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samedi, 03 mars 2007

Frasques de fresque

Je ne sais plus à quand remonte le brouillon de billet ci-après, car il est en carafe depuis des semaines. Un mois et demi, peut-être ? Je comptais donner, à ce quatrain, quelques frères, mais il est préférable de poser d'ores et déjà les jalons. De plus, c'est l'occasion rêvée d'annoncer (avec une semaine de retard) la parution d'un ouvrage en collaboration avec Tinou, qui a très bien fait le service de presse sur son blog ! Merci à elle d'avoir accordé sa confiance à mes mirlitoneries.

 

Vous souriez, mais ce n'est rien.

Vos lèvres déjà vous échappent ;

Le sourcil baissé patricien

Ploie sur la peau comme une chape.

 

lundi, 26 février 2007

Mastiquez, m'astiquez

Cela fait quinze jours presque que je n'écris plus. Me dis que c'est normal, que je vais remonter la pente, revenir à la pointe, et j'ai même raté l'atelier de François Bon jeudi dernier, trop fatigué par ma journée de travail (neuf heures presque non-stop) et peu enclin à repartir pour un tour. (Pourtant, ce tour-là devait valoir le coup, avec Artaud qui n'est pas ma tasse d'étau (et justement !).) *

Quinzaine occupée par les images, surtout celles si vives de la mémoire enfouie. Du coup, toilettant le disque dur, je retombe sur de petites ébauches que je n'ai jamais publiées...

Comme celle-ci, du 14 septembre 2004 :

Le parfum de la pampa qui se dégage, exotiquement mais sans fausses fioritures, des premières pages de l’autobiographie de W.H. Hudson n’a rien de commun avec l’écriture louvoyante de Santiago H. Amigorena, dans son très passionnant work in progress, où se donne surtout à sentir, à ressentir, l'odeur du papier et la couverture, l’odeur que l’on peut imaginer de l’encre des anciens écrits que, parcimonieusement, l’auteur nous livre, et qui sont le fondement de son entreprise autobiographique. Outre l’origine rompue, sud-américaine, à laquelle ces deux textes renvoient constamment, qu’est-ce qui peut bien rapprocher ces deux textes – peut-être l’initiale H. médiane en leurs noms respectifs ?

 

 Il se trouve que, lisant hier la Préface du Pléiade des Poèmes de Pessoa (par Robert Bréchon, qui vient briser l'allitération)**, je remarquai enfin que le "second exil" dont ne cesse de parler Amigorena dans les trois volumes à ce jour publié de son exceptionnelle autobiographie n'est autre qu'une référence à Pessoa. It was staring me in the face, really. What a nobodaddy I am !

 

* D'ailleurs, Simon pourrait prendre le relais, histoire de ne pas arrêter d'écrire seulement parce qu'il a dix-huit ans maintenant...

** Fini aussi Paysage fer, qui m'a donné foison, flopée d'idées, et un curieux volume de Messagier, Siège de la tirelire blanche, auquel goutte je n'ai compris.

lundi, 12 février 2007

83

Un jeune homme, pas loin de Greux,

Ne se trouvait pas malheureux

D'avoir, ce jour-ci, dix-huit ans.

Tous le saluâmes, fêtant

Ce jeune homme, pas loin de Greux.

 

dimanche, 11 février 2007

The Shadow of a Doubt

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Oh, pourquoi de la tête
Pourquoi tutoyer la murette ?

dimanche, 28 janvier 2007

82

Une vieille ânesse d'Avoine

N'aimait manger rien tant que l'orge.

Si ça ne rime pas,

Cela seul me regarde

Sous la robe de Buridan.

 

mercredi, 24 janvier 2007

Nivescens hortus

Hic placidam niveo pectore pellit aquam...

(lilia non domina sint magis alba mea;

ut Maeotica nix minio si certet Hibero,

utque rosae puro lacte natant folia)

 

... alia concreti in pruinas aut coacti in nives aut glaciati in grandines...

 

Nix iacet, et iactam ne sol pluuiaeque resoluant,

indurat Boreas perpetuamque facit.

 

Quod nix pati non potest, quia non est tam solida, immo quia fusa est, et non per magnam altitudinem cadit sed circa terras initium eius est: ita non longus illi per aera sed ex proximo lapsus est.

......................... : calido non ocius Austro

nix resoluta cadit nec solem cera sequetur.

 

Dicitur spiritus etiam uentus, res apertissime corporalis, unde illud est in psalmis: Ignis, grando, nix, glacies, spiritus tempestatis.

Nivea plerumque membra sole fuscantur, et corpori pallor excedit.

Toto nix cedidit repente caelo :

albis spectat Horatius lacernis.

 

Cumque die noctuque Dominum deprecaretur, ut vivens plebem suam vastari non cernerit, per visum noctis apparuit ei angelus Domini, qui tam caesariem quam vestem in similitudinem nivis candidam efferebat, et ait ad eum...

mercredi, 17 janvier 2007

Courbes fourbes

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Ce cadrage dramatique — scène du vin — est apparu une poignée de secondes — juste — avant un autoportrait qui lui fait face — et que — fantomatique — force reste d’imaginer. Le bouchon de mauvais liège — en suspens — témoigne — j’en ai par-dessus la tête — que le vin n’était — c’est le moins à dire — pas très bon. Au loin — derrière la gaze — la Clio sagement garée — s’en balance.

mardi, 16 janvier 2007

Out Right Now

La journée commence évasive, chaloupée, chancelant entre les embarcadères. Quelques frissons frustes qui parcourent l'échine, et le trottoir slalome doucement, comme si c'était le soir, tard, le pas incertain d'un qui aurait éclusé ses trois bouteilles de champagne (on ne lésine pas). Ansgar Ballhorn est tout ouïe, et, le casque vissé sur les oreilles, une cigarette aux lèvres, ne quitte des yeux ni les doigts fragiles du violoniste ni la balance des graves. À la marge, quelques grammes de gaz s'échappent du flambeau, mais c'est encore autre chose, quand le bois s'éveille et met au monde ses loups, ses monstres, des manteaux de brouillard. Bien sûr, il y aura d'autres ruses, dans le futur, mais ce ne sera jamais plus ces notes ténues non tenues, ces flûtes absentes, ce sentiment de râpé dans les brisements.

Oui, d'autres décalcomanies sonores, des forces souterraines. Aujourd'hui, l'épiphanie, comme en 1995, n'éveille pas de torpeurs malsaines.

mercredi, 13 décembre 2006

Vitraux de Truyes, 4

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Deux notes par jour, depuis lundi. Saint Rémi, priez pour nous !

Deux billets par jour, depuis lundi. Le dollar et le dinar, face à l'euro, se déprécient.

Une image par jour, depuis lundi. Chaque texte contient une multitude de bons points et chaque image repique celle de la veille.

(Dans Apex Hides the Hurt de Colson Whitehead, n'était-il pas question, dans une phrase brève comme un coup de canif, de la vieillesse comme d'un desséchement ? Cliché. Ou était-ce dans le volumineux roman fini juste avant ? Quoiqu'il en soit, faire un roman cratylien quand on s'appelle Whitehead et qu'on est noir...)

Un jour par image, dans la rétine du temps. 

Deux billets par jour, depuis lundi. Jingle coins, jingle all the way.

Deux notes par jour, depuis lundi. Encore un carreau de cassé, Gustave Doré n'était pas vitrier.

samedi, 02 décembre 2006

81

Une dame de La Ferrière

Avait un énorme derrière.

Un jour qu'il ventait,

Elle s'est planté

Son parapluie dans le derrière.

 

vendredi, 01 décembre 2006

80

Un vieillard d'Epeigné-sur-Dême

S'éveilla un jour, un œdème

Énorme à l’œil :

Ça me fait deuil,

Mais bah ! nommons-le Nicodème !

  

jeudi, 30 novembre 2006

79

Un godelureau de Draché

Etait le portrait tout craché

Du facteur. Son paternel

(Ce n'est pas exceptionnel)

Obtint que fût muté le facteur de Draché.

 

mercredi, 29 novembre 2006

78

Un brave boucher de Chambon

Adorait, plus que tout, le lard.

(Pour la rime attendue,

Elle s'est perdue

Dans les rues de Chambon, sans fard.)

 

mardi, 28 novembre 2006

77

Un jeune étourdi de Benais

S'écria (fort) : "Je le connais ! "

Sans le miroir,

C'est sans espoir

De faire s'étonner l'étourdi de Benais !

lundi, 27 novembre 2006

Sizain (6 yeux)

Puisque tu revenais d'Angers,

Loire à sec, bravant les dangers,

Et donnant de la gaudriole

Universitaire un écho

Qui personne ici n'affriole,

Te revoici en Art déco.

mercredi, 22 novembre 2006

76

Une phalène bleue d'Avoine,

Imitant Daniel Balavoine,

S'écrasa par terre

En lépidoptère.

(Ce limrick est tiré par les flocons d'avoine.*)

 

 

* C'est ainsi qu'on dit, à Chinon, pour signifier que quelque chose ne coule pas de source.

 

dimanche, 19 novembre 2006

Effort appréciable d'être abstrus

Prise le 11 juin 2005 (soit, ne manquerait pas de préciser le duc d'Elbeuf, perché tout là-haut sur le toit, si bleu, si calme, cinq jours après la création de ce carnétoile), une image publiée le 19 novembre suivant ne peut manquer, en dépit des débats intéressants autour du projet de l'autoportraiture, de s'effacer si le souvenir revient de la journée passée à Paris, à célébrer une soutenance de thèse très spéciale !

Maintenant, nous allons, réponds-je au duc d'Elbeuf (en faisant la vaisselle), vers d'autres rochers, comme ceux de Saint-Malo, et d'autres menhirs, comme ceux de Carnac. Ah, si j'avais un éléphant (pas un jouet : un vrai, un grand). Toujours la manie des espaces, pas des grands mais des grandes espaces, alors que, dans les textes d'e.e.cummings jamais au grand jamais il n'y a d'espaces après les signes de ponctuation, fis-je, ce matin, remarquer au duc d'Elbeuf, tandis que j'éclatais de rire en lisant la préface de is 5.

Toujours jamais toujours.

L'inverse dans Ils : jamais toujours jamais.

vendredi, 17 novembre 2006

73

Un brave chasseur de Cangey

Toujours affrontait le dangey.

"Si je vois une bécace,

Je la fourre dans ma besace."

(Mais il n'y a guère à mangey...)

 

jeudi, 16 novembre 2006

72

Un vieux paysan de Thilouze

Ne rêvait que pognon et flouze.

Son petit-fils, en liance

À certaines substances,

Lui dit : "Fais voir ton fric, ou c'est la louze ! "

 

mercredi, 15 novembre 2006

71

Un brave pêcheur de Marray

S'écria : " Vous m' faites marray !

Ce n'est pas un coup de la Parque

Si je ne trouve plus ma barque :

Je l'avais fort bien amarray."

 

70

Une belle dame d'Yzeures

(Yseut) voyait passer les heures

Tout en s'attristant

De ne revoir Tristan,

Son bel ami tourneur-fraiseur (e).

 

 

68

Une mère, à Marçay-sur-Esves,

Disait à son fils : "Mais, tu resves ! "

Il rêvait, en effet,

De commettre un forffet.

Ce que c'est que d'avoir la cresves !

 

mardi, 14 novembre 2006

67

Un jeune villageois d'Athée

Etait très fort au karathée.

Sa forte haleine d'ail

Valait tous les Banzail !

Et nul, jamais, ne le bathée.

 

lundi, 13 novembre 2006

66

Un jeune boxeur de Bossée

Avait la gueule cabossée.

Ce n’est pas élégant :

Prenez plutôt des gants

Pour dire au boxeur de Bossée qu’il a la gueule cabossée.

 

mardi, 07 novembre 2006

63 bis

Un barbon de Vilcoulangé

Cherchait la rime cool en -gé.

Point ne la trouvant jà,

Il déménagea

De ce Villedieu-Coulangé.

 

63

Un,   de Villeloin-Coulangé,

Bébé avait le cul langé.

Si ce vers vous déprime,

Trouvez, vous, une rime

Avec Villeloin-Coulangé.