vendredi, 01 août 2025
01082025 (bilan de juillet)
Voici le moment de faire un bilan exhaustif – autant que possible – du mois de juillet.
C’était le dernier mois de mon congé sabbatique (ou CRCT = Congé de Recherche et de Conversion Thématique) ; j’ai fait soutenir deux mémoires de M2, enregistré la dernière émission de radio I Love Mes Cheveux de la saison 1, commencé à préparer les interventions de septembre-octobre (4 colloques ou journées d’étude entre le 29 septembre et le 23 octobre) et soumis une proposition d’atelier pour les Rencontres d’Etudes Africaines en France qui se tiendront à Aubervilliers fin juin 2026 (« Abdulrazak Gurnah, cinq ans après le Prix Nobel »). J’ai poursuivi la discussion avec Christelle Rabier autour du séminaire que nous allons co-diriger, en mode hybride, à l’EHESS, dix mardis dans l’année, entre octobre et mai. J’ai aussi engagé la discussion autour d’un BIP (Blended Intensive Programme) avec une collègue professeure de sciences de l’éducation à l’université de Nicosie ; cela implique en théorie un séjour de travail d’une semaine à Nicosie en mai ou juin.
Au cours de vacances très réussies à Jersey avec Claire et mes parents, du 13 au 20, j’ai lu, à petites touches et en me régalant, Scale Boy de Patrice Nganang, qui doit paraître en janvier 2026 mais dont j’ai eu la primeur (avec un PDF correspondant aux épreuves du 23 mai 2025). Depuis notre retour, j’ai commencé à traduire les premiers chapitres ; un régal. Chose jamais tentée auparavant, je tiens un carnet de traduction, qui vient à l’appui de mon travail de recherche sur le plurilinguisme dans ce que je nomme la tritralogie (la trilogie « historique » + Mboudjak).
En attendant Nadeau a publié ma recension du Cantonnement de Ronelda S. Kamfer, et j’ai préparé deux autres comptes rendus pour août. J’ai soumis une proposition de communication, pour un colloque qui se tiendra au Cap en mars 2026 ; cela se situe dans la droite lignée de mes travaux du congé sabbatique (un projet de livre dont je n’ai pas écrit la première ligne mais dont les travaux préparatoires se poursuivent, avec notamment la lecture fondamentale de l’essai de Vincent Debaene La source et le signe), car je compte y travailler sur une lecture croisée d’Our Sister Killjoy et de Scale Boy (les deux titres riment, mais cela, je ne l’ai pas signalé explicitement).
Avec l’excellente Patricia Houéfa Grange nous avons échangé des fichiers collaboratifs (avec des centaines de commentaires dans les marges, et de réponses aux commentaires) autour de notre traduction d’Our Sister Killjoy d’Ama Ata Aidoo, à paraître début 2026 chez Ròt-Bò-Krik. Ce matin nous avons finalisé une version quasi définitive du texte au cours d’un entretien téléphonique. Je suis très heureux de ce travail à deux, très stimulant et surtout qui rend bien meilleur le texte que j'aurais pondu seul, sinon. Nous avons chacun traduit une moitié, puis relu/retravaillé chacun·e le texte de l'autre. Comme tout est dans tout (et comme on parle beaucoup de locutions ivoiriennes, camerounaises et béninoises), il se trouve que je porte ce jour mon t-shirt Je suis Mboudjak !
J’ai aussi commencé le travail sur une traduction dont je ne peux pas encore parler : projet confidentiel, contrat non signé. Cela dit, les personnes qui savent où je griffonne des trucs ont peut-être déjà lu mon carnet de traduction, car oui, là aussi, je tente l’expérience.
12:34 Publié dans 2025, Affres extatiques, Autoportraiture, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 31 juillet 2025
31072025 (revue de presse déprimante)
Je pioche dans quelques articles lus ce matin dans The Guardian.
Dans le contexte général de la reconnaissance juridique de certaines entités non humaines, l’article sur la Test vient faire écho à notre Parlement de Loire ici. J’avoue que, depuis que je lis des articles sur le sujet – et donc depuis la reconnaissance officielle du statut juridique de la Wanghanui en 2017 – je n’arrive pas à comprendre totalement la démarche, et je trouve cela dérisoire face à la réalité globale de la destruction des habitats.
Il y a un article sur les pêcheurs qui se retrouvent au chômage technique en Afrique du Sud (mais c’est partout déjà, en fait) parce que la prolifération des algues tue l’essentiel des poissons et des mammifères marins. Cela pour répondre à Yaël Braun-Pivet et à tous les autres salopards qui prétendent que les algues vertes sont une chance pour la Bretagne car on va pouvoir en faire du biogaz. Tout faux de A à Z.
À lire aussi, l’article sur les réfugiés climatiques de Tuvalu, dont l’archipel sera bientôt noyé sous les eaux.
Et enfin, une nouvelle étude vient rappeler ce que l’on sait mais qui échappe à beaucoup d’analyses, à savoir que les inégalités se cumulent et notamment que les populations racisées des pays d’Europe sont plus exposées à la pollution et, généralement, aux conséquences du changement climatique.
06:44 Publié dans 2025, Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 30 juillet 2025
30072025
Ce matin, réveillé à six heures par les vols de goélands – c’est la nouveauté depuis notre retour de Jersey : des petits groupes de goélands se font entendre à l’aurore (des juvéniles éloignés de la Loire ? attirés par les nombreuses bennes à ordures de la ZAC ?) –, je suis allé glandouiller au petit salon, autant dire que j’ai joué au Koï-Koï sur mon téléphone pendant un peu plus de deux heures. Claire trouve cela navrant, et elle a raison d’ailleurs, mais j’assume totalement. Il y a toujours ces phases où je joue obsessionnellement – mais jamais plus de trois heures par jour – à un jeu sur téléphone, mais ça ne dure jamais longtemps, et si ça se fait évidemment au détriment du temps de lecture ou de travail, je pense que j’en ai besoin aussi… peut-être ? D’ailleurs, j’avais totalement arrêté d’y jouer entre le 12 et le 27 juillet (propos d’alcoolique dans le déni, ça, un peu).
Preuve que j’assume, j’ai même posté une capture d’écran d’une victoire ardue en six manches sur Facebook ; quelques minutes plus tard, je réussissais enfin à passer de la division Or dans la catégorie Maître, dans laquelle je n’ai disputé que deux parties, en trois manches : une victoire, une défaite ; je suis donc classé 407, et je me demande d'ailleurs si le système de classement n’est pas le même qu’au tennis de table. Dans ce cas, comment peut-on savoir le classement de son adversaire ?
Et puis, sans rapport, mais je n'ai plus L'ami caouette de Gainsbourg dans la tête, ni J'ai mis mes lunettes de Triangle des Bermudes, donc ça se fête !
Pour en revenir au Koï-Koï, il s’agit d’un jeu vraiment extrêmement riche en combinaisons, et qui se situe dans un dosage parfait, selon moi, de hasard et d’habileté tactique. De plus, bien que les cartes de l’application en ligne ne soient pas les mêmes que celles que nous avons offertes à O*, il s’agit d’un beau jeu, esthétiquement parlant. Il y a bien d'autres jeux possibles avec les cartes Hanafuda, mais cela reste à explorer.
Hier soir, cinéma : film décevant, de Zhang Ji, Des feux dans la plaine [平原上的火焰], sorti en 2021 puis dont la diffusion a été interrompue (par le gouvernement chinois) avant d’être de nouveau diffusé, depuis mars 2025, en Chine et dans le monde. Est-ce que le film a subi des coupes, un montage différent ? Toujours est-il qu’il est décevant car, s’il est extrêmement bien filmé, l’histoire est un peu tarte, vue et revue, stéréotypée. Dans les années 90, un thriller comme celui-là aurait pu sembler novateur, et encore.
[J'ai cessé de tenir à jour le répertoire des films vus et des livres lus... un projet interrompu, pourtant pas difficile... un de plus... Mais j'ai écrit tous les jours ici depuis le 1er janvier, ça, ce n'est pas rien.]
09:07 Publié dans 2025, Gertrude oder Wilhelm, Tographe | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 29 juillet 2025
29072025 (Île d'Or, castor)
Hier soir, après le repas, nous sommes allés à Amboise car O* voulait reprendre un peu la voiture en main, notamment de nuit, avant de l’emprunter deux fois prochainement : il a le permis de conduire depuis un peu plus d’un mois mais n’a pas encore eu l’occasion de conduire seul.
L’idée de Claire était de tenter d’observer les castors depuis le pont sur l’île d’Or, et en effet, nous n’y étions pas depuis vingt minutes que nous avons aperçu, tout juste en contrebas, un castor – qui nous a d’ailleurs paru gigantesque – sortir de je ne sais où, barboter dans une espèce de palmiluve entouré de pierres avant de plonger. Nous avons eu beau guetter en tous sens, nous ne l’avons jamais vu resurgir : apparemment, le temps normal d’apnée pour un castor est de 2-3 minutes donc il a eu largement le temps de se laisser emporter par le courant et d’aller aborder nettement plus en aval, après le coin de l’île, hors de notre vue. Vision furtive et extraordinaire.
Et ce n’est pas tout, car malgré les pêcheurs, les vacanciers, et – plus généralement – le bruit des piétons sur le pont (dont un étudiant qui ne m’a pas vu), nous avons aussi observé, longuement, une aigrette garzette qui ne cessait de changer de lieu de pêche, plusieurs sternes pierregarin, des poules d’eau, et même un martin-pêcheur, posé sur une sorte de barrage naturel constitué de petits rochers, et que nous avons vu plusieurs fois pêcher puis se renvoler avec une vélocité étonnante, l’éclat de son dos bleu façon saphir étincelant encore bien visible dans la lumière du crépuscule approchant.
08:43 Publié dans 2025, Sites et lieux d'Indre-et-Loire | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 28 juillet 2025
28072025
Hier soir, nouvelle randonnée, cette fois-ci un peu plus courte (huit kilomètres), autour du château de Chenonceau, en passant par la gare de Chisseaux, le tombeau de Louise Dupin – que j’ai évoqué dans le premier « livre pauvre » que nous avons confectionné aujourd’hui, Claire et moi – le barrage à aiguilles (véritable curiosité technique, il faudra que je montre cela à mon père), et, avant le retour dans le village, la maison éclusière où les propriétaires du stand de location de canoés ont aussi ouvert une sorte de tiers lieu où l’on peut boire un coup et même manger sur le pouce, dans d’improbables canapés en velours ou d’anciennes nacelles de montgolfière.
Aujourd’hui, j’ai écrit ma recension du roman de Peace Adzo Medie en traduction française, Fleurs de nuit ; pas eu le temps de creuser, car à l’échelle d’un bref compte rendu ça ne rimerait à rien, mais je suis tout de même intrigué par l’hommage assez évident, via le titre (Nightbloom – mais est-ce via le titre seulement ?) à Nightwood de Djuna Barnes : je me rappelle assez confusément ce livre, lu il y a longtemps. J’ai également fini de lire l’essai important et dense de Vincent Debaene, La Source et le signe.
16:20 Publié dans 2025, Lect(o)ures, Sites et lieux d'Indre-et-Loire, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 27 juillet 2025
27072025
10 h 15
Réveillé à 3 h 20 par un cauchemar, bouillant et sinusiteux, je me suis levé, puis ai fini ma nuit au « petit salon », à l’étage, sans même fermer le volet du Velux.
Entre 6 h 30 et 9 h, ai accompli une tâche imprévue (mais dont je savais qu’elle me tomberait dessus) : la relecture des commentaires de ma co-traductrice, Patricia Houéfa Grange, sur mes 3 chapitres. Nous sommes globalement sur une même longueur d’ondes, ce qui ne m’a pas empêché de lui envoyer un fichier avec une centaine de commentaires, souvent très ponctuels, sur sa moitié de traduction en début de semaine, et ce qui n’empêche pas la bagatelle de 170 commentaires, de sa part, sur ma moitié. Mais le travail ainsi mené est très stimulant. Nous devons nous téléphoner en fin de semaine, après quoi nous serons prêts à éditer un fichier unique et définitif de notre proposition, afin que la maison d’édition puisse y travailler dès ce mois d’août.
Je vais à présent dérouler le planning prévu de ma journée : me lancer dans un essai de traduction d’un chapitre de Scale Boy. Je n’ai pas encore décidé lequel. Le plus logique serait de commencer par le début. Avant-hier, j’ai commencé un repérage / répertoire de toutes les occurrences de ‘German’/’Germany’ dans le livre, et je me suis arrêté au tiers à peu près, avec trois pages de notes bien serrées : j’avais commencé à rédiger des bribes d’analyse, mais m’en suis assez vite tenu à un simple copier-coller des citations, plus rébarbatif mais moins chronophage.
Hier, de façon là encore imprévue, j’ai répondu à un appel à communications pour un grand colloque qui se tiendra au Cap fin mars 2026 : comme je me propose de comparer les éléments d’autofiction dans le cadre général et générique du Künstlerroman dans Our Sister Killjoy et Scale Boy, j’ai dû préciser dans mon mail aux organisateurices que le livre a beau ne pas être publié, je l’ai effectivement lu : « Please note that, though Scale Boy is not published yet, I have indeed already read the book, thanks to an advance copy and started working on it. Nganang's childhood memoir will be published in January 2026, which means that by the time of the conference, this will no longer be a confidential text. »
Pour la traduction de Scale Boy, Patrice me fait cet honneur et cette confiance, mais je ne sais pas du tout dans quelle configuration s’inscrira une telle traduction… sans parler de mes semaines qui n’ont que 168 heures…
10:33 Publié dans 2025, Affres extatiques, Translatology Snippets, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 26 juillet 2025
26072025
Hier soir, nous avons regardé deux films (mais sans les actualités de l’ORTF à l’entracte).
Le téléfilm Le Horla est nul, c’est-à-dire très mal écrit et globalement mal joué, mais intrigant pour nous en raison des nombreuses vues du quartier des Rives du Cher, et de cette tour ronde que l’on aperçoit si souvent et dont l’aménagement architectural restait assez mystérieux… sauf qu’on voit bien dans le film que l’impression de circularité est créée par des sortes d’arceaux qui séparent les étages, mais que la structure de l’immeuble est beaucoup plus rectangulaire qu'il n'y paraît. L’acteur principal, fils de l’ancien directeur du théâtre Nouvel Olympia à Tours, ressemble un peu au député des Landes Boris Vallaud ; au demeurant, c’est à peu près le seul qui tire son épingle de ce jeu de massacre dramaturgique. (À noter que dans cet article, le journaliste de la NR fait encore très fort, vu que Bouillon a bien reçu un César, mais pas du tout pour ce rôle-là.)
El Sueño de la Sultana, excellent film d’animation d’Isabel Herguera. Outre l’accent mis sur la nouvelle de Rokeya Sakhawat Hussain, Sultana’s Dream, que je connaissais vaguement sans l’avoir jamais lu, la variété des techniques graphiques et la très grande beauté des motifs, des couleurs et de l’animation donne envie de découvrir les autres films de cette artiste et cinéaste basque. Par ailleurs, un des aspects qui n’a pu que me faire tilter, c’est le multilinguisme, puisque le film commence en basque, se poursuit en anglais, avant des scènes en hindi, bengali, italien, castillan. Très léger bémol, je trouve que la présence – et le discours – de Paul Preciado n’apporte pas grand-chose, mais sa popularité est telle en Espagne qu’il doit garantir plus de visibilité à toute œuvre à laquelle il participe.
07:08 Publié dans 2025, Tographe | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 25 juillet 2025
25072025
Hier, Claire et moi avons fait une jolie randonnée dans les forêts, et un peu entre les chemins de vignes de Bourgueil. En théorie, la promenade ne devait être longue que de huit kilomètres, mais comme nous avons suivi les marquages jaunes (or, très étrangement, il ne fallait pas, mais il faut dire que l'itinéraire provenait du syndicat d'initiative local, fortement appuyé par les vignerons), ça a un peu rallongé la sauce et nous nous sommes retrouvés à rentrer à Bourgueil par la route de Courléon, quasiment déserte.
Douze kilomètres en tout.
Au passage nous avons découvert le Moulin bleu, étrangement apité sur un minuscule cône en tuffeau et un mini-tumulus, ainsi que l’immense propriété située juste en-dessous, qui est constituée de trois bâtiments principaux, dont l’un est en partie décrépit et dont un autre – situé de l’autre côté de la petite route – menace ruine au point que ce passage est interdit à la circulation.
Dans la forêt de pins, nous avons entendu un pic épeiche, quelques buses, et c’est à peu près tout.
* *
*
Aujourd’hui, j’ai valsé entre menus travaux – les chantiers avancent, malgré tout – et léthargie, surtout entre 14 h et 16 h. À dix heures et demie du soir, au moment de fermer les volets, un immense nuage noir envahissait le ciel, à l’ouest. Fini de lire Fleurs de nuit, commencé l’essai de Debaene et le recueil de nouvelles de Manzu Islam traduit par J.-B. Naudy.
22:23 Publié dans 2025, Sites et lieux d'Indre-et-Loire, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 24 juillet 2025
24072025 (pourquoi les Beatles me laissent sur ma faim)
Il y a trois jours, en rangeant les affaires au retour de notre semaine à Jersey, j’ai écouté un double album vinyle des Beatles intitulé Love Songs, très évidemment une sorte de best of ou d’anthologie. Il s’agit d’un des nombreux 33-tours hérités de mon beau-père, et que j’avais tous « remontés » du sous-sol le mois dernier pour les réécouter. Il m’arrive régulièrement – depuis dix ans, disons – de réécouter tel ou tel album des Beatles, plus pour essayer de comprendre pourquoi je n’accroche pas, pourquoi je n’ai jamais accroché aux Beatles, ainsi que pour vérifier que c’est effectivement très bien : les musiques, les harmoniques, les chœurs, les arrangements – rien à dire, c’est très bien. Mais alors, pourquoi n’ai-je jamais « accroché » ?
Plusieurs hypothèses m’avaient traversé l’esprit. Hypothèse 1 : mon père n’aimait pas les Beatles, et ça a pu m’influencer. Overruled : dès mon enfance, j’ai écouté et apprécié des artistes que mon père ne connaissait pas, voire qu’il n’aimait pas. Hypothèse 2 : quand j’étais plus jeune, je n’entendais rien à la musique (et je veux dire par là que j’ai compris vingt ans plus tard que tel passage de telle chanson me déchirait le cœur à cause du duo clarinette-violoncelle, instruments que je n’avais même pas identifiés). Overruled : au fil du temps mon oreille s’est améliorée (je chante toujours comme une casserole, par contre, mais c’est une autre histoire). Hypothèse 3 : un des éléments esthétiques fondamentaux des Beatles (et de quelques autres groupes de l’époque) consistait en une divergence entre la voix principale et les voix des chœurs, ce que je n’aimais pas. Overruled : j’ai assez vite apprécié des groupes ou des chanteurs qui pratiquent cela (les Sparks étant l’exemple le plus évident). Hypothèse 4 : le côté mièvre. Overruled, mais pas tout à fait : en effet, même si j’ai découvert (tardivement), des chanteuses ou chanteurs des années 1960 à qui on pourrait faire ce reproche et que j’aime beaucoup (Dionne Warwick est l’exemple qui me saute aux oreilles), ce côté lymphatique, mollasson, continue de m’agacer quand j’écoute les Beatles.
En fait, l’hypothèse qui me convainc le plus, c’est que les paroles sont d’une fadeur, d’une superficialité, et – pour tout dire – d’une indigence qui explique à la fois le succès des Beatles (il était plus facile pour les fans du monde entier de reprendre en chœur Drive my car ou Come together, pour citer deux chansons que j’aime beaucoup, que pas mal de chansons des Stones, de John Lee Hooker ou de Springsteen) et mon désamour. En effet, avant même de savoir parler anglais, j’appréciais certes d’écouter des chansons dont je pouvais comprendre des bribes car elles requéraient à peine un niveau A2 en anglais, mais j’étais aussi beaucoup plus durablement attiré par des chansons d’artistes anglophones dans lesquelles une mélodie énergique soutenait des paroles en grande partie incompréhensibles mais que je pouvais essayer de suivre en partie grâce aux paroles sur la pochette du 33-tours. Et là, j’en reviens à mon premier (et longtemps le seul) album des Sparks, Whomp That Sucker !, rapporté d’un séjour en Angleterre en famille, en 1982, mais aussi au premier album des Talking Heads (bon, pour être honnête, je crois que cet album reste un favori à cause de la voix de Byrne et de la basse de Tina Weymouth), à Born in the USA de Springsteen, qu’on écoutait sur cassette en voiture (et donc, je n’avais pas les paroles), à mon album de Kim Carnes que je n’ai jamais retrouvé, il me semble. Plus tard, une fois que j’ai su mieux parler anglais, il m’a fallu (comme en français, d’ailleurs) des chansons dont j’aimais la musique, certes (et au fond c’est indissociable, bien entendu), mais aussi dont les paroles n’allaient pas s’épuiser même après dix écoutes.
Il ne s’agit pas seulement de richesse lexicale – je me demande si le vocabulaire global des chansons des Beatles dépasse les cent cinquante mots – mais aussi de double sens, d’ambiguïtés, et même du plaisir qu’il y a à jouer avec le son des mots avant de se préoccuper du sens : certaines chansons de Murat, d’Ian Dury, de Franz Josef Degenhardt, de Bob Dylan bien sûr, des Smiths, des Cardigans, frappent puis s’inscrivent dans la durée à cause d’un rapport avant tout musical à la langue. J’ai évoqué plus haut Bruce Springsteen, dont je connais très mal l’œuvre. Une anecdote me revient, et ce d’autant plus facilement que j’ai réécouté il y a deux jours la chanson en question : quand ma mère a fini par acheter une platine CD, assez tard, en 1991, un des premiers coffrets à prix bradé qu’elle a achetés était un coffret des trois premiers albums de Springsteen. Et je me rappelle avoir découvert alors le premier album du Boss, sorti en 1973, quand il avait 24 ans. Il me semble que si Springsteen n’avait écrit et chanté que la toute première chanson de cet album, “Blinded by the Light”, il mériterait de passer à la postérité. C’est une des chansons les mieux écrites de l’histoire du rock (ou de la pop, ou du folk, on s’en fout). Et, pour le coup, je donne tout l’album blanc des Beatles contre cette seule chanson. Dites-moi que je n’y connais rien en musique, je l’admets volontiers ; je n’ai rien prétendu d’autre ; je cherche seulement à comprendre comment je « fonctionne ».
09:04 Publié dans 2025, Autres gammes | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 23 juillet 2025
23072025
5 h 40
Je me suis couché tôt, endormi vers 22 h 30 hier ; l’idée était de me reposer, et aussi, si possible de me réveiller tôt car je travaille mieux le matin. C’est réussi : le café se prépare et déjà je pianote. Ce matin il faudrait que je boucle la relecture de la partie de ma co-traductrice.
Hier, j’ai déjà bousculé mon programme de travail en ne faisant pas un des items de ma liste, mais en avançant dans une autre tâche que j’avais fixée pour la fin de semaine : lire le roman de Peace Adzo Medie que je dois recenser pour En attendant Nadeau ; je l’ai bientôt terminé, et d’ailleurs cette recension m’embarrasse, car je ne sais par quel bout la prendre. En tout, c’était intéressant pour moi de lire, fût-ce en traduction française, ce roman d’une Ghanéenne de la génération après Darko et Aidoo (elle est née en 1982). Dommage, par contre, que, contrairement à ce qui était prévu, seul un des deux romans m’ait été envoyé.
Le solstice, c’était il y a un mois, et ça se voit : par la fenêtre, je vois les feuilles de l’érable se découper sur un fond de ciel fuligineux, presque nocturne. Il doit pleuvoir presque toute la journée ; de toute façon, on ne peut pas se plaindre de la canicule cette semaine.
06:03 Publié dans 2025 | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 22 juillet 2025
22072025
Cette après-midi, petite randonnée entre Savonnières et Villandry.
Le chemin longeait la Loire, au retour, mais avant cela nous étions passés par les bois, et par les hameaux de la Boissière et de la Bretonnière (ce dernier se remarquant par un puits plutôt quelconque mais ombragé de tilleuls splendides). La promenade débute de façon assez raide par le chemin des Cent-Marches. Peu d'animaux, sauf une biche (aperçue par Claire de loin, tandis que nous redescendions par la forêt sur Villandry) et quelques hérons, foulques, colverts.
Au café où nous avons pris un verre avant de repartir, nous avons oublié une de nos paires de jumelles : décidément, c’est une manie, après jeudi où nous avions laissé l’autre au banc sous le château de Mont-Orgueil. Heureusement, le tenancier du café les a récupérées, car si l’autre jour je n’avais dû refaire que trois kilomètres, là, je n’avais aucune envie de refaire l’aller-retour jusqu’à Savonnières.
18:04 Publié dans 2024, Sites et lieux d'Indre-et-Loire, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (1)
lundi, 21 juillet 2025
21072025
Retour hier à six heures du soir à Tours ; la pluie, qui était pas mal tombée pendant notre semaine d’absence si j’en crois la terre humide et les cuvettes pleines, n’a pas traîné à reprendre du service, avant de tomber de plus belle cette nuit, et plus encore ce matin. Hier soir, en faisant un petit tour à pied dans le quartier avec ma mère vers dix heures du soir, en chemisette j’avais presque froid. Cette nuit, à l’aurore, m’étant déplacé à l’étage pour entendre les coups sur les tuiles et les velux, je poursuivais ma lecture de Scale Boy (j’en ai bientôt fini, ce qui signifie que ça ne fait que commencer). Et aujourd’hui, passionnantes préoccupations : ranger, faire le ménage, et comment faire sécher toutes ces lessives ?
11:01 Publié dans 2025 | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 20 juillet 2025
20072025 (retour de Jersey)
Notre journée de voyage a été rythmée par la progression assez fabuleuse de la pétition contre l’abjecte loi Duplomb sur le site de l’Assemblée nationale. 800.000 en arrivant à l’embarquement à Saint Hélier (il faut poireauter longtemps dans des files ridicules). 900.000 en sortant du ferry à Saint-Malo. Un million tout pile en vidant le coffre de la voiture, à Tours. Deux heures de bateau, trois de voiture, mais bien sûr cela s’arrondit vite à sept ou huit en comptant l’attente susdite notamment, les douanes, etc. – et bien entendu l’heure de décalage (Jersey est à H+1, nous à H+2).
19:01 Publié dans 2025 | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 19 juillet 2025
19072025
Il a plu cette nuit ; ça a purgé l’air, comme dit ma mère (je crois).
Toutefois, pas trop besoin de purger l’air, vu qu’il ne faisait de toute façon pas très chaud. Hier après-midi, nous étions encore les seuls, mon père, Claire et moi, à nous baigner sur la plage en face de la tour de La Rocco, près de l’anse au large de laquelle se trouve le phare de Corbière. Et le soir, avant une soirée musicale assez inégale au Blue Note Bar, en dînant au Cock & Bottle, nous avions eu la surprise de voir les propriétaires allumer les lumières mais aussi les radiateurs à infra-rouge sur la terrasse. Ces saloperies sont interdites depuis quelque temps en France, mais ici, tout en se défendant d’être « britanniques », les Jersiais ou Jerriais restent très anglais, notamment en cela qu’ils balancent absolument tout à la poubelle sans aucun tri sélectif nulle part (à part pour le verre). En tout cas, les Jerriais ou Jersiais sont peut-être habitués à ce que le mercure descende en-dessous de 20° le soir, mais ça allume quand même les grille-pains sur les terrasses.
Bref…
Dernière journée ici aujourd’hui. Le correcteur orthographique a transformé mon grille-pain invariable (qui était peut-être une erreur, ou une réminiscence de l’ancienne règle ?) en les grille-pains. Et sur le nom de la taverne, qui n’était pas exactement un pub, Cock & Bottle, c’est à se demander si ce n’était pas, à l’origine, ‘Cork & Bottle’. En attendant, allons-nous pouvoir faire cette petite randonnée à la pointe nord-est programmée hier mais que l’envie de nous approcher toujours plus de la pointe de Grosnez nous a fait repousser à aujourd’hui ? La météo n’est pas terrible : il a plu, il n’est pas censé repleuvoir, mais on a l’impression que la météo n’est pas très fiable.
Je lis peu. –––––– Je continue de lire Scale boy : le livre est splendide, et la question du plurilinguisme s'y complique diablement.
10:28 Publié dans 2025, Gertrude oder Wilhelm, Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 18 juillet 2025
18072025
“In other words, there was a telos at work in the maze, a movens in the chaos.”
(Patrice Nganang, Scale Boy, 2026, p. 206)
Même si, sans doute en raison de faibles amplitudes de marée ces temps-ci, le spectacle du Devil’s Hole à la marée montante (presque haute, supposément) était un peu décevant, tout le reste de la promenade – les points de vue sur le littoral, l’observation des goélands et d’un faucon pèlerin, le passage soudain d’un sous-bois à un chemin en bordure de falaise – était magnifique. De toute façon, la côte nord et – en partie – la côte orientale sont les seuls beaux endroits de l’île, dont le bâti est sinon plutôt vilain, et les paysages inexistants.
14:00 Publié dans 2025 | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 17 juillet 2025
17072025
Aujourd'hui 17 juillet 2025 mon grand-père maternel, André Bédrède, aurait eu cent ans. Il n'aurait pas du tout aimé voir sa fille aînée et le deuxième de ses quatre petits-enfants embarquer sur un hors-bord pour l'archipel des Écrehous. Mais il était un peu avec nous quand même. Avec les sternes, les cormorans, les dauphins et les phoques qui ont fait rayonner cette après-midi.
19:30 Publié dans 2025, Hors Touraine, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 16 juillet 2025
16072025
Hier, pendant la visite du zoo de Jersey (ou plutôt du Durrell Wildlife Conservation Centre), nous avons sans cesse pensé à A*, qui n’a jamais eu l’occasion de le visiter alors qu’il savait absolument tout, dès jeune adolescent, de la vie de Durrell et de l’histoire de ce zoo. Le zoo n’a, en soi, rien d’exceptionnel, mais tout le projet global de Durrell le rend tout à fait particulier.
Après la visite, nous sommes tombés presque par hasard sur le site de La Hougue Bie, à la fois tumulus et allée couverte remontant au néolithique ayant ensuite servi de motte féodale avec chapelle du 15e siècle. Comme partout sur l’île, les nazis avaient aussi installé un bunker ; il y a une exposition sur les travailleurs forcés. Cela faisait écho ce matin, avec la visite des Jersey War Tunnels, installation impressionnante qui a vu travailler comme des esclaves plusieurs milliers de ces travailleurs forcés – les Russes et les Nord-Africains étant les plus mal traités, en Untermenschen – et mourir 22 d’entre eux.
Pour l’après-midi de ce mercredi, on a préféré la pinte au Pierson à la visite du musée d’art et d’histoire de Jersey, de bric et de broc, et pur bric-à-brac.
21:23 Publié dans 2025, Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (2)
mardi, 15 juillet 2025
15072025
Mont-à-l'Abbé, 5 h 40, heure locale
Une constatation après deux jours à Jersey : je prends très peu de photos. Une des raisons en est que nous n’avons pas fait suivre notre « bon » appareil photo, et que mon téléphone – contrairement à celui de Claire – n’en fait que de très médiocres, et l’autre en est qu’en voyageant avec mes parents je me dis que dans la foultitude de photographies prises par ma mère (et aussi par mon père) il y en aura assez pour faire un album. Quand les garçons étaient petits et qu’on voyageait ensemble, c’était moi qui mitraillais (ou presque). Ce temps est révolu, et c’est très reposant.
Autre constatation : j’ai abandonné ces carnets depuis une semaine et vais tâcher de ne pas laisser tout partir à vau-l’eau, comme trop souvent par le passé, à cause des vacances. J’écris ces lignes dans la cuisine, sans mes lunettes, mais je me débrouille.
07:03 Publié dans 2025, Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 14 juillet 2025
14072025
Journée à Saint-Hélier. Petite ville très commerçante, assez anglaise en fait, quoi que cherchent à dire les Jersiens de leur insularité, pour ne pas dire de leur francité. Dans le bâtiment du Musée d’Art et d’Histoire, que nous n’avons pas encore visité mais où nous sommes passés car l’office de tourisme s’y trouve, plusieurs inscriptions en dialecte jersien s’affichent aux yeux : cela semble très proche du normand, et nous nous sommes surtout demandé qui parlait encore cette langue. En tout cas, elle n’apparaît sur aucune inscription dans d’autres lieux. Les toponymes, noms de rue etc. sont souvent en français, avec des effets parfois d’un comique involontaire quand les deux noms sont juxtaposés (Queen Street = Rue du milieu). On a pris quelques photos, et je pourrais creuser cette question en vue de l’émission de radio qui sera consacrée au dialecte beauceron. Ce que j’ai dit plus haut vaut d’ailleurs pour le dialecte normand, et pour la plupart des parlers régionaux issus d’oïl : qui parle encore normand ou beauceron ?
Le clou de la journée a été la promenade, sur un chemin bétonné strictement délimité – et dont la construction a dû être, en soi, une prouesse –, jusqu’au fort Elizabeth (Elizabeth Castle). On peut rejoindre cet éperon situé à un kilomètre de la côte, soit par une sorte de gros bus amphibie qui fait l’aller-retour toutes les demi-heures, soit, à marée basse, en empruntant ce chemin, qui s’est ouvert au milieu des eaux vers 13 h 30 et se refermait vers 18 h 30, de quoi laisser largement le temps de visiter le château lui-même, avec ses différentes parties, dont – comme partout à Jersey – ses quelques blockhaus datant de l’occupation. L’aller fut plus périlleux que le retour, car sur une vingtaine de mètres il y avait encore un peu d’eau (donc passage pieds nus inévitable) et sur d’autres les amas d’algues rendaient le sol glissant. Au retour, tout avait été séché et balayé par le vent et le soleil.
Le château n’a pas un très grand intérêt, mais la vue sur la baie est remarquable, et nous avons pu aussi admirer les oiseaux du littoral, dont un huîtrier pie faisant des allers-retours incessants entre les points de pêche et le rocher où se cachaient deux jeunes qui seront bientôt en âge de se débrouiller par eux-mêmes. Il y avait aussi, sur un des créneaux, tout proche de l’escalier où passent chaque jour des centaines de visiteurs, un très jeune goéland argenté (deux semaines peut-être) surveillé de près par son père ou sa mère.
20:04 Publié dans 2025, Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 13 juillet 2025
13072025
Longue journée, vu que nous avons dû nous réveiller à 5 h 25 heure française pour embarquer dans le ferry en respectant les consignes (au moins 60 minutes avant le départ). Il faisait très beau tout le long de la traversée de Saint-Malo à Jersey, et Claire et moi avons même pu observer, pendant une dizaine de secondes, un fou de Bassan seul qui suivait le bateau.
Nous avons sillonné les routes de l’île, surtout à l’ouest et au nord-ouest. Les paysages font un peu penser à la Bretagne, un peu à la Cornouaille, un peu aux îles Chausey. La plage sur laquelle nous nous sommes baignés, presque seuls, sous un grand soleil, sur la côte ouest, était magnifique, et l’eau limpide : mon père a dit qu’il n’avait pas vu une eau aussi claire depuis son enfance.
Tout se passe bien. Parfois, sur les routes, on espère ne croiser personne car la voie est étroite, entre les murets de pierre. Des cars circulent toutefois. Ma mère m’a confié qu’elle était fatiguée on my behalf. Bof, pas besoin, en vrai ça va. Hier, j’avais commencé une deuxième lecture – plus de dix ans après la première – des Arran Islands de Synge, dans lequel il évoque à un moment donné de jeunes insulaires dont deux ne sont jamais allés « on the mainland » (c’est-à-dire à Galway). On est toujours l’insulaire de quelqu’un, et de même, je pense, les quelques habitant-es de Herm doivent considérer que Guernesey est la grande île, ou la terre ferme.
Le petit appartement que nous avons loué est très confortable et cosy, mais l’équipement un peu spartiate. Aucun volet, des rideaux insignifiants : il faudra encore essayer de se reposer tout en étant réveillé aux aurores précoces par le jour d’été. J’ai enfin commencé la lecture de Scale Boy, les mémoires d’enfance de Patrice Nganang, dont il a beaucoup parlé depuis déjà plusieurs mois, et peut-être même deux ans, sur Facebook, dont j’ai parlé avec lui en avril, et qu’il a fini par m’envoyer dans une version presque définitive (le livre doit paraître en janvier prochain). Après quelques couacs de communication, j’ai reçu le fichier PDF, mais j’avais tellement de bricoles et de non-bricoles à gérer que j’ai préféré attendre le début des vacances pour m’atteler à cette lecture. Et j’ai bien fait car c’est très beau et il ne faudrait pas trop couper ou séquencer la lecture. Je pourrai me rappeler avoir lu ce livre pour la première fois dans un salon confortable, à Saint-Hélier.
21:17 Publié dans 2025, Hors Touraine, Lect(o)ures | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 12 juillet 2025
12072025
Après une matinée consacrée à quelques tâches ménagères diverses, un déjeuner rapide avec O* – puis, une fois qu’ils furent levés – une discussion rapide avec A* et F*, qui sont aussi venus pour le festival Terres du son et qui rentrent à 4 h du matin, nous avons levé le camp, direction Saint-Malo. La climatisation de la voiture ne semble pas fonctionner très bien, à moins que je n’aie jamais bien compris comment la faire fonctionner (pour certaines choses simples il faut désormais bac + 12 en automobile) ; c’est surtout le siège arrière gauche, derrière le conducteur, qui n’en bénéficie guère.
Hôtel confortable, trois étoiles sans aucun caractère, qui pourrait être n’importe où. Piscine agréable, où nous étions les seuls, Claire et moi, à n’arborer aucun tatouage : autant dire que nous étions les vioques de service. Le soir, après le dîner et une petite promenade dans la citadelle, en montrant à mes parents l’esplanade du Québec et sa ridicule statue de Surcouf, nous avons fait une halte à Anet, avec sa tour Solidor, donjon fortifié commandant l’estuaire de la Rance, que nous n’avions qu’aperçue il y a un mois, Claire et moi, quand nous avons pourtant logé dans un T1bis du quartier Saint-Servan.
Entre les remparts, plus tôt, Claire a pu montrer à mes parents l’endroit où, le 8 juin à minuit, accompagné de Laure et Amaury qui ne comprenaient pas ce qui se passait, j’ai « fait mon BeReal » avec trois gamins qui m’avaient simplement entendu parler de ça et n’en revenaient pas, eux, qu’un daron de mon âge ait cette appli (j’avoue que ça dissone).
21:26 Publié dans 2025, Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 11 juillet 2025
11072025
Finalement, A* a pu venir, conduit par F*, remise – à peu près – de quelques jours d’un assez méchant Covid. Le virus circule toujours.
Ainsi, on a pu fêter, avec O*, également arrivé vers midi et fraîchement revenu d’Oléron, les 24 ans du grand garçon désormais dans la vie active. (Dans les premières années de ce blog, je notais ses répliques les plus extravagantes ou comiques dans une rubrique spécifique.) Nous lui avons offert, de façon collective, une belle paire de jumelles ; mon père a été le seul à constater la coïncidence amusante (homophonique) avec le fait qu’il vit depuis trois mois à Rochefort.
Le soir, à cinq, avec mes parents (A* et F* étaient partis pour la première soirée du festival Terres du son), nous avons fait une partie de Maudit mot dit, jeu plutôt amusant qu’on avait découvert chez nos amis de Fondettes.
21:35 Publié dans 2025, Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 09 juillet 2025
09072025
Hier soir, c’est le comble, on n’arrivait pas à s’endormir. Il faut dire qu’on avait fait une bonne sieste, presque en milieu d’après-midi : 40 minutes pour moi, une heure pour Claire. Ce n’est pas une petite promenade dans le quartier – avec blouson car le temps n’est pas encore reparti à la chaleur – qui aura suffi à nous fatiguer.
08:29 Publié dans 2025 | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 08 juillet 2025
08072025
Enfin fini la lecture d’Asta de Jon Kalman Stefansson. Il y a des livres, comme ça, qui traînent pendant plus d’une semaine, alors qu’objectivement le livre n’est pas mauvais : concours de circonstances, lié à la fois à la canicule, à la nécessité de boucler plusieurs choses en même temps… et à la découverte, depuis une quinzaine de jours, de l’appli permettant de jouer au Koï-Koï contre de vrai-es adversaires. Je suis déjà en « Ligue Or » : autant dire que ça signifie que plusieurs heures habituellement consacrées à la lecture se sont consumées ainsi, le soir.
J’ai envoyé ma partie de la traduction de Our Sister Killjoy à ma co-traductrice, Patricia Houéfa Grange, et – ce n’est pas un hasard, pas tout à fait – j’ai enfin commencé la lecture de sa traduction la plus récente, que je me gardais sous le coude, pour ainsi dire : Générations de Lucille Clifton.
Sinon, je suis embarqué dans tellement de projets professionnels que j’ai du mal à m’y retrouver moi-même. Je vais devoir me faire un planning pour les vacances, et surtout pour le premier semestre. Comme si ça ne suffisait pas, j’ai accepté de copiloter un cours mutualisé avec deux autres universités de l’alliance NEOLAiA [prononcer néo-léa] ; les séances en distanciel asynchrone auront lieu au printemps, et le tout s’achèvera par un BIP (Blended Intensive Programme) d’une semaine à Nicosie, en mai ou en juin ; je mentirais en disant que la perspective d’aller passer une semaine à Nicosie au printemps prochain n’a joué aucun rôle…
18:30 Publié dans 2025, Lect(o)ures, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 07 juillet 2025
07072025 (rideau pour « mes cheveux »)
Aujourd’hui j’ai enregistré la dernière émission de la saison 1 de I Love Mes Cheveux. Seul en studio, j’ai diffusé, en les recontextualisant brièvement, des interviews réalisées en marge du festival Etonnants voyageurs de Saint-Malo. Il faudrait que je copie-colle ici (peut-être le ferai-je plus tard, dans une version éditée de ce billet) des extraits verbatim de ces différentes prises de parole, afin de laisser aussi une trace écrite, plus rapide à consulter que la totalité des 80 minutes de l’émission.
En tout cas, je suis très satisfait de cette première (demi-)saison, très heureux d’avoir sauté le pas et enfin tenté ce qui a pu être un rêve d’enfance (tchatcher dans le poste).
La saison 2 est déjà en préparation, et ça recommencera finalement dès le 25 août, avec le retour de Priscille Ahtoy, le 25 août, pour parler de glottophobie.
17:00 Publié dans 2025, ILMC | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 05 juillet 2025
05072025 (L'accident de piano)
Le nouveau film de Quentin Dupieux, L’accident de piano, vanté ici et là comme « très différent » des autres, et comme particulièrement bon (à croire donc que les critiques qui écrivent cela n’aiment pas les autres films de Dupieux, et c’est un avis tout à fait imaginable/respectable), est décevant. Tout d’abord, il n’est pas si différent que cela des autres films de Dupieux, mais il est plus lent, moins nerveux, et, globalement, plus poussif. L’intérêt du spectateur s’émousse franchement en milieu de deuxième partie, pendant l’interview dans le gymnase ; or, il reste une bonne demi-heure, et toute la scène des meurtres en série à l’hôtel, qu’on voit venir comme le nez au milieu de la figure et qui n’est pas très bien filmée, qui pis est.
Adèle Exarchopoulos est excellente, mais on ne peut pas bâtir un film sur le seul jeu d’une excellente actrice.
Le vrai problème est sans doute que Dupieux – et ça, c’est effectivement très nouveau – a construit son film autour d’une idée, et que les idées, ça n’est pas son fort : cela se termine donc sur une démonstration assez réactionnaire sur la vacuité des médias sociaux, ou plutôt des influenceurs/euses, et sur la bêtise absolue des « fans » incapables de voir le mal et l’immoralité sous ce qui les divertit. Pascalien, si on veut, mais enfin, très boomer, surtout... Cela m’a fait penser à Incroyable mais vrai, dont l’intérêt s’effiloche au bout d’une demi-heure, et à je ne sais plus quel film américain dont je n’arrive à me rappeler ni le titre ni le réalisateur, et qui, de semblable façon, s’achève dans un bain de sang dénonçant la vacuité des relations sociales dans un monde ultralibéral individualiste.
Dupieux sait construire (ou plutôt, déconstruire) une histoire, Dupieux sait être drôle (dans la veine loufoque ou nonsensical), mais ce n’est pas un penseur. Ses meilleurs films de ces dernières années sont donc Mandibules et Daaaaaali, car ils sont vraiment drôles, et Le daim, dont on pourrait pourtant rapprocher L'accident de piano (paysages savoyards et pulsions criminelles) mais que sauve le refus de toute fabrication intellectuelle rapiécée.
07:40 Publié dans 2025, Tographe | Lien permanent | Commentaires (0)