lundi, 12 septembre 2005
Quel mépris ?
Comme j’ai parlé de la petite rivalité amusante qui oppose Tours, où les rillettes furent inventées, et Le Mans, où elles sont devenues tellement plus célèbres, j’aimerais signaler un autre élément, plus troublant, que nous, qui ne sommes pas Tourangeaux de souche, avons noté depuis notre arrivée, c’est l’apparent mépris dans lequel les habitants de Tours tiennent les Manceaux, qui ne trouvent pas grâce à leurs yeux : arriérés, incultes, les Manceaux seraient tout cela. Or (comme s’il était besoin de le préciser), cette supériorité n’a aucun fondement: le vieux Mans est largement aussi beau que le vieux Tours, et les imbéciles se comptent dans des proportions proches dans les deux villes, ainsi que dans l’ensemble du pays.
Si quelque autochtone pouvait m’affranchir sur ce point mystérieux, je lui en saurai fort gré. Cette animosité vient-elle d’un différend politique entre une ville traditionnellement à droite (ce qui se vérifie dans son actuelle coloration rose pâle), Tours, et l’assez anciennement communiste préfecture de la Sarthe (maintenant passée à droite, je crois (mais rien n’est moins sûr)).
22:40 Publié dans Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (6)
Commentaires
Il n'y a d'autre explication à ce "mépris" que le goût humain (le besoin irrépressible) de créer des groupes à l'intérieur desquels les membres se sentent solidaires et différents - et supérieurs. Les Tourangeaux se moquent des Manceaux comme les habitants de l'Oise se moquent de ceux de la Somme ; comme les Parisiens des banlieusards ; et les habitants des arrondissements centraux de ceux "à deux chiffres", comme les terminales S méprisent les L, comme les Français subtils rient des Belges balourds, comme les Allemands de l'Ouest se démarquent soigneusement de ceux de l'Est, comme en Australie, les habitants de Nouvelle GAlles du sud se moquent de ceux du Queensland ; comme, où je travaille, les "élus" du septième étage sont fiers de ne pas être au sixième... on n'en finirait pas
Écrit par : Vrai Parisien | lundi, 12 septembre 2005
Eh si, il faudrait en finir, justement. Cet état d'esprit répugnant est une catastrophe, n'est-ce pas ? A grande échelle, ça fait des guerres. Au quotidien, ça rend le monde invivable.
Écrit par : Jacques Layani | mardi, 13 septembre 2005
"Quand sonne le tocsin sur leur bonheur précaire
Contre les étrangers tous plus ou moins barbares
Ils sortent de leur trou pour mourir à la guerre
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part"
(Brassens)
Écrit par : Guillaume | mardi, 13 septembre 2005
Jamais entendu parler de cette querelle débile, mais le Vieux Tours est plus beau ! (Je rigole, c'est du chauvinisme crétin ! (et je connais le Vieux Mans (mes grands parents y habitent (ils sont vieux (vais-je fermer le bon nombre de parenthèses ?))))).
Encore une fois je me démarque de par ma subtilité.
VP > Belle énumération.
Jacques > Remarque judicieuse.
Guillaume > Citation bien placée.
Mais rooo il se tait lui ?
Moralité : Mieux vaut une rillette qui broue qu'une brouette qui rie.
Écrit par : Simon | vendredi, 16 septembre 2005
Tant mieux si tu n'en as jamais entendu parler. Cela nous a frappés en arrivant ici, mais c'est peut-être l'oreille de l'intrus...
Écrit par : Guillaume | samedi, 17 septembre 2005
Je remarque que, même en les retrouvant par hasard sur Google (si, si !), mes contrepèteries me font rire. C'est déjà ça ! Toujours pas d'autochtone affranchisseur, à ce que je vois.
Écrit par : Simon | dimanche, 08 janvier 2006
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