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lundi, 28 novembre 2005

A la manière d'Eugène Savitzkaya

Je pèle les courgettes, purge les radiateurs, mets de la farine sur les engelures et dégivre les vitres de la Clio. Je fais des petits tas de poussière, au balai, que j'aspire ensuite. Je brique les cuivres, remplace les tuiles brisées, et voilà le baluchon déjà près de la porte. Je lave les carreaux de la paillasse, plie les vêtements secs, et je danse furieux sur les incantations de Julien Jacob. Il ne sert à rien de courir, mais les nuages déjà me poussent à biner les bégonias, à arroser faiblement le kalanchoë, à bluter l'hibiscus à fleurs bleues. Le romantisme n'est plus dans l'air du temps, alors je masque les pièges, traque les nuages, et admire les taupinières. Le roseau pensant m'accompagne pendant que je récure la cocotte-minute.

dimanche, 27 novembre 2005

Tours (de retour)

Je me suis réveillé en revoyant une scène de ma prime jeunesse: assis au fond du bus A, cours de la Somme à Bordeaux, je lis The Secret Agent de Joseph Conrad; le bus est longuement arrêté dans un embouteillage provoqué par une voiture en flammes. C'est un soir noir de novembre, et je rentre chez moi après une longue journée de khâgne. C'était fin 1992.

Hier, je suis rentré en fin d'après-midi d'Angers, où le colloque "Orality in Short Fiction" s'est avéré très intéressant, d'un bon niveau, avec des rencontres conviviales et assez délirantes même. Le banquet, vendredi soir, dans un restaurant sis en une péniche (La Timonerie, sur la Maine), était complètement raté. De la tambouille, de l'avis général. Le concert qui l'avait précédé, par l'invitée d'honneur du concert, une certaine Sandi Russell, était assez médiocre. Mais il vaut mieux cela qu'un contenu scientifique indigent, à tout prendre.

J'ai pu un peu me promener dans la ville, que je connaissais déjà. Angers est vraiment très joli, avec plusieurs points forts, de belles maisons, des rues piétonnes agréables, deux places pleines de cachet. Sur le chemin du retour, hier, je me suis arrêté à Longué, puis dans un café de Vivy, affreux petit village de bord de route nationale. A Saumur, la Loire était presque à sec, je ne sais pourquoi.

jeudi, 24 novembre 2005

Vins de Loire sur Google?

C'est volontiers que je relaie l'appel suivant, qui émane du pétillant Guillaume Lapaque, webmestre du site Vins de Loire.

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Appel à la solidarité des blogueurs : VinsdeLoire.com boudé par Google :-(


Créé il y a presque 4 mois, VinsdeLoire.com commence à trouver son rythme de croisière. Depuis la création de ce site, 14 915 visiteurs ont vu 172 511 pages. La fréquentation mensuelle a dépassé les 4 500 visiteurs au mois d'octobre et 50 lecteurs réguliers sont abonnés à la newsletter du site.

Globalement, VinsdeLoire.com est correctement référencé par la grande majorité des moteurs de recherche :

    * Il est référencé en deuxième position des résultats donnés par le moteur de recherche de Yahoo à la requête "vins de Loire",
    * Il est suggéré en troisième position des réponses proposées par MSN Search à la requête "vins de Loire",
    * Il est référencé parmi les 500 sources d'information du moteur de recherche Google News,
    * Il est deuxième des liens non sponsorisés suggérés par le moteur Alice Recherche à la requête "vins de Loire",
    * Il est deuxième des résultats fournis par le moteur Lycos à la requête "vins de Loire",
    * Il est proposé en deuxième position des réponses d'Altavista à la requête "vins de Loire",
    * Il est très correctement référencé sur le nouveau service de recherche de blogs de Google,
    * La parution des articles est signalée par le site blog-appetit qui apporte une audience non négligeable.


Mais hélas, malgré tous mes efforts, VinsdeLoire.com n'est pas référencé par Google dont le robot n'indexe rien d'autre que la page principale du site.

Lorsque l'on sait, comme l'indique une étude Médiamétrie citée par le spécialiste du référencement Abondance.com, que 64 % des recherches des internautes français passent par Google, cette situation a évidemment pour conséquence de limiter l'audience de VinsdeLoire.com...

J'ai tout essayé : écrire à Google, transférer le nom de domaine, étudier la situation avec Stéphane de Viabloga qui a fait preuve de beaucoup de patience et de disponibilité...

Mais à ce jour, rien n'a permis d'améliorer la situation.

Aussi, je me permets de faire appel aujourd'hui à la solidarité des blogueurs pour solliciter vos conseils, vous demander de relayer cet appel, et vous inviter à m'envoyer par mail vos suggestions pour parvenir à être référencé sur Google.

Et le jour où VinsdeLoire.com sera enfin référencé par Google, j'aurais plaisir à partager une caisse de vins de Loire avec celui où celle qui m'aura aidé à mieux comprendre les mystères du référencement !

lundi, 21 novembre 2005

L'escalier est un cendrier

L'escalier est un cendrier.

 

L'escalier sous la passerelle,

côté impair, rue des Tanneurs,

est un vrai cendrier

 

plein de mégots

et de déchets laissés

par les fumeurs.

vendredi, 18 novembre 2005

Catabase

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La terre a frotté ses arpions contre la pierre des frelons. La pierre-à-feu, elle aussi, pleure, et je pleure dans ma demeure. Rustre, apaisé, mortel talonné par les bises, le skaï sussurre des promesses, ô carminatif louangeur. Mortel, talonné par les braises, une heure a passé sur ma tête.

Au point du jour, dans un gouffre, nous nous ensevelirons.

jeudi, 17 novembre 2005

Des crocodiles dans tes rêves : Tchekhov, Markowicz, Bouillon

Cette fois, nous n’avons pas bu le bouillon – pas tout à fait, en tout cas.

 

Je m’étais juré, depuis le ridicule Songe d’une nuit d’été et l’affreux Léonce et Lena, de ne plus aller voir de mise en scène de Gilles Bouillon. Mais la curiosité de découvrir la traduction de Markowicz en action fut plus forte, et, samedi soir, nous sommes allés voir Des crocodiles dans tes rêves, le spectacle composé de cinq pièces courtes de Tchekhov proposé par le C.D.R.T., au Nouvel Olympia, à Tours. Evidemment, Bouillon est un metteur en scène qui est incapable de faire entendre les moindres subtilités d’un texte dramatique, et, comme il ne semble pas non plus savoir choisir ni diriger les acteurs (son Léonce et Lena, l’an passé, était un cas d’école), le choix qui consiste à surjouer, entre le grotesque et la fanfare, est à peu près la seule option qu’il ait à sa disposition. Toutefois, dans le cas des pièces choisies, ce parti pris fonctionnait à merveille, à l’exception de La noce, qui traînait en longueur et manque de rythme. Sinon, L’Ours et La Demande en mariage, les deux premières, très outrées, marchent bien, en grande partie grâce au talent des acteurs.

 

Un collègue, mécontent, me disait qu’il s’agissait, à son avis, d’un contresens, car Tchekhov est tout intériorité, ce qui me semble inexact. Tchekhov est le dramaturge de l’intériorité qui éclate, de l’explosante-fixe, des tréfonds extravertis.

 

Aussi ce parti pris n’était-il pas, pour moi, choquant, d’autant que la deuxième partie du spectacle se concentrait sur deux pièces plus retenues, plus lentes. Je connaissais bien Sur la grand-route, car j’avais failli jouer un rôle dans cette pièce en 1995 ; le revirement final est un peu poussif, mais il n’était pas mal rendu par des acteurs qui savent trouver le ton juste. Le chant du cygne est une très jolie parabole sur le théâtre et la vie, qui offre à l’acteur le grand privilège de jouer plusieurs scènes classiques du répertoire shakespearien, un bonus s’il en est.

 

Dans l’ensemble, et même si l’on peut déplorer la longueur du spectacle (quatre heures), la construction en est intéressante, la scénographie plate mais au service du texte, le jeu souvent juste, et les scènes font leur effet sur le spectateur. Il se trouve que je suis en train de lire, toujours dans la traduction de Markowicz (mon compagnon du moment), Images du passé, la trilogie – méconnue en France, me semble-t-il – de Alexandre Soukhovo-Kobyline ; ces pièces sont assez proches de l’esprit des pièces courtes de Tchekhov que Gilles Bouillon a choisi de mettre en scène. Je baigne donc dans une Russie pétrie de folie financière, de dérives verbales, d’inquiétudes bureaucratiques.

mercredi, 16 novembre 2005

Exposition Daniel Buren, au château de Tours

 

Ecrire ou ne pas écrire… L’exposition présentée par Buren au château de Tours est une telle imposture, une fumisterie, que l’on aimerait l’ignorer, tout bonnement – ce d’autant qu’il me faudra justifier mon avis pour ne pas donner l’impression de n’avoir « rien compris » (vous n’avez rien compris : c’est l’argument habituel des avant-gardistes les plus chevronnés et inconditionnels, ceux qui, au nom de Soulages, Fontana ou Pollock, artistes vraiment géniaux, vous feraient avaler les pires couleuvres en vous menaçant d’être d’“affreux réactionnaires” – rien n’est mieux à même de dégoûter de l’art dit « contemporain » que le zèle mis par ses thuriféraires à affirmer que toutes les œuvres ont une valeur).

 

 

Toujours est-il que Buren n’a pas réellement enlaidi le château. Son exposition s’appelle « plus petit ou plus grand que », et le seul concept a consisté à transformer l’espace rectangulaire du château en un triangle, au moyen d’échafaudages tout à fait hideux. La figure géométrique du triangle représente, je suppose, les signes > et <.

 

A l’intérieur du château, le triangle est constitué, sur trois niveaux, par des planchers colorés qui redéfinissent le sol. L’installation se limite à ces planchers de couleur (vert au rez-de-chaussée, orangé au premier étage, rouge au second étage), et – outre son caractère complètement superficiel, qui ne redéfinit rien du tout, et ne permet en rien la « déconstruction de l’espace visuel » vantée par les argumentaires bien-pensant – elle n’est même pas techniquement bien faite : les bordures des planchers peints, qui débordent sur les escaliers, ont été peintes avec force dégoulinures, de toute évidence involontaires, à faire honte au plus inepte des apprentis. Ici, l’art ne produit ni une belle vision, ni le moindre sens ; il ne témoigne pas même d’une quelconque compétence technique.

 

Au mieux, on pourrait penser que l’installation est propre à scandaliser les badauds, ou à épater les gogos. Mais y a-t-il des gens encore assez incultes pour se laisser épater ou scandaliser par une telle médiocrité ? Peut-être ; ce qui est certain, c’est que l’on peut s’offusquer de la médiatisation d’un si fade imposteur.

dimanche, 13 novembre 2005

… le bal des cormorans…

Ce soir, un beau week-end oisif et fatigant s’achève – un comme je les aime, d’autant qu’avec les lunettes cassées pendant deux jours et demi, je n’ai pas pu corriger un paquet de copies que je dois remettre demain ; je doute d’avoir le courage ou la force de les corriger cette nuit.

 

Vendredi, j’avais trente et un ans ; le soir, nous avons vu Des crocodiles dans tes rêves, cinq pièces brèves de Tchekhov mises en scène par Gilles Bouillon. Samedi, après une matinée diversement occupée (dont une visite chez l’opticien), et une après-midi pluvieuse à visiter le château de Langeais, C. et moi avons sacrifié à l’épisodique et infréquente sortie cinéma ; comble de malchance, nous avons choisi d’aller voir le dernier Woody Allen. Enfin, aujourd’hui, outre de variées anodineries, nous avons raccompagné mes parents à la gare après une visite de l’exposition Buren au Château de Tours et une promenade sur les bords de Loire, à admirer le bal des cormorans, par dizaines dans le ciel, sur les bancs de sable, et par centaines dans les peupliers de l’autre côté, sur la rive nord.

jeudi, 10 novembre 2005

Atelier Markowicz

Jeudi, 14 h 15.

Je viens de me promener dans le vieux Tours, pour un aller-retour inutile - mais toutefois agréable - entre le site Tanneurs et le Centre d'Etudes Supérieures de la Renaissance (C.E.S.R.), rue Rapin. C'est dans les locaux du C.E.S.R. qu'ont lieu, tous les jeudis de deux à cinq, les séances de l'atelier de traduction animé par André Markowicz.  Toutefois, il y a, ce jeudi, relâche, comme vient de me l'apprendre l'attachée culturelle. Cela m'apprendra à consulter les plannings qui me sont envoyés!

Je n'ai pas encore parlé de cet atelier, et c'est peut-être l'occasion de le faire, brièvement. L'objectif est, sur l'année, de faire traduire à un groupe d'étudiants, collectivement mais sous la direction de Markowicz, The Merry Wives of Windsor de Shakespeare. C'est une gageure, certainement, d'autant que la majorité des étudiants ne sont pas anglicistes.

 Jeudi dernier, c'était la quatrième séance, que j'ai manquée pour cause de colloque (à Montpellier, on le saura). Sinon, les trois premières séances furent absolument passionnantes. Lors de la première, Markowicz a expliqué un peu la méthode et le fonctionnement de l'atelier. Il y a environ vingt étudiants (en fait, un seul garçon; sinon, des filles), qu'il a répartis en cinq groupes, un pour chaque acte. L. A.-F., ma collègue spécialiste de littérature comparée, et moi-même sommes présents à chaque séance pour encadrer le travail; lors des séances auxquelles Markowicz himself ne peut participer, nous assurons le relais. Chaque semaine, les étudiants de chaque groupe doivent traduire 70 lignes de "leur" acte (dix lignes par jour, tous les jours, sans exception, c'est la consigne markowiczienne).

Lors de la première séance, Markowicz nous a fait traduire l'incipit de Crime et châtiment. Il faut savoir qu'à l'exception de lui et d'une étudiante russophone, personne ne parle un traître mot de russe dans cet atelier. Il nous a donc dicté une version mot à mot des dix premières lignes, et chacun devait proposer une traduction. On a ferraillé, bataillé ferme. C'était fascinant, et cela a surtout permis à Markowicz un grand nombre d'idées sur la pratique de la traduction, la langue française, etc.

Lors des séances suivantes, le groupe a procédé à l'examen des "débuts d'acte": en d'autres termes, le groupe chargé de l'acte I a lu ses propositions de traduction pour les premières répliques de l'acte I; on en a discuté, débattu; on a modifié, médité, laissé en suspens... Et ainsi de suite pour chaque acte.

Le faux Tourangeau n'a pas lu Ravelstein

Russie éternelle, ou encore grimaces.

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Âtre où folâtrent des pigeons,

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vide, éteint, sans embrasement.

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Est-ce cette planète, ou ce roi

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lucide, en sa danse de la pluie,

sereinement conquis?

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Terreur, apothéose!

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Est-ce, de sons, une overdose?

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Il paraît que je ne suis rien,

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non, au chaud sous les couvertures.

mercredi, 09 novembre 2005

Rue Briçonnet, toujours

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Est-ce un lion, un griffon?

 

Toutes griffes dehors,

comme un très curieux chat

posé sur la corniche -

 

Il se refuse même

(en pierre) à nous toiser

dimanche, 06 novembre 2005

Entre Tours et Onzain

Mercredi, trois heures et demie.

Très vite, étant donné la fréquence des arrêts et le constant va-et-vient des passagers dans ce que je nomme « un train corail » mais qui s’appelle un Aqualys, le choix s’imposa de lire sur cette portion du trajet, jusqu’à Paris-Austerlitz, et de réserver le travail sur ordinateur (avec deux heures et demie d’autonomie) au trajet en TGV entre Paris et Montpellier. Je me trouvai alors dans une situation voisine de celle de Robert Walser écrivant ses microgrammes, réduit à griffonner notes abréviées en caractères minuscules sur la fiche de format A6, partiellement imprimée au verso, de surcroît, puisqu’il s’agit du billet de remise d’ouvrages du Service Commun de Documentation de Tours.

 En écoute :   Arthur H., “www.com” (Pour Madame X, 2000)

samedi, 05 novembre 2005

Impasse du Colombier

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Mon quartier, 3

 

Je me pousse du col

Et les tuyaux fuyant,

J'appelle le plombier

Qui arrive en riant.

vendredi, 04 novembre 2005

Six apparitions de Pierre de Ronsard sur une verrière en plexiglas

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mardi, 01 novembre 2005

Les Trois Rois

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les trois rois
traînent reines
rincent princes
***
aux princesses reste l'inceste
  [Vue prise le 1er octobre 2005.]

Peut-être la seule boulangerie ouverte en ce jour de Toussaint, à Tours

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En ce mardi, j'aurais pu entonner l'air des cimetières cher à Brassens, car il n'y avait pas la moindre trace, le plus humble petit soupçon de boulangerie ouverte, jusqu'à ce que nous trouvions, près de la Tranchée, l'établissement ouvert et gavé de monde de Pascal Beneux. Loué soit-il!

lundi, 31 octobre 2005

Halo, oui

Deux étudiantes, ce matin en cours de grammaire, grimées, maquillées et cheveux teints.

Plus tôt, une dame d'allure tout à fait respectable manque de me faire tomber, pilotant fièrement sa bicyclette sur le trottoir. Il ne se passe pas de journée sans que l'on voie des vélos empiéter sur l'espace pourtant réduit des piétons. Il paraît que les cyclistes ont beaucoup à se plaindre des automobilistes; les piétons, eux, doivent s'écraser, je suppose.

Hier soir, j'ai bien avancé le texte de ma communication sur Travelling with Djinns. Je ne tousse plus beaucoup. J'ai achevé la lecture de L'Amant bilingue, livre fou et fort de Juan Marsé. Ce matin, entre 7 h 30 et 9 h, dans mon bureau rue des Tanneurs, j'ai préparé les documents pour le cours sur l'humour britannique de lundi prochain. Où il sera question de limericks.

Un halo de ferveur laborieuse accompagne mes pas. Je réinvente la roue.

vendredi, 28 octobre 2005

De bon matin, rue Fromont

De bon matin, rue Fromont, pianotant sur le doux clavier du vieux MicroVidéo estampillé 99268SP par les Services Centraux de l'université, je viens d'ouvrir la fenêtre de la salle des professeurs pour profiter de la douceur, le vent du sud tourbillonnant légèrement et offrant la tendre folie de ses braises, et j'ai contemplé un instant les quatre toiles d'araignée qui ont eu l'heur de ne pas être balayées par un agent trop scrupuleux ou un collègue arachnophobe (car il y en a).

Ce matin, rue Victor-Hugo et rue Fromont, j'ai vu plusieurs chats errants. Cela se voit qu'il n'y a pas d'officine à kebab dans ce quartier de Tours.

mercredi, 26 octobre 2005

Echauffements

J’ai quelque scrupule à mettre, sur le tapis, d’oiseuses considérations météorologiques (il se pourrait qu’il y ait, dans l’union de ces deux adjectifs, une forme de pléonasme), mais tout de même, n’est-il pas étonnant qu’en Touraine, dans une partie de la France qui n’est pas réputée pour la chaleur de ses étés indiens, un 26 octobre, le chauffage pas encore relancé, il fasse 21° dans une maison de 175 m² ??? Mieux même : je fais actuellement (il est neuf heures du matin) aérer le salon, m’y trouvant, et la température ne baisse pas d’un iota !

D’une chose je suis certain : les deux années précédentes, nous avons dû mettre la chaudière en marche dès le début du mois d’octobre. Il y a deux ans, le 30 ou le 31 octobre, nous visitions Villandry avec ma sœur Delphine, avec pulls et manteaux, et nonobstant en nous pelant…

 

P.S. : Faut-il que je m’abstienne de ce genre de note à l’avenir, ou dois-je créer une catégorie Café du commerce ou Taille de bavette ? (Une voix démoniaque me pousse, comme vous n’en doutez pas, à choisir cette deuxième solution.)

Une voiture mexicaine

Est-ce encore la Simon connection qui fait des siennes ? Avant-hier soir, quai Paul-Bert, je suivais une Mercedes classe A immatriculée au Mexique, ce qui ne se rencontre pas tous les jours. La plaque arborait les lettres et chiffres suivants : YWP 5565, accompagnés des abréviations YUC (Yucatan ?) et MEX (Mexique).

Quite unusual. Cela dit, un restaurant mexicain vient d’ouvrir à Tours, rue Bretonneau, en lieu et place de l’infâme restaurant coréen qui n’aura pas tenu un an. Mais peut-il vraiment y avoir lien de cause à effet entre le restaurant et l’apparition d’un véhicule immatriculé au Mexique?

Aphone you later

Les réveils sont difficiles, douloureux, déchantent. Cette nuit, la toux et les pleurs de mon fils, malade, lui, depuis cinq jours, et je n’ai pas pu me rendormir, secoué de quintes, gorge brûlante. L’aphonie toujours au rendez-vous. Au moins, j’aurai fait rire la secrétaire du département, hier ; elle me disait en plaisantant qu’il avait été décidé que les personnes souffrantes devaient rester chez elle cette année, à cause de la grippe aviaire, et je lui ai rétorqué que, si je n’avais presque plus de voix, cela n’avait tout de même rien à voir avec l’aphone sauvage. (Avec avifaune, le calembour était plus difficile.)


Dans l’après-midi, j’aurais pu souffler à mes groupes d’étudiants que c’était l’après-midi d’un aphone, mais ce genre d’humour littéraire (ou, à la rigueur, musical) ferait, je le crains, un four.


Aujourd’hui, je vais essayer de travailler un peu at home, même si je dois garder A., car ma compagne, coincée ici pendant trois jours entre son père et A. qui doit rester au chaud, va vouloir, je pense, prendre un peu l’air, et je la comprends… De plus, comme je ne suis pas fréquentable, avec mes microbes et mes remuements laryngiques, et comme je dors, depuis trois nuits (aussi afin de ne pas réveiller la maisonnée quand je partais à la fac hier et avant-hier), au rez-de-chaussée, à la salle de jeux, c’est elle qui s’est levée cette nuit pour donner, je pense, un verre d’eau et son médicament à A. Il semble, après presque une heure de toux, s’être rendormi. Incapable de réprimer et de supporter mes quintes, je me suis levé et je pianote. (Failli écrire : « je pinaille »)

mardi, 25 octobre 2005

Radio Béton? laisse béton

Je sais que j'ai mieux à faire, mais je veux tout de même vous faire part d'une expérience récente. Depuis hier, l'autoradio de ma Clio, sans doute trafiqué par des adeptes des musiques alternatives, refuse de diffuser les programmes de presque toutes les stations de radio que j'écoutais jusque là (Radio Classique et France Info). Je me suis donc retrouvé, hier soir et ce midi, à écouter Radio Béton, que je connais de nom car le Service Culturel de l'Université a un partenariat avec cette noble institution.

Hier, c'était plutôt comique: il était question d'un festival, les Rockomotives je crois, dont un responsable était interviewé. L'entretien était émaillé, comme il se doit, de morceaux de musique (à la limite de l'inaudible, d'ailleurs). Toutefois, l'ingénieur du son était soit amateur soit incompétent soit bourré, soit les trois, car il oubliait de débrancher les micros des animateurs au début de chaque morceau de musique. Sur l'un des morceaux, cela a duré une bonne minute:

- Ouais, ***, écoute, là on est hors antenne, tu vois.

- Ouais...

- Ouais, alors, faut qu' j' te dise, tu parles pas assez fort, et t'hésites un peu trop, tu vois...

- Ah ouais...

- J' comprends, t'es stressé, tu dois être crevé par l'organisation du festival, mais bon quoi...

- D'accord. Par ailleurs, faudrait qu'on s'organise pour appeler Alice.

- Ah ouais, mais Alice y a que son portable.

- ...

- Eh c'est quoi son portable? Ah ouais, c'est le 06 ** ** ** **.

[Ils ont quand même donné le numéro de portable de la fille à l'antenne!] [Autre notation comique: l'organisateur du festival a parlé de la "majestuosité" de la salle de concert qui a une "acoustique énorme...]

Aujourd'hui, c'était moins comique. Il était 13 h 30, et l'animateur passait son temps à vomir sur les lois Sarkozy (soit). Notamment, il promettait d'offrir des places gratuites pour je ne sais plus quel concert au "premier qui appelle et qui insulte Sarkozy dans mes petites oreilles, là, allez-y". Il était question des nouvelles mesures d'expulsion, en particulier, je suppose (quoi que cela n'ait jamais été dit pendant le temps que j'ai passé à écouter l'émission), dans le contexte de la manifestation prévue cet après-midi pour défendre un jeune étudiant malien menacé d'expulsion. C'est un cas complexe, et il serait juste, en effet, que la préfecture mette un peu d'eau dans son vin, dans ce dossier.

Bref, l'animateur a d'abord passé une "chanson" d'un groupe (La Rumeur... ça existe?). Le titre était "Nom Prénom Identité". Il y avait donc adéquation totale avec le sujet de l'émission, même si le ton de l'animateur, polémique et dénué de toute distance informative, avait de quoi agacer. Le plus ahurissant, c'est que ce gonze enchaîna en annonçant "dans le même thème, voici le morceau de Tiken Jay Fadoly [orthographe?], Y'en a marre".

L'auditeur qui ne connaît pas Tiken Jah Fakoly (entre la phrase précédente et celle-ci, j'ai vérifié l'orthographe sur le Web) s'attend donc à une nouvelle diatribe contre la politique française en matière d'immigration. Or, pas du tout: vérifiez vous-mêmes en lisant les paroles.

Donc, voici un olibrius qui, du fait du pouvoir que lui confère fugitivement son statut de disc-jockey, mélange, d'une part, les problèmes spécifiques des régimes politiques et des sociétés africaines et, d'autre part, la politique française d'immigration. Je sais que les deux se rejoignent, à un certain stade, car tout est lié (ne me faites pas dire ce que je n'ai pas écrit), MAIS: les deux chansons ne traitaient pas du tout du "même thème", et faire l'amalgame entre les problèmes des nations africaines dans l'ère post-coloniale et le statut des immigrés en France, ce n'est certainement servir la cause ni des uns ni des autres.

lundi, 24 octobre 2005

Malédiction

Ce doit être une joyeuse malédiction. M'apprêtant à rendre, à la bibliothèque d'anglais sise au troisième étage de la tour du S.C.D. (Service Commun de Documentation), un volume de The Library of America reprenant les trois premiers romans publiés de Paul Bowles, écrivain dont je n'ai jamais lu une ligne et dont j'avais emprunté ces textes à l'intention de ma mère, qui les a d'ailleurs lus tous trois au cours de l'été, j'ouvre une page presque au hasard (en fait, il s'agit du début de The Spider's House) et, lisant ce prologue, je me sens attrapé, capturé, apprivoisé déjà par les phrases de l'écrivain... et j'aimerais maintenant garder le livre pour le lire. Oui, ce doit être une forme de malédiction, l'épuisant désir de ces choses.

Bureau 38

Je me prépare (non sans avoir au préalable fait, dans le cagibi éloigné qui tient lieu de toilettes pour messieurs, la vaisselle des mugs) un thé dans mon bureau, rue des Tanneurs, et, ayant répondu à plusieurs courriers électroniques de nature professionnelle, je commence à butiner de blog en blog, m'arrêtant au moment où j'allais, en cette oisive occupation, passer le peu de temps qu'il me reste, d'ici neuf heures, pour vaquer aux affaires courantes (et, pour certaines, urgentes). Je prends toutefois une poignée supplémentaire de minutes pour m'insurger contre ce que j'ai envie d'appeler une véritable insurrection, et dont Livy, comme il se doit, est la meneuse: comment ça? ne lire qu'une note sur trois? z'allez voir de quel bois je me chauffe...

***

Note de 17 h 43: J'ai ajouté le complément d'objet direct qui manquait dans la première parenthèse et qui avait, de fait, prêté le flanc à quelque triviale mais juste remarque d'une fidèle lectrice. (La remarque a été supprimée.)

dimanche, 23 octobre 2005

Pages non coupées

L’exemplaire d’Entends la douce nuit, que j’ai feuilleté ces jours-ci entre autres travaux et lectures, édité par Plon en 1960 et sans doute présent dans le fonds de la Bibliothèque depuis presque aussi longtemps, n’avait jamais été ouvert, pour ne rien dire d’un éventuel lecteur. Pages jaunies, aux franges effilochées, d’un livre que je suis pourtant le premier à considérer.

jeudi, 20 octobre 2005

Chien orange en bois

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Ce très beau chien, d'une belle et ancienne maison qui, rue Colbert, sert de gîte au restaurant Le Franglais.