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jeudi, 09 janvier 2025

09012025

Il y a trois jours, déjà, j’avais enregistré une vidéo d’une cinquantaine de minutes, dont la fin – pas grand-chose, deux ou trois minutes – avait été coupée faute d’espace de stockage. C’est un problème récurrent car les vidéos du smartphone sont très lourdes, même en modifiant les paramètres. Je vais tenter, prochainement, de reprendre l’enregistrement avec le vieux camescope (oui, celui de 2007), histoire de voir si le son n’est pas trop mauvais.

 

 

Ce matin, j’ai enregistré une nouvelle vidéo, tout d’abord pour finir de parler de l’essai de Vanessa Kisuule que m’a offert ma sœur pour mes 50 ans (j’y vois un parallèle avec le livre de Claire Dederer traduit par Carine Chichereau et dont a parlé Azélie Fayolle), puis pour parler un peu en détail de trois livres lus récemment et qui vont me marquer : le tome 1 du PO/CA/HON/TAS de Klaus Theweleit traduit par Christophe Lucchese chez L’Arche ; la sublime œuvre, quasiment inclassable, de Charlotte Salomon au Tripode ; enfin, le premier des grands poèmes animalistes de Heathcote Williams, Whale Nation, car je ne les connaissais que par ouï-lire ou via téléchargements illégaux, et ce Noël ma mère m’en a dégotté un exemplaire. J’ai aussi lu un extrait du roman du franco-irakien Abbas Fahdel Ce que le temps fait à la pierre (Abstractions, 2024) et un extrait, une fois encore, de l’essai de ma collègue Maboula Soumahoro.

 

mercredi, 08 janvier 2025

08012025

En fait, j’ai un boulot monstre cette semaine, et surtout plein de choses très différentes : copies de L3, préparation du dernier cours d’agrégation interne avec correction du concours blanc, faire la liste des notes pour le Mobil des étudiants de L2/L3, continuer mon chantier de recherche Nganang / Darko, et préparer la première de mon émission de radio.

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Pour le chantier de recherche, j’ai écrit ce matin sur Facebook trois paragraphes pour accompagner le partage du dernier billet de Patrice Nganang, avant de copier-coller tout cela dans le document Word intitulé Chantier CRCT, qui, de carnet de bord, devient quasiment un dépotoir. Je me suis avisé que deux néologismes de ma brève publication, tritralogie et anthrop(aut)obiographie, pourraient requérir chacun un chapitre du très éventuel livre. Pour l’émission de radio, c’est amusant, car le document Word dans lequel je suis allé rechercher le visuel et l’argumentaire afin de créer le compte Instagram dédié (et y rédiger la première publication) s’intitule Proposition d’émission RCT : ainsi, deux sigles sans aucun rapport finissent par rythmer mon début d’année – d’une part, le Congé pour Recherche et Conversion Thématique (le talent de l’administration pour bricoler des intitulés absolument opaques n’a pas de limite), et d’autre part Radio Campus Tours (là, c’est transparent).

 

Bon, il faut que je me mette aux copies ou au bilan des notes, ou au corrigé du concours blanc, afin de pouvoir dire ce soir que j’ai aussi avancé sur la partie enseignement de mon activité (c’est la queue de comète du premier semestre).

 

09:12 Publié dans 2025, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 07 janvier 2025

07012025 (avec Ernest Cole)

Côté météo, on est passé d’une assez belle journée d’hiver, fraîche mais avec un ciel presque dégagé, à la même bouillie grisâtre et trempée. Côté politique, le dixième anniversaire de la tuerie de Charlie Hebdo a coïncidé avec la mort de l’affreux tortionnaire raciste et fasciste Le Pen, qui n’aura jamais été jugé pour ses crimes et qui laisse une imposante descendance, hélas, biologique ou non. Les fanatiques religieux et l’extrême-droite sont des analogues et alliés de circonstance contre les libertés ; sur ce point, je n’ai pas bougé d’un iota.

 

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Au cinéma : Ernest Cole : Lost & Found de Raoul Peck. Le film retrace assez en détail le parcours de ce grand photographe oublié, en cherchant aussi à comprendre comment ses 60.000 et quelques négatifs retrouvés dans un coffre-fort en Suède avaient pu s’y retrouver. Le film est indispensable, ne serait-ce que parce qu’il donne à voir, par son montage, plusieurs centaines de photos de Cole ; peut-être aussi des films super 8, car on n’arrive pas du tout à comprendre si les films en super 8 de New York dans les années 70 sont aussi de lui. Que Cole ait tourné des films, on le suppose, car on voit bien qu’il y a des bobines 8mm dans les boîtes que Leslie Matlaisane (son neveu et exécuteur testamentaire) ouvre lors de la restitution en Suède ; on le comprend aussi car Leslie Matlaisane déclare peu avant dans le documentaire : « his photographs, his pictures rather, went largely forgotten ». En anglais, la nuance sémantique serait qu’il y aussi des images animées (pictures).

On ne sait pas toujours ce qu’on voit. C’est une des réserves : la narration, par laquelle un Cole imaginaire reconstitué raconte et guide le spectateur, est trop allusive, un peu mélodramatique, grandiloquente, voire chichiteuse (et en plus, chose incompréhensible, il s’agissait de la VF – je ne pensais même pas que le cinéma Studio diffusait des films autrement qu’en VO). De même, tout en prétendant s’en garder, le film fait de la vie de Cole une sorte d’allégorie de l’Afrique du Sud sous l’apartheid.

 

lundi, 06 janvier 2025

06012025 (de Walcott à Darko)

Aujourd’hui, c’est la rentrée et l’Épiphanie. O* a deux examens aujourd’hui et demain pour boucler son semestre.

 Quasiment fini (enfin !) la monographie de Bruce King sur Walcott, qu’il faudrait que j’extraie (j’ai marqué de nombreuses pages) ; il faut dire aussi qu’elle ouvre de nombreuses pistes de lectures, en poésie comme – plus généralement – en littérature des Caraïbes. Il parle peu de Kincaid ; d’elle, j’ai beau avoir mis le premier livre au programme de mon cours de L2 Double Licence depuis trois ans, je sais que j’ai à peine effleuré son œuvre. Les deux chapitres sur Omeros et le prix Nobel sont passionnants ; il y a notamment 4 pages sur Omeros qui offrent une introduction parfaite à ce livre qui a été, pour moi, il y a bientôt trente ans, un véritable choc esthétique. C.L.R. James, dont j’ai relu – pour traduire Born in Blackness – les Black Jacobins, a écrit des livres semble-t-il fondamentaux pour comprendre Walcott et d’autres, dont un (Beyond Boundaries, je crois – j’écris ceci sans le pavé de King sous les yeux) propose une sorte de sociologie post-coloniale du cricket aux Antilles. Et tout cela, si je poussais l’affaire, me détournerait d’autant plus du chantier qui doit m’occuper presque exclusivement ces prochains mois, à savoir mon chantier de recherche pour lequel j’ai obtenu un congé sabbatique de février à juillet. Voici d’ailleurs ce que je viens d’écrire dans le fichier Word intitulé Chantier CRCT :

Au tout début des vacances, j’avais poursuivi ma lecture de Spinnweben, jusqu’au milieu du chapitre 11, puis Noël est survenu, avec des lectures nouvelles terriblement happantes ; puis excursions à Pau, à Bayonne, à Paris même — autant dire l’entraînement vers autre chose. Comme il était prévisible, le chantier n’a pas avancé depuis le 24.

Il faut que j’écrive un mail type pour écrire à toutes les personnes avec qui j’ai échangé autour d’Amma Darko, sous prétexte des vœux, et afin de leur signaler que je suis totalement au point mort. Autre idée, écrire un mail à Amma Darko et tenter de l’envoyer – malgré ce que m’a dit Regina Bouillon – à un certain nombre d’adresses mail hypothétiques. Après tout, cela va me prendre une heure ou deux d’imaginer des mails possibles (gmail, yahoo, opérateurs allemands…), mais j’ai déjà donné des coups d’épée dans l’eau pendant beaucoup plus longtemps que cela.

Il faudrait que je réponde désormais aux personnes qui me disent « ah, mais ton sabbatique, c’est pour une HDR » quelque chose comme : « Non, j’ai quinze ans de retard sur les publications, je ne vais pas boucler une HDR en six mois. » Ma seule réticence serait que mes interlocuteurices croient que j’ai quinze ans de retard pour la recherche, ce qui n’est pas vrai du tout : en effet, depuis quinze ans, j’ai beaucoup lu en traduction / traductologie (en 2010, j’enseignais le cours de L3 depuis trois ans seulement et je n’avais pas encore repris celui d’agrégation interne), j’ai découvert et approfondi – comme presque tout le monde en France – les concepts de décolonialité et de décolonial, les axes intersectionnels, je me suis conscientisé sur l’importance de recentrer mes recherches autour d’écrivaines ; j’ai communiqué, participé à des séminaires, lu des essais et des œuvres en très grand nombre en réorientant sans cesse mon regard de chercheur.

En tout cas, il faut qu’en janvier – malgré les copies qui vont tomber, malgré l’émission de radio, malgré les deux traductions à reprendre, malgré l’inertie des jours qui se suivent – j’achève les deux romans « allemands », je prenne des notes et extraie des essais théoriques sur la traduction, je prépare mon séjour d’études chez P. N. (qui vient de perdre son père et publie chaque jour sur Facebook des billets qui pourraient constituer sa version – nettement plus profonde – des Notes on Grief d’Adichie).

 

dimanche, 05 janvier 2025

05012025

Dimanche. Réveillé un peu avant 8 h, je dirais, ce qui tendrait à confirmer que je me réveille tous les matins depuis la mi-décembre autour de 5 h à cause d’un·e voisin·e qui part au travail. Avec de nouveaux horaires, donc. Et sans que jamais j’entende consciemment ce qui me réveille. Étrange.

Le temps s’est beaucoup radouci, avec une pluie fine mais ininterrompue ; depuis octobre, ça ne s’arrête guère, de sorte que je ne comprends pas pourquoi la Loire n’a pas encore débordé, et massivement. Étrange.

Hier, j’ai lu le texte de Cendrars, J’ai vu mourir Fernand Léger, dans le tome 15 et dernier de l’édition Denoël. J’avais vu ce livre, sous un autre format, à la librairie du musée Maillol, et, de fait, Claire, la plus cendrarsienne de nous deux, l’a bien retrouvé dans notre édition. Apparemment, ce serait Nadia Léger qui aurait empêché la publication de ce texte, paru sous une forme tronquée même après sa mort à elle. Étrange. Et je ne sais si je dois – mais je vais le faire, je crois – répertorier ce texte d’une trentaine de pages dans les livres lus.

 

Hier, Claude Allègre est mort. Voici ce que j’ai écrit sur Facebook : « On ne dit pas du mal des morts mais on ne va quand même pas pleurer Claude Allègre, ce fumier climatonégationniste, ce tribun qui a tant fait de mal avec ses fake news sur les profs... » Visiblement, personne, pas même les personnes avec qui j’ai habituellement des désaccords, n’a trouvé que j’exagérais.

Avant-hier, David Lodge est mort. Pour le coup, je me suis gardé de tout commentaire sur les réseaux sociaux, car je suis nettement moins sûr de mon avis (et surtout, j'étais certain de perdre des plombes à m'échiner dans des discussions sans intérêt). Pour autant, je peux l’écrire ici, où personne ne me lit : ayant toujours trouvé fade et superficielle, et pour tout dire rasoir au possible, l’œuvre de Lodge (je n’ai réussi à finir aucun des 3 livres de lui que j’ai tenté de lire), j’ai tendance à penser que ses thuriféraires, celles et ceux qui vont disant qu’il passera à la postérité comme l’un des plus importants écrivains de la seconde moitié blablabla, font surtout l’aveu qu’ils/elles lisent peu, et n’ont pas lu grand-chose. Comment est-il possible de penser que Lodge est autre chose qu’un petit écrivain distrayant quand on voit les dizaines et les centaines d’immenses écrivain·es que produit notre époque, en toutes langues, sur les cinq continents ?

 

samedi, 04 janvier 2025

04012025

Encore réveillé vers 5 h, levé à 5 h 20 ; seul avantage, j’ai pu lancer une lessive, qui sera donc étendue tôt le matin, quand le chauffage se relance. Cela dit, il fait -2°, apparemment, donc le chauffage va beaucoup tourner aujourd’hui.

Il y a, sur la droite de mon bureau, une grosse pile de livres, et ce depuis avant les vacances, de sorte qu’il faudrait que j’enregistre une vidéo pour le vlog, mais cela fait un moment que je le dis, et que je ne le fais pas.

 

Exposition Olga de Amaral, fondation Cartier, 3 janvier 2025

Hier, Claire et moi étions à Paris, où il faisait très beau (froid, ensoleillé) : expositions Nadia Léger au musée Maillol et Olga de Amaral à la Fondation Cartier. J’étais un peu sceptique au début face aux (au milieu des) œuvres textiles (tissées, composées de lainage ou de fils) d’Olga de Amaral, que je trouvais froides, mais j’ai fini par être très enthousiaste de certaines pièces ; je pense que cette exposition me restera en mémoire plus longtemps que d’autres. Pour les séries, pas très convaincu par les Estelas (peut-être faudrait-il voir la série complète, 70 et quelques, et non ces 13), bien davantage par les Brumas. Claire ayant beaucoup lu sur les tissages amérindiens et notamment sur les khipu* des Incas**, elle avait une sacrée longueur de regard sur moi.

"Youri Gagarine, composition suprématiste" (1963), gouache sur papier. Exposition Nadia Léger,  musée Maillol, 3 janvier 2025    Pour Nadia Léger (il faudrait dire Nadia Petrova Khodiossevitch Léger, car la plupart des toiles ne sont pas signées du nom qu’elle prit à son deuxième époux), son invisibilisation est à nuancer : tout d’abord, elle est en partie le fait de l’artiste elle-même, assistante de Léger (qu’elle n’avait pas épousé encore) dans les années 30-40, puis acharnée à en perpétuer la mémoire et l’œuvre après 1955 ; par ailleurs, tout le versant communiste/propagandiste de son travail est vraiment de seconde zone, à l’exception des portraits de résistance, d’un tableau tardif représentant Gagarine au milieu de formes suprématistes, et – peut-être – des portraits de grands dirigeants communistes en mosaïque (on ne voit, dans l’exposition, que leur version en taille réduite et sur toile, tout guère convaincant).

Exposition Nadia Léger,  musée Maillol, 3 janvier 2025    Il semble que Nadia Petrova Khodiossevitch Léger s’est placée dans le sillage, sinon dans l’ombre, de divers maîtres (Malevitch, Ozenfant, et Léger surtout), et qu’elle n’a jamais été totalement oblitérée non plus. Dans le documentaire diffusé, il est dit qu’elle a donné, lors du legs à l’État du Musée Fernand Léger de Biot, quelque chose comme 300 ou 350 œuvres, sans qu’on sache si ce sont toutes des œuvres de Léger, ou s’il y en a d’elle dans le lot. Il y a donc des toiles très belles, émouvantes même, mais l’exposition donne de cette œuvre un portrait bigarré, voire en demi-teinte (ce qui n’était pas le genre de la peintre elle-même, plutôt radicale et aux choix picturaux très marqués).

 

Rentrés plus tôt que prévu, suite à la suppression pure et simple, annoncée par SMS deux heures avant, de notre Corail*** dont le départ était prévu à 18 h 30 en gare d’Austerlitz ; ayant seulement prévu de baguenauder une heure de plus, nous avons donc pris un train partant plus tôt de Montparnasse, et plus rapide (et plus cher). Ces suppressions de trains, imputables à la façon dont la SNCF a décidé de tout rentabiliser en supprimant des postes à tour de bras depuis plusieurs années (ici, il manquait un conducteur ou un chef de bord), ne sont possibles que grâce au système de SMS/mails associés aux réservations de billets : on savait que ça supprimerait des guichets en pagaille, mais ça permet même d’annuler tout bonnement des trains.

 

 

* Orthographe quechua, préférable au plus habituel quipu.

** Les khipu sont notamment présents dans Les Mystérieuses Cités d’Or, série que je n’ai pas regardée enfant et pas non plus vue avec les garçons quand ils étaient plus jeunes, et dans les Lettres d’une Péruvienne de Françoise de Graffigny (pas lu).

*** Je sais, c’était un Ouigo, mais déjà que je ne me suis jamais habitué aux Aqualys… De même, il m’arrive encore de dire que je vais faire les courses « à ATAC » alors que ça a changé deux fois de nom depuis 2008.

vendredi, 03 janvier 2025

03012025

Encore réveillé autour de 5 h, peut-être avant. Avant les vacances, on s’était dit qu’il y avait peut-être quelque chose (sur le rond-point ?) qui faisait du bruit à cette heure-là : un voisin (celui du 4 ?) qui part travailler ? Mais pourquoi si soudain ?

Journée avec les Cessonnais·es hier ; j’ai pu donner à ma sœur « son » exemplaire de Noires origines. C’est drôlement gentil d’avoir fait la route : environ 5 h aller-retour pour passer à peine plus en notre compagnie. L’après-midi, trois parties de Saboteur et une de The Game, avant un bref tour à pied en passant entre les averses. Temps toujours gris, humide, trempé, comme depuis trois mois.

Au supermarché, le matin, tout le monde se souhaitait la bonne année ; c’est assez ridicule.

 

 

2025 : vu toutes les possibilités qu’offre ce nombre, il faudrait tenter quelque chose d’un poil oulipien, mais je n’ai pas le temps. Françoise Guichard se lance dans un sonnet par jour ; je risque le simple neuvain de vers libres (pas folle, la guêpe).

 

06:20 Publié dans 2025 | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 02 janvier 2025

02012025

Levé à 5 h. Pluie, et vent assez fort.

 

Fini de lire la réédition française de 2024 de Leben ? oder Theater ? de Charlotte Salomon (Vie ? ou Théâtre ? traduction Anne-Hélène Hoog et Michel Roubinet, Le Tripode [2015], 2024). Il s’agit d’une œuvre (livre et bien davantage que cela) absolument capitale, majeure, comme on en lit quelques dizaines au cours d’une vie. Il me semble qu’il doit être difficile d’apprécier parfaitement cela en français, car les textes, leur placement sur les feuillets peints (par calque ou directement sur la gouache) est très souvent signifiant. Que le geste pictural de Salomon s’inscrive dans l’histoire de l’expressionnisme, c’est évident, et cela participe beaucoup de la grande beauté des gouaches, mais ce n’est presque qu’un épiphénomène, car le génie est ailleurs : dans le projet, dans sa réalisation, dans la structure même de cette « opérette » tragique, dans la complexité générique, dans la reprise des mêmes événements sous deux ou trois points de vue différents, dans le récit du trauma… Il faudrait relire ce volume colossal, et lire autour. Ce qui m’a frappé, c’est la filiation/parenté entre les gouaches consacrées à l’œuvre et aux discours de Daberlohn et, d’une part Dostoïevski, d’autre part Hans Henny Jahnn : Salomon a-t-elle pu lire Perrudja ? ou y a-t-il, comme avec Musil, une communauté de création propre à l’époque ?

En faisant de rapides recherches, j’ai vu que le modèle d’Amadeus Daberlohn était Alfred Wolfsohn, dont je n’avais jamais entendu parler. Même si la fameuse lettre donnée en annexe et plusieurs gouaches même témoignent du fait qu’amoureuse de Wolfsohn, Charlotte Salomon en avait fait une sorte de modèle existentiel et même esthétique, Vie ? ou Théâtre ? raconte également la façon dont Amadeus Daberlohn abuse de la naïveté de la jeune Charlotte : c’est aussi un récit d’emprise, et les diverses manigances de Daberlohn font de lui un personnage complexe, avec une face toxique. Cela n’est pas même évoqué/envisagé dans la plupart des articles ou notices que j’ai parcourues, comme celle du colloque de 2007 organisé au centre Roy-Hart en 2007 à Malérargues.

Cela n’est qu’un des nombreux points qui font de cette œuvre capitale un ensemble d’une si grande richesse et d’une telle profondeur. Il faut lire Vie ? ou Théâtre ?

 

Afin d’éviter tout risque d’abandon ou d’effilochement du projet visant à consigner tout ce que j’aurai lu/vu (cf l’échec de Livres 2024 et plus encore de Musiques 2024), j’ai décidé de m’en tenir, pour l’année qui commence, à trois répertoires simples (tous (anti)datés du 1er janvier) : un pour les livres, un pour les films et séries, un pour les disques et œuvres musicales.

 

Hier soir, une voisine qui s’occupe des courses de notre voisine d’en face (et qui vit au 3 de l’impasse) est venue nous donner des nouvelles : à la clinique, Mme P* n’avait pas encore passé de scanner, était consciente mais incapable de parler. (Pourtant, hier, quand elle était encore étendue par terre, elle a répondu « nulle part » quand je lui ai demandé si elle avait mal.) La télé allumée avec le son à fond, les mules abandonnées en vrac dans le couloir, tout cela donne à penser – en dépit des apparences – qu’elle n’est pas tombée en se levant de son lit : aurait-elle fait un malaise ou un AVC dans sa chambre après s’y être rendue car elle se sentait mal ? Difficile d’envisager des hypothèses pour quelqu’un qui vit dans une telle confusion, et un tel bazar : à titre d’exemple de sa confusion, son lit est aux deux-tiers recouvert de numéros de la NR… La voisine du 3 de l’impasse nous a dit (mais d’où a-t-elle tiré cela ? j’étais là tout le temps de l’intervention des pompiers) que le capitaine des pompiers avait indiqué « logement insalubre » sur la fiche de prise en charge et que, même sans parvenir à contacter des proches, l’hôpital ne la renverrait plus chez elle. En tout cas, j’atteste que « logement insalubre » est un euphémisme.

 

mercredi, 01 janvier 2025

Répertoire des films / séries vu·es en 2025

Documentaires

[5]    Ernest Cole: Lost & Found / Raoul Peck / 2024 ***  [chroniqué ici]

[13]   On fera des films comme on balance des cailloux / Les Scotcheuses / 2015 **

 

Fiction

[1]     Onoda, 10 000 nuits dans la jungle / 万夜を越えて / Arthur Hariri / 2021 ****

[2]     Un éléphant, ça trompe énormément / Yves Robert / 1976 ***

[4]    Oppenheimer / Christopher Nolan / 2023 ***

[6]    Dieu existe, son nom est Petrunya / Господ постои, името ѝ е Петрунија / Teona Strugar Mitevska / 2019 ***

[7]    Bird / Andrea Arnold / 2024 **** [brève chronique ici]

[8]    Time Trap / Mark Dennis & Ben Foster / 2023 *

[9]    Lingui, les liens sacrés / Mahamat Saleh-Haroun / 2021 **

[10]   Pollock / Ed Harris / 2000 **

[11]   Hiver à Sokcho / Koya Kamura / 2025 ***  [chroniqué ici]

[12]  Decision to Leave / 헤어질 결심 / Park Chan-wook / 2022 ***

[14]  Lost Highway / David Lynch / 1997 *****

[15]  Louise Michel la rebelle / Solveig Anspach / 2008 *

[16]  L'histoire de Souleymane / Boris Lojkine / 2024 ***** [brève chronique ici]

[18]  The Room Next Door / Almodovar / 2024 **

[19]  Fish Tank / Andrea Arnold / 2009 / **

[20]  Lamb / Yared Zeleke / 2015 / ***

[21]  Mon gâteau préféré / کیک محبوب من / Maryam Moqadam & Behtash Sanaeeha / 2023 / ****

[22]  Un autre monde / Stéphane Brizé / 2021 / **

[23]  Chroniques de Téhéran / آیه‌های زمینی / Ali Asgari et Alireza Khatami / 2023 / **** [lire chronique ici]

[24]  Le tableau volé / Pascal Bonitzer / 2024 / *

[25]  The Lesson / Alice Troughton / 2023 / *

[26]  Les lueurs d'Aden / المرهقون / Amr Gamal / 2023 / ***

[27]  Poor Creatures / Yorgos Lanthimos / 2023 / **

[28]  / / Roberto Gavaldon / 1951 / La nuit avance La noche avanza*

[29]  What Did Jack Do / David Lynch / 2017 / *

[30]  Pieniä suuria valheita / Matti Kinnunen / 2018 **

[32]  Gladiator / Ridley Scott / 2000 ***

[33]  Malgré tout / A pesar de todo / Gabriela Tagliavini / 2019 *

[34]   Priscilla / Sofia Coppola / 2023 **

[35]   Liverpool / Lisandro Alonso / 2008 ***

[36]   Inland Empire / David Lynch / 2006 **

[37]   Black Dog / 狗阵 / Guan Hu / 2024 ****

[38]   La fille inconnue / J.P. et L. Dardenne / 2016 ***

[39]   La cache / Lionel Baier / 2025 / ****

 

Séries

[3]    All the Light We Cannot See / S. Knight & Shawn Levy / 2023  ** [* pour le dernier épisode, vraiment mauvais et mélo]

[17]   Machos Alpha / A. et L. Caballero / 2023 **

[31]   Ghosts / Joe Port and Joe Wiseman (CBS) / 2022 ***

 

Légende des astérisques

Films et séries notées de * à *****

Bleu : vu au cinéma

Orange : jamais vu auparavant

Noir : revu

 

23:50 Publié dans 2025, Tographe | Lien permanent | Commentaires (0)

Répertoire des livres lus en 2025

Essais

[6]   King, Bruce. Derek Walcott. A Caribbean Life. O.U.P., 2000. ***

[16]  Grémillet, David. Les manchots de Mandela. Actes Sud, 2021. **

[41] Stavans, Ilan. De l'auto-traduction. Traduction Sylvie Kleiman-Lafon. Hermann, 2022. *** [recension ici]

[43] Oustinoff, Michaël. La traduction. P.U.F., Que sais-je, 2003. *

[44] Chartier, Delphine. Traduction : histoire, théories, pratiques. P.U. du Mirail, 2012. **

[47] Smith, Zadie. Indices. Traduction S. Fakambi. Folio,2021. **

[49]  Zask, Joëlle. Face à une bête sauvage. Premier Parallèle, 2021. ***

[57]   Kokoreff, Michel. Émeute. Anamosa, 2025. ***

[61]   Dracius, Suzanne. Hypallages. Jean-Benoît Desnel éd., 2024. ***

 

Poésie

[2]   Caro, Yves. Singe. Louise Bottu, 2025. **

[5]   Molet, Valéry. L'extrême limite de la nuit. Sans escale, 2024. *

[4]   Williams, Heathcote. Whale Nation. Harmony Books, 1988. ****

[8]   L'araignée pendue à un cil. 33 femmes surréalistes. éd. Marie-Paule Berranger. NRF Poésie, 2024. ****

[10]   Yakymtchouk, Luba. Les abricots du Donbas. Trad. Iryna Dmytrychyn et Agathe Bonin. Des femmes, 2023. ****

[11] Whitman, Walt. Enfants d'Adam / Calamus. Traduction et postface Éric Athenot. Corti, 2024. ****

[13]   Williams, Heathcote. Falling for a dolphin. Harmony Books, 1988. ****

[21]   Williams, Heathcote. Sacred elephant. J. Cape, 1989. ***

[23]   La Châtelaine de Vergy, éd. J. Dufournet et L. Dulac. Folio, 1994. ***

[42]   Schwartz, Selby Wynn. After Sappho (2022). ***

[46]   Grange, Patricia Houéfa. Métisse, et alors ? L'Iconopop, 2023. ***

[51]   Atangana Bekono, Simone. Comment les premières étincelles se firent visibles. Traduction Kim Andringa. L'arbre de Diane, 2023. ***

[52]   Jamet, Sylvain. [notes fantômes]. Louise Bottu, 2025. ***

[56]   Michaux, Henri. La Vie dans les plis (1948). ***** [relu]

[58]   Devi, Ananda. Danser sur tes braises, et autres poèmes. Bruno Doucey, 2025. ***** [réédition avec 1 inédit et 1 excellente postface de Nassuf Djailani]

[59]   Ascandari, Jarre Jary. Clin d'œil aux ténèbres. Project'Îles 2025. **

[60]   Rabearivelo, Jean-Joseph. Presque-songes Sari-Nofy [1931]. Préface de Claire Riffard et postface de Raharimanana. Project'Îles, 2025. ****

[62]   Dracius, Suzanne. Exquise déréliction métisse. Édition bilingue français / espagnol, trad. Veronica Martinez Lira. Espejo de viento, 2013. **

 

Récits, romans

[3]   Cendrars, Blaise. J'ai vu mourir Fernand Léger [1957]. In Blaise Cendrars vous parle, Denoël, 2006. ***

[7]   Kang, Han. Impossibles adieux. Traduction Kyungran Choi et Pierre Bisiou. Grasset, 2023. ****

[9]   Commengé, Béatrice. Ne jamais arriver. Verdier, 2024. **

[12] Ibeh, Chukwuebuka. Blessings. Viking, 2024. **

[14]   Brautigan, Richard. The Tokyo-Montana Express (1980). ****

[15] Séverin, Monique. La bâtarde du Rhin (2006). Edern, 2024. ***

[20] Gueorguieva, Elitza. Les cosmonautes ne font que passer [2016], Folio, 2018. ***

[24] Doubinsky, Seb. The Sum of All Things. Meerkat Press, 2024 ***

[26]   Commengé, Béatrice. Voyager vers des noms magnifiques [2009]. Verdier, 2024. **

[27]   Rolin, Olivier. Sept villes [1988]. Verdier, 2025. *

[31] Chouiten, Lynda . Les blattes orgueilleuses. Casbah, 2024. ****

[34] Darko, Amma. Spinnweben. Trad. Anita Djafari. Schmetterling, 1996. ***

[35] Darko, Amma. Verirrtes Herz. Trad. Anita Djafari. Schmetterling, 2000. **** [relu]

[36] Okorafor, Nnedi. Death of the Author. W. Morrow, 2025. ***

[37] Esehagu, Rosemary. The Looming Fog [2006], 2022. ***

[38] Groff, Lauren. Delicate Edible Birds, 2009. ***

[40]   Belcourt, Billy-Ray. Chœur infime. Traduction Mishka Lavigne. Dépaysage, 2025. **** [recension ici]

[45]   Angelou, Maya. Chanter, swinguer, faire la bringue comme à Noël. Traduction Sika Fakambi. Notabilia, 2024. ****

[48]  Lombé, Lisette. Eunice. Le Seuil, 2023. ***

[50] Ferret, Annie et Tchak, Sami. Profaner Ananda. Gallimard, “Continents noirs”, 2025. ***

[53]   Quément, Fanny. Juice Casaganthe. Quartett, 2025. ****

[54]   Valtinos, Thanassis. Le dernier Varlamis. Traduction Lucile Arnoux-Farnoux. Fario, 2015. ***

[55]   Galanaki, Rhéa. La vie d'Ismaïl Férik pacha : spino nel cuore. Traduction Lucile Arnoux-Farnoux. Cambourakis, 2019.  ****

[63]   Nganang, Patrice. Empreintes de crabe.  Lattès, 2018. ***** [relu]

 

Textes & images, revues...

[1]   Salomon, Charlotte. Vie ? ou Théâtre ? traduction Anne-Hélène Hoog et Michel Roubinet, Le Tripode, [2015], 2024. *****

[17] Catalogue Tarsila do Amaral. RMN / Luxembourg, 2024. ***

[18] La Revue dessinée, n° 44 (2024). ****

[19] XXI, n° 66 (2024). ***

[22] Fracas, la revue des combats écologiques, n° 2 (2025). ***

[25]   Yamazaki, Mari & Miki Tori. Pline. Traduction Ryoko Sekiguchi. Volumes 1 à 5. ****

[28] Socialiste holocauste : L'île de Ré ne répond plus. Marwanny Comix, 2012. **

[29] Hyrri, Juliana. La mer des marguerites. Trad. Kirsi Kinnunen. Même pas mal, 2025. ****

[30] Edimo, Christophe & Nadège Guilloud Bazin. Laure et Ada. Toom, 2021. ***

[32] Liuba, Gabriele. Emily Dickinson. Traduction Paloma Desoille [totalement invisibilisée par la maison d'édition]. Des ronds dans l'O, 2024. **

[33]   Yamazaki, Mari & Miki Tori. Pline. Traduction Ryoko Sekiguchi. Volumes 6-7. ***

[39]   Yamazaki, Mari & Miki Tori. Pline. Traduction Ryoko Sekiguchi. Volumes 8-11. ***

 

Légende des astérisques

Noir : livres lus en format numérique

Orange : livres reçus

Rouge : livres que nous possédons

Violet : livres empruntés

 

23:45 Publié dans 2025 | Lien permanent | Commentaires (0)

01012025

Réveillé à neuf heures, vraie grasse matinée… mais nous nous étions couchés à 3 h du matin, retour de Fondettes. Soirée du Nouvel An très sympa, avec la phrase sur les noodle al dente en point d’orgue.

Ce matin, après une grosse heure à flemmarder au plumard en poursuivant ma lecture poussive de la biographie de Walcott par Bruce King, et après douche et toilette, j’ai fini par aller tenter de faire répondre la voisine d’en face en sonnant à son portillon : pas vue hier, volets de la façade avant en même position depuis au moins 24 h… étrange… Pas de réponse, et la boîte à lettres débordant d’exemplaires de la NR (alors que c’est une de ses marottes pluriquotidiennes de relever son courrier)… Je suis donc allé déranger le voisin du 5, plus âgé mais plus en forme et qui est le seul à avoir la clé ; outre le capharnaüm indescriptible et la télé à plein volume, nous avons fini par la retrouver près de son lit, étendue par terre, nue, pantelante, mais à moitié consciente. Le voisin l’a couverte avec une couverture, lui a parlé pendant que j’appelais les pompiers : l’appel a duré 5 minutes, mais le camion est arrivé 2 minutes après. Je n’ai pas réussi à faire répondre sa sœur, dont j’ai appris qu’apparemment elle avait désormais déménagé en Bretagne ; nous n’avons aucun contact pour son autre sœur, qui vivait à Saint-Pierre mais est désormais en EHPAD. Le voisin devait emmener une amie à la gare donc je suis resté seul en attendant que les pompiers finissent par la retourner et la mettre sur le brancard avant de l’emmener à la clinique. J’ai gardé provisoirement les clés et mis la maison à aérer (vaine tentative). Cela fait trois ans que notre voisine, veuve depuis 2018, refuse obstinément toute aide (portage des repas, aide à domicile, système d'alarme individuel pour prévenir les secours en cas de chute etc.) et qu'elle vit dans une maison où s'accumulent factures, enveloppes, vieux journaux, crasse et déchets... cela m'a rappelé, terriblement, le premier tome de l'autobiographie de Knausgaard.

 

Et sinon, meilleurs vœux chez vous !

 

12:59 Publié dans 2025 | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 31 décembre 2024

Des biais de Bruce King ?

Levé à cinq heures du matin, et réveillé bien avant : il y avait dix jours, je pense, que ce n’était pas arrivé, et ça ne tombe pas très bien, bien sûr, vu que nous réveillonnons ce soir etc.

Il faudrait faire le bilan de 2024 pour ce blog : double échec. Je ne me suis tenu ni aux publications régulières, ni au registre des livres lus, qui est parti en eau de boudin très vite. Pour 2025, si je retente cela, il faudrait que ce soit un registre, et rien d’autre : le titre, le nom de l’auteurice, éventuellement le genre et un avis en trois mots.

Pour le moment, je pourrais tricher en éclusant mes publications Facebook ou autres et en les sauvegardant ici, mais ça n’aurait guère de sens.

 

acl.PNGHier matin, par contre, j’ai écrit ceci sur Bluesky :

Repris hier, après interruption d'une semaine, cette monumentale biographie de Walcott, par Bruce King, récemment disparu. Au détour des chapitres 7-8, je note des biais colonialistes (impensés ?) ; il faudrait 1 note de blog pour expliquer...

 

Depuis, je suis parvenu au milieu du chapitre 12, et même si deux assez longs développements sur ce qui rapproche/oppose Walcott de Naipaul et Wilson Harris ont permis de nuancer la position de King, il n’en demeure pas moins que je suis sceptique sur ce biais. En l’espèce, outre le fait que King ne discute jamais vraiment la fascination de Walcott pour la poésie anglaise et la culture coloniale, il s’agissait, dans ce que j’ai noté hier, des financements. En effet, voici comment s’achève le chapitre 7 :

By the mid-1950s Rockefeller concern with postwar culture was being influenced by the Cold War. Funding was denied those suspected to be Communists, while support was available for those attending conferences organized by the Congress for Cultural Freedom. Funds were made available to overseas projects at the new universities and other institutions, as former colonies prepared for national independence. The sums were small and grants were carefully evaluated for the usefulness of the proposed projects and the chances of their succeeding; most projects were turned down, and the officers showed a remarkable nose for what proved to be worthwhile in the way of scholarship or creativity. In the past Rockefeller Foundation aid had gone to medical schools abroad to wipe out tropical diseases or to English departments for scholarly projects, so that aiding the new universities of the rapidly dissolving British Empire was not a major departure, and was in keeping with former interests. Only the context had changed.

Such help was given to the new University College of the West Indies, the University College of Ibadan, and other new universities, with the emphasis on medical schools and similar professional areas where research was likely to be beneficial to the public. To a lesser extent there was help establishing theatre departments, or the study of local culture. Cultural decolonization speeded up as local scholars and artists were encouraged by the attention and small grants they received. Wole Soyinka and Derek Walcott were among the beneficiaries. Both were unusually intelligent, educated in the Western classics, well read in Modernist classics, poets with a concern for the structure of texts and the ambiguities of words, and fascinated by myth; they were social democrats with a strong instinctive dislike of repression and therefore of Stalinism. Both dramatists created a modern regional literature by themselves researching part of the folk tradition and by using recent scholarship by others concerning local traditions. They were associated with the new university colleges, Soyinka with the University College of Ibadan, Walcott with the University College of the West Indies. Both opposed the backward-looking nationalism, traditionalism, and black racism that were at various times the ideology of some African and Caribbean governments, and both found it possible to be universalists with deep roots in their local culture. (pp. 126-7)

Il semble aller de soi que Walcott, comme Soyinka, a été choisi car son œuvre ne va pas à contre-courant des modèles eurocentrés et capitalistes. Même s’il s’agit là d’une vision réductrice de son œuvre, y compris à ses débuts, et même si on peut se réjouir que la Fondation Rockefeller ait financé ces deux immenses écrivains pour de mauvaises raisons, la question des liens troubles entre mécénat et adhésion à une partie des « valeurs coloniales » semble s’esquisser.

Or, au début du chapitre suivant, voici ce qu’écrit King à propos de la Caraïbe post-1945 :

The various nationalities, origins, shades, religions, and other social complexities, along with education, meant a place of rich differences rather than tightly held distinctions. In any case the distinctions of the past were breaking down. The American presence and base during the Second World War had brought money, opportunity, social mobility, and a casualness about class and race. It was a time, as the famous calypso had it, of working for the Yankee dollar; this could be done in many ways, as a driver, a builder, or on ones back. (p. 129)

Il semble, à lire les paragraphes suivants, que l’idée n’effleure même pas King que le métier d’écrivain puisse être, comme celui de chauffeur, de maçon ou de prostituée – je ne dis rien ici du sexisme ordinaire dans lequel baigne le livre –, pris dans l’économie, et que Walcott, comme d’autres, participe d’un système financier post- (et en grande partie néo-)colonial.

 

Bon, il y aurait beaucoup à creuser. Je n’ai encore lu qu’un tiers du livre de King, qui est une somme absolument précieuse, et malgré tout le profit (intellectuel) que j’en retire, en dépit de tout ce qu’il m’apprend, j’avoue qu’il me rend – et c’est tout à fait paradoxal – l’œuvre de Walcott plutôt moins sublime. Moi qui connais très peu le théâtre de Walcott, et qui connais le poète via Omeros, les Collected Poems 1948-1984 et un recueil plus tardif (The Prodigal), je dis souvent que Walcott est un des plus grands sans distinction de langue, d’époque ni de continent. C’est un immense poète, point barre ; il faudrait bien davantage que les coups d’aviron de King pour me le gâcher.

Par ailleurs, je suis assez stupéfait de découvrir aussi que des centaines de poèmes de Walcott restent indisponibles à la lecture, même en anglais, qu’aucune édition de ses œuvres complètes n’a été entreprise, semble-t-il. Walcott a écrit beaucoup d’articles pour la presse trinidadienne dans les années 1960 : jamais ces articles n’ont été repris en volume…

 

jeudi, 31 octobre 2024

Expositions à foison (Paris, 30 octobre 2024)

Hier, nous avons passé, Claire et moi, une journée très agréable à Paris. Bien sûr, Paris est toujours aussi bruyant et épuisant, mais sur quelques journées – ou sur une, a fortiori – c’est très bien.

 

La première exposition, au Musée du Luxembourg, est la première rétrospective française consacrée à la peintre brésilienne Tarsila do Amaral. C’était une vraie découverte, très intéressante car la première partie démontre à l’envi la façon dont la peintre s’est nourrie des cercles avant-gardistes parisiens mais les a également fascinés (en ce sens, sa collaboration avec Cendrars mérite d’être creusée) ; la seconde partie, qui traite de son travail une fois de retour au Brésil, après la fin des années 1920, met en lumière une réelle continuité de son regard, avec une prise en compte grandissante des éléments spatiaux et humains propres au Brésil.

O Touro.PNG

Un des angles morts de l’exposition est qu’elle était la fille d’un gros propriétaire caféiculteur : peut-on aussi expliquer ainsi quelques essentialisations racialisantes assez dérangeantes ? Y a-t-il eu invisibilisation ou appropriation culturelle ? N’oublions pas qu’elle est née en 1886, mais que l’esclavage n’a été aboli au Brésil qu’en 1888 (oui, c’est dingue, il faut rappeler cela). Le Manifeste anthropophage de son deuxième époux, Oswald de Andrade, parle de caribéanité en des termes assez abstraits, je trouve. À approfondir : de toute façon, cette génération qui a fondé et façonné le modernisme brésilien l’a fait depuis une position sociale plutôt privilégiée, et sans remettre en cause ce que Cida Bento nomme « le pacte de la blanchité ». Il n’en demeure pas moins que l’œuvre est de première importance, avec notamment ces représentations étonnantes de mythes et de lieux qui ouvre sur des imaginaires complexes et réellement post-coloniaux.

 

La deuxième exposition, à la Conciergerie, était plus vaste ou plus riche encore, autour d’une quarantaine d’artistes béninois contemporains — très contemporains même, car beaucoup sont plus jeunes que moi (comment peut-on être plus jeune que moi ? je suis scandalisé).

Thierry Oussou, My Potatoes' Field, ensemble de 61 toiles

Il y a là des œuvres majeures, fortes, retentissantes, dans une grande diversité de supports, de matériaux et d’approches. Je note (mais c’est très restrictif) : Tassi Hangbé d’Euloge Ahanhanzo-Glèlè, peintures de Ludovic Fadaïro, amalgames de masques bricolés de Charly d’Almeida, tissages d’Yves Apollinaire Pèdé reprenant les motifs traditionnels des rois du Danxomè, photographies exceptionnelles de Sènami Donoumassou, et enfin My Potatoes’ Field de Thierry Oussou (61 œuvres de petit format constituées de collages avec encre et pastel dont 1 figure humaine à chaque fois réalisée avec papier calciné)…

Photographie de Sènami Donoumassou (ensemble et détail)

Charly d'Almeida

 

Ensuite, passage par la galerie Angalia pour la présentation d’une dizaine de sculptures de Freddy Tsimba, qui sculpte principalement à partir de douilles ramassées sur les lieux de guerre et qu’il soude ensemble ou qu’il fond (c’est le cas des têtes). Il y a aussi des œuvres qui utilisent des milliers de clés soudées ensemble, ou encore des cuillères et des machettes. C’est peu de dire que, par ses sujets comme par la signification profonde de son matériau, cette exposition est plutôt remuante (traumatisante).

Tsimba.PNG

 

Enfin, en flânant dans le Marais, au fil de plusieurs galeries, découverte de la galerie Topographie de l’art, qui présentait une exposition collective nommée Image Texte 7. Deux des artistes nous ont vraiment tapé dans l’œil, dans des styles différents : Marcel Katuchevski (dont un génial Chalamov I) et Gianpaolo Pagni.

Katuchevski Chalamov I.PNG

Pagni.jpg

 

La galerie, qui édite aussi de nombreux catalogues et fascicules, organisera bientôt une exposition de photographies et sculptures d’artistes haïtiens contemporains (du 16 novembre au 16 janvier) : ce serait bien de pouvoir y retourner dans ce laps.

 

12:38 Publié dans 2024, BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 04 septembre 2024

04092024

Pnin 66.PNG

 

Un ami m’a prêté Pnin de Nabokov, qu’il vient de lire et a beaucoup aimé. J’en ai lu la moitié ; je n’avais rien lu de Nabokov depuis au moins quinze ans et j’aime beaucoup. C’est très intelligent, mordant, fin ; c’est un campus novel qui dit beaucoup de choses des États-Unis des années 50 comme de la nostalgie et du sentiment de déplacement, d’unbelonging des émigrés russes ; Assez savoureux, bien entendu, le fait que Pnin soit une sorte de double un peu ridicule de Nabokov lui-même, comme, chez Rushdie, les doubles possibles de l’auteur sont généralement l’occasion de faire un pas de côté et de s’imaginer — ou : de se projeter ? — en pire.

Hier soir, un passage du chapitre 3 a retenu mon attention. Pnin se rappelle subitement un vers qu’il n’arrivait pas à se remémorer, et qui provient de la traduction de Hamlet par Andreï Kroneberg. Il indique même qu’en se reportant au texte anglais il n’était jamais aussi ému que par les vers de Kroneberg. Si je dois en croire la Wikipédia russe (mais les auteurs de l’article consacré aux traductions russes de Hamlet ne confondent-ils pas l’auteur et ses œuvres de fiction ? il faudrait vérifier), Nabokov lui-même aimait énormément cette traduction, et jugeait ridicules les traductions de Pasternak.

Or, et c’est à cela que je voulais aboutir, ce sont justement les pièces de Shakespeare traduites par Pasternak qu’André Markowicz citait toujours pour dire que là avait été sa première rencontre avec Shakespeare. Sa mère l’avait initié à Shakespeare via Pasternak.

 

 

*

(En faisant quelques recherches, je suis tombé sur cette référence : un article de Lawrence Venuti publié l'an dernier dans la revue PMLA, vol. 138 n° 3, et intitulé “On a Universal Tendency to Debase Retranslations”. Article inaccessible pour le moment. C'est en plein cœur de mon nouveau (gros) projet de recherche.)

dimanche, 11 août 2024

11082024

Je reprends ce carnet, interrompu presque cinq mois – hormis deux incursions – et c’est donc peu dire que je n’ai pas du tout tenu mon pari d’essayer d’écrire même quelques phrases chaque jour, et encore moins de tenir le compte de toutes mes lectures.

La raison pour laquelle je reprends le clavier, c’est que, projetant un bref voyage en Seine-Maritime, nous souhaitons visiter le manoir d’Ango, dont j’avais lu fin juin, sur un site Web, que Breton y avait écrit Nadja au cours de l’été 1927. Quand j’en ai parlé à ma mère il y a quelques semaines, elle m’a dit que lors de la visite de la maison de Lise Deharme (l'autrice d'Eve la blonde) à Montfort-en-Chalosse on lui avait dit que c’était plutôt dans cette maison. Il faudra tirer cela au clair, car peut-être que Breton a effectivement écrit d’autres textes (un autre livre semblable à Nadja ?) à Montfort, mais la « Chronologie » du tome 1 de la Pléiade, que j’ai enfin repris sur l’étagère ce matin, indique bien que c’est au manoir d’Ango à Varengeville qu’ont été écrits les deux premiers chapitres de Nadja (et d’ailleurs le texte l’indique clairement, quelques pages après le début).

Me voici donc un peu replongé dans Breton : dans Nadja, que je vais lire pour la troisième fois, et dans Poisson soluble, dont j’aurais pu oublier qu’on en fêtait le centenaire. J’ai toujours eu un gros faible – incompréhensible pour mon professeur de khâgne Michel Boisset, et peut-être incompréhensible pour Breton lui-même – pour Poisson soluble. Bien sûr, c’est aussi le centenaire de la publication du Manifeste du surréalisme, et je n’ai pas l’impression d’avoir vu passer grand-chose à ce sujet.

 

dimanche, 05 mai 2024

05052024

Je suis un homme ridicule, qui a deux paires de chaussons identiques, l’une plus usée que l’autre (et tachée de boue) et qui sert pour de brèves incursions dehors, et l’autre pour la maison.

 

Mais ce n’est pas ça que je voulais écrire. – Ce que je voulais écrire, c’est que je suis un homme ridicule, qui a commencé à lire Praiseworthy d’Alexis Wright il y a trente-deux jours, le mercredi 3 avril 2024, dans le train qui l’emmenait (qui m’emmenait) à l’aéroport de Roissy, et qui a quasiment achevé ce livre ce matin, en se laissant (en me gardant) les douze dernières pages, le tout dernier chapitre, pour plus tard. Bien sûr j’ai lu d’autres livres dans l’intervalle, et ce bien que ce mois n’ait guère été des plus féconds pour la lecture ; par exemple, j’ai lu trois livres de Sindiwe Magona, et ce bien que le nom de cette autrice n’ait guère été plus ou mieux qu’un nom alors que j’embarquais le 3 avril au soir à destination de l’Afrique du Sud. C’est aussi à cela que servent les voyages : voici une « nouvelle » autrice, dont on va découvrir l’œuvre.

 

Voici la dernière phrase de l’antépénultième chapitre, à la page 706 de l’édition Giramondo (mon exemplaire de papier blanc immaculé désormais grisé façon pelage d’âne), ce croisement improbable ayant plus sa place dans la rubrique Droit de cité de l’autre blog (mais j’assume être ridicule) :

 

The hauling business stops for no one at a quarter past six in the morning, and a man like Cause knew he could counter bullshit with super bullshit any day of the week as he walked the fields at the slow measured pace of Joshua Bell playing Max Bruch's Scottish Fantasy with the Academy of St Martin in the Fields, and knowing he was nailing it, and would continue working through another hazy day over the ancestral spirit charged ground where the solemn blades of dead grass guessed the next movement in the spirit song of the breeze, and his thoughts never lost the single heartbeat of each donkey in the herd of a thousand he had accumulated across Praiseworthy in the platinum donkey conglomerate transport business.

 

dimanche, 21 avril 2024

21042024

Je suis rentré avant-hier d’Afrique du Sud. Entre le moment où ma collègue Alexandra m’a gentiment déposé dans l’aérogare du minuscule aéroport de Pietermaritzburg – où même la récupération des bagages se fait dans un espace minuscule sans tapis roulant – et le moment où je suis rentré chez moi après que C* est venue me chercher en voiture à la gare de Saint-Pierre des Corps, il s’et écoulé exactement 24 heures, au cours desquelles, comme de bien entendu, je n’ai quasiment pas dormi, l’impression de fatigue ayant été sensiblement augmenté, à Roissy, par les presque 20 degrés de moins entre l’automne du KwaZulu Natal (27° à l’ombre pour ma dernière journée, mercredi) et le printemps parisien (8°, tout à fait ressentis tels dans la gare TGV balayée par les vents). Vous me ferez l’arbre syntaxique de la phrase précédente.

Et donc hier je n’ai pas fait grand-chose (sauf lire, bien sûr (et regarder le soir The Irishman de Scorsese (pas son meilleur, mais on se retrouve quand même à regarder un film de 3 h 30 dont l’intrigue ne nous passionne pas plus que cela sans du tout s’ennuyer (sauf peut-être un tout petit peu pendant un « ventre mou » du film, juste après la sortie de prison de Hoffa)))), malgré la tonne de choses que je dois faire cette semaine, qui sera d’autant plus pénible qu’au retour toujours un peu diffractant d’un long voyage professionnel à l’étranger s’ajoute la disparité entre la nécessité d’aller à la faculté tous les jours et le fait que C* et O* sont en vacances (même si l’une a deux gros paquets de copies et si l’autre va crouler sous les fiches à faire et les révisions de bac). Je ne parle même pas des envies que j’aurais de lire davantage ceci, de m’avancer sur tel dossier pas totalement urgent, ou – galéjade – de rattraper le retard d’écriture dans ces carnets, et dont – pour le combler – il aurait suffi que je détourne 10 ou 15 minutes de mes baguenaudages quotidiens sur les réseaux sociaux pour tenir la chronique de ces deux semaines – très riches et passionnantes – à Durban (5 jours) puis à PMB (9 jours).

Vous me ferez l’arbre syntaxique de la phrase encore avant, et, avant que je mette le point final à ce billet du jour, sachez que le correcteur orthographique de Word souligne baguenaudage en rouge, et que je viens de lire ce mot, ou presque, dans Topographie idéale pour une agression caractérisée, à cela près – et c’est beaucoup – que Boudjedra emploie le participe passé du verbe (baguenaudé, donc) pour signaler que les agresseurs putatifs du vieil homme perdu dans le métro portent des bagues. Vérification faite, cet emploi est tout à fait fantaisiste et sans rapport ni avec les acceptions attestées ni avec l’étymologie (la baguenaude serait le fruit du baguenaudier, nom d’arbre issu des parlers de la région Centre (tiens !)).

 

09:23 Publié dans 2024 | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 16 mars 2024

16032024

Réveillé plutôt tôt ce matin, à 7 h 30, si on considère que m’étant couché à presque 1 h du matin (ah, les compétitions de ping-pong), j’aurais eu besoin de davantage de sommeil. Toutefois, je suis moins enrhumé depuis hier soir : l’effet miraculeux de l’adrénaline pongiste ?

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Ce week-end, outre les diverses autres menues (ou pas si menues) tâches, je veux boucler la traduction : 3 pages de remerciements et… 800 notes de bas de page… Bien sûr, il est 10 h du matin et je n’ai pas commencé… — Qu’ai-je donc fait ?

 

—— Eh bien, lessive, aspirateur, etc. —— Mais surtout : découverte, grâce à Camille Bloomfield, du poète nuyoricain Urayoan Noel, et des poèmes alphabétiques de son recueil de 2015. Et aussi : deux mèmes idiots. Et encore : abonnement à la revue Fragments, cahiers de littérature prolétarienne. Et même : partage d’un dessin de Gary Larson, et vérification de l’étymologie de l’expression “close, but no cigar”… Et enfin : je veux rattraper le retard dans ces carnets.

 

Entre ça et le Tournoi des Six Nations cet après-midi, ça sent la journée peu productive…

 

10:02 Publié dans 2024 | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 14 mars 2024

14032024

Une heure avant le début de la journée d'études Le Web des poète·sses (à l'invitation de Marie-Anaïs Guégan et de son équipe), j'ai fait une petite vidéo dans ma chambre d'hôtel.

 

 

Je crois que le son est dégueulasse. Ou alors c'est mon ordi qui, après réinstallation du disque dur, a un son dégueulasse...?

 

mercredi, 13 mars 2024

13042024

Je ne suis jamais allé à Naples ou à Mexico City, mais, supposant

qu'il y a au moins 2 ou 3 rues à peu près calmes dans ces deux

villes, peut-on se mettre d'accord pour dire que Lyon est la ville la

plus bruyante et la plus fatigante du monde ?

 

Pour précision, cette phrase, postée sur Facebook, a valu un déferlement – à la modeste échelle de mon peu déferlant compte Facebook – de commentaires. Que les choses soient claires : c’est peut-être hyperbolique, mais à peine. À chaque fois que je me rends à Lyon, je suis frappé par la saleté et le bruit. Il n’y a pas une rue où on puisse échapper aux bagnoles. Par ailleurs, je ne trouve pas cette ville très belle ni très attachante. Les ponts sur le Rhône sont trop californiens, et les ponts sur la Saône forment un paysage d’ensemble sans charme. Lyon, c’est Paris en plus bruyant et surtout en pas beau. Change my mind.

 

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lundi, 11 mars 2024

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Épuisé… à quoi servent les vacances… à travailler.

Hier soir, j’ai fini de traduire le chapitre 37. Il me reste les dix pages du chapitre 38, les 9 pages d’épilogue et de remerciements, et surtout les 50 pages de notes (qui seront très mécaniques – j’ai gardé pour la fin toutes les notes de pures références bibliographiques).

 

Certes, le deadline est… aujourd’hui. Mais l’éditrice m’a dit qu’il n’y avait aucun problème pour m’accorder une semaine, voire davantage. Toutefois j’aimerais désormais en être débarrassé le plus vite possible. J’espère pouvoir faire des relectures dans le train mercredi et jeudi.

 

08:20 Publié dans 2024, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 10 mars 2024

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Commencé de lire Littérature et révolution, entretien en trois parties entre Kaoutar Harchi et Joseph Andras. Andras, dont j’ai bien aimé deux livres au moins, a tendance à être assez poseur, assez mascu finalement. Harchi, que je ne connais que via les réseaux sociaux, propose les argumentations et les analyses les plus intéressantes. Le dialogue, en tout cas, est très fertile.  

 

samedi, 09 mars 2024

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Enrhumé, courbaturé… hier, perdu très largement, comme prévu, mes trois matches, les premiers ever en compétition officielle de tennis de table. J’ai des centaines de choses à apprendre pour pouvoir espérer gagner.

 

08:19 Publié dans 2024 | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 08 mars 2024

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Même si j’ai un peu tenu mes carnets de 2024 à Cagnotte, j’ai presque six jours de retard, que je vais éponger en trichant grâce à Facebook, comme souvent. J’ai à nouveau la gorge (très) prise, mais, depuis 6 h 15 – heure à laquelle je me suis levé – je n’ai pas arrêté : après quelques bricoles de boulot, j’ai traduit ma ration quotidienne de dix pages de sorte que je vais pouvoir avancer sur celle de demain, à moins que j’essaie de faire une petite siestouze (vazyléon).

 

12:22 Publié dans 2024 | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 07 mars 2024

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Quand tu avais déjà eu une idée de traduction le 27 février, deux jours avant de partir en “vacances”, mais que, ne t'en souvenant pas, tu as retraduit le titre le 1er mars... différemment...

(Le titre original : « PEOPLE SCATTERED, A CONTINENT DRAINED ».)

mercredi, 06 mars 2024

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De retour à Tours immense plaisir de trouver dans la boite aux lettres mes exemplaires. Ce livre, dont on a vu naître et se dessiner les contours sonnet après sonnet, il y a quelques années sur Facebook, quel bonheur de le découvrir, avec ses belles pages, sa typographie soignée... et les collages de Françoise Guichard, décidément douée de tous talents.