mercredi, 27 juillet 2005
Multijournal des 12 et 22 décembre 2004
22 décembre 2004
Ce matin, à peine levé, même pas lavé, n'ayant eu le temps d'avaler qu'une goutte de café, j'ai dû, comme le taxi médical ne pouvait finalement pas se déplacer, conduire mon beau-père à l'hôpital Layné, à Mont-de-Marsan, pour son scanner. Moins deux sur la route, beaucoup de brouillard, promenade agréable malgré le contexte. Il faut dire qu'A. a encore fait une excellente nuit, treize heures d'affilée avec réveil à huit heures du matin, de pleine bonne humeur. J'ai pris quelques photos à Layné, mais la pile s'est déchargée et elles sont perdues. Le scanner lui-même n'a pas duré longtemps; nous avons fait le plein d'essence à Saint-Sever au retour, acheté le pain à la boulangerie de la Poste, à Hagetmau, avant de rentrer. Je me suis aussitôt mis, avec l'aide d'A., au ramassage des feuilles. Le voisin nous aidait ce matin avec le pousse-feuilles; je rassemblais les tas, les déversais dans la grande carriole puis les portais au gigantesque tas, auquel, en dépit de l'humidité, j'ai fini par mettre le feu. Il brûle mollement, sans se presser. Il est une heure de l'après-midi alors que j'écris ces lignes, et je viens de faire la vaisselle du déjeuner. A. joue à l'étage avec sa mère; il vient de retrouver l'avion à piles que Mèphe lui avait amené à Pâques. Il semble retrouver tout un fatras de jouets récents et plus anciens dans sa caisse en plastique transparent.
Je connais mal Mont-de-Marsan, même si mes grands-parents maternels habitent dans les faubourgs. J'étais stupéfait de devoir attendre presque un quart d'heure à un passage à niveau, cela pour une simple manoeuvre de draysine. Mon beau-père m'a dit que c'était régulier, et que, déjà à l'époque où il était taxi-ambulancier, ça le rendait à moitié fou. Il lui arrivait même de passer entre les barrières, puisqu'il n'y avait aucun danger: on voit venir la locomotive, qui ne va jamais qu'à dix à l'heure (au plus rapide).
Je connais mal Mont-de-Marsan, et je n'étais jamais allé à l'hôpital Layné, même si C. et son père s'y étaient relayés tout le mois de septembre 2001, au chevet de ma belle-mère, décédée d'un cancer du poumon le 2 octobre 2001, une semaine à peine après que nous étions revenus à Beauvais. Comme je m'occupais alors d'A., encore nourrisson, je n'étais jamais allé à l'hôpital.
Je dois maintenant écrire plusieurs liens, et l'entrée du 21 décembre, pour laquelle je n'ai pas trouvé une seule minute hier.
16 h 30.
Visite de Mèphe, amie de mon beau-père; elle vit en Angleterre mais est venue voir sa mère (âgée) avec sa fille (cadette). Mari & fille aînée restées outre-Manche. A amené de belles voitures miniatures à A. Toujours aussi généreuse et gentille. Vient manger avec nous ce soir*.
Je me suis cogné deux heures de ramassage de feuilles encore, entre deux et quatre de l'après-midi. Le feu brûle toujours, mais les tas s'y accumulant, il ne va pas diminuant. (Voilà un bel exemple de phrase à donner à mes étudiants, à qui j'explique vainement que le participe présent doit être employé avec parcimonie, et en évitant au maximum les calques de l'anglais.)
A. vient de dire à son grand-père qu'il avait besoin d'un bain. Hilarité générale. Soit. La Mercedes des années 40, jaune, est à friction. A. se promène en chaussettes. Il était trop tard pour aller au lac d'Halco, promener et donner du pain aux canards, passer dire bonjour aux chevaux du centre équestre. Déjà, après la "sieste" (...), il est allé en ville avec C. et Mamie Jeannette, la bisaïeule, commander les gâteaux pour le réveillon de Noël et faire les boutiques. La Jeep rouge qui permet de tracter la Mercedes est également à friction. Pas de canards ni de chevaux aujourd'hui, donc. Pas demain, sans doute, mais plutôt le lendemain (après-demain). (Exemple de phrase qui ne figurera pas au palmarès des plus belles proses, à moins que le lointain lien entre les canards du lac d'Halco et le mot "palmarès" n'y donne quelque relief.)
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12.12.04.
Ce dimanche, A*** est reparti, après un séjour de trois jours. Il est reparti avec son AX, après le déjeuner. Le matin, nous sommes allés au marché de Noël de Vernou-sur-Brenne, où A., pas plus impressionné que cela, s'est vu offrir des marshmallows par un Père Noël, au demeurant pourvu d'un joli teint cuivré et de l'haleine qui y correspond. Nous avons acheté des bonbons au miel, du pain d'épices, des rillettes au bison du Berry, tout à fait excellentes et d'un prix dérisoire. Vernou est une jolie bourgade, mais il y avait messe, donc nous n'avons pu admirer l'église que de l'extérieur. Il faisait aussi un froid de canard, qui ne prédisposait pas à la promenade.
Dans l'après-midi, ai eu une longue conversation téléphonique avec ma cousine Ïs, à propos de Pirandello.
Simultanément, je dois mettre une bûche dans le feu, ici à Hagetmau, 22 décembre, 1 h 10, sous peine de voir l'âtre dénué de bûches ignifères, et de voir surtout la température de la maison redoutablement tomber.
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* Hier. Dîner avec Mèphe *
[Entrée écrite le 23 décembre]
Bons vins rouges, canard à l'orange de chez Castaing, gâteau aux trois chocolats de chez Larrezet, champagne fin, du style à empêcher de dormir (comme quoi le pyjama a été vite accusé). Discussion agréable, même si Mèphe parle fort, accapare assez la parole... mais nous la voyons peu souvent et je la trouve très gentille. Généreuse aussi.
Comme j'écris ces lignes face au mur de photographies, cela me rappelle que je me suis photographié hier devant. Une nouvelle série d'autoportraits.
12:20 Publié dans Ecrits intimes anciens | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Je trouves tout ceci (le multijournal) mélancolique, touchant et attachant.
Écrit par : Livy | mercredi, 27 juillet 2005
j'ai oublié d'ajouter que le père noël au teint cuivré et à l'haleine particulière me fait penser au pas PC du tout et très vulgaire Bad Santa (un film) qui m'a fait rire.
Y en a un qui va se jeter fièvreusement sur son ordinateur dès son retour et va être content de voir que son blog reçoit des commentaires même quand son auteur est absent!
Écrit par : Livy | mercredi, 27 juillet 2005
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