Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

samedi, 20 septembre 2025

20092025

Une des questions – je ne dirais pas angoisses, il ne faut pas exagérer – que je me suis posées en me réveillant beaucoup trop tôt, c’était : est-ce que j’ai bien affiché (ou “rendu disponible”) pour les étudiant·es de L2 le diaporama du cours de mardi ?

(La réponse était oui. J’aurais juré ne pas l’avoir fait.)

 

Hier, à l’université, entre autres bricoles, j’ai passé une heure dans la salle 70 de la B.U. temporaire à compulser la traduction française de l’autobiographie de Kwame Nkrumah, dont j’ai besoin pour en substituer les extraits à ceux que cite Howard French dans le texte anglais d’origine.

 

05:14 Publié dans 2025 | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 18 septembre 2025

18092025

Réveillé il y a une heure par un vilain cauchemar (c’est très fréquent en ce moment, alors que ça n’arrive jamais d’ordinaire), j’ai fait le tour des réseaux sociaux, fini de préparer mon cours de L2 de demain matin, et, avant de passer au cours de L3, je me suis posé cinq minutes, j’ai éteint la lumière du bureau pour vérifier que, comme il y a une heure, les lampadaires de la rue étaient tous éteints. Je croyais que la « nuit noire » dans la rue n’était qu’entre minuit et 5 h, mais il faut croire que ça dépend… de quoi ? des saisons ? c’est irrégulier, car je suis sûr d’avoir vu récemment les lampadaires allumés, ou au moins un sur deux, avant 6 heures.

En tout cas, cela fait quelques années que la municipalité a basculé certains quartiers, certaines rues, en éclairage alterné, ce qui est déjà beaucoup, et donc certaines rues certaines nuits pendant un certain temps (on voit que je ne suis pas très au courant (ha, ha)) en nuit totale : outre les économies d’énergie primordiales tant dans le cadre de l’assainissement des finances publiques que de la transition énergétique, c’est vital pour la faune et la flore. Les arbres ont besoin de ne pas subir, au moins quelques heures, de stress lumineux ; les oiseaux, bien sûr, ont besoin de ne plus chanter, de dormir, de saisir la rupture entre le jour et la nuit.

Je me suis demandé, ce matin, si le nombre accru – depuis deux ans – d’oiseaux, et même d’espèces différentes autour de notre maison, que nous imputions à nos haies enfin touffues (sales, pensent certains voisins ayatollahs de la cisaille), n’est pas aussi dû à la fin de la pollution lumineuse.

 

05:44 Publié dans 2025 | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 17 septembre 2025

17092025

Le génocide du peuple palestinien s’accentue, s’accélère. Hier, j’ai appris qu’un des trois chercheurs palestiniens que doit accueillir mon université est bien arrivé, que ses enfants ont fait la rentrée scolaire à Tours, mais, par contre, que les deux autres chercheurs et leur famille n’ont pu quitter Gaza en août comme cela était prévu. En effet, « le gouvernement français a suspendu toutes les entrées des boursiers Pause et des étudiants de Gaza depuis le 1er août ». Hier, un des deux chercheurs coincés là-bas sous les armes des génocidaires israéliens a « demandé d’urgence une aide pour l’aider à financer son déplacement vers le sud de la bande de Gaza, alors que Gaza ville est en train d’être détruite ». La nouvelle Naqba s’accentue, s’accélère, et on retient donc que, tout en gesticulant vaguement pour la forme en tenant des propos censément à l’égard du génocidaire Netanyahou, la France aide les massacreurs en refusant d’exfiltrer tous ceux qui pourraient l’être.

 

*               *

*

 

J'ai un peu honte d’écrire maintenant les lignes qui suivent, tellement ces querelles idiotes sont dérisoires face aux tragédies historiques de l'époque. Je viens de supprimer un commentaire (doublonné de plus car son auteur n’est pas très doué). Ce n’est pas la première fois que je dois faire cela, car il y a un ou deux trolls qui s’amusent à polluer ce site. Que les trolls sachent que, tant que leur ton sera celui de l’insulte, et que tant que leurs pseudos seront aussi inventifs que Zobi@moije.fr [sic], je supprimerai les commentaires et je bannirai leurs IP. En l’espèce, et à titre exceptionnel, je cite le commentaire qui répondait à mon billet du 14 septembre :

 

Trop drôle. C'est comme le sketch des Inconnus sur les bons et les mauvais chasseurs. Il y a les bons fascistes, Paul Watson, et les mauvais fascistes, Charlie Kirk. Dans les deux cas des fascistes, suprémacistes blancs, néo-colonialiste en plus pour Paul Watson, mais il faut absolument libérer l'un parce que les méchants Japonais dont la Justice n'est pas impartiale vont le condamner à sept ans de prison, bouh le pauvre, alors que l'autre, ben il est carrément mort mais c'est pas grave. Si Charlie Kirk avait défendu les baleines vous pleureriez. Un conseil aux fascistes, défendez les baleines, les pseudo-écologistes, qui sont angoissés par le réchauffement climatique mais qui prennent l'avion pour aller aux USA ou en RSA (ah mais c'est pas pareil, c'est pour des travaux universitaires super importants pour le monde et je compense en ne mangeant pas de viande) prendront votre défense. Allez, sans rancune.

 

Alors, je signale simplement à « Zobi » le spécialiste du trolling en mode whataboutiste et confusionniste, que :

i) je suis très critique des dérives eugénistes et racialistes de Paul Watson, et de son culte de la personnalité poussé au plus haut degré par Sea Shepherd France ; il suffit de me suivre sur les RS pour le savoir, et donc c’est un mensonge de dire que je prendrais sa défense, vu que c’est l’inverse ; toutefois, je pense que Watson n’a pas, contrairement à Kirk, appelé au meurtre de millions de personnes en raison de leur identité de genre ou racialisée, et ce n’est pas un point de détail

ii) je me suis effectivement rendu quatre fois en avion sur des sites universitaires pour raisons professionnelles au cours des 14 dernières années ; toutefois, je vous invite à consulter cet article de TF1 (un média extraordinairement woke, voire vendu au lobby vegan, vous l’avouerez) et qui rappelle le consensus scientifique sur l’impact carbone très supérieur de la production de viande à celui des vols commerciaux ; devenir végétarien est encore plus efficace, et facile au quotidien pour tout le monde, que cesser de prendre l’avion, même si l’un n'empêche pas l’autre ; malgré tout, sachez que je milite aussi, très entre autres, pour l’interdiction des jets privés et que je limite mes déplacements en avion (4 en 14 ans, donc)

 

banni1.PNG

banni2.PNG

banni3.PNG

 

mardi, 16 septembre 2025

16092025

Réveillé très tôt, à 4 h 30, traversé de cauchemars en lien – il me semble – avec le roman de Nathacha Appanah dont j’ai commencé la lecture hier soir.  J’ai donc poursuivi la lecture ce matin, dans le fauteuil du bureau, en m’accrochant. Le texte est très dur, pénible par ce qu’il décrit et décrypte, minutieusement, des féminicides.

Il paraît que le livre a été éreinté ici et là, je ne vois pas très bien au nom de quoi : Appanah n’est pas une immense écrivaine, mais elle écrit tout de même bien mieux que 80% des bouses que publient Gallimard ou Grasset et qui sont encensées à longueur de « rentrée littéraire ». Si les médias préfèrent encenser Carrère, qui écrit comme un pied – depuis toujours – et qui glorifie à longueur de livre des personnages réactionnaires, voire d’extrême-droite, on s’aperçoit qu’il y a donc une véritable logique : Carrère est porté aux nues, non pas malgré sa perméabilité avec les idées d’extrême-droite, mais justement parce qu’il est l’homme blanc que l’on veut voir incarner la figure de l’Écrivain (et pas une écrivaine mauricienne dont les textes portent cent fois plus loin que les siens).

 Les visios se suivent et se ressemblent : hier avec C. R. et deux collègues pour constater que l’établissement dont elle fait partie et qui doit héberger le séminaire sur la colonialité qu’elle m’a proposé de co-animer met tellement de bâtons dans les roues qu’il est permis de parler de harcèlement ; aujourd’hui, avec N* et sa co-directrice de thèse, pour l’entendre nous annoncer qu’en raison de l’extrême précarité dans laquelle elle se trouve, et malgré sa passion pour son sujet – novateur, unique, sur lequel elle développait un regard stimulant –, elle abandonne le doctorat. La France abandonne depuis plusieurs années tout soutien à la recherche : ce n’est qu’un cas parmi tant d’autres – et tous sont insupportables – qui montre que la précarisation (c’est-à-dire le refus de financer le travail de recherche) conduit à l’abandon de recherches dans lesquelles d’autres pays investissent massivement.

21:14 Publié dans 2025 | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 15 septembre 2025

15092025

On entre dans la période où je ne vais plus savoir où donner de la tête ; c’est normal mais il faut juste que le corps tienne.

 

10:00 Publié dans 2025 | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 14 septembre 2025

14092025

Dans la foulée de l’assassinat du tribun fasciste Charlie Kirk, et – en toute logique – de semaines d'émeutes racistes et de tentatives de pogroms anti-immigrants au Royaume-Uni, on a vu hier la police londonienne débordée par un rassemblement de quelque 110.000 fascistes suivant aveuglément l’appel du dénommé Tommy Robinson (c’est un pseudonyme) à « unifier le royaume » ; on a pu y entendre, apparemment, Éric Zemmour, mais aussi Elon Musk demander la dissolution du Parlement ; ailleurs, aux États-Unis surtout mais aussi à l’université d’Oxford, des citoyens encourent de graves sanctions (dont le licenciement immédiat) pour avoir posté des messages se réjouissant de la mort de Kirk, ou, à tout le moins, disant – comme moi, et j’assume – qu’il ne fallait pas être hypocrite et porter le deuil d’un salopard dont les discours ont déjà mis à mal les libertés publiques et les droits des minorités, pour ne rien dire des morts qu’il a provoquées.

 

samedi, 13 septembre 2025

13092025 (coup double)

Ce matin, j’ai rédigé, en deux heures environ – et en me replongeant pour l’occasion dans Isou et Cassou – ma recension du journal de prison d’Albie Sachs pour En attendant Nadeau. C’est une forme, c’est un travail qui me plaît, alors que pourtant je rechigne à m’y mettre, et que j’ai des suées en y pensant. Une fois que je me décide, ça va très vite, à condition d’avoir, au cours de la lecture, griffonné quelques notes, une idée de plan, des numéros de page. Le travail n’est pas rémunéré, mais il me permet d’ajouter un peu de visibilité à mes centres d’intérêt et de recherche. J’ai envoyé l’article au comité de rédaction en espérant que le délai de publication sera moins long : écrite début août, la précédente doit paraître cette semaine.

 

Aujourd’hui, nous avons « fait fort , et à deux reprises : l’après-midi, nous nous sommes pointés avec dix minutes de retard à l’unique séance du jour du film que nous voulions voir – Kouté Vwa de Maxime Jean-Baptiste – mais ce qui est étrange est que Claire et moi avons tous les deux lu 15 h 45 sur le site Web ; la séance était à 15 h 30, et le film commencé ; nous avons tourné les talons ; il y a une autre séance ce dimanche à 21 h 30. Le vrai manque de bol, c'est qu'en général nous arrivons au moins un quart d'heure à l'avance...

dvd.jpg

 

Le soir, nous avons regardé The Color Purple, que nous n’avions jamais vu et que Claire avait emprunté à la médiathèque. Le DVD indiquait clairement les noms de Steven Spielberg et Oprah Winfrey sur la pochette. Le reste, ainsi que je l’avais noté sarcastiquement le matin même sur Facebook (visuel ci-contre), était totalement illisible. Nous avons fini par comprendre que nous étions en train de regarder le remake de 2023, ce qui expliquait qu’on ne reconnaisse ni Whoopi Goldberg ni Oprah Winfrey – on trouvait que les coiffeuses et les maquilleuses avaient fait du sacré boulot quand même. Je trouvais que l’actrice qui joue le rôle de Sofia ressemblait beaucoup à une actrice de Orange Is The New Black (série abandonnée récemment au bout de 7 épisodes – à la fois trop lente et trop américaine)… et pour cause, vu que c’était elle… Le film n’est pas mauvais, mais ce sont surtout les chansons qui ressortent. J’aimerais bien voir l’original de 1985, afin de voir s’il est aussi absurde en termes de description de la réalité quotidienne et sociale des Afro-Américains au début du vingtième siècle : à titre d’exemple (et il y en a cent autres), Mister, veuf avec trois enfants, dont le père explique que son père était esclave et « a construit tout ça lui-même quand il était esclave » (???), habite une maison gigantesque de type colonial comme seuls les riches propriétaires blancs pouvaient en avoir en Géorgie. Il faudrait aussi, à cette occasion, relire le roman d'Alice Walker, que j'avais trouvé médiocre, back in the days.

Bref, pour en revenir à notre erreur, cela n'arriverait pas si les éditeurs de DVD indiquaient clairement, dans une police lisible, la date du film, ainsi que les noms du réalisateur, des acteurices etc.

dvddr.PNG

 

vendredi, 12 septembre 2025

12092025

Réveillé cette nuit, en sueur et angoissé, à 3 h 30, après cinq petites heures de sommeil ; recouché au petit salon, infoutu de me rendormir, j’ai alterné entre deux livres dont j’achève la lecture et des parties de Koï-Koï en ligne. Quand je me réveille à cinq heures, ce qui arrive assez fréquemment, je suis en général frais comme un gardon, et je dis parfois que c’est la meilleure heure pour du travail efficace. Là, c’était trop tôt et je ne me serais pas vu m’asseoir face à l’ordinateur au cœur de la nuit, tout de même. Je crains maintenant de passer une journée tout à fait poussive pour le travail ; on verra bien.

 

Hier soir, il y avait une rencontre, à la librairie Les Temps Sauvages, avec l’anthropologue Benoît Trépied, auteur d’un essai que j’ai fini de lire la semaine dernière, Décoloniser la Kanaky-Nouvelle-Calédonie, et qui lui a été dicté par l’actualité particulièrement brûlante de l’année 2024 du côté de Nouméa… et de l’Hexagone ; comme il en a achevé l’écriture en février dernier, il avait bien des choses à ajouter en raison du rôle particulièrement ambivalent – ou à double détente – joué par Manuel Valls au cours de son mandat – interrompu peut-être par la chute du gouvernement Bayrou – de ministre des Outre-mer. La rencontre était passionnante, et, de façon exceptionnelle peut-être, parce que l’auteur a tenu le crachoir seul pendant plus d’une heure ; comme il parle très bien, qu’il maîtrise extrêmement bien les différentes subtilités et détours de son sujet, le temps des questions a permis seulement – et de façon parfaite – de préciser des points, d’offrir des prolongements, et aussi de donner la parole à deux personnes issues de Kanaky, l’une – un jeune homme que connaissait l’auteur, vu qu’il l’a appelé par son prénom – appartenant au Palika, et l’autre – une dame très émue quand elle a évoqué les morts liées à la répression policière – du FLNKS (si j’ai bien compris).

Ce qui était très bien, aussi, c’est que la rencontre n’a en rien doublonné le livre. Nicolas, le libraire, qui fait un travail épatant – et je ne dis pas cela seulement car je sais qu’il me lit en loucedé –, a peut-être paru un peu frustré lors de sa dernière prise de parole, sans doute car il avait préparé des questions sur certains des points qu’il a cités, mais pour ma part j’ai trouvé cela plus intéressant qu’une rencontre dans laquelle l’auteur·ice expose le plan de son essai et ses conclusions : en un sens, c’est très intéressant, mais, dans ce cas, à quoi bon acheter le livre ? même si le temps de la lecture n’est pas le même que celui de la conférence-débat, un essai, contrairement à un texte plus littéraire (roman, poésie), peut faire l’objet d’un exposé qui se substitue à lui. J’avais eu ce sentiment lors de deux précédentes rencontres à la librairie, dont celle avec ma collègue Delphine Corteel, autour de son livre Faire avec les déchets : n’ayant pas lu le livre avant la rencontre, j’ai eu l’impression – peut-être erronée, mais au point de ne pas l’acheter, du coup – que c’était comme si je l’avais lu.

Trépied tribune Valls Bougival.PNG

 

Benoît Trépied est revenu sur le rôle fondamental de Sébastien Lecornu, en 2020-21, dans la reprise en main autoritaire, centralisée et néo-coloniale de l’État dans le dossier, mettant fin, de facto, à trente ans de neutralité étatique dans le processus de décolonisation. Ce qui m’a intéressé, bien sûr, ce sont les analogies que j’entrevois – ou que Benoît Trépied a lui-même explicitées, comme pour l’Australie et la Tasmanie – entre le colonialisme en Kanaky et la colonialité comme pratique et comme expérience dans d’autres territoires ; le loyalisme exacerbé des Sonia Backès et Nicolas Metzdorf fonctionne exactement comme le suprémacisme afrikaner des années 1960-1980, d’autant qu’il a bien été rappelé que Jacques Lafleur, soucieux sans doute de redorer son blason pour la postérité, avait tempéré ses positions à la fin des années 1980 (au même moment que De Klerk). Ces analogies ne fonctionnent qu’imparfaitement : la structure de colonialité se retrouve avec des mécanismes identiques et intangibles, mais les situations historiques et territoriales sont toujours très spécifiques. Par ailleurs, Benoît Trépied a bien insisté sur le fait que, dans les territoires du nord notamment, les caldoches et tous les non-Kanaks ont bien compris que, conformément à l’esprit des accords de Nouméa puis de Matignon, la construction d’une société pacifiée ne se ferait pas sans mettre le peuple kanak au centre ; il explique ainsi, d’ailleurs, la progression du oui à l’indépendance dans les référendums, et le mouvement inverse consistant, de la part des loyalistes, à vouloir recommencer le processus d’installation de métropolitains pour minoriser autant que possible la part d’habitants autochtones de l’île. Sur les récentes manigances colonialistes, il a publié une tribune dans Le Monde, que je partage ci-contre.

 

En marge de la rencontre, j’ai pu échanger quelques mots avec S*, qui savait que je n’avais pas réadheré au parti (Les Ecologistes) et à qui j’ai bien dit que j’étais partagé, et que je restais sympathisant. Il m’a brièvement raconté la première réunion, pas tout à fait publique mais dont j’avais eu vent via les canaux partisans justement, de préparation des élections municipales.

 

08:03 Publié dans 2025 | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 11 septembre 2025

11092025

Depuis quelques jours, j’ai repris l’habitude de faire du vélo d’intérieur en écoutant les vinyles de la collection rassemblée par mon beau-père, et dont nous avons hérité. Beaucoup de jazz et beaucoup de pop rock des années 1960 et 1970. Comme ma culture en pop et rock anglophone des années 70 est assez faible, ça me permet de faire un peu de rattrapage. Eh bien, je peux vous le dire avec beaucoup de nuance dans l'analyse : Patti Smith, c’est génial, tandis que Yoko Ono / John Lennon c’est de la soupe new age qui a très mal vieilli (et avec des textes souvent très problématiques).

 

Rappel : le 11 septembre, c’est aussi, dans l’histoire mondiale, la date à laquelle la CIA a aidé un mouvement fasciste, celui du général Pinochet, à renverser un gouvernement de gauche élu démocratiquement, avec – à la clé – l’assassinat du Premier Ministre, et l’assassinat de dizaines de milliers d’opposant·es.

 

mercredi, 10 septembre 2025

10092025 (bloquons tout !)

Ce matin, grande manifestation contre la politique d’austérité du gouvernement, c’est-à-dire pour exiger un budget plus juste, avec taxation des profits et des profiteurs, en défense des services publics et de la Sécurité sociale. C’était dans le cadre du mouvement « Bloquons tout », lancé au départ par une nébuleuse plus ou moins complotiste qui a fini par s’effacer au bénéfice de revendications clairement de gauche. C’est donc sans hésiter que j’ai défilé, et participé pendant une heure au blocage du pont Napoléon.

Les manifestant·es n’ont pas manqué de souligner comme une totale provocation la nomination à Matignon de l’infect Sébastien Lecornu, macroniste de la première heure et du premier cercle, homophobe notoire, proche du Rassemblement National et militariste à tout crin.

Ça a été l’occasion de découvrir une chanson de manif encore inconnue de moi, sur l’air de La meilleure façon de marcher (le détournement d’un hymne scout rendant le truc plus délicieux encore) :

Dans la Chambre

Y a des députés

Qui se branlent

Toute la journée.

La meilleure façon de lutter

C'est encore la nôtre :

On ramasse des gros pavés

Pour les balancer !

 

 

Ça a été aussi l’occasion pour le journal local, La Nouvelle République, toujours au taquet, de déplacer le McDo de la place du Grand-Marché, en insistant lourdement, dans l’article et dans la légende. Ce niveau de nullité, qui se remarque à chaque fois qu’on lit un article, est tout de même particulièrement remarquable.

3f7f102f-e9a9-44d4-b91c-8cf956ea2f41.jpg

mardi, 09 septembre 2025

09092025

Les deux contrats de traduction (droits généraux et droits audiovisuels) pour The Second Emancipation sont signés, de sorte que je peux enfin considérer que je n’ai pas commencé à travailler pour rien, quoiqu’on puisse aussi considérer que cela sera clair et net quand j’aurai reçu le versement du premier tiers. Par ici les sous !

 

Hier, à la radio, Sébastien m’a raconté avoir entendu la rediffusion, cet été sur France Culture, d’une émission traitant du rapport de De Gaulle à la langue française et à la littérature, et dans laquelle Pierre Encrevé racontait que, dans un de ses discours, le général avait prononcé une phrase dans laquelle il y avait 120 mots entre le sujet et le verbe. 120 : il me semble que le nombre était plus précis, moins « rond » que cela… dans tous les cas, il faudra que je redemande la référence car je ne l’ai pas trouvé.  Par contre, j’ai trouvé un article intéressant, dont le sujet peut sembler assez dérisoire, de Pierre Encrevé sur les liaisons dans les discours politiques, agrémenté – de surcroît – de deux stupéfiantes épigraphes. Et je suis tombé sur cet épisode du podcast Tire ta langue, que j’écouterai plus tard ce matin, au moment de faire des paperasses et formalités.

Cette histoire d’une longue incise entre le sujet et le verbe me taraude, car j’aimerais avoir le temps de faire davantage de recherches à ce sujet, notamment par rapport à certain·es auteurices dont je suis sûr que leurs textes en présentent des exemples.

 

Chaque 9 septembre, ou presque, je repense à la chanson, un peu ringarde mais attendrissante, de Julos Beaucarne, composée au début des années 1990 et intitulée Neuf neuf nonante-neuf : cette date est passée depuis vingt-six ans aujourd’hui, et on ne peut pas dire, loin s’en faut, que l’humanité, par ses gouvernants ou ses multinationales, ait décidé de tourner la page du capitalocène et de cesser de cramer la planète.

 

lundi, 08 septembre 2025

08092025

Ce matin, j’ai enregistré, seul, la deuxième émission de radio de la saison 2. Seul, car le projet initial – d’une émission autour des mobilités étudiantes dans les universités germanophones spécialisées en traduction – a capoté, faute même d’une réponse des deux étudiant·es concerné·es ; je comprends tout à fait qu’on ne veuille pas participer à une émission de radio, ou peut-être qu’iels ne sont plus à Tours ; ce que je ne comprends pas, c’est qu’une fois son diplôme en poche on soit tellement désinvolte, pour ne pas dire grossier, qu’on ne prenne même pas la peine de répondre.

J’ai donc enregistré seul une émission que j’avais passé deux heures à préparer la veille, autour des langues inventées et des langues construites. C’était amusant, même si je préfère avoir des invité·es, ce qui a été le cas, heureusement, pour dix-huit des vingt émissions mises en boîte jusqu’ici. Pour la prochaine, le 22 septembre, j’ai aussi deux invité·es, deux collègues, dont un éminent traducteur. Mais il va falloir que je m’active dès la semaine prochaine pour avoir des étudiant·es plus régulièrement au micro.

Dans l’après-midi, conversation téléphonique avec Patricia Houefa Grange, pour un dernier lissage de notre traduction d’Our Sister Killjoy. Demain, j’aimerais commencer l’ébauche de postface. Le livre ne devrait paraître que début 2026 ; l’attente va être loooongue.

 

Soir : 6e (ou 7?) épisode de The Handmaid’s Tale. Comme à l’accoutumée, nous regardons cette série x années après tout le monde. J’ai lu, et même enseigné, le roman il y a – oh dear – vingt-sept ans, et je m’aperçois que les événements du récit eux-mêmes m’étaient devenus globalement nébuleux. De toute façon, la seule chose vraiment excellente, dans le livre, c’est la dernière partie, et celle-ci ne peut pas faire l’objet d’une adaptation en série… Après, on ne peut manquer de noter, presque en permanence, des échos entre les discours des christofascistes de la série et ceux des christofascistes bien réels d’aujourd’hui, américains ou autres.

 

22:20 Publié dans 2025, ILMC | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 07 septembre 2025

07092025

Hier après-midi, avant le film (Ciudad sin sueño, un peu décevant), j’ai jeté un œil à la boîte à livres du jardin des Vikings ; c’est le nom ridicule qui a été donné à un square collé contre le rempart, côté rue des Ursulines.

Cette boîte à livres, comme souvent, sent le moisi et l’humidité, et on n’y trouve généralement rien. Cette fois-ci, coïncidence assez amusante, j’y ai pris un exemplaire en parfait état de la traduction allemande de Paradise d’Abdulrazak Gurnah ; il s’agit d’une réimpression de l’édition de 1995 qui est postérieure à l’obtention du Prix Nobel et qui a – déjà – été désherbée par la (une ?) bibliothèque de Hambourg. Coïncidence amusante, car Paradise est au programme de l’option Littérature de l’agrégation externe 2026, et je communiquerai début octobre dans un colloque organisé à Lille pour l’occasion. Le titre de ma communication (qui deviendra assez rapidement un article, car les organisateurices du colloque veulent aller vite) est « Translation, Plurilingualism and German(y) as Everywhere Ghost ». Autant dire que ça s’inscrit dans la droite ligne du gros projet de recherche dans lequel je suis embarqué depuis un an, autour du plurilinguisme et des rapports entre colonialité et germanité dans l’espace dit « anglophone » en Afrique.

D’un rapide coup d’œil, j’ai pu remarquer que, contrairement à l’édition française chez Denoël, qui est scandaleuse car truffée de petits contresens et d’omissions importantes, la traduction allemande conserve les références à la merde.

 

samedi, 06 septembre 2025

06092025

J’avais prévu d’écrire sur un sujet sérieux (le magnifique essai de Julien Bondaz que je suis en train de lire), et puis, voilà, qu’étendant la troisième lessive du jour, et me détendant ensuite en faisant une ou deux parties de Koï-Koï en ligne, j’ai gagné d’une manière tout à fait inhabituelle.

 

Screenshot_20250906-103903_Hanafuda Koi-koi Dojo.jpg

 

 

Cela fait trois mois que je joue au Koï-Koï, et très souvent sur smartphone, contre de vrais adversaires. Il y aurait bien des choses à dire de l’addiction – modérée, j’espère – et aussi des hypothèses narratives que font naître, dans mon esprit, tant le déroulement du jeu lui-même que ce qu’il m’arrive d’imaginer de tel·le ou tel·le joueureuse : pourquoi celui-ci met-il systémati-quement 35 secondes à jouer ses coups ? pourquoi tel autre a-t-il choisi ce pseudo ambigu dont on ne sait s’il signifie qu’il honnit Trump ou qu’il l’adule ? pourquoi telle autre a-t-elle abandonné la partie juste avant la fin de la première manche, alors que j’avais en effet 9 fleurs mais que même cette manche était loin d’être jouée ?

 

Je ne compte pas expliquer ici les règles de ce jeu que je trouve extraordinairement stimulant par le mélange de hasard et de calcul qu’il implique, mais aussi par la variété des combinaisons narratives qu’il implique : au vu de la « rivière » et de son propre jeu, on commence en se disant qu’on va essayer d’atteindre la combinaison Ino-Shika-Cho en premier, et puis, le hasard des pioches – et des pioches de l’adversaire – fait qu’il vaut mieux foncer sur les rubans, voire s’en tenir à un des deux sakés. Je n’explique pas ; les règles sont ici, mais, comme souvent, il vaut mieux apprendre sur le tas, avec quelqu’un pour vous initier.

 

Venons-en donc à cette fameuse partie que je viens de remporter. Pour expliquer un peu son caractère assez exceptionnel, il faut savoir qu’une partie se joue en trois manches et qu’il faut, pour l’emporter, atteindre 60 points ; chaque joueur commence avec 30 points ; pour une manche donnée, le vaincu se voit retirer un nombre de points égal au compte du vainqueur. Il n’est pas si rare que cela qu’un joueur particulièrement chanceux ou habile marque 30 points, voire davantage, dès la première manche, et mette ainsi fin à la partie sans avoir besoin des deux manches supplémentaires : si on marque 30 points, le score est de 60 à 0. Ainsi donc, mon adversaire, Lena, que le tirage au sort avait désignée pour commencer à jouer (ce qui est généralement une véritable faveur : il est beaucoup plus difficile de gagner quand on n’est pas l’oya), atteint en premier une combinaison victorieuse, de 6 points, décide de faire koï-koï (c’est-à-dire que la mise est doublée), ajoute encore 1 point (avec les fleurs, je crois), refait koï-koï, remarque 2 points supplémentaires, de sorte que ses 9 points triplés lui assurent un score de 27 ; il reste deux cartes à jouer mais elle se méfie quand même et décide d’arrêter.

Nous attaquons la deuxième manche, elle toujours comme oya, et moi dans une très mauvaise posture, vu que je ne crois pas avoir jamais gagné en étant mené 57 à 3 après la première manche. Le jeu semble s’être inversé, mais pas d’une façon trop évidente car mon adversaire se saisit très vite de plusieurs cartes d’animaux ; doté du saké chrysanthème, je pioche très vite la carte lune de miscanthe, ce qui me permet de marquer 5 points ; au vu de mon retard, je n’ai guère le choix, car attaquer la troisième manche en étant mené 52 à 8 rendrait douteuse une victoire finale ; j’annonce donc koï-koï, poursuis donc et me retrouve très vite avec les quatre lumières dont l’homme au parapluie [Ame-Shiko, 雨四光)], ce qui, dans la version du jeu en ligne, compte 8 points. J’annonce stop et marque donc 26 points (8+5 multiplié par 2).

Avant la troisième manche, la situation est indécise car je suis certes oya, mais j’ai tout de même 2 points de retard (31 à 29 pour Lena). Toutefois, le rapport entre les cartes de la rivière et mon jeu s’avère très positif, car je réussis à accumuler, au bout de trois tours – comme on le voit sur la capture d’écran ci-dessus – les trois lumières (cerisier-grue-lune) ; ce sanko me suffisant à gagner, il serait idiot de risquer le coup en faisant koï-koï (j’ai vu deux ou trois des olibrius d’adversaires le faire, dont un au moins a perdu dans l’affaire alors qu’il avait partie gagnée), donc j’annonce stop et j’imagine la dénommée Lena hurler de rage ; à sa place, j’aurais été hyper énervé.

 

Afin de rassurer celleux d’entre vous qui s’inquièteraient pour ma santé (ou pour le temps que je perds à cette activité dérisoire (j’en perds beaucoup, cela dit)), j’ai mis vingt bonnes minutes à écrire ce billet, mais la partie elle-même n’en a pas duré cinq. En général, une partie en trois manches dure trois ou quatre minutes, sauf quand on tombe sur des adversaires qui mettent un temps infini à jouer chaque coup (la limite est de 60 secondes, mais normalement la réflexion nécessaire au vu des combinaisons est inférieure à dix secondes).

 

11:11 Publié dans 2025 | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 05 septembre 2025

05092025

Réveillé par cette foutue sinusite qui écourte (trop) souvent mes nuits, je me suis fait un thé, et puis, après avoir hésité (lecture au petit salon en essayant de somnoler ?), me voici au bureau tout de même. D’après l’indicateur météo du smartphone il fait 12° dehors, et, au vu de ce que j’ai ressenti fenêtre ouverte, je veux bien le croire. Comme je l’expliquais avant-hier à E°, il ne faudrait pas que ça dure trop, car dans un pavillon – contrairement à un immeuble – la température va finir par tomber en-dessous de 19°, au moins en fin de nuit, et le chauffage se relancer, e qui n’est presque jamais arrivé en septembre.

Poinciana 1.PNG

 

 

 

 

Hier, entre deux suées sur des paragraphes à traduire, j’ai publié un post facebook au sujet de la version de Poinciana par les Manhattan Transfer, en taguant Paul Loca (hétéronyme de L. L. P.), et sa réponse – que je découvre ce matin – ne m’a pas déçu, ouvrant des pistes inconnues de moi (Steps Ahead ? Billy Cobham ? ce n’était même pas des noms).

Poinciana 2.PNG

 

                     Il faudrait que je réponde en expliquant mon rapport très étrange, au fond, à ces premiers disques de Manhattan Transfer, que même enfant j’avais tout pour détester : vocalises glamour, kitsch orchestral généralisé, croonerismes à foison. D’ailleurs, je détestais et déteste toujours leur « tube », Chanson d’amour : ridicule, là-dessus, le doo-wap emprunté (ra-pa-la-pah-pah). Alors, qu’est-ce qui fonctionne – à fond – dans certains titres, et pas dans d’autres ? On peut expliquer cela par l’attachement à des vinyles ou cassettes écoutées inlassablement dans l’enfance : oui, mais, il y en a tant que je serais incapable de réécouter aujourd’hui ; oui, mais, si je n’ai longtemps connu que le premier album des Talking Heads, j’ai adoré les albums suivants quand je les ai découverts sur YouTube…

Et sur la question des « emprunts » par des chanteurs blancs qui ont de facto invisibilisé les premier·es interprètes noir·es, aussi : peut-être qu’Elvis Presley ou les Rolling Stones sont plus évidents, mais on m’a aussi opposé, les rares fois où j’ai abordé ce sujet, que l’un comme les autres avaient toujours reconnu leur dette, en quelque sorte. Sur ce sujet, il faudrait d’abord lire, et abondamment, avant de déblatérer comme je l’ai fait ici.

Sans rapport, ou presque : j’aimerais tellement que P. L. /L. L. P. rassemble ses sonnets en recueil.

 

jeudi, 04 septembre 2025

04092025

Par principe, dites-vous que dès qu’un événement « alternatif » affiche un terme tel que cogit’action, ça va blablater pendant dix ans sans jamais agir.

 

Capture.PNG

 

mercredi, 03 septembre 2025

03092025

Un petit tour à la médiathèque du Beffroi, où Claire avait réservé le DVD de Règne animal, que nous avons vu au cinéma mais dont elle veut se servir en cours avec sa classe de BTS, et donc l’occasion d’emprunter deux nouveautés en jazz, et une poignée d’autres DVD : c’est reposant, ça va plus vite de choisir le programme du soir qu’en ratiocinant devant Netflix ou l’offre en ligne d’Arte (qui est très mal présentée, qui pis est). Nous avons regardé Ouaga Girls, dont je croyais que c’était un film de fiction très récent, alors que c’est un documentaire de 2017… quelque chose me dit que je confondais…

Pas un chat, ou presque, au supermarché.

Pas un chat à la boulangerie, où j’ai discuté des bourrasques avec la boulangère.

Le soir aussi, entre six et sept, je suis allé porter le chèque d’acompte au plombier, soit presque sept kilomètres finalement à pied, en 55 minutes. Il a beau ne plus faire un temps très estival, j’étais en nage.

 

22:22 Publié dans 2025 | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 02 septembre 2025

02092025

Il faudrait que j’enregistre une vidéo « je range mon bureau »… et surtout que je trouve de la place sur les étagères pour ranger vraiment les livres après : ceux présentés il y a dix jours sont encore en pile. Il faudrait que je commence de rédiger la postface de notre traduction, avec Patricia Houéfa Grange, d’Our Sister Killjoy : nous avons eu le feu vert de la maison d’édition, avec retour globalement enthousiaste sur notre texte. Il faudrait que je boucle sans trop traîner le chapitre 2 de The Second Emancipation. Mais, en attendant, il faut que j’aille me faire un café, car le fond de tasse bu à 5 h 30 ne m’a pas du tout mis sur les rails.

 

06:22 Publié dans 2025 | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 01 septembre 2025

01092025

Voici donc septembre, la vraie rentrée, étrange vu que j’ai un peu travaillé tout le temps cet été, par phases. Mais là, c’est vraiment la fin du congé sabbatique de recherche. Le temps est très maussade, un peu frais même : il fait 14° à cette heure, et le peu que j’aie laissé ouverte la fenêtre de la cuisine en préparant mon café, j’ai fait entrer un moustique que, malgré ses zézaiements, je n’ai pas réussi à tuer – tout en lisant un post Facebook de Nnedi Okorafor dans laquelle elle raconte son premier rodéo, qu’elle a bien aimé malgré la cruauté à l’égard des animaux (“let me be conflicted” précise-t-elle).

Bref, voici septembre, et pour tant de choses plus moyen de reculer.

 

05:41 Publié dans 2025 | Lien permanent | Commentaires (1)

dimanche, 31 août 2025

31082025

Avant-hier, j’ai vu trois personnes différentes – que j’estime – souhaiter, sur Facebook, un joyeux 101e anniversaire à René Depestre.

61XrDPvJ-CL._SL1145_.jpg

 

 

 

Je n’ai pas réagi, mais il se trouve que j’avais lu, quelques jours auparavant seulement, la splendide préface de Léonora Miano à sa traduction de Pichon de Carlos Moore, et dans laquelle elle revient entre autres sur la façon dont Depestre assuma d’être, dans les pages de Présence africaine, « le glaive du régime castriste » en achevant de démolir le jeune Moore, déjà marginalisé et persécuté. Un épisode peu glorieux, à vrai dire. Le livre – je n’ai pas encore lu à proprement parler, seulement cette préface époustouflante – ne paraîtra que dans quelques semaines.

 

Au demeurant, et sans guère de rapport, les sites consultables font naître Depestre soit en 1926 soit en 1924. Il en allait de même pour Nkrumah : 1909 selon tout le monde (dont lui), 1912 selon sa mère. Et pour Beckett, qui a voulu se rajeunir à un moment donné (1907 et non 1906). 

 

10:13 Publié dans 2025 | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 30 août 2025

30082025

Agacé d’entendre, depuis plusieurs semaines, la porte qui mène à l’étage battre à bas bruit quand elle est fermée, j’ai fini par confectionner une sorte de cale avec plusieurs feuilles de papier brouillon sommairement repliées – on pourrait dire chiffonnées – en huit ; nous avons la paix. Bien sûr, il me tarde de voir si, avec le retour de l’automne, on peut de nouveau la claquer (ce n’est pas le mot, comme tout à l’heure pour désigner l’espèce de petit cloc cloc qu’elle faisait fermée, même quand toutes les fenêtres étaient fermées et qu’il n’y avait pas de courant d’air : j’ai écrit battre à bas bruit faute de mieux, mais je n’ai pas les mots), c’est-à-dire la coincer en appuyant d’un coup sec une fois qu’elle est rabattue, ou si le bois a fini par travailler et la faire branler de façon définitive. Je me suis dit que peut-être que c’est depuis qu’on ne chauffe plus (dans) la maison.

 

J’écris ces banalités alors que je viens de voir passer l’article du Canard enchaîné et celui de Contre-Attaque sur le fait – entre autres signes de surmilitarisation – que le gouvernement demande aux hôpitaux de se préparer d’ici mars à une guerre en Europe, dont la France serait, a minima, la base arrière. Plus que jamais, on se demande pourquoi on se lève le matin. On voudrait construire, créer, lutter pour plus de justice et de beauté, au lieu d’être plongé dans la fange par la droite fanatique et les profiteurs du cllimatonégationnisme.

 

Relisant le premier paragraphe, je me rends compte que j’ai écrit « nous avons la paix ». Je sais que j’ai hésité avant d’écrire une telle phrase dans un contexte aussi trivial, mais je n’avais même pas compris consciemment pourquoi.

 

07:13 Publié dans 2025 | Lien permanent | Commentaires (1)

vendredi, 29 août 2025

29082025 (deux sonnets à partir d'un même vers)

À partir de la même phrase sans verbe de 11 syllabes écrite ce matin dans un SMS, j'ai écrit deux sonnets, l'un en alexandrins, l'autre en hendécasyllabes.

(Mais sinon, oui, j'ai du travail...)

 

pas de câprons à Auchan Supermarket (a

vant le magasin s’appelait Simply (et en

core avant Atac (il m’arrive, en repliant

mon cervelet (je suis un peu beaucoup bêta)

 

de dire encore « Atac »)), sûr que David Guetta

et tant d’autres muzak s’y entendaient céans)

même au rayon de l’huile et du sel d’océan

de sorte que de retour dans mon galetas

 

douillet (quel est cet oxymore ?) je ne pus

ranger dans le placard ce bocal de câprons

tant espéré pourtant (nos intellects repus

 

s’agacent cependant de ce paradoxe âpre :

si, pour un petit âne on peut dire « un ânon »,

le câpron, disons-le tout net, est un gros câpre)

 

*                         *

*

 

pas de câprons à Auchan Supermarket

(écrire un sonnet en hendécasyllabes

c’est un gros taf (il faut fonder un fablabe,

à moins de n’avoir cure des pickpockets

 

poétiques) : je risque un poème drabe)

et pour qui n’a jamais fait restau-basket

ça ne change absolument rien (qui tacet

consentire videtur (écrire en crabe,

 

à reculons, c’est ma nouvelle pratique))

car il n’y a rien de rien à chouraver

sur les rayons (je rime du tac au tac)

 

et m’enfonçant dans le néant poétique,

je demande (hélas ! mon cas va s’aggraver) :

sais-tu qu’Auchan jadis s’appelait Atac ?

 

2 sonnets câprons.PNG

jeudi, 28 août 2025

28082025

N’ayant pas eu beaucoup d’inspiration aujourd’hui, je renvoie simplement à mon billet du jour pour les carnets de traduction de The Second Emancipation. (Oui, le billet est daté au 14 juillet 2025 sur le blog, mais la vraie date, pointée juste en-dessous, est bien le 28 août : c’est seulement que je procède par publication rétrochronologique afin que tous les articles de la rubrique apparaissent ensemble « dans le bon ordre ».)

 

En soirée, nous avons regardé les épisodes 3 à 5 de la saison 1 de Orange Is the New Black. Ce n’est pas mauvais, plutôt bien joué, mais la galerie de personnages et les situations développées en analepse – la vie des différentes prisonnières avant leur incarcération – font très sitcom. Nous sommes un peu déçu·es, quand même. Pas sûr qu’on aille au-delà de la saison 1.

 

mercredi, 27 août 2025

27082025 (Suleiman Cassamo au petit salon)

539178345_10232304836337429_3401170982052789582_n.jpg

 

C’est une lecture d’insomnie idéale. Et ça tombe bien, j’ai des livres en attente de lecture dans la moitié des pièces de la maison. Ce livre-ci attendait depuis quinze mois.

 

Ces récits sont stupéfiants, époustouflants. Le volume des éditions Chandeigne (2012, mais réédition de l’édition originale de 1993) les présente en bilingue, un choix peu conventionnel pour des proses. J’ai un peu fouillé le Web (avec le téléphone seulement – avec l'ordinateur j’aurai accès à d'autres ressources) pour essayer d’en savoir plus sur ce Suleiman Cassamo méconnu, et qui semble avoir arrêté de publier en 1999, après un roman, alors qu’il n'avait pas quarante ans.

 

N'oublions pas de citer les traductrices : Isabel Vale Ferreira et Annick Moreau.

 

(Note : j’ai publié ce billet sur Facebook à 4 h 30 et trois ami·es, sur le même fuseau horaire que moi, l’ont liké dans la demi-heure. On se sent moins seul.)

mardi, 26 août 2025

26082025 (La Môme — ou l'infantilisation d'une artiste ?)

Hier, nous avons regardé La Môme, le film d’Olivier Dahan dans lequel Marion Cotillard interprète (excellement, avec l’aide de costumières et maquilleuses au sommet de leur art aussi) Édith Piaf. Je connais très mal Piaf, dont, tout en l’admirant de fait et en reconnaissant son importance dans l’histoire de la chanson, je me lasse très vite : autrement dit, ça n’imprime pas alors qu’objectivement ce sont des chansons généralement bien écrites et bien interprétées.

x1080.jpg

 

J’ai peut-être déjà dit le mal que je pensais du genre biopic, qui est pour moi le genre cinématographique paresseux par excellence : il « suffit » de prendre quelques événements saillants, de faire des accroches entre la période où le sujet du film n’était pas célèbre et les périodes de célébrité, de mettre en avant quelques personnages-clés de l’entourage ou de relier la biographie à des épisodes majeurs de l’Histoire avec un grand H*, et la notoriété du ou de la protagoniste fait le reste. Ce biopic-là ne déroge pas : facilités d’écriture, de mise en scène, transitions lourdingues entre scènes séparées d’une trentaine d’années. Comme toujours (et c’est pour cela que c’est un genre paresseux, car un biopic est rarement mauvais ou ennuyeux**), on apprend pas mal de choses, surtout quand, comme je l’ai dit plus haut, on connaît mal la vie et l’histoire de Piaf.

 

Trois points m’arrêtent après avoir fait quelques recherches ce matin : le film met (un peu) à l’honneur la compositrice Marguerite Monnot, en rappelant – de façon imprécise, mais ce n’est pas un documentaire – qu’elle fut la compositrice d’un grand nombre de chansons de Piaf ; d’après l’article Wikipédia, un grand nombre de chansons de Piaf n’ont jamais été enregistrées, qu’il s’agisse de chansons écrites pour d’autres ou de chansons qu’elle a elle-même chantées lors de répétitions etc. ; enfin, l’invisibilisation la plus choquante, en fin de compte, et que le film scelle, c’est que Piaf était elle-même autrice d’un grand nombre de textes, ce que j’ignorais.

Dans le film, le personnage interprété par Cotillard est une sorte de génie vocal total, porté par une passion dévorante et un sens impulsif de l’interprétation, et qui interprète les textes des autres, notamment de Raymond Asso, à ses débuts. Or, si on lit attentivement l’article WP (et je suppose qu’il y aurait d’autres sources pour approfondir tout cela), Piaf a écrit des dizaines de chansons, pour elle et pour d’autres. Pourquoi donc le film de Dahan – assez longuet, il faut le dire – ne montre-t-il jamais Piaf en train d’écrire ? Une seule exception, qui reste d’ailleurs mystérieuse : on la voit écrire le premier quatrain de L’hymne à l’amour sur un banc à Central Park. Rien d’autre sur ce moment très particulier : le jour où elle apprend la mort accidentelle de Cerdan, le film la montre déchirée et hurlant de douleur dans son gigantesque appartement new-yorkais, alors qu’elle avait, toujours d’après Wikipédia, écrit cette chanson dans le pavillon de Boulogne-Billancourt acheté avec Cerdan, et chanté la chanson en scène le soir même de l’accident d’avion du boxeur. Voici donc, d’après le film, une simple interprète, muse et Galatée ne s’animant que sous le génie créatif d’hommes ; or, c’est faux. Cette invisibilisation de Piaf en tant qu’artiste totale et autrice est quand même bien choquante.

 

 

* ... ce que Dahan évite d'ailleurs soigneusement... allez savoir pourquoi...

** Exception notable : le Rodin de Doillon, purge d'entre les purges.

08:19 Publié dans 2025, Tographe | Lien permanent | Commentaires (2)

lundi, 25 août 2025

25082025

Aujourd’hui, c’était la reprise pour l’émission de radio, ou – en d’autres termes, l’épisode 1 de la saison 2 du podcast I Love Mes Cheveux. C’était l’occasion d’accueillir de nouveau Priscille Ahtoy, pour parler cette fois-ci plus spécifiquement de glottophobie ; nous avons essayé de ne pas cantonner le sujet, contrairement à ce que font généralement les médias, à la question des accents.

 

12:49 Publié dans 2025, ILMC | Lien permanent | Commentaires (0)