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jeudi, 27 avril 2023

27042023

Bruno Lemaire publie un roman apparemment très mauvais chez Gallimard. Tout le monde de faire remarquer que, pour un ministre en charge d’un portefeuille conséquent, il a quand même le temps de publier des livres à un rythme soutenu. Bien sûr, ce n’est pas cela qu’on doit lui reprocher, mais sa politique infâme et ses déclarations de grand pitre incompétent. Toutefois, la nullité des extraits qu’on peut lire en « bonnes feuilles » (qui n’ont jamais aussi mal porté leur nom) renforce l’idée qu’il s’agit d’un pitre pitoyable, d’un cancre à qui est confiée depuis six ans l’économie française, sans parler du naufrage total de la collection de littérature française chez Gallimard, avérée depuis longtemps à quelques rares exceptions de rats qui n’ont pas quitté le navire (Ndiaye, Ernaux), mais que beaucoup semblent découvrir, tant le prestige de « la Blanche » survit longtemps à ses grandes années.

 

mercredi, 26 avril 2023

26042023

C’est toujours le gigabordel à l’Université.

Je n’ai pas le courage d’en écrire davantage.

 

14:37 Publié dans 2023, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 25 avril 2023

25042023

 

Retour à Tours. Pas beaucoup de courrier. Les six coronilles sont splendides, d’un jaune qui embaume, si je risque la synesthésie.

(Ces cinq derniers mots démontrent pourquoi je n’ai jamais pu écrire de livre : le prof qui fait son malin l’emporte toujours chez moi sur le poète. Et cette parenthèse même, je ne vous dis pas…)

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We never count our chickens before they are hatched, and we don’t count No.10 Downing Street before it is thatched.

 

Cette plaisanterie de l'ignoble Thatcher, la traductrice de la VOSTF de The Crown S4E1 a eu du mal à la restituer... mais on ne peut pas lui en vouloir... Quelques suggestions de ma part, all of which are awfully contrived :

(1) On a beau y croire dur comme fer, le 10 Downing Street ne sera à nous que quand s'y sera installée la Dame de Fer.

(2) On connaît bien le vers « Adieu veau, vaches, cochons, couvées... » Moi, je m'en tiens au réel, je m'appelle Margaret, pas Perrette.

(3) On peut toujours tchatcher, mais seuls comptent les faits : pas de tchatche mais Thatcher.

 

lundi, 24 avril 2023

24042023

Je finis les emplois du temps du semestre prochain, et C* corrige des copies de 1ère (ça s'appelle les "vacances" des enseignant-es).

Or, je la vois qui s'agace de ne pas trouver la source d'une citation donnée par un élève. La citation est un quatrain de Hugo, alors que le devoir porte sur l'œuvre au programme, Les Contemplations. Evidemment, C* ne reconnaît pas la citation, donc se dit que ça vient peut-être d'un autre recueil... À dire vrai, ça ressemble à du Baudelaire, mais un vers est faux et surtout Google ne trouve nulle part ce poème, alors que le moindre sonnet du plus obscur petit-maître du 19e siècle est désormais en ligne, et dûment répertorié. La prof sait forcément que cette citation est chimérique.

Allons plus loin... Comme chaque hémistiche existe, tel dans un poème de Moréas, tel autre dans Derème, tel autre encore dans Hugo et dans Apollinaire, il n'y a qu'une seule explication, selon moi : l'élève a demandé à ChatGPT de lui fabriquer un quatrain de Hugo. ChatGPT est allé bricoler ensemble des demi-vers de poètes vaguement contemporains de Hugo, mais sans tenir compte de la règle du « e » non muet à la fin du premier hémistiche (d'où le vers faux).

Que l'élève s'imagine que sa prof, qui fait étudier les livres I à IV des Contemplations, ne va pas "tiquer", et surtout qu'il ignore que tout poème dont on ne retrouve pas la trace sur le Web est (hors extrême contemporain) forcément un poème inventé montre à quel point la stupidité le dispute à la malhonnêteté. Ce garçon devrait se mettre sur les rangs pour entrer au gouvernement.

 

dimanche, 23 avril 2023

23042023

Réveillé tôt encore, à Cagnotte ; étrangement, le fait de me tenir davantage éloigné de l’actualité, des mille turpitudes et ignominies qui la peuplent, ne diminue pas mon angoisse. Je pensais, avant de me lever et d’allumer cet ordinateur, que je n’avais pas écrit ici depuis trois semaines, et même depuis fin mars. Or, apparemment, cela ne fait « que » dix-huit jours… Cela a beau faire dix-huit ans que je tiens ces carnets, je n’ai toujours pas compris pourquoi il est si difficile de se tenir à la règle d’un billet par jour au moins, ni comment il est si facile de laisser filer les jours sans écrire, comme si de rien n’était.

Pour ce qui est du sommeil, c’est aussi parce que mes journées sont moins chargées et que j’ai commencé à me reposer, que je me lève ainsi, aussi tôt. Malgré le début de « vacances » passé à régler la question des recrutements d’ATER et les services 2023-24, malgré aussi la fatigue du voyage à Saragosse, je me suis reposé, de fait.

 

Histoire de noter quelque chose d’un peu plus intéressant, avant de me lancer dans l’écriture de billets a posteriori pour ces 18 journées manquantes : ne parvenant toujours pas à « entrer dans » King Lopitos de Vilma Fuentes (et pourtant ça me plaît), j’ai emprunté hier à ma mère son exemplaire de Wittgenstein’s Mistress, livre primordial pour moi, avec lequel je bassine tout le monde depuis pas loin de vingt ans, mais que je n’ai jamais relu ; j’en ai lu, donc, les 30 premières pages hier soir avant de tomber de sommeil, et c’est vraiment aussi génial que dans mon souvenir. Le livre est au programme de l’agrégation pour l’année prochaine, choix qui m’a surpris (favorablement (même s’il n’y a pas de texte post-colonial)).

 

samedi, 22 avril 2023

22042023

Journée plutôt came, très pluvieuse jusqu’en début d’après-midi. Le matin, au marché de Dax avec ma mère. Avancé dans la lecture des recueils de poèmes achetés à Saragosse : même si j’ai désormais passé deux jours dans cette ville, je continue de faillir dire – et même écrire – Salamanque une fois sur deux. Soir : parties de The Game et de scopa (à quatre, ce qui nous arrive rarement).

 

22:12 Publié dans 2023 | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 21 avril 2023

21042023

Retour de Saragosse, un peu fatigant (beaucoup de circulation, lente, sur la route entre le Somport et les Landes). Le matin, nous nous sommes promenés un bon moment dans le Parque del Agua, qui a été bâti pour l’Exposition universelle de 2008 et qui présente la particularité (d’où l’adjectif « bâti ») d’être peu arboré, et très minéral. En été, ce gigantesque parc doit être étouffant, et brûlé par la sécheresse.

Col du Somport / 20230421_145748

Après le déjeuner à Jaca (où nous n’avions pas remis les pieds depuis août 2010), j’ai eu le grand bonheur de me faire arrêter par la Guardia civil, après avoir commis ce que j’ignorais être une infraction, à savoir que, dans une côte, à la vitesse maximale, je ne me suis pas rangé sur la voie de droite que j’avais crue réservée aux véhicules lents. Or, il ne s’agissait pas du tout d’une voie pour véhicules lents. Bam, cent euros dans la vue !

 

Cathédrale de Jaca (Espagne), 17 août 2010.    À savoir : sur la photo ci-contre, d’août 2010 donc, c’est un prospectus que j’ai dans la poche, puisque je n’ai pas eu de téléphone portable avant fin 2011 (c’est assez inimaginable, mais c’est la vérité). En outre, cela me fait penser qu’il faut que je me rachète des pantalons blancs.

 

jeudi, 20 avril 2023

20042023

Aujourd’hui nous avons visité le palais de l’Aljaferia, composite, en partie recomposé, donc foutraque, le musée Pablo Gargallo (très bien, dans un palais du 17e siècle d’un charme fou) et le Museo Goya (un peu décevant). Déjeuner à l’espagnole, à 3 h de l’après-midi, dans une pizzeria toutefois, proche de la Plaza del Pilar.

 

Saragosse, 20.04.2023

mercredi, 19 avril 2023

19042023

Départ, à deux, C* et moi, pour trois jours en Espagne, destination Saragosse. Pause déjeuner et promenade à Huesca, ville un peu endormie et assez délabrée, comme tant de petites villes espagnoles dont certains quartiers ont pu bénéficier de rénovations « touristiques » mais dont l’essentiel reste dans son jus, de manière plus frappante et sans doute plus émouvante.

 

Huesca, Aragon, 19 avril 2023

 

Après la promenade, entre 4 et 7, dans le centre de Saragosse, nous avons goûté les fameux « frutos de Zaragoza », qui sont infects.

 

21:20 Publié dans 2023 | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 18 avril 2023

18042023

Quasiment bouclé les services du Département d’Anglais (c’est-à-dire des deux Licences, des deux masters et des cours pour « allogènes ») pour l’année prochaine, au prix de quelques échanges avec les collègues, heureusement plutôt réactifs. Il me faudra transférer tout cela d’ici lundi dans le document-cadre en vue de la saisie dans ADE-Campus par les secrétaires, qui sont en congé cette semaine.

 

Soir : I’m Your Man de Maria Schrader. – Film allemand, dont la première heure est enlevée et même drôle, et qui s’éternise un peu sur la dernière demi-heure ; en fait, ce ralentissement, ce quasi-embourbement est sans doute délibéré, et déterminant dans ce que suggère le film. Le sujet rappelle Io e Caterina d’Alberto Sordi, film que j’avais beaucoup aimé mais que je trouverais peut-être raté ou poussif en le revoyant.

 

22:52 Publié dans 2023, Tographe | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 17 avril 2023

17042023

Première journée dans les Landes, avec un réveil très matinal, deux promenades, une partie de mah-jong l’après-midi.

Commencé la lecture du Grand chasseur de Märta Tikkanen, traduit du suédois par Philippe Bouquet, et que j’ai acheté avant les vacances à la nouvelle librairie tourangelle Rosemonde (c’est une réédition en poche, chez Cambourakis – le livre avait déjà paru en 2008). Il s’agit d’un texte autobiographique duel autour d’un séjour au Groenland – exploration de la culture groenlandaise, à travers l’étrangeté de sa langue, par une écrivaine elle-même tiraillée (suédophone de Finlande). Elle raconte comment elle se trouve à intervenir en étant traduite deux fois, d’abord en danois puis en groenlandais. Apparemment, et contrairement à ce que des amis scandinaves m’avaient dit, être de langue maternelle suédoise ne permet pas de comprendre le danois sans interprète. (Ou alors c’est un artifice pour montrer que Märta Tikkanen est à la fois très attentive à tout ce qui se passe autour d’elle et doublement éloignée des Groenlandais ?)

 

dimanche, 16 avril 2023

16042023

Angoulême

samedi, 15 avril 2023

15042023

En ce premier jour de « vacances », à la veille de partir dans les Landes, il aurait fallu que je trime sur les services 2023-24, mais, à la fois désabusé par la situation de blocage qui dure et qui ne donne aucun signe d’amélioration future et épuisé par ces dernières semaines, je me suis traîné. J’ai quand même passé la matinée à répondre à mes mails, à organiser le recrutement des ATER et rédiger mes évaluations de dossiers.

 

La situation politique et sociale est désespérante. Dès que je lis un article, souvent dans des journaux ou revues étrangères, sur la sécheresse, l’accélération aggravée du changement climatique, j’ai l’impression – paralysante, néfaste – qu’on fonce dans le mur et qu’avec l’aveuglement destructeur des politiques capitalistes il est déjà trop tard, qu’il ne nous reste qu’à assister impuissant-es au désastre, à tout voir cramer…

 

17:05 Publié dans 2023 | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 05 avril 2023

05042023

Il me semble que j’avais écrit dans le fichier Word les billets des 31 mars, 1er et 2 avril. J’ai dû fermer le fichier sans enregistrer ; ça n’a aucune gravité.

Ce matin, je vais assurer la première d’une série de permanences en visio pour les étudiant-es de Licence et de Master ; j’ai intitulé cela Foire Aux Questions. Le blocage des Tanneurs dure depuis trois semaines, et tout le monde est en train de péter un câble. Hier j’ai pris un verre en ville, au Tourangeau, avec mon collègue A* ; cela fait des années qu’on se salue, qu’on se parle rapidement de trucs de boulot entre deux portes, et là c’est lui qui m’a demandé si on pouvait se voir. Preuve que tout le monde est déboussolé, pour moi.

 

Je m’aperçois que j’ai employé deux fois des points-virgules au début de ce billet ; j’aime beaucoup ce signe de ponctuation, qui est de plus en plus abandonné – encore vendredi dernier, lors de l’atelier de traduction, une de mes collègues a déclaré qu’elle n’aimait pas le point-virgule car elle ne savait jamais comment l’employer. En 2005, à l’apogée de la blogosphère (quand les commentaires sous les billets des blogs qu’on suivait en priorité servaient d’équivalent préhistorique aux médias sociaux), il s’était créé (à l’initiative de Fuligineuse) un Comité de Défense du Point-Virgule.

 

mardi, 04 avril 2023

04042023

Il fait de plus en plus froid. Je suis allé en ville à bicyclette, sans les sacoches car c’était juste pour prendre un verre avec un collègue. En début d’après-midi, séance de travail d’1 h 30, au café – le site Tanneurs est toujours inaccessible – avec mon étudiante de M2, N*.

Plus une goutte de sans plomb dans aucune des stations-service de Tours-nord, ou de Tours, d'ailleurs. Cela dure depuis plusieurs jours. Aucun journal, aucune télévision n'en parle ; cette pénurie de carburant n'est pas à l'échelle du pays entier, mais enfin cela concerne quand même plusieurs millions de Français-es.

 

20:40 Publié dans 2023 | Lien permanent | Commentaires (2)

lundi, 03 avril 2023

03032023

Je me suis traîné toute la journée ; j’ai quand même enregistré une vidéo autour des autrices mauriciennes.

 

dimanche, 02 avril 2023

02042023

Aux giboulées de pluie ou de grêle, accompagnées de fortes bourrasques, de ces deux derniers jours, a succédé un net rafraîchissement : il fait franchement froid, pour un début d’avril.

Le rafraîchissement n’est pas que météorologique, bien entendu : avec Darmanin qui rassemble toute forme d’opposition à son régime policier de « terrorisme intellectuel », notre would-be Goebbels montre davantage encore son vrai visage. Larvatus non prodest.

 

15:35 Publié dans 2023 | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 01 avril 2023

01042023

Seule parenthèse dans une journée à gluer – comme aurait dit un de mes camarades parisiens (qui n’était pas parisien) – ou à glandouiller, une visite à la brocante de Langennerie ; j’ai pu m’apercevoir que toutes les stations-service de Tours-nord et des environs semblent ne plus avoir que du gazole. Or, contrairement à octobre, aucun journal ne parle des pénuries de carburant. J’espère pouvoir faire l’aller-retour à Rennes le week-end prochain (je dois apporter son vélo à A*), et que nous pourrons aller dans les Landes dans quinze jours ; j’espère surtout à la fois que la grève va se durcir, et que le gouvernement va abandonner sa réforme – pour ce dernier point, pigs might fly.

 

15:37 Publié dans 2023 | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 31 mars 2023

31032023

Il y a 14 ans, je finissais une journée bien étrange en garde à vue ; ne pas oublier que, déjà en 2009, les arrestations arbitraires existaient afin de faire pression sur des mouvements de contestation pacifiques en montant en épingle des incidents inexistantes – en mentant. La police et le pouvoir n’en sont pas à leurs débuts, même si les frontières de l’acceptable sont sans cesse repoussées, au point que la France est désormais critiquée très vivement pour les dérives systématiques du maintien de l’ordre, et pas seulement par la LDH ou Amnesty, mais aussi par l’ONU, le Conseil de l’Europe, et de nombreux gouvernements alliés (Espagne, Allemagne, Etats-Unis).

Ce soir, à la fin d’un atelier de traduction en visio, une des participantes nous a dit qu’elle avait eu deux heures auparavant des nouvelles indirectes d’un ami embarqué en garde à vue la veille au soir, encore détenu, et qui surtout n’avait pas eu le droit de téléphoner à sa compagne ou à un proche, de sorte que sa compagne et sa famille ne savaient pas s’il avait disparu, était mort etc. On pense, malgré toute la prudence qui s’impose, au Chili de Pinochet, à l’Espagne de Franco.

 

22:00 Publié dans 2023 | Lien permanent | Commentaires (2)

jeudi, 30 mars 2023

30032023

Aujourd’hui, je vais avoir presque une journée calme.

 

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En effet, et même si c’est regrettable, je n’ai pas à conduire Mariam Sheik Fareed de son hôtel à la gare, vu qu’elle n’a pas pu venir. Et Dominique Meens, avec qui je devais déjeuner puis promener sur les bords de Loire en guettant les cormorans et ce qu’il pourrait m’en souffler, est déjà rentré dans ses pénates (le passage par Tours devait être une halte).

 

Je vais simplement passer à mon bureau, toujours inaccessible comme le reste du site Tanneurs ; le doyen va m’ouvrir pour une petite demi-heure, le temps de faire quelques tirages avec le photocopieur-scanneur. Et sinon je vais saisir dans le tableau Excel transmis par le décanat toutes les modifications de modalités de contrôle demandées par les collègues et responsables de matière.

 

En train d’écouter le premier album du quatuor Enez, déniché à la FNAC presque par hasard lundi dernier, en regardant les nouveautés. Il se trouve que ce quatuor très chantant, très mélodieux, très mélancolique aussi, est constitué autour du pianiste/compositeur Romain Noël, avec Florentin Hay à la batterie, Ivan Gélugne à la contrebasse et enfin Paul Cadier au sax ténor. Or, jeudi dernier, lors de la manifestation post-49.3, j’ai discuté un moment avec Paul, que je n’avais pas croisé depuis une éternité, qui fut le prof de saxo d’A*, et dont j’avais un peu perdu de vue la carrière. Il m’avait confirmé que les années Covid avaient été un creux assez terrible mais qu’un nouvel album du trio Steak (son premier projet) allait voir le jour bientôt, mais aussi qu’il s’était beaucoup investi dans un medium band afrobeat nommé Jumbo System. Je n’ai pas encore eu/pris le temps d’aller écouter ça (mais je note ici cet oubli, à réparer).

L’album Enez est très varié, en fait : malgré le caractère souvent mélancolique, certains morceaux sonnent presque comme du Steve Coleman ou comme le quartette de Coltrane à l’époque My Favorite Things, sauf que Paul est vraiment toujours davantage plus du côté de Rollins et Lovano, il me semble (ou Rob Brown, tiens, dont je crois n’avoir qu’un disque, avec William ParkerPetit Oiseau, 2008), avec une recherche sonore dans les échanges entre basse et piano qui évoque un peu de mes disques préférés du contrebassiste William Parker, avec Sophia Domancich (Washed Away, 2008).

 

mercredi, 29 mars 2023

29032023

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Ce matin, Mariam Sheik Fareed m’a téléphoné de la gare d’Auray : train annulé sans avertissement préalable de la SNCF. D’où correspondance à Paris manquée. La seule solution pour qu’elle puisse être avec nous en milieu d’après-midi étant qu’elle prenne sa voiture, je le lui ai déconseillé, tant pour des raisons écologiques et de fatigue que parce que je n’étais pas sûr qu’on puisse lui rembourser ce trajet-là. Le billet de train sera remboursé, et nous essaierons de la faire venir en mai ou juin.

 

Dans l’immédiat, ma collègue Priscille Ahtoy et moi-même avons décidé de maintenir l’événement : au vu de l’énergie dépensée pour organiser, délocaliser sur le site de la MSH, informer sur cette délocalisation, créer une équipe Teams pour l’événement en hybride, une annulation pure et simple aurait été très frustrante. Mariam Sheik Fareed s’est jointe à nous via Teams, et cela a donné 2 h 30 d’échanges tout à fait intéressants, avec une dizaine de collègues et d’étudiant-es dans le public, à quoi s’ajoutaient une dizaine aussi en distanciel. À la demande d’un collègue de la MSH, j’ai enregistré l’événement ; il est disponible sur YouTube en mode non répertorié.

Petit détail, quand Mariam Sheik Fareed, dont la conférence tournait autour des identités plurielles à partir de son nom et de son ascendance jusqu'à ses expériences d'écriture, a évoqué le Prix Goncourt décerné à Mbougar Sarr, elle a dit qu'au sein des éditions Philippe Rey elle s'était sentie appartenir à la communauté des écrivain-es africain-es...

 

Dans les prochains jours, j’enregistrerai une vidéo je range mon bureau consacrée uniquement à ces textes ultra-contemporains de l’Île Maurice que j’ai présentés, très sommairement pour beaucoup.

 

Entre Tours et Montlouis, le soir, première écoute du nouvel album du Andy Emler MegaOctet, formation que j’avais beaucoup écoutée il y a 15 voire 20 ans, et qui m’était totalement sortie de l’esprit jusqu’à jeudi dernier où mon collègue Erick m’en a parlé.

 

mardi, 28 mars 2023

28032023

Belle manifestation, avec encore beaucoup de monde. Croisé beaucoup de personnes que je n’avais pas vues depuis un petit moment et avec qui j’ai discuté. Il faisait encore bien froid le matin, mais le soleil a fini par échauffer tout le monde. C* et moi avons déjeuné au Mao, où nous n’avions pas mis les pieds depuis dix ans peut-être : l’avenue Grammont n’est définitivement pas notre zone.

 

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Le soir, malgré un beau concert des ensembles de bassons et hautbois auquel participait O*, énorme coup de blues, comme souvent, en voyant la litanie des discours trumpistes, mensongers, manipulateurs et même carrément fascisants de la plupart des ténors macronistes, le pire de tous étant bien sûr l’ignoble Darmanin, qui réussit le même jour à jeter l’anathème sur la gauche républicaine et à faire force courbettes serviles à l’extrême-droite. Cela fait plusieurs années que les élu-es et représentant-es les plus en vue de la majorité prennent le pli de détourner l’attention, de manipuler l’opinion en se risquant dans des discours et des affirmations qui relèvent d’une véritable fascisation… mais à chaque fois on franchit un cap. On étudie en histoire la manière dont les dictatures s’imposent parfois en douceur, progressivement, en déplaçant à chaque fois davantage le curseur de l’acceptable. J’aurais préféré ne pas vivre cela dans mon pays.

Tous les mensonges d’Etat autour de ce qui s’est passé à Sainte-Soline ce week-end, la stigmatisation permanente (et qui avait déjà commencé avec Blanquer, Vidal et consorts) de tout discours simplement de gauche, la répétition d’éléments de langage qui n’ont pour but que de justifier l’arbitraire et la surenchère capitaliste se font évidemment au détriment de l’urgence climatique, ce qui rend la situation peut-être plus angoissante encore que pour des générations antérieures ayant vu leur pays sombrer dans des dérives autocratiques.

 

J’ai écrit ceci sur Facebook, avec le sentiment que c’est un peu indécent, un peu ridicule, mais par communion avec celles et ceux (j’ai vu que je n’étais pas seul) qui voient cet avènement du pire chaque jour plus proche : Tout le monde fait plus ou moins des blagounettes, mais on bascule vraiment dans le fascisme dominant, là.

 

lundi, 27 mars 2023

27032023

Hier soir, nous avons continué de regarder The Good Place ; je crois que nous sommes à peu près au milieu de la saison 2.

À un moment donné, le personnage de Tahani dit ceci :

Or maybe he's a supernatural demon designed to torture people, who just got offered his dream job, and has flipped on us like a ten-stone griddle chip.

 

Puis, voyant que ses interlocuteurs ne comprennent pas de quoi elle parle, elle ajoute :

 It's a large pancake. Come on, people, you can get these from context.

 

 

Dans la traduction des sous-titres la comparaison « like a ten-stone griddle chip » est devenue « comme un gros crépiau ». C’est certainement un choix judicieux, tant en matière de compréhension immédiate par la personne qui regarde (le lien crépiau/crêpe est transparent) que pour les contraintes propres au sous-titrage (les dialogues fusent et les sous-titres doivent être courts). Si les sous-titres servent aussi pour la VF, les impératifs de doublage compliquent encore la donne.

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Toutefois, il y a deux légers problèmes, que je soulève non pour critiquer la traduction en tant que telle mais pour discuter du contexte, justement. En effet, Tahani est un personnage très spécifique, la jet-setteuse indo-britannique qui ne cesse d’évoquer son passé aux côtés des plus grandes célébrités, de Mark Zuckerberg à Pippa Middleton en passant par Ben Affleck.

1) Il lui arrive de ne pas être comprise à cause d’expressions spécifiquement britanniques, mais surtout car le monde dans lequel elle évoluait est inconnu de ses comparses. Il me semble donc que crépiau est trop compréhensible, justement, vu qu’elle doit expliquer ensuite : It’s a large pancake. La réplique est d’ailleurs commentée sur le Web comme exemple des Bristish-isms de Tahani. Tahani affirme que c'était évident en raison du contexte, alors que justement ça ne l'est pas du tout : c'est ça, la blague.

2) Le crépiau est également problématique d’un point de vue sociologique, car dans mon expérience c’est plutôt un plat populaire, paysan même, comme une sorte de grosse omelette sucrée fourrée aux pommes. Le référent de griddle chip est certainement opaque pour la quasi-totalité des anglophones, comme le montre une rapide recherche Google : outre des sites promotionnels pour des barbecues, on ne trouve pas grand-chose d’autre, si ce n’est des références… à cette réplique de The Good Place ! Il importe donc de conserver la dimension aristocratique ou jet-set de ce référent.

 

Tout en rappelant qu'il s'agit là d'une réflexion générale et que gros crépiau était certainement le meilleur choix au vu des diverses contraintes, on pourrait s'amuser à inventer de toutes pièces un nom qui permette de rendre compte du côté insupportablement branché et élitiste de la comparaison tout en coupant tout lien évident avec le nom crêpe, par exemple : comme un omelliston poêlé de 80 kilos.

 

dimanche, 26 mars 2023

26032023

Aujourd’hui O* avait toute la journée une compétition annuelle, le challenge inter-clubs. Comme il était remplaçant de son équipe, il n’a joué que deux matches ; comme le niveau général des participants était assez élevé, deux défaites logiques. Il y a donc passé neuf heures, surtout à encourager ses coéquipiers et à attendre que ça se termine. L’équipe a terminé 2e de sa catégorie, ce qui était inespéré, mais O*, qui a beaucoup de travail ces temps-ci entre les répétitions pour les différents projets musicaux et le lycée, était passablement saoulé à la fin de la journée…

 

samedi, 25 mars 2023

25032023

 

Ce matin, j’ai fini de lire L’ange transtibétain de Yoko Tawada, acheté lundi dernier alors que j’ignorais même qu’il y avait (enfin) de nouveaux textes traduits d’elle. La traduction est de mon ancien collègue Bernard Banoun. Je me suis aperçu à cette occasion que cela faisait plus de quinze ans maintenant que j’avais commencé à lire cette écrivaine.

 

Le titre original est Paul Celan und der chinesische Engel, et le livre a été écrit pendant le premier confinement, en 2020. J’ai appris, en lisant la postface de Sven Keromnes, que le dernier recueil publié par Celan de son vivant, Soleils de fil, qui est au centre des préoccupations du protagoniste (Patrik / le patient), n’a jamais été traduit en entier en français. Moi qui pensais que chaque poème de Celan avait été traduit quatre fois de douze manières différentes, ça me la bâille belle. (Et de me dire que je devrais vraiment faire fi des maisons d’édition et publier en print on demand certaines de mes traductions : je n’ai pas traduit Celan, mais Ausländer et Johanna Wolff, par exemple.)

 

Le récit de Tawada m’a beaucoup plu, surtout les deux premiers et le dernier chapitres (j’ai eu un peu de mal à suivre certains des enchaînements au milieu), et, alors que j’étais un peu resté sur ma faim avec Histoire de Knut, je suis très heureux de retrouver cette prose complexe, parfois opaque, qui suggère des analogies et des liens étranges et qui interroge malgré tout une certaine réalité humaine. Avant-hier, sur Twitter, je m’étais interrogé sur l’apparition du mot beuchelle, qui désigne un plat typiquement tourangeau ; je me demandais quel pouvait être le plat / mot que Banoun traduisait ainsi. Nicolas Raduget, l’auteur de l’Histoire des vins de l’AOC Touraine, m’a répondu hier qu’en fait ce plat était originaire d’Autriche et que l’étymon de beuchelle serait donc l’allemand Beuschel. C’est ce qu’indique le Wiktionnaire.

 

vendredi, 24 mars 2023

24032023

Aujourd’hui ma grand-mère fêtait ses 96 ans. Je l’ai appelée en milieu de matinée, et elle m’a parlé de La Place d’Annie Ernaux, qu’elle a adoré et relu juste après la première lecture, et de la trilogie de Carlos Ruiz Zafon qu’elle lit ; mais elle trouve cela trop long. À propos d’Ernaux, elle a particulièrement aimé le fait que ce soit aussi savamment écrit sans pour autant la moindre emphase ; ma grand-mère est donc plus clairvoyante et meilleure lectrice que tous les birbes du Figaro réunis.

Nous avons aussi parlé de la situation sociale et politique.

 

Hier j’ai acheté enfin Le Chaos en 14 vers de Pierre Vinclair, anthologie de sonnets en langue anglaise par 14 poètes. Vinclair n’est pas seulement un bon traducteur (et un grand poète), c’est aussi quelqu’un de terriblement intelligent. Très heureux d’y trouver Mary Wroth, Marylin Hacker (qui a traduit Guy Goffette, ce que j’avais étudié lors du colloque consacré à ce poète à Tours) et Joshua Ip.

 

J’ai passé une bonne partie de la journée à écrire des mails en raison du blocage, et notamment un mail très détaillé afin de répondre aux questions des étudiant-es de Licence, ce afin de « débunker » les rumeurs qui commencent à courir, de stipuler ce qui est déjà certain, et ce qui reste encore imprécis, selon la durée du blocage. En début d’après-midi, j’avais plusieurs rendez-vous en visio, avec une de mes étudiantes de L3 qui se renseigne sur les Masters recherche, avec un étudiant de M1 qui voulait parler de son projet de travail écrit, et aussi avec deux collègues.

Ce lundi, le doyen convoque un Conseil de Faculté exceptionnel.