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dimanche, 10 septembre 2023

10092023 - Whomp That Sucker

On appelait cet appareil « tourne-disques ».

Ça fait terriblement boomer de commencer ainsi ce billet, et pourtant c’est la vérité : quand j’étais enfant, il y avait dans ma chambre une chaîne stéréo, composée d’un ampli, d’une radio, d’un lecteur de cassettes… et d’un tourne-disques. Certaines personnes disaient encore électrophone. Mais personne ne parlait de « platine vinyle », et d’ailleurs les disques n’étaient jamais nommés vinyles, étant donné qu’il n’y avait pas encore de CD (ou disques laser comme on les nomma d’abord), et donc pas de nécessité de les distinguer. La seule distinction, c’était les 45-tours et les 33-tours.

 

Then I smell vinyl…

 

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Ce détour en guise de préambule pour évoquer le seul disque de Sparks que j’aie connu/possédé pendant très longtemps : Whomp That Sucker (1981). Nous l’avons rapporté d’Angleterre, où nous avions passé l’été, à faire, en caravane, le tour d’un certain nombre de sites touristiques et à aller rendre visite à pas mal d’amis de mes parents. L’une de ces amies, qui tenait un magasin de disques, avait donné à mes parents le 33-tours Whomp That Sucker en leur disant que c’était un groupe assez novateur. J’ai tout de suite fait le lien avec la seule chanson que je connaissais de Sparks, When I’M With You, et peut-être est-ce pour cela que c’est moi qui ai hérité du 33-tours. (Sans vouloir entrer dans le détail, la façon dont ma sœur et moi récupérions, chacun de notre côté, les « vieux 45-tours de quand Papa et Maman étaient jeunes », voire certains 33-tours, était erratique.)

J’avais, à cette époque, une poignée de disques préférés : le premier album des Talking Heads (en cassette), une cassette des Manhattan Transfer, la B.O. de Grease, Matinée et soirée de Gérard Blanchard, un disque de Charlélie Couture, deux disques de Cabrel, la cassette de l’album bleu de Brel, quelques albums qui appartenaient à mes parents (Mama Béa, Capdevielle)… et donc, après l’été 1982, cet album de Sparks. Je n’arrive d’ailleurs pas à m’expliquer pourquoi, plus tard, jeune adulte claquant pas mal de pognon dans les CD d’occasion chez Gibert (et ailleurs), on parle là du milieu et de la fin des années 90, je n’ai pas eu l’idée de chercher d’autres disques de Sparks, car cet album de Sparks, je l’adorais.

 

Je me rappelle très précisément que, dérouté par l’étiquette centrale sur laquelle il n’y avait, d’un côté, absolument rien d’inscrit – car, de l’autre côté, se trouvaient les titres et minutages de toutes les chansons, seulement précédées des mentions THIS SIDE et THAT SIDE (n’ayant encore aucune notion d’anglais, je ne pouvais savoir que that side désignait la face opposée) – je plaçai une face au hasard et entendis – le hasard m’ayant fait choisir la face B – les premières notes de The Willys. Puis tout l’album. Mes souvenirs ne sont pas assez précis pour que je puisse dire quelles chansons j’ai aimées tout de suite, ni lesquelles ont requis davantage de temps, des écoutes plus nombreuses, mais aussi que je grandisse (je n’avais que huit ans), mais pour Upstairs et That’s not Nastassia, je suis certain du coup de foudre. C’est assez amusant, d’ailleurs, car je pense aujourd’hui qu’Upstairs est une des chansons les plus plates de cet album.

Pour être très franc, je pense que j’ai assez peu écouté cet album entre 1982 et 1986. En effet, j’ai toujours adoré la chanson pour les textes ; la musique et les orchestrations sont primordiales afin d’être ému ou excité, ou retenu par une chanson, mais sans les mots, les vers, le sens ou les sens que l’on peut associer aux sonorités, une chanson ne peut pas me plaire durablement. Ce que j’écris ici est effroyablement banal, mais c’est pour expliquer que même les chansons en anglais que j’aimais beaucoup, je les écoutais souvent, avant d’apprendre l’anglais – donc avant 1986 – tout en m’accrochant à des mots ou des bouts de phrases que je comprenais. Il n’est pas étonnant que le premier album des Talking Heads, ou le tube d’Ian Dury Hit Me With Your Rhythm Stick, ou Smalltown boy de Bronski Beat (que j’avais en 45-tours) m’aient autant frappé, car il y avait quelques vers usant de mots très simples, associés à des voix très singulières. L’entourage familial (sœur aînée ayant commencé l’anglais trois ans avant moi, parents profs d’anglais qui ne nous ont pas appris l’anglais mais nous faisaient baigner, par les films mais aussi leurs discussions professionnelles, dans des bribes d’anglais) m’aidait évidemment à capter quelques bribes de ci de là. Toutefois, cela va sans dire, et qui connaît les textes de Ron Mael l’a déjà deviné : pour que l’album Whomp That Sucker devienne vraiment une fixette, il fallait que je commence à avoir des rudiments d’anglais. Si on s'en tient au titre de l'album (un peu éclairé par les photos de pochette, heureusement), déjà...

Je me souviens donc très nettement d’avoir beaucoup écouté l’album pendant mon année de troisième (j’apprenais l’anglais en LV2, donc j’avais commencé l’année d’avant), et même d’avoir proposé à mon professeur, qui était excellent et qui nous avait fait travailler sur Russians de Sting et sur Third World Child de Johnny Clegg & Savuka, Don’t Shoot Me. J’étais pas mal naïf de ne pas avoir anticipé sa réponse, à savoir qu’il me rendrait ma cassette la semaine suivante en me disant que c’était bien, mais peut-être un peu difficile : l’histoire d’un chasseur de fauves qui rentre chez lui à l’improviste et tue l’amant de sa femme était sans doute un peu off limits pour la classe de troisième !

 

Aujourd’hui encore, alors que je connais très bien une douzaine d’albums de Sparks et que je connais le reste de leur discographie avec quelques pointillés qui me permettent d’avoir encore quelques émerveillements en perspective, Whomp That Sucker est un de mes albums préférés. Il m’arrive régulièrement, et en ce moment en raison du challenge #Sparkstember, de me demander si cette prédilection est surtout liée à cette fixette de jeune adolescent, mais, franchement, il s’agit d’un album très varié, avec plusieurs textes très forts, un mélange explosif d’ironie, de satire sociale et de nonsense ; musicalement, l’équilibre entre les synthés, les guitares rock et les envolées lyriques de Russell est largement supérieur aux autres albums du groupe pour cette décennie. Il n’y a aucune chanson dispensable, et je pourrais consacrer un billet à chacune d’entre elles, voire à tel ou tel vers. Le mieux est que vous preniez quarante minutes pour écouter l’album.

 

samedi, 09 septembre 2023

09092023 - When I'M With You

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Aujourd’hui, dans le challenge Sparkstember, l’album à commenter est Terminal Jive (1980). Je ne connais l’album dans son entier que depuis une dizaine d’années, peut-être moins (merci YouTube ! et en même temps, je n’arrive pas à me rappeler pourquoi je me suis soudain réintéressé à Sparks, autour de 2008-2009… peut-être que j’essaierai de parler de cela quand il sera question de l’album Exotic Creatures of the Deep…), et je ne l’ai pas écouté souvent. Pourtant, cet album est très important, car il contient la chanson qui m’a fait découvrir le groupe, en 1980 : sans originalité, il s’agit du single When I’M With You, un véritable tube en France cette année-là (et pas ailleurs, apparemment).

 

De fait, mes souvenirs remontent à l’automne 1980. Nous habitions encore, mes parents, ma sœur et moi, dans la maison de Saint-Paul-lès-Dax où j’avais toujours vécu, mais la construction de la grande maison à la campagne avait commencé. J’avais six ans ; je venais d’entrer en CE1 après avoir « sauté » le CP (c’était une période assez compliquée).

La radio matraquait toujours les mêmes chansons, dans mon souvenir La salsa du démon du Grand Orchestre du Splendid, Amoureux solitaires de Lio, Babooshka de Kate Bush – il m’arrive de dire, à moitié en plaisantant, que mon premier véritable souvenir hétéro est ma fascination pour le clip de Babooshka – , L’encre de tes yeux de Francis Cabrel et When I’M With You, donc. Je n’arrive pas à me rappeler si on voyait également passer le clip à la télé ; toujours est-il qu’il ne m’avait pas marqué comme celui de Kate Bush. Ce qui est certain, par contre, est que j’aimais beaucoup la chanson et que j’avais retenu au moins les cinq mots du titre, avec la répétition traînante de with you, with you, with you

 

 

Le clip est très drôle, très réussi, avec de nombreux détails pas si simples que cela : par exemple, les lignes noires de la scène sur laquelle Ron le ventriloque arrive en portant une valise trop lourde (première indication que le pantin à l’intérieur est en fait un vrai être humain) sont-elles censées représenter une portée ? De fait, toute la chanson est extrêmement méta, mais comme toujours chez Sparks, pas que méta : il s’agit autant d’une chanson sur les chansons d’amour et sur le fait qu’il est impossible de dire quelque chose de nouveau (« It’s that break in the song / Where I should say something special ») que d’un air ambigu et poignant qui peut avoir un sens dans un contexte de rupture, d'amour inavoué, voire dans d'autres situations sentimentales (deuil d'un proche etc.).

Je me rappelle d’ailleurs qu’à six ans je trouvais cette chanson très mélancolique, à peu près autant que Colchiques dans les prés. (Foutez-vous de moi si vous le voulez, mais d’après moi Colchiques dans les prés est une des chansons les plus poignantes du répertoire.) Et mon impression ne pouvait venir que de la musique, vu que je ne comprenais rien aux paroles.

 

Question mélancolie, le souvenir de cette chanson est d’ailleurs associé pour moi, avec celui de L’encre de tes yeux, à un épisode très particulier : un mardi soir, en rentrant de l’école, ma mère au volant de la 4L, nous avons été pris dans un embouteillage (c’était rare à Dax, même si mes parents pestaient contre le feu des Quatre Chemins), tandis qu’on entendait les sirènes des pompiers et que s’élevait dans le ciel une épaisse fumée noire. Si mes souvenirs sont bons, c’est un élève de ma mère, à mobylette, qui lui a dit que « c'est le Friand qui brûle ». Et en effet, le premier titre dans le journal local, le lendemain, c’était que ce supermarché situé dans un bâtiment du centre ville, un peu comme les Nouvelles Galeries (mon souvenir déforme, j’attendrai que ma mère vienne corriger tout ceci, d’autant que je n’ai pas trouvé de page Web parlant de cet événement), avait entièrement brûlé, sans faire de victimes. Mon souvenir suivant est d’avoir dormi chez mes grands-parents, près de Mont-de-Marsan, la nuit suivante (un mardi ???) : je fais mes exercices de grammaire dans le Bled et je jette un œil au n° de Sud-Ouest qui venait d’arriver, avec la photographie de l’incendie en première page. Sans doute suis-je en train de mélanger plusieurs souvenirs, mais le fait est que je ne pouvais lire et voir le journal que chez mes grands-parents, mes parents ne l’achetant pas. Pourquoi être allés chez mes grands-parents le mercredi, et non le dimanche comme d’habitude ? et pourquoi y avoir dormi ? tout ça est un peu embrouillé, et, si je voulais m’en tirer par une pirouette et ramener cet écheveau mémoriel au point de départ, When I’M With You, je dirais que je suis ici à la fois – sur la portée qui cherche à établir des ponts entre le passé lointain et le présent complexe – le ventriloque, la marionnette et le type en smoking : when I’m with you / I’m with a lot of people

 

Ah, ça y est, la pirouette est là. Mais n’est pas Proust qui veut.

 

vendredi, 08 septembre 2023

08092023

De la victoire finalement assez large de l’équipe de France de rugby face aux All Blacks, pour le match d’ouverture de la Coupe du monde, on retiendra la cérémonie grotesque et ridicule, le fait que Macron n’ait quasiment pas pu parler, ou en tout cas commencer son discours tant il a été hué et sifflé par le stade tout entier, et, sur le plan sportif :

 * une première mi-temps difficile avec des plaquages ratés et des erreurs défensives

 * l’équipe a été assez peu pénalisée, ce qui est bon signe

 * une victoire arrachée malgré les nombreux « oublis » de l’arbitre, Jaco Peyper, réputé pour faire n’importe quoi dès que la France joue (de nombreux comptes Twitter anglophones le disaient hier) – notamment, un essai accordé aux Blacks alors qu’il y avait en-avant, et un essai français empêché car l'arbitre a sifflé un en-avant inexistant juste avant, au lieu de laisser l'action aller à son terme puis interroger la VAR

 * une mêlée française impressionnante et conquérante

 * Mauvaka, comme je le dis depuis longtemps, est largement aussi bon que Marchand, même si je ne suis pas content que ce dernier ait dû sorti sur blessure

 * TF1 est indigne de retransmettre même un match de Fédérale 1 : aucun ralenti pour les actions litigieuses, de nombreuses erreurs de cadrage, commentaires laconiques…

 

23:35 Publié dans 2023 | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 05 septembre 2023

05092023

Levé depuis 5 h 20, et réveillé depuis bien plus longtemps – me suis réveillé en sursaut après un cauchemar (le deuxième en trois nuits, alors que je ne me rappelle jamais mes rêves), et en nage : la canicule, totalement inhabituelle pour septembre, a ceci d’étrange que même la nuit il n’y a pas vraiment de rafraîchissement et que contrairement aux quelques jours de canicule en juillet ou en août, la température de la maison continue d’augmenter si on met en courant d’air après 9 h du soir. C’est en tout cas ce qui s’est produit hier soir, pendant que nous regardions Il Deserto rosso d’Antonioni, que j’ai trouvé très beau (C* n’a pas été convaincue).

 

Je ne dors pas assez, et au travail aussi la chaleur me tape sur le système.

Demain j’ai mon premier cours (d’agrégation). Je me disperse entre les emplois du temps, les recrutements, les ouvertures de groupes in extremis et tout le reste… Il va falloir que je me discipline et que je prenne un rythme de travail régulier, car la traduction du pavé ne va plus pouvoir attendre.

 

06:42 Publié dans 2023 | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 04 septembre 2023

04092023 - Propaganda

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Pendant tout le mois, le compte officiel du groupe Sparks sur Twitter propose de commenter un album chaque jour avec le hashtag Sparkstember. L’ordre est chronologique.

 

Aujourd’hui, c’était l’album Propaganda, de 1974.

 

Voici ce que j’ai brièvement noté :

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Cet album-là est aisément dans mon top 5. Il est quasi parfait, contient des textes extraordinaires, ainsi que certaines des prouesses vocales les plus démentes de Russell ("Something For the Girl...", "B.C."...). C'est un album équilibré, avec de beaux solos de guitare électrique, des citations de Kurt Weill ("Reinforcements"), des allusions culturelles ironiques ("Don't leave me alone with her"), un usage immodéré de l'onomatopée ("Achoo"). Ma chanson préférée de l'album (dur d'être sûr) est probablement "Thanks but no thanks", reprise sotto voce par Marion Cotillard dans une scène peu commentée du film Annette. Le texte chanté par Russell reste parfait 50 ans plus tard.

Here's a gem from "Something for the girl". A true token of lyrics that are so often the epitome of American humour:

Here's a partridge in a tree

A gardener for the tree

Complete with ornithologist

Careful, careful with that crate

You wouldn't want to dent Sinatra, no

 

J'ajoute que, fan des Sparks dès très jeune, j'ai découvert très tardivement leur discographie à proprement parler : autour de 2008-2010. Né en 1974 j'ai donc découvert cet album à 35 ans.

 

dimanche, 03 septembre 2023

03092023 - le littéraire inintéresse

Cette nuit, en rentrant de la garden party de nos amis L* et A*, voyant qu’une ex-collègue (littéraire) avait commenté une de mes publications sur Facebook à propos de rugby en disant, en substance, qu’elle se sentait exclue car ça ne l’intéressait pas et que, parallèlement, mes 5 dernières publications à teneur littéraire depuis jeudi avaient été likées au mieux une fois (jamais par elle), et pas du tout commentées, j’ai affiché ceci :

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Ce matin, je vois, sous cette publication, trois « likes », tous de contacts écrivain-es et/ou traductrices, ainsi qu’un commentaire d’un écrivain que j’admire beaucoup, qui m’a envoyé son nouveau texte en avant-première il y a une semaine (mais je lui avais dit que je n’aurais pas le temps tout de suite) et qui écrit : « Je me sens visé. » Je pense que c’est ironique ou facétieux mais je vais devoir lui écrire pour lui expliquer que ce n’était pas du tout la signification du message en question.

Toutefois, cette formule – le littéraire inintéresse – ferait un très bon titre de livre.

Il faudrait en parler avec mon amie E*, qui doit m’envoyer le tapuscrit de son livre (envoyé déjà à 3 éditeurs) depuis des mois, et à coup sûr, après promesse orale claire, depuis lundi.

samedi, 02 septembre 2023

02092023

Matinée passionnante, à écrire des mails et commencer de régler des problèmes d’emploi du temps de dernière minute (il va probablement falloir créer un groupe de TD dans certaines matières en L2). Toutefois, un projet aussi curieux qu’intéressant pourrait émerger autour de Beckett.

Après-midi à me dégoûter de moi-même : regardé deux matches de rugby en ne fichant quasiment rien.

Soirée au cottage à Fondettes.

 

19:23 Publié dans 2023 | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 01 septembre 2023

01092023

C’était la rentrée au sens le plus strict : réunions d’accueil des trois années de Licence, dont celle de L1 assurée par moi avec ma nouvelle (et temporaire) casquette de responsable de L1, réunion de département, pot d’accueil des nouveaux collègues au décanat…

 

A* est bien rentré à Rennes hier soir.

Ambiance passablement morose depuis hier, sans aucun ressort ni goût pour la reprise de la part de C* ou moi, mais le redoux (voire réchauffement) devrait améliorer tout cela.

 

Abandonné la lecture de The Odd Women de George Gissing, après avoir lu Our Village de Mary Russell Mitford en choisissant les chapitres qui me plaisaient le plus.

 

vendredi, 25 août 2023

25082023

Capture2.jpgHier, on a fait deux parties endiablées de Trivial Pursuit.

Il y a des emmêlements de pinceaux sur prénoms composés (ou des messages politiques subliminaux).

 

Par ailleurs, il y avait une confusion grossière entre Néfertiti et Néfertari. La question demandait qui était l'époux de Néfertiti, et la réponse donnée au verso de la carte était Ramsès II. A* était scandalisé. (Quant à moi, pour qui la mythologie et l'histoire de l'Egypte antique ont toujours été l'exemple parfait des informations qui entrent par une oreille et sortent par l'autre, quelque application que j'y mette, je sifflotais, mine de rien.)

08:20 Publié dans 2023 | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 24 août 2023

24082023

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Pour mon premier jour de retour à la fac, j’ai pris une photo du couloir menant de l’escalier dit « de l’île Simon » à mon bureau. On dirait un peu un crossover de Barbie et de The Shining, surtout quand il est vide, ainsi, et surtout éclairé par les néons.

 

Le bâtiment des Tanneurs a emmagasiné une chaleur touffue et lourde pour plusieurs jours sans doute, malgré le rafraîchissement qui est annoncé pour le week-end. Mëme avec courant d'air, mon bureau est caniculaire.

 

Je ne suis resté que deux heures, en comptant une course en ville. Je voulais surtout dire bonjour aux secrétaires, toutes trois revenues depuis mardi, et discuter avec elles de deux ou trois dossiers à reprendre. Je suis aussi passé au décanat, où le responsable administratif m’a accueilli : « ah, notre premier enseignant-chercheur ! »

 

mercredi, 23 août 2023

23082023 -- photos d'Alix (Roubaud) et usage d'Annie (Ernaux)

« Une photo peut être personnellement photographique tout en étant publiquement décente... n'est-ce pas ? »

 

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Après avoir vu hier soir, au cinéma, Les Photos d'Alix, court-métrage de Jean Eustache dans lequel Alix Cléo Roubaud décrit ses photographies d'une manière de plus en fantaisiste et « discrépante », je n'arrivais pas à retrouver le titre du livre d'Annie Ernaux et Marc Marie que j'ai pourtant lu il y a moins d'un an (c'est sûr, c'était juste après le Nobel).

Ce livre, c'est L’usage de la photo, et il fait partie des ouvrages que j'ai empruntés, lus puis rendus sans les chroniquer dans la série je rends des livres. Ne pas réussir à retrouver le titre, alors que j'ai lu ce livre il y a moins d'un an et que je m'en souviens assez bien, qu'il m'a marqué en tout cas, c'est sans doute la confirmation de ce que dit mon épouse, que je lis trop et trop vite.

 

Pourquoi le film de Jean Eustache m'y a-t-il fait penser ? Pour une raison toute simple : une des photos qu'y décrit Alix Cléo Roubaud, au bénéfice de l'autre personnage, une sorte de vague sosie sonore du Jean-Pierre Léaud des années 70, représente une chambre, avec des chaussures abandonnées. Le personnage joué par Alix Cléo Roubaud explique qu'elle avait allumé une cigarette tout en faisant l'amour et que son partenaire le lui ayant reproché, elle avait alors dit « je peux même prendre une photo pendant qu'on fait l'amour ». D'où cette photo, qui m'a aussitôt évoqué le livre d'Annie Ernaux et du photographe Marc Marie, car l'origine du livre, ce sont les photos que M.M. prenait de la pièce où A.E. et lui venaient de faire l'amour. Annie Ernaux insiste beaucoup, dans le texte, sur les vêtements arrachés ou enlevés précipitamment, et plus encore sur les chaussures.

Le film de Jean Eustache date de 1980 (et je découvre que le comédien n'est autre que le fils du cinéaste, Boris Eustache). La liaison entre A.E. et M.M. a duré de 2003 à 2004, et le livre co-écrit a été publié en 2005. Je ne peux m'empêcher de penser que, dans le principe même de photographier les chambres après les ébats, en insistant autant sur les vêtements et les chaussures, il y a l'influence de cette scène du film de Jean Eustache, et ce d’autant que, selon les informations glanées sur le Web, Alix Roubaud avait eu une liaison amoureuse avec Jean Eustache dans les mois précédents, ce qui est aussi un des contextes cachés du film et de ses descriptions décalées.

 

mardi, 22 août 2023

22082023

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Aujourd’hui, le Convoi de l’eau passait en Touraine. La vingtaine de tracteurs et les 700 cyclistes sont arrivés place Jean-Jaurès peu avant midi.

 

Nous y étions.

Une belle mobilisation, des discours variés et forts, pour la solidarité, le partage, contre les inégalités et pour l'action face à l'urgence climatique.

 

lundi, 21 août 2023

21082023 - Johannesburg

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Levé à 5 heures, plus d'une heure avant l'heure des mouettes (c'est nouveau ça, l'heure des mouettes, qui remplace l'heure des éboueurs ou l'heure du livreur de journaux), je finis par avoir envie de café au bout de 50 pages, et je ne comprends ni les gens qui dorment ni pourquoi depuis la page 48 de ce roman qui est une réécriture de Mrs Dalloway j'ai en tête la voix de Tracy Chapman - et sa guitare :

I make a fool of myself

In matters of the hea-a-a-art

dimanche, 20 août 2023

20082023

Ce matin, comme hier, même heure, grand combat de goélands pas très loin de chez nous – un barouf infernal. Sur le plan positif, ça me permet d’aérer la maison et de la rafraîchir avant la chaleur du jour.

Hier, outre la lessive et les courses, bien avancé dans mes lectures : autrement dit, je n’ai absolument pas envie de me remettre au travail.

 

06:44 Publié dans 2023 | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 19 août 2023

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En poursuivant ma (re)découverte de l’œuvre de Bo Diddley, que je ne connaissais que via ses plus grands succès, les chansons de la fin des années 50, sans réelle documentation – ça date de mes années d’étudiant –, j’ai découvert qu’il a été accompagné notamment, et successivement, de deux femmes guitaristes, Peggy Jones (dite « Lady Bo »), jusqu’en 1962 (ici en photo, non créditée, en 2006), et Norma-Jean Wofford (dite « The Duchess ») après 1963.

 

On peut entendre régulièrement Peggy Jones, qui est aussi connue pour son travail avec son groupe vocal des Jewels, sur les premiers albums de Bo Diddley, et elle a même composé certains titres, dont l’instrumental Aztec (pourtant attribué à Ellas McDaniel, soit Bo Diddley lui-même).

 

 

 

Ici, elle jouait Roadrunner, en 2011 (beep beep !), ainsi qu'une version très distendue de Mona croisée avec Who Do You Love.

 

mercredi, 16 août 2023

16082023

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Il s’est passé quelque chose hier : alors que j’ai décidé, le matin, après avoir écrit mon billet du jour, de renoncer à poursuivre la lecture de Umbrella, nous avons regardé le soir Awakenings, film de Penny Marshall avec Robert De Niro, Robin Williams, Penelope Ann Miller et Julie Kavner qui raconte les expériences du Dr Sayer autour de patient·es atteint·es d’encéphalite, avec un protocole impliquant des prescriptions de L-Dopa. Or, c’est exactement ce que fait le Dr Zack Busner en 1971 dans le roman de Self ; l’article WP consacré au roman précise d’ailleurs cette analogie (mais pas l’intertexte possible avec le film de 1990).

 

Me voici donc en pleine hésitation : reprendre Umbrella sur la pile des livres à chroniquer, ou m’en tenir à l’abandon ? Tout en tergiversant, pourquoi pas aller écouter Ape Man des Kinks, vu que c’est une chanson primordiale dans le roman ? titre qui a joué un rôle dans l’écriture de Great Apes, mon roman préféré de Self ?

 

14:43 Publié dans 2023, Tographe | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 15 août 2023

In memoriam Kenneth White (1936-2023)

On vient d'apprendre la mort, il y a quatre jours, de Kenneth White, grand poète et penseur, fondateur de l'Institut International de Géopoétique en 1989, et qui a un peu compté pour moi dans les années 90 (j'ai même été adhérent de l'Institut et correspondu avec K.W.). Il y a un bon moment que je n'avais rien lu de lui, car je trouvais que ses textes et son projet tournaient pas mal en rond, et qu'il y avait un peu trop de spiritualité vaseuse dans les soubassements de son esthétique, mais je vous invite quand même à aller le lire si vous ne connaissez pas du tout.

 

Il est à noter que, comme il était installé depuis plus d'un demi-siècle en France, il était plus connu de ce côté-ci de la Manche, au point que -- chose rare pour un écrivain anglophone -- l'article que lui consacre la Wikipédia francophone est beaucoup plus détaillé que celui de la Wikipédia anglophone.

 

In memoriam Kenneth White (1936-2023)  In memoriam Kenneth White (1936-2023) In memoriam Kenneth White (1936-2023)

Je suis allé dénicher mes 4 numéros des Cahiers de géopoétique, dont je mentirais si je n'admettais pas qu'ils avaient pris la poussière, mais dans lesquels j'ai pris plaisir à me replonger.

 

In memoriam Kenneth White (1936-2023)

In memoriam Kenneth White (1936-2023)

 

Ma sœur m’avait offert, au milieu des années 90, deux recueils de K.W., qu’elle avait fait dédicacer. Les deux volumes, aujourd’hui, vont parfaitement avec le lierre qui souhaite envahir le béton et les trous de mon vieux pantalon noir, signes d’un certain effilochage de la mémoire et du langage poétique, absorbant, lucide autant qu'opacifiant. [Et d'ailleurs, speaking of memory, un échange ultérieur avec Delphine m'a permis de me rappeler qu'elle m'avait offert et fait dédicacer ces recueils il y a trente ans pile, car K.W. faisait le cours d'agrégation sur Lowell à la Sorbonne l'année où elle l'a passée. -- Add. du 16/08]

 

 

In memoriam Kenneth White (1936-2023)       In memoriam Kenneth White (1936-2023)

 

K.W., poète de l’ouverture et des grands espaces, s’était si bien acclimaté à la Bretagne qu’il signait ses préfaces en précisant qu’il se trouvait dans les « Côtes du Nord » (oui, moi aussi j’ai connu l’époque où le département n’était pas allé pêcher ce ridicule Armor pour l’associer à son nom) et qu’il insérait des vers bretons dans ses poèmes.

 

In memoriam Kenneth White (1936-2023)       In memoriam Kenneth White (1936-2023)

 

15082023

Déjà la mi-aou, selon la vieille chanson agaçante (de Ray Ventura, je crois).

 

Je m’évertue à continuer la lecture d’Umbrella, que je trouve vraiment ardue : huit jours pour lire la moitié, 200 pages, c’est tout à fait anormal, même si j’ai lu d’autres bricoles en parallèle. Avec Will Self c’est un peu comme avec Faulkner, pour moi : à fond ou pas du tout. Au demeurant, je me demande pourquoi je m’obstine : je lis le roman presque comme des chapitres distincts (alors que, comme Phone, c’est un bloc de texte sans saut de page), tentant de trouver les connexions entre les trois périodes du récit, et en me réjouissant des bonheurs d’écriture. – J’ai soixante bouquins sur la pile de livres à lire ; c’est ridicule d’insister ainsi… et tout autant ridicule de me plonger pour une vingtaine de pages dans l’année 1709 des Mémoires de Saint-Simon comme je l’ai fait hier soir.

 

lundi, 14 août 2023

14082023

Hier, j’ai inventé une nouvelle forme poétique, le quinconce flifaxtaille ; quoique simple, elle requiert la publication sur les cinq réseaux sociaux auxquels je suis inscrit de 5 fragments différents d’un même poème. Dès aujourd’hui, j’ai été trop flemmard pour poursuivre. Journée de flemme : passage au pressing, passage à la pharmacie (pour acheter le vaccin contre le papillomavirus pour O*) et passage à la galerie marchande de la Petite Arche pour imprimer quelques photos pour la tante de C*.

 

Soir : Taxi Driver – pas revu depuis facilement 25 ans. O* assez dérangé, et pour cause. Je maintiens que c’est un très grand film, très ambivalent, sublimement filmé (avec des façons de David Lynch (qu’il anticipe, je sais), comme dans le traveling en contre-plongée totale après le massacre, ainsi que l’écho des images du début dans le générique de fin), sans parler de l’interprétation de De Niro, hallucinante. Le film n’est absolument pas complaisant avec la pédocriminalité, ni avec le point de vue masculiniste de Travis, que le film suit principalement – et pas toujours, cf scènes avec Betsy – sans épouser. Pour un film des années 70, il est même assez complexe dans sa déconstruction du male gaze (par contre, pas moyen de le noter très haut au test de Bechdel ;-)). La scène la plus terrible, au fond, est celle où Iris danse avec Sport, ou, plus exactement (et la précision est importante), où Iris laisse Sport la faire danser le slow, sans dire un mot, en le laissant lui parler d’amour.

 

22:50 Publié dans 2023, Tographe | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 13 août 2023

13082023

Retour à Tours, sans C*, que je suis allé chercher à la gare à 11 h du soir, très heureuse de son week-end dans le Périgord.

Rangement, lessive etc.

La pile de livres lus à chroniquer en vidéo devient une vraie tour de Babel, ou de Pise, ou les deux.

 

23:54 Publié dans 2023 | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 12 août 2023

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Cielfie, dernière promenade à Cagnotte.

vendredi, 11 août 2023

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Chaleur de la Sainte-Claire.

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Le lagerstroemia ne fait pas ombrelle.

 

jeudi, 10 août 2023

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Avant-hier on a visité l'exposition 2020-2023 de Lynette Yiadom-Boakye au Guggenheim. Dans le catalogue on ne trouve pas le quatrain, très dickinsonien et sans doute de L. Y.-B. elle-même, qui figure en exergue de l'exposition.

08:05 Publié dans 2023, BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 08 août 2023

08082023 (selfie parfait à Bilbao)

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samedi, 05 août 2023

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Si vous ne devez lire qu'un essai cet été, que ce soit celui-ci.

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08:30 Publié dans 2023 | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 04 août 2023

04082023

Excellente nouvelle que cette publication d'un texte d'Adam Shafi Adam, dont j'avais tant aimé Les girofliers de Zanzibar, traduit alors par Jean-Pierre Richard (un des deux !) et publié en collection Motifs, au Serpent à plumes.

Ce nouveau livre paraîtra en octobre aux éditions Project'Îles ; le titre français est Les indociles.

 

La traductrice est Aurélie Journo, donc ce sera forcément très bien.