samedi, 04 janvier 2025
04012025
Encore réveillé vers 5 h, levé à 5 h 20 ; seul avantage, j’ai pu lancer une lessive, qui sera donc étendue tôt le matin, quand le chauffage se relance. Cela dit, il fait -2°, apparemment, donc le chauffage va beaucoup tourner aujourd’hui.
Il y a, sur la droite de mon bureau, une grosse pile de livres, et ce depuis avant les vacances, de sorte qu’il faudrait que j’enregistre une vidéo pour le vlog, mais cela fait un moment que je le dis, et que je ne le fais pas.
Hier, Claire et moi étions à Paris, où il faisait très beau (froid, ensoleillé) : expositions Nadia Léger au musée Maillol et Olga de Amaral à la Fondation Cartier. J’étais un peu sceptique au début face aux (au milieu des) œuvres textiles (tissées, composées de lainage ou de fils) d’Olga de Amaral, que je trouvais froides, mais j’ai fini par être très enthousiaste de certaines pièces ; je pense que cette exposition me restera en mémoire plus longtemps que d’autres. Pour les séries, pas très convaincu par les Estelas (peut-être faudrait-il voir la série complète, 70 et quelques, et non ces 13), bien davantage par les Brumas. Claire ayant beaucoup lu sur les tissages amérindiens et notamment sur les khipu* des Incas**, elle avait une sacrée longueur de regard sur moi.
Pour Nadia Léger (il faudrait dire Nadia Petrova Khodiossevitch Léger, car la plupart des toiles ne sont pas signées du nom qu’elle prit à son deuxième époux), son invisibilisation est à nuancer : tout d’abord, elle est en partie le fait de l’artiste elle-même, assistante de Léger (qu’elle n’avait pas épousé encore) dans les années 30-40, puis acharnée à en perpétuer la mémoire et l’œuvre après 1955 ; par ailleurs, tout le versant communiste/propagandiste de son travail est vraiment de seconde zone, à l’exception des portraits de résistance, d’un tableau tardif représentant Gagarine au milieu de formes suprématistes, et – peut-être – des portraits de grands dirigeants communistes en mosaïque (on ne voit, dans l’exposition, que leur version en taille réduite et sur toile, tout guère convaincant).
Il semble que Nadia Petrova Khodiossevitch Léger s’est placée dans le sillage, sinon dans l’ombre, de divers maîtres (Malevitch, Ozenfant, et Léger surtout), et qu’elle n’a jamais été totalement oblitérée non plus. Dans le documentaire diffusé, il est dit qu’elle a donné, lors du legs à l’État du Musée Fernand Léger de Biot, quelque chose comme 300 ou 350 œuvres, sans qu’on sache si ce sont toutes des œuvres de Léger, ou s’il y en a d’elle dans le lot. Il y a donc des toiles très belles, émouvantes même, mais l’exposition donne de cette œuvre un portrait bigarré, voire en demi-teinte (ce qui n’était pas le genre de la peintre elle-même, plutôt radicale et aux choix picturaux très marqués).
Rentrés plus tôt que prévu, suite à la suppression pure et simple, annoncée par SMS deux heures avant, de notre Corail*** dont le départ était prévu à 18 h 30 en gare d’Austerlitz ; ayant seulement prévu de baguenauder une heure de plus, nous avons donc pris un train partant plus tôt de Montparnasse, et plus rapide (et plus cher). Ces suppressions de trains, imputables à la façon dont la SNCF a décidé de tout rentabiliser en supprimant des postes à tour de bras depuis plusieurs années (ici, il manquait un conducteur ou un chef de bord), ne sont possibles que grâce au système de SMS/mails associés aux réservations de billets : on savait que ça supprimerait des guichets en pagaille, mais ça permet même d’annuler tout bonnement des trains.
* Orthographe quechua, préférable au plus habituel quipu.
** Les khipu sont notamment présents dans Les Mystérieuses Cités d’Or, série que je n’ai pas regardée enfant et pas non plus vue avec les garçons quand ils étaient plus jeunes, et dans les Lettres d’une Péruvienne de Françoise de Graffigny (pas lu).
*** Je sais, c’était un Ouigo, mais déjà que je ne me suis jamais habitué aux Aqualys… De même, il m’arrive encore de dire que je vais faire les courses « à ATAC » alors que ça a changé deux fois de nom depuis 2008.
06:33 Publié dans 2025, BoozArtz, Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 03 janvier 2025
03012025
Encore réveillé autour de 5 h, peut-être avant. Avant les vacances, on s’était dit qu’il y avait peut-être quelque chose (sur le rond-point ?) qui faisait du bruit à cette heure-là : un voisin (celui du 4 ?) qui part travailler ? Mais pourquoi si soudain ?
Journée avec les Cessonnais·es hier ; j’ai pu donner à ma sœur « son » exemplaire de Noires origines. C’est drôlement gentil d’avoir fait la route : environ 5 h aller-retour pour passer à peine plus en notre compagnie. L’après-midi, trois parties de Saboteur et une de The Game, avant un bref tour à pied en passant entre les averses. Temps toujours gris, humide, trempé, comme depuis trois mois.
Au supermarché, le matin, tout le monde se souhaitait la bonne année ; c’est assez ridicule.
2025 : vu toutes les possibilités qu’offre ce nombre, il faudrait tenter quelque chose d’un poil oulipien, mais je n’ai pas le temps. Françoise Guichard se lance dans un sonnet par jour ; je risque le simple neuvain de vers libres (pas folle, la guêpe).
06:20 Publié dans 2025 | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 02 janvier 2025
02012025
Levé à 5 h. Pluie, et vent assez fort.
Fini de lire la réédition française de 2024 de Leben ? oder Theater ? de Charlotte Salomon (Vie ? ou Théâtre ? traduction Anne-Hélène Hoog et Michel Roubinet, Le Tripode [2015], 2024). Il s’agit d’une œuvre (livre et bien davantage que cela) absolument capitale, majeure, comme on en lit quelques dizaines au cours d’une vie. Il me semble qu’il doit être difficile d’apprécier parfaitement cela en français, car les textes, leur placement sur les feuillets peints (par calque ou directement sur la gouache) est très souvent signifiant. Que le geste pictural de Salomon s’inscrive dans l’histoire de l’expressionnisme, c’est évident, et cela participe beaucoup de la grande beauté des gouaches, mais ce n’est presque qu’un épiphénomène, car le génie est ailleurs : dans le projet, dans sa réalisation, dans la structure même de cette « opérette » tragique, dans la complexité générique, dans la reprise des mêmes événements sous deux ou trois points de vue différents, dans le récit du trauma… Il faudrait relire ce volume colossal, et lire autour. Ce qui m’a frappé, c’est la filiation/parenté entre les gouaches consacrées à l’œuvre et aux discours de Daberlohn et, d’une part Dostoïevski, d’autre part Hans Henny Jahnn : Salomon a-t-elle pu lire Perrudja ? ou y a-t-il, comme avec Musil, une communauté de création propre à l’époque ?
En faisant de rapides recherches, j’ai vu que le modèle d’Amadeus Daberlohn était Alfred Wolfsohn, dont je n’avais jamais entendu parler. Même si la fameuse lettre donnée en annexe et plusieurs gouaches même témoignent du fait qu’amoureuse de Wolfsohn, Charlotte Salomon en avait fait une sorte de modèle existentiel et même esthétique, Vie ? ou Théâtre ? raconte également la façon dont Amadeus Daberlohn abuse de la naïveté de la jeune Charlotte : c’est aussi un récit d’emprise, et les diverses manigances de Daberlohn font de lui un personnage complexe, avec une face toxique. Cela n’est pas même évoqué/envisagé dans la plupart des articles ou notices que j’ai parcourues, comme celle du colloque de 2007 organisé au centre Roy-Hart en 2007 à Malérargues.
Cela n’est qu’un des nombreux points qui font de cette œuvre capitale un ensemble d’une si grande richesse et d’une telle profondeur. Il faut lire Vie ? ou Théâtre ?
Afin d’éviter tout risque d’abandon ou d’effilochement du projet visant à consigner tout ce que j’aurai lu/vu (cf l’échec de Livres 2024 et plus encore de Musiques 2024), j’ai décidé de m’en tenir, pour l’année qui commence, à trois répertoires simples (tous (anti)datés du 1er janvier) : un pour les livres, un pour les films et séries, un pour les disques et œuvres musicales.
Hier soir, une voisine qui s’occupe des courses de notre voisine d’en face (et qui vit au 3 de l’impasse) est venue nous donner des nouvelles : à la clinique, Mme P* n’avait pas encore passé de scanner, était consciente mais incapable de parler. (Pourtant, hier, quand elle était encore étendue par terre, elle a répondu « nulle part » quand je lui ai demandé si elle avait mal.) La télé allumée avec le son à fond, les mules abandonnées en vrac dans le couloir, tout cela donne à penser – en dépit des apparences – qu’elle n’est pas tombée en se levant de son lit : aurait-elle fait un malaise ou un AVC dans sa chambre après s’y être rendue car elle se sentait mal ? Difficile d’envisager des hypothèses pour quelqu’un qui vit dans une telle confusion, et un tel bazar : à titre d’exemple de sa confusion, son lit est aux deux-tiers recouvert de numéros de la NR… La voisine du 3 de l’impasse nous a dit (mais d’où a-t-elle tiré cela ? j’étais là tout le temps de l’intervention des pompiers) que le capitaine des pompiers avait indiqué « logement insalubre » sur la fiche de prise en charge et que, même sans parvenir à contacter des proches, l’hôpital ne la renverrait plus chez elle. En tout cas, j’atteste que « logement insalubre » est un euphémisme.
07:50 Publié dans 2025, BoozArtz, Lect(o)ures, Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 01 janvier 2025
Répertoire des films / séries vu·es en 2025
Documentaires
[5] Ernest Cole: Lost & Found / Raoul Peck / 2024 *** [chroniqué ici]
[13] On fera des films comme on balance des cailloux / Les Scotcheuses / 2015 **
[41] Black Box Diaries / Shiori Itō / 2024 ***
[44] Cantat : de rockstar à tueur / A.-S. Jahn et al. / 2025 ****
Fiction
[1] Onoda, 10 000 nuits dans la jungle / 万夜を越えて / Arthur Hariri / 2021 ****
[2] Un éléphant, ça trompe énormément / Yves Robert / 1976 ***
[4] Oppenheimer / Christopher Nolan / 2023 ***
[6] Dieu existe, son nom est Petrunya / Господ постои, името ѝ е Петрунија / Teona Strugar Mitevska / 2019 ***
[7] Bird / Andrea Arnold / 2024 **** [brève chronique ici]
[8] Time Trap / Mark Dennis & Ben Foster / 2023 *
[9] Lingui, les liens sacrés / Mahamat Saleh-Haroun / 2021 **
[10] Pollock / Ed Harris / 2000 **
[11] Hiver à Sokcho / Koya Kamura / 2025 *** [chroniqué ici]
[12] Decision to Leave / 헤어질 결심 / Park Chan-wook / 2022 ***
[14] Lost Highway / David Lynch / 1997 *****
[15] Louise Michel la rebelle / Solveig Anspach / 2008 *
[16] L'histoire de Souleymane / Boris Lojkine / 2024 ***** [brève chronique ici]
[18] The Room Next Door / Almodovar / 2024 **
[19] Fish Tank / Andrea Arnold / 2009 / **
[20] Lamb / Yared Zeleke / 2015 / ***
[21] Mon gâteau préféré / کیک محبوب من / Maryam Moqadam & Behtash Sanaeeha / 2023 / ****
[22] Un autre monde / Stéphane Brizé / 2021 / **
[23] Chroniques de Téhéran / آیههای زمینی / Ali Asgari et Alireza Khatami / 2023 / **** [lire chronique ici]
[24] Le tableau volé / Pascal Bonitzer / 2024 / *
[25] The Lesson / Alice Troughton / 2023 /