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dimanche, 02 novembre 2025

Sans Barbara Bray, pas de “Vie matérielle” pour Deborah Levy

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La traductrice se nomme Barbara Bray.

 

Plusieurs journalistes ou blogueuses qui rendent compte de leur lecture de La Vie matérielle de Duras en anglais, donc de Practicalities, ne mentionnent pas son nom. Je l’ai écrit plus tôt ce jour, ça m’a choqué que Deborah Levy, qui fait un tel foin de cette lecture, ou qui en fait tant son miel, Levy qu’on présente partout depuis quelque temps comme une grande féministe, Levy donc ne daigne pas nommer la traductrice, alors que sans la traductrice elle, Levy, serait visiblement incapable de lire ou de citer Duras.

 

Or, quand je relis cette demi-page, quand je la relis sans même me reporter au texte français de Duras, je reporte sur le « nous les femmes » de Levy un « nous les traductrices ». (Il y a une majorité de traductrices dans la profession, et l’invisibilisation de la pratique de traduction est aussi une pratique de marginalisation économique des femmes.)

Dans l’extrait ci-dessus de Things I Don’t Want to Know, remplacez Motherhood par translation, et tout suit.

It was becoming clear to me that translation was an institution fathered by masculine consciousness. This male consciousness was male unconsciousness. It needed its female partners who were also translators to stamp on her own desires and attend to his desires, and then to everyone else’s desires. We had a go at cancelling our own desires and found we had a talent for it. And we put a lot of our life’s energy into creating a home for our books and for our authors.

 

On n’a (je n’ai eu) besoin de remplacer que quatre mots, sur 84.

Bien entendu, ce report est un forçage. Je force le trait. Mais tout de même, je pose la question : que fait, au fond, Deborah Levy en se réclamant de Duras (en s’en drapant quasiment) tout en invisibilisant la traductrice, en invisibilisant le vrai travail féminin qui en anglais lui permet d’avoir accès à Duras ?

 

Et en allant plus loin, si on va lire la page en français, voici la phrase qui correspond aux deux phrases de Bray par lesquelles Levy achève sa citation :

Le lieu de l’utopie même c’est la maison créée par la femme, cette tentative à laquelle elle ne résiste pas, à savoir d’intéresser les siens non pas au bonheur mais à sa recherche comme si l’intérêt même de l’entreprise tournait autour de cette recherche elle-même, qu’il ne fallait pas en rejeter résolument la proposition du moment qu'elle était générale.

 

La phrase est longue.

Bray l’a coupée en deux, soit.

Levy ne cite qu’un petit bout, le début, de la deuxième phrase. Soit.

Ce faisant, Levy omet la partie que j’ai soulignée ci-dessus. Soit. (Ça permettrait peut-être de penser l’équilibre paradoxal qu’elle suggère sur le caractère à la fois implacable, ruthlessly, et bienveillant, kindly, de la déclaration de Duras. Mais soit.)

Sinon : « cette tentative à laquelle elle ne résiste pas » — les italiques sont dans le texte de La Vie matérielle. Bray n’a pas du tout traduit tentative, c’est-à-dire qu’en français la « maison créée par la femme » est une « tentative » (un essai presque). Il y a, dans la phrase suivante, le participe présent trying, mais il n’est pas relié à creates.

Bray a-t-elle traduit l’idée que la femme ne résiste pas à la tentative ? Comment l’a-t-elle traduit ?

She can’t help it – can’t help trying…

De l’absence de résistance à l’incapacité à réprimer une envie ou une tocade, il y a un pas. On peut faire mieux, sans doute, mais l’idée n’est pas ici de proposer une véritable critique en profondeur de la traduction de Barbara Bray (qui est globalement bonne d’ailleurs, j’en ai lu plusieurs pages) ; c’est bien de montrer que quand Levy invisibilise le travail de Bray, elle efface toute une partie de trajet qui va de Duras à son propre texte, tout comme elle efface une partie du paragraphe qu’elle cite (ça l’arrange).

 

Je le réaffirme donc : la traductrice de La Vie matérielle se nomme Barbara Bray.

Barbara Bray a traduit neuf autres livres de Duras, dont L’Amant. Elle a traduit deux livres de Pinget (ce qui s’explique notamment par le fait qu’elle était l’intime de Beckett), Ségou de Maryse Condé, L’avalée des avalés de Réjean Ducharme (quelle prouesse ce doit être !), Sollers, Tournier, Kristeva, et deux romans de Simone Schwarz-Bart : Pluie et vent sur Télumée Miracle (The Bridge of Beyond, 1975) et Ti Jean l’horizon (Between Two Worlds, 1992).

Entre autres.

Le catalogue de la British Library a pas moins de 125 items à son nom. Pascale Sardin, autrice d’une thèse importante sur l’auto-traduction chez Beckett, lui a consacré l’an dernier, à l’occasion du centenaire de sa mort, une biographie.

 

Il faut nommer les traductrices, il faut nommer Barbara Bray.

02112025 (feuilles)

Sur la route, vent, pluie – ou plutôt averses ; un vrai temps de Toussaint. Des feuilles à ramasser en rentrant à Tours : un vrai temps de jour des morts. (Il paraît que c’est la journée nationale de la lecture au lit. Ce n’est pas possible, il doit y avoir une journée du macramé, de l’ornithorynque ou de la souris marsupiale.) Quand je ramasserai les feuilles, d’ici peu car la nuit ne tardera pas à tomber, je n’en tirerai pas d’allégorie bricolée, comme Deborah Levy.

 

Je n’ai pas emporté les deux premiers tomes de la trilogie autobiographique, lus à Cagnotte, mais, outre que j’aimerais bien désormais – malgré mes réserves – lire le troisième, j’ai noté que Levy cite abondamment Beauvoir et Duras (et notamment La vie matérielle, dont j’ai donc découvert le titre anglais, Practicalities) mais sans jamais citer le ou la traducteurice. Levy ne se soucie guère des personnes qu’elle juge marginales, sans importance, comme ces vil·es intermédiaires que sont les traducteurices ; peut-être est-elle plus marquée par le système classiste inégalitaire britannique, voire par son éducation sud-africaine, qu’elle ne semble le penser. En tout cas, les pages du premier tome sur sa nounou noire sont très belles et très lucides, mais aussi très gênantes par le paternalisme (inconscient ?) qui s’y insinue.

 

16:43 Publié dans 2025 | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 01 novembre 2025

01112025

Comme je tue au moins un moustique, et parfois deux, à chaque fois que je vais aux toilettes, et comme nous avons mal dormi cette nuit à cause d’une longue interruption zézayante – sans que je sois parvenu à nous débarrasser de la zézayante bestiole – ma mère a proposé de remettre la moustiquaire autour du lit, juste pour la dernière nuit, mais tout va bien, on dort, on dormira.

 

vendredi, 31 octobre 2025

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Une belle merde de chien, bien épaisse, bien grasse. À l’entrée du petit chemin qui mène à la grande cabane dans les arbres où se trouve la librairie perchée, ce bel amas excrémentiel aurait dû nous mettre la puce à l’oreille. Quelques minutes plus tard, dans la cabane au milieu des arbres, nous parcourions les rayonnages tous plus ou moins consacrés à de l’ésotérisme, du bien-être, du développement personnel, diverses formes d’imbécilités obscurantistes, ou alors les livres « d’occasion » étaient presque au prix du neuf. J’avais pris le Biblos d’Elena Ferrante, car cette collection est devenue introuvable, avant de décider de ne pas donner 12 euros à une librairie qui organise des ateliers tous plus charlatanesques et reboutiformes les uns que les autres.

Nous avons passé une belle après-midi, au PARCC puis à la plage (rapidement).

À Tyrosse, des grappes constituant des familles s’agglutinaient – squelettes, dragons et sorcières – pour aller fêter Hallowe’en.

 

jeudi, 30 octobre 2025

30102025

Cette petite cité balnéaire de la province de Gipuzkoa est charmante, avec sa plage fameuse, et à juste titre, pour son impressionnant flysch, si ce n’est que je n’en ai rien vu, de sorte que j’ai préféré Getaria et Zestoa, sans pouvoir écouter les conversations des unes ni des autres, tout le monde parlant exclusivement basque. La notification du BeReal a retenti face à la maison-forte. Nous venions de visiter seuls, ou plutôt avec le guide – gentil et embarrassé par son anglais – pour nous seuls.

 

mercredi, 29 octobre 2025

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J’ai renoncé à lire ces romans de Henry Green, un auteur dont j’avais entendu dire du bien quand j’étais étudiant, et dont j’ai trouvé ce volume trois-en-un à Galway il y a trois ans. C’est tout ce que je déteste : des dialogues à n’en plus finir, plats et pseudo-réalistes ; presque pas de récit ni d’écriture, au fond ; une espèce de charme suranné bourgeois british absolument à hurler. D’un extrême à l’autre (ou presque) j’ai emprunté à ma mère le premier tome de la trilogie autobiographique de Deborah Levy. J’ai fini de traduire le chapitre 6 de The Second Emancipation. Il fait très doux, beau. Claire et moi avons fait la promenade « par Daillat ».

 

mardi, 28 octobre 2025

28112025

Ce n’est pas si fréquent, nous sommes arrivés à Cagnotte pour l’heure du déjeuner. Cela demande un peu de discipline, surtout du fait qu’en ne pouvant passer que cinq jours ici, en perdre plus d’un pour l’aller et le retour serait fastidieux. Mon père avait cuisiné sa traditionnelle – et délicieuse – tarte citrouille / chèvre.

 

Soir : The Insider de Steven Soderbergh

 

dimanche, 26 octobre 2025

26102025

5 h 25 (nouvelle heure)

 

J’ai donc fait une bonne nuit, pas loin de huit heures, et j’ai quand même une bonne matinée de travail devant moi, lessive et vaisselle lancées. —— Hier soir nous avons regardé Fausta, film péruvien de Claudia Llosa, dont le titre original est La teta astutada (2009). Ce film m’avait été recommandé – comme Retablo d’Alvaro Delgado-Aparicio (2017) – par ma collègue Emmanuelle Séjourné.

De fait, ce sont deux films très forts, d’une esthétique assez voisine ; Fausta est beaucoup plus inscrit dans l’histoire du Pérou, vu que le traumatisme de la jeune femme est directement lié au viol collectif subi par sa mère lors de la répression de la guérilla maoïste par les forces armées péruviennes. Le film s’ouvre d’ailleurs sur le récit, absolument insoutenable, de ce viol par la mère, juste avant qu’elle ne meure. Fausta lui dit d’ailleurs, curieusement : « tu pleures toujours quand tu racontes ça ». J’ai dit que le récit était insoutenable, mais apparemment la cinéaste s’est appuyée sur des témoignages réels collectés par l’anthropologue Kimberly Theidon.

 

05:40 Publié dans 2025, Tographe | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 25 octobre 2025

25102025

Écrire un livre est la chose la plus facile et la plus difficile du monde.

J’y songe alors que – entre autres sottises qui me traversent l’esprit – il m’est revenu à l’idée, en visitant le Musée des Beaux-Arts de Nantes et en m'y perdant dans ses trois Dubuffet, de faire un livre à partir des textes que j’avais écrits jadis sur cette œuvre. Deux difficultés : je n’ai pas le temps dans l’immédiat (c’est toujours le problème : j’aurai toujours eu plus urgent, ça veut bien dire que si l’écriture est là en permanence, faire un livre n’importe pas) et je ne pourrais me contenter de rassembler ces textes, vu que ce que j’aimerais écrire, je ne l’ai pas du tout écrit, à savoir que Dubuffet est, pour moi, aussi grand écrivain que peintre. Et cela aucunement diminuant son œuvre de peintre, au contraire. (J’ai failli écrire valeur, mais il faudrait traquer ces traces-là. Il est hors de question d’écrire sur la valeur, seulement sur ma perception. La valeur est une notion ambiguë, s’agissant de J. D., lui qui conchiait le savoir-faire, l’art au sens de capital culturel, mais qui finit par vendre, et très bien, ses œuvres.)

 

vendredi, 24 octobre 2025

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De retour de Nantes, donc, et mon périple de quatre colloques en moins d’un mois s’achève enfin. J’avoue que la journée de séminaire du 29 septembre à l’ITEM me paraît presque appartenir à une autre vie, ou à tout le moins à une autre saison. Le rythme ne va guère ralentir, car il va falloir écrire deux des quatre articles dans des délais très brefs, reprendre la traduction laissée en plan (je suis déjà en retard sur le rétroplanning), corriger des copies, préparer des cours. En tout cas, les échanges ont été passionnants et fructueux, d’une grande humanité surtout.

 

17:37 Publié dans 2025 | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 23 octobre 2025

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Très belle journée « La traduction féministe » organisée par Lou Pichot et Maïwenn Roudaut. La conférence plénière de Fanny Quément était très stimulante, drôle, inventive, pleine de subjectivité et d’émotion. Même si on n’a pas l’impression de s’être vraiment quittés – les médias sociaux ont cela de bon, vraiment – on ne s’était pas vus depuis 2018…

 

Dans mon intervention j’ai pu mettre à l’épreuve un certain nombre de questions qui me travaillent (dans les deux sens que l’on peut donner à la formule) depuis plusieurs années, et, comme Patricia Houéfa Grange, qui a traduit Our Sister Killjoy avec moi, était présente via Zoom, elle a pu aussi ajouter son grain de sel, ce qui était vraiment idéal. Il me tarde vraiment que le livre soit publié et qu’on puisse le défendre, notamment lors de rencontres en librairie.

 

Soir : restaurant éthiopien (très bon) avec Fanny, Claire, Lou et Alix. Un moment convivial au meilleur sens du terme. Le monde va mal, essayons de (le) faire pour le mieux.

 

22:40 Publié dans 2025, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 22 octobre 2025

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Le musée des Beaux-Arts de Nantes est vraiment magnifique. J’ai l’esprit trop tourneboulé pour noter ici les tableaux ou les œuvres qui m’ont le plus impressionné. La ville continue de me sembler étrange ; je ne la comprends pas.

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mardi, 21 octobre 2025

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Ce n’est pas la première fois que j’enseigne ce poème extraordinaire de Vahni Capildeo, “Into Darkness /Plus que Noir”.

Par sa puissance il m’invite à aller lire mieux et davantage cet·te auteurice.

Un jour, peut-être pas si lointain, j’en prendrai le temps.

 

 

Aujourd’hui, j’ai pu, en croisant avec “Ixora” de Jacqueline Bishop, évoquer, trop rapidement – mais les étudiantes n’en avaient jamais entendu parler – l’engagisme, les indentured workers. C’est normal que personne n’en ait entendu parler : toute cette histoire est très largement silenciée. Or, dans le roman de Davina Ittoo, Misère, que je viens de commencer, la trace en est là, encore et toujours, profonde, omniprésente.

 

17:43 Publié dans 2025 | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 20 octobre 2025

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On diversifie la propagande, en évoquant même l'émission maudite sur le réseau social BeReal.

 

samedi, 18 octobre 2025

Nouveau rondel (18102025)

La sinusite m'emmigraine,

Et en plus je suis tout glotteux.

La rhinopharyngite traîne :

Faut-il aller au rebouteux ?

 

Quelque soin que de moi je prenne,

Mon corps s'achève loqueteux :

La sinusite m'emmigraine,

Et en plus je suis tout glotteux.

 

Moi qui sais des lais pour les reines

Et connais le traquet motteux,

J'ai commis ce rondel honteux.

Devant la justice on me traîne :

La sinusite m'emmigraine !

 

16:48 Publié dans 2025, Rondels | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 16 octobre 2025

16102025 (in memoriam Zoë Wicomb)

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Zoë Wicomb vient de mourir, on ne sait pas précisément quand ni comment. Je l'ai appris hier matin par mon amie Mathilde Rogez, qui a partagé l'hommage de Fiona Moolla, doyenne de la Faculté Arts & Sciences Humaines d'UWC (University of Western Cape).
 
Zoë Wicomb (photo ci-contre par Graziano Arici en 2010), je l'ai découverte en 1999 quand, tout jeune doctorant, j'ai été approché par Pierre Astier, alors directeur du Serpent à plumes, pour relire la traduction qu'il s'apprêtait à publier du recueil de nouvelles qui a fait connaître Wicomb en 1987, You Can't Get Lost in Cape Town. J'ai gardé mon exemplaire du livre que m'avait confié alors Pierre Astier, et je me rappelle avoir d'abord lu le livre en anglais, bien sûr, et l'avoir adoré, avant de me plonger dans le travail, pas si ingrat que cela, de copy-editing. En 2000, le livre parut en français, sous le titre Une clairière dans le bush, traduction de Lise Brossard.
 
You Can't Get Lost in Cape Town reste un livre fondamental, pour la littérature sud-africaine bien sûr, pour mieux cerner l'identité des métis du Cap, bien sûr... mais surtout une grande œuvre littéraire. J'ai enseigné plusieurs fois la nouvelle qui donne son titre au recueil, et je lui ai aussi consacré un article universitaire, en 2005 je crois.
 
Plus tard, j'ai été un peu déçu par son premier roman, David's Story, mais October (2014 — Octobre, traduit en français par Edith Soonckindt, Mercure de France, 2015) et, plus récemment, Still Life [3 premières pages ci-dessous] m'ont convaincu définitivement de l'importance de son œuvre. Ma collègue Fiona McCann, professeure des universités à la Sorbonne, lui a consacré – ainsi qu'à Yvonne Vera, autre écrivaine majeure – sa thèse, soutenue en 2007 (Histoire et histoires dans la fiction d'Yvonne Vera et de Zoë Wicomb : palimpsestes, identités, hybridité).
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mercredi, 15 octobre 2025

15102025

Levé depuis 4 h 15. Outre que je me suis endormi tôt hier soir, je suis secoué de quintes de toux. Cette rhinopharyngite qui s’est déclarée samedi dans la soirée n’a pas fini de m’embêter. Depuis trois nuits, je dors peu et mal, revenu assez secoué de Rochefort aussi.

Préparé des documents de cours pour cet après-midi (5 h 30 d’affilée), traduit aussi le texte de Beata Umubyeyi Mairesse donné aux étudiants de L1. Il y a un bug sur le module de remise de devoirs dans un de mes cours Célène ; cela n’est jamais arrivé auparavant, et ne se produit pas sur les autres cours.

 

Deuxième mug de café ; c’est comme ça qu’on tient.

 

06:20 Publié dans 2025 | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 14 octobre 2025

14102025 (ni chair, ni poisson)

Il y a de l’étrangeté – je fais un clin d’œil à l’incipit que je citais dans mon cours magistral de ce matin, sur la façon dont les logiciels de traduction se débrouillent des recatégorisations, des structures résultatives et plus généralement des impératifs stylistiques – à constater que, tout en étant crevard et crevé, je trouve toujours assez d’énergie pendant que je fais cours : ainsi cet après-midi autour de l’extrait d’Annie John de Jamaica Kincaid, et du poème de Jacqueline Bishop, “Ixora”.

 

Ce matin, j’ai reporté dans mon fichier de traduction du livre de Howard French l’extrait d’Africa Must Unite dans la traduction publiée (Laurent Jospin, 1964, rééd. Présence Africaine, 1994). Comme j’ai découvert l’expression « ni chair ni poisson » ça a été l’occasion de tout un débat, ou plutôt d’un malentendu, sur Facebook : je ne prétendais pas que c’était une mauvaise traduction, mais seulement que je n’avais jamais rencontré cette expression, que je ne l’aurais jamais comprise sans avoir le texte anglais en regard.

Apparemment tout le monde connaît cette expression, sauf moi. Je me sens bien crétin. Et j’ai compris, incidemment, que dans la chanson Le pêcheur, Brassens s’amuse de cette expression quand il nomme l’ondine « femme mi-chair mi-poisson ».

 

lundi, 13 octobre 2025

13102025

Enregistré dans l’après-midi une émission qui sera diffusée lundi prochain à l’horaire habituel (9 h 30 – 11 h). Malgré mes signes répétés, je crois que l’étudiante n’a pas parlé assez près du micro et qu’on l’entendra mal. J’ai pourtant fait tout ce que j’ai pu avec la table de mixage. De toute façon, soucieux, chagriné, j’avais la tête ailleurs ; j’espère que l’émission sera néanmoins assez vivante, grâce aux invité·es, ma collègue Emmanuelle et les deux étudiants de L.E.A. donc, venus parler de leur séjour d’études à Innsbruck.

Pas moyen de retrouver mon exemplaire de La mélancolie de la résistance de Krasnahorkai (nobélisé jeudi). Claire a bien retrouvé les deux autres livres de lui que j’avais lus (dont Guerre et guerre, dont j’avais interrompu, excédé, la lecture à la page 176). Concernant La mélancolie de la résistance, comme je me rappelle avoir beaucoup aimé ce livre mais comme, d’autre part, je ne me rappelle absolument pas de quoi ça parle, se pourrait-il que je l’ai lu en bibliothèque, voire que je croie l’avoir lu et le confonde avec un autre livre ? Ce serait une belle histoire, ça, encore…

 

19:29 Publié dans 2025, ILMC | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 12 octobre 2025

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Aucune ironie de ma part, bien sûr, à poster ceci.

samedi, 11 octobre 2025

11102025 (retour à La Rochelle)

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vendredi, 10 octobre 2025

10102025

Au retour de Lille, après un colloque d’une très grande richesse, j’ai dû battre, ou pas loin, le record du trajet gare du Nord / Montparnasse le plus rapide, en mettant 29 minutes de quai à quai ; il valait mieux car je n’avais que 49 minutes de battement pour la correspondance, et le premier train était arrivé avec 14 minutes de retard.

 

22:36 Publié dans 2025 | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 09 octobre 2025

09102025

Aujourd’hui, c’était la première journée, intense, du colloque Abdulrazak Gurnah : A Reappraisal, à Lille. J’étais arrivé à Lille hier peu avant minuit. Les journées sont longues.

Entre le dernier panel et le dîner du colloque, j’ai eu le grand bonheur de prendre un verre avec Simon, qui fut un de mes premiers interlocuteurs à l’époque frénétique des blogs, et donc en 2005-2007 ; alors lycéen, puis étudiant en L1 de L.E.A., Simon tenait un blog, Oranginal, depuis longtemps supprimé de la plateforme (il n’y a plus que moi pour m’acharner à tenir ces carnets). Et donc, ça fait vingt ans qu’on se connaît, et ça fait facilement dix ans qu’on ne s’était pas vus, même si on suit de loin et si on échange régulièrement via les médias sociaux.

 

mercredi, 08 octobre 2025

08102025

À défaut de vous retrouver dans le magma et la mélasse de la basse politique macronienne saurez-vous deviner, avec l'indice ci-après, quel livre publié ce mois et reçu aujourd'hui je suis en train de lire ?

 

L’Énamouré

Saint-Amant (1594-1661)

 

Parbleu ! j’en tiens, c’est tout de bon.
Ma libre humeur en a dans l’aile,
Puisque je préfère au jambon
Le visage d’une donzelle.
Je suis pris dans le doux lien
De l’archerot idalien.
Ce dieutelet, fils de Cyprine,
Avecques son arc mi-courbé,
A féru ma rude poitrine
Et m’a fait venir à jubé.
 
Mon esprit a changé d’habit :
Il n’est plus vêtu de revêche,
Il se raffine et se fourbit
Aux yeux de ma belle chevêche.
Plus aigu, plus clair et plus net
Qu’une dague de cabinet,
Il estocade la tristesse,
Et, la chassant d’autour de soi,
Se vante que la politesse
Ne marche plus qu’avecques moi.
 
Je me fais friser tous les jours,
On me relève la moustache ;
Je n’entrecoupe mes discours
Que de rots d’ambre et de pistache ;
J’ai fait banqueroute au pétun ;
L’excès du vin m’est importun :
Dix pintes par jour me suffisent ;
Encore, ô falotte beauté
Dont les regards me déconfisent,
Est-ce pour boire à ta santé !
 

09:30 Publié dans 2025 | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 07 octobre 2025

07102025

« Lecornu reprend son rocher comme Sisyphe, on ne sait pas de quel côté ça tombera... Est-ce que ça tombera du bon côté ? » (Yaël Goosz)

Alors, en fait, le mythe de Sisyphe ne marche pas comme ça du tout.

 

lundi, 06 octobre 2025

06102025

Nuit courte, criblée de rêves pénibles, comme souvent ces derniers temps (très inhabituellement pour moi qui ne me rappelle jamais mes rêves, depuis l’adolescence à peu près). En attendant que chauffe le café, j’ai vu s’allumer les réverbères, un sur deux, comme depuis 2020. Je ne sais plus si je l’ai déjà écrit dans ces carnets cette année, mais ça m’a traversé l’esprit que l’extinction totale des lampadaires, mise en place plus récemment, a sans doute à voir avec le nombre grandissant d’oiseaux dans notre jardin l’été.

 

Pas d’émission de radio aujourd’hui, car trop de travail ; je suis à la bourre pour tout (et déjà en retard pour le planning de The Second Emancipation). Lundi prochain j’enregistrerai une émission l’après-midi, qui ne sera diffusée que le 20. Comme il doit y en avoir une, également diffusée en différé, le 27, je tiendrai l’engagement de « deux émissions par mois ».

 

05:17 Publié dans 2025 | Lien permanent | Commentaires (0)