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dimanche, 21 janvier 2024

Si seulement je pouvais hiberner (Zoljargal Purevdash)

Les enfants se serrent dans le même lit, tandis qu’un vieux pneu crame dans le poêle. On voit la buée s’échapper des lèvres de l’aîné qui révise pour le concours national de physique. Des kilomètres en camion dans des banlieues sales et gris-jaunes pour livrer des carcasses de moutons. Et, au milieu de tout cela, des rêves soudains, étranges, des sourires et des rires.

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Dans l’avant-dernière scène, on ne saura pas ce que signifie l’expression de son visage quand il découvre les résultats (la caméra est placée derrière la vitre et l’image est occupée sur la moitié inférieure par les feuilles affichées). Démonter les piquets, voler en plein jour des poutres de charpente, débarder des billots et des grumes — le jeune génie des sciences physique s’éclate aussi sur du rap quand il essaie d’oublier à quel point il vit dans la misère. Les musiques, très diversifiées, sont parfaitement en phase avec chaque scène (mais pas moyen de trouver les références du rap justement).

 

Je suis en total désaccord avec le critique du Monde qui écrit que la « vocation réaliste est largement battue en brèche par la pente appliquée d’un récit positif qui épouse complètement, en termes d’élan dramatique, l’ossature du concours » et qu’il s’agit d’un film méritocratique. Le film montre au contraire les impasses du discours méritocratique : Ulziibayar finit par passer les épreuves mais à l’écart des autres, après avoir dû sécher les cours pendant plusieurs semaines et manquer de voir son frère mourir. Les deux dernières scènes ne permettent absolument pas de savoir s’il est admis, ni si la famille échappera à la misère. Les obstacles à l’ascension sociale – et même cette expression semble galvaudée tant ce n’est pas du tout ça qui est en jeu – sont nombreux : retour au village, inertie des services sociaux, spectre permanent de la débrouillardise…

 

10:10 Publié dans 2024, Tographe | Lien permanent | Commentaires (0)

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