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mardi, 05 juillet 2005

Marcilly-sur-Maulne

J'écrivais, il y a dix jours, que, passant à Marcilly-sur-Maulne, nous n'avions pas vu le château. Je propose donc, dans cette note, quelques liens vers le site de la commune, le jeu consistant à trouver les liens, qui sont constitués de lettrines, autrement dit: certaines lettres de cette note sont des liens hypertextuels. Il y en a quatre.

Je rappelle par ailleurs à tous les lecteurs qu'ils peuvent participer au grand jeu de l'été, Traquons les épitrochasmes.

Cimetière de La Salle (TOURS-NORD)

Lu, au retour de l’université, les prénoms Omerine et Athénaïse, sur deux tombes du cimetière de La Salle. J’ai aperçu aussi le patronyme Bourdaloue ; il faudra vérifier si le célèbre sermonneur était de la région. (Contributions bienvenues.) Enfin, le mausolée de Victor Laloux se trouve aussi dans ce cimetière de Tours-Nord, que je compte prendre l’habitude de traverser à chacun des voyages pédestres de mon domicile à mon lieu de travail, puisque les trottoirs de la rue qui descend vers le quartier Paul-Bert sont quasi inexistants, et non en raison d’un quelconque goût morbide.

J’ai pris plusieurs photos, le matin, à l’aller (et donc sous un soleil radieux et un ciel céruléen (cet après-midi, il faisait sombre, et la pluie menaçait)), de tombes militaires. Un panneau indiquant, en bilingue, des tombes de guerre de soldats issus du Commonwealth, avait depuis longtemps attisé ma curiosité ; mais je n’ai pas su trouver de tombes américaines ou britanniques dans le cimetière. En revanche, toutes les sépultures militaires que j’ai observées datent de la guerre de 1914-18.

Les photographies que j’ai prises sont très émouvantes, car les tombes sont celles de soldats venus de l’Empire colonial français. Imaginez-vous, pour n’en citer que quatre, les destins de Tchan Hou San, travailleur chinois «mort pour la France» le 25 janvier 1919, de Dalmane ben Amar ben Ismael, travailleur colonial «mort pour la France» le 6 mai 1918, d’Amerrou Aoumallah, tirailleur algérien «mort pour la France» le 16 août 1918, ou enfin du soldat Ari, tirailleur sénégalais «mort pour la France» le 24 octobre 1917, et dont l’identité se trouve réduite à trois lettres ? Figurez-vous que, si ces tombes s’égarent dans l’alignement et la litanie des nombreux «Français de souche» (comme il ne faut pas dire et comme on ne saurait plus dire), elles sont toutefois rassemblées, séparées, de fait, des autres, ce qui montre à quel point, même en servant le colonisateur et en mourant pour lui, ces hommes ne pouvaient prétendre à une quelconque égalité…

Dire qu’une récente loi votée par le Parlement veut encourager professeurs d’histoire et auteurs de manuel à se concentrer sur l’enseignement de l’héritage positif du colonialisme ! Quel charlatanisme ! Quelle mascarade ! Quelle ignominie ! Pourquoi n’a-t-on jamais eu un vrai débat de fond, dans ce pays, sur l’héritage du colonialisme, qu’il soit bon, mauvais, pendable, que sais-je… ?

L’indignation qui parcourt ces lignes était plus mesurée, en mon for, tandis que je «visitais» le cimetière, car je n’ai pas besoin de me convaincre de ce que j’ai écrit ci-dessus. L’émotion, le sentiment toujours ambigu que j’éprouve, dans un cimetière, à ressentir la douceur de l’air, la chaleur de la vie, au milieu de tant de cadavres… voilà ce qui l’emportait.

Mais j’ai pris ces photos, car je veux témoigner.

lundi, 04 juillet 2005

Veigné

Nous avons passé hier, en cette jolie commune résidentielle située au sud de Tours, une fort agréable journée chez G*** et P***, dont le fils aîné, J., a le même âge que le nôtre, et dont nous n’avions pas encore rencontré le dernier-né, F., qui doit avoir dans les cinq semaines.

Promenade en forêt, avec le landau, et A., qui s’intéressait à toutes les espèces d’arbre, à mon grand désarroi, le plus souvent.

Se rendre à Veigné, en soi, suffirait à me décourager de m’y installer. Ce n’est, entre Tours et Veigné, qu’une longue accumulation de hangars commerciaux, de zones d’activité « à la française », c’est-à-dire le summum de l’immonde, panneaux publicitaires hideux. Surtout, les matins et soirs de semaine, cette voie déjà laide doit se garnir d’embouteillages, et c’est assez pour hésiter à acheter, par exemple, une maison même la plus somptueuse dans ces parages.

Nos amis louent une petite maison à l’extrêmité d’un cul-de-sac, aux abords d’une forêt fort agréable. Il se construit toutefois, à peu d’encablures de là, je ne sais quelle bretelle d’autoroute, ce qui risque de rendre moindres leur isolement et leur tranquillité !

dimanche, 03 juillet 2005

Dolmens de Touraine

2 juillet. Quatre heures et demie.


Mon fils, qui, à quatre ans, sait fort bien nous priver du divertissement pascalien et nous ramener dans le droit chemin de l’épicurisme (et oncques nous affranchir de nos tentations hédonistes), n’a pas voulu aller faire un petit tour cet après-midi, préférant cultiver son jardin, ou, à tout le moins, s’activer dans le nôtre.

J’avais dans l’idée, pourtant, de lui montrer quelques dolmens aperçus sur la carte routière. L’origine d’une telle idée, qui peut sembler saugrenue, vient de l’achat, ce matin, de l’Imagier de la préhistoire, qu’il a fallu lui lire en entier déjà (il est fort détaillé et fait pas moins de cent quarante pages), et où se trouvent moult explications relatives aux différents habitats préhistoriques, dont les dolmens, pour lesquels je dispose, depuis quelques mois, d’un dépliant fort bien fait, intitulé Préhistoire en Sud Touraine. Tous les sites indiqués se situent, toutefois, du côté de Descartes, soit un peu loin pour une promenade qui ne saurait excéder deux heures (entre le « réveil » de la sieste à trois heures et le retour impératif pour cinq heures et demie, avec le bain, puis dîner et coucher). J’ai donc consulté la carte routière Michelin, qui indique les monolithes et dolmens, afin d’en trouver dans la périphérie immédiate de Tours.

J’en dresse ici la liste, ou le répertoire, pour mémoire en vue d’une prochaine virée.

Il y en a un juste au nord de Mettray, le long de la Choisille ; un à l’ouest de Beaumont-la-Ronce, près du château de Montifray ( ?), le long de la D766 ; un tout près du bourg de Nouzilly, près de la D4.

Tout aussi loin que ceux de l’aire méridionale située entre Draché et Charnizay, mais au nord, dans la Sarthe, il semble y avoir une concaténation de traces archéologiques du côté de Sarcé, sur la Gravelle, non loin du site archéologique de Cherré.

En écoute : Radiance de Keith Jarrett (EMI, 2005).

vendredi, 01 juillet 2005

Les Joulins

Hier midi, j’ai déjeuné de fortune et en quatrième vitesse aux Joulins, joli bistrot, presqu’annexe de la faculté, puisqu’il se situe, comme son nom l’indique, place des Joulins, au bas de la passerelle reliant l’université au vieux Tours.

Ce bar propose des tartines chaudes tout à fait succulentes, surtout aux papilles de qui, comme moi, n’aime pas trop ce genre-là, d’ordinaire. A la belle saison, il offre, de surcroît, trois tables en terrasse, avec des fauteuils bas en plastique étonnamment confortable. Un petit garçon de dix-huit mois, Pierre, achève de rendre le tableau agréable, dans son jeu constant au ballon.

Je suis rentré prendre le café au comptoir, et, le (jeune) patron m’ayant demandé si j’étais professeur, le jeune homme assis près de moi a fait remarquer que j’étais inhabituellement bien vêtu pour ma profession. De fait, je suis en général habillé en costume-cravate, ou, à tout le moins, avec pantalon de ville et chemise. Cette remarque m’a fait songer à la remarque de Finkielkraut, que rapporte Renaud Camus, sur les enseignants qui ressemblent, de loin, dans leurs manifestations, à des clochards. J’en sais la justesse, hélas, et même à l’université, où nous sommes plus nombreux à garder une certaine conscience de notre fonction, plusieurs collègues, surtout parmi les quinquagénaires d’ailleurs, se présentent aux étudiants, aux réunions, et même aux occasions les plus solennelles, dans des accoutrements passablement négligés.

Revenons aux Joulins, adresse que je recommande vivement pour un moment de pause, pourvu que l’on ne veuille pas déjeuner de manière élaborée. Le propriétaire des lieux est un garçon d’une très grande beauté, d’ailleurs, ce qui ne gâche rien.

La conversation qui s’est ensuivie était intéressante, d’ailleurs, puisque mes deux interlocuteurs connaissaient plusieurs étudiants inscrits cette année en première année de master ; j’ai d’ailleurs donné mon adresse électronique à celui qui m’avait fait remarquer le caractère distingué de mes vêtements, car son amie prépare le CAPES l’année prochaine.

dimanche, 26 juin 2005

Vallées du Lathan et de la Maulne

Aujourd’hui, en dépit d’un ciel qui hésitait à passer au beau fixe, nous avons enfin fait une petite promenade dominicale. Enfin, car le travail ou les obligations familiales nous en avaient privé depuis presque trois semaines. Le soleil est promptement revenu à son établi, et les coups de marteau n’ont pas tardé. Agréable chaleur pourtant, brise estivale, et je ne saurais assez souscrire au billet d’humeur lu avant-hier à propos de l’hystérie météorologique sur Les mots ont un sens.

Le premier objet de la virée était de se rendre à Savigné-sur-Lathan, joli village au nord-ouest de Tours, bordé de fortifications et de douves entièrement verdies, où se tenait, accessoirement, une brocante, ce dont A., notre fils, raffole. Sa déception, en s’apercevant qu’il ne s’y tenait aucune pêche aux canards (ou aux tortues, ou aux grenouilles), fut modérée par l’achat d’un petit orang-outan en plastique et d’un puzzle 9 pièces, pour vingt centimes chacun. De mon côté, pour la première fois depuis que nous allons occasionnellement dans les brocantes de Touraine, j’ai trouvé à acheter quelques livres, pour 1 euro chacun : une anthologie un brin foutraque, The Treasury of Humorous Quotations, où je puiserai peut-être quelques pépites pour l’U.E. libre sur l’humour britannique que j’ai proposé d’enseigner à la rentrée, mais qui, en jargon administratif, « n’ouvrira » peut-être pas ; un autre livre en anglais, Prospect of Highgate and Hampstead, texte orné de jolies photos en noir et blanc, & édition originale dédicacée par l’auteur ; enfin, Le Mauvais démiurge de Cioran, dans la collection NRF-Essais (réédition impeccable de 1992). Je n’aime pas beaucoup Cioran, dont je trouve la lecture vite lassante et la fréquentation assez stérile, mais enfin…

Le village de Savigné a un plan attrayant, autour d’une fausse placette triangulaire, où la mairie occupe une place privilégiée et affiche un tricolorisme maussade. J’y ai vu plusieurs belles bâtisses, mais qui souffrent un peu de l’incurie (ou l’impéritie) des occupants ; le plus alléchant, pour l’œil, ce sont sans doute les petits ponts au-dessus des douves, qui ont dû être rajoutés au 19ème siècle.

Ensuite, nous avons visité le château de Champchevrier. Belle allée en forêt, puis deux voitures (dont la nôtre) au parking des visiteurs. Jardin sobre et de plan exemplaire, entremêlement des bâtiments de style voisin et d’époques proches dans une unité préservée : la fuye du 15ème-16ème, la partie Henri-II (qui n’apparaît sur presque aucune photographie !), le corps et les communs de la fin du 17ème… Le majestueux noyer occupe le centre du parc, du côté des communs. Quel âge peut-il avoir ? Je me rendais à Champchevrier avec quelque réserve, car toute la publicité faite autour du château repose sur la vénerie, et suggère que, du côté de la beauté des bâtiments, et du mobilier, le château fera nécessairement très pâle figure à côté de ses plus illustres voisins ligériens. Pourtant, une collection de tapisseries remarquables (dont quatre de Beauvais, et une série de sept tapisseries d’Amiens à partir de cartons de Simon Vouet (Les Amours des Dieux, mais aussi la plus ancienne, splendide et remarquablement conservée, en provenance d’Audenarde, je crois) suffit à justifier la visite. Deux originaux de Rigaud et une très belle composition de Coypel, malheureusement trop haut en trémeau pour que l’on puisse l’apprécier pleinement, ne gâchent pas la visite non plus. A propos du carrosse de 1772 exposé dans la salle des trophées, une désobligeante, l’autre visiteur, peut-être un collègue historien, a rapporté une anecdote tirée du film d’Ettore Scola, La Nuit de Varennes ; nous n’avons pas vu le film, et le châtelain, qui nous guidait de par les pièces, non plus.

Par ailleurs, j’ai appris que les dents des sangliers s’appelaient des graies. Je ne suis pas certain de l’orthographe, car Littré ne connaît rien d’approchant, et si la recherche sur Google m’a appris de nombreuses choses sur les Alpes Graies ou sur le mythe de Persée, rien à voir, de près ou de loin, avec les sangliers. Ai-je bien entendu ?

Nous avons pique-niqué sur les bords du lac de Rillé, où A. s’est baignoté un petit quart d’heure durant avant de revenir à l’ombre, admirer le train historique, qui a longuement manœuvré avant de prendre le départ avec des touristes à son bord, heureux et ravis d’avaler de la fumée de charbon. J’ai remarqué que la locomotive portait la mention POLSKA. Est-ce le modèle, ou, véritablement, une locomotive de fabrication polonaise ? Mes connaissances en matière de technique ferroviaire sont, pour un petit-fils de cheminot, scandaleusement voisines de zéro.

A. s’est extrêmement bien tenu pendant la visite guidée de Champchevrier, cherchant à comprendre tout ce que racontait notre guide, et réclamant maintes explications à chaque point qui l’avait intrigué. Les tapisseries de Vouet aidant, nous voici à lui expliquer tel et tel mythe de l’Odyssée… Il aura bientôt quatre ans… Jupiter et Sémélé, la naissance de Bacchus issu de la cuisse paternelle, on fait plus simple…

Sur le chemin du retour, nous avons vu le château du Lathan, puis, par une route bordée de dizaines d’affreux hangars (je dois être gravement influencé par la lecture d’Outrepas, dans lequel la détérioration des paysages ruraux tient une grande place), rejoint Marcilly-sur-Maulne, où, faute de panneaux, nous n’avons pas vu le château. Il ne vous a pas sauté aux yeux, dirait ma mère. L’église de Lublé est jolie, et il faudrait, avec de plus longues journées, ou un enfant plus âgé, prendre le temps de voir plus en détail chaque village.

Toutefois, si les forêts entre Luynes et Rillé sont fort belles, et la campagne assez préservée, les campagnes au sud de Noyant et à l’ouest de Château-la-Vallière sont dans un état d’enlaidissement avancé. Il faudrait que les élus (locaux, nationaux, européens) veillent à ne pas laisser se dégrader pareillement le paysage. Qu’est-ce qu’un « contemporain » ? Quelqu’un qu’on aimerait tuer, sans trop savoir comment. (Cioran. Le Mauvais démiurge. « Pensées étranglées », Gallimard, p. 128) En écoute : rien, car nous avons un meeting aérien débile au-dessus de nos têtes. D’ailleurs, « meeting aérien débile » est un pléonasme. A bas les militaires et les pollueurs d’atmosphère. Honte à la Patrouille de France !

jeudi, 23 juin 2005

Quintil en -OPS

Après avoir quelque peu hésité, je vous livre un feuillet arraché au long livre des délires que généra, en mars dernier, une discussion débridée autour d'un boulanger qui sévissait naguère en la belle commune de Souvigny. Si ce n'est pas parler de la Touraine, cela...

***

Puant, cro-magnonnien, plus qu'un tricératops,
Et le gousset au jus d'une huître de Marenne,
S'il était suédois il vendrait des rollmops,
De la rate d'élan, des terrines de rennes...

Et de ses excréments ferait des CHOCO POPS...!

mercredi, 22 juin 2005

Château de Tours, Bonnefoy et Marione

Il m'arrive, ces temps-ci, quelque chose de curieux, lorsque j'essaie de poster un commentaire sur d'autres blogs que le mien: ça marche mal, ou plutôt: ça ne marche pas toujours bien. Le curseur se déplace dans la fenêtre, mais n'y inscrit rien. De plus, je ne peux sortir de la fenête d'identification pour passer dans les autres (adresse électronique, texte du commentaire).

Perchécet oiseux préambule? Parce que je m'apprête à copier-coller ci-dessous un commentaire assez long, relatif à l'exposition Bonnefoy qui se tient au Château de Tours jusqu'au début du mois de juillet. Il s'agit d'une réponse à Marione, laquelle répondait, sur le blog Oranginal, à une mienne recommandation. Je vous recommande d'aller y faire un tour afin de voir de quoi il retourne.

Voici maintenant le texte de mon commentaire:


Chère Marione (je ne sais jamais si le "e" est une coquetterie, un effet de surnom, ou votre "vrai" prénom, bref...),

ne vous défendez pas de vos goûts, qui sont marqués et que vous justifiez fort bien. Nous retombons sans doute, là, sur la vieille problématique des "goûts et des couleurs". Le plus amusant, dans votre réaction, c'est qu'elle se trouve assez à contre-courant, car beaucoup de personnes trouveraient ou trouvent la poésie de Bonnefoy infiniment plus "barbante" ou, à tout le moins, plus difficilement accessible que les oeuvres représentées dans l'exposition. (D'ailleurs, je serais très curieux de savoir ce que vous avez lu de Bonnefoy qui vous incite à qualifier sa poésie de "farfelue". Je ne suis pas sûr non plus que les quelques heures qui seront consacrées en Terminale à son récent recueil soient suffisantes ou interminables.)

Juste une petite mise au point: cette exposition présente des oeuvres d'artistes avec lesquels Bonnefoy a travaillé ou travaille depuis de nombreuses années. Ce que j'aimerais savoir, c'est ce que vous avez trouvé ennuyeux: les éditions de livres d'artistes, les panneaux avec des traductions de la poésie d'Yves Bonnefoy, les oeuvres plastiques en général, ou surtout celles de X ou Y? Dans une exposition aussi hétéroclite, j'ai du mal à imaginer que vous ayez tout trouvé ennuyeux, sans hiérarchie.

Je reviens deux secondes aux "goûts et couleurs": l'art contemporain et/ou abstrait ne plaît pas à tout le monde. Normal. Parmi les amateurs d'art contemporain, au rang desquels je me compte, la plupart n'apprécient qu'une infime partie de ce qui s'expose. Normal encore. Si j'entrais dans le détail, j'aurais de sérieuses réserves à émettre sur certains des artistes exposés au Château; je pourrais aussi élaborer les raisons qui me poussent à préférer tel ou tel autre. L'intention qui était la mienne en rédigeant le commentaire ci-dessus était surtout de rappeler aux Tourangeaux, et aux autres, que le Château est un très beau lieu d'exposition, gratuit, ouvert à tous, ouvert à la curiosité intellectuelle et esthétique, ouvert aussi aux critiques, voire au désaccord, à la vindicte. D'un certain point de vue, vous n'étiez presque pas la destinataire de mon commentaire, puisque vous connaissez déjà le lieu et connaissiez déjà l'exposition. Je vous remercie de votre réaction, qui m'a permis de préciser ma position.

Ah si, une dernière chose, et je cesse mon bavardage: votre remarque sur l'adolescence relève d'un réflexe d'auto-défense sans doute compréhensible mais superflu me concernant. Enseignant à l'université, je connais beaucoup d'adolescents (car, fort heureusement et contrairement à ce qu'une certaine doxa sociologique voudrait nous faire accroire, on reste adolescent au-delà de dix-huit ans!) et les apprécie, en général. Votre analyse témoigne d'un plus grand intérêt, a priori, pour l'art que l'on n'en trouverait chez pas mal de "vieux" (au rang desquels vous me comptez, ce que j'admets).

Conclusion pour les autres lecteurs de ce trop long commentaire: tentez quand même l'aventure de l'exposition au Château de Tours. Pour les amateurs d'art moins contemporain, celle du Musée est également remarquable.

La Rochedain ???

A l’aide, braves gens de ce pays !

Si vous avez manqué le début : un pauvre bloggueur se lance à corps perdu dans l’écriture de ce qu’il nomme pompeusement son carnet de toile ; or, cet imbécile prétend réinventer la roue, créer l’eau tiède et décrire la Touraine !

Il a urgemment besoin de votre aide !

En effet, il s’est laissé aller à quelques rêveries à propos de tel château entrevu, sur la gauche, sur la route menant de Tours à Château-la-Vallière. La carte (enfin) consultée, il s’aperçoit qu’aucun château n’est indiqué au sud de Souvigné, à l’ouest de la route. Hallucination ? Négligence coupable de M. Michelin ?

Il me semble que ce doit être La Rochedain, si je sais encore lire une carte. Mais j’offre une forte prime à quiconque pourra me confirmer cette hypothèse, ou m’informer plus avant, voire m’en dire plus sur l’histoire du dit énigmatique château. Merci d’avance !

(La forte prime, amis, c’est ma plus grande estime.)

En écoute : April in Paris, enregistré par Coleman Hawkins et son orchestre le 23 février 1945 à Los Angeles. (Mon père avait dix jours. Il va, ces jours-ci, prendre sa retraite.)
 
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Ajout du 10 avril 2008 : devant le comportement de plus en plus grossier et injurieux de certaines "pensionnaires" à mon égard (alors que j'avais, au début, vu d'un bon oeil l'échange de souvenirs relatifs au château de La Rochedain), j'ai été contraint de fermer les commentaires.

mardi, 21 juin 2005

TOURS : Rue Colbert, 1

Il y a, dans Quartiers de On ! d’Onuma Nemon, que je lisais l’automne dernier, de très belles pages sur la rue Colbert, et la partie la plus classique ou dix-huitiémiste de la ville.

La rue Colbert prolonge en ligne directe, de l’autre côté de la rue Nationale, la rue du Commerce, qui, elle, dévie en l’autre sens vers la place Plumereau. La rue Colbert présente d’emblée, en allant d’ouest en est (ce qui est le trajet que j’ai le plus souvent fait), plusieurs façades intéressantes, mais aussi l’accès à la crypte de l’église Saint-Julien, reconvertie en salle de conférences, en-dessous du Musée du Compagnonnage. Il y a, dans cette courette de gravier sise tout contre l’église, de quoi tourner de beaux dialogues et se livrer à quelques cadrages cinématographiques hardis.

L’une des meilleures crêperies de Tours (et j’hésite évidemment à mentionner ce détail, tant crêperie et gastronomie sont a priori antithétiques), le Ty Yann, s’y trouve : produits d’excellente qualité, tous de proches producteurs et, qui plus est, issus de l’agriculture biologique, ce qui serait peu encore sans un cuisinier qui sait faire une crêpe… denrée plus rare qu’on ne peut croire ! L’établissement est chaudement recommandé, mais il faut savoir que ce n’est pas le tarif habituel des établissements pseudo-bretons qui y est pratiqué : on n’a rien sans rien, dit l’adage.

La rue Colbert devient promptement semi-piétonne, et elle livre alors sa partie la plus équivoque. Que penser de cette suite de restaurants qui cherchent de toute évidence à lui donner une allure de « rue pour touristes », mais, empêchés en cela par quelques magasins ou maisons assez « divergents », dont des officines de vendeurs de kebab, n’y parviennent pas ? Le promeneur est content que la rue Colbert ne soit pas une rue pour touristes, mais, en même temps, ce qui l’empêche d’accéder à ce statut est aussi ce qui contribue, plus encore que les boutiques à touristes, à l’enlaidir. Cruel dilemme.

Il ne reste plus, comme tactique, qu’à se pencher sur les différentes curiosités de la rue, la façade du Red Shop ( ?), la demi-douzaine de jeunes clochards marginaux fortement munis de piercings en tous genres qui occupe le devant du Huit à Huit, la contemplation sans espoir d’y entrer (depuis que les propriétaires ont décidé de se consacrer à la vente par correspondance) de la vitrine du magasin Jazz Pop Rock

(Je me suis emberlificoté dans la syntaxe du dernier segment de phrase, ça m’apprendra à vouloir être toujours plus précis (ou est-ce plus précieux ?) : c’est dans le magasin que l’on voudrait pénétrer, pas dans la vitrine. La précision a posteriori se fait souvent au risque de l’asyndète.)

La place Foire-le-Roi est, sans nul doute et quoi qu’il s’agisse d’une place semi-ouverte vers des ailleurs peu réjouissants, entre la rue et les quais, ce qui donne un peu de caractère et de joliesse, ou de respiration, qui sait, à la rue Colbert, laquelle, sinon, ne serait qu’une consciencieuse mais assez piteuse litanies d’échoppes et de restaurants dont un nombre assez faible mérite que l’on s’y arrête. [Ajout du 20 juin 2007 : là, il semble qu'il n'y ait pas de verbe principal complet, non ? Ou faut-il se résoudre à penser que l'auteur a voulu dire "La place se trouve entre la rue et les quais" ? On attend de cette phrase, telle quelle, une suite mieux sonnante à ce "est".]

Puisque je me suis risqué derechef sur le terrain glissant des conseils gastronomiques, let’s go the whole hog : rue Colbert, je conseille, outre le Ty Yann, L’Affiné, restaurant de fromages dont les jeunes patrons font preuve d’une compétence et d’une réserve admirables, et où l’on trouve toujours quelque nouvelle curiosité dont on ne savait mot jusque là (or, je m’y connais un peu en fromages, tout de même). Outre l’Affiné, oncques, je conseillerais assez volontiers le restaurant de sushis qui le jouxte et dont le nom m’échappe, et encore Le Petit Patrimoine. Il faut savoir qu’aucune de ces adresses n’est, à proprement parler, de la haute gastronomie, mais enfin, elles sont d’un bon rapport qualité-prix et peuvent même offrir de réjouissantes surprises.

Bien, mon garçon, tu tiens un peu mieux ta promesse de parler de la Touraine, mais… Mais… Mais, mon gaillard, si tu ponds six-cent-trente-six mots sur la rue Colbert, qui n’est pas ton coin préféré de Tours, sans préjuger du reste de la Touraine, on ne sera pas au bout du troisième volume de tes œuvres en Pléiade que tu n’auras pas parlé du prieuré Saint-Côme ou de L’Isle-Bouchard.

Certes. Mais enfin, terrible lecteur, mon semblable etc., de quel droit me tutoyez-vous ? Nous n’avons pas gardé la Lorraine ensemble, et l’Alsace non plus, ce me semble.

Suffit, va te coucher !

Je n’ai pas tout dit de la rue Colbert, loin s’en faut, et écrirai d’autres notes à son sujet de visu, car la mémoire me faut.

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En écoute : « Souvenir » par le Jaromir Honzak Quintet, et encore un dialogue fulgurant entre Honzak et « son » saxophoniste, Piotr Baron. Les autres n’en peuvent mais. Verbiage gazouillant et insupportable du pianiste.

P.S. du 1er juillet: Une photographie de la rue Colbert sur le Blog Oranginal.

mardi, 14 juin 2005

ZOO, acte 2

Avant-hier dimanche, nous étions allés à La Flèche, chez la grand-mère de Claire, qui avait plutôt réussi le déjeuner; l'après-midi, désormais habituelle et presque atroce (n'était-ce le plaisir évident que me cause la joie de mon fils) visite au zoo, qui, fort médiocre, était, de surcroît, surpeuplé. Le soir, je me suis effondré comme une masse, endormi dès avant dix heures!

Je n'ai toujours pas vérifié, sur la carte, le nom de ce château somptueux que l'on aperçoit, à l'ouest, entre La Membrolle et Château-la-Vallière.

mercredi, 08 juin 2005

Balzac

Le pâté de maisons qui se trouve derrière chez nous est géré par l'O.P.A.C. et doit dater de cinq ans au plus. ce sont de petites maisons formant un ensemble architectural pas époustouflant, mais nettement supérieur, surtout pour ceux qui y vivent (je pense), aux grandes barres et aux tours des années 70.

Notre fils y fait souvent du vélo.

Il s'y trouve le bâtiment de l'Entraide Ouvrière, où a eu lieu la fête de Carnaval de l'école maternelle, en mars.

Les rues de cet ensemble portent toutes des noms de personnages balzaciens.

Tanneurs

Le site principal de l'Université François-Rabelais est l'un des rares, en France, à ne pas être relégué à trois kilomètres (voire plus) du centre ville. J'écris de mon bureau, qui donne sous la passerelle reliant le premier étage à la rue des Tanneurs. Le bâtiment est sis entre la rue des Tanneurs et les bords de Loire.

Nos collègues parisiens (fort nombreux) apprécient de pouvoir venir à pied de la gare à la faculté, un petit quart d'heure tout au plus, en traversant le centre ville du sud au nord.

C'est le premier mercredi matin que je peux travailler à la faculté, dans la mesure où, tout au long de l'anée universitaire, ma compagne travaillait à son lycée et je devais garder mon fils. Ces mercredi matin sont d'ailleurs d'excellents moments, où nous nous retrouvions "entre hommes": jeux, lectures, promenades au Jardin botanique ou en ville.

La dernière promenade en date, il y a deux semaines, était aux fins d'acheter le cadeau de fête des mères.

lundi, 06 juin 2005

Tuffeaux / Links

Ce midi, nous avons déjeuné, en couple, aux Tuffeaux, petit restaurant qui nous avait été conseillé par des collègues de C., et qui n'est pas mauvais, sans plus. La Rôtisserie tourangelle peut dormir tranquille.

Ce sont surtout les desserts qui étaient ordinaires, le reste de la carte étant plus gouleyant. Mon chevreau fermier aux petits légumes à l'étouffée et à l'oseille était fort bon, et les filets de magret accompagnés de plusieurs gelées et compotes légumières aussi.

Outre nous deux, une seule table de deux messieurs qui, à deux reprises, ont parlé du bac de français. On n'échappe pas à la boutique. La patronne avait l'air un peu à côté de son sujet, oubliant ceci ou cela, mais gentille tout de même.

Ce matin, j'ai découvert deux nouvelles variantes importantes entre le texte de l'édition sud-africaine et l'édition américaine de Links, roman de Nuruddin Farah que je devais traduire pour le Serpent à plumes il y a deux ans, avant que la maison d'édition ne soit rachetée et ne soit ni plus ni moins que dissoute. Un nouveau projet de publication est dans l'air, et je m'y remets doucement.

Par ailleurs, je consacre beaucoup d'énergie, à tout le moins intellectuelle, à la conception de mon blog (ou carnet de toile) consacré au cours de Capes-Agrégation de l'an prochain. Après l'hyperactivité professionnelle de ces dernières semaines, je me sens complètement vidé.