mercredi, 19 octobre 2022
D'un relativisme tout relatif
Aujourd’hui, le Projet Gutenberg rend publique la version numérisée, sous différents formats, d’un livre majeur publié en 1778 par un homme ayant exercé le métier de chirurgien sur plusieurs vaisseaux négriers, Alexander Falconbridge : An account of the slave trade on the coast of Africa. Je cite seulement la première phrase de la Préface :
The following sheets are intended to lay before the public the present state of a branch of the British commerce, which, ever since its existence, has been held in detestation by all good men, but at this time more particularly engages the attention of the nation, and is become the object of general reprobation.
Ce texte, comme tant d’autres, est à faire lire à toutes les personnes qui vont répétant qu’ « à l’époque tout le monde était d’accord », que « les mentalités ont changé » etc. C’est faux. Il en va de même de la colonisation. Dans mon troisième cours de L1 d’introduction aux études post-coloniales, je cite un extrait du Voyage à l'isle de France, à l'Isle de Bourbon, au Cap de Bonne-Espérance, &c. de Bernardin de Saint-Pierre (1773) qui explique parfaitement le mécanisme des monocultures commerciales (cash crop colonialism), donc comment l’extermination des Amérindiens d’une part, la déportation de millions d’Africains d’autre part sont toutes deux liées au commerce du café et de la canne à sucre.
Je n’en retrouve pas à présent le texte original (je cite la traduction anglaise dans mon cours), mais en voici un autre :
L’esclavage n’est point nécesse à l'Isle de France pour l'agriculture; lui est contraire, s'oppose à la population. Le code Noir n'est point observé. L'esclavage ne peut se justifier ni par la théologie, ni par la politique. Philosophes devroient le combattre, femmes Européennes devroient s'y opposer.
En d'autres termes, le relativisme et l'universalisme sont des concepts que manient nos défenseurs de l'héritage colonial et des crimes contre l'humanité des nations européennes selon que ça les arrange ou pas.
07:50 Publié dans Affres extatiques, Indignations, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 11 octobre 2022
Fouiner / foutoir
Aux pages 104-5 de L’Usage de la photo, livre d’Annie Ernaux co-écrit avec son compagnon de l’année 2003 Marc Marie, et que j’ai lu hier, Marc Marie, justement, écrit ceci, en légende de la photographie dite « des mules blanches ».
Il est donc question, une énième fois, de la façon dont on classe sa bibliothèque personnelle, et du plaisir parfois complexe qu’il y a à fouiner, farfouiller, s’étonner ou se perdre dans le classement d’autrui, quand on n’est pas chez soi.
Chez nous, les livres sont classés peu ou prou selon de grandes catégories pratiques telles que celles ici déplorées par Marc Marie (fiction française, littératures africaines et autres francophones, littératures anglophones, littératures en traduction, littérature africaine de langue anglaise, théâtre, poésie, essais) mais sans réel ordre alphabétique, selon des regroupements qui peuvent allier les ouvrages d’une même maison d’édition (Minuit, Verdier, Dépaysage, P.O.L., Verticales, Aux Forges de Vulcain, Louise Bottu…) ou des pays (Ghana, Nigéria, Kenya, Afrique du Sud par ex. sur les étagères de littérature africaine de langue anglaise), des langues (lusophones, hispanophones, germanophones etc. bien distincts sur les étagères des littératures en traduction).
Bref, c’est un peu le foutoir quand même.
14:52 Publié dans 2022, Autoportraiture, Flèche inversée vers les carnétoiles, Lect(o)ures | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 01 octobre 2022
01102022
Covid jour 6. Ça allait mieux et en fait non. Aucune force, aucun ressort, incapable de quoi que ce soit. Impression d'être une serpillière qu'on essore, mais qui aurait des os. Peu agréable.
Commence à douter d'être d'attaque mardi. Déjà j'annule ma participation à un colloque en Belgique jeudi/vendredi.
14:00 Publié dans 2022 | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 28 septembre 2022
28092022
Après la bataille de Curupaytí (1893)
Une toile hallucinante de Cándido López (1840-1902), que je découvre via ma lecture du moment, le roman de Mariana Enriquez Notre part de nuit...
12:49 Publié dans 2022, BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 27 septembre 2022
27092022
Cloué au lit avec Covid, sans pouvoir lire ni dormir, j'ai deux choses passionnantes à vous apprendre :
- le rappeur portugais Allen Halloween a sans doute pris son pseudo en référence à Allen Toussaint (révélation en écoutant un double vinyl de Blood Sweat & Tears)
- le musicien jouant de la guitare électrique sur "La bagarre" de Dick Annegarn se nomme François Ovide (!)
17:51 Publié dans 2022, Autres gammes | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 21 septembre 2022
21092022
12:59 Publié dans 2022, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 20 septembre 2022
20092022
12:55 Publié dans 2022, Lect(o)ures | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 15 septembre 2022
15092022
13:01 Publié dans 2022, Chèvre, aucun risque | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 11 septembre 2022
11092022
13:03 Publié dans 2022, Chèvre, aucun risque | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 09 septembre 2022
09092022
Ce soir, belle rencontre à la librairie La Vagabonde, avec Frédérique Germanaud, autour de l'exposition de Sabine Faulmeyer et des éditions Blancs Volants.
22:05 Publié dans 2022, Moments de Tours, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 18 juillet 2022
18072022
Grande chaleur sur Salamanque – appartement confortable mais à peu près impossible à aérer car aucune pièce n’est « traversante ». Je me suis levé à 7 h 10 pour répondre à quelques mails de boulot et regarder un peu ce qui s’était tramé du côté de Twitter et de l’actualité. Le pétainisme de Macron et la collusion désormais permanente de toute sa clique avec les fascistes, si on y ajoute le négationnisme climatique des gens qui disent qu’il « a toujours fait chaud l’été », c’est insupportable. Est-il possible de s’enfoncer la tête dans le sable ou de se contenter de partager les meilleurs moments possibles avec ses proches en se disant qu’on n’a pas les moyens d’agir à son échelle, qu’on fait tout ce qu’on peut et de signer définitivement sa propre impuissance face au capitalocène et à la destruction générale ? des années que je pose cette question… autant se décerveler…
08:14 Publié dans 2022 | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 07 juillet 2022
07072022
Deux mois que je n’ai pas ouvert ces carnets. C’est terrible, cette incapacité à me tenir aux routines les plus simples. (Alors que j’ai fait un live Twitch le 6 juin en signalant que c’était le dix-septième anniversaire du blog, je n’ai pas été foutu de pondre un texte même bâclé.)
Réveillé depuis 4 h, j’ai fini par me lever à 5 h 40. Il y avait longtemps… les deux cafés de l’après-midi sans doute…
Hier j’ai fini par relancer l’éditrice par Messenger, car, depuis le 24 juin, date à laquelle elle m’a dit qu’elle me contacterait, après que je lui ai dit que je serais peu disponible car en déplacement la semaine dernière, mais que je me débrouillerais quand même pour la rappeler, je n’ai pas eu de nouvelles.
Aujourd’hui, aller-retour à Rennes pour signer le bail du nouvel appartement d’A* et y déposer quelques affaires.
06:01 Publié dans 2022 | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 06 juillet 2022
06072022
Ce matin aux Tanneurs en voiture, exceptionnellement, afin de rapporter la vaisselle sale du pot de fin d’année, ainsi que les cadavres de bouteilles (pas tant que ça, j’avais vu grand). J’ai aussi mis le frigo de la salle des casiers à dégivrer, en espérant que la bassine placée sous le gros bloc de glace obstruant le freezer suffira à contenir l’inondation. Comme je ne pourrai pas m’y rendre demain (aller-retour à Rennes), on va croiser les doigts.
À 11 h délibérations de L1, avec une quinzaine de « repêchés » tout de même.
À 17 h 30 j’ai passé 45 minutes en visioconférence avec une étudiante de L3 très gentille et dans une situation inextricable, redoublante, et qui n’a toujours pas validé son année (et de loin). Face à son désespoir, j’ai tenté de trouver des mots réconfortants en lui suggérant plusieurs pistes pour essayer de voir l’avenir sous un jour moins sombre, en lui proposant même de lui écrire des lettres de recommandation. Impression d’impuissance.
19:13 Publié dans 2022 | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 05 juillet 2022
05072022
Après la réunion de département, pot de fin d’année, avec cadeaux et discours pour les « partants », B. M. qui s’apprête à une reconversion, et E.R. qui prend sa retraite (j’ai fait le malin dans le discours en plaçant ce que j’avais appris en lisant l’entretien de Christiane Fioupou dans e-Rea : en espagnol, on parle de jubilacion). E. a répondu à mon discours en finissant sur deux citations particulièrement rentre-dedans de Cavanna sur la vieillesse, tirées d’un livre que je ne connaissais pas, Stop-crève. Je dis que je ne connaissais pas car, même si j’ai très peu lu Cavanna, il y avait ses œuvres complètes (ou presque, donc) chez mon beau-père.
Déjeuner rapide et sympa au Cafecito, avec, notamment, la nouvelle collègue MCF, qui a l’air très affable, curieuse, outre l’excellence de son CV.
18:18 Publié dans 2022, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 07 mai 2022
07052022
Ce matin, enfin, le chauffage ne s’est pas relancé, et ne se relancera pas. Depuis plusieurs semaines, je l’ai programmé pour qu’il ne se relance que lorsque la température au salon tombe en-dessous de 18°5, à partir de 6 h en semaine et de 8 h le week-end. Même ainsi, la chaudière tournait à fond pendant une heure le matin, et parfois un peu en journée.
Je lisais hier je ne sais plus où qu’il était effarant que deux mois et demi après le début de la guerre en Ukraine aucune mesure n’ait été prise, dans les transports et ailleurs, pour inciter à la réduction de la consommation d’énergie. Cela fait bien longtemps que je suis convaincu que l’impossibilité récurrente d’interdire les éclairages lumineux inutiles la nuit (50% des réverbères, magasins et grandes surfaces) et des panneaux publicitaires électriques montre que nous irons dans le mur quoi qu’il arrive.
08:04 Publié dans 2022, Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 06 mai 2022
06052022
Aujourd’hui, j’ai alterné les surveillances d’examen avec la participation distancielle au 4e colloque de l’association CARACOL, qui se spécialise dans les littératures des Caraïbes, et une réunion pédagogique du Master Etudes culturelles.Le colloque se poursuit demain, et j'ai beau avoir du travail par-dessus la tête, c'est vraiment très stimulant, d'autant que je commence de plus en plus à m'intéresser à l'aire des Antilles/Caraïbes (pour un cours de L2 de l'année prochaine mais pas seulement (c'est Haïti qui m'aura servi de phare, à l'origine)).
Pause déjeuner classique au Cafecito, mais j’ai eu l’idée modérément bonne de vouloir acheter ensuite le café – excellent comme toujours – que j’avais bu avec mon dessert ; le type m’a fait un cours interminable qui m’a rappelé un peu le sketch de Little Britain dans lequel Ray McCooney, le restaurateur écossais, répète systématiquement « if ye were to ask me on a Monday I would say yesssss » à une question relative au menu du dimanche.
J’ai lu plusieurs chapitres (essais sous forme épistolaire) de Dear Senthuran, le livre le plus récent d’Akwaeke Emezi. J’ai parlé (mal car fatigué) de Freshwater dans le dernier épisode (87) de je range mon bureau. Mon séminaire de littérature de M1 de l’année prochaine tournera autour de Rivers Solomon et Akwaeke Emezi. Fin juin, à Toulouse, pour le 7e Congrès du G.I.S. Etudes africaines en France, je vais pouvoir rencontrer Cédric Courtois, le meilleur spécialiste d’Emezi en France ; il me tarde évidemment, depuis le temps qu’on se suit de loin…
Soir : visionnage (enfin) d’Annette. D’une part, Carax est toujours un peu trop hystérique et kitsch, mais d’autre part c’est sur une trame qui émane entièrement des frères Mael, une sorte d’opéra barré plus que baroque, très dérangeant. Et je crois que l’hystérie de Sparks ne m’a jamais gêné (c’est peut-être mon groupe préféré), donc elle finit par faire passer le côté ténébreux et poseur de Carax.
23:20 Publié dans 2022, Autoportraiture, Tographe, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 05 mai 2022
05052022
Ce matin, c’était le dernier cours de Littératures postcoloniales et de la diaspora de L3. Impression un peu mitigée car j’ai fait passer un peu à l’abattage les 8 dernières présentations orales (en moyenne, il y en avait plutôt 3 par cours, soit beaucoup de temps pour questions, échanges et reprise), mais c’était le dernier cours avec un groupe d’étudiant-es globalement très vif, très dynamique, assez poil à gratter parfois, mais de façon stimulante. Chose rare, il me tarde presque de corriger leurs copies. C’est aussi une promotion dans laquelle se trouve une demi-douzaine d’excellent-es anglicistes.
Après-midi : conseil d'UFR, dont deux heures perdues à discuter du sexe des anges de l'emménagement partiel sur le site Lesseps à partir de 2025.
Soir : bonne idée, vraiment, d'aller acheter des feuilles quadrillées pour O* juste avant l'heure de la fermeture à la FNAC. Outre que les seules marques vendues là coûtent la peau des nèfles, pas pu résister à acheter deux disques, dont le dernier Oumou Sangaré. / Soir, plus tard : émission de La Grande Librairie avec Annie Ernaux. Pendant l'entretien, je me suis pris à refeuilleter le magnifique Quarto, et à commencer la lecture de La Femme gelée. Quelle écriture exceptionnelle. Deux analogies me sont venues, inattendues, difficiles à assumer ou approfondir totalement : le même creusement à partir des mots que dans les derniers livres de Sarraute ; le même creusement d'un matériau familial / générationnel que les romans de Bergounioux dans les années 80 (mais en beaucoup moins ennuyeux).
22:50 Publié dans 2022, Lect(o)ures, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 04 mai 2022
04052022
Remis à la traduction de Binyavanga Wainaina. Comme je voulais finir le chapitre 3, j’ai fait suivre l’ordinateur et le livre en ville pendant le cours d’orchestre d’O* et j’ai bouclé les 2 pages manquantes au café. Un homme d’un âge voisin du mien enchaînait les conversations avec des personnes qu’il contactait pour les recruter… leur annoncer qu’iels avaient obtenu l’agrégation ( ?)… leur expliquer le système des échelons en début de carrière… bref, étrange : un inspecteur ? un proviseur du privé chargé de recruter des collègues pour enseigner en prépa ?
20:20 Publié dans 2022, Flèche inversée vers les carnétoiles, Gertrude oder Wilhelm | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 03 mai 2022
03052002
Ce matin, réunion de département en conseil restreint, assez poussive, dans laquelle nous avons enfin réglé son sort à une question qui empoisonnait les débats depuis trois réunions. Un vote formel de rejet a eu lieu, à une écrasante majorité, et j’espère qu’on ne reviendra pas me faire perdre un temps fou avec cette histoire encore et encore. Sinon, dans la foulée, j’ai été réélu directeur du département pour les 2 années à venir (j’étais le seul candidat).
Une ancienne lectrice qui a enseigné chez nous de 2003 à 2005 m’a contacté pour me demander si je pouvais rédiger une attestation d’emploi avec détail des cours enseignés pendant ces 4 semestres, ce que j’ai fait, bien entendu ; elle m’a félicité de ma « promotion » car elle venait de découvrir qu’en cherchant le nom du ou de la responsable de département the name more than vaguely rang a bell… Je lui ai évidemment expliqué que ce n’était pas une promotion et que personne ne voulait s’y coller…
13:25 Publié dans 2022, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 02 mai 2022
02052022
Belle demi-journée – car je n’ai pas pu assister aux séances du matin – autour des adaptations et transformations de textes majeurs du corpus littéraire irlandais : Adapating Ireland.
En fin d’après-midi, mes chers/chères L3 donnaient une représentation de Travesties de Tom Stoppard, qui met notamment en scène la genèse d’Ulysses et James Joyce lui-même, de façon très drôle.
Rentré assez tard, en vélo, de nuit, de la soirée au pub.
Dans la journée, j'étais devenu, à mon corps défendant, influenceur sorbet.
23:00 Publié dans 2022, Autoportraiture, Chèvre, aucun risque | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 28 avril 2022
28042022
Ce soir, très belle lecture d’extraits de Zone blanche, roman paru en 2021 – et que je ne connaissais pas – par son auteur, Jocelyn Bonnerave (également percussionniste ici) et Arthur Gillette, guitariste. C’était la première fois (en dix-neuf ans de vie à Tours) que je mettais les pieds et les oreilles au Bateau ivre. Il faut un début à tout.
J’ai acheté le roman, que J.B. m’a dédicacé alors qu’en général je ne cours pas après les dédicaces, et pense que ce sera peut-être moins bien que la lecture.
On verra.
Cet après-midi, j’ai lu la fin de l’épisode 13 (Nausicaa) et l’épisode 14 (Oxen of the Sun) : Ulysses m’exaspère de plus en plus, en fait. J’en ai fait état lors de mon dernier live Twitch mais là, l’épisode 14 est vraiment du foutage de gueule érudit, à la fois pharamineux dans son écriture et totalement creux dans sa portée.
23:17 Publié dans 2022, Lect(o)ures | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 25 avril 2022
25042022
Reprise des cours, avec surveillance d’un examen, et plus généralement du travail, avec divers tracas administratifs, et – pour finir la journée en beauté, le dixième live Twitch consacré à Ulysses.
J’ai réussi à ne quasiment pas parler de politique aujourd’hui. Désormais mon seul espoir est qu’une alliance de gauche large puisse permettre des candidatures uniques dès le premier tour. La catastrophe climatique et l’effondrement de la biodiversité sont dans une phase d’accélération tout à fait épouvantable ; je n’arrête pas de me dire que ce que je fais n’a pas de sens, et je le fais quand même – la même fourmi dans la même fourmilière…
21:32 Publié dans 2022, La Marquise marquée | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 24 avril 2022
24022022
Nous y voici.
Tandis que l’armée russe, toujours plus menaçante – y compris vis-à-vis de la Moldavie et des pays baltes – poursuit ses bombardements et ses massacres de civils, nous voici, en France, dans la souricière.
Voici ce que je viens d’écrire sur Facebook, avant – j’espère que je saurai m’y tenir – de « débrancher » les réseaux sociaux pour le reste de ce dimanche noir.
J'ai beau lutter contre la politique éducative et écologique de Macron notamment, j'ai eu beau faire campagne contre lui, Macron et Le Pen ce n'est pas pareil. Le capitalisme sauvage et le fascisme, ce n'est pas pareil. Penser que c'est pareil, c'est un truc de bourgeois blancs qui ne vont pas voir tout de suite la différence.
Si Le Pen est élue ce soir, ce qui reste tout à fait possible, bien sûr que ses électeurices seront responsables. Bien sûr que les médias et les politiques de droite et d'ailleurs qui ne cessent de titrer et discourir sur le péril islamiste seront responsables. Bien sûr que les éditorialistes et le Président actuel lui-même qui renvoient dos à dos extrême-droite et gauche radicale seront responsables. Bien sûr que l'armée et la police, au-dessus des lois et gangrénées par le racisme, seront responsables. Bien sûr que les politiques et militant•es qui en sont déjà à parler du troisième tour, comme si le RN allait laisser se dérouler normalement la vie démocratique et respecter les institutions, seront responsables.
Et j'en passe.
Mais seront aussi responsables, à leur très modeste échelle, celles et ceux qui, disposant d'un bulletin de vote pour empêcher les fascistes de prendre le pouvoir légalement, ne l'auront pas fait sous divers prétextes, mais notamment car leurs privilèges leur permettent de penser que Macron et Le Pen « ça revient au même ».
J’aurais pu ajouter ici, vu que ce sont des carnets pour moi-même, toute l’immensité des tâches personnelles que je dois accomplir d’ici juillet, mais même ici cela paraîtrait à la fois vain et immoral. Je note seulement que me regarde du coin de l’œil, sur ce bureau, le dernier livre de Cécile Wajsbrot, Nevermore, que m’a prêté un de mes étudiants de L3 il y a quinze jours, avant la pause pédagogique, livre dont j’ai lu ce matin le « prélude », et qui est apparemment un roman autour de la traduction de To the Lighthouse. Tout pour me plaire, mais je me disperse. Nevermore.
11:04 Publié dans 2022, Chèvre, aucun risque, Indignations | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 23 avril 2022
23042022
Réveillé avant cinq heures par des cauchemars liés à la situation politique. J’ai terriblement peur que Le Pen « passe ». La démobilisation liée aux sondages et à l’impression d’un rejeu de 2017, associée à la banalisation du fascisme et au jeu dangereux de LFI, fait tout craindre.
Au lieu de travailler, continué de lire, entre 5 et 7, « mon » Lobo Antunes, dans le fauteuil de la bibliothèque. – C’est ce Lobo Antunes dont j’ai parlé lundi dernier dans le live Twitch auquel personne n’a pu se connecter et qui n’a pas été enregistré non plus par l’application.
Pendant que l’ordinateur démarrait (je suis à la salle à manger), j’ai griffonné ma to-do list du jour (ou du week-end ?). Volets ouverts, il s’avère qu’il pleut, ou qu’il a plu, donc, après la pluie sans discontinuer de ces derniers jours dans les Landes, nous voici de retour en Touraine pour la même flotte.
* *
*
Le dernier billet écrit pour ce blog date du 22 février. Tout billet publié à une date intermédiaire sera de facto rétrospectif. Peut-être que j’aurai la force de faire cela.
07:23 Publié dans 2022 | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 22 avril 2022
22042022
Retour à Tours. Courses, lessive, bricoles, ménage. Longue visio Jitsi avec A*, qui a réussi à trouver un job d’été, pour juillet-août – 1.600 euros de salaire, net dit-il. On a longuement évoqué l’organisation de l’été, puis les masters, puis les élections.
Ma grand-mère se porte de nouveau mal. Et je redors mal (la situation politique en France, la 3e guerre mondiale qui se profile).
Soir : A History of Violence – que je me rappelais mal. Excellent Cronenberg pourtant.
22:20 Publié dans 2022 | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 21 avril 2022
21042022
Pluie toute la journée. Déjeuner au Taj, à Dax.
En fin d’après-midi, après un dernier mah-jong avec ma mère, dernière belote avec mon père. Lors du mah-jong en 4 manches, C* a pu faire deux Kong en une seule manche. (Ce doit être rarissime.)
Soir : quelques parties de Loup-Garou (cela faisait longtemps). Comme on avait remplacé la Noiseuse par le Soulard après les 3 premières parties, mon père s’est emmêlé les pinceaux à un moment donné et s’est emberlificoté dans son scénario. Toujours un succès.
22:40 Publié dans 2022 | Lien permanent | Commentaires (0)