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jeudi, 23 mars 2023

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Très belle manifestation, avec un monde fou.

Le discours incendiaire, méprisant et abject du petit Macron a ravivé, plus encore que le 49-3, la flamme de la contestation.

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C’était très festif. Sur le pont Wilson, nous avons vu débouler face à nous, O* et son meilleur ami, qui remontaient le cortège après s’être éclatés du côté des étudiant-es. Au déjeuner, nous étions assis près de deux couples différents qui racontaient la manifestation d’une manière qui montrait que c’était, sinon leur première manifestation, du moins quelque chose d’inhabituel.

 

Bien entendu, la répression policière sauvage incontrôlée s’abat sans raison sur des centaines de manifestants pacifiques, et les principaux médias ne parlent que des policiers blessés et des feux de poubelle. L’hôtel de ville de Bordeaux a été incendié… par une faction d’extrême-droite, ce que les journalistes et éditorialistes des chaînes télévisées ne précisent jamais. C’est insupportable.

Il n’est pas exclu que Macron fasse exprès d’en rajouter, afin de montrer qu’il ne cèdera pas, mais surtout de provoquer des violences et pouvoir déclencher l’état d’urgence, ou à tout le moins décréter des interdictions de manifester.

 

À l’université, le blocage se poursuit, a priori jusqu’à mardi.

 

Soirée : fin de la saison 1 de The Good Place.

 

mercredi, 22 mars 2023

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Il y a 55 ans…

Non, je sais, ça fait d’autant plus ancien combattant que je n’ai évidemment pas connu mai 68, mais je m’étonne, au vu du contexte insurrectionnel, que presque personne n’en ait parlé.

 

lundi, 20 mars 2023

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C’est le printemps, et en effet le temps est printanier. Je suis allé en vélo aux Tanneurs, non à 6 h 30 du matin comme d’habitude, mais à 11 h et des poussières. Au retour, vers 1 h de l’après-midi, j’ai franchi le pont Wilson en pull, sans même mon ciré, remisé dans les sacoches.

Je suis allé aux Tanneurs pour deux raisons : récupérer mon chargeur de vélo, justement, dans mon bureau. Notre responsable administratif m’a ouvert par une porte de secours dérobée, et j’ai pu aller, tel un spectre fendant les couloirs, jusqu’au bureau 049ter. Le responsable administratif assure une présence, avec son collègue de l’autre U.F.R. et les deux doyens, de sorte qu’il est souvent sur site de 7 h 30 à 22 h pendant le blocage.

Il y avait un rassemblement devant Thélème : outre la poignée d’étudiant-es qui ne tenaient pas les pancartes invitant les automobilistes à klaxonner (« KLAXON = REBELLION »), il y avait quelques cheminots, et surtout des collègues du secondaire.

 

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L’après-midi, ayant à peu près préparé mes cours pour demain, je me suis installé à lire dehors, mais même avec un gilet, les coups de vent frais m’ont rabattu dans la maison. Je poursuis ma lecture des Bons ressentiments, l’essai d’Elgas qui remue (très relativement) le landerneau africaniste, et qui m’agace de plus en plus au fur et à mesure que j’avance dans sa lecture.

 

Les deux nouvelles principales de ce jour ont été la libération du journaliste Olivier Dubois, otage au Mali depuis presque deux ans (en compagnie, si j’ai bien compris, d’un otage américain libéré et qui était prisonnier depuis 2016 !) ; l’échec, à 9 voix près, mais prévisible, de la motion de censure ; enfin, la publication de la synthèse du 6e rapport du GIEC. Pour cette dernière information, qui va encore passer dans les marges, elle devrait requérir l’énergie et l’attention de toutes et tous ; on devrait toutes et tous ne s’occuper que de cela, ce que l’on fait en un sens en luttant globalement contre le gouvernement destructeur et ultra-libéral de Borne/Macron. En bref, le sentiment que tout est foutu ne cesse de progresser.

Pour l’échec de la motion de censure, il signifie que la réforme des retraites est adoptée par le Parlement, et que le gouvernement Borne n’est pas déjugé. Des politologues vont répétant que Borne sort très affaiblie de tout ceci, mais changer de gouvernement n’aurait plus de sens à ce stade, sauf à penser – comme C* et O* me le disent – que débarquer Borne suffirait à faire avaler à quelques millions de gogos l’idée d’un changement de cap ou tout au moins d’une prise en compte du mécontentement généralisé. Dissoudre l’Assemblée n’aurait guère plus de sens ; Macron, fin stratège, doit bien sentir que sa majorité très relative n’en sortirait que davantage écornée. En termes politiques, le seul gain au ras des pâquerettes (mais les platitudes creuses sont tout ce qui intéressent Macron et ses sbires) est une division plus profonde encore au sein des Républicains.

 

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18:50 Publié dans 2023 | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 19 mars 2023

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samedi, 18 mars 2023

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Ce matin, je me remets à la traduction que ma collègue M.P. m’a demandé de lui proposer. Il s’agit d’une pièce jamais traduite de Lady Gregory, The Deliverer, qui présente un certain nombre de bizarreries syntaxiques qui impliquent de ne pas traduire dans un français courant ou standard. Au départ, M. m’avait dit qu’il y avait une dizaine de pages, et en fin de compte ça en fait plutôt 40. Comme c’est gratis pro Deo, et comme ça s’ajoute à quatre mille autres trucs, c’est un peu stressant, mais je vais vite quand même, et le projet est plutôt intéressant.

Après avoir traduit 3 pages par ci, 4 pages par là, j’espère donner le coup de collier qui s’impose et venir à bout de la moitié qui me reste ce week-end. Comme j’aurai bientôt une version jouable et publiable, avis aux amateurices.

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Au passage, comme je n’ai que de très faibles connaissances en hiberno-anglais (Irish English), je suis bien content d’avoir à disposition l’Oxford English Dictionary. Reste à savoir comment traduire les variations régionales, et donc, ici, mering/mereing/mearing ; vaste sujet, qui donne lieu à maints colloques et ouvrages ; pour le moment, je me contenterai de l'affaiblir en traduisant par frontière, tout simplement.

 

vendredi, 17 mars 2023

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J’ai beaucoup lu Bernardine Evaristo, qui est une écrivaine primordiale. Je viens d’écouter cet entretien sur RFI, dans lequel j’apprends que la première mouture de Lara était en prose narrative. À l’occasion de la parution, en traduction française, de son nouveau livre, Manifesto (que je n’ai pas encore lu), et de Blonde Roots, texte qui a déjà une quinzaine d’années, je vérifie et vois que les deux chefs-d’œuvre d’Evaristo, Lara et The Emperor’s Babe sont toujours inédits en français, sans doute car peu de traducteurices se sentent capables de traduire deux romans versifiés dans une forme poétique très rigoureuse, mais surtout – je n’en doute pas – car aucune maison d’édition ne pense que de tels romans soient vendables. Les éditions Globe, qui font un très bon travail (la traduction de Maud Martha par Sabine Huynh y paraît ces jours-ci, encore un livre à se procurer), prennent le taureau par les cornes… fingers crossed

 

Ce matin, cours annulé à cause du blocage. L’atelier de traduction avec Laurent Vannini étant semblablement tombé à l’eau, j’ai retrouvé Laurent et ma collègue Cécile Chapon dans un café que je ne connaissais pas de la rue du Grand-Marché. On n’a pas tout à fait refait le monde mais j’ai pris deux conseils de lecture – au moins – et découvert un groupe de metal (en est-ce vraiment ?) visiblement hyper connu, sauf de moi, System of a Down.

 

Passé une partie de l’après-midi à écrire à toustes les député·es Les Républicains afin de les inciter à voter la motion de censure lundi. L’espoir est très mince, mais sait-on jamais…

 

jeudi, 16 mars 2023

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Deuxième jour de blocage du site Tanneurs. Mes deux cours sont annulés, et les bureaux ne sont pas accessibles. Je me sens très fatigué et je sens que ces deux cours en moins (que j’avais préparés hier) ne vont pas me reposer.

 

08:15 Publié dans 2023 | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 15 mars 2023

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Comme mercredi dernier, O* a sa répétition principale avec l’orchestre Saint-Saëns, puis il a une répétition de l’ensemble de bassons et hautbois qui se produira le mardi 28. Dans l’intervalle entre les deux répétitions, entre 16 h 45 et 18 h, nous nous sommes promenés, avec un arrêt au buffet de la gare (que personne ne doit nommer ainsi – son nom officiel est Brasserie Leffe, je crois), mais aussi jardin de la Préfecture, s’aviser qu’il n’y a plus de boîte à livres. Par contre, la salle d’attente du site Jules-Simon a bel et bien rouvert, avec même bouilloire et café/thé en libre service (à destination du personnel et des élèves – je n’y ai pas touché). J’ai bien avancé dans un petit roman de C.K. Stead All Vistors Ashore, dont le modernisme a déjà mal vieilli – or, le livre date de 1984…

 

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mardi, 14 mars 2023

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Le cours de deuxième année sur les écritures féminines contemporaines de la Caraïbe anglophone et hispanophone fait quelques étincelles. Aujourd’hui, les deux textes que les étudiantes avaient choisi de discuter étaient la brève nouvelle de Soleida Rios (Bruja / Witch) avec la traduction anglaise de Barbara Jamison et Olivia Lott, et le poème de Jacqueline Bishop, Hasan Talking to Himself in the Mirror of a Cheap Hotel Room.

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Les deux textes, différents, sont tous deux très complexes en raison des nombreux non-dits et des ambiguïtés. Ainsi, dans la nouvelle de Rios, la figure onirique de la Femme/Sorcière, arborant puis brandissant un cintre « plus petit que la normale » évoque les avortements clandestins avant que, toujours dans la vision onirique de la narratrice, le cintre disparaisse et que la nouvelle se termine sur un assez obscur cunnilingus : deux « émanations » (le mot emanaciones se trouve dans la dernière phrase, mais très sous-traduit en anglais) différentes de l’archétype de la sorcière (au féminin en espagnol).

J’ai oublié de demander à l’étudiante qui avait présenté son travail sur quelques différences entre le texte espagnol et la traduction anglaise si cela l’intéresserait d’être la première à traduire Soleida Rios en français. Il y a forcément des revues ou fanzines féministes, par exemple, que cela intéresserait.

 

lundi, 13 mars 2023

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Le nouveau livre de Pierre Vinclair, une anthologie de sonnets d’une quinzaine d’auteurices différent-es, n’était pas encore à la librairie, de sorte que j’ai dû le commander. Mais je ne suis pas sorti les mains vides.

J’ai notamment acheté le volume récemment paru d’Ariane Dreyfus en NRF/Poésie, Pensées décoloniales de Philippe Colin et Lissell Quiroz (qui va me servir dès ce jeudi pour le séminaire de master) et ce livre de Stéphanie Garzanti, que je n’aurais pas connu sans la chaîne Un grain de lettres de l’excellente Azélie Fayolle.

 

samedi, 11 mars 2023

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Réveillé par la pluie et le vent, puis tenu par des pensées confuses et erratiques, je me suis levé pour découvrir, en le (re)lançant, qu’en fait j’avais laissé mon laptop en veille. Si débordé que je n’ai pas eu le temps de tenir ces carnets cette semaine, je vais devoir tricher en écrivant a posteriori.

 

Hier soir, nous avons regardé le premier épisode de The Good Place – drôle et bien joué, mais est-ce que ça va tenir la route des 52 épisodes ? Impression que les scénaristes ont déjà brûlé pas mal de cartouches en 20 minutes. Toujours amusant de regarder une série alors que plusieurs scènes sont déjà connues, via des GIFs ou des mèmes, notamment. – Ensuite, O* et moi avons regardé le match Angleterre/France des U20. Nous n’avions pas vu jouer cette équipe des Bleuets cette année, et c’était à la fois très plaisant et impressionnant : si cette équipe a perdu face aux U20 irlandais, ça signifie que l’Irlande va rester n°1 ou en tout cas dans le top 3 mondial encore un moment…

 

En écoute hier, tout l’après-midi : plusieurs pièces orchestrales par des compositrices russes méconnues. [J’en ai fait un thread, mais l’agrégateur Thread Reader App ne rend disponible la lecture sur une page qu’un an pour les comptes gratuits.]

 

vendredi, 10 mars 2023

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Aujourd’hui en cours de traductologie, à propos de la traduction (excellente) d’un extrait de Matrix de Lauren Groff par Carine Chichereau (aux éditions de l’Olivier), on a parlé du verbe chirp – à cause de l’énoncé suivant : the frogs thumping their drums, some chirping bug in its millions.

Outre le fait que le même verbe désigne le pépiement et la stridulation (terme dont j’ai précisé que, trop technique, il ne pouvait servir à traduire chirp dans tous les contextes (et d’ailleurs ici, justement, Carine Chichereau a choisi un hyponyme, bruire)), j’ai évoqué le sens figuré, qui désigne le fait de parler d’une voix un peu aiguë, mais surtout d’un ton enjoué ou primesautier. Avec quelques exemples tirés de l’article CHIRP du Merriam Webster’s, nous avons vu qu’on était généralement contraint de procéder à un étoffement en français :

She chirped, ‘Goodbye everybody !’ à Salut la compagnie, lança-t-elle gaiement / d’un ton enjoué.

 

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Ce qui m’a étonné, c’est la mention d’une autre acception, toujours dans le Merriam Webster’s. En effet, chirp peut également signifier « make sharply critical, complaining, or taunting remarks ». À en croire les trois citations données pour ce sens, l’affrontement peut ne pas rester strictement verbal, et on pourrait traduire certaines occurrences par se friter ou se chicorer. Je suis certain de n’avoir jamais rencontré ce sens-là du verbe, et j’ai supposé qu’il pouvait s’agir d’un américanisme. Vérification faite, cette acception n’est pas donnée par l’OED, mais l’article a été partiellement révisé depuis la version princeps de 1899.

 

jeudi, 09 mars 2023

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Pas du tout en forme aujourd’hui, avec la mauvaise surprise du conseil de Faculté l’après-midi, que j’avais oublié alors que je n’avais qu’une envie à midi passé, après mes deux cours de la matinée : remonter à la maison et m’allonger pour me reposer. Malgré tout ça s’est bien passé… mais je me suis allongé au retour, à l’heure (et en place) du thé.

 

Soir : on a fini de regarder la 12e et dernière saison de The Big Bang Theory.

 

22:01 Publié dans 2023 | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 08 mars 2023

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De quoi resémantiser l’expression fini à la pisse.

 

mardi, 07 mars 2023

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Belle manifestation aujourd’hui, avec un départ inédit de la place Anatole-France, ce qui a permis à quelques collègues de se rassembler devant Thélème avec la banderole. Le site Tanneurs a été bloqué de l’aube au milieu de matinée, afin de permettre aux étudiant-es mobilisé-es de tenter de convaincre les autres d’aller manifester.

Gréviste ce jour, au sens plein du terme (souvent les universitaires font quand même cours quand ils/elles se déclarent grévistes, ce qui est assez absurde), j’ai d’ailleurs croisé trois de mes étudiantes de L1 que je devais avoir en cours l’après-midi. Nous avons discuté un petit moment dans le cortège ; il s’est avéré que l’une d’elles a eu C* comme professeure en 1e, à la fois en français et en HLP. Small world, classic shit.

Au moment où nous étions sur le pont Napoléon, la queue du cortège n’avait pas encore attaqué le pont Wilson. Cela donne une idée, au moins pour les Tourangelleaux, de l’ampleur de la mobilisation.

 

dimanche, 05 mars 2023

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Trois lessives, des grosses courses (alors que j’essaie d’éviter absolument le dimanche, en règle générale), un appel Jitsi avec A*, et des « bricoles » de boulot qui m’ont déjà bouffé deux bonnes heures. Il fait assez beau, mais le vent reste assez net, et frais.

Fatigué (et j’en ai l’air, comme me l’a gentiment mon collègue médecin).

 

Fini hier soir de lire Ikenga : c’est bien mené, mais ça reste un récit très conventionnel de super-héros, même si Okorafor situe de manière très précise et très réaliste l’histoire dans le contexte d’une petite capitale de province nigériane. Dommage qu’elle ne tente plus de grand livre complexe comme Lagoon. – Ce matin, poursuivi la lecture de Matrix. La présence des figures animales et botaniques devient de plus en plus forte, et presque délirante. Une très belle écriture, au service d’un récit irréaliste et politique.

 

samedi, 04 mars 2023

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Toute la journée « sur le pont » pour la Journée Portes Ouvertes, et dès 7 h 30. Depuis 2005 je n’en ai pas manqué beaucoup, sans parler de l’édition 2021 supprimée pour cause de semi-confinement.

Entre 9 et 10, on a eu un peu peur, car, comparativement aux autres années, il n’y avait presque personne. Finalement, nous avons reçu sans discontinuer des élèves de 1e et Terminale, avec leurs parents. J’avais organisé la salle 32 en sept îlots : par moments, les étudiant-es de L2/L3 et les collègues occupaient l’ensemble des tablées, et il m’est arrivé, ainsi qu’à d’autres, de recevoir plusieurs personnes ensemble.

Cette année j’assurais (en salle 80, que je n'aime pas) le mini-cours de traduction l’après-midi, et j’avais innové en proposant un mini-cours « What can you call postcolonial? » à partir de la première séance de mon CM de L1. Il y avait une vingtaine de personnes ; c’est toujours amusant d’essayer d’inclure les parents, dont certain-es ont décidé d’avance que l’anglais, c’est pas pour moi.

 

18:30 Publié dans 2023, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 03 mars 2023

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Guère eu de temps, aujourd'hui, pour continuer des écoutes Shorter.

Ici maintenant même c'est cet unique CD, en duo avec Hancock bien sûr, et tout au sax soprano (qu'il aura (hélas ?) moins pratiqué le ténor), grandes émotions. "This is the evanescent made eternal." – dit le texte de pochette. Rhétorique ampoulée mais ici d'une totale et brûlante vérité. Et j'ai d'autres enregistrements avec Shorter (à commencer par le quintette de Miles), mais ce seul CD avec son nom et son visage sur la pochette. JU-JU, une de mes épiphanies de 97-98, je l'avais emprunté, figurez-vous, et ne l'ai plus.

 

Et donc ce seul CD, qui nous vient d'ailleurs du père de C*, qui m'a à peu près fait découvrir tous "mes fondamentaux" de jazz, Ayler, Lacy, Monk, Coleman, Kirk. Avait-il des vinyles de Shorter ? j'irai fouiner.

 

jeudi, 02 mars 2023

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Wayne Shorter est mort.

 

Mon mur facebook s’est aussitôt couvert d’hommages, de photographies, de liens, sans doute car, lors de mes premières années sur le réseau social je m’étais abonné à un certain nombre de jazzmen, américains en particulier. Je me suis aperçu que je n’avais pas réécouté Ju-Ju depuis des lustres, vu que j’en avais un simple enregistrement sur cassette. Je me demande toutefois s’il ne se trouve pas dans la collection de vinyles héritée du père de C* ; j’irai vérifier.

 

mercredi, 01 mars 2023

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Fini de corriger mes copies de L2 et de préparer mon séminaire de M1 sur An Ordinary Wonder.

Considérablement effrayé par tout ce que j’ai à faire en mars, et très accaparé, je suis en train de laisser totalement filer l’autre blog. Ça ne va pas du tout, ça. – Côté lectures, j’alterne le tome 3 des Mémoires de Saint-Simon, Matrix de Lauren Groff et Ikenga de Nnedi Okorafor.

 

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Il fait encore très froid, au moins la nuit et le matin, mais le soleil l’après-midi rend les promenades agréables, comme aujourd’hui, où j’ai même remarqué pour la première fois une porte devant laquelle j’ai dû pourtant passer des centaines de fois.

 

mardi, 28 février 2023

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Aujourd’hui il faisait tellement froid que je suis allé aux Tanneurs en voiture : les rafales de vent glacial sur mon trajet à vélo, à 7 h moins le quart du matin, c’était trop pour moi. Beaucoup de personnes semblent, comme moi, ne pas être rentrées reposées de la semaine de pause : qu’est-ce que ce serait sinon ?

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Aucune nouvelle de l’éditeur, qui devait me rappeler « dans une quinzaine » pour affiner le projet et le contrat… c’était il y a trois semaines, I smell a rat…

 

 

Reçu deux livres, dont l’un que je voulais lire depuis sa sortie (Glory de NoViolet Bulawayo). J'avais beaucoup aimé son roman composite, ou recueil de récits liés, We Need New Names.

Dans la salle d’attente de l’orthodontiste (O* en a entièrement terminé de ses appareillages !), j’ai commencé Ikenga de Nnedi Okorafor. J'ai aussi pris, avec le smartphone vert qu'on ne voit pas dans le reflet, cette photographie qui a matrixé quelques personnes sur Facebook...

 

lundi, 27 février 2023

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Commencé de lire Matrix de Lauren Groff, dont C* lit en parallèle la traduction française par Carine Chichereau. Ce n’est pas souvent qu’on réussit à se coordonner aussi bien dans nos lectures.

 

Enregistré et publié ce matin une nouvelle vidéo « je rends des livres », autour notamment de la pentalogie Aujourd’hui de Dominique Meens, dont j’ai parlé mais surtout lu des morceaux choisis pendant 35 minutes. Les posts Facebook et Twitter que j’ai publiés afin de donner le lien de cette vidéo n’ont reçu aucun like ; c’est une première.

 

 

Il s’agissait de la 47e vidéo de la série, et elle dure 47 minutes. Dans les propos liminaires avant ma lecture d’un extrait d’Alors Carcasse de Mariette Navarro, j’ai employé le concept de figure plutôt que de personnage, et je m’aperçois que si je faisais mon travail sérieusement, j’aurais parlé de l’essai de Xavier Garnier, L’Eclat de la figure. Dans ma lecture du bref récit de Nimrod, Gens de brume, j’ai passé deux minutes à parler d’une phrase que je trouvais particulièrement belle et à laquelle j’ai failli consacrer un billet ici : « L’azur au-dessus des eaux perd sa glaçure. » (Sur un autre plan, je ne sais pas s’il fallait prononcer Silas à l’anglaise, comme dans le titre du roman de George Eliot, ou à la française comme je m’y suis résolu.)

Comme je l’ai fait remarquer à un moment donné, il faudrait que je constitue un index détaillé des auteurices mentionné-es dans l’ensemble de mes vidéos.

 

dimanche, 26 février 2023

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Nous venons de regarder La Nuit du 12, le film aux six Césars. Plutôt un bon film, sans longueurs, avec un très bon Bouli Lanners. Il y a quelques répliques nazes, dont on ne sait si elles sont là pour témoigner de l’effet d’irréalité ou d’opacité ressenti par l’enquêteur ou si c’est juste de l’écriture téléfilmique au premier degré, et une fin ratée, très fleur bleue, qui tombe à plat. Le César du meilleur espoir à Bastien Bouillon est incompréhensible.

 

21:45 Publié dans 2023, Tographe | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 25 février 2023

Safi Faye (1943-2023)

Avant-hier, Mame-Fatou Niang annonçait la mort de la grande cinéaste sénégalaise Safi Faye. Grande, même si j’admets que je n’avais regardé, il y a quelques années, qu’un seul de ses films, un des premiers, Kaddu Beykat (1975).

 

 

Hier, j’ai évoqué cette figure majeure en commentant brièvement sur Twitter deux scènes du film.

Voici ce que j'écrivais :

Avant de crier à l'exotisation ou que sais-je, regardez ce film en entier, et notamment la scène dans laquelle les paysans décrivent parfaitement (et dénoncent) le système néo-colonial persistant des cash crops et la paupérisation des villages.

 

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J'aurais pu ajouter, à partir de la capture d'écran ci-contre, qu'il s'agissait d'un résumé sublime (aussi à cause de l'alexandrin français pour la traduction de la phrase en wolof ?) de ce système de domination par le double processus de confiscation des produits de la terre et de spécialisation dans la monoculture.

 

Je poste ci-dessous également, en incrustation, la version en 480 de son film le plus connu, Mossane (1996), dont je n’ai regardé que le début. Comme j’aimerais voir ces films avec un certain confort et une certaine qualité, je crains que le transfert de mp4 en 480 sur le téléviseur ne soit franchement mauvais. J’ai vérifié dans le catalogue de la B.U. ; rien en DVD.

Un bel (et énième) exemple d’invisibilisation colonialiste (et patriarcale). Entre autres, ne pas oublier que son premier film fut censuré par le président Senghor (qui aimait bien célébrer la femme noire du moment qu'elle était nue et passive) et que Faye dut se battre pour conserver les droits de Mossane.

 

Aujourd’hui

Le service automatique de rappel de la Bibliothèque Universitaire m’écrit aujourd’hui pour me signaler que je dois rendre ce lundi les 5 livres de Dominique Meens empruntés en décembre, et prolongés déjà une fois. Il s’agit des 5 tomes de la pentalogie des Aujourd’hui, seul pan de l’œuvre de D.M. que je n’avais pas du tout lu, tout en ayant tourné autour déjà par le passé. J’ai lu les 2 premiers tomes, le second avec quelques sauts, et j’ai feuilleté plus que je n’ai lu les trois suivants. Cela me gêne car je vais peut-être rencontrer D.M. un de ces jours, et alors que j’aime énormément l’Ornithologie du promeneur (évoquée plusieurs fois dans mon vlog - ici dans la maison de Hagetmau à l'occasion d'une traduction sans filet) et les textes plus récents (Dorman, Mes langues ocelles, L’Île lisible, Ni [je n'ai pas d'index des livres dont je parle dans mes vidéos donc je renonce à tout traquer]), le projet général de cette pentalogie m’échappe complètement, et je lis ces volumes un peu comme des essais disparates, comme des poèmes sans lien entre eux, et ça m’ennuie. Certes, D.M. cherche à désarçonner toute velléité homogénéisante, mais ça ne suffit pas à rendre l’ensemble lisible – ou plutôt : suivable – pour moi. Est-ce que j’avais trop de fers au feu par ailleurs, l’esprit trop occupé pour avoir le temps de me dérouter ou d’être dérouté ? En attendant, je ne sais que faire : est-ce que je prolonge, dans l’illusion que j’aurai le temps de reprendre des notes à partir de ce que j’ai lu (mars va être colossal, j’en doute déjà), ou est-ce que je les rends en différant un nouvel emprunt futur ?

 

Palilalie (encore...)

Dans le roman de Will Self, Phone, dont je parlais ce matin lors de mon billet inaugural de ce samedi foisonnant, revient à plusieurs reprises le concept de palilalie, car Ben, le jeune homme autiste, petit-fils du docteur Busner, répète souvent les derniers mots de la phrase qu’il vient de dire, voire une proposition entière, ce qui est généralement signalé dans le texte par le recours à l’italique.

Il me semblait n’avoir jamais rencontré ce concept, ou cette figure de style, mais heureusement que la machine a plus de mémoire que moi : je l’avais évoqué après lecture d’une page de – et au sujet même de – Renaud C*mus. Que C*mus soit devenu, contre trente années d’écriture au bas mot, une espèce de fou furieux raciste et paranoïaque qui se contente de vomir des tweets avant de les publier à compte d’auteur tout en ne remettant jamais en cause sa responsabilité indirecte dans l’attentat de Christchurch notamment, ne signifie pas que je vais balancer mon étagère du bonhomme à la baille, ni censurer ou caviarder rétrospectivement ce que j’ai écrit à son sujet. J’assume, car c’est C*mus (je tronque son nom afin de dérouter les algorithmes (à chacun sa paranoïa)) qui a totalement tort, politiquement, depuis la fondation du Parti de l’In-nocence en 2002, et plus généralement depuis onze ou douze ans.

Comme l’écrivait très justement Valérie Sċıgala en 2012 : « pourquoi s'intéresser au Renaud C*mus littéraire quand Renaud C*mus lui-même l'a condamné ? »

 

Tout ceci m’éloigne de la palilalie.

 

Or, la palilalie n’est-elle pas aussi une figure de la mémoire ? En effet, je rencontre – une première fois, peut-on supposer (mais comment en être sûr ?) – ce mot en 2007. Le (re)trouvant dans une lecture de février 2023, je pense le découvrir. Sans la recherche par mot-clé dans mon blog, comment me serais-je avisé de la répétition de la découverte ? Autrement dit : mon second apprentissage du mot revient à une palilalie de sa découverte première. Autrement dit, encore : peut-on dire qu’on apprend quelque chose qu’on a oublié quand on n’a aucun souvenir de l’avoir su ? [Ouvrir sur la mêmoire.]

 

Palilalia.JPGDans le roman de Will Self, la palilalie sert d’effet-miroir aux 20-30 premières pages, très fragmentées, qui suivent le cheminement des pensées de Busner, dont la mémoire est en train de se fracturer ou de se creuser sous l'effet d’un Alzheimer galopant. De fait, la plupart des sites que j’ai consultés ne retiennent de la palilalie que son caractère pathologique : il s’agit d’un tic consistant à répéter ses propres mots, souvent de façon involontaire (mais Ben en est conscient, dans Phone), parfois à voix basse, et d’un symptôme du spectre autistique. Il n’y a, dans Wikisource, aucune occurrence du terme en français, et une seule en anglais, mais sans rapport : il s’agirait d’un toponyme du continent subasiatique, ce que n’a toutefois pas confirmé Google Maps (ni d’autre ressource). D’après le Robert culturel, que je citais en 2007, le mot a été inventé par un clinicien, A. Soques, en 1908, ce qui explique l’absence d’occurrences dans Wikisource (site où ne sont publiés que des textes du domaine public).

Apparemment, le mot revêt une réelle importance dans L’Etat honteux, un des livres de Sony Labou Tansi que je ne possède pas. Encore une bricole à vérifier, un jour (...), via un emprunt à la B.U.