mardi, 05 mars 2024
Bayonne, 5 mars 2024
16:29 Publié dans 2024, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 04 mars 2024
Luc Ferry, crac en géographie
18:31 Publié dans 2024 | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 03 mars 2024
03032024
08:00 Publié dans 2024, Chèvre, aucun risque, Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 02 mars 2024
02032024
Levé à 6 h 25. Enfin écrit à L. V. à propos de nos premières esquisses de traduction du Sorcier. C’est un dossier auquel je n’ai presque pas de temps à consacrer en ce moment, et ça m’agace souverainement. Je mets l’adverbe en italiques car L. et moi ne sommes pas d’accord sur le terme à conserver pour traduire « the Ruler ».
07:38 Publié dans 2024 | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 01 mars 2024
01032024
Dix pages traduites, alors que je m’étais fixé un objectif moyen de 5 par jour pendant ces six journées landaises. Il m’en reste cent, mais ça commence à sentir l’écurie. Speaking of écurie, on a quand même pu faire deux promenades à pied, une avant le déjeuner (la Salamandre) et l’autre à l’heure du thé – toujours sans le prendre – jusqu’au Bassecq, où on a peut-être dit au revoir aux deux chevaux dont le pré se trouve du côté de Heugas : la maison vient d’être vendue, mais le propriétaire, ne pouvant les emmener avec lui, les donne à qui voudra.
Depuis que j’ai élaboré mon dossier de demande de congé sabbatique pour l’année prochaine (comme je l’ai dit à A. B., si j’obtiens un semestre, ce sera déjà grandiose), je ne cesse d’avoir de nouvelles idées de chapitres ou de pistes d’exploration. En lisant le petit livre que consacre Najate Zouggari à Angela Davis aux éditions Les Pérégrines, je me suis dit que je pourrais écrire un texte du même ordre pour tenter de faire un peu sortir Wangari Maathai du corset d’ignorance dans lequel elle est enfermée en France. Mais ce projet-là n’aurait aucun rapport, ni de près ni de loin, avec le projet échafaudé pour le CRCT. – Il y a aussi que cet opuscule m’a donné envie de lire méthodiquement tous les livres d’Angela Davis, à commencer par son autobiographie.
Soir : Sweet Valentine, film d’Emma Lucchini (2010). Pas mal, mais prise de son insupportable (dialogues inintelligibles, on n’entendait pas une réplique sur deux).
[Belote finalement gagnée par C* et moi, 1080 à 970.]
19:55 Publié dans 2024 | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 29 février 2024
29022024
Une journée qui n’a lieu que tous les quatre ans, et aujourd’hui je n’ai guère eu le temps de me poser pour y penser, enchaînant presque sans pause ma matinée de cours et le voyage dans les Landes, où nous sommes arrivés à l’heure du thé – mais sans le prendre – et où nous avons trouvé mes parents en bonne forme. Le soir, nous avons regardé Envoyé spécial, et notamment l’enquête sur les nombreuses agressions sexuelles dont est accusé Gérard Miller.
22:50 Publié dans 2024 | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 28 février 2024
28022024
Hier, en tramway (ou était-ce le matin, en traversant le pont Wilson à pied*), je me suis dit que je pourrais écrire un texte au cours des seize jours de mon voyage en Afrique du Sud du 3 au 18 avril – un texte qui ne serait peut-être pas une chronique de cette mission (car c’est une « mission », terme étrange qu’il faudrait creuser) mais un fichier texte accompagnant le voyage, et qui me permettra, entre autres, de ne pas noyer ma famille et mes proches sous les messages WhatsApp. Comme j’ai enfin récupéré un ordinateur portable digne de ce nom – je ne crois pas l’avoir écrit dans ces carnets, mais P. Z., l’informaticien de la Faculté, a changé le disque dur, tout réinstallé, changé la batterie et le processeur (j’ai récupéré l’ordinateur mercredi dernier) – je vais pouvoir m’en servir sans avoir à chercher une prise de courant toutes les dix minutes. Le voyage va être assez intense : cinq jours à Durban, dont une conférence et des rendez-vous professionnels ; huit jours à Pietermaritzburg, dont douze heures de cours et des réunions etc. On verra bien.
* Depuis une semaine, je n’ai pas repris le vélo. Hier, C* m’a posé au bas de la Tranchée, et le soir je suis rentré en tramway.
06:04 Publié dans 2024 | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 27 février 2024
Daaaaaalí
De Daaaaaalí, la réplique qui me reste le plus, par-delà rodomontades et gags hilarants*, est celle de Judith, la journaliste interprétée par Anaïs Demoustier, disant à Dalí** « mais je crois en vous, moi, je ne suis pas comme les autres ».
Cette réplique invite à comprendre tout le film de façon littérale, à savoir que les acteurs ne jouent pas « le vrai » Salvador Dalí, mais des sosies ou imposteurs. En effet, le film représente ce que l'on sait du « vrai » Dalí avec un certain degré de réalisme (histrionisme, formules choquantes mais creuses, conscience de la médiocrité de sa peinture) mais ce Dalí du film fonctionne aussi sur un autre plan : personne ne le prend au sérieux. Le producteur, le caméraman, l'évêque etc. ont l'air de le traiter comme un excentrique de second ordre.
Plus que la mise en abyme vertigineuse et la concomitance de plans temporels théoriquement distincts (en double hommage à la peinture de Dalí), c'est la dissociation de la personne de Dalí et de sa figure, de sa figuration, qui est le véritable sujet du film.
___________________________________
* Le film est sans doute le plus drôle de Dupieux, en grande partie grâce à Édouard Baer (ça me fait mal de l'écrire, mais bon).
** Vu que je me suis cassé l'os à aller copier-coller le í, vous êtes prié·es de commenter ce billet.
09:42 Publié dans 2024, Tographe | Lien permanent | Commentaires (2)
lundi, 26 février 2024
26022024
Réveillé, sans doute par un cauchemar, que je ne me rappelle pas du tout. Du coup, levé à 5 h 35, ai éclusé une partie du travail en rade, dont les 9 fiches d’évaluation orale des L3 ; pour l’une d’entre elles, j’ai dû aller copier-coller pas moins de 35 prononciations dans l’OED, en hiérarchisant ensuite les types d’erreur dans la fiche — j’espère que l’étudiante va regarder ça de près et travailler ces mots en particulier, et, plus généralement, le placement accentuel.
07:36 Publié dans 2024, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 25 février 2024
25022024
Couché tard, et levé tôt quand même.
6 pages traduites le matin, avant d’aller à la boulangerie. Le soir, je lis Faire trace de Maxime Decout, commencé avant-hier.
Cet après-midi je ne m’y suis pas remis, trop content de passer trois heures, après le repas, à discuter avec A*, qui repartait à Rennes en milieu d’après-midi.
18:00 Publié dans 2024 | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 24 février 2024
24022024
Pris par la traduction et par tant d’autres bricoles (ou pas bricoles) de boulot, je laisse dériver le recensement systématique des livres lus.
Ça m’énerve.
Et surtout ça ne m’empêche pas de regarder les matches du tournoi des Six Nations.
18:00 Publié dans 2024 | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 23 février 2024
23022024
Pas pu traduire hier, comme c’était prévu, d’ailleurs. Bonne séance de séminaire sur An Ordinary Wonder le matin, mais il en faudra une seconde jeudi prochain. Ce roman est tout de même très finement écrit, dans les détails.
Encore réveillé à 4 h, mais il faut dire que j’ai dû tomber de sommeil avant même 10 h du soir, je crois. —— Ce matin, C* se rend aux obsèques d’Y* avec nos premiers voisins, car je ne peux déplacer mon cours de L3.
04:52 Publié dans 2024 | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 22 février 2024
22022024
Du mal à m’endormir (toujours à cause des restes de pharyngite), et réveillé très tôt (4 h peut-être (j’ai fini par me lever à 5 h)), nez pris par la sinusite ; cela fait deux mois ; j’en ai marre. Je vois la docteure aujourd’hui, pour qu’elle interprète le scanner d’hier (polypes ?). Pas à me plaindre : je me sens en forme et plutôt plein d’énergie (même si là, j’aurais aimé une nuit moins courte).
Par ailleurs, j’ai un peu de retard sur tous les fronts, et par exemple, même si c’est sans importance, dans ces carnets. J’ai même, ce matin, à la hâte, rempli les six dernières journées du carnet manuscrit. Malgré le travail je réussis à lire un peu (hier soir, 70 pages de l’essai de Didi-Huberman sur l’Arbeitsjournal de Brecht), et j’ai déposé dans les temps mon premier dossier de CRCT. Je crains de ne même pas obtenir un semestre.
Sinon, il me reste 140 pages à traduire avant le 31 mars, et alors que je vais intervenir dans deux séminaires, à Lyon et à Tours, en mars justement. Vu que je réussis à traduire 10-12 pages les « bons jours » ça a l’air simple… sauf que j’ai rarement plus de deux jours par semaine à consacrer à cette activité. Un coup de collier sur les dix jours de « vacances » s’impose. — Il y a aussi que je n’ai pas, dans ce décompte, inclus toutes les notes de bas de page, laissées en blanc pour le moment. Or, j’ai créé hier, dans le chapitre 27, le 300e appel de note. Miam !
06:18 Publié dans 2024, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 18 février 2024
18022024
Il y a quelques jours, peu avant d’apprendre la mort soudaine d’Y*, notre voisine, je repensais que c’était il y a quatre ans que nous avions aperçu un renard sur notre terrasse, à l’heure du déjeuner – un renard qui nous avait fixés de son regard splendide, avant de se carapater. C’était un mois avant le confinement.
Et ce matin, en ouvrant le volet de la cuisine, je repensais, je ne sais pourquoi, que, à cette même époque, il y a trente ans, je me rendais, un mercredi matin sur deux, très tôt (7 h ?), à un laboratoire d’analyses de Talence pour y faire les prises de sang garantissant que mon traitement contre l’acné n’avait pas trop de conséquences sur mon organisme. Le mercredi matin, c’était le jour où je séchais les cours de philo du foldingue (à ma seconde khâgne j’avais décidé d’aller à l’essentiel) et où j’allais parfois suivre les cours de la licence d’anglais (comme s’appelait alors la troisième année, après le DEUG), et ce quoique je fusse inscrit au télé-enseignement. Quand j’y repense, je ne sais même pas avec quelle énergie j’ai obtenu la même année le concours de Normale Sup’ et la licence (en passant certaines épreuves à la session de septembre).
08:14 Publié dans 2024 | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 17 février 2024
17022024
Pour cette Journée Portes ouvertes, nous n’étions pas – pour la première fois depuis près de vingt ans – en salle 32, mais en salle 12. Elle est plutôt plus agréable, même si le volume sonore, quand nous étions huit ou neuf simultanément à renseigner des lycéen·nes, était un peu pénible. Or, ça n’a presque pas désempli, même aux heures habituelles de désert (entre midi et deux et après 16 h). Les étudiant·es présent·es étaient super (comme toujours).
19:14 Publié dans 2024, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 16 février 2024
War Dances
Recueil de nouvelles et de poèmes acheté presque par hasard au Bibliovore, il y a dix jours.
On retrouve l’ironie mordante de Sherman Alexie, le côté faussement je-m’en-foutiste de son écriture, sa manière très directe de parler des « grands sujets » de la société américaine contemporaine. À noter : ‘Invisible Dog on a Leash’, ‘Big Bang Theory’, ‘Salt’.
07:35 Publié dans Livres 2024 | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 15 février 2024
15022024
Après-midi passée à régler des paperasses, pénible ; frustration de n’avoir pas pu traduire.
Et le soir, surtout, nous avons appris la mort, soudaine, de notre voisine, Y*. Cela va colorer toutes les journées à venir, je le sais. Nous ne connaissons pas si bien que cela nos voisins, mais elle, depuis quinze ans, nous avons eu le temps de l’apprécier, beaucoup même.
21:13 Publié dans 2024 | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 14 février 2024
14022024
J’ai fait aujourd’hui mon troisième entrainement de tennis de table ; ça va me faire le plus grand bien, d’avoir pris une licence et de me forcer à exercer régulièrement. En plus, j’ai tout à apprendre : c’est très stimulant.
* *
*
J’ai offert un collier à C*, qui ne s’y attendait. On ne s’offre jamais rien pour la Saint-Valentin (ça n’existait même pas dans les années 90, et on trouve ça idiot), mais là elle avait fait plusieurs fois de la lumière, donc pourquoi pas ?
20:12 Publié dans 2024 | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 13 février 2024
Dele Weds Destiny
Il y a quelques années j’avais ironisé sur une liste des 100 African Books You Have to Read, ou quelque chose d’approchant, dont 85% étaient écrits en anglais, et une bonne partie de ceux-là écrits par des écrivain·es nigérian·es. Dele Weds Destiny n’est pas un mauvais roman, mais il fait un peu penser à ces textes produits à la chaîne, un roman comme il s’en publie tant d’autres chaque année, à la sortie des masters de creative writing, sous la plume d’une Nigériane dont la troisième de couverture nous apprend qu’elle vit à New York (bien sûr).
Je suis un peu méchant, car s’il était si conventionnel que cela, je n’aurais pas lu ce roman jusqu’au bout. Or, je l’ai lu, même avec un certain plaisir, et en m’attachant à ces trois personnages de femmes d’âge moyen lors de leurs retrouvailles pour les noces somptueuses (mais qui vont rater (ceci n’est pas un spoil car dès le titre, et les premiers chapitres, on pressent que la cérémonie de mariage va virer au vinaigre)) de la fille de l’une d’entre elles. Le livre marque notamment par la façon dont il fait revivre la période assez particulière des grèves d’étudiants contre la dictature dans les années 80, et aussi par le récit des cérémonies proprement dites, vers la fin : on sent que Tomi Obaro a tenté de restituer ce qui l’a elle-même marquée, avec ce regard à la fois de l’intérieur et un peu de l’extérieur. À cet égard, le roman intéressera beaucoup les spécialistes de diaspora studies.
07:32 Publié dans Livres 2024 | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 12 février 2024
12022024
J’ai retrouvé aujourd’hui, en cherchant autre chose dans un de mes comptes d’archivage gmail, un vieux tapuscrit de 2014, Le Moine qui arrouméguait, livre qu’il faudrait continuer à mettre en forme et compléter mais qui, même en le reparcourant dix ans plus tard, tient la route.
Traduit 14 pages (27 depuis samedi). —— Quelques coriacités.
18:24 Publié dans 2024, Ecrit(o)ures, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 11 février 2024
Défions l’augure
Qu’est-ce qui s’est passé ?
On attend l’explication.
Et finalement elle ne vient pas.
Ce qui s’est passé je vais te le dire
C’est ma mère, passé avenir au présent
Je poursuis une traversée rapide de l’œuvre récente de Cixous.
Toujours l’impression qu’une grande partie m’échappe et que l’autobiographie est là pour faire sens, une lampe dans la nuit du sens.
Tout cela vient de ce fait que quand je naquis à Oran je naissais par ma mère à Osnabrück. Cette originalité est cause que mon livre et moi nous avançons par embardées. À plusieurs scènes. Et il arrive qu’un des livres du livre me fasse une scène. (p. 83)
On s’y raccroche.
Difficile de se raccrocher à une lampe.
Après tout ce n’est pas la personne d’Ulysse qui nous lie à l’Odyssée, c’est la somme de ses aventures, et qu’elle soit finie en vérité, et que la fin soit domiciliée. (p. 89)
Ici j’ai corné plein de pages – ouh, pas bien, exemplaire de bibliothèque. (Oui, mais d’abord ce sont des cornages très discrets, que je déplie aussitôt avant de les rendre, et surtout tous ces livres n’ont apparemment jamais été empruntés par quiconque hors moi.)
Je me suis servi de deux phrases pour deux sonnets de ma nouvelle série, pas encore publiée ailleurs que sur Facebook (sonnets braqués). Mais même en se mouchant du pied curieux que Cixous après 80 bouquins et combien de séminaires confonde l’antiphrase et la litote (→ p. 77)
Elle note que dans la lettre il n’y a pas de fautes d’orthographe. Puisque c’est Alice qui prend sous la dictée. — Alice, pourriez-vous laisser les fautes de mon mari, svp ? C’est comme si Alice avait lavé les pieds de son mari. Ma grand-mère pense et ne dit pas. Les deux femmes se déplacent lentement, lourdement, autour de la table, comme des baleines ventrues qui changent en or jaune le sel vert de la vérité. (p. 105)
J’ai commencé à lire un roman inachevé de Heine à cause de ce livre. Et de cette page :
Ce récit a survécu caché dans les trois volumes d’œuvres de Heine qui n’ont jamais quitté son étagère. Je ne l’ai jamais lu. Je ne sais pas pourquoi. Il est resté caché comme un enfant mort sous la nappe. (p. 50)
Le livre est là, en allemand – existe-t-il en français ?
Selon moi, confirmer que chez nous on se mouche dans les draps n’est pas mentir. Selon moi tout a commencé dans la Bible. Il y a eu une faute. Et l’histoire de l’écriture a commencé. Tout a commencé par un procès. À la question : qui a commencé ? je réponds : d’un côté, c’est ma mère, de l’autre côté c’est ma grand-mère, où est la vérité ? Là, la vérité en est où, entre les lits, entre les mères. (pp. 56-7)
09:19 Publié dans Livres 2024 | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 10 février 2024
Partout le feu
Ce roman en vers libres m’avait échappé lors de sa parution en 2022. Il est centré autour du personnage d’une jeune femme, la narratrice, Laetitia, qui a abandonné un cursus plutôt classique et même assez élitiste pour participer aux activités d’un groupe genre Extinction Rébellion mais en plus radical : invasion d’une centrale nucléaire pour y lancer un incendie, cassage de pare-brises de SUV (p. 116), etc. Le dernier chapitre s’achève sur son immolation par le feu.
Le livre n’est pas mauvais, mais il est un peu convenu/complaisant, et surtout il est très rare que les vers libres soient autre chose que de la prose découpée différemment. Un peu déçu, donc.
09:18 Publié dans Livres 2024 | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 09 février 2024
09022024
(Oui, c'est dans huit jours.)
16:33 Publié dans 2024, Chèvre, aucun risque | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 08 février 2024
Lowitja O’Donoghue (1932-2024)
Vous n’allez pas en entendre trop parler, donc je vous invite à aller lire cet article au sujet de Lowitja O’Donoghue, militante des droits des Aborigènes, qui vient de mourir à l’âge de 91 ans. Lowitja fait partie de la nation Yankunytjatjara, dont les territoires de sédentarité se situent entre Adelaide et Alice Springs. Surtout, elle fait partie des “Stolen Generations”, c’est-à-dire de ces générations d’enfants aborigènes qui ont été enlevés à leurs familles afin de les placer dans des pensionnats, mais plus souvent dans des familles européennes/blanches. L’article de la WP anglophone est très détaillé et documenté.
Il faut savoir que le plan était un programme orchestré d’“assimilation”, c’est-à-dire d’extermination culturelle. Voici comment en parlait son principal instigateur, Cecil Cook.
Langage de génocidaire, et d’ailleurs la pertinence de la notion de génocide est souvent discutée dans ce contexte. N’oublions pas qu’en 1849, à peine 50 ans après le début de la colonisation de l’Australie, le dernier Aborigène de Tasmanie était tué. Si on considère les différentes “nations” composant les premiers peuples d’Australie, il s’agit bien ici d’un génocide.
Lowitja O’Donoghue, arrachée à l’âge de deux ans à sa famille, ne les a retrouvés qu’à 30 ans passés, par hasard, et ne pouvait même pas communiquer avec sa mère : pas de langue commune. (Cf concept d’épistémicide.) En théorie, les enfants aborigènes étaient censés être “civilisés” par ce processus, donc éduqués à l’européenne. En réalité, ils/elles étaient souvent employé·es comme domestiques sans recevoir de salaire (“Stolen Wages”).
Ce processus d’“assimilation” (et en fait d’extermination culturelle ou d’ethnocide) est semblable à celui mis en place au Canada. Cf cet article de Tony Buti.
From a working life that began as a 16-year-old servant, O’Donoghue went on to become the first Aboriginal person named a Companion of the Order of Australia, and the first chair of the now defunct Aboriginal and Torres Strait Islander Commission.
Après toute une période au cours de laquelle les autorités ont cherché, en accord avec les représentant·es des Aborigènes, à compenser (faiblement) les conséquences de 200 ans d’expropriation et de marginalisation, il y a depuis qqes années un backlash. Déjà en 2008, Anne Summers écrivait dans le Sydney Morning Herald, que les décisions de compensation pour la tragédie / le crime des “Stolen Generations” n’étaient pas à la hauteur. Le récent référendum par lequel les Australien·nes (très majoritairement d’origine européenne — la quasi-extermination a fonctionné) ont refusé de reconnaître davantage de droits est un exemple de ce backlash.
Pour en revenir à Lowitja O’Donoghue, je vous recommande aussi cette interview de 2008, à l’occasion de l’inauguration de son portrait à la National Portrait Gallery. Sur les “Stolen Generations”, si vraiment vous ne pouvez pas lire l’anglais, je vous recommande cette émission excellente avec l’anthropologue Barbara Glowczewski.
16:20 Publié dans 2024 | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 07 février 2024
Trois livres de Guy Bennett traduits par Frédéric Forte aux éditions de L'Attente
Trois pour (même pas) le prix d’un ——— On s’est demandé s’il fallait placer la parenthèse du titre entre pour et le ou entre le et prix : car ce que j’ai voulu dire, c’est – comme on le voit avec les codes-barres – c’est que ces livres ont été empruntés à la B.U. (Et ce n'est même pas le titre retenu pour le billet de blog. (Pondre ces billets me prend trop de temps. L’exhaustivité prend trop de temps. Même pour gagner du temps sur les vidéos, ces billets me prennent trop de temps. Et tiens, l’alarme sonore indiquant que la lessive est terminée résonne.))
Ce fut donc, hier et ce matin, la découverte de Guy Bennett, oulipien et américain. Je sens que je vais toujours le confondre avec Guy Davenport. On n’a pas idée de ne pas être francophone et de se prénommer Guy. J’ai lu ces trois petits livres de Guy Bennett car ils ont été traduits (en fait : co-traduits) par Frédéric Forte, qui m’a demandé en ami il y a quelques jours sur Facebook, sans que je sache trop pourquoi (j’ai lu naguère voire jadis son Dire ouf, mais c’était avant le vlog donc je n’en ai jamais parlé).
Ces trois recueils traduits par F.F. (j’écris ces lignes en écoutant les deux premiers albums de Franz Ferdinand) ont chacun leur couleur :
Poèmes évidents – rose : le plus ludique, le plus abordable sans doute – avec quelques jolies trouvailles.
Ce livre – taupe : le plus expérimental, il « détaille les clés théoriques et techniques de la matière textuelle qui le constitue ». Ou : « où cela mène-t-il le lecteur qui cherche à en découdre avec le présent ouvrage ? » (p. 71 [j’aimerais bien savoir quel verbe anglais est ici traduit par en découdre avec])
Œuvres presque accomplies – rouille : le plus profond et le plus jouissif, selon moi. Mais je ne suis pas objectif : la question des livres que j’ai échafaudés et été trop flemmard pour écrire me taraude continuellement. Il y a deux jours, Milène Tournier a commenté sous un des sonnets que je publie ces jours-ci sur Facebook en disant « ils sont incroyables tes sonnets ». J’étais à deux doigts de lui répondre : personne n’en veut. Et je ne l’ai pas fait car ça aurait été faux. En 2016 j’ai autoédité mes 135 sonnets de la décennie précédente sans les avoir jamais proposés à aucun éditeur. Pour en revenir au livre de couleur rouille de Guy Bennett, car c’est censé être le sujet ou l’objet de ce billet, difficile d’en parler, sinon à faire l’inventaire des projets non réalisés et qui me semblent le plus excitants : bokéogrammes, glissandi, Le Projet des ponts, « Mon contenu » (cette idée, je l’ai eue aussi, et on est nombreuxses à l’avoir eue)… Quel est ce sonnet en anglais de la page 41 dont le titre est le premier vers du sonnet en -yx ? Guy Bennett l’a-t-il écrit par anagrammes de chaque vers du sonnet de Mallarmé ? ai-je été inattentif ? Je juxtapose ce qui s’ajoute et se jouxte. Débrouillez-vous.
J’étais parti pour y passer dix minutes, et ça fait la demi-heure sans faire la rue Michel. D’ailleurs, aucun écrivain anglophone, même oulipien, ne se prénomme Michel.
09:52 Publié dans Comme dirait le duc d'Elbeuf, Le Livre des mines, Lect(o)ures, Livres 2024 | Lien permanent | Commentaires (2)
mardi, 06 février 2024
06022024
Et dire que j’ai attendu d’avoir presque cinquante ans pour faire cours sur Jamaica Kincaid…
C’est à l’été 2022 que, sollicité par mes collègues responsables de la double licence anglais-espagnol pour proposer un cours sur « les littératures des Amériques » pour le module spécifique, en deuxième année. N’étant pas américaniste, mon premier réflexe a été : Caraïbes. Et puis : autrices. Et puis : pourquoi pas des autrices écrivant dans les deux langues de référence du diplôme (même si je n’ai jamais étudié l’espagnol). Et donc : autrices vivantes, hispanophones et anglophones, des Caraïbes.
Donc le tout premier recueil de Kincaid, pour faire simple (At the Bottom of the River). Et l’occasion d’aller piocher dans l’anthologie bilingue de Nancy Morejon avec traductions en anglais. Et j’ai découvert une géniale anthologie, dont j’ai fait acheter trois exemplaires à la B.U. : The Sea Needs No Ornament / El Mar No Necesita Ornamento.
Et donc lors du premier cours on avait tourné autour de “Girl”, et aujourd’hui autour d’“In the Night”. Car rien de moins juste que d’écrire que je « fais cours sur » Jamaica Kincaid. On pourrait passer des heures à lire et relire et parler de cette nouvelle en cinq parties. Mais j’ai attendu d’avoir presque cinquante ans.
18:13 Publié dans 2024, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)