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samedi, 17 septembre 2005

Jazz en Touraine, un fragment du « off »

Suite à la série de commentaires engendrés par cette note, et suite à la réaction motivée et courtoise de François Thiffault, j'attire l'attention de mes lecteurs sur le fait que j'ai affreusement exagéré dans cette note. A chacun de se faire une opinion concernant le quintette de Kevin Mark. Des goûts et des couleurs... (Préambule ajouté le 21 septembre 2005)

Nous avons passé, au « village gourmand » où se déroule le festival off de Montlouis, une après-midi agréable, quoique fraîche et menaçant constamment pluie.

Il semble y avoir eu quelques cafouillages, ou, à tout le moins, ce qu’un musicien a appelé «les luttes intestines du festival». En effet, le trio du contrebassiste Pierre-Stéphane Michel, que je n’avais jamais entendu, devait se produire à 15 h 30. Or, quand nous sommes arrivés au « village gourmand », le concert avait commencé; il s’est arrêté peu avant quatre heures, pour laisser place à la formation du guitariste Kevin Mark, qui s’était pourtant déjà produite au in l’avant-veille et n’était pas programmée.

Le plus triste, dans ce flottement, c’est que le trio de Pierre-Stéphane Michel proposait une musique mélancolique, douce, très travaillée, parfois violente et lancinante, bref un vrai trio de jazz avec trois musiciens de qualité résonnant dans une belle interaction – alors que le quintette du dénommé Kevin Mark était assez indigne de monter même sur le podium d’un radio-crochet. (J’exagère à peine; vous connaissez maintenant mon penchant pour l’hyperbole.)

 

Toutefois, ce blues mal dégourdi, espèce de sous-sous-Muddy Waters dénué d’invention, déroulant tous les clichés du genre sans avoir l’âme du blues, avait l’air de plaire au public. Les paroles étaient sans cette simple ironie si difficile à tenir et qui caractérise le genre, le guitariste-chanteur a une voix sans relief, et, comble des combles, la sonorisation écrasait complètement le jeu des deux saxophonistes, sauf, évidemment, sur certains (quasi-)solos. J’ai remarqué cette erreur de sonorisation dès le premier morceau. Or, ne voilà-t-il pas que le guitariste annonce au micro, à l’issue de ce premier morceau : “Can I have some more volume, and more for the drums as well?”  Dans ce contexte, il allait s’avérer définitivement impossible d’entendre les saxos. On se demande bien pourquoi s’embêter à faire souffler ces deux braves garçons comme des perdus pour n’entendre que les roulements forcenés du batteur et les riffs (moyennement) déchaînés du guitariste (je ne parle même pas de la contrebasse)…

Ce désagrément mis à part, ce fut agréable : très jolie découverte du trio constitué de Pierre-Stéphane Michel, Frédéric Delestre et Bruno Ruder, dont je reparlerai prochainement (mais vous pouvez déjà vous procurer leur album, Bayahibe), A., mon fils, ravi, la menace de la pluie sous un ciel pétroléeux et attendrissant.

Je regrette de n’avoir pu aller à un ou deux spectacles du in, surtout Baptiste Trotignon, qui se produisait hier, dont je suis la carrière depuis lurette. Mais j’étais à Paris. L’année prochaine, peut-être, si l’équipe du festival se décide à programmer un peu plus de jazz, j’y assisterai vraiment. Cette année, il y avait de quoi faire fuir…

Commentaires

Ah, Manuel Rocheman aussi, fait partie de mes regrets. Mais je préfère encore Totignon. As-tu pu l'entendre, ou étais-tu à Cinturse?

Écrit par : Guillaume Cingal | dimanche, 18 septembre 2005

A Cinturse, malheureusement ! Ce qui est bien dommage lorsque le badge de bénévole fait entrer partout gratuitement (mais chuuuut, normalement ça se passe pas comme ça !).

Écrit par : Simon | dimanche, 18 septembre 2005

Merci de vos remarques. Je ne juge en effet que sur un seul concert pas très bien organisé, certes. J'étais, pour ma part, très heureux d'assister au spectacle du trio qui a précédé, et assez malheureux, en effet, que ce trio ait dû dégager pour laisser la place à la formation de Kevin Mark.

Je ne prétends pas connaître grand chose en musique, c'est là où vous faites fausse route. J'ai plusieurs fois écrit que je n'étais pas du tout compétent en la matière. Je le redis ici, à votre demande. La seule chose que je sais, c'est que l'on ne vous entendait quasiment pas, vous et votre compagnon saxophoniste, et c'est bien dommage.

Enfin, ma remarque sur les paroles portait sur les trois ou quatre premières chansons, bien machos justement, dénuées de distance humoristique. Je maintiens ma remarque, de même que sur la voix très moyenne, cet après-midi là en tout cas, de votre leader. Je ne demande qu'à me tromper. La remarque sur le caractère "sous-Muddy Waters" était directement liée à mon impression très désagréable à entendre le chant de Kevin Mark, pas sur le type de blues en général.

Dites-moi enfin si votre commentaire consistait en une demande voilée de suppression de ma note, je m'y plierai volontiers, car j'ai eu mon comptant de règlements de compte ces temps-ci.

Écrit par : Guillaume Cingal | lundi, 19 septembre 2005

Je tient à vous remercier de votre réponse si rapide. Je voudrais également préciser que mon commentaire n'était pas une demande de suppression de votre note. Je considère que ces discussions faites dans le respect des individus sont saines. La critique fait partie intégrante de toutes les formes d'art et chacun a le droit d'y ajouter son grain de sel. D'ailleurs, je trouve malheureux qu'on ait eu ce différent puisque je partage la plupart des opinions que vous postez sur ce blog. Notamment celles sur l'éducation avec lesquelles je suis particulièrement d'accord étant moi-même enseignant.

Ceci dit, comme vous avez mon adresse personnelle de courriel, je vous propose de m'envoyer vos coordonnées afin que je puisse vous faire parvenir gratuitement un exemplaire du disque de Kevin Mark. Vous pourrez ensuite mieux juger de la qualité du produit.

Sans rancune,

François Thiffault

Écrit par : François Thiffault | mardi, 20 septembre 2005

Votre sollicitude me touche et me rend tout à fait confus. Je suis certain que mon impression si méchamment retranscrite était liée à des problèmes de sonorisation. Dans tous les cas, vous avez raison de dire que je ne connais pas grand chose aux différents types de blues. Mea maxima culpa once again (tiens, cela ferait un bon titre de blues, non? "Mea maxima culpa once again").

Écrit par : Guillaume | mardi, 20 septembre 2005

Monsieur Thiffault > Je me permets d'intervenir, en tant que posteur du premier commentaire. J'ai assisté à votre concert en IN. Je voudrais présenter mes excuses à propos du premier terme peu galant que j'ai employé à l'encontre de "Big Daddy". Le deuxième est un peu fort aussi, mais je m'explique : c'est parce que M. Marcheterre a fait chanter tour à tour les "hommes forts" et les "jolies filles". Je trouve l'association un peu cliché, ce n'est sans doute, comme vous le soulignez, qu'une impression. Mais c'était malheureux bien sûr, de faire part de mon opinion sans cette motivation.
J'ai apprécié votre concert, et j'ai passé, comme vous semble-t-il, de bon moments au festival Jazz en Touraine cette année en tant que volontaire. L'accueil reservé aux artistes compte beaucoup pour les bénévoles et les organisateurs. J'ai croisé votre groupe à plusieurs reprises, pendant vos repas surtout, puisque vous mangiez avec nous (quel honneur ! les groupes vont souvent au resto, qui sont réputés bons par ici). J'ai même parlé à l'un d'entre vous la veille de votre concert, mais je ne sais plus à qui. Le lui ai proposé une gazette ... mais je n'ai pas compris la réponse car nos accents sont bien différents !!
Je ne souhaite pas que vous pensiez que j'ai été insultant envers quiconque, c'est pourquoi je m'excuse encore. Les groupe comme les votres sont ceux que le festival ré-invite, contrairement à d'autres qui ne savent que donner des ordres.

Guillaume > Sur Internet, on peut quelque fois, un peu, "retirer" ce qu'on a dit. Peux-tu rayer mes erreurs ?
Au fait, bonne écoute de ton CD, veinard !

Écrit par : Simon | mardi, 20 septembre 2005

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