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mercredi, 11 janvier 2023

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Ce matin, à 6 h 45, j’étais – d’après le compteur du pont Wilson – le/la 45e cycliste de la journée, et le/la 12695e du mois. Cela signifie donc que sur les dix premiers jours de janvier, ce compteur a dénombré 1265 passages par jour, ce qui n’est pas tant que cela : le compteur filtre-t-il les trottinettes électriques et les scooters qui resquillent (les véhicules motorisés sont interdits sur le pont) ?

J’arrive très tôt car i) je préfère faire le trajet avant le déferlement de bagnoles et de piétons ii) je dois imprimer le seul devoir d’agrégation interne que je n’ai pas pu corriger en ligne. (Et je viens de perdre dix minutes à chercher en tous sens l'icône de partage/intégration des photos directement à partir de Flickr ; la fonction doit être suspendue, temporairement je l'espère car c'est très pratique... Je voulais intégrer à ce post cette photo et celle-ci.)

 

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En écoute : Batsumi (Batsumi).

Plus tard : Mogadiscio d’Antoine Illouz ; Moving Pictures de Ravi Coltrane ; Songs for wandering souls de Dave Douglas ; Money Jungle (Ellington/Mingus/Roach) ; Intermezzi de Brahms par Glenn Gould.

 

07:14 Publié dans 2023 | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 10 janvier 2023

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C* m’a offert un plieur de vêtements comme on en a vu il y a quelques mois dans les premières saisons de The Big Bang Theory. C’est d’une utilisation très simple, même pour moi qui n’ai que des pouces, et cela fait des piles parfaitement homogènes.

Journée d’une totale grisaille, pluie ou bruine presque ininterrompue. J’ai commencé à préparer pour de bon mes nouveaux cours de ce semestre. Il ne me reste qu’un paquet de copies de la session de janvier, et je vais essayer de voir tous les étudiants d’échange dont je dois faire l’emploi du temps individuel sur la matinée de jeudi. Ce matin, levé à 5 h du matin, j’en ai profité pour achever mon corrigé du concours blanc de l’agrégation interne.

O* toujours souffrant n’a pu reprendre la classe.

 

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En écoute : Bedmonster d’I Like To Sleep ; quelques chansons de Brigitte Fontaine conseillées par un mutu sur Twitter (‘Comme à la radio’, par exemple : tout est très bien et n’a pas pris une ride… mais la voix et l’interprétation de BF sont insupportables) ; un live de Franco Battiato en 1973-4 ; l’album référencé CHHE200502 du sextet de jazz Paradigm (2005) ; Stances à Sophie du Art Ensemble of Chicago.

 

lundi, 09 janvier 2023

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Ce matin, j’ai travaillé à la maison un petit moment avant d’aller aux Tanneurs pour une très brève journée de travail : une grosse heure de travail au secrétariat, remise de copies aux L1, déjeuner avec S*. Tôt ce matin, une de nos collègues chargées des séances de remédiation a fait un malaise très inquiétant avant d’être emportée aux urgences ; les informations qu’elle a données ensuite par SMS, pour rassurantes qu’elles soient en un sens, restent énigmatiques. En début d’après-midi, l’assemblée des responsables de département a été l’occasion de clarifier un point très préoccupant qui a accaparé les secrétariats de façon exagérée et disproportionnée en novembre-décembre ; j’espère que mon intervention va permettre de revoir le dispositif et délester tout cela. En milieu d’après-midi, j’avais rendez-vous à la pharmacie du Beffroi pour le second rappel (ou 4e dose) de Pfizer. O*, toujours souffrant, n’a pas pu aller au lycée. C* vient d’en rentrer. Je n’ai pas lu une ligne, et pourtant je n’ai pas non plus fini de rédiger mon corrigé du concours blanc de traductologie d’agrégation interne. Les journées filent…

 

En écoute : Continuum du Nik Bärtsch’s Mobile [j’aime cet album davantage à chaque nouvelle écoute] ; CD1 de l’anthologie Le nostre anime de Franco Battiato ; Symphonie n° 2 de Brahms [Kurt Masur / New York Philharmonic].

18:38 Publié dans 2023, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 08 janvier 2023

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Aujourd’hui, temps toujours maussade, bruineux, gris. O* va un peu mieux, mais encore fièvre et courbatures. C* s’est fait un tour de rein depuis deux jours. J’ai corrigé les copies d’agrégation interne et fini la saisie des notes de L1. J’ai quasiment fini de lire The Fugitives, dont la dernière partie, quelque peu odysséenne, traîne en longueur.

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Chiffre d’Olivier Martin tient toutes ses promesses. J’ai appris beaucoup de choses sur l’histoire des statistiques – et même de la typologie – liées à la question du chômage, mais aussi sur les questions de convention qui encadrent toute mesure, tout chiffrage. J’aimerais citer plusieurs passages, outre la citation rapportée de Charles Goodhart (« quand la mesure devient l’objectif, elle cesse d’être une bonne mesure ») :

S’appuyant nécessairement sur des conventions, les statistiques contribuent à les renforcer, à les légitimer et à les réifier. Les statistiques participent directement à installer ces conventions au cœur des sociétés. Il est essentiel de comprendre que la connaissance produite par les statistiques concerne une société elle-même fabriquée par cet acte de mise en statistique. (p. 46)

Le chiffrage apparaît comme le préalable à toute analyse, qui elle-même est le préalable à toute décision. En fait, ces trois étapes n’en sont pas trois temps successifs, mais bien trois facettes de la même démarche de connaissance et d’action. (p. 80)      

Après l’avoir lu, je me suis replongé, hier soir, dans la rubrique « Mathématiques » des Carnets de Paul Valéry. C’était un peu le grand écart.

 

Pour Décolonial de Stéphane Dufoix, je connais mieux le sujet. Toutefois, l’angle sociologique est assez innovant pour moi, et, même si je regrette que Dufoix consacre un chapitre à repenser l’universalité contre l’universalisme – travail qui a déjà été opéré dans deux autres volumes de la même collection, Universalisme de Mame-Fatou Niang et Julien Suaudeau et Race de Sarah Mazouz – j’ai trouvé stimulante sa manière de distinguer l’histoire des théories décoloniales issues d’aires décentrées du qualificatif péjoratif et attrape-tout de décolonialisme. Il montre bien comment ces mots sont bradés par celleux qui cherchent à « diaboliser » et non à comprendre.

Les chapitres les plus riches sont les chapitres 4 (« Les circulations de la pensée décoloniale ») et 6 (« Décolonisons les pensées captives et captatrices ! »), parce que ce sont ceux qui contiennent le plus d’analyses de fond, avec des apports bibliographiques en grande partie nouveaux pour moi : Syed Hussein Alatas (pp. 68-9), Enrique Dussel (pp. 43-4), Archie Mafeje. Il m’a rappelé que je voulais m’appuyer en partie, pour mon séminaire de M1 de ce semestre sur les écritures non binaires décentrées, sur les travaux d’Oyèrónkẹ Oyěwùmí, qu’il cite juste en passant.

Être capable de lire la revendication de décolonisation des sciences sociales comme une pratique ancienne, présente dans de nombreuses parties du monde, soutenue par une organisation internationale comme l’Unesco, évite de tomber dans le piège d’une vision trop présentiste de la question. Voir cette revendication non comme une simple demande militante mais comme un acte à la fois académique et militant, épistémologique et politique – en un mot, épistémopolitique – mis en œuvre par des chercheurs et chercheuses originaires de pays dont la visibilité scientifique dans les sciences sociales mondiales demeure très faible, offre l’opportunité de saisir l’activité scientifique de manière moins idéalisée, plus pragmatique, plus engagée et plus attentive à l’importance des réalités nationales locales sans pour autant renoncer à la dimension universelle de la science. (S. Dufoix. Décolonial, pp. 69-70)

 

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En écoute : CD 5 et 7 de la boîte Holy Ghost d’Albert Ayler [pas idéal pour corriger des copies] ; La Mer / Nocturnes / Printemps de Debussy ; Rebelle d’Idrissa Diop ; best of de Mercedes Sosa.

 

samedi, 07 janvier 2023

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Aujourd’hui, O*, très pris au niveau de la gorge hier soir, a traîné en pyjama toute la journée, après un réveil à plus de 39° de fièvre. J’ai commencé le corrigé et la correction du concours blanc de thème & traductologie d’agrégation interne. J’avais choisi un texte d’Anne Hébert, écrivaine que j’ai redécouverte il y a quelques années après avoir trouvé, chez un bouquiniste, un livre moins connu d’elle que ses Fous de Bassan.

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En fin d’après-midi, C* et moi avons fait un saut en ville, histoire d’acheter notamment les deux nouveaux volumes de la collection « Le mot est faible » aux éditions Anamosa. Cela fait vingt ans, ou quasiment, que nous vivons à Tours, et il m’arrive d’essayer de voir la ville avec les yeux de quelqu’un qui n’y aurait jamais mis les pieds, notamment sans la superposition – flashing upon that inward eye… – de tel ou tel lieu sous son apparence de naguère, voire de jadis (c’est notamment le cas de la place de Châteauneuf, qui s’est totalement transformée au cours des dix dernières années).

 

 

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En écoute : CD 1 de l’anthologie Ferrat ; My Head is an Animal (Of Monsters and Men)

 

vendredi, 06 janvier 2023

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6 janvier 2023

 

Ce soir, pour l’Epiphanie, ce sera galette briochée ; mercredi, on a sacrifié à la frangipane, que préfère O*.

Hier mon collègue E° m’a fait remarquer, en sortant de la salle Thélème et entre deux remarques sur les scènes d’Antigone que nous venions d’entendre, que les jours rallongeaient. Ce n’est pas encore très net, pourtant.

The Fugitives de Jamal Mahjoub me laisse sur ma faim. J’en ai lu les 2/3, je sais vers où ça va, plusieurs choses m’agacent, mais ça fait partie de ces lectures dont on se dit qu’on en a lu plus de la moitié et donc qu’on va aller au terme. Les personnages, notamment, me semblent plats, peu creusés, sans réelle complexité… même le narrateur. L’islam politique, la guerre civile soudanaise, le rêve d’Amérique, tout cela reste superficiel. Je suis vraiment déçu, après les magnifiques romans qu'il a écrits dans les années 1990-2000...

 

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En écoute : La fête de l’eau (ONJ Claude Barthélémy) ; Thomas Fersen & The Ginger Accident ; Pas de bras pas de chocolat de Bertrand Betsch ; Nancali de F. Houle et B. Delbecq

Film : E.T. (oui, pas revu depuis 1982 – et j’ai rechialé comme un benêt pendant les dix dernières minutes)

 

22:44 Publié dans 2023 | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 05 janvier 2023

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Journée de menues tâches et petites bricoles aux Tanneurs. Le matin j’ai étrenné le pantalon de K-Way ; heureusement que j’arrive tôt, alors qu’il n’y a pas un chat, car ça me fait une touche pas possible… mais au moins, je n’ai pas eu besoin de changer de pantalon dans mon bureau.

 

Depuis hier, j’ai un mal de crâne atroce dès que je mange (sauf petit déjeuner (à cause de la mug de café ?)). Ça s’est fini dans le noir total, au retour de la fac, entre 6 et 7, avant de pouvoir préparer le dîner puis me coucher avec le roman de Jamal Mahjoub, The Fugitives, paru en 2021. Depuis plus de dix ans que Mahjoub s’était réinventé une carrière avec ses romans policiers publiés sous le pseudonyme de Parker Bilal, je l’avais un peu oublié. Tout à fait prolifique, il republie donc aussi sous son vrai nom.

 J’ai sombré dans le sommeil entre 9 et 10 puis me suis réveillé pour attendre C*, qui est rentrée peu avant minuit du ciné-débat avec Sandrine Rousseau.

 

Dans la journée, j’avais pu assister à une brève lecture/représentation de l’Antigone que va monter la compagnie La Course folle en 2024 : outre que je suis le travail de la metteuse en scène, Laurence Cordier, depuis plusieurs années, l’actrice qui joue Antigone est une de nos/mes étudiantes. La traduction est celle d'Irène Bonnaud et Malika Hammou.  Il s’agissait là d’une restitution – d’une petite demi-heure – des 3 premières journées de vrai travail sur la préparation du spectacle, dans la salle Thélème. Créon est interprété par une comédienne ; la question a été posée par quelqu’un dans le public lors du temps d’échange avec l’équipe, mais il va de soi, pour moi, qu’un personnage dont le rôle est aussi explicitement symbolique du patriarcat n’a pas besoin d’une quelconque conformité « réaliste » ou genrée pour être incarné.

Avant de remonter à la maison sur mon vélo – mais sans le pantalon de K-Way (il ne pleuvait plus (il a fait extrêmement doux encore aujourd’hui, quelle catastrophe)) – j’ai croisé ma collègue U*, qui part bientôt pour les Etats-Unis, pour tout le semestre, et avec qui j’ai discuté, ainsi qu’avec notre collègue M*, avec qui je n’avais pas pu rediscuter depuis sa (belle) soutenance de thèse le 9 décembre dernier.

 

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En écoute : Hibrido d’Allen Halloween (j’ai replongé à cause d’un échange sur Twitter)

 

mercredi, 04 janvier 2023

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Ce midi nous avons « tiré les rois ». O*, dont c’est la fête, a eu la fève. Même depuis qu’on ne triche plus – et ça fait un bail – les garçons ont presque systématiquement la fève.

 

Le matin à l’université, j’ai récupéré les 7 livres que j’avais fait acheter, dont au moins un que je connais déjà – lu il y a quelques mois même si je n’en ai pas (encore) parlé dans mes vidéos : il s’agit du recueil de nouvelles de Nana Kwame Adjei-Brenyah, Friday Black. Café avec E*, qui m’a demandé combien de livres je lisais par semaine ; il sait très bien que je lis plein de livres à la fois donc il a reformulé sa question en me demandant combien de pages je lisais par jour. Pour répondre correctement à cette question, il faudrait que je compte, grâce aux vidéos (?) le nombre de livres lus dans une année, ce qui permettrait de faire une moyenne. En tout cas, ce qui est sûr c’est que quand je n’ai rien d’autre à faire je peux lire 2 ou 3 livres brefs/moyens par jour (400-500 pages). Cela n’arrive pas souvent.

J’ai entamé notre discussion à la terrasse du café Le Tourangeau en me renversant la quasi-totalité de mon double expresso sur les deux jambes du pantalon (et en m’ébouillantant à moitié). E* a tenté de me dire que le serveur a posé la tasse très près du bord, sur une table branlante qui pis est, mais franchement je sais que ma maladresse est la cause.

 

Après-midi : correction de copies de L1 (Key concepts). J’aurai appris que la reine Victoria dirigeait le Commonwealth (à moins que ce ne soit les Etats-Unis) et que le Discours sur le colonialisme a été écrit par Jules Ferry. Blague à part, le niveau global est plutôt meilleur que les années précédentes.

 

Ce soir, j’espère terminer le roman que C* m’avait offert pour mon anniversaire et que j’ai commencé dimanche soir. Il s’agit du troisième roman, le seul traduit en français, d’une romancière italo-somalienne, Agiaba Scego. C’est très bien, même si j’ai noté une énorme bourde de traduction, une confusion entre nigérien et nigérian qui prête à conséquence pour tout un chapitre. C'est dommage, car c'est bien traduit globalement (par Anaïs Bouteille-Bokobza).

En faisant quelques recherches sur le tombeau d’Elizabeth Barrett Browning à Florence – il en est question dans le roman – j’ai découvert l’existence d’une romancière anglophone à moitié indienne, née à Calcutta, et qui a vécu l’essentiel de sa vie d’adulte (et de sa carrière) à Florence, d’où sa proximité avec les Browning et les Trollope : Isa Blagden. On (pourrait) commémore(r) cette année le 150e anniversaire (sesquicentennial (j’adore ce mot)) de sa mort. J’ai envie de lire sa correspondance avec Robert Browning (les lettres du poète à I.B. ont été publiées à titre posthume en… 1923), mais aussi ses romans (Agnes Tremorne par exemple). Il ne semble pas y avoir de biographie consacrée à cette figure méconnue, invisibilisée… seulement des notices biographiques de ci de là.

 

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En écoute (notamment) : Le tacot de Jérémiah (Ygranka).

 

mardi, 03 janvier 2023

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8 h

 

Ce matin j’ai repris les bonnes vieilles habitudes : levé à 6 h 10, trajet à vélo jusqu’à la fac entre 6 h 50 et 7 h 05-10, au calme, avant l’afflux de bagnoles. Comme il ne pleuvait plus, je n’ai pas pu étrenner mon pantalon K-Way flambant neuf.

 

Hier, après lecture d’un texte d’André Gorz de 1973, j’ai partagé la citation suivante d’Ivan Illich sur Twitter : « Les gens travaillent une bonne partie de la journée pour payer les déplacements nécessaires pour se rendre au travail ». Malheureusement, je n’ai pas pu sourcer cette citation, dont j’ignore si elle provient bien de la traduction de Luce Giard aux éditions Arthaud.

Toujours est-il que tel n’est pas notre cas, heureusement : C* se rend en vélo au lycée, et moi à l’université, le plus souvent aussi. Nos fils ont pu aller à l’école à pied dès qu’ils ont été en fin de collège. Enfant, par contre, je me rappelle mes parents faire un rodéo permanent pour jongler entre leurs 3 bagnoles dont une au moins était au garage, par roulement : revenus moyens donc véhicules d’occasion sujets à des pannes. Il y avait 12 kilomètres de la maison à nos écoles et à leur travail (lycée de Borda).

Autre citation, moins prestigieuse mais plus connue, le début de la chanson de Cabrel, Trafic :

Le jour se lève à peine

Je suis déjà debout

J’ai mis du temps avant de me rendre compte que ce texte, qui est censé parler de façon réaliste du travail des classes populaires et moyennes, est totalement irréaliste : pour la majorité des travailleureuses, le moment où on se lève, 9 mois sur 12, se situe bien avant le lever du soleil. Et il faudrait plutôt écrire :

Le jour se lève à peine

Je suis déjà au taf

 

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En écoute : best of de Mercedes Sosa ; album Source du trio Dreisam ; CD 1 de l'anthologie Le nostre anime de Franco Battiato

Rien le soir.

 

08:07 Publié dans 2023 | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 02 janvier 2023

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Aujourd’hui, A. est reparti à Rennes, après un déjeuner avec des ami·es. Ce matin, au lever, il pleuvait à verse ; nuit noire encore à huit heures ; puis « ça s’est levé » et on a eu du soleil – assez pour faire sécher les trois lessives. Toujours cette douceur hallucinante dont on ne peut vraiment profiter, car on sait qu’elle signifie que l’effondrement se rapproche toujours plus vite.

 

En écoute : CD2 de l’anthologie Le nostre anime de Franco Battiato ; trio pour cor de Ligeti (Cazalet / Comentale / Huvé) ; Goyescas de Granados (A. de Larrocha) ; Emergence (Africa Express Jacques Ponzio) ; quatuors de Kalabis.

Film du soir : Don Juan de Serge Bozon avec Tahar Rahim, Alain Chamfort, Virginie Efira. Film totalement raté, qui intrigue y compris par son maniérisme artificiel pendant 40 minutes, avant d’ennuyer pendant une vingtaine de minutes puis d’être parfaitement convenu et exaspérant. On croit presque à une parodie de film intello raté.

21:45 Publié dans 2023 | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 01 janvier 2023

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Parmi les résolutions pour cette nouvelle année : publier au moins une photo chaque jour sur Flickr ; écrire un billet quotidien sur ce blog ; reprendre la rubrique Untung-untung sur l’autre blog. Contrairement aux années précédentes, ce sont des résolutions plutôt modestes sur le plan créatif, mais peut-être sont-elles tenables (cf l’échec des esquintils et des Terpsiphora).

La nuit dernière nous avons réveillonné chez L* et A*. C’était très sympa, plutôt calme (just what I need). Outre un The Mind (nous avons atteint le niveau 5 en jouant à 8, ce qui n’est pas mal) et un Time’s Up, nous avons découvert un nouveau jeu, amusant mais foutraque, L’Imposteur : il semble impossible que l’imposteur ne puisse pas deviner le mot commun, et donc qu’il puisse perdre.

 

Ce matin, pour la première fois depuis je ne sais combien d’années, je me suis réveillé tard (9 h 15) et surtout, petit déjeuner excepté, je suis resté au pieu à lire jusqu’à presque midi.

 

Hier, chez L* et A*, j’ai discuté brièvement, et en marge, avec A°, qui est pianiste et professeure, intrigué par son affirmation selon laquelle, sans comprendre les nombreuses références du Trio pour cor de Ligeti, on ne pouvait l’apprécier. Il se trouve que je connais cette œuvre pour en avoir acheté une version en CD il y a fort longtemps (novembre 1996, de mémoire) et que, vu ma faible culture musicale, je n’identifie pas les citations de Beethoven et autres. Pourtant, c’est une pièce que j’aime beaucoup, car je la trouve inventive, puissante et émouvante.

Cette question se pose aussi en littérature, bien sûr : il y a bien des spécialistes – et je pourrais en être – qui, se muant abusivement en gardiens du temple, déclarent que, sans comprendre tel ou tel intertexte, tel ou tel usage de l’allégorie, on ne peut apprécier ce poème ou ce roman. Or, c’est faux. Je crois fondamentalement que même si je jouis du trio de Ligeti avec une bonne dose d’ignorance, mon plaisir est indubitable ; peut-être serait-il plus fort encore si je saisissais toutes ces allusions, mais de là à le nier, non.

 

En écoute aujourd’hui : quelques quatuors de Haydn, Joy de Sophie Alour (avec Mohamed Abozekry à l’oud), album Roses des Cranberries (dont je n’avais aucun souvenir).

Film du soir : Compétition officielle de Mariano Cohn et Gastón Duprat (2021). Très enlevé et divertissant, très bien joué justement en raison du dispositif métathéâtral (la répétition de répliques sur plusieurs tonalités, le surinvestissement de la facticité des interprétations), peut-être un peu long voire simpliste (cf scène, assez drôle, sur le couple d’intellos qui écoute de la musique expérimentale bruitiste).

 

lundi, 14 novembre 2022

Textament trahi, certes (14112022)

 

Il faut que je vous raconte, je n’ai pas assez à faire, avec tous mes nouveaux cours pour le second semestre e tutti quanti, mes projets vidéo que je n’arrive plus à relancer (et encore, je ne dis rien de l’aventure Twitch, à l’arrêt depuis juin), et donc ayant noté que je n’avais pas lu de livre en allemand depuis trop longtemps (deux ou trois ans (je ne compte pas les poèmes ou textes courts)), je me suis lancé, après quelques nouvelles tombées de mon intégrale reprise en main quasi par hasard (quasi car je m’avise que 2024 sera le centenaire de la mort de Kafka), dans la lecture du Château de Kafka, en allemand donc : Das Schloß. Je dois passer outre quelques difficultés, surtout pour les adjectifs, et quelques probables faux-sens indétectés, mais ça me plaît – c’est l’essentiel.

Hier soir, assez prétentieusement (mais en fait, pour fixer ce passage), j’ai publié l’extrait suivant sur Facebook (c’est au tout début) :

„Im ganzen entsprach das Schloß, wie es sich hier von der Ferne zeigte, K.s Erwartungen. Es war weder eine alte Ritterburg noch ein neuer Prunkbau, sondern eine ausgedehnte Anlage, die aus wenigen zweistöckigen, aber aus vielen eng aneinander stehenden niedrigen Bauten bestand; hätte man nicht gewußt, daß es ein Schloß sei, hätte man es für ein Städtchen halten können. Nur einen Turm sah K., ob er zu einem Wohngebäude oder einer Kirche gehörte, war nicht zu erkennen. Schwärme von Krähen umkreisten ihn.“

 

Une amie anglaise ayant admis son incapacité à comprendre de quoi il retournait, j’ai dégotté vite fait, au débotté, ce matin, ce même paragraphe dans la quatrième traduction publiée, celle de Mark Harman (1998) :

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Puis, me prenant au jeu, je suis allé piocher, sur Google Books, la traduction française de Georges-Arthur Goldschmidt.

 

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Je n’ai ni le temps ni le courage ni même l’envie d’aller donner d’autres coups de sonde mais ce seul paragraphe relève si évidemment de ce qu’on peut nommer une mauvaise traduction qu’il y a gros à parier que le reste soit du même tonneau. En effet, on se trouve ici dans le cas de traductions tellement mauvaises que sans connaître la langue ou le texte source on sait que c'est mauvais. Cela m'arrive avec des livres traduits du coréen ou du polonais… L’indice le plus frappant, ce sont les énoncés peu cohérents, maladroits, ou dont on devine ce qu’ils sont censés vouloir dire. L’exception, ce sont les textes écrits en dehors, voire contre la langue standard, le cas d’Amos Tututola étant celui que je connais le mieux.

Pour Le Château, les traductions les plus connues sont celles de Vialatte, de Lortholary, de Goldschmidt donc, et, tout récemment pour l’édition 2018 en Pléiade, de Jean-Pierre Lefebvre. On trouve, sur Google Books, une traduction non créditée, publiée par les éditions Rhéartis, et qui semble à peu près aussi exécrable que celle de Goldschmidt :

Kafka fr 2.JPG

Comment peut-on publier de pareilles saloperies ?

 

dimanche, 13 novembre 2022

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Avant l’habituelle promenade sur les bords de Loire, côté sud, du pont Mirabeau au pont Wilson, nous sommes allés au château de Tours, pour deux nouvelles expositions, très différentes.

 

La Loire à Tours

 

Le deuxième étage est consacré aux collages sur plexiglas de Nental, peintre-collagiste qui a son atelier à Saint-Pierre des Corps. L’ensemble des collages utilise des reproductions fragmentaires et déchirées de tableaux des 17e et 18e siècles autour du cortège de Bacchus, des Ménades etc. Assez sceptique en entrant dans la première pièce, j’ai été progressivement happé par cet univers, ce travail très astucieux, intelligent et impressionnant.

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Nental utilise les superpositions et la transparence avec un sens de la composition et un humour très puissant. Le rapport entre les scènes de groupe ou à deux figurées dans les peintures de l'époque classique et les différents éléments plus modernes, les couleurs, les citations ou les fragments de publicités n'est jamais simple ou simpliste.

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20221113_152708    (détail)

 

Le troisième étage est consacré à une rétrospective de l’œuvre photographique, entièrement en noir et blanc, de Bernard Descamps, Au-delà des apparences. Les séries malienne ou égyptienne m’ont particulièrement « tapé dans l’œil » mais c’était globalement une belle découverte. Je me suis difficilement retenu d’acheter, non le catalogue, mais Le don du fleuve, le livre que Descamps a composé  autour d’une anthologie de poèmes oraux peuls traduits.

 

Le château de Tours est un lieu d’exposition vraiment sublime. Le rez-de-chaussée et le premier étage accueilleront bientôt une autre exposition.

 

samedi, 12 novembre 2022

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À la faveur d’un après-midi très doux, nous sommes allés au Salon des Vins de Touraine, où je ne mets jamais les pieds. Mais c’était l’occasion de refaire un tour au prieuré Saint-Cosme, où je vais régulièrement mais que O* n’avait pas vu – et mes parents probablement non plus – depuis plusieurs années. Lors d’une de mes dernières visites, juste avant le premier confinement, j’avais pris un portrait d’E* et J*, sans savoir bien sûr que J* avait moins de deux ans à vivre. Je pense que ce site, porteur de tant de jalons pour mes vingt années en Touraine, restera associé à J*.

 

Le salon des vins n’avait aucun intérêt, mais Nicolas Raduget, dont C* m’a offert le livre hier, m’a signalé l’existence d’un charme planté par Pierre Leveel pour son centenaire en 2014.

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L’exposition permanente de livres pauvres » autour du travail de Daniel Leuwers est nettement mieux présentée qu’auparavant. Y est mis à l’honneur, ces jours-ci, un livre d’Annie Ernaux et Françoise Pacé.

 

vendredi, 11 novembre 2022

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Aujourd’hui j’ai eu 48 ans. Toujours cette étrangeté à se sentir plus jeune sur certains plans, et – beaucoup – plus vieux sur d’autres. Mes parents étaient là, et ma sœur, ma nièce et mon beau-frère aussi. Ça faisait plaisir d’avoir toute la petite famille, outre les SMS amicaux et les messages sur les réseaux sociaux.

 

Je ne vais pas citer les différents cadeaux, sauf les deux albums de jazz offerts par ma mère, car il y a en partie coïncidence : un album autour de la poésie de Léon-Gontran Damas sous la direction du pianiste Guillaume Hazebrouck et de Sika Fakambi, exceptionnelle traductrice avec qui j’avais pas mal échangé cette semaine et que j’aurais voulu faire venir dans le cadre de la résidence de Laurent Vannini ; un album plus « fusion » du violoncelliste sud-africain Abel Selaocoe.

 

Temps très doux encore.

 

18:30 Publié dans 2022 | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 10 novembre 2022

Soirée de lancement de la résidence de Laurent Vannini

Hier soir, très belle conférence de lancement de résidence de Laurent Vannini, avec Canan Marasligil et Mohamed Mbougar Sarr en conversation autour de la traduction et de l’écriture en langues minorées, mes collègues Anna Krykun, Yekaterina Garcia Markina et Michaela Enderle-Ristori pour l’encadrement du point de vue de la recherche et de l’enseignement, plusieurs « locuteurices » qui ont ouvert le bal avec des lectures de textes et poèmes en diverses langues minoritaires ou régionales ou perçues parfois comme « périphériques » (créole mauricien, puular, galicien, valencien, turc…), et avant un très beau concert ney/guitare/voix de Pelin Başar & Mustafa Caner Sezgin.

 

Je n’en dis pas davantage : Charlotte Matoussowsky, dont j’ignorais qu’elle se trouvait là mais avec qui j’ai pu échanger deux mots lors du vin d’honneur qui suivait, a extrêmement bien live-tweeté tout cela. J'ajoute seulement le grand bonheur que j'ai eu à entendre MMS saluer et souligner le travail d'Alice Chaudemanche.

 

Hier soir j’ai donc enfin rencontré Canan, avec qui j’échange depuis pas loin de 7 ans sur les réseaux sociaux, et dont j’admire énormément le travail de créatrice, artiste, traductrice et autrice. Ses interventions étaient passionnantes, et nous regrettons qu’elle doive reprendre le train très tôt ce matin – elle est déjà partie à l’heure où j’écris ces lignes – mais j’ai dans l’idée de la faire revenir pour des ateliers avec des étudiants de L.E.A. (dans le cadre du Laboratoire des traducteurs qu’organise Anna Krykun) et de LLCER.

Canan Marasligil, Laurent Vannini, Mohamed Mbougar Sarr - amphi Thélème, site Tanneurs, 9 novembre 2022

 

Ce matin, je vais retrouver Laurent et Mohamed, à qui je vais offrir deux livres, en leur laissant le choix de qui prend quoi. Pourquoi, à votre avis, ces deux livres ? (J'avais un cadeau pour Canan, mais ce sera la prochaine fois.)

Je vais faire dédicacer Terre ceinte, histoire de me distinguer (LOL), mais je me suis avisé en le reparcourant ce matin que la dédicace du premier roman de Mohamed Mbougar Sarr, qui se clôt sur l’évocation de sa grand-mère trop tôt disparue et à qui il aurait voulu traduire son roman en séreer, fait écho, de façon poignante même, aux discussions d’hier, vu qu’il a longtemps et fort bien parlé des conversations qu’il a avec sa mère afin de mieux écrire et mieux traduire en séreer, mais aussi vu que Canan a passé une quinzaine en Turquie en octobre suite à la mort de sa grand-mère, dont elle a dit qu’elle était un de ses liens corporels et intimes les plus profonds avec la langue turque.

 

Trois livres

samedi, 05 novembre 2022

05112022

Le rafraîchissement qui tardait à arriver est enfin là. À mon lever ce matin il faisait 17° dans la maison. Il fait plus froid à l'étage depuis deux jours. Ce sont des signes qui ne trompent pas, et même si l'automne est encore doux et même si le coût de l'énergie risque d'exploser, on relance quand même le chauffage. Nous verrons ce qu'il en est cet hiver mais pour le moment l'idée d'avoir ma plage de travail matutinale couvert de deux robes de chambre et d'un plaid n'est pas très attrayante.

 

Depuis quatre jours, depuis notre retour de l'escapade bretonne en fait, je m'use les yeux à tenter de finir ma relecture de la traduction d'un recueil de plus de 200 pages par un écrivain/ami. Je n'écris rien à ce sujet sur les réseaux sociaux car nous nous suivons sur les trois réseaux et je ne voudrais pas qu'il voie à quel point ce travail me pèse. (Plus personne, je crois, ne lit ce blog ; c'est bien pratique.) Contrairement à ce que je pensais au départ en acceptant, les traductions sont lourdes, fautives, criblées de contresens. C'est une tâche titanesque.

 

Hier soir, O* qui participait à sa troisième compétition de tennis de table par équipes de l'année, était dans une forme incroyable ; je ne l'avais jamais vu aussi bien jouer. L'équipe a dû concéder le match nul, suite à un double perdu au 5e set, mais aussi parce que le capitaine d'équipe a perdu ses trois matches. C'était une soirée assez brève, par rapport au déplacement à Saint-Antoine du Rocher il y a un mois (nous étions rentrés à minuit passé...), et très agréable.

 

06:25 Publié dans 2022, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 04 novembre 2022

04112022

Il y a dix ans mourait mon grand-père maternel, André Bédrède.

 

C'était un dimanche soir. Je me rappelle que ma mère m'a téléphoné ; A* et moi étions aux arènes d'Arzacq. Le soir même j'ai pu aller faire un saut pour voir ma grand-mère. Ma mère et ma tante étaient là.

Trois jours plus tôt, j'avais pu aller le voir à l'hôpital.

Trois jours plus tard, j'ai fait l'aller-retour depuis Tours, en train, pour les obsèques (qui avaient lieu le lendemain). J'ai des souvenirs très vifs de ces journées.

 

Pourquoi n'ai-je pas voulu, pas osé téléphoner à ma mère aujourd'hui ?

 

18:30 Publié dans 2022 | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 03 novembre 2022

03112022

 

Encore réveillé et levé – plus tôt encore que les jours précédents. Ça, avec la relecture en urgence de 200 pages de traduction, me tape sur le système. Tu parles de vacances. Quand j’en aurai fini de ce pensum (la traduction est vraiment fautive, je me contente d’aider à limiter les dégâts), les cours auront repris, donc je n’aurai pas eu de repos. Ça n’aide pas d’avoir voulu relire A Room of One’s Own (lu il y a 23 ans), et, ce faisant, d’avoir découvert le roman posthume d’Olive Schreiner, From Man to Man : moi qui n’ai jamais rien lu de cette autrice, pas même son seul opus connu (The Story of an African Farm), me voici tenté d’aller à sa découverte. Je suis incurable.

 

Je pourrais aussi m’empêcher d’aller sur Twitter – vœu pieux – et de « perdre » du temps à regarder certains matches de la Coupe du Monde de cricket en T20. Mais en fait, je n’en regarde que des bribes, tout en bossant.

Hier, nous avons quasiment terminé la saison 4 de La Casa de Papel.

 

05:30 Publié dans 2022 | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 02 novembre 2022

02122022

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Comme je n'ai pas grand chose à vous dire du livre sur les mèmes emprunté à la B.U. récemment et parcouru ces jours derniers, je préfère publier ici un mème (sur un template inédit).

 

Cliquer sur l'image pour agrandir.

 

mardi, 01 novembre 2022

01112022

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C'est sur l'autre blog, encore plus à l'abandon que celui-ci, que j'avais créé il y a longtemps une rubrique (Untung-untung) vaguement inspirée du Temps immobile de Claude Mauriac et dans laquelle je mettais en parallèle deux ou plusieurs années à partir d'un même jour. Si on choisit la dernière entrée stricto sensu, on voit que j'y comparais quatre 26 septembre différents, et qu'il y était question du projet de François Bon à Grandlieu, projet qui a donné naissance à un livre emprunté récemment à la B.U..

 

Eh bien, il y a un an, nous étions à Galway, pour la première de nos deux visites à A*, qui y a passé sa troisième année de Licence. Comme c'était au moment où j'avais totalement arrêté de tenir le carnet de l'année 2021, on n'en trouve pas trace ici.

Vous surprendrai-je en vous disant que si j'ai fait bien des découvertes d'autrices et d'écrivains depuis ce 1er novembre 2021, je n'ai pas (encore ?) lu une seule ligne du romancier estonien Eduard Vilde, ici représenté face à Wilde.

vendredi, 28 octobre 2022

28102022 (misfielded)

cricket.jpg

 

The ball is misfielded.

 

Bon exemple d'une structure passive impossible à calquer, notamment car le verbe lui-même n'a pas d'équivalent en français : on ne peut donc pas envisager de développement morphématique du préfixe mis-, par exemple, et ce d'autant que field est difficile à calquer en verbe. C'est aussi une phrase impossible à traduire sans comprendre le contexte (ici, le joueur du Bangladesh n'a pas réussi à ramasser la balle au sol avant qu'elle n'atteigne la limite du terrain).

Je traduirais les deux phrases ensemble : Rossouw, sur son pied d'appui, envoie la balle dans l'angle mort et marque 4 suite à une erreur du joueur bangladeshi couvrant la ligne.

 

  • recatégorisation du préfixe mis- en nom (erreur)
  • étoffement important de misfield (facultatif - on pourrait très bien avoir <suite à une erreur sur le terrain>)
  • modulation avec renvoi à la personne (le complément d'agent de <is misfielded> est ici explicite)

 

 

jeudi, 27 octobre 2022

27102022

Cherchant sur le site du Projet Gutenberg des occurrences de fratch/fratchety (celleux qui me suivent sur Twitter savent), je tombe sur un équivalent anglais (tardif) du Homère travesti de Marivaux, lu il y a trente ans ou pas loin : A Burlesque Translation of Homer de Thomas Bridges.
 
Voici les premiers vers du chant I :
 
Come, Mrs. Muse, but, if a maid,
Then come Miss Muse, and lend me aid!
Ten thousand jingling verses bring,
That I Achilles' wrath may sing,
That I may chant in curious fashion
This doughty hero's boiling passion,
Which plagu'd the Greeks; and gave 'em double
A Christian's share of toil and trouble,
And, in a manner quite uncivil,
Sent many a Broughton to the devil;
Leaving their carcasses on rows,
Food for great dogs and carrion crows.
To this sad pass the bully's freaks
Had brought his countryfolks the Greeks!
But who the devil durst say no,
Since surly Jove would have it so?
Come tell us then, dear Miss, from whence
The quarrel rose: who gave th' offence?
 

samedi, 22 octobre 2022

22102022

Vers quatre heures, C., le voisin nonagénaire – gentil, discret, affable, et que nous ne voyons plus très souvent à vélo –, a toqué à la porte pour me demander s’il pouvait venir ramasser des coings dans le jardin. Nous avons deux cognassiers, qui ont beaucoup donné cette année. Il faudrait avoir le temps de faire de la gelée, mais, outre que nous n’en sommes pas fous, ça prend du temps, beaucoup. Et surtout à chaque fois que j’ai essayé de faire quelque chose de ces coings, nous les avons trouvés secs, durs à cuire, amers et même acides.

 

Regardé simultanément, avec O*, la deuxième mi-temps d’un match de rugby de Top14 et la fin du match de poule de la Coupe du Monde T20 entre l’Angleterre et l’Afghanistan.

 

Découvert, via O* toujours – ou plutôt sa prof de français – qu’il y avait un inédit de Jane Austen publié longtemps après sa mort et traduit en français, Lady Susan, œuvre de jeunesse écrite à l’âge de 19 ans, roman épistolaire, dont il existe pas moins de trois traductions publiées en France au cours des dernières décennies (Josette Salesse-Lavergne, Pierre Goubert, Johanna Blayac), sans compter la traduction Wikisource, non créditée, ou plutôt attribuée à un collectif Wikisource : je pense que cela vaudrait le coup d’aller voir de près, car – comme dans le cas de certains « traductions inédites » de Shakespeare qui sont juste un moyen pour le metteur en scène de ne pas payer des droits aux maisons d’édition – ce genre de traduction collective est en général un remix plus ou moins hasardeux – et illégal – de traductions publiées.

 

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Hier, en cours de traduction de première année, j’ai expliqué pourquoi il fallait traduire tel tiret par un deux-points. J’ai ensuite expliqué que les tirets devaient être conservés quand ils correspondaient plus ou moins à des parenthèses, en précisant que cela relevait souvent d’un style assez précieux. Puis-je envoyer le lien de ce billet de blog à mes étudiant·es ?

22:22 Publié dans 2022 | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 21 octobre 2022

21102022

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jeudi, 20 octobre 2022

Traduction par équivalences et variations humoristiques

On parlait tout à l'heure d'expressions imagées figées sur Twitter, et notamment de la difficulté de traduire des expressions sans équivalence stricte usuelle. Il y a un autre cas intéressant : les variations (généralement humoristiques) à partir d'une expression imagée.

 

Prenons l'expression (hilarante) be up shit creek without a paddle. Littéralement : "devoir remonter un torrent de merde [ou "le Torrent-nommé-Merde] sans pagaie". Métaphoriquement (équivalence qui fonctionnera dans 80% des cas) : être dans la merde jusqu'au cou.

 

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Sur Reverso Context (qui est une ressource très problématique, à manier avec beaucoup de pincettes) voici certains des exemples.

 

La première variation sur l'expression a donné lieu à une traduction très judicieuse (à l'exception du calque de POTUS) : POTUS va être dans la mouise et je n'attendrai pas de lui servir de bouée de secours. Dans plusieurs des autres exemples, les locuteurices se sont amusé·es à jouer avec l'expression : up piss creek, up the well-known creek, up Beaver creek... et ma préférée (car elle joue avec les paronymes) : up spit creek. On voit que, dans la plupart des cas, la personne (ou le logiciel) qui a traduit n'a pas identifié le jeu de mots, et se contente d'un report/calque qui aboutit à un parfait non-sens : Vous êtes dans le crachat jusqu'au cou. Face à ce genre de feuilleté de signifiance comme disait Barthes, la solution de la sous-traduction est souvent un moindre mal : The Reformers today are up Beaver Creek without a paddle. > Les réformistes sont en mauvaise posture.

 

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J'ajoute que Word Reference est souvent plus fiable, comme dictionnaire bilingue et ressource sur les expressions problématiques, que ce soit avec l'onglet WR ou l'onglet Collins.

Dans les ressources de qualité gratuites, il y a évidemment le site des dictionnaires Larousse.