jeudi, 28 février 2008
"Trois jours sans écrire..."
Trois jours sans écrire, je pense. Non, ce ne sont pas les belles phrases de Sankt-Petri-Schnee, dont la lecture est terminée depuis ce matin (six heures et demie), ni les mémoires de Soyinka – oh, le portrait vitriolé des époux Mitterrand ! – qui me poussent à reprendre le fil de ces billets, mais l’odeur des fleurs de mimosa. Février, fleurs de mimosa : l’odeur des pâques, l’odeur des premières journées d’avant-printemps, l’odeur du soleil en boules fleurs, l’odeur minutieuse des fibrilles jaunes que l’on peut contempler des heures durant, l’odeur landaise par excellence, l’odeur d’avant-printemps, février au mimosa. C’est l’odeur des fleurs de mimosa qui me ramène vers l’écriture, cette odeur landaise insurrectionnelle du printemps qui se rebelle pour rire contre un hiver jamais vif – à peine des nuits à moins deux ou moins trois, mais les boules jaunes du mimosa en rigolent tout le jour, tout le midi, tout le mitan du soir, février fiévreux au mimosa qui embaume.
En ramenant ce février fiévreux jaune mimosa à l’écriture, ce sont aussi des souvenirs de lecture qui émergent, évidemment la série de poèmes que Ponge a consacrée au mimosa : ne s’y trouve-t-il pas l’adjectif floribonds ? (La bibliothèque, comme la mémoire, fait défaut.)
Gestuelles sobres et dansantes des fleurs de mimosa qu’alanguit la brise : souples, liés, ces mouvements entièrement silencieux comme sur la scène d’un cabaret. Pas même une mouche n’ose effleurer le jeté subtil des artistes, les fleurs de mimosa. Alors, sur le visage des spectateurs se lit l’euphorie que procure, face à de tels chatoiements, un art consommé semblable à la danse des marionnettes de chair, et dont aucun trait encore n’a jailli d’un hiver de pacotille (l’odeur d’avant-printemps, février au mimosa).
[ 17 février ]
10:10 Publié dans Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : poésie, littérature
lundi, 25 février 2008
Moires
Dans les montagnes du Minangkabau, où sont les grandes gigantesques huttes pour femmes mariées, l’Islam traditionnel était matriarcal ; mais aura-t-il résisté, dites-nous, à la radicalisation de ces dernières années ?
[ 13 février 2008 ]
22:50 Publié dans Le Livre des mines | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Fiction, écriture, Poésie, Islam
mercredi, 06 février 2008
/ . /
Comme Renaud Camus a publié hier, sur son site de photographies, une vue de la tombe de Cecil Day Lewis, plus connu sous son nom de plume (et de Poète Lauréat), C.S. Lewis, en précisant que "Cecil Day Lewis avait demandé à être enterré à proximité de Thomas Hardy, qu'il admirait frénétiquement", je me suis replongé, non sans l'avoir cherché dans les rayonnages de la bibliothèque-placard où se trouvent la plupart de mes ouvrages de langue anglaise, dans le volume bleu lagon des Poems que ma mère m'avait ramené il y a une dizaine d'années d'un de ses séjours à Bristol. Outre que la poésie de C.S. Lewis ne m'avait laissé à peu près aucun souvenir, j'étais tout de même rassuré de voir que jamais C.S. Lewis ne semble mentionner le nom de Thomas Hardy, ni faire la moindre allusion au grand écrivain des Wessex Tales. De façon assez caractéristique, la lecture de ce volume m'a donné, rétrospectivement et donc trop tard, un nombre non négligeable d'arguments pour contrer l'idée, formulée par Eric en marge du colloque Poets & Theory que nous organisions ensemble il y a une dizaine de jours, selon laquelle les poètes américains contemporains se posaient nettement plus de questions théoriques que leurs collègues britanniques. Toutefois, cette lecture ne remet pas en cause le constat relatif au conservatisme à peine imaginable des poètes "reconnus" de l'aire insulaire.
Mais enfin, pour ce qui est de Thomas Hardy, pas l'ombre d'une allusion, m'a-t-il semblé. C.S. Lewis a donc dû exprimer son admiration dans d'autres textes, en prose, ou lors de discours, ou encore, si cela se trouve, dans des poèmes qui ne sont pas rassemblés dans ce volume bleu lagon. Pourtant, les références ne manquent pas : Milton, Donne, Marvell, Hugo, Roy Campbell et tant d'autres, sans qu'il s'agisse toujours d'admirations unanimes, d'ailleurs.
Ce matin, je lisais un peu au hasard des poèmes de Wallace Stevens. Le simple titre Asides on the Oboe ("Apartés pour hautbois") a suffi à me ramener à Oxford, où je découvris vraiment la poésie de Wallace Stevens, en 1995-96, mais où je lus beaucoup aussi l'épais volume des Poèmes complets de Norge, emprunté (me semble-t-il me souvenir (mais c'est curieux car je pillais surtout les rayonnages de St Anne's et de Lady Margaret Hall)) à la bibliothèque de la Maison française. Je me revois, dans la semi-obscurité douce et feutrée, penché au-dessus de l'une des somptueuses tables de bois verni de la bibliothèque de LMH (qui restait ouverte sept jours sur sept et toute la nuit), lire des poètes de la Renaissance française (Mellin de Saint-Gelais) et de la Renaissance anglaise (Spenser), avant d'aller me promener longuement dans les University Parks, où, dès le printemps, les matchs de cricket commencèrent de refleurir, ou d'errer dans les pubs, à découvrir les centaines de bitter différentes, longues errances aussi de cloître en cloître, de college en college, de quad en quad.
Ce que Soyinka écrit, dans You Must Set Forth at Dawn, de sa première année passée en Angleterre (et de la fadeur de la nourriture anglaise), et que j'ai lu hier soir avant de monter me coucher, ne doit pas être étranger à cet afflux d'images du passé, sans oublier combien la lecture récente de Petite nuit a remis en branle l'analogie entre le souvenir du livre lu et le chronotope de la lecture, le moment même où l'on se revoit face à tel livre, à telle heure précise, dans telle lumière.
Enfin, pour ceux qui ne comprennent pas que cultiver son jardin n'est pas nécessairement synonyme de "mégalomanie", je laisse justement le mot de la fin à C.S. Lewis :
All this is flashy rhetoric about loving you.
I never had a selfless thought since I was born.
09:55 Publié dans Blême mêmoire | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : Ligérienne, écriture, Littérature, Poésie
lundi, 21 janvier 2008
Spice of life
SCANNERS s'affiche à l'écran. Je lance l'enregistrement, puis j'éteins le téléviseur, afin de retourner m'asseoir à la table du salon, où trônent pas moins de quatorze livres, qui forment de petites piles, ou qui, ouverts, voire se maintenant ouverts les uns les autres dans une saine camaraderie, m'offrent leurs phrases, leurs colonnes, leurs alignements. Certains poèmes, relus pour la dixième fois, ont un charme diffus. M'agace le métier dont Dana Gioia fait montre, les aspects les plus prévisibles de sa poésie : ainsi, dans The Gods of Winter, le dernier poème de la première section s'intitule "Planting a Sequoia", & le premier poème de la dernière section "Becoming a Redwood". Alors, il est bon de relire "The Next Poem", qui reste si touchant.
-------------- Perdu les traces de tout en me replongeant dans mon vieux volume des poèmes de Spicer, acheté à Cambridge en 1996, je revois très précisément où, oui, dans quelle librairie d'occasion, comme je me rappelle la conversation qui s'ensuivit avec Jean-Pascal, et en m'y replongeant, toute la joie de cette poésie sauvage et vibrante se mêle à la nostalgie d'une époque nevermore. (Toutes les époques sont never more.) --------------
Comme l'impression de patiner à force de tenter les jonglages ne diminue pas, je me dis que la nuit porte conseil (et je l'écris). Mais la nuit a commencé sans moi, et je m'en remets à la lampe.
22:54 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, écriture, Ligérienne
samedi, 05 janvier 2008
Leaves of Grass, 1855
Rentrés hier soir, pas très tôt, nous avons découvert dans notre boîte à lettres – entre maintes factures et de non moins nombreux courriers divers – un envoi des éditions José Corti : l’exemplaire, tout fraîchement sorti des presses, des Feuilles d’herbe de Walt Whitman, dans la version de 1855, traduite et postfacée par notre ami Éric Athenot. Quoique le nez et le cerveau ravagés par un rhume rageant, j’ai passé plusieurs heures, hier soir, à découvrir la postface, mais aussi à lire les très belles traductions d’Éric, qui a su rendre avec maestria les ouragans de voix de l’immense poète américain.
J’ai aussi pu constater – comme lors de précédentes lectures d’ouvrages récents (Kubin, Thomas Hardy) – que les éditions José Corti s’enfonçaient plus que jamais, hélas, dans l’amateurisme : coquilles dans la postface et sur la quatrième de couverture, notes de bas de page qui ne figurent pas à la même page que l’appel de notes, incertitude quant à la collection qui accueille le volume (Domaine américain ou Domaine romantique ? les deux peut-être...).
En dépit de ces réserves formelles qui n’entachent nullement le travail impeccable d’Éric, je recommande chaudement cette belle édition, qui propose un Whitman épuré de tout l’habituel bastringue accolé en France à la figure du poète.
15:00 Publié dans Lect(o)ures | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : Poésie, Traduction, Anglais, Littérature, Ligérienne
lundi, 17 décembre 2007
nineteen lines of a recollection
(a recollection) this was after
such an inter
national flight In my cl
ouds //this wasVcl
ear water (a recl
ection) treading on my shr
oud –s– it’s the taming of the shr
ew the wandering j
ew the turn of the scr
ew;ew-nawh-whet:maintenant ça colle
said the toddler (a recolle
ction) so as I was saying in my clo
uds there was water and blood clo
ts of birds wounded –they say they fly–
/they’re between wingsVthat’s/
Victory with fly
ing col
ours (a recol
lection).
16:20 Publié dans Words Words Words | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Ligérienne, Photographie, Poésie
dimanche, 16 décembre 2007
1880 - Paulinaaaggle
The Gates of Paradise est un site consacré à la poésie visuelle. Il y a là de quoi s'égarer des heures durant, en planchant sur la Toile. (I know I have.)
À titre d'exemples, je vous recommande le projet Gaaagle (a gag, en anglais, est un baîllon) et les poèmes visuels de Komninos Zervos.
Illustration : thalia est, tout comme Komninos Zervos, australienne d'origine grecque ; elle compose des poèmes visuels à partir des signes sténographiques conventionnels (shorthand alphabet).
18:55 Publié dans BoozArtz, Flèche inversée vers les carnétoiles, Words Words Words | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Art, Poésie, Australie, Ligérienne
Yeux anagrammeurs
Après quelques ébauches de soulagement, aura-t-on, pour rien, mal dormi (peut-être sous l'influence du film regardé, Maria Full of Grace, pas vraiment bon mais très noir) ? Ciel bleu, vent sec qui balaie les rues. Les yeux ressentent l'aridité si douce.
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Lesbia Harford : le nom d'une poétesse australienne ; ça ne s'invente pas, et d'autant moins qu'un de ses vers proclame doucement
Afar from men
Me croira-t-on si j'écris ici qu'en déroulant trop rapidement la page Web où est reproduite l'édition 1941 de ses poèmes choisis, j'ai cru lire LONG METRAGE, alors que le titre du poème XV est NOLI ME TANGERE ?
(Lesbia : loin des hommes. When is a door not a door ? When it's ajar.)
11:45 Publié dans Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, Littérature
vendredi, 30 novembre 2007
Même pas Johansson
Le voile s'écarte à peine, dans la brume humide de gaze ou de cretonne. Toute une cérémonie s'apprête, à laquelle personne ne vous a convié. Dans quelques mois, vous regretterez ces arômes chassés d'un regard fuyant, ces senteurs suaves de cardamome et de girofle, assez pour que la soif guette derrière les rideaux de bonne femme.
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Claude Egea n'y va pas de main morte, derrière et après Sara Lazarus, sur What is this thing called Love ?, ni Marc Ducret sur Amour à vendre.
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Laissez passer la cicatrice.
15:33 Publié dans Ecrit(o)ures, Moments de Tours, Sites et lieux d'Indre-et-Loire, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Ligérienne, Photographie, Poésie, Jazz
jeudi, 22 novembre 2007
Berlue
21:35 Publié dans Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne, Photographie, Poésie
mercredi, 07 novembre 2007
9,1 m à l'égoût
Make no bones about dogsThe grass is forever greenThere's no dough in my blogsYour boots are in shagreen
And my soul walks barefootIn the frightened alleys
12:00 Publié dans Kleptomanies überurbaines | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Poésie, Anglais, Photographie
vendredi, 02 novembre 2007
Leviers de biais
The groom's still waiting at the altar
With his bike in his beak
Like an eagle flying afloat
You've been drinking too much they said to me
But this voice coming from afar
Is a motif down on green baize
Oh and the door's been left ajar
18:55 Publié dans ... de mon fils | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, Ligérienne, Photographie, Anglais
jeudi, 01 novembre 2007
Falleavesdrooping I
When I used to eavesdrop in the spring
There was so much spree to my gait
There was so much ghee to my weight
So there's nothing I wouldn't sing
And dub-neggets frayed in a string
Bringing about just a clean slate
18:50 Publié dans Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, Ligérienne, Photographie
mercredi, 31 octobre 2007
1771 - Meet you at the big pylon
No one or a reflection in / a goldeneye when no one knows / just a golden nose staring / only this golden hose flashing at you / this hose with waterfalls into your nose at night / a green portal
Teas or fleas would kill you straight / just a goldeneye staring / scaring the hell out of you / Meet you at the big pylon
No one or a reflection in / a dead end / in a flashlight with / no one knowing / the beauty of your eyes / like a whiplash
18:45 Publié dans Kleptomanies überurbaines | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne, Photographie, Poésie
mardi, 30 octobre 2007
KP1 Isoleader
They're just like tumbling blocks
Like stumbling steps a blindman takes
Like flocks of geese in the desert
And camels over in the clouds
They're just like melodies in the oven
Half-baked yet caked with mud and no one knows
How long those tumbling blocks will last
How long those stumbling men will fall
18:40 Publié dans Ecrit(o)ures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne, Poésie, Anglais, Photographie
mercredi, 10 octobre 2007
L'Âne égaré
"Ce qu'on appelle communément philosophie est de l'art piétinant, de la pâte d'art qui n'a pas levé." (Dubuffet. Prospectus II, p. 34)
Que faites-vous là haut,
Dame au fruste manteau ?
Peut-être que la crête
À ce point vous arrête
Que le regard bientôt
- La patte comme emplâtre -
Fixe la feuille prête
À recuire jaunâtre,
Le ciel pour écriteau
Que la terre regrette.
"... l'incision ne permettant pratiquement pas de repentir." (Laurent Danchin. Jean Dubuffet. Paris : Terrail, 2001, p. 65)
11:40 Publié dans Un fouillis de vieilles vieilleries | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Art, Poésie, écriture
vendredi, 05 octobre 2007
Cogitation
Plaque claque d'accords (sautent tressautent (il fut ballé sauté dansé)), sur ce clavier de ciel... :: :
Cogitation, composition d'Yvan Avice, jouée à quatre saxophones térébrants ce soir de mi-janvier il y a treize bientôt quatorze ans. (Te souviens-tu de nos rires d'alors, sur le beau chemin ou comme je lisais Simmel ou ces poèmes follement appliqués de Biscaye (Klee pour la poésie) en t'attendant dans le froid ?). Non, peu importe, je cogite.
... en cet après-midi d'automne brûlant estival...
Si je féminisais votre swing, ça deviendrait plat sans ambiguïté. (Passez-moi les plats, faites-moi du gringue... pas repassées mes fringues ?!??). La barre d'espace malade grave des clusters inattendus.
"Je te regarde, monsieur Macbeth, et tu voudrais m'entendre juger ton passé et ton avenir sur ta mine ? " (Pierre Senges) Un poème de Dana Gioia. Deux tercets de Dana Gioia. Un vers bascule de Dana Gioia. Où est le présent, perdu dans le temps ? Là, à la virgule même de Dana Gioia.
(On ne va pas tarder à distribuer les jouets. Penser toujours à la pyramide de chaussures, plaque claque d'accords ce spectacle massif dépareillé en cet après-midi d'automne brûlant estival.)
20:00 Publié dans Le Livre des mines | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Poésie, écriture, Ligérienne
Sisyphe
'Tis dry - 'twill burn -
Ha, ha! how my old Husband crackles there!.
I know him; he'll but whiz, and strait go out.
(Dryden's Aureng-zebe, 1676.)
Tu n'as pas eu d'autre souffle, d'autre recours, d'autre rempart --- sinon cette destination, de la flèche perçant le talon la volute sanglante, la volte tournoyante, la flamme électrique & pourtant millénaire. Tu n'as pas eu d'autre rebut, d'autre rire à dents de chacal, à cette minute même, d'autre but que de faire le mal, de ravir le miroir et grimper au sommet du grand if, ses fruits tentateurs tels des sortilèges. Tu n'as pas sifflé soudain en t'envolant à cent à l'heure, pas cinglé de ta brise les joues fragiles de la Mère. On t'en pardonnera d'autres. Graves sont les sons de nos cloches, lourd le vol des bourdons, sourds à gravir toujours la tige la moins ferme.
14:40 Publié dans Le Livre des mines | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, écriture, Ligérienne
mardi, 02 octobre 2007
La Possonnière, face endormie
Vous qui enlacez en volutes
Au fil du temps vos souvenirs,
Sans craindre les anacoluthes
Promptes, du tuffeau aux menhirs
L'oeil ne pourra vous soutenir.
07:50 Publié dans Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, Ligérienne, Photographie
lundi, 01 octobre 2007
1707 - Pont Wilson
Au temps d'aimer rien
ne meut les oriflammes
À peine si le vent soulève
(un peu) le coin
du voile
À peine si le vent
agite doucement
les hideux pavois de
Michel Gressier.
08:50 Publié dans Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Poésie, Ligérienne
jeudi, 27 septembre 2007
Sustine et abstine
Taillées, sculptées dans le tuffeau, ces inscriptions à la façon de la première Renaissance italienne jaillissent du blanc passé moiré, jamais purement figé dans son latin. (Je classe ce billet dans les Sites et lieux d'Indre-et-Loire, ce qui est indûment annexionniste : Couture, village natal de Ronsard, se trouve dans le Loir-et-Cher.)
On peut aussi admirer, dans l'église, le gisant des parents de Ronsard. C'est tout près de Trôo, Vendôme et Montoire, tous lieux réputés et ronsardiens pas encore visités. (Une carte postale est partie ce jour, mais pas de tissu, pas de couture. J'ai suivi l'enfant qui vole...)
Le corps principal du manoir a été probablement édifié par Olivier Ronsard, grand-père du poète, vers 1480. Du château du quatorzième siècle subsistent les édifices troglodytiques: caves et pigeonnier. (C'est au-dessus de la porte d'entrée d'une des caves que l'on trouve cette formule noire.)
Les sculptures de style Première Renaissance et les inscriptions qui ornent la façade sud du manoir, ainsi que certaines entrées de caves, datent du début du XVIème siècle, époque du père du poète, Loys Ronsard. L'ensemble, à la fois typique d'un style et singulier par sa rareté en l'état, est très marquant. (J'en sais qui ne sont pas d'accord, sont restées sur leur faim.)
On ne visite que deux pièces du rez-de-chaussée, mais il s'y trouve une magnifique cheminée richement sculptée. Les jardins ont été rénovés et entièrement restructurés par un certain Andrè Eve. C'est assez réussi. (Parmi les nombreuses variétés de roses, il en est une qui porte le nom de Philippe Noiret.)
---------------------------- Pour d'autres photographies de La Possonnière, depuis dimanche déjà on peut consulter ci-contre la rubrique Contr'alphabétiquement, qui, elle, ne bouge pas (mais change). ----------------------------
18:23 Publié dans Sites et lieux d'Indre-et-Loire | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : Ligérienne, Photographie, Poésie, écriture
mercredi, 26 septembre 2007
Chant(e)re(lle)
................................. effondrement dans le capharnäum d'Alpha .................................
15:50 Publié dans ... de mon fils | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Poésie, Ligérienne
1694 - De saison
Dans le passage suivant des Mois de Jean-Antoine Roucher, poète de la seconde moitié du XVIIIème siècle injustement tombé dans l'oubli, on va du sep (or, que serait-ce aussi si c'était en ceptembre ?) au sceptre. De vigne en grappe, la voilà, la jolie grappe. (Non, non, Astolphe a disparu, semble-t-il.)
Nul sep n'est épargné. Par-tout je vois la grappe
Tomber sous le tranchant du couteau qui la frappe ;
Je vois deux vendangeurs de pampre couronnés
Et du jus des raisins goutte à goutte baignés,
Au pié de la colline où la vigne commence,
Descendre sous le faix d' une corbeille immense ;
Je les vois, dans les flancs de vingt tonneaux fumeux,
Faire couler des seps les esprits écumeux ;
Et sur un char, pareil au char qui dans la Grèce
De l'antique Thespis promenoit l'allégresse,
Ranger, en célébrant les louanges du vin,
Ces tonneaux, où s'apprête un breuvage divin.
Plus loin, règnent les jeux d'une aimable folie.
D'un geste, d'un bon mot l'un agace Ismélie,
Puis ravit en passant un baiser à Phylis :
L'autre écrase en ses doigts les grains qu'il a cueillis :
Et vient furtivement rougir le front d' Aline :
Un rire fou circule autour de la colline,
En éclats s'y prolonge, et se mêle aux travaux
Qui doivent d'un vin pur enrichir nos caveaux.
Cependant le jour fuit ; il se hâte d'atteindre
Aux portes d'occident, où ses feux vont s'éteindre:
Vesper a déployé ses humides drapeaux,
Et son sceptre d'ébène appelle le repos.
[ À force de chanter / ma vie / De faire des / haran-an-angues... ]
11:55 Publié dans Lect(o)ures | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : Poésie, Vin
dimanche, 16 septembre 2007
96
Un jeune blanc-bec de Marray
Portait des habits chamarray :
"Ma dernière acquisition
Est un slip jaune papillon °
Mais il gratouille - un peu - marray." *
* Grossier personnage !
° Variante : Le dernier en date / Est un slip tomate.
09:10 Publié dans Album de limericks ligériens | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Ligérienne, Poésie
mardi, 11 septembre 2007
95 qtl
Un sot de Tours, bien acharnay
Et jà blanchi sous le harnay,
Ecrivait limericks
En des vers pathéticks
Rimant souvent avec Marnay.
01:00 Publié dans Album de limericks ligériens | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Poésie, Ligérienne
lundi, 10 septembre 2007
95 qt
Que lisons-nous dans le carnay
De telle veuve de Marnay ?
Un enfant sans odorat
Gavé à la mort-aux-rats
S'appelle un enfant mart-nay.
01:00 Publié dans Album de limericks ligériens | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, Ligérienne