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jeudi, 01 septembre 2005

Pintomate

11 h 35

La voisine du 11, en face, vient de donner à A., avec qui je me trouvais (lui jouant dans la courette, moi lisant le chapitre 2 de Maupassant in the Hall of Mirrors (dont la première phrase du chapitre 4 pourrait constituer une excellente épigraphe à ce carnet de toile)), deux énormes tomates. Comme il s’agit de ces voisins dont nous avons cru à tort, pendant plus d’un an, que leur patronyme était Pinto, et comme la tendance actuelle de ce carnet est de pousser quelque peu l’interrogation sur les signifiés sans signifiant, je prends la décision de baptiser ces « tomates », qui font plus songer à des citrouilles miniatures, et ont dû bénéficier, dans le jardin ouvrier de La Riche où elles poussèrent, de force engrais – je me propose de les nommer des Pintomates (substantif qui se prononce pinn-tomates, ou pinn-to –mates, selon que l’on désire les apparenter ou non au fruit dont elles dérivent).

mercredi, 31 août 2005

Objet sans nom

Faut-il l'appeler toupeutre
Ou tenter le mot feuoupie
Pour cet objet qui sert de feutre
Et qui, toton, met en charpie
Ses orbes d'un rose âgé?

lundi, 29 août 2005

Après-midi de demi-brume

Le monde Cet émoi enamouré du monde

Je reprends le violent

vertige de ma vie Une étincelle brûle

Au creux de ma paupière un silence se fait

 

 

Dieu que ce clavier est sale que cet ordinateur est vieux que l’écran est près de mes yeux

 

 

Jamais je ne saurai à laquelle féconde

seconde de ma vie Ce monde le sait bien

Ô ce monde adoré ô cette pénitence

Je reprends le volant

des mains de l’adversaire Et nul ne peut me taire

Un avenir radieux se love dans un creux

 

 

Installé dans ce ghetto dans la chambre dite " aux corbeaux "

Cet ordinateur oubliait que le monde allait de son train sans lui sans ses pannes ses refrains

 

 

Ici dans cette pièce assis à ce bureau

Je regarde alentour et tout n’est que poussière

Araignées téméraires fanfares timides

Les novices se sont approchées sans bruit de mon fauteuil

Elles disent répètent hèlent enfin la nuit

où bêlent les brebis galantes du Seigneur Juste un coup d’œil

 

 

Ses psaumes tendus

La bécane esseulée revit renaît respire

 

 

Et les premiers mots que je vois

- Sur ce papier violet mon regard prend racine -

" A la honte de la chair " ne sont pas de moi Je reprends

le fil mal dénoué de l’écheveau diurne

et violemment me tais Je persiste au silence Et je résiste au sel

du seul sempiternel mot qui m’affronte

Cet émoi enamouré de la honte

 

 

Tours, chambre aux corbeaux, 27 août 2005

samedi, 27 août 2005

Tatamkhulu Afrika

J'ai dilapidé - dans la fièvre des pierres, la rêverie des terres - une bonne partie de ma soirée à me replonger dans l'oeuvre poétique de Tatamkhulu Afrika. Il y avait quelque temps que je n'avais pas ouvert ces cinq recueils ou plaquettes que S°°° m'avait envoyés il y a trois ans et demi. J'avais découvert là, par-delà mon admiration pour le prosateur hors pair, l'un des plus grands poètes de langue anglaise de ce siècle.

J'ai pour tâche, l'ayant promis à la suite d'une discussion sur le Forum de la SLRC, de retrouver un poème qui célèbre l'amour des garçons, et je penche en faveur de "War Mate", qui se trouve dans le recueil Turning points.


...

Sinon, la journée a été paisible dans les involutions du corps, mais mouvementée pour l'esprit. Plusieurs notes écrites à la main et pas encore recopiées, car il faut bien que C. prépare son cours de rentrée sur Les Châtiments, tout de même. De surcroît, pour répondre à une question posée dans un commentaire, je ne peux toujours pas accéder à mon compte de courrier électronique. Ce soir, le réparateur m'apprend que la panne de mon ordinateur portable concerne l'écran et la "nappe" (?), qu'il y en a généralement pour "dans les trois mille balles" (j'aurais dit "400 à 500 euros", mais bon...). On se dirige droit vers un nouvel achat...

...

Nous avons aussi visité l'exposition Jean-Gilles Badaire au Château de Tours (j'en reparlerai demain, pour son dernier jour (foncez!)).

...

Pour s'y retrouver dans les personnages de ce carnétoile
S°°° est une jeune femme qui a soutenu il y a deux ans une thèse fort brillante sur Breyten Breytenbach, et avec qui j'ai longtemps été en correspondance suivie avant de la perdre de vue ces derniers temps.

Un beau vers ()

Samedi, neuf heures et vingt minutes.

Je griffonne cette note au dos d'une fiche d'étudiant de 2004-2005, celle de Pauline, une étudiante sérieuse qui suivait mon cours de littérature britannique de Deug II. Ces fiches, une fois caduques, me servent, comme tant d'autres documents désuets, courriers inactuels, de papier brouillon, et j'ai oublié ce que je voulais écrire, si ce n'est que, guetteur mélancolique, tout à l'heure, fenêtre ouverte avant l'aurore, contemplant la rue obscure, m'est revenu ce beau vers de John Clare que je commente et fais étudier, justement, pour le cours de littérature britannique:

My friends forsake me like a memory lost

........... ce qui, entre le moment où je pensai à ce vers, celui où j'écrivis le premier état de la note (ci-dessus) et maintenant, implique une sédimentation de trois moments................

vendredi, 26 août 2005

"Tu peut te garer un peu mieux"

Ce matin, désirant nous inscrire (il serait temps) à la médiathèque de La Riche, nous nous sommes rendus dans cette remarquable ville, très voisine de Tours, où a fleuri la plus pure architecture stalino-auriolienne, cela to no avail, car cette institution culturelle réputée n'ouvre ses portes que parcimonieusement, entre trois et six l'après-midi, soit des horaires d'ouverture très différents de ce à quoi nous avait habitué la médiathèque de Beauvais, où je passais des heures entières, où je passai (plutôt) de nombreux moments, tant pour les ouvrages de philosophie qui s'y trouvaient (malgré tout) et qui sont fort coûteux, que pour les romans, les disques, etc. En deux ans à Tours, nous n'avons pas pris d'inscription à la Bibliothèque municipale, qui ne nous a pas semblé très intéressante (et à moi d'autant moins que je bénéficie de conditions de prêt très favorables à la Bibliothèque universitaire), ni à La Riche. Affaire à suivre.

Du coup, nous nous sommes dirigés vers le Château de Tours, où règne une exposition qui doit s'achever le 28 août, mais c'était sans compter sur le fait que ce haut lieu de culture est également inaccessible le matin. Comme j'avais garé notre voiture sur le parking du Château, nous avons poussé, à pied, jusqu'au Musée des beaux-Arts, histoire qu'A. aille faire un peu de musique, de toboggan, révise la position des planètes, et salue Fritz. A notre retour sur le parking du Château, je trouvai un minuscule fragment de papier quadrillé, sans doute arraché à un calepin, coincé sous l'essuie-glaces de gauche, et où je pus lire, une fois qu'il fut déplié, la phrase suivante "Tu peut te garer un peu mieux", ce qui, outre les deux fautes de français (l'erreur de conjugaison et l'absence d'inversion ou de point d'interrogation), était d'autant plus amusant que l'auteur (à l'écriture chevrotante, dirai-je par un raccourci synesthétique) devait être le propriétaire du véhicule qui, présent à notre arrivée et absent à notre retour, m'avait forcé à me garer légèrement de biais et en débordant sur sa place, car il était, lui, complètement en travers. On peut imaginer que ce n'était pas le conducteur du dit véhicule, mais enfin, l'absence de voiture sur notre droite, alliée à la présence, sur la place de gauche, du même véhicule que précédemment, renforce la présomption.

Il nous faudra retourner, tant à la médiathèque qu'au Château de Tours. Je ne clorai pas cette note sans faire remarquer qu'elle a été écrite "en direct", en un peu moins de sept minutes, et surtout que Tours est l'une des rares grandes villes à ne pas dispenser les usagers des frais de stationnement au mois d'août...

jeudi, 25 août 2005

Noms confus

En face de la fenêtre, de l'autre côté de la rue, nos voisins, M. et Mme De Sousa (dont nous crûmes pendant presque deux ans (mais avec de bonnes raisons) qu'ils se nommaient M. et Mme Pinto) arrosent leur jardin. Il a plu ce matin, durant presque quatre heures. Lueur du crépuscule, reprise des routines.

Le Livre

La librairie Le Livre, de loin la meilleure de Tours (c'est même la seule), n'avait pas reçu Le Pays de Marie Darrieussecq, que C. voulait acheter; le "dernier" Lobo Antunes ne paraîtra que la semaine prochaine. A un moment précis, une sorte de fou à moitié borgne (je me comprends) est entré dans la librairie et a proféré toute une diatribe contre les gouvernements socialistes et communistes qui lui ont injecté des produits qui endorment, ce qui fait qu'il a perdu son travail. Le libraire m'a appris que c'était la deuxième "visite" de l'énergumène, et qu'apparemment le mieux était, aux dires d'autres commerçants tourangeaux bien renseignés, de ne rien répliquer, de rester muet en attendant la fin du discours.

J'ai acheté Napoléon VII de Javier Tomeo, et en laisse de Dominique Fourcade.

Voleur de voix

L'une des particularités de cette phase critique, c'est que je suis contraint de ne plus tricher dans le recours à l'écriture, et que je publie en direct les notes, n'ayant pas, de toute manière, l'occasion ni le temps de préparer des notes plus élaborées dans un document Word. Plusieurs projets de notes me traversent l'esprit, mais je suis affairé ailleurs, presque désintoxiqué de l'écran et du clavier, et elles restent dans les limbes.

Cet après-midi, première petite promenade à Tours, depuis la mi-juillet, et nous avons contemplé tout notre soûl les belles façades de certaines rues du vieux Tours, et notamment dans la rue du Mûrier, où je pris naguère une photographie reproduite par Simon sur son blog.

Comme j'ai commencé de lire, hier soir (en alternance avec Saint-Simon et les chants de Dante) Marelle de Cortazar, un texte qui se donne à lire selon plusieurs plans possibles, le plan de lecture totale étant non linéaire, je me suis surpris à commencer tout à l'heure la lecture de Pour en finir avec les chiffres ronds de mon cher Enrique Vila-Matas en faisant se succéder la 1ère notice, puis la 52ème, la 51ème, la 2ème, etc.

mercredi, 17 août 2005

Du cinéma

Courriel envoyé le 31 mars dernier:

Cher E°°°,

j'avais en effet prévu de te confier la surveillance, car je supposais que l'examen de cinéma devait avoir une tournure un peu spécifique.
Je te fais confiance et te laisse toute latitude en l'espèce.

Merci du sujet et bien à toi,

Guillaume

lundi, 25 juillet 2005

Tanneurs (déjà une note ainsi se nomme, non?)

« C’était bien la peine de construire tous ces lycées et toutes ces affreuses facultés, qui semblent être nées déglinguées tant elles ont été pauvrement construites et tant leurs usagers les traitent mal, et qui sont perdues dans des banlieues sinistres, ou bien au milieu de nulle part, de nulle part en tous cas où la culture, l’art, l’histoire, l’histoire de l’art dans notre pays aient jamais mis les pieds, où ils aient la moindre chance de se reconnaître, d’établir un courant de sympathie avec les aîtres et les êtres.» (Renaud Camus. La Dictature de la petite bourgeoisie, Privat, 2005, pp.102-3)

Il y aurait beaucoup à dire sur l’architecture de la rue des Tanneurs, ou sur l’Université François-Rabelais elle-même, son affreuse passerelle, sa grisaille, mais au moins, elle s’intègre assez convenablement à son environnement, qui, lui, n’est pas celui de n’importe quel campus français : entre le vieux Tours et la Loire, près du pont Wilson, «mon» université donne le sentiment d’être au monde, de ne pas être à l’écart de la culture. Je ne saurais assez conseiller aux jeunes Tourangeaux de venir suivre leurs études supérieures ici, sur le site Tanneurs, en lettres ou en sciences humaines, au lieu de choisir, comme la prétendue élite des juristes ou des scientifiques, ces campus perdus, éloignés, hideux, ou de partir pour Paris.

dimanche, 10 juillet 2005

Repos dominical?

J’ai délaissé* ce carnet de toile durant deux jours pleins, au profit d’activités professionnelles plus intenses encore, et notamment deux soirées passées fort tard sur mon ordinateur, à élaborer le livret de l’étudiant de 3ème année, c’est-à-dire à mettre en forme des paragraphes, retrouver les descriptifs de cours dans ma boîte de réception et les copier-coller dans le document Word, devenir fou presque à chaque coup en raison des incompatibilités des polices, des feuilles de style, des espacements, sans compter qu’il a fallu inventer une manière pas trop chaotique de présenter les différents choix, tant dans les U.E. propres à la licence classique qu’aux options Civilisation & Communication ou Français Langue Etrangère qu’à l’intérieur des U.E., où, quand le cours magistral est imposé et commun à tous, les travaux dirigés, eux, portent sur des contenus différents, mais sont au choix. Aaaaaaaaaaah casse-tête chinois…

Heureusement que j’avais prévu le coup en publiant d’avance plusieurs notes relatives à la Touraine ou des citations qui me sont chères.

Ou plutôt : ce n’est pas cela que j’avais prévu, puisque je devais être en voyage hier et aujourd’hui, ce qui expliquait la prévision de notes publiées in absentia. Nous avons retardé notre départ, et c’est, du coup, un surcroît de travail qui m’a tenu éloigné de ces bordures ; tout est à recommencer pour la durée du transbordement, demain et après-demain.

……………….

* Par coquille ou faute de frappe, j’avais écrit, de prime abord, déliassé, ce qui, dans le cas de ce carnet sans feuilles, me plaît bien.

lundi, 04 juillet 2005

Tours de France, Cimetière, Paul-Bert

Bon, je ne vais pas y couper. Bâclons, alors.

Le Tour de France passe ces jours-ci à Tours, ce qui provoque un ramdam, un tintouin, un charivari, un tourneboulis sans nom. Outre les innombrables formules ineptes jouant sur l’homophonie Tour/Tours, que nous subissons depuis des mois, c’est désormais la cohue, la débâcle. (Et d’ailleurs, il suffit de lire les nombreux avis de Londoniens ou Madrilènes, ces temps-ci, pour savoir que, à l’aune des Jeux Olympiques, tout événement sportif est vécu, à juste titre, comme une malédiction par les indigènes. Les Parisiens semblent moins sceptiques, ou la presse s’est-elle censurée sur ce chapitre ?)

L’arrivée doit se juger plus ou moins à la minute où j’écris ces lignes.

Le tintouin cycliste m’a tout de même contraint à une chose que je ne fais pas assez souvent, qui est d’aller à pied à l’université et d’en rentrer pareillement, fort fourbu d’ailleurs, parce qu’une bonne partie de la demi-heure de trajet de retour (encore un triple génitif ! ça devient maniaque !) est sur une pente fort raide, une fois passé le Pont de Fil, entre le quai Paul-Bert et le cimetière de La Salle, puis même entre le cimetière et notre maison.

Je n’ai toujours pas fait l’effort de me détourner de ma course, au niveau du cimetière, pour jeter un œil aux tombes des soldats du Commonwealth. Il faudra y passer quelques moments, un prochain jour.

Contrairement à C., qui n’aime pas du tout le quartier Paul-Bert (qu’elle dit trouver arrougnous), j’ai un petit faible pour la rue qui descend vers la Loire, avec ses maisons populaires pas toujours en excellent état, il est vrai ; mais il est certain que je suis, d’avoir parcouru le quartier plusieurs fois à pied, plus sensible à ses charmes et moins à la vue d’ensemble, assurément guère attirante. (Et le double adverbe, tu sors ça d’où ?)

samedi, 02 juillet 2005

Bourdon

Quatre heures. J’écris, assis dans un fauteuil du jardin, à l’ombre du cerisier et non loin de la haie de thuyas. Nous avons sauvé, tout à l’heure, un bourdon qui se noyait dans la petite piscine en plastique. Comme il fait un peu frais pour se baigner, et comme l’eau avait été versée mercredi matin dans la piscine, A. s’est proposé d’arroser les fleurs, le gazon, parfois le gravier aussi je crois, ce qui l’occupe, même si l’heure quasi zénithale et le soleil actif rendent cet arrosage tout à fait inutile.

Le sauvetage du bourdon aurait pu donner lieu à un texte de tonalité épique (et donc, certainement héroï-comique, quelque grands fussent mes efforts pour ne point sombrer dans la dérision), car il a fallu le repêcher au seau, le laisser marcher dans l’herbe, au soleil, le temps que ses ailes sèchent, prendre garde de ne pas lui marcher dessus, car il se cachait sous des feuilles d’herbe moins minuscules et pouvait aisément passer inaperçu ; lorsqu’il a réussi à s’envoler, nous l’avons salué.

Ce texte ne sera pas. On ne peut pas tout écrire, tout de même.

jeudi, 30 juin 2005

Pluie comme la vie

Sept heures et demie du soir.

Finalement, j’ai pu, tout à l’heure, aller chercher A. à pied, et nous avons marché de concert, de la rue du Colombier à la rue Guillaume-Apollinaire, en passant par la rue François-Villon et la rue Ronsard, notre petit bonhomme de chemin habituel, devisant, gambadant. A peine quelques gouttes ont-elles salué la fin de notre promenade, avant qu’une averse salutaire ne s’abatte encore sur la ville.

Je me suis rarement senti aussi épuisé.

Ceci est certainement l’une des toutes dernières notes de ce mois de juin.

C. rentre à l’instant. A. à peine couché, j’étais installé à écrire dans le canapé du salon, with the laptop on my lap.

jeudi, 23 juin 2005

Place Jean-Jaurès, 2: Musiques

Je reviens sur mes pas pour répondre à une suggestion de Livy, en début de semaine : quel air ou quelle musique vient accompagner ma traversée de la place Jean-Jaurès ? A question simple, réponse complexe… L’air qui me vient à l’esprit quand je pense à la place Jean-Jaurès, c’est un air des Pièces pour clavecin de Couperin, « Les Baricades mistérieuses » ou « Le Bavolet flottant ». C’est l’architecture, en croix majestueuse, de la place qui appelle cette musique tout en chatoiements et volte-faces.

(Des souvenirs de notre maisonnette de Beauvais s’entent aussi à ces mélodies.)

Mais, si j’essaie de me rappeler quel air m’accompagna lors de ma première promenade tourangelle, c’est l’échec. Me voilà réduit aux supputations stériles. Je suis à peu près certain d’avoir chantonné « Avant l’exil » de Gérard Manset lors d’une de mes dernières virées piétonnières en ces parages. Ou « Spirits Rejoice » d’Albert Ayler ? (J’aime beaucoup « chanter » la partition du saxophone et de la trompette.)

Mais je ne dirais pas tout si je taisais un souvenir que le nom de Jaurès convoque immédiatement. Quand j’avais entre trois et six ans, dans la petite maison que nous occupions, mes parents, ma sœur et moi, à Saint-Paul-lès-Dax, j’écoutais le plus souvent ce qui fut le dernier disque de Brel ; il s’agissait d’un enregistrement sur cassette, un « repiquage ». J’avais appris à me servir du petit magnétophone : ouvrir la trappe, retourner la cassette, appuyer sur PLAY.
« Le Bon Dieu » me tirait des larmes. Cela ne m’est quasiment jamais arrivé avec d’autres chansons, mais celle-là a poursuivi ses efforts lacrymogènes jusqu’à récemment !

Si j’évoque ici ce disque, c’est qu’il s’ouvre sur la chanson terrible et sobre dédiée au grand socialiste français :
Ils étaient usés à quinze ans,
Ils débutaient en finissant,
Les douze mois s’appelaient Décembre.
Quelle vie ont eu nos grands-parents
Entre la faim et les grand-messes ?
Ils étaient vieux avant que d’être.
Quinze heures par jour, le corps en laisse
Laisse au visage un teint de cendre.
Oui, not’ monsieur,
Oui, not’ bon maître !
Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?
Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?!


Tout le disque me bouleversait, quoique je ne comprisse à peu près rien, assurément, aux paroles. Pareil bouleversement me secoua, mutatis mutandis, entre dix et douze ans, en lisant la poésie de René Char, à laquelle je ne comprenais goutte (et, dès que je compris, cette poésie me parut plus fade…).

J’ai quelque peu dévié de la place Jean-Jaurès, et vais bifurquer plus encore. L’une des chansons les plus primesautières, dans sa mélodie et son rythme, du disque de Brel, s’intitulait Les Remparts de Varsovie. Je l’adorais et la connus bientôt par cœur, au point de la chanter un jour, dans la cour de l’école maternelle, aux maîtresses et dames de service dont, la légende familiale ayant embelli et réagencé constamment l’épisode, je ne sais plus si elles étaient amusées ou médusées. Qu’on juge à tout le moins de leur désarroi sur pièces.

Pareille mésaventure pourrait bien arriver à mon cher petit garçon, qui, fêtant bientôt son quatrième anniversaire, aime beaucoup fredonner le refrain suivant, de Mathieu Boogaerts :

Un hurricane
Sur Marianne
Et toute la panoplie
Des souvenirs, son zizi…
Mais tout nu dans l’avion,
J’aurais dû dire non.


Autre ordinateur, autres moeurs

Confirmation de mes soupçons, c'est bien mon ordinateur portable qui me joue des tours, car, ce matin, à l'ordinateur du bureau, je n'ai eu aucune difficulté à laisser mon commentaire en réponse à Marione sur le Blog Oranginal.

Par ailleurs, les CRS sont venus expulser les demandeurs d'asile ce matin, et toutes les issues sont fermées sauf la porte M, qui est large de 80 centimètres. Il y a des examens, des réunions etc. Des milliers de personnes dans le bâtiment des Tanneurs. S'il y a un incident (ou un incendie), tout le monde crève (ou crame). Vive le Comité de Gestion de Site de l'Université François-Rabelais!!!

(Sur la question des demandeurs d'asile, lire une précédente note.)

lundi, 20 juin 2005

Réponse douce à Fuligineuse

Fuligineuse écrit que l'écriture du blog a certainement supplanté, pour moi comme pour d'autres fêlés (au rang desquelles elle se compte, je suppose), la plupart des autres activités.

Pas vraiment. En fait, l'écriture ne me prend pas tant de temps que ça, et cela se ressent sans doute dans mon style pas toujours assez retravaillé.

Je voulais justement ajouter une note ce soir, avant d'aller me coucher, pour raconter comment, ayant lu plusieurs chapitres de Du lyrisme, que je croyais avoir fini de lire mais que j'avais en fait délaissé à la salle de jeux, un après-midi de lassitude (physique, rien à voir avec un quelconque désaveu de mon J2M à moi), j'avais finalement changé de cap, lisant les premières pages de Purple Hibiscus (il serait temps...). C'est alors, après une dizaine de pages, que j'eus une conversation avec ma voisine de lit, qui me faisait remarquer les citations relatives à la masturbation qui accompagnaient l'article du Magazine littéraire consacré à l'ouvrage de Thomas Laqueur, Le sexe en solitaire, que toute l'intelligentsia française, ou ce qui passe pour tel, découvre cette année à l'occasion de sa traduction. Bref, relisant la citation de Montaigne et la trouvant curieusement tronquée, je fonce à la bibliothèque, me saisis du Garnier jaune, me mets à chercher le passage en question, qui se trouve, pour comble de malchance, dans l'Apologie de Raimond Sebond, le plus long des Essais (II, XII). L'ayant trouvé, je m'arrête aux pages circumvoisines avant de me perdre avec délices, allongé sur le lit de la chambre aux corbeaux, dans les premières pages de cet essai, si fortement réputé que je ne l'ai jamais lu, c'est tout dire.

Puis, m'avisant que je devais aussi mettre le rez-de-chaussée (pas d'inquiétude, je vous donnerai un plan de la maison some day) à aérer, je descends, lance l'ordinateur où, compulsivement, je vérifie la fréquentation et la tenue de mon carnétoile, lequel, c'est vrai, commence tout de même à m'envahir l'existence, et c'est en quoi, finalement, chère Fuligineuse, contre toute attente et au rebours de mes précautions oratoires liminaires, je vous donne entièrement raison.

Mai 2002 : premières heures arrachées à Tours

J’étais bien venu, plus jeune, à Tours, et même en Touraine. Mais c’est de ce lundi de mai, lendemain du second tour de l’élection présidentielle, que je date le début de ma vie tourangelle. J’étais venu, pour quelques heures à peine, le temps de participer aux auditions de la Commission de Spécialistes pour le poste de maître de conférences en Littérature anglaise du 20ème siècle.

Ce que j’ai vu de Tours, c’est donc, surtout, l’université. Mais, entre la gare et la rue des Tanneurs, j’avais pu, considérablement alourdi par le poids du sac où gisait l’exemplaire de ma thèse que m’avait remis la présidente de la Commission de Spécialistes de Bordeaux-III le matin même (cela s’appelle, en jargon universitaire, le marathon des auditions), admirer le chemin qui passe par la rue de Bordeaux, la place Jean-Jaurès, éblouissante de soleil et de classicisme offert, la rue Nationale.

J’ai dû bifurquer à un moment donné, car je ne me rappelle pas avoir remonté la rue Nationale tout du long. Et j’ai vu un peu du vieux Tours, dont me sont restées en mémoire les façades de la place Plumereau, évidemment (je doute d’être un touriste original, et, par l’impression d’une demi-heure ou une heure tout au plus de vadrouille, pouvait-il en être autrement ?). Toujours est-il que j’ai été très favorablement impressionné par la ville, ce qui n’a pas dû compter pour rien dans ma grande satisfaction, le soir même vers dix heures, d’apprendre, à Montrouge par où je transitais, que j’avais été classé premier sur le poste.

La gare est très belle. Je ne parle pas de l’affreux conglomérat détestable de Saint-Pierre des Corps, ville pour l’essentiel à éviter, calme bloc stalinien chu d’un désastre obscur. La gare de Tours n’a pas grand chose à envier, en terme d’architecture de la seconde moitié du 19ème siècle, à ses grandes sœurs parisiennes. Même les équipements modernes y sont assez agréablement joints, ce qui n’est pas le cas de la rue de Bordeaux, où se voit l’étalage des devantures les plus hideuses qui soient.

Ce jour de mai, je n’avais pas vu la plaque apposée sur le mur de la maison natale de Balzac, ou plutôt, à l’endroit où se trouvait celle-ci, car la quasi totalité de la rue Nationale a été reconstruite, avec un bonheur inégal, dans les années 1950-60.

Ce jour de mai, m’étais-je égaré par l’une des petites placettes qui ponctuent le vieux Tours ? Il me semble que oui, mais laquelle ?

Ah, j’ajoute ceci avant de clore cette note : m’étant rendu compte que deux de mes fidèles lecteurs, Irène et Arbor, habitent rue de Bordeaux, je veux marquer ici combien leur amitié m’est chère et combien je la dissocie de ma remarque atrabilaire à l’endroit de la chaude rue bétonnée. Ce n’est pas le moment de perdre des abonnés, comme on dit dans les conférences de rédaction de L’Humanité.

Place Jean-Jaurès

Je viens d’allumer mon ordinateur, m’interrompant dans la longue théorie des copies de littérature truffées de fautes et d’inepties (la session « de rattrapage » n’est pas seulement un piège pour les étudiants, qu’elle dessert grandement, quoi qu’en disent les syndicalistes étudiants qui la défendent becs et ongles contre toute logique, c’est aussi à s’arracher les cheveux), et l’objectif de ce transport vers le clavier était de vérifier un document qui doit me permettre de corriger un autre paquet de copies. Assez curieusement, mes doigts se sont dirigés tout seuls vers le fichier TOURAINE SEREINE, où j’écris celles des notes que je ne rédige pas directement en ligne ; allez comprendre cette décision dont je n’assume en rien la responsabilité, il va sans dire…

Avant de poursuivre, il semble indispensable d’annoncer que ce qui suit sera bassement prosaïque et qu’il n’y sera, une fois encore, pas question de la Touraine, ni, je le crains, de ma sérénité.

(Et, précision pour précision, pourquoi ne crée-je pas plusieurs catégories dans lesquelles j’enregistrerais mes différentes notes en fonction de leur thématique : journal intime, topographie, enseignement, musique, lectures ? L’une des réponses pourrait bien être que, quoique féru d’ordre dans mon métier, j’aime assez ce caractère empilé, chaotique et, pour tout dire, bordélique, du carnétoile.)

***

Ultime parenthèse avant de poursuivre. La définition de clinomania dans le remarquable et hilarantissime livre de Peter Bowler, The Superior Person’s Third Book of Words, est (je cite de mémoire) :
Excessive desire to stay in bed. Not a bad mania, as manias go, and a reasonably plausible excuse to take Mondays off.
Traduction sur demande.

***

Me suis dispensé d’aller à la faculté ce matin, comme rien ne m’y oblige, fors mon immense désir altruiste (ou masochiste ?) de faire avancer le bien commun, et surtout comme je ne me sens pas du tout rétabli de mon gros coup de fatigue. En fait, j’ai toujours aussi peu d’appétit, et je viens déjeuner d’un demi-melon et d’un petit suisse.

(Rassurons les visiteurs médecins qui s’apprêteraient, fort bien-intentionnément, à m’écrire : mon dérapage physique de ces deux derniers jours n’a rien à voir avec des difficultés d’ordre gastrique ou gastro-entérique, qu’un tel menu ne manquerait pas d’aggraver, assurément.)

Nul risque de clinomanie, pourtant, puisque je ne me suis pas recouché depuis 6 h 40. C. est partie à sept heures vingt interroger les lycéens au lycée Jean-Monnet pour le bac de français. J’ai amené A. à l’école, et me suis affairé à domicile.

Ayant des courriers plutôt urgents à faire affranchir, je suis toutefois sorti ce matin, vers onze heures, poussant jusqu’à La Poste du boulevard Béranger, où il est plus facile d’escroquer le service postal qu’à Sainte-Radegonde. Je m’explique : si vous avez à poster un petit colis, c’est-à-dire tout pli, même du format d’une petite lettre, qui contient autre chose que des feuilles de papier, vous ne pourrez recourir au tarif lettre, qui est pourtant moins cher. Cette pratique, récemment mise en place par La Poste et fort assidûment mise en pratique par plusieurs guichetiers de ma connaissance, me paraît inique, donc, en bon Français, j’esquive. Si l’on connaît le montant de l’affranchissement au tarif lettre, pas besoin de s’ouvrir du problème au guichet. Mais, dans mon cas, ce matin, je ne connaissais aucun des tarifs, et il me fallait donc une borne d’affranchissement automatique. Ce qui fut fait, et me permit, même si ce n’était pas à pied, d’admirer une fois encore la place Jean-Jaurès sous le soleil, son jet d’eau qu’un jour lointain de juin 2003, je filmai, sa perspective classique, la façade très réussie (surtout si l’on considère qu’il date du début du 20ème siècle) de l’hôtel de ville.

Tours resplendit sous le soleil, surtout de ce côté-là, largement ouvert. La place Jean-Jaurès constitue un carrefour très haussmannien, où se croisent à angle droit la rue Nationale et l’avenue Grammont (qui la prolonge vers le sud), le boulevard Heurteloup et le boulevard Béranger (qui le prolonge à l’ouest). Je ne suis pas certain de ne pas écrire ici une sottise sur l’endroit exact où débute chacun des deux boulevards.

Il y avait ce matin, une manifestation d’employés de Gaz de France qui s’apprêtait à prendre le départ et, je suppute, à bloquer le trafic. Le Marathon n’a qu’à bien se tenir ; ils étaient bien une quinzaine (donc trois selon la police, supputé-je toujours, selon la loi arithmétique).



En écoute : Ha Po Zamani de Miriam Makeba.

dimanche, 19 juin 2005

Cinquantièmes rugissants

J'ai bien fait de faire de l'humour sur la quarantaine e tutti quanti: je suis pris, depuis hier, d'une immense fatigue, accompagnée de poussées de fièvre, d'une difficulté à me traîner d'un lieu à l'autre, pour ne rien dire du travail ou d'écrire.

La rançon de plusieurs mois à me malmener, sinon à me surmener (quoique...)? Ou la malédiction de la quinzaine, comme pour ma tentative avortée de Multijournal, au tournant de l'année?

Heureux de lire, toutefois, le commentaire d'Yvette, en rééaction à mon message intitulé "Quoi t'as dit?".

vendredi, 17 juin 2005

Même les musées

Nous voulions visiter (enfin) l'exposition Yves Bonnefoy du Musée des Beaux-Arts, deux mois après avoir vu celle du Château de Tours (chaudement recommandée et dont je dirai quelques mots dans une prochaine note).

Las! Nous sommes arrivés à 13 h 25, soit une bonne demi-heure avant l'ouverture; la bougeotte et le superbe soleil estival ont eu raison de notre bonne résolution, d'où un détour par la cathédrale Saint-Gatien, toujours agréable, puis par la rue Colbert, les yeux braqués sur toutes les inscriptions, devantures et curiosités. La façade du restaurant Le Franglais (où, de surcroît, je n'ai jamais mis les pieds et ne suis guère tenté de le faire) offre, à la contemplation, un espace quasi infini. Mais ce n'est là qu'en citer une, entre tant d'autres.

Ironie, j'avais appris le matin même, de la bouche de notre Doyen (que je rencontrais avec P***, le directeur de la filière L.E.A. pour des motifs moins nobles), que les bords de la Loire se situaient jadis au niveau de la rue Colbert. Cela explique, d'après lui, les inondations, dans la mesure où les constructions urbaines sont allées en empiétant toujours plus sur le lit majeur du fleuve. Le seul hic, c'est que je n'ai pas saisi si cet autrefois remontait à huit siècles, douze ou davantage encore, de l'époque des Turones.

Il faudra que je m'informe!

jeudi, 16 juin 2005

Sternes

Hier après-midi, C. est venue me chercher à la fac à quatre heures, avec A., mon fils. Nous sommes allés promener, par joli vent et sans soleil, sur les bords de Loire, jusqu'au pont Wilson, où nous avons observé (tandis que C. était allée jusqu'au magasin Photo Station), de très près, le bal des sternes, qui, par dizaines, pêchaient près des piles, attrapant parfois deux minuscules poissons argentés d'un coup, et poursuivies parfois par de rares mouettes rieuses qui cherchaient à leur faire rendre leur proie. A., comme de bien entendu, était fasciné.

Il faudrait que je vérifie (mais, en mauvais ornithologue oublieux, je n'ai pas de guide d'identification des oiseaux, un comble and a shame!) l'espèce, mais je crois que ce sont des sternes pierregarin, car elles m'ont paru grandes, musculeuses en quelque sorte, béret noir et long bec rouge pointé de noir. Il y en avait une ou deux, observées furtivement, qui m'ont semblé avoir un bec jaune, et être plus menues. Des sternes naines? Mes souvenirs d'ornithologue sont loin.

mercredi, 15 juin 2005

Méandres

Débordé, mais trouvant le temps d'écrire trois mots, ou trente-trois, je ne sais, nous verrons, je note ici que V-ue n'est pas ma seule lectrice, ainsi qu'elle me l'écrit, puisque D-l, son compagnon, aussi me lit, et c'est ici l'occasion pour moi de le saluer en lui rappelant que je ne sais toujours pas comment pallier la paucité de mémoire active sur mon ordinateur portable pour le logiciel qu'il m'a passé.

vendredi, 10 juin 2005

Rue Ronsard

En écoute: Scattered Clouds du trio d'Anthony Ortega.

La propriété baptisée La Héraudière, devant laquelle nous passons deux fois par jour, sur le chemin de l'école, m'a toujours fait penser à la bâtisse qui sert de lieu unique au roman de Robert Pinget, Quelqu'un. Quelle ne fut pas ma surprise, lors de notre installation dans ce quartier, à l'été 2003, de constater qu'une rue était dédiée à la mémoire de Pinget, l'un de mes écrivains préférés.

Il y a, rue Ronsard, deux autres propriétés séduisantes, nullement voisines mais liées par leur nom: "Les Petits Ciseaux" et "Les Grands Ciseaux" (la seconde ayant l'air de moindre taille!).

Enfant passage

Avant de retourner à l'école maternelle, avec mon fils, qui doit y donner le spectacle de fin d'année, me voici écrivant furtivement, non sans avoir traité x questions professionnelles par courrier électronique.

Cet après-midi, j'ai passé deux heures à la fac, à régler plusieurs problèmes administratifs, liés à la deuxième session d'examens, et aux emplois du temps (dont je suis co-responsable avec Sébastien et Dominique). J'ai aussi emprunté plusieurs ouvrages à la bibliothèque, dont certains pour ma mère, qui repartira ainsi, dimanche, en train, avec sa provision de textes en anglais.

Ce matin, nous étions allés en ville, aux Halles (boucherie, épicerie et fromages), à la FNAC, et en diverses boutiques.

Je ne me sers quasiment plus qu'à la Fromagerie des Vignes (or some such name), après avoir essayé tous les affineurs des Halles, dont aucun, toutefois, n'est médiocre...