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mardi, 17 janvier 2006

Steve Coleman & Five Elements : On the Rising of the 64 Paths

Ça commence comme un disque de Steve Coleman, puis ça dérive complètement, dérape, se détourne vers l’inattendu. Autant dire que c’est un disque typique de Steve Coleman.

 

Celui-ci, en un perpétuel balancement entre métaphysique et mathématique, ces deux dieux des musiciens depuis bien avant Johann Sebastian, a été en partie enregistré en concert à Amiens.

Il se compose de huit morceaux, plus une version très épurée – cachée en fin de disque – de Round About Midnight : six compositions originales du génial saxophoniste, et Dizzy Atmosphere, qu’on ne présente plus, selon deux configurations (la cinquième plage, qui dure 6’06”, et la septième, qui dure 7’07” – sûr que c’est exprès).

Ce qui surprend le plus, dans cet album de 2003, c’est la grande variété des tempos. On passe sans transition de la frénésie, l’emballement sans fioritures du premier titre, le presque éponyme 64 Paths Binding, à une ballade superbe, douce, veloutée, mousse sur le velours, intitulée Mist and Counterpoise, dont je me demande après vingt écoutes au bas mot, si ce n’est pas ma préférée.

Bien entendu, Steve Coleman n’a jamais caché son immense dette à l’égard de Coltrane, mais il semble, ici, prendre à contre-pied les arrangements les plus habituels du Maître : sur le premier morceau, par exemple, la basse paisible (Reggie Washington) se heurte à la folie de la flûte (Malik Mezzadri). L’hommage à Coltrane se ressent surtout dans le troisième titre, Call for Transformation, d’une complexité mélodique insensée et pourtant d’une telle évidence que l’on se lève, on danse au gré du vent, on s’allonge, on lorgne vers le sublime. Même les vocalises un peu outrées du flûtiste passent comme une lettre à la poste. (A foolish figure.)

Les recherches sonores de Steve Coleman le poussent à tourner toujours davantage autour d’un son, à se mettre en quête des spirales, vrilles, loopings, figures aériennes en sextette-escadrille. Cela est patent dans The Movement in Self et Eight Base Probing. A contrario, les deux versions de Dizzy Atmosphere sont une forme d’hommage à l’époque du bop, genre certes revisité, mais avec de nombreux tics qui résonnent de manière curieuse au sein de cet album si léger et aérien. Ce côté fugace, insaisissable, vient-il aussi de l’influence grandissante du trompettiste, Jonathan Finlayson, au jeu tour à tour chaloupé, furtif, heurté, formidable, puissant et vivace ? Je ne sais.

 

Enfin, c’est un disque dont il est difficile de se passer – impossible de se lasser ?

 

 

…………

Steve Coleman & Five Elements. On the Rising of the 64 Paths. Label Bleu, 2003.


Commentaires

La réponse est oui, depuis quelques mois seulement, mais je me suis permis d'effacer ta question car je tiens à garder ma liberté de parole, en particulier lorsque j'évoque mon métier ! Connais-tu la ville ?
(Pardon pour ce commentaire qui n'a rien à voir avec ta note !)

Écrit par : bloguette | mardi, 17 janvier 2006

Pourquoi pas une note pour détailler les raisons pour lesquelle tu n'as pas visité la ville dont il faut taire le nom (on se croirait dans un mauvais Harry Potter !) ?

Écrit par : bloguette | mardi, 17 janvier 2006

Ah oui, mais sans en parler plus précisément, ce sera compliqué... A moins que je ne publie cette note en octobre dernier, par exemple, puis que je te donne l'adresse par courriel...

Écrit par : Chère Loque Olmz | mardi, 17 janvier 2006

Les commentaires sont fermés.