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mardi, 22 août 2023

22082023

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Aujourd’hui, le Convoi de l’eau passait en Touraine. La vingtaine de tracteurs et les 700 cyclistes sont arrivés place Jean-Jaurès peu avant midi.

 

Nous y étions.

Une belle mobilisation, des discours variés et forts, pour la solidarité, le partage, contre les inégalités et pour l'action face à l'urgence climatique.

 

lundi, 21 août 2023

21082023 - Johannesburg

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Levé à 5 heures, plus d'une heure avant l'heure des mouettes (c'est nouveau ça, l'heure des mouettes, qui remplace l'heure des éboueurs ou l'heure du livreur de journaux), je finis par avoir envie de café au bout de 50 pages, et je ne comprends ni les gens qui dorment ni pourquoi depuis la page 48 de ce roman qui est une réécriture de Mrs Dalloway j'ai en tête la voix de Tracy Chapman - et sa guitare :

I make a fool of myself

In matters of the hea-a-a-art

dimanche, 20 août 2023

20082023

Ce matin, comme hier, même heure, grand combat de goélands pas très loin de chez nous – un barouf infernal. Sur le plan positif, ça me permet d’aérer la maison et de la rafraîchir avant la chaleur du jour.

Hier, outre la lessive et les courses, bien avancé dans mes lectures : autrement dit, je n’ai absolument pas envie de me remettre au travail.

 

06:44 Publié dans 2023 | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 19 août 2023

19082023

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En poursuivant ma (re)découverte de l’œuvre de Bo Diddley, que je ne connaissais que via ses plus grands succès, les chansons de la fin des années 50, sans réelle documentation – ça date de mes années d’étudiant –, j’ai découvert qu’il a été accompagné notamment, et successivement, de deux femmes guitaristes, Peggy Jones (dite « Lady Bo »), jusqu’en 1962 (ici en photo, non créditée, en 2006), et Norma-Jean Wofford (dite « The Duchess ») après 1963.

 

On peut entendre régulièrement Peggy Jones, qui est aussi connue pour son travail avec son groupe vocal des Jewels, sur les premiers albums de Bo Diddley, et elle a même composé certains titres, dont l’instrumental Aztec (pourtant attribué à Ellas McDaniel, soit Bo Diddley lui-même).

 

 

 

Ici, elle jouait Roadrunner, en 2011 (beep beep !), ainsi qu'une version très distendue de Mona croisée avec Who Do You Love.

 

mercredi, 16 août 2023

16082023

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Il s’est passé quelque chose hier : alors que j’ai décidé, le matin, après avoir écrit mon billet du jour, de renoncer à poursuivre la lecture de Umbrella, nous avons regardé le soir Awakenings, film de Penny Marshall avec Robert De Niro, Robin Williams, Penelope Ann Miller et Julie Kavner qui raconte les expériences du Dr Sayer autour de patient·es atteint·es d’encéphalite, avec un protocole impliquant des prescriptions de L-Dopa. Or, c’est exactement ce que fait le Dr Zack Busner en 1971 dans le roman de Self ; l’article WP consacré au roman précise d’ailleurs cette analogie (mais pas l’intertexte possible avec le film de 1990).

 

Me voici donc en pleine hésitation : reprendre Umbrella sur la pile des livres à chroniquer, ou m’en tenir à l’abandon ? Tout en tergiversant, pourquoi pas aller écouter Ape Man des Kinks, vu que c’est une chanson primordiale dans le roman ? titre qui a joué un rôle dans l’écriture de Great Apes, mon roman préféré de Self ?

 

14:43 Publié dans 2023, Tographe | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 15 août 2023

In memoriam Kenneth White (1936-2023)

On vient d'apprendre la mort, il y a quatre jours, de Kenneth White, grand poète et penseur, fondateur de l'Institut International de Géopoétique en 1989, et qui a un peu compté pour moi dans les années 90 (j'ai même été adhérent de l'Institut et correspondu avec K.W.). Il y a un bon moment que je n'avais rien lu de lui, car je trouvais que ses textes et son projet tournaient pas mal en rond, et qu'il y avait un peu trop de spiritualité vaseuse dans les soubassements de son esthétique, mais je vous invite quand même à aller le lire si vous ne connaissez pas du tout.

 

Il est à noter que, comme il était installé depuis plus d'un demi-siècle en France, il était plus connu de ce côté-ci de la Manche, au point que -- chose rare pour un écrivain anglophone -- l'article que lui consacre la Wikipédia francophone est beaucoup plus détaillé que celui de la Wikipédia anglophone.

 

In memoriam Kenneth White (1936-2023)  In memoriam Kenneth White (1936-2023) In memoriam Kenneth White (1936-2023)

Je suis allé dénicher mes 4 numéros des Cahiers de géopoétique, dont je mentirais si je n'admettais pas qu'ils avaient pris la poussière, mais dans lesquels j'ai pris plaisir à me replonger.

 

In memoriam Kenneth White (1936-2023)

In memoriam Kenneth White (1936-2023)

 

Ma sœur m’avait offert, au milieu des années 90, deux recueils de K.W., qu’elle avait fait dédicacer. Les deux volumes, aujourd’hui, vont parfaitement avec le lierre qui souhaite envahir le béton et les trous de mon vieux pantalon noir, signes d’un certain effilochage de la mémoire et du langage poétique, absorbant, lucide autant qu'opacifiant. [Et d'ailleurs, speaking of memory, un échange ultérieur avec Delphine m'a permis de me rappeler qu'elle m'avait offert et fait dédicacer ces recueils il y a trente ans pile, car K.W. faisait le cours d'agrégation sur Lowell à la Sorbonne l'année où elle l'a passée. -- Add. du 16/08]

 

 

In memoriam Kenneth White (1936-2023)       In memoriam Kenneth White (1936-2023)

 

K.W., poète de l’ouverture et des grands espaces, s’était si bien acclimaté à la Bretagne qu’il signait ses préfaces en précisant qu’il se trouvait dans les « Côtes du Nord » (oui, moi aussi j’ai connu l’époque où le département n’était pas allé pêcher ce ridicule Armor pour l’associer à son nom) et qu’il insérait des vers bretons dans ses poèmes.

 

In memoriam Kenneth White (1936-2023)       In memoriam Kenneth White (1936-2023)

 

15082023

Déjà la mi-aou, selon la vieille chanson agaçante (de Ray Ventura, je crois).

 

Je m’évertue à continuer la lecture d’Umbrella, que je trouve vraiment ardue : huit jours pour lire la moitié, 200 pages, c’est tout à fait anormal, même si j’ai lu d’autres bricoles en parallèle. Avec Will Self c’est un peu comme avec Faulkner, pour moi : à fond ou pas du tout. Au demeurant, je me demande pourquoi je m’obstine : je lis le roman presque comme des chapitres distincts (alors que, comme Phone, c’est un bloc de texte sans saut de page), tentant de trouver les connexions entre les trois périodes du récit, et en me réjouissant des bonheurs d’écriture. – J’ai soixante bouquins sur la pile de livres à lire ; c’est ridicule d’insister ainsi… et tout autant ridicule de me plonger pour une vingtaine de pages dans l’année 1709 des Mémoires de Saint-Simon comme je l’ai fait hier soir.

 

lundi, 14 août 2023

14082023

Hier, j’ai inventé une nouvelle forme poétique, le quinconce flifaxtaille ; quoique simple, elle requiert la publication sur les cinq réseaux sociaux auxquels je suis inscrit de 5 fragments différents d’un même poème. Dès aujourd’hui, j’ai été trop flemmard pour poursuivre. Journée de flemme : passage au pressing, passage à la pharmacie (pour acheter le vaccin contre le papillomavirus pour O*) et passage à la galerie marchande de la Petite Arche pour imprimer quelques photos pour la tante de C*.

 

Soir : Taxi Driver – pas revu depuis facilement 25 ans. O* assez dérangé, et pour cause. Je maintiens que c’est un très grand film, très ambivalent, sublimement filmé (avec des façons de David Lynch (qu’il anticipe, je sais), comme dans le traveling en contre-plongée totale après le massacre, ainsi que l’écho des images du début dans le générique de fin), sans parler de l’interprétation de De Niro, hallucinante. Le film n’est absolument pas complaisant avec la pédocriminalité, ni avec le point de vue masculiniste de Travis, que le film suit principalement – et pas toujours, cf scènes avec Betsy – sans épouser. Pour un film des années 70, il est même assez complexe dans sa déconstruction du male gaze (par contre, pas moyen de le noter très haut au test de Bechdel ;-)). La scène la plus terrible, au fond, est celle où Iris danse avec Sport, ou, plus exactement (et la précision est importante), où Iris laisse Sport la faire danser le slow, sans dire un mot, en le laissant lui parler d’amour.

 

22:50 Publié dans 2023, Tographe | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 13 août 2023

13082023

Retour à Tours, sans C*, que je suis allé chercher à la gare à 11 h du soir, très heureuse de son week-end dans le Périgord.

Rangement, lessive etc.

La pile de livres lus à chroniquer en vidéo devient une vraie tour de Babel, ou de Pise, ou les deux.

 

23:54 Publié dans 2023 | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 12 août 2023

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Cielfie, dernière promenade à Cagnotte.

vendredi, 11 août 2023

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Chaleur de la Sainte-Claire.

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Le lagerstroemia ne fait pas ombrelle.

 

jeudi, 10 août 2023

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Avant-hier on a visité l'exposition 2020-2023 de Lynette Yiadom-Boakye au Guggenheim. Dans le catalogue on ne trouve pas le quatrain, très dickinsonien et sans doute de L. Y.-B. elle-même, qui figure en exergue de l'exposition.

08:05 Publié dans 2023, BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 08 août 2023

08082023 (selfie parfait à Bilbao)

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samedi, 05 août 2023

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Si vous ne devez lire qu'un essai cet été, que ce soit celui-ci.

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08:30 Publié dans 2023 | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 04 août 2023

04082023

Excellente nouvelle que cette publication d'un texte d'Adam Shafi Adam, dont j'avais tant aimé Les girofliers de Zanzibar, traduit alors par Jean-Pierre Richard (un des deux !) et publié en collection Motifs, au Serpent à plumes.

Ce nouveau livre paraîtra en octobre aux éditions Project'Îles ; le titre français est Les indociles.

 

La traductrice est Aurélie Journo, donc ce sera forcément très bien.

 

jeudi, 03 août 2023

03082023

Les éditions Dodo vole n'éditent plus, hélas, la revue Lettres de Lémurie, qui restera comme un jalon majeur des années 2010-2020 (et que j’ai évoquée plusieurs fois dans le vlog : 1, 2), mais les souscriptions continuent...

 

Allez jeter un œil au catalogue de l'automne : de beaux ouvrages à soutenir, acheter, offrir...

 

lundi, 31 juillet 2023

31072023

D’Emmanuel Ruben j’avais beaucoup aimé, d’une part, Icecolor et Terminus Schengen, parus au Réalgar, et d’autre part Sur la route du Danube (Payot, 2019), dans lequel il raconte son périple à vélo en remontant le Danube de ses estuaires à ses sources.

 

La ligne des glaces, p. 41  20230731_162117  La ligne des glaces, p. 65

 

D’Emmanuel Ruben je viens de commencer La ligne des glaces, texte un peu antérieur (2013), et ces brefs chapitres aussi impressionnistes qu’imprégnés d’un sentiment géographique du monde me plaisent bien.

vendredi, 28 juillet 2023

28072023

Hier soir, je suis parvenu aux deux-tiers, à peu près, du roman de Soyinka.

Je lambine, non seulement car je lis d’autres textes dans la journée et car j’ai commencé The Hottentot Venus de Rachel Holmes, mais aussi parce que j’ai beaucoup de mal à « entrer » dans ce roman. C’est très bien écrit, très incisif, mais j’ai davantage l’impression de lire une critique sociologique et politique qu’un roman à proprement parler. Je trouve aussi que l’intrigue, au sens le plus banal du terme, n’a vraiment « décollé » qu’après les 7 premiers chapitres, donc après l’entrevue entre Pitan-Payne et le Premier Ministre tout-puissant. Un autre élément contribue, je pense, à l’impression de monochromie : l’absence totale de variété dans les personnages, qui sont tous des quinquagénaires nigérians issus du même milieu et dans un positionnement similaire vis-à-vis du gouvernement et du parti majoritaire. (N'est-ce pas ce que j'avais trouvé rédhibitoire, autrefois, à la lecture de The Interpreters ?)

Pas de personnage féminin, pas de jeunes, pas de vieux… c’est très étrange, en fait.

 

jeudi, 27 juillet 2023

27072023

Aujourd’hui, j’ai enfin pris le temps d’écouter/regarder la dernière vidéo d’Azélie Fayolle, dans laquelle elle invite Camille Islert à parler de l’ouvrage collectif dirigé par Aurore Turbiau, Ecrire à l’encre violette. Littératures lesbiennes en France de 1900 à nos jours.

 

J’ai consacré, sur Twitter, un petit fil décousu à mes premières impressions d’écoute, tout en sachant que si j’avais vraiment « pris des notes » j’aurais mis en avant beaucoup plus d’éléments, notamment en ce qui concerne le contexte culturel et historique. Ce qui est certain, c’est qu’au sortir de cet entretien, si j’ose dire, j’ai ajouté à ma pile à lire, outre Marie Laparcerie, Natalie Barney et Adrienne Monnier, et que, Camille Islert ayant évoqué la figure centrale de Radclyff Hall, qui écrivait en anglais et ne fait donc pas l’objet d’une véritable étude dans l’ouvrage collectif, il me paraît important de creuser un peu cette figure, en lisant sans trop tarder son roman le plus connu The Well of Loneliness, mais aussi en allant voir du côté de ce qui n’a pas été traduit : The Forge, A Saturday Life, Miss Ogilvy Finds Herself.

 

De proche en proche, on finit toujours par s’intéresser à d’autres créatrices, en l’espèce à Olive Custance mais aussi – via une des compagnes de Radclyff Hall, Mabel Batten – aux compositrices Adela Maddison et Ethel Smyth.

 

mercredi, 26 juillet 2023

26072023 - Femmes d’exception dans les Landes

Ma mère a acheté le dernier livre de (en fait, dirigé par) Philippe Soussieux, Femmes d’exception dans les Landes (éditions Kilika, 2023). Signe, un de plus, que l’entreprise de désinvisibilisation des créatrices, ou plus généralement des femmes qui ont eu un rôle majeur au moins à l’échelle régionale, se généralise.

 

L’ouvrage est imprimé avec soin, richement illustré, et les textes sont globalement de bonne facture, même si on ne comprend jamais trop bien qui sont les auteurices (11 femmes pour 5 hommes) ni à quel titre iels interviennent dans le livre. Certains chapitres sont rédigés avec une neutralité toute encyclopédique, d’autres avec un lyrisme un peu suranné (celui sur Claude Fayet par exemple), ou d’autres encore très subjectifs. On sent la touche et la patte de ce qu’on pourrait nommer l’érudition caractéristique des « historien-nes régionalistes », mais cela rend le livre très vivant, même si ça part un peu dans tous les sens. La majeure partie du livre est consacrée à des chapitres monographiques, et l’autre, plus restreinte mais presque plus intéressante, à une « encyclopédie féminine landaise » répertoriant, dans des notices beaucoup plus succinctes, un nombre plus important de « figures ».

 

Pour comprendre cette notion de « figures », justement, ce qui est intéressant, c’est la diversité des profils retenus : outre des femmes dont l’importance historique a été notée et approfondie depuis longtemps (Corisande d’Andoins ouvre le bal), le livre invite à découvrir des écrivaines (Christine de Rivoyre et Lise Deharme, bien sûr, mais aussi Henriette Jelinek, Claude Fayet, Valentine Penrose), mais aussi une martyre (Marguerite Rutan), une mystique (Marie Lataste), une conservatrice générale du patrimoine (Bernadette Suau), une peintre (Suzanne Labatut), une « grande bienfaitrice » (Eugénie Desjobert – j’ai enfin compris ce que signifiaient les initiales ED sur le grand pont de Saubusse), une voyante (Madame Fraya), une rescapée du goulag soviétique (Andrée Sentaurens), une aviatrice (Andrée Dupeyron), mais aussi deux sœurs, Cora et Marie Laparcerie, dont l’une fut une grande comédienne et directrice de théâtre, et l’autre chansonnière, journaliste et romancière. De Marie Laparcerie, sa biographe, Ginou Coumailleau, évoque la participation au journal féministe La Fronde dès 1897, mais aussi ses nombreux romans jugés « dangereux » par la presse conservatrice de l’époque, dont un roman au titre pas si transparent que cela, Isabelle et Béatrix, roman du 3e sexe. Je ne suis pas encore allé regarder/écouter la vidéo qu’Azélie Fayolle et Camille Islert viennent de consacrer à l’ouvrage collectif Ecrire à l’encre violette. Littératures lesbiennes en France de 1900 à nos jours, mais voici une autrice (et un texte) qui pourrait bien s’y trouver.

 

Après un premier parcours – je ne peux me targuer de l’avoir véritablement lu, encore – de cet ouvrage collectif dirigé par Philippe Soussieux, infatigable défricheur et vulgarisateur du patrimoine landaise, j’ai déjà envie d’aller approfondir, en particulier avec les autrices que je ne connaissais pas du tout Valentine Penrose et Marie Laparcerie, et Claude Fayet sans doute également. Parmi les chapitres monographiques, j’ai omis celui que Janine Dupin Capes consacré à Emilie, baronne de Bouglon, qui fut le grand amour ou l’ « Ange blanc » de Barbey d’Aurévilly : en fait, et heureusement, cette propriétaire du château du Prada à Labastide-d’Armagnac mérite de figurer dans l’ouvrage par-delà son association avec Barbey, d’autant que la présence, dans un ouvrage visant à désinvisibiliser des femmes puissantes mais oubliées, de l’auteur des Bas bleus ne laisse pas de paraître quelque peu ironique, sinon contradictoire.

 

mardi, 25 juillet 2023

25072023

Il a fallu récupérer un colis à l’ouverture du bureau de poste ce matin avant de prendre la route pour les Landes. Hier, lundi, le bureau où sont déposés les colis après avis de passage du facteur était fermé (chose qui serait inexplicable pour toute personne lisant ces lignes après un bond dans le temps d’une dizaine d’années).

Il fait franchement frisquet ; nous avons dîné à la salle à manger, et pas sur la terrasse.

 

J’avance poussivement dans le roman de Wole Soyinka, Chronicles fom the Land of the Happiest People on Earth.

 

21:47 Publié dans 2023 | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 24 juillet 2023

24072023 - mais que lisait la grand-mère de Henry James ?

Et nous voici, le lendemain, et je n’ai pas écrit une ligne de plus. Qu’ai-je fait ? eh bien, j’ai glandouillé : lu des articles du Guardian, attendu de voir si le 5e et dernier jour du 4e test-match entre l’Angleterre et l’Australie allait reprendre, avancé dans le livre de Bill Bryson que je lis en parallèle du dernier Soyinka (expérience assez discontinue), préparé les cadeaux pour ma mère (c’est son anniversaire aujourd’hui – nous le fêterons demain avec elle), vaguement fait la sieste, relu en famille les journaux de voyage écrits par O* puis C* depuis 2014, téléversé sur Flickr les dernières photos et fait un peu de tri dans tout ça, regardé le dernier film de Dupieux à la télé… J’ai aussi préparé ma valise, dans laquelle je n’ai mis que cinq livres, je crois, et pas même celui que je dois commencer à traduire : je sais que je n’y toucherai pas, donc autant assumer les vacances.

Oxburgh Hall, Oxborough - demeure de la famille des barons de Bedingfeld depuis le XVIe - 19 juillet 2023     Hier, en regardant les photos du 19 (et donc d'Oxburgh Hall notamment), j’ai voulu vérifier ce qu’était A Small Boy and Others de Henry James, et il s’avère que c’est un de ses deux livres autobiographiques, écrit fort tard (1913, je crois). Mais combien a-t-il écrit ? J’ai l’impression d’avoir lu beaucoup de Henry James, pas loin de dix romans, les journaux de voyage, beaucoup de nouvelles, et je découvre encore des titres inconnus de moi… !

J’ai lu le premier chapitre de ce Small Boy and Others (le titre est vraiment étrange), et quand il parle des goûts littéraires de sa grand-mère, il ne parle que d’autrices dont il dit qu’elles sont oubliées, plus du tout lues. Voici la liste :

What she liked, dear gentle lady of many cares and anxieties, was the "fiction of the day," the novels, at that time promptly pirated, of Mrs. Trollope and Mrs. Gore, of Mrs. Marsh, Mrs. Hubback and the Misses Kavanagh and Aguilar, whose very names are forgotten now, but which used to drive her away to quiet corners whence her figure comes back to me bent forward on a table with the book held out at a distance and a tall single candle placed, apparently not at all to her discomfort, in that age of sparer and braver habits, straight between the page and her eyes.

 

Ce serait mal me connaître que de penser que je ne suis pas allé vérifier chacune de ces autrices grâce à Wikipédia (oui, j’avoue que je n’ai pas eu le courage de creuser sur la Britannica ni de me connecter à la base Oxford Reference), et j’ai notamment découvert que Mrs Trollope (1779-1863) était bien la mère d’Anthony Trollope (et que nombre de ses livres semblent encore d’un grand intérêt aujourd’hui, à commencer par Jonathan Jefferson Whitlaw, que WP présente comme le premier roman abolitionniste, ce qui me semble étrange) ; que Catherine Hubback (1818-1877), nièce de Jane Austen, a écrit dans l’ombre spectrale de sa tante (qu’elle n’a jamais connue), au point d’écrire son premier roman, The Younger Sister, à partir d’un synopsis de cette dernière et dans un style très imité aussi, autant que je puisse en juger après un survol, d’icelle ; que Grace Aguilar (1816-1847) est surtout connue pour ses poèmes et essais sur la religion et la tradition juives ; que Julia Kavanagh (1824-1877 – tiens, on fêtera le bicentenaire de sa naissance l’année prochaine), romancière irlandaise, a été suffisamment connue de son vivant pour que plusieurs de ses romans soient traduits en français, en allemand, en suédois, en italien, et que la critique contemporaine la redécouvre avec un intérêt prononcé pour les éléments protoféministes de ses romans (le Projet Gutenberg a peu de textes d’elle, et Internet Archive en a beaucoup, mais à chaque fois en 3 volumes dont l’ordre n’est pas indiqué dans la miniature, de sorte que c’est le bazar pour s’y retrouver).

Vous me direz que j’oublie Mrs Gore (Catherine, 1798-1861) et Mrs Marsh (Anne Marsh-Caldwell, 1791-1874 – tiens, on fêtera l’année prochaine le sesquicentennial de sa mort), mais assez pour aujourd’hui. Je noterai seulement qu’il est difficile de savoir si Henry James, hardly the feminist, décourage ici son lectorat de s’intéresser à ces écrivaines en les balayant d’un revers de la main, ou si le seul fait de les avoir énumérées permet à des olibrius dans mon genre de se dire : tiens, et si j’allais creuser un peu tout cela ? Les deux, évidemment.

À l’heure où les questions de canon et de postérité, d’invisibilisation et de marginalisation, occupent, heureusement, le centre des débats (et je recommande notamment la lecture d’Autrices invisibilisées de Julien Marsay ainsi que de suivre le compte Twitter), cette petite recherche m’a une fois encore montré que, même dans les Îles britanniques, qui ont toujours mis au premier plan Jane Austen, Mary Shelley, George Eliot, Elizabeth Gaskell, Christina Rossetti et Elizabeth Barrett Browning, il y a des foultitudes d’écrivaines marginalisées ou invisibilisées, comme l’excellente Mary Elizabeth Braddon dont j’ai lu plusieurs romans ces dernières années, ou encore Rhoda Broughton.

 

dimanche, 23 juillet 2023

23072023

Avant de partir en vacances en Angleterre, j’avais à peu près rangé mon bureau, mais celui – qu’on dit virtuel, mais en fait bien réel – de l’ordinateur portable est encore tout en pougnac. Nous sommes rentrés hier soir, bien fatigués après les 750 bornes de Lavenham au Shuttle puis de Calais à Tours. Le séjour s’est finalement globalement bien passé, même si O* a été malade durant trois jours et si on a dû pas mal se réadapter – pour ne rien dire de nos craintes, mardi, de devoir in fine aller aux urgences.

 

Avant de partir en vacances, j’avais constaté un mois sans écriture dans ce blog, entre la multiplication des tâches pour le boulot, le découragement et le simple relâchement. Désormais, cela fait un mois et demi depuis le 11 juin. Aucune pertinence à tenter de combler les trous a posteriori, si ce n’est, peut-être, pour le séjour en Angleterre, en m’aidant du très beau travel book qu’a rédigé C*.

 

Aujourd’hui : encore du rangement, des lessives, téléversement sur Flickr des photos correspondant aux journées de jeudi et vendredi. Je viens de « traiter » mes mails pro, qui n’en finissent jamais.

 

dimanche, 11 juin 2023

11062023

Shantih shantih shantih

 

Cette épigraphe (est-ce aussi le mot pour une citation placée en fin d’œuvre ?) apparaît à l’écran après le très long générique de fin de Roma, film d’Alfonso Cuaron que nous avons regardé hier. C’est un très beau film, qui déjoue beaucoup des attentes narratives du spectateur. Les lieux sont filmés avec une maîtrise de l’espace qui est vraiment confondante : on voit la protagoniste se déplacer dans la maison ; on la voit perdue – ou presque – dans l’immense propriété du frère de sa patronne ; au cinéma, le regard se perd entre le film projeté (la scène finale de La Grande Vadrouille !...) et le couple au premier plan ; on la suit dans l’océan, dans l’avant-dernière scène, sans voir ni savoir où sont les enfants.

 

Pour la formule, j’ai tout de suite identifié – mais c’est normal, j’ai enseigné ce texte il y a longtemps – le dernier vers de The Waste Land : il s’agit d’un mantra en sanscrit que T.S. Eliot fait précéder du vers These fragments I have shored against my ruins, qui est quasiment un manifeste (ou un résumé) de l’esthétique moderniste. Après avoir vérifié l’article Wikipédia consacré à « Shanti », j’ai constaté, sans surprise, que dans la liste d’œuvres ne figure pas le premier album de Julien Jacob, Shanti (2000). Mais je ne crois pas comprendre pourquoi Cuaron a placé cette formule à la fin de son film…

 

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samedi, 10 juin 2023

10062023

Il est arrivé quelque chose de rare aujourd’hui. Levé tôt – en fait, à l’heure habituelle du réveil (6 h 40 (depuis toujours, je suis incapable de me lever franchement plus tard le week-end ou en vacances, ou alors il me faut vraiment plusieurs semaines d’accoutumance ou que je me sois couché très tard)) –, ayant laissé Joseph Anton de Rushdie, commencé hier, à l’étage, je suis allé au salon et j’ai repris Glory de NoViolet Bulawayo, roman commencé il y a plus de deux mois et dont j’avais arrêté la lecture après moins de 50 pages (sur 400), déçu voire agacé, et – pour résumer – n’arrivant pas à « entrer dedans ». En général, quand je fais ça, c’est mort ; je peux toujours retenter quelques jours ou quelques semaines plus tard, mais c’est mort ; encore ces derniers temps, j’ai tenté à deux ou trois reprises de recommencer la lecture de King Lopitos et de Toxique (j’en parle dans la vidéo je range mon bureau n° 099) mais il n’y a rien eu à faire.

 

Vous me voyez venir : rien de tel avec Glory. Après 1 h 30 j’avais poursuivi jusqu’à la page 140, et ce soir j’ai lu la moitié du roman. Non que les défauts qui m’avaient empêché d’« entrer dedans » ne soient pas là, mais ils sont devenus secondaires. Je crois qu’il a fallu ces neuf ou dix semaines pour qu’inconsciemment je digère la déception d’un roman sans rapport avec le cycle de nouvelles We Need New Names que j’avais beaucoup aimé, et surtout pour que je digère le fait que le roman ne cherche absolument pas à faire des personnages animaliers autre chose que des figures anthropomorphiques dans un roman à clé parfaitement transparent sur l’histoire récente du Zimbabwe. Il y a aussi que le chapitre 8, ‘Returnee’, est particulièrement réussi et offre un angle différent avec des personnages différents.

 

Sinon, une fois qu’on accepte le caractère totalement plaqué – ou gratuit, ou automatique – du transfert de l’histoire humaine sur des personnages d’animaux, la lecture se trouve facilitée. De même, NoViolet Bulawayo (et cela, c’est très différent de son premier livre) procède régulièrement à des répétitions extrêmement longues, sous forme de collier d’anaphores, ou de formules répétées à l’identique ou presque sur une dizaine de lignes ; réflexion faite, je pense que, comme d’autres éléments un peu dérangeants de l’écriture, cela vient d’une tentative de restituer une forme d’oralité très précise et très codifiée – je ne connais pas les traditions orales des récits ndebele, donc c’est seulement une hypothèse.

 

vendredi, 09 juin 2023

09062023

 

 

Ce matin j’ai enregistré la vidéo n° 99 (en fait, la 103 ou 104e je crois) de la série je range mon bureau. Comme j’improvise totalement, il y a toujours des moments d’hésitation, des transitions poussives etc. Cette fois-ci, comme je clôturais sur les 2 livres de Rimbaud en traduction, j’ai choisi de lire Les Corbeaux dans chacune des deux traductions. Je n’avais pas le texte de Rimbaud sous les yeux, et m’interromps à un moment pour remarquer que la traduction allemande ne conserve pas l’oxymore : « toi notre céleste oiseau noir ! » - Cela ne faisait pas deux minutes que j’avais arrêté de filmer que le vrai distique de Rimbaud m’est revenu :

Sois donc le crieur du devoir,

Ô notre funèbre* oiseau noir !

 

Ou comment critiquer une traduction sur la base d’un vers de Rimbaud qu’on a soi-même réécrit. Quelle pitié…

 

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* J’ai dû faire une confusion funèbre > funeste > céleste, d’autant que l’aspect « céleste » est mentionné dès le début du poème, avec la rime cieux / délicieux. Il n’empêche…