lundi, 08 mai 2023
08052023
Encore dix jours sans écrire ici. Tenir ces carnets au jour le jour est très facile, mais je suis simplement trop velléitaire. Il faut dire aussi que je viens d’écrire les billets manquants en une petite heure. J’essaie de m’y tenir, pas seulement pour m’en tenir à ma résolution de début d’année mais parce que je suis content, parfois, en retombant sur tel ou tel billet, de me rafraîchir ainsi la mémoire.
Je suis un peu écrasé sous le poids de tout ce que j’ai à faire. Hier dimanche j’ai passé toute la matinée à préparer les dossiers des jurys pour les oraux de jeudi et vendredi, et à mettre en forme l’ensemble des sujets. Les tâches collectives m’empêchent de corriger les copies. Il y a aussi que je me sens un peu émoussé et qu’il faut tenir jusqu’à mi-juillet…
Jeudi dernier j’ai récupéré un paquet de 28 thèmes et versions auquel je n’ai pas encore touché ; il me reste des fichiers audio de L3, et une bonne moitié des dossiers de traductologie L3 et du séminaire de Master à corriger ; je n’avais pas commencé la correction des devoirs de littérature car il y a quelques jours je n’avais accès qu’à une poignée de devoirs sur la trentaine qui m’attend…
07:31 Publié dans 2023, Blême mêmoire | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 07 mai 2023
07052023
En rentrant d’une petite promenade avec C*, je me suis rendu compte qu’un des érables de la haie côté rue Mariotte était désormais immense, tout en longueur, et qu’il rendait plus ou moins inutile, une fois feuillu, l’éclairage du lampadaire qui lui a certainement servi de tuteur. Entre les coronilles et les petits érables, la haie côté rue Mariotte est assez fournie au printemps et en été, malgré les troènes chétifs, nains et dépenaillés.
Ma mère a passé une journée épuisante chez ma grand-mère, qui est moins autonome que jamais.
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J’ai fini de lire You de Nuala Ni Chonchuir, son premier roman. (J'en ai lu deux autres, Miss Emily et Nora, ainsi que trois recueils de nouvelles.)
Quelle écrivaine fine, subtile, émouvante.
Détail presque sans importance, j’ai appris en lisant ce roman une nouvelle expression pour dire rendre dingue en anglais : it drives me baloobas. [Un site Web au moins donne à l’adjectif le sens de défoncé/murgé/démoli.] Je ne l’emploierai pas car vérification faite, elle a des connotations fortement racistes.
Toutefois, l’histoire, méconnue de moi, est intéressante : après l’indépendance du Congo belge, en 1960, le Katanga chercha à faire sécession ; les rebelles katangais, aidés par des mercenaires européens, multipliaient les escarmouches, y compris contre les Lubas (aussi désignés comme « peuple Baluba »), qui décidèrent de s’organiser et de se défendre ; le 8 novembre 1960, un détachement motorisé de soldats irlandais appartenant aux forces de paix de l’ONU (qui ne s’appelaient pas encore les casques bleus) tomba dans une embuscade, car les Lubas, encore sous le coup de plusieurs raids et massacres, les avaient pris pour des mercenaires européens. Dans le combat qui s’ensuivit, 25 Lubas trouvèrent la mort, ainsi que neuf soldats irlandais, dont les deux chefs d’expédition, massacrés au coupe-coupe lors du premier assaut.
L’adjectif, dérivé d’un ethnonyme, est donc employé comme synonyme d’enragé ou de sauvage. La connotation racialisante est donc du côté de l'animalisation et de l'impossibilité de raisonner. Même si on peut comprendre que l’opinion publique irlandaise se soit fortement émue de ce malentendu tragique, il me semble difficile d’employer l’adjectif une fois qu’on connaît l’histoire. En l’espèce, c’est un très bon – et terrible – exemple des conséquences complexes et désastreuses de l’occupation et de l’assujettissement coloniaux. Comme je ne connais pas du tout cet épisode, et que je suis globalement peu au fait des détails de l’histoire du Congo-Léopoldville, donc de cette période, je me suis appuyé sur quelques sources très rapides, mais je ne peux m’empêcher de constater que la WP anglophone comme d’autres sites que j’ai pu consulter se situent totalement du point de vue irlandais, même quand il y a une vraie tentative de comprendre les motivations des Lubas et les raisons du malentendu. Il faudrait aller regarder du côté des historiens congolais, notamment ; sans doute l’historiographie post-coloniale et décoloniale est-elle compliquée à démêler, comme pour la difficile « neutralité » des historien·nes qui traitent de la guerre civile nigériane, même cinquante ans après.
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Soir : fin de The Good Place. La saison 4 se termine de manière très classique. Toute la saison 4 a d’ailleurs un côté bouclage de boucle parfois un peu lourd.
Dans le dernier épisode, on aperçoit très furtivement la liste des milliers de tâches que souhaite encore accomplir le personnage de Tahani, et grâce à un arrêt sur image j'ai pu voir qu'elle comptait bel et bien battre le record de Graham Gooch de 456 runs en un seul test-match. Du cricket comme accomplissement culturel et sportif ultime pour le personnage de l'aristocrate anglo-indienne... ;-)
Nous avons des problèmes de connexion à Canal+, surtout le soir, malgré l’achat et l’installation d’un répéteur il y a 8 jours. Apparemment plusieurs forums en ligne font état de problèmes similaires au nôtre : la question des connexions simultanées sur 72 heures est assez abstruse, mais nous pensons avoir compris qu’il y a une histoire de nombre d’appareils connectés au cours des 3 derniers jours.
23:04 Publié dans 2023, Affres extatiques, Lect(o)ures, Tographe, Words Words Words | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 06 mai 2023
06052023
Toute la matinée à la fac, dans l’Extension déserte à l’exception de nos vaillants 163 puis 191 L1 (épreuves de langue orale et de civilisation). J’ai même failli ne pas accéder au parking à vélos, car les instructions des vigiles étaient de ne laisser entrer personne de ce côté-là. L’après-midi comme j’étais fourbu : farniente. Je lis encore 4 livres à la fois, sans compter trois ou quatre recueils de poèmes que je laisse plus ou moins en rade, ou au repos.
C* a acheté il y a quelque temps le volume bilingue, en NRF Poésie, des Quatrains d’Emily Dickinson, et c’est très décevant comme livre : le choix structurel n’a pas de sens, et la plupart de ces fragments n’ont guère de sens ou d’intérêt une fois arrachés aux lettres dont ils sont tirés. J’imagine mal quelqu’un découvrir Dickinson par ce biais et se prendre de passion pour son œuvre.
Soir : El buen patron, pas mauvais mais très appuyé, tirant en longueur sur la fin, sauvé par l’interprétation de Javier Bardem.
23:02 Publié dans 2023 | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 05 mai 2023
05052023
Aujourd’hui j’ai passé quasiment toute la journée à siéger au comité de sélection du poste de MCF en didactique des langues et sociolinguistique. C’était certes intéressant, mais ces missions tombent toujours au mauvais moment, quand on a trois mille autres choses à faire. Ce matin, comme il pleuvait des cordes, je suis parti en bus et tramway, mais pour le déjeuner, dans la courette du CESR, il faisait grand soleil donc nous avons mangé nos plateaux-repas au soleil.
Retour à vélo, vers 18 h, par grand beau temps. Je note ici que le chauffage ne s'est pas relancé depuis le 27 avril.
Soir : film allemand nul à pleurer, pourtant recommandé par Télérama (évidemment).
23:01 Publié dans 2023 | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 04 mai 2023
04052023
Deuxième journée d’ouverture « normale » du site Tanneurs. Les diverses évaluations ont eu lieu sans problème, même si on se sent un peu en état de siège.
Pris un verre avec N* sur la pause médiane. Comme elle n’était pas sûre de pouvoir entrer sur le site, elle préférait qu’on se voie dehors, et comme il faisait beau, ça m’a fait une pause tout à fait bienvenue. J’espère qu’elle sait où elle en est, car nous n’avons parlé, en suivant ses demandes, que de la soutenance du mémoire et de son projet de thèse, pas du tout de ce qui lui reste à écrire du mémoire à proprement parler. Comme elle est sérieuse et déterminée, je ne l’ai pas ennuyée avec ça ; il reste six semaines, dont elle tirera le meilleur.
N* m’a fait découvrir un roman LGBTQI nigérian qu’elle vient de commencer et dont je n’avais pas entendu parler, Butter Honey Pig Bread de Francesca Ekwuyasi. (Comme dans les années 60-70, la scène littéraire nigériane est d’une vitalité insensée depuis quelques années.)
15:59 Publié dans 2023, Affres extatiques, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 03 mai 2023
03052023
Le site Tanneurs a donc rouvert, pour les évaluations terminales et de contrôle continu uniquement. Vigiles aux quatre points d’accès autorisés, sorties de secours globalement inaccessibles… rien de très folichon… Ce matin, les secrétaires étaient comme moi : elles avaient passé le week-end très tendues, à appréhender la situation. Hier, elles étaient là et l’atmosphère était plutôt étouffante.
16:55 Publié dans 2023, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 02 mai 2023
02052023
Journée à Angers, afin de déposer le hautbois d’O* pour la révision. J’étais déjà venu en décembre 2021 et j’avais passé la journée à préparer un cours d’agrégation sur Carpentaria au café. Aujourd’hui, j’ai corrigé des copies et traité mes mails professionnels.
Ma mère m’ayant fait découvrir un « nouveau » chanteur italien (du 20e siècle en fait, et mort il y a dix ans), Lucio Dalla, j’ai écouté un certain nombre de chansons sur la route du retour, avec le Bluetooth. Certaines chansons sont totalement dénuées d’intérêt, mais il y a des choses magnifiques (Come è profondo il mare par exemple).
19:53 Publié dans 2023, Autres gammes, Hors Touraine, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 01 mai 2023
01052023
Belle manifestation, revigorante, avec les garçons. (E. était resté à la maison.)
La presse parle de baroud d’honneur ; le gouvernement reprend sans cesse la rhétorique pétainiste ; les nouvelles réformes annoncées, tout aussi désastreuses, cherchent à remplacer Charybde par Scylla.
Déprimé.
18:40 Publié dans 2023 | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 30 avril 2023
30042023
E. est arrivé avant-hier ; il va rester une dizaine de jours, le temps de se remettre de son opération. Je l’aide avec ses pansements et à enfiler le boléro qui maintient le torse et aide à la cicatrisation. Il avait envie de sortir en fin de matinée donc nous avons fait un tour à pied dans le quartier, en décrivant des orbes pour allonger l’itinéraire, et en discutant de ce qui va redevenir possible pour lui désormais, tant pour la vie sociale que pour la recherche d’emplois.
15:39 Publié dans 2023 | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 29 avril 2023
29042023 (#DMWM)
Ce matin j’ai presque fini de (re)lire Wittgenstein’s Mistress. Mon avis n’a pas varié : c’est une œuvre fondamentale. Par contre je pense que certains aspects plus « problématiques » m’avaient moins frappé lors de ma première lecture.
J’ai très envie de tenir un carnet, non pas de relecture – il est déjà trop tard, à moins de le faire pour une troisième lecture – mais d’analyses, un peu comme j’avais autrefois créé mon premier blog pour accompagner la préparation de mon cours de CAPES et d’agrégation sur The Good Soldier.
Ce carnet pourrait prendre la forme d’un hashtag récurrent sur mon compte Twitter, par exemple et sans originalité : #DMWM. Si j’écrivais, en parallèle du carnet d’analyse, un pastiche – ou fiction dérivative – ce texte pourrait commencer ainsi :
Is it before or after I decided to write a series of analytical texts on Markson’s Wittgenstein’s Mistress that I realized that the first-name Artémise in Nino Ferrer’s famous song Le téléfon must have come from his Italian origins, I cannot fathom.
Though this happened on this very day, on this very Saturday.
Saturday being the day I am writing these lines, and I have decided to write down what I think about Markson’s Wittgenstein’s Mistress.
That phones were never mobile then, and that mainstream technology was mostly cassette decks and typewriters. Back then too.
Now I come to think about it the connection between the first-name Artémise and typewriters is itself unfathomable.
15:41 Publié dans 2023, Ecrit(o)ures, Gertrude oder Wilhelm, Lect(o)ures, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 28 avril 2023
28042023
L’organisation policière complètement dingue (et affolante) qui se prépare autour de la finale de la Coupe de France de foot demain fait peur, et risque de marquer les esprits, peut-être même l’histoire. Comment un gouvernement peut-il laisser, par sa réaction répressive, la distribution de 30.000 cartons rouges et 10.000 sifflets à des supporters devenir un haut fait syndical et révolutionnaire. Il suffisait (suffirait) de laisser Macron assister au match, et même descendre sur la pelouse, prendre sa bronca et quelques huées au gré du match, et baste. Au lieu de cela, toutes les mesures délirantes que l’on annonce d’heure en heure donnent à ces éventuelles huées une importance capitale.
Sans rapport : notre téléviseur a fait flic (je note cela surtout pour employer l’expression chalossaise dans laquelle flic est l’onomatopée du court-circuit ou de l’appareil électrique arrivé en bout de course) et nous l’avons remplacé par un identique, de 43’’… à 330 € contre 800 pour celui que nous avions acheté en 2013. Cela m’a rappelé la dérisoire polémique des « écrans plats », en septembre dernier ou septembre 2021 (même pas la force de chercher qui avait dit quoi, Google is your friend).
19:39 Publié dans 2023 | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 27 avril 2023
27042023
Bruno Lemaire publie un roman apparemment très mauvais chez Gallimard. Tout le monde de faire remarquer que, pour un ministre en charge d’un portefeuille conséquent, il a quand même le temps de publier des livres à un rythme soutenu. Bien sûr, ce n’est pas cela qu’on doit lui reprocher, mais sa politique infâme et ses déclarations de grand pitre incompétent. Toutefois, la nullité des extraits qu’on peut lire en « bonnes feuilles » (qui n’ont jamais aussi mal porté leur nom) renforce l’idée qu’il s’agit d’un pitre pitoyable, d’un cancre à qui est confiée depuis six ans l’économie française, sans parler du naufrage total de la collection de littérature française chez Gallimard, avérée depuis longtemps à quelques rares exceptions de rats qui n’ont pas quitté le navire (Ndiaye, Ernaux), mais que beaucoup semblent découvrir, tant le prestige de « la Blanche » survit longtemps à ses grandes années.
18:38 Publié dans 2023, Indignations | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 26 avril 2023
26042023
C’est toujours le gigabordel à l’Université.
Je n’ai pas le courage d’en écrire davantage.
14:37 Publié dans 2023, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 25 avril 2023
25042023
Retour à Tours. Pas beaucoup de courrier. Les six coronilles sont splendides, d’un jaune qui embaume, si je risque la synesthésie.
(Ces cinq derniers mots démontrent pourquoi je n’ai jamais pu écrire de livre : le prof qui fait son malin l’emporte toujours chez moi sur le poète. Et cette parenthèse même, je ne vous dis pas…)
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We never count our chickens before they are hatched, and we don’t count No.10 Downing Street before it is thatched.
Cette plaisanterie de l'ignoble Thatcher, la traductrice de la VOSTF de The Crown S4E1 a eu du mal à la restituer... mais on ne peut pas lui en vouloir... Quelques suggestions de ma part, all of which are awfully contrived :
(1) On a beau y croire dur comme fer, le 10 Downing Street ne sera à nous que quand s'y sera installée la Dame de Fer.
(2) On connaît bien le vers « Adieu veau, vaches, cochons, couvées... » Moi, je m'en tiens au réel, je m'appelle Margaret, pas Perrette.
(3) On peut toujours tchatcher, mais seuls comptent les faits : pas de tchatche mais Thatcher.
17:36 Publié dans 2023, Nathantipastoral (Z.), Questions, parenthèses, omissions, Translatology Snippets | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 24 avril 2023
24042023
Je finis les emplois du temps du semestre prochain, et C* corrige des copies de 1ère (ça s'appelle les "vacances" des enseignant-es).
Or, je la vois qui s'agace de ne pas trouver la source d'une citation donnée par un élève. La citation est un quatrain de Hugo, alors que le devoir porte sur l'œuvre au programme, Les Contemplations. Evidemment, C* ne reconnaît pas la citation, donc se dit que ça vient peut-être d'un autre recueil... À dire vrai, ça ressemble à du Baudelaire, mais un vers est faux et surtout Google ne trouve nulle part ce poème, alors que le moindre sonnet du plus obscur petit-maître du 19e siècle est désormais en ligne, et dûment répertorié. La prof sait forcément que cette citation est chimérique.
Allons plus loin... Comme chaque hémistiche existe, tel dans un poème de Moréas, tel autre dans Derème, tel autre encore dans Hugo et dans Apollinaire, il n'y a qu'une seule explication, selon moi : l'élève a demandé à ChatGPT de lui fabriquer un quatrain de Hugo. ChatGPT est allé bricoler ensemble des demi-vers de poètes vaguement contemporains de Hugo, mais sans tenir compte de la règle du « e » non muet à la fin du premier hémistiche (d'où le vers faux).
Que l'élève s'imagine que sa prof, qui fait étudier les livres I à IV des Contemplations, ne va pas "tiquer", et surtout qu'il ignore que tout poème dont on ne retrouve pas la trace sur le Web est (hors extrême contemporain) forcément un poème inventé montre à quel point la stupidité le dispute à la malhonnêteté. Ce garçon devrait se mettre sur les rangs pour entrer au gouvernement.
15:32 Publié dans 2023, Chèvre, aucun risque, La Marquise marquée | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 23 avril 2023
23042023
Réveillé tôt encore, à Cagnotte ; étrangement, le fait de me tenir davantage éloigné de l’actualité, des mille turpitudes et ignominies qui la peuplent, ne diminue pas mon angoisse. Je pensais, avant de me lever et d’allumer cet ordinateur, que je n’avais pas écrit ici depuis trois semaines, et même depuis fin mars. Or, apparemment, cela ne fait « que » dix-huit jours… Cela a beau faire dix-huit ans que je tiens ces carnets, je n’ai toujours pas compris pourquoi il est si difficile de se tenir à la règle d’un billet par jour au moins, ni comment il est si facile de laisser filer les jours sans écrire, comme si de rien n’était.
Pour ce qui est du sommeil, c’est aussi parce que mes journées sont moins chargées et que j’ai commencé à me reposer, que je me lève ainsi, aussi tôt. Malgré le début de « vacances » passé à régler la question des recrutements d’ATER et les services 2023-24, malgré aussi la fatigue du voyage à Saragosse, je me suis reposé, de fait.
Histoire de noter quelque chose d’un peu plus intéressant, avant de me lancer dans l’écriture de billets a posteriori pour ces 18 journées manquantes : ne parvenant toujours pas à « entrer dans » King Lopitos de Vilma Fuentes (et pourtant ça me plaît), j’ai emprunté hier à ma mère son exemplaire de Wittgenstein’s Mistress, livre primordial pour moi, avec lequel je bassine tout le monde depuis pas loin de vingt ans, mais que je n’ai jamais relu ; j’en ai lu, donc, les 30 premières pages hier soir avant de tomber de sommeil, et c’est vraiment aussi génial que dans mon souvenir. Le livre est au programme de l’agrégation pour l’année prochaine, choix qui m’a surpris (favorablement (même s’il n’y a pas de texte post-colonial)).
06:09 Publié dans 2023, Hors Touraine, Lect(o)ures | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 22 avril 2023
22042023
Journée plutôt came, très pluvieuse jusqu’en début d’après-midi. Le matin, au marché de Dax avec ma mère. Avancé dans la lecture des recueils de poèmes achetés à Saragosse : même si j’ai désormais passé deux jours dans cette ville, je continue de faillir dire – et même écrire – Salamanque une fois sur deux. Soir : parties de The Game et de scopa (à quatre, ce qui nous arrive rarement).
22:12 Publié dans 2023 | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 21 avril 2023
21042023
Retour de Saragosse, un peu fatigant (beaucoup de circulation, lente, sur la route entre le Somport et les Landes). Le matin, nous nous sommes promenés un bon moment dans le Parque del Agua, qui a été bâti pour l’Exposition universelle de 2008 et qui présente la particularité (d’où l’adjectif « bâti ») d’être peu arboré, et très minéral. En été, ce gigantesque parc doit être étouffant, et brûlé par la sécheresse.
Après le déjeuner à Jaca (où nous n’avions pas remis les pieds depuis août 2010), j’ai eu le grand bonheur de me faire arrêter par la Guardia civil, après avoir commis ce que j’ignorais être une infraction, à savoir que, dans une côte, à la vitesse maximale, je ne me suis pas rangé sur la voie de droite que j’avais crue réservée aux véhicules lents. Or, il ne s’agissait pas du tout d’une voie pour véhicules lents. Bam, cent euros dans la vue !
À savoir : sur la photo ci-contre, d’août 2010 donc, c’est un prospectus que j’ai dans la poche, puisque je n’ai pas eu de téléphone portable avant fin 2011 (c’est assez inimaginable, mais c’est la vérité). En outre, cela me fait penser qu’il faut que je me rachète des pantalons blancs.
19:13 Publié dans 2023, Blême mêmoire, Hors Touraine, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 20 avril 2023
20042023
Aujourd’hui nous avons visité le palais de l’Aljaferia, composite, en partie recomposé, donc foutraque, le musée Pablo Gargallo (très bien, dans un palais du 17e siècle d’un charme fou) et le Museo Goya (un peu décevant). Déjeuner à l’espagnole, à 3 h de l’après-midi, dans une pizzeria toutefois, proche de la Plaza del Pilar.
19:19 Publié dans 2023, Hors Touraine, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 19 avril 2023
19042023
Départ, à deux, C* et moi, pour trois jours en Espagne, destination Saragosse. Pause déjeuner et promenade à Huesca, ville un peu endormie et assez délabrée, comme tant de petites villes espagnoles dont certains quartiers ont pu bénéficier de rénovations « touristiques » mais dont l’essentiel reste dans son jus, de manière plus frappante et sans doute plus émouvante.
Après la promenade, entre 4 et 7, dans le centre de Saragosse, nous avons goûté les fameux « frutos de Zaragoza », qui sont infects.
21:20 Publié dans 2023 | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 18 avril 2023
18042023
Quasiment bouclé les services du Département d’Anglais (c’est-à-dire des deux Licences, des deux masters et des cours pour « allogènes ») pour l’année prochaine, au prix de quelques échanges avec les collègues, heureusement plutôt réactifs. Il me faudra transférer tout cela d’ici lundi dans le document-cadre en vue de la saisie dans ADE-Campus par les secrétaires, qui sont en congé cette semaine.
Soir : I’m Your Man de Maria Schrader. – Film allemand, dont la première heure est enlevée et même drôle, et qui s’éternise un peu sur la dernière demi-heure ; en fait, ce ralentissement, ce quasi-embourbement est sans doute délibéré, et déterminant dans ce que suggère le film. Le sujet rappelle Io e Caterina d’Alberto Sordi, film que j’avais beaucoup aimé mais que je trouverais peut-être raté ou poussif en le revoyant.
22:52 Publié dans 2023, Tographe | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 17 avril 2023
17042023
Première journée dans les Landes, avec un réveil très matinal, deux promenades, une partie de mah-jong l’après-midi.
Commencé la lecture du Grand chasseur de Märta Tikkanen, traduit du suédois par Philippe Bouquet, et que j’ai acheté avant les vacances à la nouvelle librairie tourangelle Rosemonde (c’est une réédition en poche, chez Cambourakis – le livre avait déjà paru en 2008). Il s’agit d’un texte autobiographique duel autour d’un séjour au Groenland – exploration de la culture groenlandaise, à travers l’étrangeté de sa langue, par une écrivaine elle-même tiraillée (suédophone de Finlande). Elle raconte comment elle se trouve à intervenir en étant traduite deux fois, d’abord en danois puis en groenlandais. Apparemment, et contrairement à ce que des amis scandinaves m’avaient dit, être de langue maternelle suédoise ne permet pas de comprendre le danois sans interprète. (Ou alors c’est un artifice pour montrer que Märta Tikkanen est à la fois très attentive à tout ce qui se passe autour d’elle et doublement éloignée des Groenlandais ?)
17:56 Publié dans 2023, Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 16 avril 2023
16042023
13:00 Publié dans 2023, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 15 avril 2023
15042023
En ce premier jour de « vacances », à la veille de partir dans les Landes, il aurait fallu que je trime sur les services 2023-24, mais, à la fois désabusé par la situation de blocage qui dure et qui ne donne aucun signe d’amélioration future et épuisé par ces dernières semaines, je me suis traîné. J’ai quand même passé la matinée à répondre à mes mails, à organiser le recrutement des ATER et rédiger mes évaluations de dossiers.
La situation politique et sociale est désespérante. Dès que je lis un article, souvent dans des journaux ou revues étrangères, sur la sécheresse, l’accélération aggravée du changement climatique, j’ai l’impression – paralysante, néfaste – qu’on fonce dans le mur et qu’avec l’aveuglement destructeur des politiques capitalistes il est déjà trop tard, qu’il ne nous reste qu’à assister impuissant-es au désastre, à tout voir cramer…
17:05 Publié dans 2023 | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 05 avril 2023
05042023
Il me semble que j’avais écrit dans le fichier Word les billets des 31 mars, 1er et 2 avril. J’ai dû fermer le fichier sans enregistrer ; ça n’a aucune gravité.
Ce matin, je vais assurer la première d’une série de permanences en visio pour les étudiant-es de Licence et de Master ; j’ai intitulé cela Foire Aux Questions. Le blocage des Tanneurs dure depuis trois semaines, et tout le monde est en train de péter un câble. Hier j’ai pris un verre en ville, au Tourangeau, avec mon collègue A* ; cela fait des années qu’on se salue, qu’on se parle rapidement de trucs de boulot entre deux portes, et là c’est lui qui m’a demandé si on pouvait se voir. Preuve que tout le monde est déboussolé, pour moi.
Je m’aperçois que j’ai employé deux fois des points-virgules au début de ce billet ; j’aime beaucoup ce signe de ponctuation, qui est de plus en plus abandonné – encore vendredi dernier, lors de l’atelier de traduction, une de mes collègues a déclaré qu’elle n’aimait pas le point-virgule car elle ne savait jamais comment l’employer. En 2005, à l’apogée de la blogosphère (quand les commentaires sous les billets des blogs qu’on suivait en priorité servaient d’équivalent préhistorique aux médias sociaux), il s’était créé (à l’initiative de Fuligineuse) un Comité de Défense du Point-Virgule.
08:40 Publié dans 2023, Blême mêmoire, WAW | Lien permanent | Commentaires (3)
mardi, 04 avril 2023
04042023
Il fait de plus en plus froid. Je suis allé en ville à bicyclette, sans les sacoches car c’était juste pour prendre un verre avec un collègue. En début d’après-midi, séance de travail d’1 h 30, au café – le site Tanneurs est toujours inaccessible – avec mon étudiante de M2, N*.
Plus une goutte de sans plomb dans aucune des stations-service de Tours-nord, ou de Tours, d'ailleurs. Cela dure depuis plusieurs jours. Aucun journal, aucune télévision n'en parle ; cette pénurie de carburant n'est pas à l'échelle du pays entier, mais enfin cela concerne quand même plusieurs millions de Français-es.
20:40 Publié dans 2023 | Lien permanent | Commentaires (2)