jeudi, 17 mai 2007
Itinéraire d'un traîneur de glèbe
J’ai traîné, non mes guêtres mais mon vieux blouson rouge (quatorze ans d’âge déjà), encore dans les allées du prieuré Saint-Cosme. On a beaucoup discuté, avec A., de choses et d’autres (mais surtout de Ronsard, hommage au génie du lieu oblige), sous la grisaille que seul un timide mais fulgurant rayon de soleil est venu transpercer, tandis que nous approchions du jardin des senteurs.
Finalement, je n’avais rien écrit au sujet de notre précédente visite, il y aura quatre semaines demain. Le prieuré est un lieu si agréable, malgré le passage de la 2x2 voies tout près du jardin des simples et du potager, que l’on y revient toujours.
Tinou y a été intriguée, dernièrement, par les saints aussi médecins anargyres, et, de fil en aiguille, par la matula du bon saint Cosme. (Iam hercle ego vos pro matula habebo, nisi mihi matulam datis, dit Callimadates dans la Mostellaria de Plaute, ce qui doit vouloir dire quelque chose comme : « Ah par Hercule, je vous prendrai pour une cruche, si vous ne me donnez pas la cruche à pisse. » (Bon, là, il faudrait relire la Mostellaria pour s’assurer que cela veut vraiment dire quelque chose, et j’ai autre chose à faire !))
Il y a, à partir d’aujourd’hui, une intéressante exposition de Serge Crampon, artiste qui glane bois, tissus et formes sur les rives de la Loire. L’exposition s’intitule Itinéraire d’un traîneur de grèves, et, après avoir découvert plusieurs troncs d’arbre verticaux seulement tournés d’une certaine façon et rehaussés de quelques ajouts peints (ils figurent des corps immobiles, statues arrachées au fleuve), le visiteur peut admirer une plus large palette du travail de Serge Crampon dans le grand et toujours aussi beau réfectoire du Prieuré. Toiles au sens fort du terme, grands fusains (Corps d’arbres), troncs suspendus, impressions sur tissu… Cela n’a rien de sidérant, mais ça n’est pas du tout désagréable. En revanche, le film qui présente l’artiste et son travail vaut son pesant de cacahouètes : le texte en voix off, qui a dû être écrit par un ancien étudiant de philosophie qui ne s’est jamais remis de ses échecs répétés aux concours de l’enseignement (si, vous savez, dans le genre Juan Asensio), commence d’emblée par un imparfait du subjonctif (fussent-ils, etc.) aussi superbe qu’inutile, puisque le verbe principal est au présent… ! Tout est à l’avenant…
Bon, j’arrête de râler et je retourne à mes moutons. (Il faudra tout de même reparler de la précédente visite au prieuré. (Prétérition à répétition.))
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Je jure mes grands dieux que je n'ai même pas fait exprès de publier cette note le 17 mai à 17 h 05. (C'est grave, anargyre ?)
17:05 Publié dans BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Ligérienne, Photographie, Art, Latin
Commentaires
depuis des années je passe sur le pont de la rocade et aperçois les bouts de mur en me promettant de m'y arrêter - je crois qu'une fois je l'ai fait mais c'était fermé - par contre suis allé 2 fois à la Possonière, sa maison natale près Vendôme (et au moulin d'à côté, où Ronsard a vécu aussi), quel miracle d'harmonie - un peu aussi comme le château des Du Bellay - la Devinière de Rabelais s'est bien améliorée en 3 ou 4 ans, via les caves et l'environnement (le jardin) mais sans rattraper le massacre du "remembrement" rural - donc c'est tjs la Possonière qui a mes faveurs pélerinantes -
à part ça, tu devrais arrêter de faire des liens qui font monter le pagerank de ce Stalker bassement sarkozyste et sans intérêt
aujourd'hui faisait tellement moche que pas bougé, c'est Walser qui était auprès ("nouvelles d'un jour")
Écrit par : F | jeudi, 17 mai 2007
Le Prieuré vaut la visite, vraiment. (Sinon, pour J.A., tu verras que ce sont, à chaque fois, des "faux liens", petit "google-bombing" à ma manière.)
Oui, Walser est un sommet (voir "M qui signifie les Mines").
Ah, les microgrammes !
Écrit par : Guillaume | vendredi, 18 mai 2007
oui, après coup j'ai repéré que c'était un faux lien, bien marré :-)
vais aller voir l'expo St Come demain, ai appris à être curieux de ces trucs ramassés sur les franges de Loire (un bol gaulois à peu près en état, par une de mes gamines l'été dernier) grâce à voisin et ami expert en brique cuite et faïences
http://www.tierslivre.net/krnk/spip.php?article41
Écrit par : F | vendredi, 18 mai 2007
Salue donc de ma part l'honorable anargyre !
Écrit par : Guillaume | vendredi, 18 mai 2007
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