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samedi, 25 octobre 2014

Carons et ronds

Le dédicataire du concerto pour hautbois de Martinů (avec un rond en chef sur le u) était (est ? fut ?) Jiří Tancibudek (avec un caron sur le r et un accent aigu sur le i).

Je vous parlerai un autre jour (vous — oui, notamment vous, chers amis australiens) de Dorian Le Gallienne.

jeudi, 04 février 2010

7. Inanité sonore

4 février, quatre heures de l’après-midi

Dans la suite gigantesque de l’hôtel où j’ai désormais posé mes bagages, ne filtre – à ma surprise grandissante – aucun bruit du dehors. La chambre est bougrement chère, il faut dire.

Pour l’instant, à cette chambre près, mon voyage est plutôt moins dispendieux que je ne le pensais. De toute manière, l’arrangement que j’ai mis au point avant mon départ avec le conseiller financier qui gère ma fortune et mes placements – qui eût dit que, devenant multimillionnaire, ma lubie deviendrait ce voyage sans fin en Océanie ? – fonctionne à merveille.

Ces derniers jours, j’ai peu écrit, et là justement, je suis rentré plus tôt à l’hôtel, par fatigue, mais aussi pour ne pas laisser en plan le livre dont ce log-book sert de trame et qui compte presque autant que le voyage lui-même.

La Tasmanie est très attachante, et les motifs de frustration ont plutôt tendance à s’estomper. J’ai passé ces dernières journées à explorer, parcourir les alentours des différents parcs naturels de la moitié sud de l’île : du côté des Hartz Mountains, après Geeveston et Dover – du côté des différents lacs que longe l’A10, entre les Wild Rivers (inapprochables) et Cradle Mountain (inabordée) – du côté de la très belle péninsule que bouture, comme un iota souscrit, Tasman Island (ah, Fortescue, Nubeena, Safety Cove et Sloping Man ! (n’a-t-on pas envie de voyager pour parcourir de tels noms ? et quand les sites sont plus beaux encore que les noms ?)).

Comme je l’ai déjà signalé, je mettrai les voiles, quittant Hobart, au lendemain du match de cricket, dans cinq jours donc, et j’irai m’installer quelques jours au nord de l’île, je ne sais pas où encore. Il risque d’y avoir quelques tâtonnements. Je veux acheter une petite maison, ou un appartement si j’y trouve une vue assez belle, pour y poser déjà les quelques achats de cette première quinzaine. D’ailleurs, mon idée prend des contours de plus en plus mégalomanes : outre le projet du livre, dont le brouillon s’écrit en quelque sorte sous vos yeux au fur et à mesure que je mets en ligne ces billets, je compte acquérir, au fil de mes pérégrinations, diverses résidences qui ponctueront le paysage australien, et que je meublerai, arrangerai, décorerai (quel vilain mot) selon des principes qui se précisent et se complexifient chaque jour dans ma petite tête. Et, dans l’immédiat, pour tout dire, et si le nord de l’île ne me plaît pas trop, j’ai repéré quelques sites du côté de Lauderdale ou de Boomer Bay qui valent vraiment qu’on s’y installe.


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lundi, 01 février 2010

6. Jouasse, cette grenouille marinée

2 février, huit heures et demie.

Joyce eût eu 128 ans ce jour – 88 ans depuis la parution d’Ulysses – et 107 ans depuis le mariage du frère cadet de Proust – si j’en crois Patrick Roegiers, dont je songe, l’ayant lu, à abandonner le livre – La nuit du monde – sur un banc des Royal Botanical Gardens, mimant ainsi le geste récurrent du protagoniste de Loin – à moins que – mais non, je vais encore garder pour moi ma nouvelle idée fixe.

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dimanche, 31 janvier 2010

4.1. Parier des vrilles

31 janvier, une heure de l'après-midi.


Avant de gravir l'Annapurna.

Je suis grandement intrigué par la synagogue.

Sinon, j'ai décidé de me rapatrier plus vers le centre, mais de rester encore une bonne huitaine. Pourtant, je crois qu'il n'y a pas grand chose à attendre de cette ville, en matière de "distractions" culturelles : tout de go, c'est ce qui me va. Je veux aussi me poser, prendre le pouls de cette société (en quelque sorte (que c'est pompeux (le biryani d'agneau n'arrive pas, je peux dégoiser sur mon clavier))), et aussi rayonner avec ma Prius (restée à l'hôtel sur Bellerive). Tout un programme. J'ai d'autres projets, mais chut ! j'écrirai cela ce soir à l'hôtel, peut-être.

Et tant que je n'oublie pas, tant que n'arrive pas le biryani d'agneau, j'ai un grand regret (outre que je ne comprends pas grand chose de la synagogue) : que l'Auberge de la Grenouille Marinée (c'est moi qui traduis : oui, il y a un Pickled Frog Hostel sur Liverpool St.) ne soit pas un hôtel justement. Il eût été amusant, ni Aussie ni Pommie (ni d'ici ni paumé non plus) de m'y installer.

Mais toutes les connexions sémiotiques semblent vouées à partir en vrille ici.

 

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5. ‘No Pete’s Vegie Patch for me, thanks’


31 janvier, neuf heures et demie du soir.

 

 

Quelle belle journée, malgré l’humidité. Le soleil s’est montré clément, et éclairait agréablement les bâtisses, même les moins jolies, de l’architecture coloniale des années 1870-1880 – celle qui caractérise les plus attachantes des rues du centre de Hobart. (N’étant pas Flaubert, je me refuse la torture de suer sang et eau pour éradiquer le triple génitif de la phrase précédente. Pour l’édition publiée d’Oz II ?)

Qu’ai-je découvert ? oh, de nombreuses et passionnantes choses. Toutefois, je vais m’en tenir ici à quelques microgrammes : par exemple, Hobart est jumelée avec Brest, dont elle est, effectivement et sous certains angles, la lointaine cousine – une cousine épargnée par la guerre et l’industrialisation à la française. Ou encore : Hobart est la ville natale d’Erroll Flynn, dont elle vient de fêter le centenaire. On peut d’ailleurs voir, de l’extérieur, un certain nombre des lieux où il a demeuré pendant son enfance et son adolescence, on and off. Pas de statue, ou alors je n’ai pas encore suffisamment arpenté les rues de Hobart.

Le déjeuner à l’Annapurna fut excellent, quoiqu’il me soit pénible de déjeuner seul dans un restaurant d’un standing assez marqué (pour la Tasmanie, en tout cas, à coup sûr). J’ai sué mon copieux biryani, tout l’après-midi, au Jardin botanique.

Le Jardin botanique (Royal Botanical Gardens dans le texte), justement, est tout à fait impressionnant, bien entretenu, pas trop envahi par les familles ni par le désir de leur plaire. L’exposition Bees and Other Vectors eût été plus intéressante si elle s’était plus centrée autour de l’histoire des pratiques botanistes du 19ème siècle. En tout cas, c’est ce que j’ai trouvé le mieux conçu.

Bon, je manque de vigueur pour relater ma journée, et le jardin botanique, plus en détail. J’ai dû faire plus de douze kilomètres à pied, sans compter les piétinements. Cela dit, j’ai décidé de me fixer à Hobart pendant encore une semaine au moins, car je veux être là le 8 février pour le match de cricket qui va opposer, au Bellerive Oval (que je ne vois pas de ma chambre), les Tasmanian Tigers à l’équipe de la province de Queensland). Il y a plus de douze ans que je n’ai pas regardé de cricket, et cela me démange avec une régularité suffisante pour en faire un critère valable de mobilité (ou d’immobilité). En revanche, je songe à changer d’hôtel, pour être plus près du centre de Hobart.

Un dernier mot avant d’aller me pieuter, avec lectures. Il y a deux heures, j’ai publié une notule écrite il y a trois jours – que cela me paraît loin, déjà, en un certain sens ! Le système de numérotation commence à correspondre à ce que j’avais envisagé. Mais, si je maintiens un projet d’écriture aussi ambitieux, il va falloir que je bourlingue moins. À suivre…


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1.1. Escale à Emmelene


28 janvier, 5 h du matin (heure française toujours)

 

Je jure que je ne l’ai pas fait exprès. Seulement, j’ai emporté avec moi plusieurs livres achetés récemment, dont celui d’Emmelene Landon, dont je ne savais même pas qu’elle était asutralienne. Pour moi, elle était peintre – et femme de P.O.-L. Or, son roman s’ouvre sur une allusion à la Tasmanie et s’achève par un chapitre 47 intitulé « En route pour l’Australie ». Le chapitre 15 s’intitule « Pourquoi partir en Australie », sans point d’interrogation. Une phrase du texte dit : « Une fois là-bas, impossible de faire demi-tour. »

Je jure que tout cela n’est pas intentionnel. J’ai achevé ce livre dans l’avion, et j’écris ceci sur mes genoux, avec le léger laptop, lors de l’escale à Kuala Lumpur (un bien vilain aéroport d’ailleurs). Je jure que tout cela ne fut pas intentionnel, et que ça me flippe bougrement.

 

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samedi, 30 janvier 2010

4. Sentiers sans guides

31 janvier, huit heures du matin.

 

Hier j’ai passé une belle journée, seul, à vagabonder, en voiture. Les points culminants furent la tentative de promenades (au pluriel, car je n’ai trouvé aucun chemin qui permette de longer de manière satisfaisante les rivages de ce gigantesque lac-réservoir) autour du Lake Gordon, et les architectures surannées (géorgiennes, coloniales) du village d’Oatlands. Le plus dérangeant, toutefois – et au bon sens du terme –, ce fut cette promenade autour du lac Tiberias, une fois traversé le hameau de Stonor (avec quelques vieilles masures en ruines et ruines de masures) ; j’ai pu y apercevoir, fuyant, un échidné – je ne sais quelle espèce, mais la mini-trompe ne laisse aucun doute.

Comme un imbécile, j’avais laissé à l’hôtel les deux guides ornithologiques que j’ai emportés, et dont l’un me fut offert par Aurélie à son retour d’un séjour australien. J’ai vu de nombreux oiseaux qu’il m’a, bien entendu, été impossible d’identifier, fût-ce vaguement. De retour hier soir, assez fourbu encore, les pages ne semblaient correspondre à rien de ce que j’avais vu.

Hier soir, j’ai tout de même réussi à inviter à dîner le petit Stephen, sorte de groom à l’hôtel Tasman Waterfront, et ce dans un restaurant chinois aussi cher que médiocre. Mais la conversation valait le détour. À vingt-cinq ans, Stephen a un regard extrêmement aigu et distant sur ce coin d’Australie, sans cynisme pourtant. Seul hic, comme j’ai bu beaucoup de bière chinoise pour me maintenir éveillé, la nuit a été du pur tango de paquebot.

Aujourd’hui, je compte explorer surtout Hobart, et aussi flâner dans le parc curieusement dénommé Kangaroo Battery, ici à Bellerive. Y a-t-il des librairies, des galeries, des bars à vin – à Hobart ?

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vendredi, 29 janvier 2010

3. Des sauts de cabri dans les coins

30 janvier, 9 h du matin

 

N’y tenant plus, après près d’une heure encore à lire, fatigué de cette fausse nuit, The Cockatoos, j’ai pris le large (ou presque). La Prius est très agréable à conduire. Gardant pour plus tard – au risque d’être déçu – Opossum Bay, je me suis enfoncé plus vers l’intérieur, remontant le cours de la Derwent, et me voici, dans un café, à New Norfolk. Les routes m’ont paru désertes. A Gagebrook, j’ai aperçu, sur fond de paysage littoral quasi méditerranéen, une carlingue calcinée de Vauxhall. Jamais encore je n’ai eu l’impression de me trouver sur une île. Cela viendra, ou pas. Il faudra, quand je serai plus en forme, que je fasse le tour de la Tasmanie en peu de temps, un court-circuit histoire de me remettre les idées en place.

Peut-être suis-je ici (pas en Tasmanie, mais en Australie (et encore, qui sait si je ne vais pas m’installer en Tasmanie en laissant même Melbourne aussi à distance que lorsque je vivais en Europe (cet imparfait me semble si curieux) ?)) pour des années, et je me demande ce que j’ai fui. Est-ce une fugue ? Non. Je ne suis même pas triste. Je pense et je roule et je tourne et je roule en pensant / je pense en roulant / Ma Toyota est fantastique. (Chanson de l’errance.) En fait, nulle tristesse. Une sorte d’exaltation bizarre. Si le fric, la manne improbable, permet cela, alors cela en vaut la peine. (Très égoïste.)

New Norfolk n’est pas laid. C’est surtout le fleuve qui est très beau, maintenant que sa largeur est « estimable » à l’œil nu. On peut le voir dans toute sa splendeur, paraît-il, du haut de Pulpit Rock – ah, tout ce vocabulaire ecclésiastique m’effraie et m’enchante. Dans le café où je me trouve à pianoter tout en consultant mes mails (peut pas s’en empêcher, le bougre), lieu où domine la tonalité bleu plastique (Corner Capers), se trouve une publicité pour un élevage d’alpagas. Aucune envie, quand même, de m’attarder à New Norfolk.

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2. Bribes sur Bellerive

30 janvier, six heures du matin.

 

La nuit a été très courte, je dors par bribes, mais aussi, quelle idée de ne pas vouloir le moindre somnifère dans un premier temps ?

Mais j’ai mon temps… Le corps proteste, mais l’esprit doit triompher. ––– D’ailleurs, je lis beaucoup. –––

Bref, bref, c’est la confusion.

En tout cas, cet hôtel est très agréable, et offre, de ma chambre au moins (sise au 3ème étage), une vue magnifique, stimulante, sur la baie, c’est-à-dire sur les quelques bâtisses de Rosny à ma droite, et Hobart en face. Hier soir, je suis allé me promener dans Hobart même, à pied, et suis rentré à pied (non sans me faire peur le long de la Tasman Highway, sur le pont).

En écrivant Rosny, je ne peux m’y faire : tout le charme onomastique de ce pays continue de fonctionner, même aux prises avec la réalité nettement plus banale qui recouvre ce que ces noms devaient recéler dans une imagination purement fantasque.

Hobart, justement, est une ville extrêmement vivante, et douce. Le temps est surprenant, doux et lourd. Stuffy alors qu’il fait vingt-deux degrés à tout casser dans la journée. Les Australiens – et parmi eux les Tasmaniens, les seuls que j’aie rencontrés jusqu’à présent (encore que j’ai beaucoup conversé avec une Melburnienne quinquagénaire, Sue, au cours du long voyage en avion) – disent-ils stuffy ? La langue ici est si déroutante, pour de petits riens. Enfin, je ne vais pas faire mon voyageur sociolinguiste.

En revanche, je dois clore ce petit billet de rien du tout (m’est-il possible, loisible, permis de relater les conversations, les rencontres, le fast-food d’hier soir et le bon restaurant grec d’hier midi ?) par une phrase à graver en lettres d’or sur le manteau de ma cheminée, lors de mon improbable retour en Touraine : Le voyage en avion ne fut pas fatigant du tout, et très distrayant. (J’ai même réussi à dormir.)

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mercredi, 27 janvier 2010

1. Avant l'envol

Ça y est, me voilà sur le point d’embarquer. J’écris ces lignes sur mon ordinateur portable, dans la salle d’attente où trois hôtesses à l’air faussement détendu font des allées et venues qui rendraient fou d’inquiétude le moindre anxieux. Je ne connaissais pas du tout cet aéroport de Lyon, et d’ailleurs je connais si mal Lyon que cela n’a rien d’étonnant. D’emblée, tout ce périple dont le terme n’est pas déterminé s’inscrit sous le signe de la bizarrerie. Pourquoi ai-je voulu débarquer d’abord en Tasmanie, alors que je ne suis jamais allé en Australie ? Pourquoi du coup me retrouvé-je à partir de Lyon, of all places ? Bah, peu importe. Vingt-cinq heures de vol, avec deux escales – cela, non plus, je n’en ai aucune expérience, et pas la moindre idée de la manière dont je vais m’y coltiner.

En commençant à écrire ce texte, je voulais détailler le contenu de mes bagages, dire quels poètes, quels écrivains, quels guides j’avais emportés avec moi, en attendant – très certainement – de me ruiner une fois là bas, down under.

Il faut dire que je pars au petit bonheur, guère préparé. Plein aux as, ou pas loin, ce qui doit suffire. Et sans attaches.

Dans vingt-cinq heures, j’atterrirai à Hobart, ce sera le début de soirée. J’ai réservé une chambre pour trois nuits à Bellerive, sur un site qui n’avait pas l’air laid, et assez éloigné du centre de la capitale. De là je pourrai rayonner un peu, ces premiers jours, en me remettant du jet lag, sans doute, et décider où poser mes bagages de manière moins provisoire. Une Prius dernière génération m’attend à l’agence Avis, à l’aéroport. Parmi les nombreuses gamineries qui me traversent l’esprit ou l’échine, il y a le plaisir de retrouver la conduite à gauche.

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mardi, 26 janvier 2010

No backing out

Oublié le petit volume, Cahier des fleurs et des fracas, près du scanner, dans mon bureau, à l'université. Je n'ai pas eu le temps de scanner les pages qui m'ont fait penser, de si près, à d'autres pages (Demeures de l'esprit et journal 2005). Plus tard. Et aujourd'hui est arrivé, par la Poste, le Rough Guide to Australia, 1200 pages bien écrites, il semble, et utiles déjà. (Leitmotiv du jour : cette mission va être d'un frustrant !). Dire que le plus lointain souvenir que j'aie d'avoir fantasmé sur l'Australie, c'est la lecture (dans le hamac, à Cagnotte) du roman de Claude Ollier, justement (Outback ou l'Arrière-monde)...!

 

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