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lundi, 23 juin 2025

23062025 (ILMC, saison 1)

Dans l’émission La Méridienne de ce matin sur Radio Campus Tours, mon collègue Arnaud Loustalot a expliqué, en réponse à l’excellente question de Mélissa Wyckhuyse (« en quoi une radio associative peut-elle être un vecteur d’émancipation et un lieu d’éducation populaire ? »), que, pour lui, toutes les radios associatives d’Indre-et-Loire ne relevaient pas de l’éducation populaire, car (et je le cite), pour répondre positivement à la question posée il faut :

  • donner la parole aux personnes qui ne l’ont pas
  • offrir un angle différent d’analyse de la société et des politiques publiques
  • ouvrir à des expressions culturelles nouvelles, alternatives et différentes de ce qu’on entend sur les radios mainstream

 

Me demandant si l’émission que j’anime depuis janvier, I Love Mes Cheveux, répond à ces trois critères, je peux assez facilement démontrer qu’elle « coche » les critères 2 et 3. Il suffit d’aller regarder même rapidement les playlists sur les pages des 16 émissions déjà enregistrées pour voir que les choix sont très différents de ce qu’on entend sur les radios mainstream. Pour l’ « angle différent », qu’il s’agisse de littératures autochtones nord-américaines ou invitant au décentrement, qu’il s’agisse de penser la diversité des langues comme une force, de réfléchir à l’insécurité linguistique, de perspectivisme animaliste, de parler de l’apprentissage des langues au sein même des cultures, de comprendre ce qu’a pu signifier la tentative d’effacement de langues non-européennes en contexte colonial ou de s’intéresser à un corpus de bandes dessinées dont la majorité ne sont même pas traduites en français (et je pourrais citer d’autres émissions), c’est évidemment ce que je cherche à faire.

Pour le point 1) je suis moins convaincu. Quand j’ai créé l’émission je voulais absolument que ce ne soit pas une émission connivente, entre traducteur·ices et/ou entre universitaires. J’ai donc pu faire venir au micro des étudiant·es de master et de Licence : en cela, l’émission avec les trois étudiantes allophones comme celle avec les deux étudiantes de LEA anglais/chinois ont permis d’entendre et d’écouter le point de vue et les parcours de vie de personnes qui constituent le cœur vivant de l’université mais ne sont pas toujours très écoutées. De même, il était primordial pour moi d’enregistrer des émissions avec des collègues non universitaires : de ce point de vue, l’émission avec mes collègues du CUEFEE et du Pôle R.I. Tanneurs est un premier pas, mais insuffisant ; j’accueillerai lundi prochain trois collègues qui viendront parler des missions à l’étranger et du partenariat NEOLAiA, mais à l’issue de la saison 1 je n’aurai organisé que deux émissions sur 18 avec cette autre catégorie de personnel trop souvent marginalisée, voire – si je risque ce mot – encline à pratiquer l’autocensure.

 

Pour le dire autrement : I Love Mes Cheveux n'est pas une émission « réservée aux linguistes », et encore moins aux enseignant·es.

Sur le point 1) l’émission « peut mieux faire ».

Le 7 juillet, normalement, je clos la saison 1 avec une émission spéciale Étonnants Voyageurs, en donnant la parole notamment à des maisons d'édition indépendantes.

 

12:22 Publié dans 2025, ILMC | Lien permanent | Commentaires (0)

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