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lundi, 27 février 2023

27022023

Commencé de lire Matrix de Lauren Groff, dont C* lit en parallèle la traduction française par Carine Chichereau. Ce n’est pas souvent qu’on réussit à se coordonner aussi bien dans nos lectures.

 

Enregistré et publié ce matin une nouvelle vidéo « je rends des livres », autour notamment de la pentalogie Aujourd’hui de Dominique Meens, dont j’ai parlé mais surtout lu des morceaux choisis pendant 35 minutes. Les posts Facebook et Twitter que j’ai publiés afin de donner le lien de cette vidéo n’ont reçu aucun like ; c’est une première.

 

 

Il s’agissait de la 47e vidéo de la série, et elle dure 47 minutes. Dans les propos liminaires avant ma lecture d’un extrait d’Alors Carcasse de Mariette Navarro, j’ai employé le concept de figure plutôt que de personnage, et je m’aperçois que si je faisais mon travail sérieusement, j’aurais parlé de l’essai de Xavier Garnier, L’Eclat de la figure. Dans ma lecture du bref récit de Nimrod, Gens de brume, j’ai passé deux minutes à parler d’une phrase que je trouvais particulièrement belle et à laquelle j’ai failli consacrer un billet ici : « L’azur au-dessus des eaux perd sa glaçure. » (Sur un autre plan, je ne sais pas s’il fallait prononcer Silas à l’anglaise, comme dans le titre du roman de George Eliot, ou à la française comme je m’y suis résolu.)

Comme je l’ai fait remarquer à un moment donné, il faudrait que je constitue un index détaillé des auteurices mentionné-es dans l’ensemble de mes vidéos.

 

dimanche, 26 février 2023

26022023

Nous venons de regarder La Nuit du 12, le film aux six Césars. Plutôt un bon film, sans longueurs, avec un très bon Bouli Lanners. Il y a quelques répliques nazes, dont on ne sait si elles sont là pour témoigner de l’effet d’irréalité ou d’opacité ressenti par l’enquêteur ou si c’est juste de l’écriture téléfilmique au premier degré, et une fin ratée, très fleur bleue, qui tombe à plat. Le César du meilleur espoir à Bastien Bouillon est incompréhensible.

 

21:45 Publié dans 2023, Tographe | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 25 février 2023

Safi Faye (1943-2023)

Avant-hier, Mame-Fatou Niang annonçait la mort de la grande cinéaste sénégalaise Safi Faye. Grande, même si j’admets que je n’avais regardé, il y a quelques années, qu’un seul de ses films, un des premiers, Kaddu Beykat (1975).

 

 

Hier, j’ai évoqué cette figure majeure en commentant brièvement sur Twitter deux scènes du film.

Voici ce que j'écrivais :

Avant de crier à l'exotisation ou que sais-je, regardez ce film en entier, et notamment la scène dans laquelle les paysans décrivent parfaitement (et dénoncent) le système néo-colonial persistant des cash crops et la paupérisation des villages.

 

arachide.jpg

 

 

 

 

J'aurais pu ajouter, à partir de la capture d'écran ci-contre, qu'il s'agissait d'un résumé sublime (aussi à cause de l'alexandrin français pour la traduction de la phrase en wolof ?) de ce système de domination par le double processus de confiscation des produits de la terre et de spécialisation dans la monoculture.

 

Je poste ci-dessous également, en incrustation, la version en 480 de son film le plus connu, Mossane (1996), dont je n’ai regardé que le début. Comme j’aimerais voir ces films avec un certain confort et une certaine qualité, je crains que le transfert de mp4 en 480 sur le téléviseur ne soit franchement mauvais. J’ai vérifié dans le catalogue de la B.U. ; rien en DVD.

Un bel (et énième) exemple d’invisibilisation colonialiste (et patriarcale). Entre autres, ne pas oublier que son premier film fut censuré par le président Senghor (qui aimait bien célébrer la femme noire du moment qu'elle était nue et passive) et que Faye dut se battre pour conserver les droits de Mossane.

 

Aujourd’hui

Le service automatique de rappel de la Bibliothèque Universitaire m’écrit aujourd’hui pour me signaler que je dois rendre ce lundi les 5 livres de Dominique Meens empruntés en décembre, et prolongés déjà une fois. Il s’agit des 5 tomes de la pentalogie des Aujourd’hui, seul pan de l’œuvre de D.M. que je n’avais pas du tout lu, tout en ayant tourné autour déjà par le passé. J’ai lu les 2 premiers tomes, le second avec quelques sauts, et j’ai feuilleté plus que je n’ai lu les trois suivants. Cela me gêne car je vais peut-être rencontrer D.M. un de ces jours, et alors que j’aime énormément l’Ornithologie du promeneur (évoquée plusieurs fois dans mon vlog - ici dans la maison de Hagetmau à l'occasion d'une traduction sans filet) et les textes plus récents (Dorman, Mes langues ocelles, L’Île lisible, Ni [je n'ai pas d'index des livres dont je parle dans mes vidéos donc je renonce à tout traquer]), le projet général de cette pentalogie m’échappe complètement, et je lis ces volumes un peu comme des essais disparates, comme des poèmes sans lien entre eux, et ça m’ennuie. Certes, D.M. cherche à désarçonner toute velléité homogénéisante, mais ça ne suffit pas à rendre l’ensemble lisible – ou plutôt : suivable – pour moi. Est-ce que j’avais trop de fers au feu par ailleurs, l’esprit trop occupé pour avoir le temps de me dérouter ou d’être dérouté ? En attendant, je ne sais que faire : est-ce que je prolonge, dans l’illusion que j’aurai le temps de reprendre des notes à partir de ce que j’ai lu (mars va être colossal, j’en doute déjà), ou est-ce que je les rends en différant un nouvel emprunt futur ?

 

Palilalie (encore...)

Dans le roman de Will Self, Phone, dont je parlais ce matin lors de mon billet inaugural de ce samedi foisonnant, revient à plusieurs reprises le concept de palilalie, car Ben, le jeune homme autiste, petit-fils du docteur Busner, répète souvent les derniers mots de la phrase qu’il vient de dire, voire une proposition entière, ce qui est généralement signalé dans le texte par le recours à l’italique.

Il me semblait n’avoir jamais rencontré ce concept, ou cette figure de style, mais heureusement que la machine a plus de mémoire que moi : je l’avais évoqué après lecture d’une page de – et au sujet même de – Renaud C*mus. Que C*mus soit devenu, contre trente années d’écriture au bas mot, une espèce de fou furieux raciste et paranoïaque qui se contente de vomir des tweets avant de les publier à compte d’auteur tout en ne remettant jamais en cause sa responsabilité indirecte dans l’attentat de Christchurch notamment, ne signifie pas que je vais balancer mon étagère du bonhomme à la baille, ni censurer ou caviarder rétrospectivement ce que j’ai écrit à son sujet. J’assume, car c’est C*mus (je tronque son nom afin de dérouter les algorithmes (à chacun sa paranoïa)) qui a totalement tort, politiquement, depuis la fondation du Parti de l’In-nocence en 2002, et plus généralement depuis onze ou douze ans.

Comme l’écrivait très justement Valérie Sċıgala en 2012 : « pourquoi s'intéresser au Renaud C*mus littéraire quand Renaud C*mus lui-même l'a condamné ? »

 

Tout ceci m’éloigne de la palilalie.

 

Or, la palilalie n’est-elle pas aussi une figure de la mémoire ? En effet, je rencontre – une première fois, peut-on supposer (mais comment en être sûr ?) – ce mot en 2007. Le (re)trouvant dans une lecture de février 2023, je pense le découvrir. Sans la recherche par mot-clé dans mon blog, comment me serais-je avisé de la répétition de la découverte ? Autrement dit : mon second apprentissage du mot revient à une palilalie de sa découverte première. Autrement dit, encore : peut-on dire qu’on apprend quelque chose qu’on a oublié quand on n’a aucun souvenir de l’avoir su ? [Ouvrir sur la mêmoire.]

 

Palilalia.JPGDans le roman de Will Self, la palilalie sert d’effet-miroir aux 20-30 premières pages, très fragmentées, qui suivent le cheminement des pensées de Busner, dont la mémoire est en train de se fracturer ou de se creuser sous l'effet d’un Alzheimer galopant. De fait, la plupart des sites que j’ai consultés ne retiennent de la palilalie que son caractère pathologique : il s’agit d’un tic consistant à répéter ses propres mots, souvent de façon involontaire (mais Ben en est conscient, dans Phone), parfois à voix basse, et d’un symptôme du spectre autistique. Il n’y a, dans Wikisource, aucune occurrence du terme en français, et une seule en anglais, mais sans rapport : il s’agirait d’un toponyme du continent subasiatique, ce que n’a toutefois pas confirmé Google Maps (ni d’autre ressource). D’après le Robert culturel, que je citais en 2007, le mot a été inventé par un clinicien, A. Soques, en 1908, ce qui explique l’absence d’occurrences dans Wikisource (site où ne sont publiés que des textes du domaine public).

Apparemment, le mot revêt une réelle importance dans L’Etat honteux, un des livres de Sony Labou Tansi que je ne possède pas. Encore une bricole à vérifier, un jour (...), via un emprunt à la B.U.

 

Splendor

Hier, O* et moi avons joué à Splendor, pour la première fois depuis les vacances de Noël, il me semble.

Les deux premières parties ont été disputées avec l’extension Cités, et la dernière en combinant l’extension Cités et l’extension Pavillons. O* a gagné les trois parties. Les deux premières, c’était sur le fil du rasoir : il m’a manqué à chaque fois une seule carte pour pouvoir acheter la cité à 14 ou 16 points et donc contrer son achat de la cité à 13 points (dans les deux cas, je crois). Lors de la troisième partie, j’ai perdu 13 à 9, je crois, et les deux cités restantes étaient à 16 et 17 ; autant dire que j’étais loin du compte. Je crois que, comme on ne joue pas souvent avec les pavillons, j’ai très mal géré cet aspect-là, en réservant surtout des cartes à forte valeur (des rangs 2 et 3) au lieu de bloquer – comme O* l’a fait, fort intelligemment – les cartes dont aurait besoin de l’adversaire au vu de la stratégie qu’il commence à développer.

Depuis longtemps – sous l’influence du grand recueil de Roubaud, – j’ai dans l’idée d’écrire des textes, voire un livre, à partir de tel ou tel jeu, en prenant appui sur des parties réellement disputées. Toutefois, outre ma flemme, je n’ai jamais donné suite, car il faudrait noter de nombreux éléments pendant le jeu (et, vu les jeux auxquels nous jouons depuis quelques années, j’ai bien assez de mal à me concentrer sur les tenants et les aboutissants de ma partie) ou filmer intégralement les parties.

 

Entre 1788 et 1792

 

Twitter followers.JPG

 

Depuis quelques jours, voire une semaine ou deux, je guette le moment où le compteur de mes « followers » sur Twitter franchira la barre des 1.800. Or, comme cela arrive parfois, les abonnements alternent avec les désabonnements, au point que je passe des prémices de la Révolution à l’an I, back and forth, sans jamais atteindre, pour l’instant, l’exécution de Louis XVI ou la Terreur.

Le présenter ainsi n’est pas un effet de manches : à chaque fois que je vois ces nombres, ce sont des dates. On sait que j’ai un rapport assez particulier aux nombres et que beaucoup de mes expérimentations textuelles, notamment sur l’autre blog, relèvent de ce rapport (textes en 1295 signes, en inversion entre sans espaces et avec espaces, textes podométriques, formes poétiques…), de même que la série des Hystéries historiées consistait, si mes souvenirs sont bons (j’écris ceci sans vérifier – les liens seront ajoutés après, au moment de la publication), à associer un fait historique à partir de l’heure de publication* (25 février à 8 h 32 => j’essayais de trouver ce qui s’était passé le 25 février 832 quelque part, et dont on eût conservé l’archive).

Pour beaucoup de ces rubriques, inventées à l’apogée de ma frénésie d’écriture, entre 2006 et 2008, puis autour de 2012 peut-être, je ne sais plus moi-même quel était le critère.

 

* Apparemment, ce serait plutôt l'heure de publication du billet précédent (sans rapport avec la rubrique). Je me fatigue moi-même.

 

Pineapple

pineapple.JPG

 

Peut-être avais-je déjà « vu passer » ce tableau, ou plutôt une reproduction de ce tableau*. Je parle de reproduction, car outre la blagounette sur Twitter (cf ci-contre), je ne peux m’empêcher de trouver ce tableau réussi à tous égards sauf pour la représentation de l’ananas, justement. Or, le sujet est bien cet ananas : même si le roi en majesté ne doit pas se voir voler la vedette par un fruit, si exceptionnel soit-il sous les climats anglais, et encore moins par l’homme agenouillé qui le lui présente (et qui lui vole si peu la vedette que son identité est demeurée hypothétique), l’ananas est au centre du tableau.

Ce qui ne va pas, c’est qu’on ne le voit pas, cet ananas. Et peut-être est-ce justement dû à la qualité des reproductions sur le Web. J’en ai consulté une dizaine, et franchement sur toutes on devine l’ananas plus qu'on ne le voit. Il faudrait donc voir la toile « en vrai », pouvoir s’approcher, et, même sans s’approcher particulièrement, juger de cet ananas dans le contraste des couleurs. Il n’en demeure pas moins que le choix de placer l’offrande d’un fruit brunâtre devant la balustrade d’un gris ocreux n’était sans doute pas très judicieux. Imaginons que, même en trichant par rapport à la pose des sujets, le peintre ait choisi de placer le roi en haut des marches, et le jardinier deux ou trois marches plus bas, l’ananas se trouverait (à condition ne pas représenter le jet d’eau ?) devant l’allée blanchâtre, et ne pourrait que ressortir : n’est-ce pas ce qu’on demande à l’objet central d’une toile ?

Ou alors, le peintre aurait pu tricher et choisir des tons beaucoup plus clairs pour les deux balustrades et les deux statues. L’ironie est que la plante en pot située quelques centimètres plus bas sur le tableau, de forme ananasoïde, si j’ose le néologisme, est beaucoup plus visible que l’ananas, et que plus que je regarde ces reproductions, plus je me dis que, si le peintre était vraiment habile, il s’agit peut-être de la représentation d’une supercherie, avec ces huit jarres ananasoïdes entourant le jet d’eau, avec cette demeure difficile à identifier, avec ce petit chien dont la pose semble mimer celle du jardinier mais qui pourrait tout aussi bien pousser des jappements à l’encontre du monarque.

 

Il est impossible pour moi de finir ce billet sans donner en lien la chanson de mon (peut-être) groupe préféré, Sparks. À en croire les images choisies par l’auteur de la vidéo, il y aurait un Pineapple Rag de Scott Joplin, mais j’en ai assez vu et entendu pour aujourd’hui : trêve d’ananas.

 

 

 

* Ce billet n’existerait pas sans le visionnage, hier soir, d’un épisode de la 12e et dernière saison de The Big Bang Theory, dans lequel Sheldon Cooper est tout content de pouvoir placer l’anecdote sur le portrait de Charles II avec un ananas. La citation exacte (retrouvée sur le site officiel de la série) est : « Now, I'm not sure if this helps, but did you know that pineapples were once so rare that King Charles posed for a portrait with one? » Je n’ai pas le courage de retrouver le passage précis, mais il me semble que dans les sous-titres King Charles a été traduit par Charles Ier.

 

25022023

Levé à 7 h, réveillé peu avant. Je n’aurai pas réussi à recaler un rythme de sommeil différent de celui des semaines de cours, mais après tout, j’y arrive rarement, et cela remonte même à l’enfance et à l’adolescence : tout l’été je me réveillais vers 7 h, parfois 7 h 30 peut-être – tout au plus. – Le chauffage, bruyant dans cette maison (et on n’a rien pu y faire, en quatorze années), se relance à 7 h, donc ce n’est même pas ça.

Je me suis levé avec plusieurs idées de billets pour ce blog, et après avoir envisagé d’écrire un billet en plusieurs parties, je me suis rappelé qu’à l’époque où j’écrivais beaucoup dans ces carnets, au tout début notamment, il n’était pas rare que je publie 4 ou 5 billets par jour, parfois davantage.

On va donc faire comme ça, avec de vrais titres.

 *             *

*

 

Phone 589.jpg

 

Je note quand même ici qu’il a pas mal plu hier après-midi (pourvu que ça dure), et que j’ai enfin achevé Phone de Will Self, commencé il y a 3 semaines ½, interrompu par moments, et surtout que je ne lisais que par 5-10 pages pendant toute la semaine du 6 ; or, le bouquin en compte 617, en un seul paragraphe. C’est un roman très complexe, magistralement écrit, d’une ironie mordante, et qui alterne le point de vue (mais pas vraiment le monologue intérieur) de cinq protagonistes, Zack Busner, son petit-fils Ben, l’espion Jonathan De’Ath, le lieutenant Gawain Thomas, mais aussi, plus ponctuellement, la mère de Ben, Camilla/Milla. On sent que Will Self, lassé de voir pléthore de romans polyphoniques dont le narrateur ou la narratrice est explicitement indiqué-e en tête de chapitre, a voulu montrer qu’il saurait écrire un texte polyphonique sans chapitrage ni même retour à la ligne, dans un flux parfois imperceptible : il m’est arrivé de remarquer au bout de deux ou trois pages que le récit avait changé de focalisateur…

Même si le « grand sujet » du roman est la transition technologique des moyens analogiques au tout-numérique (pas seulement pour la téléphonie), le roman problématise et narre, dans sa dernière partie, un épisode de la guerre en Irak, ainsi que le scandale des crimes de guerre de l’armée britannique. Le décalage de départ entre la figure du psychiatre spécialiste des paranoïas mais désormais atteint d’Alzheimer et son petit-fils autiste n’est donc pas le sujet du livre, même si la rupture du soi (de soi ?) est son mode d’expression. Le personnage de Ben reste en grande partie insaisissable, et sert à boucler la boucle, en quelque sorte, entre les 5 personnages, car c’est lui qui s’avère être le dépositaire de la grande valise perdue par De’Ath dit « le Boucher ».

Entre autres raisons de se perdre dans le livre, la langue : mélange des registres, références à des chansons populaires, vocabulaire technique ou rare, argot, néologismes, allitérations, rimes internes – le nombre de fois où je me suis demandé comment traduire ceci ou cela (et où j’ai évité de me mettre à la place du traducteur…)… Je vérifie au moment d’écrire ces lignes, et apparemment les deux premiers volumes de la trilogie (Umbrella et Shark) ont bien été traduits en français, mais pas Phone. Je n’ai lu que ce troisième tome – hasard des bouquinistes de Galway en février dernier (et ça ne pose aucun problème car il ne s’agit pas de récits suivis) – mais ayant lu d’autres livres de Self j’imagine mal que les autres aient été plus faciles. L’explication est peut-être que Parapluie et Requin ont été traduits par Bernard Hœpffner et que personne n’arrive à prendre sa suite. [Il a été question de Hœpffner jeudi dernier lors du séminaire avec Marguerite Capelle et Laurent Vannini. Je me demande si j’ai déjà écrit à son sujet dans ce blog. Par contre j’avais déjà commencé la série de vidéos je range mon bureau quand j’ai lu son livre paru à titre posthume Portrait du traducteur en escroc.]

 

vendredi, 24 février 2023

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Rentrés hier après-midi de notre brève virée, 2 jours ½ de vacances afin de passer un peu de temps avec A*, et je viens d’épousseter et de nettoyer les couvertures des vingt volumes de l’édition complète des Mémoires de Saint-Simon que j’ai – enfin, après plus de dix ans à la chercher à des prix pas trop exorbitants (je ne suis pas bibliophile) – dénichée chez l’une des bouquinistes de Becherel, mercredi après-midi, au retour de Saint-Malo. Voici un mètre linéaire que nous ne savons pas trop où ranger, et qui ne sera pas là pour la parade ou « pour quand j’aurai le temps », étant donné que j’ai déjà lu plus de la moitié de ces Mémoires, il y aura bientôt vingt ans, lors de notre emménagement à Tours, dans notre précédente maison, rue Guillaume-Apollinaire. En effet, j’ai gardé quelques années, le temps qu’elle retrouve un logement plus vaste, l’édition à couverture bleue (avec les « manchettes » en regard, ce qui n’est pas le cas de celle-ci) de ma sœur. C’est dans cette édition-là que j’ai lu, autour de 2003-4 – souvent en lisant plus tard dans la nuit que de raison, dans notre grande chambre qui donnait sur un balcon et sur l’allée dallée et gravillonnée –, toutes les années de la fin du règne de Louis XIV et de la Régence.

 

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En écoute : Irakere – Live (1979)

 

jeudi, 23 février 2023

23032023

 

A* partait tôt ce matin pour le « terrain » de 8 jours à Paimpont, avec ses camarades de M1, donc nous avons récupéré O* chez lui à 7 h 30. Départ de l’hôtel vers 8 h 30. Arrivée à Angers vers 10 h 15 : visite du château sous une bruine glaciale, avec la Tapisserie de l’Apocalypse pas revue depuis décembre 2009 (malgré un passage à Angers en 2013).

Château d'Angers (encore) - 23 février 2023

 

Sarkis a installé quatre chandeliers de quatre couleurs différentes, ce dont je n’avais aucun souvenir alors que, d’après le Web, cette installation date de 1993 et que j’ai visité la forteresse du roi René pas moins de quatre fois depuis… ! (Je me suis aussi avisé, en cherchant d'autres billets dans les archives de ce blog, que nous étions allés à Angers en 2010, ce que je ne me rappelle pas non plus.)

 

Il pleut enfin, donc, après plus d’un mois de sécheresse totale sur toute la France. À Tours, le bitume et l’herbe sont mouillées, certes, mais guère, et le vent aura vite de sécher tout ça. Rien pour les nappes là-dedans.

Béchu, l’inepte paltoquet qui occupe le poste de Ministre de la Transition écologique, écume les plateaux afin d’expliquer qu’on doit se préparer à un réchauffement de +4° en France, alors que le gouvernement ne fait absolument rien depuis six ans, que Macron a été condamné trois fois pour inaction climatique, et surtout qu’à +4° la vie au sens où nous l’entendons sera impossible en France. Il faudrait limiter la vitesse à 110 sur les autoroutes, interdire tous les éclairages inutiles, reconvertir vers le vélo et les transports publics, accélérer l’installation massive de panneaux solaires au lieu de se lancer dans des EPR qui coûtent des milliards, ont des années de retard et requièrent une forte alimentation en eau. Entre autres…

 

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Soir : match Rennes/ Shaktiar, au scénario infernal – à minuit, après le dernier tir au but, O* m’a dit que c’était le genre de match à le dégoûter de regarder le foot. Il faut dire que le coup de pied contre son camp, à la 118e, du jeune défenseur qui avait été excellent à tous égards, est une saloperie dont j’espère que ce garçon se remettra.

 

mercredi, 22 février 2023

22022023

Journée à Saint-Malo, sous la bruine et dans le brouillard, au moins le matin. Vers 10 h 30, le fameux plongeoir était dans les flots, marée haute, et on n’y voyait guère plus loin ; en début d’après-midi, lors de la promenade au phare, par ciel devenu dégagé, la ligne d’estran était facilement 200 mètres plus bas, et on voyait bien loin, jusqu’à Dinard notamment.

Saint-Malo      Nous avons observé un goéland argenté juvénile (1 an et demi, je pense, vu son plumage) s’amuser à lâcher le poisson qu’il tenait dans son bec, à chuter en piqué plus vite que le poisson afin de le récupérer plus bas. Jeu délicat, et assez dangereux si j’en crois la manière dont il a manqué s’assommer sous nos yeux.

Très bonnes galettes à la Crêperie du Marché.

 

Retour par Becherel, où nous avions passé plus de temps il y a trois ans et demi, d’une part car il faisait beau (et ce mercredi, par contre, était de frimas) et d’autre part car, après la troisième bouquinerie, nous portions, O* et moi, un gros sac dans lequel se trouvaient les Mémoires de Saint-Simon en 20 tomes, dans l’édition rouge et dénuée de valeur, mais très propre et bien éditée, de Jean de Bonnot, pas pour une bouchée de pain mais presque.

 

mardi, 21 février 2023

21022023

 

Départ pour Rennes. Je continue d’éviter soigneusement l’autoroute, pour des raisons d’économie mais pas seulement. Toutefois, la route par la Mayenne ma saoule passablement aussi. On s’est arrêtés à Meslay-sur-Maine vers 11 h 30, dans l’espoir d’y trouver une boulangerie ouverte : dans une bourgade de cette taille, où se trouvent une trentaine de boutiques (plus de la moitié désaffectées, il faut bien dire), il y a plusieurs caisses de distribution automatique de baguettes, mais plus une boulangerie-pâtisserie, ou en tout cas pas dans les rues que nous avons arpentées.

 

Rennes

 

À Rennes, nous avons traîné dans la zone habituelle, en nous arrêtant dans la librairie de livres étrangers qui n’avait pas grand-chose mais où j’ai vu qu’un client avait fait commander pour lui le dernier roman de Nnedi Okorafor, et où j’ai acheté la V.O. du roman de Lauren Groff, Matrix, que C* n’a pas encore lu mais qui figure en bonne place sur sa table de chevet (traduction Carine Chichereau). À la librairie M’Enfin, j’ai acheté les tomes 2 à 5 de Death-Note mais j’ai eu la déconvenue de constater, en le lisant, que le tome 2 avait été mal imprimé : le cahier des pages 121 à 140 a été imprimé deux fois, et mal placé, et il manque les pages 61 à 80. Flemme d’écrire, réclamer et me faire rembourser auprès de l’éditeur. J’ai réussi à comprendre l’essentiel de l’intrigue malgré tout. Mais irritation, et flemme.

 

Antichambre des Enfers, ou quasi, la boutique du Stade Rennais a permis à O* de se consoler de ne pas avoir eu de place pour le match retour d’Europa League de jeudi soir en s’achetant une des écharpes.

 

lundi, 20 février 2023

20022023

Mes parents sont repartis ce matin, direction Cesson (donc).

 

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C* et O* se sont cassé le nez une troisième fois à l’auto-école, toujours fermée même aux horaires (très théoriques) d’ouverture. Ça risque de se finir dans une autre officine, plus chère certes… mais…

 

Quasiment fini, en lisant au soleil sur la terrasse, Phone de Will Self que je ne lisais que le soir et donc, ces dix derniers jours, en sauts de puce, cinq pages par ci trois pages par-là en piquant du nez. Hier, j’ai reçu, envoyé par l’auteur avec dédicace, le dernier recueil d’aphorismes, pas tout à fait marksonien quand même, de Paul Lambda : Les icebergs de la mélancolie.

Gel : déconseillerais embâcle.

Gers : Célimène délocalisable.

Colle siglée : calembredaines.

BD : le collégien se caramélise.

Cinémas : groseille décelable.

Mangeoire : belles cicadelles.

Décalcomanies : résille belge.

Clebs : conseillerai démêlage.

Colle : marécages indélébiles.

Adolescence : légalisme libre.

Cingal sec : belle démoralisée.

Clame doléances rééligibles !

 

dimanche, 19 février 2023

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Château de Tours : très belle exposition sur les autochromes dans les années 1910 et 1920, à partir notamment de la collection de Soizic Audouard et Élizabeth Nora, mais aussi des archives des photographes de guerre F. Cuville et P. Castelnau. Le mince catalogue donne raison, par l’exemple, à l’affirmation d’un des auteurs selon laquelle le transfert sur le papier fait perdre tout son éclat, et beaucoup de sa beauté, à ces photographies.

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Soldats sénégalais, à Saint-Ulrich (Haut-Rhin).
Autochrome de Paul Castelnau (17 juin 1917)

 

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Soir : Cancion sin nombre, film (beau aussi, et émouvant) de la cinéaste péruvienne Melina Leon.

 

22:18 Publié dans 2023, BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 18 février 2023

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En début d’après-midi, promenade sur les bords de Loire à Rochecorbon. Peu de monde, cyclistes ou chiens. À Terre exotique, par contre, toute la bourgeoisie tourangelle – ou presque – au rendez-vous ; ils ont brassé de nouvelles bières.

 

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Le soir nous sommes allés voir Domingo et la brume [Domingo y la niebla], film d’Ariel Escalante Meza, réalisateur costaricien. J’ai trouvé ça très beau, et surtout très prenant / angoissant, mais je dois me rendre à l’évidence en lisant les avis des spectateurices sur plusieurs sites : la majorité est de l’avis de C* et O* qui ont trouvé ça « sans action » donc un peu soporifique. Le son – pas seulement la musique d’Alberto Torres – est absolument époustouflant : la menace des mafieux en moto, l’arrivée progressive de l’esprit de la femme morte de Domingo, les travaux au loin sur le chantier de la grand-route, tout cela est transmis de manière sublime par les effets sonores.

 

Nous avons fêté les 78 ans de mon père à la Bekaa (là aussi, tous les restaurants et bars : blindés).

 

vendredi, 17 février 2023

17022023 (⸮)

 

Aujourd’hui, mes parents sont arrivés ; ils vont passer le week-end avec nous avant de « filer » sur Cesson, car à part le 11 novembre pour mon anniversaire, ici, ils n’ont pas vu ma sœur, ma nièce et mon beau-frère depuis l’été. Mon père a bien sûr passé l’après-midi à couper des branches, nettoyer les haies, etc. Je ne jardine absolument jamais ; bien sûr je me prive de cette activité pour que mon père ait de quoi faire quand il vient nous voir [introduire ici gros point d’ironie doublé de l’émoji poil dans la main].

Le matin, en cours de traductologie, on a discuté notamment des hyponymes et des hypéronymes, et plus précisément de la relation dynamique qui relie les mots entre eux (et que ne recouvrent pas les notions, plus fixes, de « terme générique » et de « terme spécifique »). Deux de mes étudiantes ont visiblement été traumatisées, l’an dernier, par un texte de thème donné par un collègue et dans lequel se trouvait le mot cornue. J’ai eu Faites monter de Bashung dans la tête toute la journée.

Avant de reprendre le vélo pour une semaine de vacances (non ??? si !!!), j’ai reçu en rendez-vous « mon » étudiant de M1, qui travaille sur un projet de traduction inédit à partir d’un wiki collaboratif, et « mon » étudiante de M2, qui travaille sur trois romans féministes igbo. Ce serait tellement bien que tout notre enseignement, à l’université, puisse prendre plus souvent la forme de ce type de travail personnalisé, et plus tôt.

 

jeudi, 16 février 2023

16022023 (rencontre avec Marguerite Capelle)

diaz.jpg Magnifique rencontre avec Marguerite Capelle, dans le cadre du séminaire de master « Questioning Non-Binary Identities in African Fiction », autour de sa traduction de Freshwater d'Akwaeke Emezi, et en compagnie de Laurent Vannini, traducteur en résidence.

 

Beaucoup de questions et d'échanges avec les étudiant•es. Marguerite Capelle a montré 2 états de sa traduction, Eau douce (Gallimard, 2020), parlé de son travail, des recherches que font les traducteurices, des logiques à l'œuvre derrière chaque choix. C'était passionnant et foisonnant.

Merci ! (Et merci pour le don de cette traduction de Natalie Diaz que je ne m'étais pas encore procurée. Comme on n'a pris de photo ni en TA051 ni au restaurant coréen ni à la gare...)

 

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Cingal Capelle TA051.jpg

Edit du 20 février :
grâce à une paparazza nous avons un souvenir de cette séance,
avec des noms au tableau.

 

18:50 Publié dans 2023, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 15 février 2023

15022023

Rather, siloed and piecemeal, the facts that I relate have been silenced or repeatedly swept into dark corners.
 
Cette phrase est dédiée aux personnes qui pensent que traduire des essais est plus facile que traduire de la poésie.
 

mardi, 14 février 2023

14022023

Regardé dimanche soir le documentaire diffusé sur France 5, La fabrique du mensonge au sujet du procès en diffamation Amber Heard/ Johnny Depp du printemps 2022 et de ce qu’il a fait ressortir du backlash antiféministe et masculiniste post-MeToo.

Il faut absolument regarder et faire regarder ce documentaire.

 

Depp Dior.JPG

Ce matin, avant d’enfourcher mon vélo, j’ai posté cela sur Twitter.

 

lundi, 13 février 2023

13022023

Depuis que le service de ramassage des déchets a indiqué que de nombreux emballages, tels que les pots de yaourt, étaient désormais recyclables, nous avons utilisé un seul sac poubelle depuis onze jours. Cela signifie qu’en-dehors des périodes estivales où les odeurs peuvent être dérangeantes, nous n’aurons plus besoin de sortir la « benne grise » qu’une fois par mois.

Par contre, le tri des déchets verts s’est bougrement compliqué ; impossible de savoir quand les éboueurs vident les bennes vertes. Les informations données en début d’année se contredisent avec celles du site Web… et avec ce qu’un voisin nous dit avoir observé. Dès l’année prochaine, il faudra avoir un bac à compost, il me semble.

 

09:37 Publié dans 2023 | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 12 février 2023

12022023

 

Pas eu, ou pris, le temps d’écrire cette semaine. Tout ce qui est projets personnels a eu du plomb dans l’aile. Je compte me rattraper ce matin, en mettant à profit (grrr) ce gros rhume repris depuis jeudi après-midi et qui m’a réveillé dès avant 6 h.

J’écris entre trois bougies, en robe de chambre à rayures, à la salle à manger, après avoir réglé plusieurs mails professionnels.

 

(Update de 7 h 49 : une heure après, j'ai effectivement rédigé et publié, en recyclant en partie des choses mises en ligne sur Facebook au cours de la semaine, les 5 billets de mardi à samedi.)

 

06:48 Publié dans 2023 | Lien permanent | Commentaires (1)

samedi, 11 février 2023

11022023

Topaze Will Self.jpg

 

Il y a donc plusieurs moutonsses.

 

Je découvre, en lisant Phone de Will Self, que Topaze de Pagnol a été adapté au cinéma aux États-Unis en 1933 – la même année que le film de Louis Gasnier avec Louis Jouvet – avec Myrna Loy, et par un réalisateur américain d’origine argentine, petit-neveu d'Antoine d'Abbadie d'Arrast et de son frère Arnauld.

Grâce à Laurent, que je connais depuis le début des blogs en 2005, j’ai même pu voir des extraits du film avec sous-titrage en espagnol. Un des changements majeurs de l’intrigue est que Topaze est censé, après avoir été viré de la pension Muche et recruté par le politicien véreux, avoir inventé un procédé de gazéification de l’eau.

 

vendredi, 10 février 2023

10022023

Très agréable soirée chez E.R., à Saint-Genouph (qui se prononce saint genou).

Cela fait plusieurs jours maintenant que j’ai arrêté d’indiquer « en écoute » en fin de billet, tout d’abord car j’écoute beaucoup moins de disques ces jours-ci (trop de travail) et aussi car j’oublie ou écris après coup (ce billet rétropublié en est un exemple – d’ailleurs nous sommes rentrés à 1 h du matin, techniquement le samedi 11 donc), mais j’aurais pu, avec davantage de mémoire ou d'effort, donner ici la liste des divers albums qu’E. nous a fait écouter. On a notamment parlé de chant diphonique, que j’appelais improprement chant de gorge (sous l’influence de pochettes d’album en anglais qui nommaient ainsi le style mongol khöömii).

 

 

J’ai à peu près tenu le coup car j’avais passé l’après-midi à comater dans le pieu. Quand je suis rentré de la fac vers midi, je n’attendais que ça, après cette semaine : me foutre au plumard. Comatant, j'ai écouté beaucoup de disques différents, dont un album de 2002 des Residents, Demons Dance Alone.

 

 

jeudi, 09 février 2023

09022023

Mort aujourd’hui, le compositeur et pianiste Burt Bacharach.

Can’t hear that song without tears welling up in my eyes. Of course Dionne is strong on this.

 

mercredi, 08 février 2023

08022023 (parson's nose)

Grâce à Will Self je découvre parson’s nose mais comme je ne comprenais pas si ça désignait le croupion ou le sot-l’y-laisse, des ami-es anglophones m’ont aidé : c’est le croupion. Toutefois, le mystère n’est pas entièrement levé, car d’après au moins un collègue américain l’expression pope’s nose – dont j’avais rapidement pensé qu’elle désignait la même partie des volailles, mais d’un point de vue anticatholique (ou catholique ?) – désignerait en fait le sot-l’y-laisse. Ce site n’est pas d’accord, et y repère des synonymes stricts.

Une autre collègue a aussi indiqué l’existence de sultan’s nose pour le croupion, et informé les cruciverbistes du terme savant (pygostyle).

Je pense que c’est l’occasion, à tout le moins, de proposer un pot-pourri.

 

Currawong, wattlebirds, magpie-larks-she's beginning to warm to the natives here, their sheer numbers and exuberance. Yet when she was last in Wellington she picked up a soft toy in a tourist shop, pressed the button, and listened to the familiar sound. She wishes she'd brought it back even though the silly thing was quite ugly and didn't look anything like a tui. All over the city, clowning and mimicking, whistling, clucking, and chortling, going crazy with song from the tree in her old backyard. Parson bird, she'd read somewhere. The tuft of white at the throat. She doesn't like the word parson. It sounds uptight. Undelicious. Parson's nose. (Alison Wong. “Home”. World Literature Today, Vol. 90, Iss. 6,  Nov/Dec 2016, pp. 28-29)

 

She starts preparing the turkey, pulling out a small white bag of unsavory internal organs. Out comes the tail. “Oh, there's the pope's nose,” my mother says, and laughs. My husband, a very lapsed Catholic but nonetheless son of a deacon, stiffens. I sense he finds the comment somewhat offensive, and I panic that we may be in for a tiff. (Anne Panning. “Ultrasound”. Iris, Iss. 47, 2003, p. 52)

 

My father has retreated from my mother for the moment, or perhaps for all of time. He is letting me do the shouting. She angles her wings, cuts the air, circles, makes a beautiful descent, beautiful like she was once beautiful. She maneuvers, dives above our heads, shits on us again, most of it exploding on my father, his head and his arms. Only the splatter reaches me, mainly on my feet. She is ignoring me the way she always ignores me when I make a good point, which makes me want to get technical and deliver information that is lofty and true, so she will have to accept it. “Have your bones not fused into a single ossification?” I say. “Are you not now possessed. Mother, of a pygostyle?” I would swear I hear a remnant of her laughter – airborne, avian, changed utterly, but still her laughter. “Don't think you can lord over us just because you have a fused sternum,” I shout, my head tilted, my eyes trying to follow her jagged flight. I know what she is thinking. I can always read her mind. Right now, she is thinking about my education: You and your damn reports. You and your damn learning. She makes another arcing pass and shits on us again. Most of it explodes on me this time. It is all so anomalous – the beauty of her flight, the way her wings stretch out and veer subtly, her body floating in the air above us, making graceful motions in service of her base intentions. (Mark Berley. “What kind of bird are you?” Iowa Review. Winter 2013/2014, Vol. 43 Issue 3, 2014, pp. 35-40)

 

Pour sultan’s nose, je n’ai pas trouvé de citation vraiment pertinente dans le sens culinaire de l’expression, mais ne résiste pas au plaisir de vous envoyer lire un poème de Cummings.