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mercredi, 12 octobre 2005

La sous-littérature ? Une non-réponse.

Irène m’a demandé, sur ce blog, se jetant à l’eau, ce qu’était la sous-littérature. Elle relevait ainsi une formule pas très heureuse que j’avais employée dans mes réponses à l’un des questionnaires de Livy. J’ai beaucoup tourné, dans ma caboche, cette formule et ce que je pourrais répondre pour défendre un point de vue, qui est, d’une certaine manière, indéfendable, car il est déjà si difficile de définir la littérature que la sous-littérature semble vouloir échapper toute tentative de rationalisation objective.

Ce qui m’attriste le plus, c’est qu’Irène a enfin pris, timidement, la parole, que cela m’a fait grand plaisir, et que justement c’est à son commentaire que je peine à répondre. Bref, les lecteurs de ce carnétoile auront compris que j’ai des goûts littéraires, sinon exigeants, du moins très particuliers, ou très prononcés. Par exemple, et ce n’est pas un secret, je n’aime pas la littérature que l’on nomme « de genre » (roman policier, science-fiction, etc.). Mais ce n’est pas cela que je nomme sous-littérature.

Ce que j’ai voulu dire, c’est qu’il y a des livres, des auteurs, etc., qui ne créent rien de nouveau, qui se contentent de répéter les mêmes vieilles recettes, sans s’interroger ni sur la langue employée, ni sur la tradition dans laquelle ils s’inscrivent (ou dont ils se démarquent). C’est surtout cet aspect-là : il y a les créateurs et les épigones. Cela n’équivaut pas, stricto sensu, à mes goûts, d’ailleurs. Ainsi, je peux ne pas aimer une œuvre qui émane d’un vrai créateur et qui relève, à l’aune de ma définition, de la littérature, alors que je pourrais prendre du plaisir et lire jusqu’au bout un texte qui n’invente rien de fondamental. C’est aussi qu’il y a toute une variété de degrés, d’échelons, il n’y a évidemment pas la littérature et la sous-littérature, mais tout un entrelacs, une longue théorie d’œuvres qui peuvent, suivant le contexte, l’habileté de l’écrivain, l’intérêt du lecteur pour le sujet du livre, se situer plutôt de l’un ou de l’autre côté.

Si je cherche d’autres formules, d’autres manières d’exprimer mon point de vue, je pourrais faire remarquer que je suis à l’opposé extrême des lecteurs qui disent lire pour se divertir, ne plus réfléchir, pour s’oublier ou oublier le monde. Voilà aussi peut-être ce qui me pousse à dire que je ne veux pas perdre mon temps à lire de la sous-littérature : si je me rends compte que le livre que je lis ne m’apporte rien, ne change pas ma vision du monde, ne me fait réfléchir ni à l’art ni à la langue, alors oui, je serai tenté, sottement sans doute, de classer ce livre dans la sous-littérature…

Commentaires

Il est déjà difficile d'écrire correctement. Si l'on arrive à être publié, c'est de la chance ou peut être un talent énorme. Quant au style, ce n'est pas l'auteur qui peut se prononcer...difficile d'avoir du recul sur son propre travail!
Au lieu de parler de sous-littérature, je préfère parler d'une langue qui séduit et se fait apprécier pour ce qu'elle est, un pan de la culture, comme le fromage ou le vin de France.

Écrit par : michel | vendredi, 14 octobre 2005

Permettez-moi d'être en profond désaccord: les "auteurs", s'ils sont bons, savent très bien ce qu'ils font et sont les plus aptes à se prononcer sur leur style propre, et aussi, parfois, sur celui d'autres écrivains.

Écrit par : Guillaume | vendredi, 14 octobre 2005

"Par exemple, et ce n’est pas un secret, je n’aime pas la littérature que l’on nomme « de genre » (roman policier, science-fiction, etc.). Mais ce n’est pas cela que je nomme sous-littérature."
Tu es sûr? Comment choisis tu ce que tu lis? Qu'est ce que tu ne liras jamais? Qu'est ce que tu as lu correspondant à ta (non) définition de "sous-littérature"?

Écrit par : Irène | mardi, 25 octobre 2005

J'ai bien écrit "littérature qu'on nomme 'de genre'" pour marquer ma désapprobation face à cette étiquette impropre. Il n'y en a pas d'autre, à ma connaissance, si on veut englober SF, heroic fantasy et roman policier. (Enfin, si, il y a "les paralittératures", but it's even worse, isn't it?)

Le terme de "genre" est ici complètement galvaudé. Le journal d'écrivain est un genre, le roman historique est un genre, etc.

Écrit par : Guillaume | mercredi, 26 octobre 2005

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