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samedi, 25 février 2023

Splendor

Hier, O* et moi avons joué à Splendor, pour la première fois depuis les vacances de Noël, il me semble.

Les deux premières parties ont été disputées avec l’extension Cités, et la dernière en combinant l’extension Cités et l’extension Pavillons. O* a gagné les trois parties. Les deux premières, c’était sur le fil du rasoir : il m’a manqué à chaque fois une seule carte pour pouvoir acheter la cité à 14 ou 16 points et donc contrer son achat de la cité à 13 points (dans les deux cas, je crois). Lors de la troisième partie, j’ai perdu 13 à 9, je crois, et les deux cités restantes étaient à 16 et 17 ; autant dire que j’étais loin du compte. Je crois que, comme on ne joue pas souvent avec les pavillons, j’ai très mal géré cet aspect-là, en réservant surtout des cartes à forte valeur (des rangs 2 et 3) au lieu de bloquer – comme O* l’a fait, fort intelligemment – les cartes dont aurait besoin de l’adversaire au vu de la stratégie qu’il commence à développer.

Depuis longtemps – sous l’influence du grand recueil de Roubaud, – j’ai dans l’idée d’écrire des textes, voire un livre, à partir de tel ou tel jeu, en prenant appui sur des parties réellement disputées. Toutefois, outre ma flemme, je n’ai jamais donné suite, car il faudrait noter de nombreux éléments pendant le jeu (et, vu les jeux auxquels nous jouons depuis quelques années, j’ai bien assez de mal à me concentrer sur les tenants et les aboutissants de ma partie) ou filmer intégralement les parties.

 

Entre 1788 et 1792

 

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Depuis quelques jours, voire une semaine ou deux, je guette le moment où le compteur de mes « followers » sur Twitter franchira la barre des 1.800. Or, comme cela arrive parfois, les abonnements alternent avec les désabonnements, au point que je passe des prémices de la Révolution à l’an I, back and forth, sans jamais atteindre, pour l’instant, l’exécution de Louis XVI ou la Terreur.

Le présenter ainsi n’est pas un effet de manches : à chaque fois que je vois ces nombres, ce sont des dates. On sait que j’ai un rapport assez particulier aux nombres et que beaucoup de mes expérimentations textuelles, notamment sur l’autre blog, relèvent de ce rapport (textes en 1295 signes, en inversion entre sans espaces et avec espaces, textes podométriques, formes poétiques…), de même que la série des Hystéries historiées consistait, si mes souvenirs sont bons (j’écris ceci sans vérifier – les liens seront ajoutés après, au moment de la publication), à associer un fait historique à partir de l’heure de publication* (25 février à 8 h 32 => j’essayais de trouver ce qui s’était passé le 25 février 832 quelque part, et dont on eût conservé l’archive).

Pour beaucoup de ces rubriques, inventées à l’apogée de ma frénésie d’écriture, entre 2006 et 2008, puis autour de 2012 peut-être, je ne sais plus moi-même quel était le critère.

 

* Apparemment, ce serait plutôt l'heure de publication du billet précédent (sans rapport avec la rubrique). Je me fatigue moi-même.

 

Pineapple

pineapple.JPG

 

Peut-être avais-je déjà « vu passer » ce tableau, ou plutôt une reproduction de ce tableau*. Je parle de reproduction, car outre la blagounette sur Twitter (cf ci-contre), je ne peux m’empêcher de trouver ce tableau réussi à tous égards sauf pour la représentation de l’ananas, justement. Or, le sujet est bien cet ananas : même si le roi en majesté ne doit pas se voir voler la vedette par un fruit, si exceptionnel soit-il sous les climats anglais, et encore moins par l’homme agenouillé qui le lui présente (et qui lui vole si peu la vedette que son identité est demeurée hypothétique), l’ananas est au centre du tableau.

Ce qui ne va pas, c’est qu’on ne le voit pas, cet ananas. Et peut-être est-ce justement dû à la qualité des reproductions sur le Web. J’en ai consulté une dizaine, et franchement sur toutes on devine l’ananas plus qu'on ne le voit. Il faudrait donc voir la toile « en vrai », pouvoir s’approcher, et, même sans s’approcher particulièrement, juger de cet ananas dans le contraste des couleurs. Il n’en demeure pas moins que le choix de placer l’offrande d’un fruit brunâtre devant la balustrade d’un gris ocreux n’était sans doute pas très judicieux. Imaginons que, même en trichant par rapport à la pose des sujets, le peintre ait choisi de placer le roi en haut des marches, et le jardinier deux ou trois marches plus bas, l’ananas se trouverait (à condition ne pas représenter le jet d’eau ?) devant l’allée blanchâtre, et ne pourrait que ressortir : n’est-ce pas ce qu’on demande à l’objet central d’une toile ?

Ou alors, le peintre aurait pu tricher et choisir des tons beaucoup plus clairs pour les deux balustrades et les deux statues. L’ironie est que la plante en pot située quelques centimètres plus bas sur le tableau, de forme ananasoïde, si j’ose le néologisme, est beaucoup plus visible que l’ananas, et que plus que je regarde ces reproductions, plus je me dis que, si le peintre était vraiment habile, il s’agit peut-être de la représentation d’une supercherie, avec ces huit jarres ananasoïdes entourant le jet d’eau, avec cette demeure difficile à identifier, avec ce petit chien dont la pose semble mimer celle du jardinier mais qui pourrait tout aussi bien pousser des jappements à l’encontre du monarque.

 

Il est impossible pour moi de finir ce billet sans donner en lien la chanson de mon (peut-être) groupe préféré, Sparks. À en croire les images choisies par l’auteur de la vidéo, il y aurait un Pineapple Rag de Scott Joplin, mais j’en ai assez vu et entendu pour aujourd’hui : trêve d’ananas.

 

 

 

* Ce billet n’existerait pas sans le visionnage, hier soir, d’un épisode de la 12e et dernière saison de The Big Bang Theory, dans lequel Sheldon Cooper est tout content de pouvoir placer l’anecdote sur le portrait de Charles II avec un ananas. La citation exacte (retrouvée sur le site officiel de la série) est : « Now, I'm not sure if this helps, but did you know that pineapples were once so rare that King Charles posed for a portrait with one? » Je n’ai pas le courage de retrouver le passage précis, mais il me semble que dans les sous-titres King Charles a été traduit par Charles Ier.

 

25022023

Levé à 7 h, réveillé peu avant. Je n’aurai pas réussi à recaler un rythme de sommeil différent de celui des semaines de cours, mais après tout, j’y arrive rarement, et cela remonte même à l’enfance et à l’adolescence : tout l’été je me réveillais vers 7 h, parfois 7 h 30 peut-être – tout au plus. – Le chauffage, bruyant dans cette maison (et on n’a rien pu y faire, en quatorze années), se relance à 7 h, donc ce n’est même pas ça.

Je me suis levé avec plusieurs idées de billets pour ce blog, et après avoir envisagé d’écrire un billet en plusieurs parties, je me suis rappelé qu’à l’époque où j’écrivais beaucoup dans ces carnets, au tout début notamment, il n’était pas rare que je publie 4 ou 5 billets par jour, parfois davantage.

On va donc faire comme ça, avec de vrais titres.

 *             *

*

 

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Je note quand même ici qu’il a pas mal plu hier après-midi (pourvu que ça dure), et que j’ai enfin achevé Phone de Will Self, commencé il y a 3 semaines ½, interrompu par moments, et surtout que je ne lisais que par 5-10 pages pendant toute la semaine du 6 ; or, le bouquin en compte 617, en un seul paragraphe. C’est un roman très complexe, magistralement écrit, d’une ironie mordante, et qui alterne le point de vue (mais pas vraiment le monologue intérieur) de cinq protagonistes, Zack Busner, son petit-fils Ben, l’espion Jonathan De’Ath, le lieutenant Gawain Thomas, mais aussi, plus ponctuellement, la mère de Ben, Camilla/Milla. On sent que Will Self, lassé de voir pléthore de romans polyphoniques dont le narrateur ou la narratrice est explicitement indiqué-e en tête de chapitre, a voulu montrer qu’il saurait écrire un texte polyphonique sans chapitrage ni même retour à la ligne, dans un flux parfois imperceptible : il m’est arrivé de remarquer au bout de deux ou trois pages que le récit avait changé de focalisateur…

Même si le « grand sujet » du roman est la transition technologique des moyens analogiques au tout-numérique (pas seulement pour la téléphonie), le roman problématise et narre, dans sa dernière partie, un épisode de la guerre en Irak, ainsi que le scandale des crimes de guerre de l’armée britannique. Le décalage de départ entre la figure du psychiatre spécialiste des paranoïas mais désormais atteint d’Alzheimer et son petit-fils autiste n’est donc pas le sujet du livre, même si la rupture du soi (de soi ?) est son mode d’expression. Le personnage de Ben reste en grande partie insaisissable, et sert à boucler la boucle, en quelque sorte, entre les 5 personnages, car c’est lui qui s’avère être le dépositaire de la grande valise perdue par De’Ath dit « le Boucher ».

Entre autres raisons de se perdre dans le livre, la langue : mélange des registres, références à des chansons populaires, vocabulaire technique ou rare, argot, néologismes, allitérations, rimes internes – le nombre de fois où je me suis demandé comment traduire ceci ou cela (et où j’ai évité de me mettre à la place du traducteur…)… Je vérifie au moment d’écrire ces lignes, et apparemment les deux premiers volumes de la trilogie (Umbrella et Shark) ont bien été traduits en français, mais pas Phone. Je n’ai lu que ce troisième tome – hasard des bouquinistes de Galway en février dernier (et ça ne pose aucun problème car il ne s’agit pas de récits suivis) – mais ayant lu d’autres livres de Self j’imagine mal que les autres aient été plus faciles. L’explication est peut-être que Parapluie et Requin ont été traduits par Bernard Hœpffner et que personne n’arrive à prendre sa suite. [Il a été question de Hœpffner jeudi dernier lors du séminaire avec Marguerite Capelle et Laurent Vannini. Je me demande si j’ai déjà écrit à son sujet dans ce blog. Par contre j’avais déjà commencé la série de vidéos je range mon bureau quand j’ai lu son livre paru à titre posthume Portrait du traducteur en escroc.]

 

vendredi, 24 février 2023

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Rentrés hier après-midi de notre brève virée, 2 jours ½ de vacances afin de passer un peu de temps avec A*, et je viens d’épousseter et de nettoyer les couvertures des vingt volumes de l’édition complète des Mémoires de Saint-Simon que j’ai – enfin, après plus de dix ans à la chercher à des prix pas trop exorbitants (je ne suis pas bibliophile) – dénichée chez l’une des bouquinistes de Becherel, mercredi après-midi, au retour de Saint-Malo. Voici un mètre linéaire que nous ne savons pas trop où ranger, et qui ne sera pas là pour la parade ou « pour quand j’aurai le temps », étant donné que j’ai déjà lu plus de la moitié de ces Mémoires, il y aura bientôt vingt ans, lors de notre emménagement à Tours, dans notre précédente maison, rue Guillaume-Apollinaire. En effet, j’ai gardé quelques années, le temps qu’elle retrouve un logement plus vaste, l’édition à couverture bleue (avec les « manchettes » en regard, ce qui n’est pas le cas de celle-ci) de ma sœur. C’est dans cette édition-là que j’ai lu, autour de 2003-4 – souvent en lisant plus tard dans la nuit que de raison, dans notre grande chambre qui donnait sur un balcon et sur l’allée dallée et gravillonnée –, toutes les années de la fin du règne de Louis XIV et de la Régence.

 

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En écoute : Irakere – Live (1979)

 

jeudi, 23 février 2023

23032023

 

A* partait tôt ce matin pour le « terrain » de 8 jours à Paimpont, avec ses camarades de M1, donc nous avons récupéré O* chez lui à 7 h 30. Départ de l’hôtel vers 8 h 30. Arrivée à Angers vers 10 h 15 : visite du château sous une bruine glaciale, avec la Tapisserie de l’Apocalypse pas revue depuis décembre 2009 (malgré un passage à Angers en 2013).

Château d'Angers (encore) - 23 février 2023

 

Sarkis a installé quatre chandeliers de quatre couleurs différentes, ce dont je n’avais aucun souvenir alors que, d’après le Web, cette installation date de 1993 et que j’ai visité la forteresse du roi René pas moins de quatre fois depuis… ! (Je me suis aussi avisé, en cherchant d'autres billets dans les archives de ce blog, que nous étions allés à Angers en 2010, ce que je ne me rappelle pas non plus.)

 

Il pleut enfin, donc, après plus d’un mois de sécheresse totale sur toute la France. À Tours, le bitume et l’herbe sont mouillées, certes, mais guère, et le vent aura vite de sécher tout ça. Rien pour les nappes là-dedans.

Béchu, l’inepte paltoquet qui occupe le poste de Ministre de la Transition écologique, écume les plateaux afin d’expliquer qu’on doit se préparer à un réchauffement de +4° en France, alors que le gouvernement ne fait absolument rien depuis six ans, que Macron a été condamné trois fois pour inaction climatique, et surtout qu’à +4° la vie au sens où nous l’entendons sera impossible en France. Il faudrait limiter la vitesse à 110 sur les autoroutes, interdire tous les éclairages inutiles, reconvertir vers le vélo et les transports publics, accélérer l’installation massive de panneaux solaires au lieu de se lancer dans des EPR qui coûtent des milliards, ont des années de retard et requièrent une forte alimentation en eau. Entre autres…

 

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Soir : match Rennes/ Shaktiar, au scénario infernal – à minuit, après le dernier tir au but, O* m’a dit que c’était le genre de match à le dégoûter de regarder le foot. Il faut dire que le coup de pied contre son camp, à la 118e, du jeune défenseur qui avait été excellent à tous égards, est une saloperie dont j’espère que ce garçon se remettra.

 

mercredi, 22 février 2023

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Journée à Saint-Malo, sous la bruine et dans le brouillard, au moins le matin. Vers 10 h 30, le fameux plongeoir était dans les flots, marée haute, et on n’y voyait guère plus loin ; en début d’après-midi, lors de la promenade au phare, par ciel devenu dégagé, la ligne d’estran était facilement 200 mètres plus bas, et on voyait bien loin, jusqu’à Dinard notamment.

Saint-Malo      Nous avons observé un goéland argenté juvénile (1 an et demi, je pense, vu son plumage) s’amuser à lâcher le poisson qu’il tenait dans son bec, à chuter en piqué plus vite que le poisson afin de le récupérer plus bas. Jeu délicat, et assez dangereux si j’en crois la manière dont il a manqué s’assommer sous nos yeux.

Très bonnes galettes à la Crêperie du Marché.

 

Retour par Becherel, où nous avions passé plus de temps il y a trois ans et demi, d’une part car il faisait beau (et ce mercredi, par contre, était de frimas) et d’autre part car, après la troisième bouquinerie, nous portions, O* et moi, un gros sac dans lequel se trouvaient les Mémoires de Saint-Simon en 20 tomes, dans l’édition rouge et dénuée de valeur, mais très propre et bien éditée, de Jean de Bonnot, pas pour une bouchée de pain mais presque.

 

mardi, 21 février 2023

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Départ pour Rennes. Je continue d’éviter soigneusement l’autoroute, pour des raisons d’économie mais pas seulement. Toutefois, la route par la Mayenne ma saoule passablement aussi. On s’est arrêtés à Meslay-sur-Maine vers 11 h 30, dans l’espoir d’y trouver une boulangerie ouverte : dans une bourgade de cette taille, où se trouvent une trentaine de boutiques (plus de la moitié désaffectées, il faut bien dire), il y a plusieurs caisses de distribution automatique de baguettes, mais plus une boulangerie-pâtisserie, ou en tout cas pas dans les rues que nous avons arpentées.

 

Rennes

 

À Rennes, nous avons traîné dans la zone habituelle, en nous arrêtant dans la librairie de livres étrangers qui n’avait pas grand-chose mais où j’ai vu qu’un client avait fait commander pour lui le dernier roman de Nnedi Okorafor, et où j’ai acheté la V.O. du roman de Lauren Groff, Matrix, que C* n’a pas encore lu mais qui figure en bonne place sur sa table de chevet (traduction Carine Chichereau). À la librairie M’Enfin, j’ai acheté les tomes 2 à 5 de Death-Note mais j’ai eu la déconvenue de constater, en le lisant, que le tome 2 avait été mal imprimé : le cahier des pages 121 à 140 a été imprimé deux fois, et mal placé, et il manque les pages 61 à 80. Flemme d’écrire, réclamer et me faire rembourser auprès de l’éditeur. J’ai réussi à comprendre l’essentiel de l’intrigue malgré tout. Mais irritation, et flemme.

 

Antichambre des Enfers, ou quasi, la boutique du Stade Rennais a permis à O* de se consoler de ne pas avoir eu de place pour le match retour d’Europa League de jeudi soir en s’achetant une des écharpes.

 

lundi, 20 février 2023

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Mes parents sont repartis ce matin, direction Cesson (donc).

 

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C* et O* se sont cassé le nez une troisième fois à l’auto-école, toujours fermée même aux horaires (très théoriques) d’ouverture. Ça risque de se finir dans une autre officine, plus chère certes… mais…

 

Quasiment fini, en lisant au soleil sur la terrasse, Phone de Will Self que je ne lisais que le soir et donc, ces dix derniers jours, en sauts de puce, cinq pages par ci trois pages par-là en piquant du nez. Hier, j’ai reçu, envoyé par l’auteur avec dédicace, le dernier recueil d’aphorismes, pas tout à fait marksonien quand même, de Paul Lambda : Les icebergs de la mélancolie.

Gel : déconseillerais embâcle.

Gers : Célimène délocalisable.

Colle siglée : calembredaines.

BD : le collégien se caramélise.

Cinémas : groseille décelable.

Mangeoire : belles cicadelles.

Décalcomanies : résille belge.

Clebs : conseillerai démêlage.

Colle : marécages indélébiles.

Adolescence : légalisme libre.

Cingal sec : belle démoralisée.

Clame doléances rééligibles !

 

dimanche, 19 février 2023

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Château de Tours : très belle exposition sur les autochromes dans les années 1910 et 1920, à partir notamment de la collection de Soizic Audouard et Élizabeth Nora, mais aussi des archives des photographes de guerre F. Cuville et P. Castelnau. Le mince catalogue donne raison, par l’exemple, à l’affirmation d’un des auteurs selon laquelle le transfert sur le papier fait perdre tout son éclat, et beaucoup de sa beauté, à ces photographies.

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Soldats sénégalais, à Saint-Ulrich (Haut-Rhin).
Autochrome de Paul Castelnau (17 juin 1917)

 

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Soir : Cancion sin nombre, film (beau aussi, et émouvant) de la cinéaste péruvienne Melina Leon.

 

22:18 Publié dans 2023, BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 18 février 2023

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En début d’après-midi, promenade sur les bords de Loire à Rochecorbon. Peu de monde, cyclistes ou chiens. À Terre exotique, par contre, toute la bourgeoisie tourangelle – ou presque – au rendez-vous ; ils ont brassé de nouvelles bières.

 

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Le soir nous sommes allés voir Domingo et la brume [Domingo y la niebla], film d’Ariel Escalante Meza, réalisateur costaricien. J’ai trouvé ça très beau, et surtout très prenant / angoissant, mais je dois me rendre à l’évidence en lisant les avis des spectateurices sur plusieurs sites : la majorité est de l’avis de C* et O* qui ont trouvé ça « sans action » donc un peu soporifique. Le son – pas seulement la musique d’Alberto Torres – est absolument époustouflant : la menace des mafieux en moto, l’arrivée progressive de l’esprit de la femme morte de Domingo, les travaux au loin sur le chantier de la grand-route, tout cela est transmis de manière sublime par les effets sonores.

 

Nous avons fêté les 78 ans de mon père à la Bekaa (là aussi, tous les restaurants et bars : blindés).

 

vendredi, 17 février 2023

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Aujourd’hui, mes parents sont arrivés ; ils vont passer le week-end avec nous avant de « filer » sur Cesson, car à part le 11 novembre pour mon anniversaire, ici, ils n’ont pas vu ma sœur, ma nièce et mon beau-frère depuis l’été. Mon père a bien sûr passé l’après-midi à couper des branches, nettoyer les haies, etc. Je ne jardine absolument jamais ; bien sûr je me prive de cette activité pour que mon père ait de quoi faire quand il vient nous voir [introduire ici gros point d’ironie doublé de l’émoji poil dans la main].

Le matin, en cours de traductologie, on a discuté notamment des hyponymes et des hypéronymes, et plus précisément de la relation dynamique qui relie les mots entre eux (et que ne recouvrent pas les notions, plus fixes, de « terme générique » et de « terme spécifique »). Deux de mes étudiantes ont visiblement été traumatisées, l’an dernier, par un texte de thème donné par un collègue et dans lequel se trouvait le mot cornue. J’ai eu Faites monter de Bashung dans la tête toute la journée.

Avant de reprendre le vélo pour une semaine de vacances (non ??? si !!!), j’ai reçu en rendez-vous « mon » étudiant de M1, qui travaille sur un projet de traduction inédit à partir d’un wiki collaboratif, et « mon » étudiante de M2, qui travaille sur trois romans féministes igbo. Ce serait tellement bien que tout notre enseignement, à l’université, puisse prendre plus souvent la forme de ce type de travail personnalisé, et plus tôt.

 

jeudi, 16 février 2023

16022023 (rencontre avec Marguerite Capelle)

diaz.jpg Magnifique rencontre avec Marguerite Capelle, dans le cadre du séminaire de master « Questioning Non-Binary Identities in African Fiction », autour de sa traduction de Freshwater d'Akwaeke Emezi, et en compagnie de Laurent Vannini, traducteur en résidence.

 

Beaucoup de questions et d'échanges avec les étudiant•es. Marguerite Capelle a montré 2 états de sa traduction, Eau douce (Gallimard, 2020), parlé de son travail, des recherches que font les traducteurices, des logiques à l'œuvre derrière chaque choix. C'était passionnant et foisonnant.

Merci ! (Et merci pour le don de cette traduction de Natalie Diaz que je ne m'étais pas encore procurée. Comme on n'a pris de photo ni en TA051 ni au restaurant coréen ni à la gare...)

 

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Cingal Capelle TA051.jpg

Edit du 20 février :
grâce à une paparazza nous avons un souvenir de cette séance,
avec des noms au tableau.

 

18:50 Publié dans 2023, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 15 février 2023

15022023

Rather, siloed and piecemeal, the facts that I relate have been silenced or repeatedly swept into dark corners.
 
Cette phrase est dédiée aux personnes qui pensent que traduire des essais est plus facile que traduire de la poésie.
 

mardi, 14 février 2023

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Regardé dimanche soir le documentaire diffusé sur France 5, La fabrique du mensonge au sujet du procès en diffamation Amber Heard/ Johnny Depp du printemps 2022 et de ce qu’il a fait ressortir du backlash antiféministe et masculiniste post-MeToo.

Il faut absolument regarder et faire regarder ce documentaire.

 

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Ce matin, avant d’enfourcher mon vélo, j’ai posté cela sur Twitter.

 

lundi, 13 février 2023

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Depuis que le service de ramassage des déchets a indiqué que de nombreux emballages, tels que les pots de yaourt, étaient désormais recyclables, nous avons utilisé un seul sac poubelle depuis onze jours. Cela signifie qu’en-dehors des périodes estivales où les odeurs peuvent être dérangeantes, nous n’aurons plus besoin de sortir la « benne grise » qu’une fois par mois.

Par contre, le tri des déchets verts s’est bougrement compliqué ; impossible de savoir quand les éboueurs vident les bennes vertes. Les informations données en début d’année se contredisent avec celles du site Web… et avec ce qu’un voisin nous dit avoir observé. Dès l’année prochaine, il faudra avoir un bac à compost, il me semble.

 

09:37 Publié dans 2023 | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 12 février 2023

12022023

 

Pas eu, ou pris, le temps d’écrire cette semaine. Tout ce qui est projets personnels a eu du plomb dans l’aile. Je compte me rattraper ce matin, en mettant à profit (grrr) ce gros rhume repris depuis jeudi après-midi et qui m’a réveillé dès avant 6 h.

J’écris entre trois bougies, en robe de chambre à rayures, à la salle à manger, après avoir réglé plusieurs mails professionnels.

 

(Update de 7 h 49 : une heure après, j'ai effectivement rédigé et publié, en recyclant en partie des choses mises en ligne sur Facebook au cours de la semaine, les 5 billets de mardi à samedi.)

 

06:48 Publié dans 2023 | Lien permanent | Commentaires (1)

samedi, 11 février 2023

11022023

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Il y a donc plusieurs moutonsses.

 

Je découvre, en lisant Phone de Will Self, que Topaze de Pagnol a été adapté au cinéma aux États-Unis en 1933 – la même année que le film de Louis Gasnier avec Louis Jouvet – avec Myrna Loy, et par un réalisateur américain d’origine argentine, petit-neveu d'Antoine d'Abbadie d'Arrast et de son frère Arnauld.

Grâce à Laurent, que je connais depuis le début des blogs en 2005, j’ai même pu voir des extraits du film avec sous-titrage en espagnol. Un des changements majeurs de l’intrigue est que Topaze est censé, après avoir été viré de la pension Muche et recruté par le politicien véreux, avoir inventé un procédé de gazéification de l’eau.

 

vendredi, 10 février 2023

10022023

Très agréable soirée chez E.R., à Saint-Genouph (qui se prononce saint genou).

Cela fait plusieurs jours maintenant que j’ai arrêté d’indiquer « en écoute » en fin de billet, tout d’abord car j’écoute beaucoup moins de disques ces jours-ci (trop de travail) et aussi car j’oublie ou écris après coup (ce billet rétropublié en est un exemple – d’ailleurs nous sommes rentrés à 1 h du matin, techniquement le samedi 11 donc), mais j’aurais pu, avec davantage de mémoire ou d'effort, donner ici la liste des divers albums qu’E. nous a fait écouter. On a notamment parlé de chant diphonique, que j’appelais improprement chant de gorge (sous l’influence de pochettes d’album en anglais qui nommaient ainsi le style mongol khöömii).

 

 

J’ai à peu près tenu le coup car j’avais passé l’après-midi à comater dans le pieu. Quand je suis rentré de la fac vers midi, je n’attendais que ça, après cette semaine : me foutre au plumard. Comatant, j'ai écouté beaucoup de disques différents, dont un album de 2002 des Residents, Demons Dance Alone.

 

 

jeudi, 09 février 2023

09022023

Mort aujourd’hui, le compositeur et pianiste Burt Bacharach.

Can’t hear that song without tears welling up in my eyes. Of course Dionne is strong on this.

 

mercredi, 08 février 2023

08022023 (parson's nose)

Grâce à Will Self je découvre parson’s nose mais comme je ne comprenais pas si ça désignait le croupion ou le sot-l’y-laisse, des ami-es anglophones m’ont aidé : c’est le croupion. Toutefois, le mystère n’est pas entièrement levé, car d’après au moins un collègue américain l’expression pope’s nose – dont j’avais rapidement pensé qu’elle désignait la même partie des volailles, mais d’un point de vue anticatholique (ou catholique ?) – désignerait en fait le sot-l’y-laisse. Ce site n’est pas d’accord, et y repère des synonymes stricts.

Une autre collègue a aussi indiqué l’existence de sultan’s nose pour le croupion, et informé les cruciverbistes du terme savant (pygostyle).

Je pense que c’est l’occasion, à tout le moins, de proposer un pot-pourri.

 

Currawong, wattlebirds, magpie-larks-she's beginning to warm to the natives here, their sheer numbers and exuberance. Yet when she was last in Wellington she picked up a soft toy in a tourist shop, pressed the button, and listened to the familiar sound. She wishes she'd brought it back even though the silly thing was quite ugly and didn't look anything like a tui. All over the city, clowning and mimicking, whistling, clucking, and chortling, going crazy with song from the tree in her old backyard. Parson bird, she'd read somewhere. The tuft of white at the throat. She doesn't like the word parson. It sounds uptight. Undelicious. Parson's nose. (Alison Wong. “Home”. World Literature Today, Vol. 90, Iss. 6,  Nov/Dec 2016, pp. 28-29)

 

She starts preparing the turkey, pulling out a small white bag of unsavory internal organs. Out comes the tail. “Oh, there's the pope's nose,” my mother says, and laughs. My husband, a very lapsed Catholic but nonetheless son of a deacon, stiffens. I sense he finds the comment somewhat offensive, and I panic that we may be in for a tiff. (Anne Panning. “Ultrasound”. Iris, Iss. 47, 2003, p. 52)

 

My father has retreated from my mother for the moment, or perhaps for all of time. He is letting me do the shouting. She angles her wings, cuts the air, circles, makes a beautiful descent, beautiful like she was once beautiful. She maneuvers, dives above our heads, shits on us again, most of it exploding on my father, his head and his arms. Only the splatter reaches me, mainly on my feet. She is ignoring me the way she always ignores me when I make a good point, which makes me want to get technical and deliver information that is lofty and true, so she will have to accept it. “Have your bones not fused into a single ossification?” I say. “Are you not now possessed. Mother, of a pygostyle?” I would swear I hear a remnant of her laughter – airborne, avian, changed utterly, but still her laughter. “Don't think you can lord over us just because you have a fused sternum,” I shout, my head tilted, my eyes trying to follow her jagged flight. I know what she is thinking. I can always read her mind. Right now, she is thinking about my education: You and your damn reports. You and your damn learning. She makes another arcing pass and shits on us again. Most of it explodes on me this time. It is all so anomalous – the beauty of her flight, the way her wings stretch out and veer subtly, her body floating in the air above us, making graceful motions in service of her base intentions. (Mark Berley. “What kind of bird are you?” Iowa Review. Winter 2013/2014, Vol. 43 Issue 3, 2014, pp. 35-40)

 

Pour sultan’s nose, je n’ai pas trouvé de citation vraiment pertinente dans le sens culinaire de l’expression, mais ne résiste pas au plaisir de vous envoyer lire un poème de Cummings.

 

mardi, 07 février 2023

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lundi, 06 février 2023

06022023

Lu hier soir l'article d'une certaine Flore Garcin-Marrou sur la polémique des Suppliantes (in Revue Chimères, n° 96, 2020).
 
Cette chercheuse en études théâtrales ne prend qu'un seul angle, celui des études théâtrales, se gargarise de Deleuze, Rancière et Meyerhold, et (en citant au passage Fanon pour se donner les gants d'être allée voir du côté d'un point de vue non strictement esthétisant) ne s'interroge jamais sur le concept historique de blackface, n'a lu aucun des travaux historiques, sociologiques et littéraires mis en avant par les personnes qui avaient critiqué l'utilisation de grimage pour cette fameuse mise en scène.
 
De même, elle reprend sans le critiquer, comme allant de soi, l'argument de la "dénaturalisation", par lequel Philippe Brunet explique que maquillage et masque cela revient au même. Outre que, du point de vue de l'histoire culturelle et de l'histoire de l'esclavage et des sociétés post-esclavagistes, ça ne revient pas au même, voilà une bien étrange chercheuse en études théâtrales : le masque et le maquillage, cela revient au même ?
 
À dire vrai, les jeux étaient faits, pour elle, dès le titre de sa première partie : L'emballement d'un théâtre médiatique sourd à l'art. Pour Flore Garcin-Marrou, les personnes qui ont critiqué le choix racialiste de mise en scène de Philippe Brunet sont des ignorant-es ; ces gens sont du côté des médias, pas du théâtre et de l'art. Cette collègue est évidemment MCF, en poste, et dispense à ses étudiant-es son discours préfabriqué, ethnocentrique, d'une esthétique détachée de toute éthique ou de toute prise en compte du contexte historique.
 

dimanche, 05 février 2023

05022023

 

Epuisé hier soir après les deux jours du Forum de l’Orientation – et une semaine globalement chargée – je me suis endormi à dix heures… pour me réveiller à cinq heures ce matin... Pas levé tout de suite, mais  à présent la journée commence bien : impossible de caler les bougies dans le quadruple bougeoir (elles sont trop fines), le café que je me suis fait est complètement lavasse... Un gros coup de collier à donner aujourd’hui et demain, pour Carpentaria. Après le cours de mercredi je ferai mes adieux, ou quasi – il y aura des colles d’oral en avril et en mai –, à ce texte qui m’a accompagné deux ans.

Je vais commencer par régler des factures etc. et écrire les billets en retard pour ce blog et l’autre.

 

06:13 Publié dans 2023 | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 04 février 2023

04022023

Deuxième journée au Forum de l’Orientation. O* est passé avec C*, et s’est renseigné sur les études de géographie, et sur la Double Licence histoire/sociologie notamment. J’ai aussi discuté avec J., ancienne étudiante qui a fait un master de linguistique comparative anglais/italien à Nantes et qui cherche à présent du travail, notamment en traduction… mais ce n’est pas évident.

 

Appris en fin de journée, peu avant de repartir, une entourloupe de boulot scandaleuse, et qui n’est pas qu’une entourloupe mais un vrai système de discrimination inique au sein de l’Université. Je rumine les moyens d’essayer de « faire péter le truc » mais c’est loin d’être simple.

Discuté avec mon collègue professeur d’économie en L.E.A. d’Amartya Sen, et du livre d’Olivier Martin lu au début du mois dernier, Chiffre. Il avait l’air étonné que j’envisage, sans que ce soit une plaisanterie, de conseiller des livres aux étudiant·es. L’an dernier un étudiant lui a carrément dit : « je n’ai jamais lu de livre, et je n’en lirai jamais ! ». Je suppose qu’on ne peut pas généraliser à partir des étudiant·es de L.E.A., ni de quelques-uns, mais tout de même…

 

Moins de lycéen·nes qu’hier, mais j’ai découvert l’existence d’un lycée dont j’ignorais l’existence, à Loches : Thérèse-Planiol. Quelques profils intéressants, discussions stimulantes. Comme toujours le samedi, trop de parents, et trop loquaces par rapport à leurs enfants. H*, notre responsable administratif, raconte que, quand un parent pose toutes les questions il règle le problème avec une question faussement sérieuse : « c’est lequel/laquelle de vous deux qui entre dans le supérieur bientôt ? »

Avec les élèves de troisième et de seconde, c’est l’occasion de dédramatiser toutes les injonctions comminatoires au sujet des spécialités. Ma collègue S° a une formule parlante : mieux vaut un bon bac avec les « mauvaises » spés qu’un mauvais bac avec les bonnes spés. Le problème est aussi que beaucoup de chefs d’établissement n’ont pas la moindre idée de ce qu’on fait à l’université et balancent des informations totalement erronées sur de chimériques « critères de sélection ».

 

Le soir, j’ai quand même pu regarder Angleterre/Ecosse avec O*, qui a repris une charge de rhinite/otite. On n’en sortira jamais…

 

21:41 Publié dans 2023, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 03 février 2023

03022023

Après le cours de traductologie, filé au Forum de l’Orientation. Cette année il y faisait trop chaud, et on grillait sous les néons. Comme plusieurs collèges affrètent des cars, j’ai pu discuter avec deux anciennes étudiantes désormais collègues (à Langeais et à Lamartine).

 

Soir : compèt de tennis de table d’O*, qui assurait un remplacement en D3. L’équipe a perdu, mais O* a gagné deux de ses trois simples, dont une perf contre un vétéran classé 10. Comme c’était à domicile nous ne sommes rentrés « qu’à » minuit et demi.