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mardi, 20 septembre 2011

Saison des coings, op. 11

Au-dessus de la baie, est tendue une bande de drap blanc, sur laquelle sont brodés, en soie bleue et violette, jouant le camaïeu, des chrysanthèmes entre des iris et des fleurs de cognassiers.
(Maison des frères Goncourt (grenier des Goncourt)- Paris XVIJournal des Goncourt, 14 décembre 1894)
 

Depuis que nous avons acheté notre maison dans le quartier des sçavans, à Tours-Nord, en décembre 2008, le mois de septembre est devenu la saison des coings. (Et octobre-novembre la saison des nèfles qui pourrissent le gazon. Mais c’est une autre histoire) Il y a deux cognassiers, que je préfère encore en mai-juin, ainsi que les néfliers : quelle verdure lumineuse, apaisante !

Ainsi, le coing devient motif.

Une recherche dans mes archives photographiques en ligne m’a permis de retrouver un texte que je n’avais pas encore publié dans Entre Baule et Courbouzon, oubli qui sera réparé demain.

Madame de Véhesse m’avait fait savoir, lorsque j’avais publié ce texte dans le groupe La Cohérence échevelée du monde, que « dans le jardin de la maison de Mallarmé, il y a des cognassiers ». Mais est-ce la maison de Valvins, Maison habitée de 1874 à 1898 par Stéphane Mallarmé (1842-1898), Valvins, Vulaines-sur-Seine (Seine-et-Marne, France)photographiée il y a deux jours par Denis Trente-Huittessan ? Par ailleurs, nous avons eu, ma mère et moi, avant-hier aussi, un échange culinaire tout à fait étonnant, à propos de la photographie d’un compotier.

Ma mère a écrit : « Donc, les pruneaux améliorent peut-être la compote aux coings! »

À quoi j’ai répondu, toujours en écoutant le Concerto op. 24 de Webern (il faut brouiller les pistes) :

« Pour ma part, j'avais bien aimé (et E*** aussi, je crois) la 1ère version (75% coings, 25% pommes et sucre). Celle-ci est moins présentable, mais fait plus l'unanimité. Nos deux cognassiers croulant sous les fruits, et le temps manquant (donc pâte ou gelée exclues), C*** a aussi eu l'idée de faire cuire un rôti de porc en ajoutant deux coings aux pommes de terre et sauce tomate habituelles. »

 

 



Ça y est, l’ordinateur Toshiba refait un bruit d’enfer. Il faut brouiller les pistes.

 

samedi, 17 septembre 2011

Coings & pruneaux

Cette année, nouveau concept, déjà plusieurs fois testé : les giboulées de septembre.

Les lampadaires du quartier des sçavans éclairent trop, beaucoup trop.

Je n’ai rien fait de la journée, des bricoles. (Je n’ai surtout rien tiré de ces bricoles. Ce billet comme une tentative de sauvetage.) Choses vues : un filet bleu très curieux, tout autour du terrain de foot, à la Béchellerie. ­— Les juniors d’Azay-Cheillé ont mis la pâtée (comme on disait du temps de mon enfance) ou une belle valise à ceux de Saint-Cyr. Neuf buts, dont cinq dans les vingt dernières minutes.

Choses lues. — Plusieurs poèmes du recueil Man of Glass. Je voudrais traduire (pour Darts on a slate ?) celui de la page 55. Poursuivi la lecture de Crossbones sur le sofa, à l’étage, tandis qu’Oméga jouait avec les vingt petits kangourous graciles de quatre couleurs (les mêmes couleurs que celui du jeu des huit familles Oui-Oui, également à l’honneur ce samedi). Le matin, pendant Afrique du Sud / Fidji, lu des passages de Pour l’autobiographie. À peine feuilleté On the Origin of Stories qu’un collègue m’a offert pour le remercier d’avoir corrigé ses copies en juin, lorsqu’il a eu une péricardite.

Bricoles, donc. Choses faites — aucune, de la compote, des jeux, la vie. — Toujours écrit aucun des billets sur les livres qui s’entassent (la syntaxe de cette phrase s’impose).

À demain pour autre(s) chose(s).

lundi, 12 septembre 2011

Quoi... les paragraphes...

Ni Charlotte ni Fabienne ni, à ce qu'il me semble, Sylvain. Donc bureau 44, aux ordinateurs si lents, à peu près pour moi ce semestre le lundi, mais nous verrons. Lampe allumée, fenêtre ouverte sur le bruyant bringuebalement des fourgonnettes et camions rue des Tanneurs, au point de s'en étonner (pourtant, mon bureau de directeur donnait sur ce même côté – deux mois de rupture).

Guingois du lundi (12 septembre 2011) : clinique vétérinaire (si, si).

Hier soir, je n'ai pas avancé d'un pouce mon cours sur American Pastoral mais 1Q84, très troublant (stylistiquement) par certains côtés mais terriblement romanesque au sens le plus galvaudé. (C. de me dire ce matin entre le bol et la mug qu'il en était de même de Kafka sur le rivage.)

Lettres, certaines, presque effacées sur ce clavier, c'est du sport. Alpha n'a jamais aussi bien dormi que depuis une semaine, c'est à n'y rien comprendre. Lettres effacées du clavier : le n, le m et le e. En me rendant à l'Université en Clio, j'ai pris quelques images ternes et froides pour la série des Guingois, qui pourrait aussi s'intituler Mochetés du petit matin.

Remis la salle 51, où je fais cours à 9 h 30, en état. Le chargé de cours qui se pointait à huit heures moins dix n'avait pas la clef ni ne connaissait les chiffres du digicode. À quoi servent les paragraphes. Reconnaissance de guingois elle aussi. Sourires.

jeudi, 01 septembre 2011

Rectificatifs (= c'est l'écriture)

J'ai passé un moment assis dehors, sur la terrasse, à profiter d'une des dernières soirées, peut-être, de lecture vespérale, entre les 244 étourneaux perchés sur l'immense grue Potain du chantier voisin, la tourterelle sur l'antenne télé et la pie (qui se trouvait, ce soir, dans la gouttière des Huppenoire), et à aller d'un livre à l'autre -- le livre à couverture parme (Max Aub) et le livre à couverture orange (Elsa Morante) -- tout en essayant de rendre hommage, par la pensée, à la chaise défoncée sur laquelle j'étais assis et qui achève de rendre l'âme sous mes fesses : cette chaise, que, comme ses trois congénères, nous avons achetée (très d'occasion, à la Trocante) lors de notre installation dans l'appartement de la rue du 51ème R.I., à Beauvais, pourrait témoigner, avant d'aller à la benne à laquelle je finirai bien par la condamner, de bien des moments de notre vie au cours des quatorze dernières années. Cela mérite sûrement, pour ouvrir le mois de septembre, une double citation.

Il lui semblait voir Venise, comme une mer tranquille, sur laquelle d'énormes anges de marbre marchaient sans toucher l'eau, les pieds nus, avec de longues robes tombantes. *

Ils rectifient. Ils ont des visions. **

 

Tous les anges, dans leurs robes (étourneaux criards, pies volages), ont des visions, et nous, nous rectifions.

 

 

* Elsa Morante. "Le voyage", traduction de Sophie Royère - in Récits oubliés (Verdier, 2009, p. 136)

** Max Aub. Campo del Moro (1963). Traduction de Claude de Frayssinet. Les Fondeurs de brique, 2011, p. 26. [Il s'agit du tome 5 du Labyrinthe magique.]

mardi, 30 août 2011

... ou son blog.

Il n'est pas très agréable, en rentrant chez soi après de longues semaines de repos estival (...), de constater que les chardons, les mauvaises herbes et les roses trémières ont poussé, que l'ampoule extérieure qui normalement ne s'allume qu'en réagissant aux mouvements dans un proche périmètre s'est bloquée (depuis quand ?) et qu'il n'y a pas d'autre solution que de l'enlever, mais encore qu'une voisine que vous ne voyez jamais, qui promène son caniche et à qui vous n'avez rien dit, sauf bonjour, prend soudainement la mouche et se met à vous reprocher tous les maux de la terre.

Il est agréable, en revanche, de prendre le temps, avant le soir, de jouer avec Oméga, et de regarder, en soirée, un film (Los Abrazos rotos), au lieu de se précipiter sur les nombreux paquets à défaire, les mille mails en retard, ou son blog.

vendredi, 01 juillet 2011

Certains jours de juillet...

 

 

 

Autoportrait, de retour chez moi, après une merveilleuse journée et un pot mémorable. Tours, 1er juillet 2011. 

 

 

 

samedi, 25 juin 2011

Un samedi, enfin estival, de juin

9 h 15. Un lapin écrasé au croisement des rues Torricelli et Fratrie Curie. Vu la situation hyperürbaine (ou überurbaine), on ne peut s'empêcher de penser qu'il s'échappait d'une cage, plutôt que d'un bosquet ou d'une garenne. Pleurs d'enfant à imaginer ?

10 h 05. Une corneille s'affaire à becquetter l'oeil du lapin écrasé. N'entendant pas la Prius, elle ne s'envole pas. Je m'écarte pour la laisser poursuivre son festin.

15 h 45. Moment phare de la fête d'anniversaire d'Alpha, les enfants se gavent de gâteau au chocolat, de bananes tagada, et d'Oasis-qui-n'en-est-pas. (Je ne leur raconte pas l'anecdote de la corneille. I should have.)

18 h 25. J'écris dans le carnétoile. Dans deux heures, Naphtaline Orchestra au Grand Théâtre.

lundi, 13 juin 2011

Lundi de Pentecôte

Après un tourbillon Bergounioux, venu lui-même interrompre un long cycle (à peine ébauché) consacré à Philip Roth, j’ai repris le Voyage au pays des Ze-Ka de Julius Margolin, tout en finissant par me lancer à l’assaut d’Only Revolutions de Mark S. Danielewski qu’E* m’a prêté il y a plus de trois mois, et qui, par son aspect de livre bricolé par un savant fou ayant trouvé le moyen de mixer Finnegans Wake et Gyroscope en y ajoutant une pincée de Tristram Shandy et la levure David Lynch, a tout de même de quoi désarçonner et décourager un qui a un peu beaucoup dix mille autres choses à faire. (Mais ça m’exalte, j’avoue, encore plus que House of Leaves.)

Cependant, C., elle-même tirée à hue et à dia entre tant de tentations, relit Madame Bovary – elle en est ravie, à sa quasi surprise.

 

 

Samedi après-midi, j'ai acheté, au Livre, les opus 5 et 6 du Labyrinthe magique (dont les troisième et quatrième tomes, à la couverture jaune, aux éditions des Fondeurs de brique, attendent encore dans mes piles) et une traduction récente de Sergio Chejfec. Il me reste, aujourd'hui, à refaire des recherches (avant de jeter de vieux exemplaires cornés et poussiéreux de Courrier international) pour savoir si Miguel Syjuco a été enfin traduit. [Recherche faite, il s'avère - mais est-ce sûr ? - qu'Ilustrado, publié en français chez Bourgois, est écrit en anglais. En dépit de son titre aux consonances hispaniques, je n'avais donc pas du tout besoin d'attendre toutes ces années pour le lire...!]

mercredi, 25 mai 2011

Quatre petits riens en 4 phrases commençant par la lettre M

Mon ordinateur (vieux et très sollicité) fait un boucan de tous les diables au bout d'une vingtaine de minutes. Mimi la souris fait du voilier. Mal réveillé, ce matin, et à jeun, j'ai écrit un mail de vingt lignes sur un point complexe de narratologie. Murat : il me semble que les musiques de "Caillou" et de "Accueille-moi paysage" sont quasi identiques.

samedi, 21 mai 2011

La bouteille à l'encreur

Tentations de folie polygraphe. Tentations de nouveaux chantiers, travail. Mois de mai colossalement assommant (de travail). Tentations, et relâchement tout aussi dense. Sécheresse, lecture de trente pages (The Counterlife), puis devoir vaquer, c'est-à-dire travailler. Terrible. Villandry ce matin (Villandry pour la quatrième fois en huit ans). Le Cher moins bas, moins à sec que la Loire, mais guère. Sécheresse. Terrible. Tentations. Terribles tentations. (Ecrire.)

lundi, 09 mai 2011

Un soir sur le rond-point

Bombardé par un corbeau freux.

Sous les lourds nuages anthracite qui jamais ne tombent en pluie, tandis que je surveillais les enfants, à la lisière du rond-point, j'ai lu deux articles, l'un de Christian Prigent sur Ponge, l'autre de Mieke Bal sur mise en abyme et iconicité, après avoir feuilleté, près du bac à sable, une anthologie de poésie de langue anglaise redécouverte lors de son transfert au sous-sol. (Le transfert a eu lieu samedi soir, après une journée passée à monter des bibliothèques Ikea et à réorganiser toutes les étagères.) Lectures quasiment de détente, après une journée d'oraux de troisième année.

Enfin, alors que les enfants venaient de rentrer, je nettoyais les poubelles (celle du recyclage empestant) lorsque j'ai reçu un projectile sur la tête. J'ai levé les yeux, et, à la verticale de mon corps, huit ou dix mètres plus haut, juché sur l'antenne, ai vu un corbeau freux se démener sur l'antenne de télévision. D'où l'incipit de ce billet :

Bombardé par un corbeau freux.

dimanche, 01 mai 2011

Mince gourmet

Six lessives en 23 heures - heureusement qu'il y a du vent et (encore) un peu de soleil.

Jeans anthracite, tshirt kaki et veste vert forêt - une vraie tenue de jour férié.

Pas de muguet dans les mirettes.

Une pile de quatorze livres qui s'impatientent sur ma gauche (une pile), d'autres livres en tas sur l'étagère blanche (2ème zone), le Périgord qui file, etc.

Pfffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffff-.-

Attendez, les minettes !

jeudi, 07 avril 2011

Très mince tomate

Il voulait me montrer comment on prépare une "tomate". Après avoir manqué d'ajouter le sirop de grenadine dans mon Ricard savamment préparé (double dose, eau fraîche et trois glaçons), il a versé un petit peu de sirop de grenadine dans son verre, et, avant que j'aie le temps de dire "ouf" (c'est-à-dire de lui signaler que la bouteille qu'il tenait dans la main droite n'était pas le flacon d'eau fraîche), il avait rempli son verre de Ricard pur.

Le lendemain matin, en entendant, dans le film documentaire que regardaient mes fils, la voix off dire que la cour royale de France avait découvert la tomate qui provenait d'Italie, il fit remarquer que ce n'était pas exact et qu'elle venait plutôt du Nouveau Monde. Non ! La "tomate" vient du sud-est de la France, et, dans sa version delirium tremens, de Soumoulou........      ........ 400 variétés de tomates...

 

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Jardin "Le Parfait", Festival des jardins de Chaumont-sur-Loire, 27 août 2008.En supplément :

Tomates du 1er septembre 2005

Tomates du 11 octobre 2005 (avec lien brisé, d'où énigme)

Tomates du 15 octobre 2006

Tomates en poisson d'avril

Tomates du 20 novembre 2010

 

mardi, 29 mars 2011

Inquiétudes immobilières (maybe de nada)

Reprenons à rebours.

 

Lundi, 15 h 50. En rangeant la vaisselle dans les placards (tandis que chauffait l'eau pour le thé), je me suis surpris, pour la deuxième fois de la journée, à ouvrir le placard des tasses et des mugs afin d'y ranger les cinq verres que j'avais dans les mains... (Il me semble que je n'ai jamais commis cette bévue. Il me semble aussi que, dans la maison où nous vivions jusqu'en décembre 2008, le placard des verres était situé au-dessus du four, alors que, désormais, nous rangeons les mugs près du four.)

Dimanche, promenade dans le quartier. Le chantier de la grande résidence qui va remplacer le grand terrain vague a bien commencé. Comme nous le craignions, la piste cyclable qui passe de l'autre côté du rond-point en cul-de-sac où se trouve notre maison (je sais : cette description ne permet nullement d'appréhender la situation topographique de manière concrète, même avec un solide sens de l'orientation et un bac+8 en sémantique) sera doublée par une voie pour véhicules, sans doute à double sens, afin de desservir cette fichue résidence. (N'y a-t-il plus de règlementation sur les espaces verts ? A Tours, le moindre recoin de trois fois rien où je n'aurais pas su comment caser un cabanon pour mes lapins donne naissance, du jour au lendemain, à un bloc de 12 ou 14 appartements, façon Jack & the Beanstalk. Bref...) Découragée par cette vision, ma compagne lance "pfff, c'est foutu, on n'a plus qu'à déménager"...

(Nota bene 1 : nous avons emménagé il y a deux ans et demi, dans une rue qui, quoique prise entre une ZAC et une ZI, et dans une zone quadrillée par deux 2x2 voies, est tout à fait calme.)

Il y a quelques semaines, ma compagne m'a dit avoir fait le même rêve récurrent (4ème occurrence, je crois) : nous vivions de nouveau (ou encore) dans notre précédente maison, qui n'avait pourtant rien d'idéal, sauf le jardinet, qui était plus joli et bien chez soi comme disent les blaireaux de l'immobilier. (Nota bene 2 : ma compagne n'est pas du tout portée, contrairement à moi, sur la nostalgie, et fort peu, en particulier, attachée aux lieux de vie du passé. Un tel rêve prend un relief singulier.)

Alors ? quoi...? prémonitions ? le plus étrange est que nous sommes très à notre aise dans cette maison, et aussi heureux qu'on peut l'être je crois. Au demeurant, j'incline à penser que la résidence ne devrait pas drainer une circulation si démente que cela, et surtout à des heures ciblées d'ailleurs (comme actuellement, d'ailleurs, pour les rues Curie ou Torricelli).

 

------- Et, pour donner plus de relief à ce billet un brin terne, j'y accroche quelques liens vers d'autres verdures, d'autres grisailles.

lundi, 28 mars 2011

Six heures moins six

De ma timonerie, je vois passer la vie.

 

Georghe nous casse les oreilles avec sa chignole (ponce le mur), et les avions en vrombissant dans tous les sens au-dessus de nos têtes nous rappellent l'évidence : notre pays est encore en guerre.

Soleil sur les sabots, ombre sur les tongs.

Après le cerisier des voisins, c'est notre prunier qui blanchit, mais (lui) avec cette teinte jaunâtre de l'arbre moins noble. Après mars, c'en sera fini, feuillages banals, branches écorchées ou bien ballottées par la brise, dérision d'un solfège visible. 

J'essaie de pénétrer des secrets inatteignables.

 

Sous terre, et je ne le savais pas.

samedi, 26 mars 2011

Anaphores avec distique

Au marché de la place René-Coty, ce matin : premières asperges de Saumur (chères mais il faut ce qu'il faut).

 

Au marché de la place René-Coty, ce matin, comme hier soir au concert (superbes quintettes de Mozart et Mendelssohn, quatuor "Les Quintes" de Haydn), dans la file d'attente de la boucherie chevaline, j'étais le seul client de moins de 70 ans.

La viande avec des frites

Ainsi qu'une douzaine d'huîtres

Au marché de la place René-Coty, ce matin, le soleil restait timidement caché.

Au marché de la place René-Coty, ce matin, une pomme (une Jonagold je crois) a roulé jusqu'à mon pied, et le maraîcher me l'a offerte.

Au marché de la place René-Coty, ce matin, le boucher annonçait qu'à partir du 1er avril il changerait d'emplacement. (La dame devant moi en prenait pour un régiment.)

Pommes et poires : cinq kilos, j'en avais pris !

 

Plus d'anaphore, pas d'alibi.

lundi, 21 mars 2011

Affairés

Felix, heureux et sombre, tapote, pianote (Bilder keiner Aufstellung, ce disque qui depuis si longtemps m'accompagne et que voilà revitalisé par l'écoute, samedi, des Tableaux d'Une par la fidèle Akiko Yamamoto). Le bambin ne pleurait pas. Le bambin ne pleurait plus. Felix n'est pas si modeste qu'il y paraît, et, dans le soleil du deuxième jour de printemps, reprenant de bonnes vieilles habitudes (en 1994 ou 1996 ou 1999 ç'eût été du thé), je bois un peu de café noir avec des McVitie's Ginger Nuts : on peut lire £1 sur le paquet que j'ai payé deux euros peut-être  -- ou peut-être un peu moins --  au supermarché asiatique de la Petite Arche. Nolportano : qu'est-ce que ça veut dire ?

Nolportano, qu'est-ce que ça veut dire Nolportano ? Cinzano !

Vous n'y croiriez pas. Vous n'y croiriez guère. Autres gammes : tout, dans cette traduction, était (d'ailleurs) un problème de portée. Et quand votre monde s'effondre, quand la radio irradie, quand le béton ne coule plus, croyez-vous qu'il soit facile de se glisser dans un strapontin et de rire tout de go (viz. : l'histoire du Texan qui s'abreuve dans une empreinte de fer à cheval) ? Soy califa : le Sphinx interroge. Felix continue de faire la musique  avec le couvercle rabattu. (Draps souillés.)

Donc, n'y croiriez-vous pas ? Vraiment ? Le soleil dans la poire ??!? Et que, dans le seul canton de Marseille où le Front National n'arrive pas en tête (quelle ville de dingues, décidément), il y ait eu quatre candidats écologistes, ça ne vous défrise pas ? Etude de cas pour politologue. L'observation désastre, en quelque sorte, quand le champ des ruines (albeit ever so slightly) se métamorphose sous vos yeux en carte postale sépia.

Vous n'avez rien compris à ma simplicité. (Et, ajouta-t-il à 11 h 11, je ne peux pas ne pas dire un mot, ou une phrase, ou me livrer à quelque envolée, au sujet de Korkelwurz : alors, toujours, il, sur le métier, l'ouvrage remit, et de fil en aiguille se mit aussi à dire du bien de Pentachords, de Bazar, tout à fait asiatique encore, des Impondérables, et même (fut-ce brutal !) de Torschluss. (Les circonflexes ne comptent pas pour du bas-beurre.))

Korkelwurz, qu'est-ce que ça veut dire Korkelwurz ? Marlbroutz ! ------------- A ma simplicité vous n'avez rien compris.

 

samedi, 12 mars 2011

Haute littérature

Lu chez le coiffeur :

Lissage douceur et brillance bonheur,

un look qui s'adapte au gré des humeurs.

jeudi, 10 mars 2011

D'un chronotope poignant

Hier soir, j'ai eu l'occasion de me promener quelques instants dans le vieux Tours, vers sept heures et quart et donc à la nuit tombante, voire tombée. Il est très rare que je me trouve dans le centre de Tours à la nuit, car je vis à Tours-Nord et ne sors pas souvent le soir. Or, je me faisais la réflexion que, si j'ai, de très longue date, une affection particulière pour la rue Briçonnet, le lieu que je préfère certainement à Tours (avec la promenade des bords de Loire rive gauche), c'est la place Saint-Pierre le Puëllier, et plus précisément quand, quasi déserte, elle revêt, dans la semi-obscurité, un charme encore plus poignant qu'à l'accoutumée.

 

mercredi, 23 février 2011

Quelques guingois II

Guingois du jour des Morts 019Guingois du jour des Morts 015Guingois du lundi (Driving to work) 004Guingois du lundi, 3.01.2011 014Guingois du lundi (Driving to work) 003

dimanche, 12 décembre 2010

Corbeille essore

--- billet écrit à 20:20 et publié, en fin de compte, à 21:21, le 12.12

 

Hier soir, vers onze heures, après avoir travaillé pendant deux heures sur un document dont j'ai impérativement besoin pour mardi matin (et sur lequel je devais donner encore un joli coup de collier ce soir), je l'ai envoyé en pièce jointe, par mail, à mon collaborateur (et ami (et cinéphile (et jazzolâtre (et...)))) avant de passer à de plus divertissantes occupations : lecture des Inachevés, Flickr, billet sur Summertime...

Cet après-midi, mon collègue (et ami (et fin lettré (et humoriste (et...)))) me signale que le document en PJ n'est pas le bon. Il s'avère qu'après une confusion entre deux fichiers Word, je lui ai envoyé le mauvais document avant de supprimer le bon du dossier "Mes documents". Comme de bien entendu, j'ai aussi, à un moment donné, vidé la corbeille.

Ce soir, donc, je m'apprête à refaire tout le travail stupidement perdu, et je ne sais ce qui me fait enrager : le temps perdu, le travail perdu, mon idiotie, ou le fait que c'est, à ma connaissance, la première fois... et que je trouve que c'est très mauvais signe. Si ma seule qualité (la capacité d'organisation, alliée à l'esprit de synthèse) me fuit, c'est pis que le début de la fin.

Allez, au travail...

jeudi, 09 décembre 2010

..... composer chastement mes charmes .......

9 décembre 2010.

Dans le tome 1 de l'édition Hubschmid des oeuvres de Nadar, le portrait de Caran d'Ache (avec monocle) fait face à celui de Caro-Delvaille (avec barbe en pointe et pinceau fin à la main droite). Bernard est bien heureux. Eglise des Carmes, dite aussi Saint-Saturnin, Tours, 29 janvier 2010.Bernard est bienheureux. Rien ne s'est tant perdu, ai-je chanté sur tous les tons, que la mode du gilet (blanc ou beige, notamment). Où les heures passent-elles ? Où les heures passent-elles ? Un an plus tôt, nous battions le pavé. Et ce jour-là (où sont-elles passées, les heures ?), la cité était bien déserte. On voit bien que la pierre rougeoie, et la fausse ardoise de l'autre côté. Bernard, bienheureux, mène une vie de patachon. Pourtant, vous chantiez si bien, plus jeune. Bernard mène une vie de famine. Les chants suivent la rosace.

?!titre =titre

Le temps d'une escapade funèbre dans les Landes chaleureuses, le grand beau soleil de décembre a enfin envahi le ciel de Touraine, et nous voici à le saluer, comme un dimanche (tout le planning de travail chamboulé, et les enfants ayant manqué l'école - nous ne pouvions être certains d'être rentrés à une heure de l'après-midi), Alpha inventant, dans le jardin, les différentes expositions temporaires d'archéologie qui se succéderaient au Château de Tours s'il en était le directeur (ou le commissaire permanent = un terme qui fleure bon les jolis temps de l'U.R.S.S.), et moi à poursuivre ma lecture des Inachevés de Reinhard Jirgl. Tout le planning bouleversé, un vendredi très lourd se profile. Et nos /visages\ tenteront de retrouver ?!éternellement des sourI!res (=fugaces).

 

lundi, 29 novembre 2010

Cyclistes

(à la manière de Renaud Camus, un peu)

 

Il fait un froid de canard dans les couloirs ; l’écologiste en moi doit s’en réjouir, puisqu’il n’y aurait aucune espèce de pertinence à chauffer à fond les couloirs. Déjà, parfois, le contraste entre certaines salles ou bureaux presque glaciaux et des salles de cours que chauffe à travers les vitres, et en sus du système central, un soleil généreux me confond. Donc il fait un froid de canard.

 

Ce matin, en route pour l’université, je me suis fait la réflexion, une fois encore, que, dans notre société contemporaine, les cyclistes semblaient seuls, non pas dispensés d’observer les règles les plus élémentaires de la sécurité routière, mais même, à ce qu’il semble, expressément tenus de ne pas les respecter, puisque, en pleine obscurité, presque aucune dynamo ne semble fonctionner – il n’y a pas de lumières, ni à l’avant ni à l’arrière, ni de vêtements un peu clairs (à l’exception de quelques olibrius qui portent les combinaisons jaune fluo réservées normalement aux situations d’urgence, ce qui, dans leur esprit, doit les dispenser de toute autre mesure), ni même, dans la plupart des cas, de déflecteurs (ou doit-on les nommer des réflecteurs ?).

Ce qui est étrange, c’est que les vieux coucous, les vélos déglingués, cela n’existe quasiment plus. Je me rappelle pourtant que, dans mon enfance – il y a donc de cela une vingtaine d’années au plus –, les cyclistes roulant sur des bécanes rouillées et peut-être parfois plus âgées qu’eux, n’étaient pas rares ; mais tous mettaient un point d’honneur à être vus la nuit. Au reste, je ne comprends pas bien pourquoi un cycliste qui doit faire face, ou remonter, des flots de voitures ou de camionnettes de nuit, tient autant à ne pas être vu. Sans doute ne sont-ils pas tous sciemment suicidaires ? Probablement ne veulent-ils pas, tout de même, être écrasés pour le plaisir d’intenter des procès (ou de voir leur veuve, leurs orphelins, en intenter pour eux) aux malheureux qui ne les auront tout simplement pas vus ? Tout cela me semble aller à contresens de toute logique… un non-sens, tout bonnement.  

Quand on est piéton, c’est pis : on risque autant de se faire renverser par un cycliste qui ne respecte pas le zebra crossing que par un cycliste qui vous bouscule en traversant comme un piéton, pour ne rien dire des cyclistes qui virevoltent en gymkhâna sur les trottoirs. (Oui, je sais, je répète beaucoup le mot cycliste. Je leur en veux beaucoup, aujourd’hui.)

 

J’en veux pas mal aussi aux spéléologues amateurs, pilotes de trimaran, adeptes du canyoning (comme je crois qu’on dit) et autres pratiquants des sports de l’extrême, dont les périlleuses aventures, quand elles tournent mal, nous valent, à la radio, des profusions de détails sur le nombre de gendarmes, de pompiers, de croiseurs, de tireurs du GIGN ou de sous-préfets etc. qu’il a fallu mobiliser afin de tenter de leur venir en aide. Si j’avais quelque voix au chapitre (et sans doute n’en ai-je pas l’ombre), si j’étais ministre ou député, je pratiquerais un lobbying intensif (comme je crois qu’on dit) afin de faire voter une loi imputant à tous ces sportifs de l’extrême les frais de leur sauvetage. Est-ce que je fais du saut à l’élastique, moi ?

jeudi, 11 novembre 2010

Hat & Beard *

Onze heures, matin. Oméga danse sur la "Rêverie de l'enfance de Pantagruel" ; Alpha, sur le canapé, lit le tome 2 de Gai-Luron. Ai-je pu lire les deux premiers chapitres du roman de Herta Müller. C. assistant aux commémorations, à la mairie de Tours, un vrai temps d'armistice (pluie glaciale et vent).

Six heures du soir. "De la présomption" (II, 17). C. me fait remarquer que la narratrice du Premier mot (de Vassilis Alexakis) n'a pas de nom ; j'ai lu le roman in extenso, l'ai plutôt aimé - ne m'en étais pas du tout rendu compte.

* Vienna Art Orchestra.

mardi, 09 novembre 2010

Etincelles d’un lundi

 

(Il faudrait en terminer de ces petits exercices d’écriture frustes, en ça frustrants. Mais ne serait-ce pas en terminer, déjà, de l’écriture, de sa reprise ?)

 

Infiltrations du 2ème sous-sol. Université de Tours, site Tanneurs, lundi 8 novembre 2010.Hier, patraque, rentrant de la fac plus tôt que prévu : la pluie torrentielle du matin se déversait au parking du 2e sous-sol [insérer litanie : avec l’argent dépensé pour les ridicules commémorations du 40ème anniversaire, on aurait pu colmater etc.], avec quatre heures de décalage, alors que brillait au-dehors, étincelant sur la statue dorée du monument aux morts comme sur les moindres hideurs de la ville, un magnifique soleil d’éclaircie automnale.Monument aux morts, quai Anatole-France, Tours, lundi 8 novembre 2010

 

Le soir, guetté par l’insomnie, glandouillant : passé presque une heure à écumer l’œuvre récent du duo des frères Mael, Sparks, le seul groupe anglo-saxon (avec Talking Heads) que j’aie vraiment aimé dans mon enfance.  Revient alors la fureur grise des circonflexes, vous vous en doutez : journées de novembre passées près du gramophone (qui n’en était pas un, mais le mot n’est-il pas poussiéreusement désuet ?), à me passer les toasts noirs de Charlélie Couture ou de Sparks, justement, dont les chansons, avec leur rose vivacité ou leur violette mélancolie, donnaient un cadre sonore à mes plus banales imaginations. Dans le sous-bois, après (disons que j’avais neuf ans ?), ou pataugeant dans la rivière, plus loin (onze ?), je pouvais soit me taire pour observer tel ou tel troglodyte en chantonnant That’s Not Nastassia in petto, ou chanter à voix douce, audible de tous les oiseaux qui allaient alors s’enfuir, Tips for Teens (juste un exemple : je ne possédais qu’un vinyl de Sparks, que mes parents ont ramené d’Angleterre, je m’en avise maintenant, en avril 1985 – donc mes années Sparks furent forcément pré-adolescentes, comme on ne disait pas (aujourd’hui, l’adolescence ne dure-t-elle pas vingt ans au bas mot, de la prépré à la post-post ?)).

 

Méandres du circonflexe, certes. Soyons perplexes. Je ne connaissais que l’album Whomp That Sucker ! – qui, incidemment, fut ma première introduction à la nuance entre les déictiques this et that, puisque l’index des morceaux des deux faces figurait sur une seule étiquette : j’avais donc appris, avant d’apprendre l’anglais, que les morceaux de « this side » étaient du côté de l’étiquette écrite, alors que les morceaux de « that side » étaient du côté non écrit. Ce seul album, noir (oxymore après la synesthésie, 2010 est une année trop laborieuse). Cet unique recueil de 10 chansons. Pendant vingt-cinq presque trente ans. Les chansons de Sparks, toutefois, ont mené, dans mon existence, dans ma mémoire, une course souterraine. (Et je m’en ravise, en fait, mes parents avaient ramené l’album de notre périple familial en caravane, été 1982. [Très vague souvenir d'une de leurs amies, Edna (?), qui tenait (?) un magasin de musique. Où ? Dans le nord de l'Angleterre ?] J’avais donc raison en me revoyant enfant, vraiment pas grand. D’où le barré dans la phrase pénultième.) À peine plus tard, ma tante maternelle m’avait parlé, peut-être parce que j'avais chanté Wacky Women (j'adore, surtout la rime Russell / muscle)), de « Pineapple », que je n’ai entendu qu’hier. Course souterraine : j’ai mis plus de vingt ans à avoir la curiosité minimale de chercher la version originale de « Pineapple », dont je me rappelle très précisément comment ma tante l’avait chanté, cette seule et unique fois.

Curieuse chose, livide mais aussi bien vive, soudainement passée à la flamme, la mémoire.

Je ne vais pas en faire fromage. (Il faudrait etc.) Quel âne à nasse.

 

Divers verts. Tours, lundi 8 novembre 2010.En tout cas, hier soir, j’ai découvert certaines chansons des derniers albums de Sparks, années 2000, et j’ai décidé de me faire un petit cadeau, automne oblige, en commandant 3 albums, soit anciens soit récents. Assumant un héritage compliqué de mon enfance. M’assommant sous de diffus souvenirs. Les panthères rugissent, pas les félins. Et pour le reste, il y a le vert de la sérénité.