes plus tard, je réussissais enfin à passer de la division Or dans la catégorie Maître, dans laquelle je n’ai disputé que deux parties, en trois manches : une victoire, une défaite ; je suis donc classé 407, et je me demande d'ailleurs si le système de classement n’est pas le même qu’au tennis de table. Dans ce cas, comment peut-on savoir le classement de son adversaire ?

Et puis, sans rapport, mais je n'ai plus L'ami caouette de Gainsbourg dans la tête, ni J'ai mis mes lunettes de Triangle des Bermudes, donc ça se fête !

 

Pour en revenir au Koï-Koï, il s’agit d’un jeu vraiment extrêmement riche en combinaisons, et qui se situe dans un dosage parfait, selon moi, de hasard et d’habileté tactique. De plus, bien que les cartes de l’application en ligne ne soient pas les mêmes que celles que nous avons offertes à O*, il s’agit d’un beau jeu, esthétiquement parlant. Il y a bien d'autres jeux possibles avec les cartes Hanafuda, mais cela reste à explorer.

 

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Hier soir, cinéma : film décevant, de Zhang Ji, Des feux dans la plaine [平原上的火焰], sorti en 2021 puis dont la diffusion a été interrompue (par le gouvernement chinois) avant d’être de nouveau diffusé, depuis mars 2025, en Chine et dans le monde. Est-ce que le film a subi des coupes, un montage différent ? Toujours est-il qu’il est décevant car, s’il est extrêmement bien filmé, l’histoire est un peu tarte, vue et revue, stéréotypée. Dans les années 90, un thriller comme celui-là aurait pu sembler novateur, et encore.

[J'ai cessé de tenir à jour le répertoire des films vus et des livres lus... un projet interrompu, pourtant pas difficile... un de plus... Mais j'ai écrit tous les jours ici depuis le 1er janvier, ça, ce n'est pas rien.]

 

mardi, 29 juillet 2025

29072025 (Île d'Or, castor)

Hier soir, après le repas, nous sommes allés à Amboise car O* voulait reprendre un peu la voiture en main, notamment de nuit, avant de l’emprunter deux fois prochainement : il a le permis de conduire depuis un peu plus d’un mois mais n’a pas encore eu l’occasion de conduire seul.

Où est le castor ?    L’idée de Claire était de tenter d’observer les castors depuis le pont sur l’île d’Or, et en effet, nous n’y étions pas depuis vingt minutes que nous avons aperçu, tout juste en contrebas, un castor – qui nous a d’ailleurs paru gigantesque – sortir de je ne sais où, barboter dans une espèce de palmiluve entouré de pierres avant de plonger. Nous avons eu beau guetter en tous sens, nous ne l’avons jamais vu resurgir : apparemment, le temps normal d’apnée pour un castor est de 2-3 minutes donc il a eu largement le temps de se laisser emporter par le courant et d’aller aborder nettement plus en aval, après le coin de l’île, hors de notre vue. Vision furtive et extraordinaire.

Et ce n’est pas tout, car malgré les pêcheurs, les vacanciers, et – plus généralement – le bruit des piétons sur le pont (dont un étudiant qui ne m’a pas vu), nous avons aussi observé, longuement, une aigrette garzette qui ne cessait de changer de lieu de pêche, plusieurs sternes pierregarin, des poules d’eau, et même un martin-pêcheur, posé sur une sorte de barrage naturel constitué de petits rochers, et que nous avons vu plusieurs fois pêcher puis se renvoler avec une vélocité étonnante, l’éclat de son dos bleu façon saphir étincelant encore bien visible dans la lumière du crépuscule approchant.

 

lundi, 28 juillet 2025

28072025

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Hier soir, nouvelle randonnée, cette fois-ci un peu plus courte (huit kilomètres), autour du château de Chenonceau, en passant par la gare de Chisseaux, le tombeau de Louise Dupin – que j’ai évoqué dans le premier « livre pauvre » que nous avons confectionné aujourd’hui, Claire et moi – le barrage à aiguilles (véritable curiosité technique, il faudra que je montre cela à mon père), et, avant le retour dans le village, la maison éclusière où les propriétaires du stand de location de canoés ont aussi ouvert une sorte de tiers lieu où l’on peut boire un coup et même manger sur le pouce, dans d’improbables canapés en velours ou d’anciennes nacelles de montgolfière.

 

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Aujourd’hui, j’ai écrit ma recension du roman de Peace Adzo Medie en traduction française, Fleurs de nuit ; pas eu le temps de creuser, car à l’échelle d’un bref compte rendu ça ne rimerait à rien, mais je suis tout de même intrigué par l’hommage assez évident, via le titre (Nightbloom – mais est-ce via le titre seulement ?) à Nightwood de Djuna Barnes : je me rappelle assez confusément ce livre, lu il y a longtemps. J’ai également fini de lire l’essai important et dense de Vincent Debaene, La Source et le signe.

 

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dimanche, 27 juillet 2025

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10 h 15

 

Réveillé à 3 h 20 par un cauchemar, bouillant et sinusiteux, je me suis levé, puis ai fini ma nuit au « petit salon », à l’étage, sans même fermer le volet du Velux.

 

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Entre 6 h 30 et 9 h, ai accompli une tâche imprévue (mais dont je savais qu’elle me tomberait dessus) : la relecture des commentaires de ma co-traductrice, Patricia Houéfa Grange, sur mes 3 chapitres. Nous sommes globalement sur une même longueur d’ondes, ce qui ne m’a pas empêché de lui envoyer un fichier avec une centaine de commentaires, souvent très ponctuels, sur sa moitié de traduction en début de semaine, et ce qui n’empêche pas la bagatelle de 170 commentaires, de sa part, sur ma moitié. Mais le travail ainsi mené est très stimulant. Nous devons nous téléphoner en fin de semaine, après quoi nous serons prêts à éditer un fichier unique et définitif de notre proposition, afin que la maison d’édition puisse y travailler dès ce mois d’août.

 

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Je vais à présent dérouler le planning prévu de ma journée : me lancer dans un essai de traduction d’un chapitre de Scale Boy. Je n’ai pas encore décidé lequel. Le plus logique serait de commencer par le début. Avant-hier, j’ai commencé un repérage / répertoire de toutes les occurrences de ‘German’/’Germany’ dans le livre, et je me suis arrêté au tiers à peu près, avec trois pages de notes bien serrées : j’avais commencé à rédiger des bribes d’analyse, mais m’en suis assez vite tenu à un simple copier-coller des citations, plus rébarbatif mais moins chronophage.

Hier, de façon là encore imprévue, j’ai répondu à un appel à communications pour un grand colloque qui se tiendra au Cap fin mars 2026 : comme je me propose de comparer les éléments d’autofiction dans le cadre général et générique du Künstlerroman dans Our Sister Killjoy et Scale Boy, j’ai dû préciser dans mon mail aux organisateurices que le livre a beau ne pas être publié, je l’ai effectivement lu : « Please note that, though Scale Boy is not published yet, I have indeed already read the book, thanks to an advance copy and started working on it. Nganang's childhood memoir will be published in January 2026, which means that by the time of the conference, this will no longer be a confidential text. »

Pour la traduction de Scale Boy, Patrice me fait cet honneur et cette confiance, mais je ne sais pas du tout dans quelle configuration s’inscrira une telle traduction… sans parler de mes semaines qui n’ont que 168 heures…

 

samedi, 26 juillet 2025

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Hier soir, nous avons regardé deux films (mais sans les actualités de l’ORTF à l’entracte).

 

Bouillon Vallaud.JPGLe téléfilm Le Horla est nul, c’est-à-dire très mal écrit et globalement mal joué, mais intrigant pour nous en raison des nombreuses vues du quartier des Rives du Cher, et de cette tour ronde que l’on aperçoit si souvent et dont l’aménagement architectural  restait assez mystérieux… sauf qu’on voit bien dans le film que l’impression de circularité est créée par des sortes d’arceaux qui séparent les étages, mais que la structure de l’immeuble est beaucoup plus rectangulaire qu'il n'y paraît. L’acteur principal, fils de l’ancien directeur du théâtre Nouvel Olympia à Tours, ressemble un peu au député des Landes Boris Vallaud ; au demeurant, c’est à peu près le seul qui tire son épingle de ce jeu de massacre dramaturgique. (À noter que dans cet article, le journaliste de la NR fait encore très fort, vu que Bouillon a bien reçu un César, mais pas du tout pour ce rôle-là.)

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El Sueño de la Sultana, excellent film d’animation d’Isabel Herguera. Outre l’accent mis sur la nouvelle de Rokeya Sakhawat Hussain, Sultana’s Dream, que je connaissais vaguement sans l’avoir jamais lu, la variété des techniques graphiques et la très grande beauté des motifs, des couleurs et de l’animation donne envie de découvrir les autres films de cette artiste et cinéaste basque. Par ailleurs, un des aspects qui n’a pu que me faire tilter, c’est le multilinguisme, puisque le film commence en basque, se poursuit en anglais, avant des scènes en hindi, bengali, italien, castillan. Très léger bémol, je trouve que la présence – et le discours – de Paul Preciado n’apporte pas grand-chose, mais sa popularité est telle en Espagne qu’il doit garantir plus de visibilité à toute œuvre à laquelle il participe.


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vendredi, 25 juillet 2025

25072025

Promenade à et autour de Bourgueil   Hier, Claire et moi avons fait une jolie randonnée dans les forêts, et un peu entre les chemins de vignes de Bourgueil. En théorie, la promenade ne devait être longue que de huit kilomètres, mais comme nous avons suivi les marquages jaunes (or, très étrangement, il ne fallait pas, mais il faut dire que l'itinéraire provenait du syndicat d'initiative local, fortement appuyé par les vignerons), ça a un peu rallongé la sauce et nous nous sommes retrouvés à rentrer à Bourgueil par la route de Courléon, quasiment déserte.

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Douze kilomètres en tout.

Promenade à et autour de Bourgueil

Au passage nous avons découvert le Moulin bleu, étrangement apité sur un minuscule cône en tuffeau et un mini-tumulus, ainsi que l’immense propriété située juste en-dessous, qui est constituée de trois bâtiments principaux, dont l’un est en partie décrépit et dont un autre – situé de l’autre côté de la petite route – menace ruine au point que ce passage est interdit à la circulation.

Promenade à et autour de Bourgueil

 

Dans la forêt de pins, nous avons entendu un pic épeiche, quelques buses, et c’est à peu près tout.


*               *

*

Aujourd’hui, j’ai valsé entre menus travaux – les chantiers avancent, malgré tout – et léthargie, surtout entre 14 h et 16 h. À dix heures et demie du soir, au moment de fermer les volets, un immense nuage noir envahissait le ciel, à l’ouest. Fini de lire Fleurs de nuit, commencé l’essai de Debaene et le recueil de nouvelles de Manzu Islam traduit par J.-B. Naudy.

 

jeudi, 24 juillet 2025

24072025 (pourquoi les Beatles me laissent sur ma faim)

Il y a trois jours, en rangeant les affaires au retour de notre semaine à Jersey, j’ai écouté un double album vinyle des Beatles intitulé Love Songs, très évidemment une sorte de best of ou d’anthologie. Il s’agit d’un des nombreux 33-tours hérités de mon beau-père, et que j’avais tous « remontés » du sous-sol le mois dernier pour les réécouter. Il m’arrive régulièrement – depuis dix ans, disons – de réécouter tel ou tel album des Beatles, plus pour essayer de comprendre pourquoi je n’accroche pas, pourquoi je n’ai jamais accroché aux Beatles, ainsi que pour vérifier que c’est effectivement très bien : les musiques, les harmoniques, les chœurs, les arrangements – rien à dire, c’est très bien. Mais alors, pourquoi n’ai-je jamais « accroché » ?

 

Plusieurs hypothèses m’avaient traversé l’esprit. Hypothèse 1 : mon père n’aimait pas les Beatles, et ça a pu m’influencer. Overruled : dès mon enfance, j’ai écouté et apprécié des artistes que mon père ne connaissait pas, voire qu’il n’aimait pas. Hypothèse 2 : quand j’étais plus jeune, je n’entendais rien à la musique (et je veux dire par là que j’ai compris vingt ans plus tard que tel passage de telle chanson me déchirait le cœur à cause du duo clarinette-violoncelle, instruments que je n’avais même pas identifiés). Overruled : au fil du temps mon oreille s’est améliorée (je chante toujours comme une casserole, par contre, mais c’est une autre histoire). Hypothèse 3 : un des éléments esthétiques fondamentaux des Beatles (et de quelques autres groupes de l’époque) consistait en une divergence entre la voix principale et les voix des chœurs, ce que je n’aimais pas. Overruled : j’ai assez vite apprécié des groupes ou des chanteurs qui pratiquent cela (les Sparks étant l’exemple le plus évident). Hypothèse 4 : le côté mièvre. Overruled, mais pas tout à fait : en effet, même si j’ai découvert (tardivement), des chanteuses ou chanteurs des années 1960 à qui on pourrait faire ce reproche et que j’aime beaucoup (Dionne Warwick est l’exemple qui me saute aux oreilles), ce côté lymphatique, mollasson, continue de m’agacer quand j’écoute les Beatles.

 

En fait, l’hypothèse qui me convainc le plus, c’est que les paroles sont d’une fadeur, d’une superficialité, et – pour tout dire – d’une indigence qui explique à la fois le succès des Beatles (il était plus facile pour les fans du monde entier de reprendre en chœur Drive my car ou Come together, pour citer deux chansons que j’aime beaucoup, que pas mal de chansons des Stones, de John Lee Hooker ou de Springsteen) et mon désamour. En effet, avant même de savoir parler anglais, j’appréciais certes d’écouter des chansons dont je pouvais comprendre des bribes car elles requéraient à peine un niveau A2 en anglais, mais j’étais aussi beaucoup plus durablement attiré par des chansons d’artistes anglophones dans lesquelles une mélodie énergique soutenait des paroles en grande partie incompréhensibles mais que je pouvais essayer de suivre en partie grâce aux paroles sur la pochette du 33-tours. Et là, j’en reviens à mon premier (et longtemps le seul) album des Sparks, Whomp That Sucker !, rapporté d’un séjour en Angleterre en famille, en 1982, mais aussi au premier album des Talking Heads (bon, pour être honnête, je crois que cet album reste un favori à cause de la voix de Byrne et de la basse de Tina Weymouth), à Born in the USA de Springsteen, qu’on écoutait sur cassette en voiture (et donc, je n’avais pas les paroles), à mon album de Kim Carnes que je n’ai jamais retrouvé, il me semble. Plus tard, une fois que j’ai su mieux parler anglais, il m’a fallu (comme en français, d’ailleurs) des chansons dont j’aimais la musique, certes (et au fond c’est indissociable, bien entendu), mais aussi dont les paroles n’allaient pas s’épuiser même après dix écoutes.

 

Il ne s’agit pas seulement de richesse lexicale – je me demande si le vocabulaire global des chansons des Beatles dépasse les cent cinquante mots – mais aussi de double sens, d’ambiguïtés, et même du plaisir qu’il y a à jouer avec le son des mots avant de se préoccuper du sens : certaines chansons de Murat, d’Ian Dury, de Franz Josef Degenhardt, de Bob Dylan bien sûr, des Smiths, des Cardigans, frappent puis s’inscrivent dans la durée à cause d’un rapport avant tout musical à la langue. J’ai évoqué plus haut Bruce Springsteen, dont je connais très mal l’œuvre. Une anecdote me revient, et ce d’autant plus facilement que j’ai réécouté il y a deux jours la chanson en question : quand ma mère a fini par acheter une platine CD, assez tard, en 1991, un des premiers coffrets à prix bradé qu’elle a achetés était un coffret des trois premiers albums de Springsteen. Et je me rappelle avoir découvert alors le premier album du Boss, sorti en 1973, quand il avait 24 ans. Il me semble que si Springsteen n’avait écrit et chanté que la toute première chanson de cet album, “Blinded by the Light”, il mériterait de passer à la postérité. C’est une des chansons les mieux écrites de l’histoire du rock (ou de la pop, ou du folk, on s’en fout). Et, pour le coup, je donne tout l’album blanc des Beatles contre cette seule chanson. Dites-moi que je n’y connais rien en musique, je l’admets volontiers ; je n’ai rien prétendu d’autre ; je cherche seulement à comprendre comment je « fonctionne ».

 

mercredi, 23 juillet 2025

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5 h 40

Je me suis couché tôt, endormi vers 22 h 30 hier ; l’idée était de me reposer, et aussi, si possible de me réveiller tôt car je travaille mieux le matin. C’est réussi : le café se prépare et déjà je pianote. Ce matin il faudrait que je boucle la relecture de la partie de ma co-traductrice.

Hier, j’ai déjà bousculé mon programme de travail en ne faisant pas un des items de ma liste, mais en avançant dans une autre tâche que j’avais fixée pour la fin de semaine : lire le roman de Peace Adzo Medie que je dois recenser pour En attendant Nadeau ; je l’ai bientôt terminé, et d’ailleurs cette recension m’embarrasse, car je ne sais par quel bout la prendre. En tout, c’était intéressant pour moi de lire, fût-ce en traduction française, ce roman d’une Ghanéenne de la génération après Darko et Aidoo (elle est née en 1982). Dommage, par contre, que, contrairement à ce qui était prévu, seul un des deux romans m’ait été envoyé.

 

Le solstice, c’était il y a un mois, et ça se voit : par la fenêtre, je vois les feuilles de l’érable se découper sur un fond de ciel fuligineux, presque nocturne. Il doit pleuvoir presque toute la journée ; de toute façon, on ne peut pas se plaindre de la canicule cette semaine.

 

06:03 Publié dans 2025 | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 22 juillet 2025

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Cette après-midi, petite randonnée entre Savonnières et Villandry.

Le chemin longeait la Loire, au retour, mais avant cela nous étions passés par les bois, et par les hameaux de la Boissière et de la Bretonnière (ce dernier se remarquant par un puits plutôt quelconque mais ombragé de tilleuls splendides). La promenade débute de façon assez raide par le chemin des Cent-Marches. Peu d'animaux, sauf une biche (aperçue par Claire de loin, tandis que nous redescendions par la forêt sur Villandry) et quelques hérons, foulques, colverts.

 

Au café où nous avons pris un verre avant de repartir, nous avons oublié une de nos paires de jumelles : décidément, c’est une manie, après jeudi où nous avions laissé l’autre au banc sous le château de Mont-Orgueil. Heureusement, le tenancier du café les a récupérées, car si l’autre jour je n’avais dû refaire que trois kilomètres, là, je n’avais aucune envie de refaire l’aller-retour jusqu’à Savonnières.

 

lundi, 21 juillet 2025

21072025

Retour hier à six heures du soir à Tours ; la pluie, qui était pas mal tombée pendant notre semaine d’absence si j’en crois la terre humide et les cuvettes pleines, n’a pas traîné à reprendre du service, avant de tomber de plus belle cette nuit, et plus encore ce matin. Hier soir, en faisant un petit tour à pied dans le quartier avec ma mère vers dix heures du soir, en chemisette j’avais presque froid. Cette nuit, à l’aurore, m’étant déplacé à l’étage pour entendre les coups sur les tuiles et les velux, je poursuivais ma lecture de Scale Boy (j’en ai bientôt fini, ce qui signifie que ça ne fait que commencer). Et aujourd’hui, passionnantes préoccupations : ranger, faire le ménage, et comment faire sécher toutes ces lessives ?

 

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dimanche, 20 juillet 2025

20072025 (retour de Jersey)

Notre journée de voyage a été rythmée par la progression assez fabuleuse de la pétition contre l’abjecte loi Duplomb sur le site de l’Assemblée nationale. 800.000 en arrivant à l’embarquement à Saint Hélier (il faut poireauter longtemps dans des files ridicules). 900.000 en sortant du ferry à Saint-Malo. Un million tout pile en vidant le coffre de la voiture, à Tours. Deux heures de bateau, trois de voiture, mais bien sûr cela s’arrondit vite à sept ou huit en comptant l’attente susdite notamment, les douanes, etc. – et bien entendu l’heure de décalage (Jersey est à H+1, nous à H+2).

 

19:01 Publié dans 2025 | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 19 juillet 2025

19072025

Il a plu cette nuit ; ça a purgé l’air, comme dit ma mère (je crois).

 

Toutefois, pas trop besoin de purger l’air, vu qu’il ne faisait de toute façon pas très chaud. Hier après-midi, nous étions encore les seuls, mon père, Claire et moi, à nous baigner sur la plage en face de la tour de La Rocco, près de l’anse au large de laquelle se trouve le phare de Corbière. Et le soir, avant une soirée musicale assez inégale au Blue Note Bar, en dînant au Cock & Bottle, nous avions eu la surprise de voir les propriétaires allumer les lumières mais aussi les radiateurs à infra-rouge sur la terrasse. Ces saloperies sont interdites depuis quelque temps en France, mais ici, tout en se défendant d’être « britanniques », les Jersiais ou Jerriais restent très anglais, notamment en cela qu’ils balancent absolument tout à la poubelle sans aucun tri sélectif nulle part (à part pour le verre). En tout cas, les Jerriais ou Jersiais sont peut-être habitués à ce que le mercure descende en-dessous de 20° le soir, mais ça allume quand même les grille-pains sur les terrasses.

Bref…

Dernière journée ici aujourd’hui. Le correcteur orthographique a transformé mon grille-pain invariable (qui était peut-être une erreur, ou une réminiscence de l’ancienne règle ?) en les grille-pains. Et sur le nom de la taverne, qui n’était pas exactement un pub, Cock & Bottle, c’est à se demander si ce n’était pas, à l’origine, ‘Cork & Bottle’. En attendant, allons-nous pouvoir faire cette petite randonnée à la pointe nord-est programmée hier mais que l’envie de nous approcher toujours plus de la pointe de Grosnez nous a fait repousser à aujourd’hui ? La météo n’est pas terrible : il a plu, il n’est pas censé repleuvoir, mais on a l’impression que la météo n’est pas très fiable.

 

Je lis peu. –––––– Je continue de lire Scale boy : le livre est splendide, et la question du plurilinguisme s'y complique diablement.

 

vendredi, 18 juillet 2025

18072025

“In other words, there was a telos at work in the maze, a movens in the chaos.”
(Patrice Nganang, Scale Boy, 2026, p. 206)

 

Même si, sans doute en raison de faibles amplitudes de marée ces temps-ci, le spectacle du Devil’s Hole à la marée montante (presque haute, supposément) était un peu décevant, tout le reste de la promenade – les points de vue sur le littoral, l’observation des goélands et d’un faucon pèlerin, le passage soudain d’un sous-bois à un chemin en bordure de falaise – était magnifique. De toute façon, la côte nord et – en partie – la côte orientale sont les seuls beaux endroits de l’île, dont le bâti est sinon plutôt vilain, et les paysages inexistants.

 

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jeudi, 17 juillet 2025

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Aujourd'hui 17 juillet 2025 mon grand-père maternel, André Bédrède, aurait eu cent ans. Il n'aurait pas du tout aimé voir sa fille aînée et le deuxième de ses quatre petits-enfants embarquer sur un hors-bord pour l'archipel des Écrehous. Mais il était un peu avec nous quand même. Avec les sternes, les cormorans, les dauphins et les phoques qui ont fait rayonner cette après-midi.

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