mardi, 09 janvier 2007
Ni fée ni affaire
Ce matin, entre plusieurs rendez-vous et surveillances d'examen, j'ai réussi (dans l'université presque déserte (après un lundi peuplé, du matin jusqu'au soir, par les étudiants de troisième année de L.E.A.) et avant d'aller me faire doucher sans parapluie) à coincer l'oiseau Nico Nu, affairé à refaire son tableau vert (qu'à part moi j'ai depuis longtemps baptisé (sur le modèle de "l'escalier le formidable") "le vert-igineux") et à déposer un panonceau Interdit de cracher. Comme, contrairement à l'ami Simon, je ne me promène pas avec mon appareil photo sur mon lieu de travail, vous devrez vous contenter de mes mots... et d'attendre ce qu'en dira le Blog Oranginal, toujours sur le pont dès qu'il s'agit d'élucubrations niconuesques. Il se trouve aussi que j'ai rapidement engagé conversation avec l'artiste, après avoir pu admirer enfin de visu (et pas en photo, once again) ses premiers essais de signalétique, que je trouve très réussis, dans le genre loufoque propret.
Bien entendu, tout ce billet ne doit avoir ni rime ni raison pour ceux qui ne connaissent pas le premier mot de toute cette affaire, et à qui je ne saurais trop conseiller de lire les divers textes de Simon, marqués en lien ci-dessus.
En écoute : Wayne Shorter Quintet. "Speak No Evil" (Speak No Evil, 1964.)
Quel phrasé, quelle atmosphère en ténèbres & magie glorieuse, comme si un vieillard couvert de givre sentait renaître la vie à fleur de peau ! Ce n'est pas ça ici.
17:55 Publié dans BoozArtz, Jazeur méridional, Moments de Tours, WAW | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Ligérienne
dimanche, 24 décembre 2006
Pynchattemites
Lectures au fauteuil... Je ne connaissais pas le substantif catamite.
Honte à moi, peut-être. Page 154 d'Against the Day, l'énorme roman récemment paru de Thomas Pynchon : "But inwardly, deep inside, "he remained the catamite of Hell, the punk at the disposal of all the denizens thereof, the bitch in men's clothing."
Après une rapide recherche, je découvre que ce terme se traduirait assez bien par giton. Je pense toutefois ne l'avoir jamais rencontré auparavant. D'après la WP anglophone, il viendrait de l'étrusque catmite, qui serait lui-même une déformation du nom grec Ganymède. (Ah, il serait tentant, tout de même, de traduire par "le ganymède des Enfers", avec un g minuscule.)
Les chercheurs spécialisés dans l'histoire de l'homosexualité et de ses perceptions pourront s'informer aussi auprès de Rictor Norton, qui cite un bref article publié dans le Post-Angel (!) en 1701. Pour ma part, je m'interroge sur l'éventuelle parenté entre le latin catamitus et le français chattemite. Pure coïncidence, à en croire le Robert culturel, qui réduit ce substantif (également adjectif ("des manières chattemites")) à la composition par juxtaposition de chatte et de mite, nom ancien du chat.
(Aussi... c'est le terme qu'emploie Brendan Rau, dans sa traduction récente de la 61ème Elégie de Catulle, comme équivalent de concubinus. (L'immarcescible (quoiqu'il doive être mort depuis lurette) Maurice Rat choisit "favori", qui me paraît faible. Non, vraiment, il faut préférer giton.) D'après l'irréprochable Concordance des Oeuvres de Shakespeare, ce mot n'apparaît jamais dans les pièces ni les poèmes du Barde. En revanche, on trouve, à l'acte IV du Sejanus de Ben Jonson, un très beau distique qui se clôt par catamite :
He is, with all his craft, become the ward
To his own vassal, a stale catamite
Un giton rassis ? Je vous en donnerai, du quignon, de la flûte...
Dans un ordre d'idées légèrement différent, ce terme se retrouve, assez logiquement, dans maintes traductions de textes fondateurs des Pères de l'Eglise (ouh la, triple génitif, faudrait éviter ça...), comme dans la version que donne C.L. Cornish du De Utilitate Credendi de Saint Augustin. Aussi faudrait-il préciser que Saint Augustin employait lui-même catamitus : "Nonne cernis, ut Catamitum Bucolicorum, cui pastor durus effluxit, conentur homines interpretari, et Alexim puerum, in quem Plato etiam carmen amatorium fecisse dicitur, nescio quid magnum significare, sed imperitorum iudicium fugere affirment; cum sine ullo sacrilegio poeta uberrimus videri possit libidinosas cantiunculas edidisse?".
Bien. Assez de vaine érudition.)
Dans tout cela, je me suis éloigné de Thomas Pynchon, dont le volumineux roman toujours m'attend, sur le fauteuil.
18:10 Publié dans Moments de Tours, Mots sans lacune, Pynchoniana, Words Words Words | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Littérature
mardi, 19 décembre 2006
Le borgne lorgne
Sans doute ai-je déjà publié cette photographie, mais, comme elle reflète étonnamment mon état d'esprit actuel, je ne prends pas la peine de vérifier et la refourgue sans vergogne. Après quatre jours de jachère, ce carnétoile se renouvelle un petit peu. (À peine si j'ai remarqué que la note précédente, si brève et anecdotique fût-elle, était la 1400ème en dix-huit mois de hauts et de bas.) En ce moment, plus que jamais la tête dans les bouquins et la main à la plume, je délaisse ces pages, il est vrai. Il est douteux, toutefois, que je devienne moins rare après le 23, car je n'aurai plus d'accès haut débit durant une dizaine de jours.
C'est la vieille rengaine de Noël, les affreux rougeauds en plastique à toutes les fenêtres, la main droite glacée, et la gauche moins froide. On s'effarouche toujours d'un rien, car les cheveux font des fourches. Tant pis pour les sentiers de montagne.
En écoute : "Stella by Starlight" (Jean-Pichel Pilc. Welcome Home).
15:55 Publié dans Ecrit(o)ures, Moments de Tours, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 09 décembre 2006
Publicité & métonymie
Dans notre univers envahi par la publicité sous toutes ses formes, ce qui ne cesse de m'étonner, ce sont les effets métonymiques involontaires que la prolifération des messages et des images ne manque pas d'entraîner. Ainsi, ce matin, boulevard du maréchal Juin, j'ai remarqué (sur un de ces panneaux déroulants qui présentent, à tour de rôle, deux publicités différentes) que l'affiche représentant Arlette Laguiller ("qui mieux qu'elle peut se dire dans le camp des travailleurs ?") était suivie d'une publicité pour le film Déjà-Vu.
10:55 Publié dans Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Ligérienne
lundi, 13 novembre 2006
Retour de bal
Hier, sur la route de La Ville-aux-Dames, le compteur kilométrique de la Mégane affichait 90109, palindrome parfait. Mais il n'est pas question de cela. Plutôt (encore) des cormorans, dont nous avions déjà admiré le bal il y a un an et que j'ai pu photographier mercredi dernier, mais mal (en raison d'un appareil numérique compact au zoom faible).
Dans les peupliers, j'ai dénombré une bonne centaine de cormorans, oiseaux fabuleux. Sur l'îlet sablonneux, il y avait un intrus (goéland), que, de toute évidence, ses ailes de géant empêchent de se tenir debout.
Pas l'ombre d'un albatros.

15:15 Publié dans BoozArtz, Comme dirait le duc d'Elbeuf, Moments de Tours, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Ligérienne, Photographie
samedi, 04 novembre 2006
IkXis
Tours, un vendredi d'après-Toussaint. Une heure et demie, pour être précis.
Temps superbe, premiers froids ; admiration muette du palais de Châteauneuf et de son architecture parfaite. Terrasses désertes et courants de vent dans les rues, à chercher un coiffeur libre (et à croire que tous les gens sont, non pas absents de la ville comme on le croirait, mais affairés à se faire tailler les tifs).
Je finis par échouer au salon IKXIS, rue du Grand-Marché, où, dans le vacarme d'une musique frénétique, une jeune fille à l'allure gothique (comme je crois qu'on dit) exécute ma coupe en moins de cinq minutes. (Je sais que je suis presque chauve, mais quand même...)
Le plus curieux, c'est l'effet recherché de saleté : murs mal repeints, traces brunes, sol de ciment qui part en poussière, sans parler des fixations des diverses étagères. À l'arrivée, je suis couvert de petits cheveux qui ont réussi à passer le rideau défensif de la camisole, et pas le moindre époussetage, évidemment. Pour me soulager de mes 18 euros, en revanche, ça y va franco. Comble du grotesque, la jeune coiffeuse doit actionner un bouton pour me laisser sortir par le sas, ce qui donne au client l'impression extrêmement agréable que l'essentiel de la clientèle se compose de fuyards prêts à regagner le pavé sans s'être acquittés de leur écot.
Vérification faite sur le Web, j'ai découvert, grâce au Petit Fûté Gay & Lesbien, que cet endroit se caractérisait par sa "clientèle gay-friendly, jeune et branchée". Bon, je suppose que : soit je n'ai pas l'air gay ; soit, dans l'adjectif composé gay-friendly, toute connotation d'amabilité ou d'amitié s'est perdue...
(Quel vieux ronchon, ce Guillaume.)
01:30 Publié dans Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : Ligérienne
mercredi, 18 octobre 2006
Place de ma mob
21 h 20, après le deuxième but de l'Olympique Lyonnais.
Pétarades des mobylettes trafiquées. D'ordinaire, le mardi soir, entre Sainte Radegonde et Saint Symphorien, c'est plutôt la litanie des avions militaires qui passent dans le ciel, avec de sourds vrombissements. (J'allais écrire : de lourds vomissements. L'armée, de manière générale, me fait vomir. C'est comme ça.) Pétarades, donc, dans la rue, mais ponctuelles, ce qui, toutefois, n'empêche pas ces quelques allées et venues d'être très désagréables. N'évalue-t-on pas le calme d'un quartier à l'effet particulièrement désagréable des rares nuisances, quand elles se produisent ? (C'est ce qu'on (se) dit...)
*****
J'ai le sentiment que la plupart des lecteurs habituels ont déserté ce carnétoile, en raison sans doute de sa trop longue éclipse. Ce pourrait être pire (à Kiev (Kyiv), où on se pèle).
00:30 Publié dans Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Ligérienne
samedi, 14 octobre 2006
Tu vas encore te faire des amis...
Hier soir, avant d'aller écouter, toutes oreilles dehors, Pulcinella et le trio de Bojan Z., j'avais passé deux heures en compagnie d'autres auteurs de carnétoiles, au bar à vins Mille & Un Verres, place Gaston-Pailhou. Eh bien ! je trouve que la sauce ne prend pas, comme on dit familièrement.
De mon point de vue, en tout cas, le malentendu est évident : la plupart des "blogueurs" (ou bloggueurs) qui se rendent à ces séances au demeurant tout à fait amicales n'ont pas du tout la même conception que moi, tant pour l'écriture proprement dite qu'en ce qui concerne les enjeux du blogging. Cela ne semble pas gêner la plupart d'entre eux que l'on puisse envisager le blog comme un outil (ou instrument) de communication. Pour moi, le carnétoile (que ce soit celui-ci ou les autres) n'est pas un outil, et je n'ai aucun désir de communiquer. Je déteste la façade clinquante des médias superficiels et je vomis les communicants de tout poil.
Espace d'expression, lieu d'expérimentation (au risque du ratage et au mépris des conventions), le carnétoile doit se tenir à l'écart des conformismes et privilégier tout ce qui se distingue de la soupe commune que nous servent médias traditionnels et "artistes" officiels. Or, l'immense majorité des blogs, évidemment, est d'un conformisme affligeant : pauvreté de la langue, indigence de l'expression, vacuité totale du "contenu" (si tant est même qu'il y en ait un). Il faut dire aussi que, exception (majeure) faite de Simon et de Jean-Louis Gendrot, il n'y avait pas vraiment de blogueur que je lise régulièrement (comme Tinou ou Chandelin). (Il y a aussi, entre autres, Paul, l'auteur de de drums abstract, mais lui n'est pas d'ici : voir Saint-Brieuc (et on ne peut pas laisser de commentaires alors que chaque texte est fort d'une vibration si étonnante!)).
Dommage... Dommage aussi d'avoir choisi un bar aussi mal foutu, aussi étroit et de mauvais goût que ce Mille et Un Verres : je ne vois pas le moindre intérêt à se serrer dans un placard mal aménagé, quand il y a tant de belles brasseries à Tours. Le Chinon était bon, c'est déjà ça, et ne m'a pas laissé de goût amer comme le reste de la soirée. (Bémol : La discussion avec Adeline, Mélanie et Simon était quand même très sympathique, et confirme mon idée qu'il vaut mieux se rencontrer en petits groupes, par affinités individuelles.)
10:40 Publié dans Flèche inversée vers les carnétoiles, Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : Ligérienne
lundi, 09 octobre 2006
Scène
Un abri-bus. Un homme dégarni, lunettes fines, vêtu d'un costume sombre et d'une chemise rouge assortie à la cravate grise, tient à ses pieds une élégante serviette en cuir noir. Près de lui, une jeune femme s'énerve docilement sur son téléphone portable. L'homme sort de sa serviette un livre usé et défraîchi : Sortie d'usine de François Bon. La jeune femme le regarde de guingois. Il fait semblant de lire.
11:55 Publié dans Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Ligérienne
vendredi, 06 octobre 2006
Verdures d'aurore
07:03 Publié dans Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Ligérienne
samedi, 30 septembre 2006
Pluie au soleil
Hallebardes sur Tours.
Monde, si beau, qui vacille.
Ce sont même de très gros grêlons qui cognent contre les vitres, rebondissent sur les voitures.
Torrents au bas des trottoirs.
La nacelle, je n'avais qu'à l'enlever, depuis le temps que je dis que je devrais l'enlever.
Soleil qui reparaît et l'averse qui reprend.
Longue litanie langoureuse, la pluie nourrit les yeux.
17:15 Publié dans Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne
vendredi, 15 septembre 2006
Exposition Jean-Michel Salaün
Comme je l'avais déjà annoncé, les Bons Enfants exposent ce mois-ci les travaux de Jean-Michel Salaün.
Il s'agit de tableaux peints, pour l'essentiel, à partir de grands aplats, car l'artiste se sert principalement des paumes de ses mains. Les toiles sont de formats divers, principalement des carrés, le tout allant, pour les proportions, de petits 20x20, presque monochromes, à deux ou trois toiles de 150x150. Il y a aussi de petites sculptures en technique mixte, de couleurs plus composites que les toiles.
J'ai surtout "craqué" pour le 60x60 qui se trouve au fond à droite, en entrant (que je nommerai Visage sous nuage, même si aucune des toiles n'a de titre) ; la série de six 30x30 (surtout le carré noir que j'aimerais nommer Orage) ; enfin, le grand 100x73 qui se trouve juste à droite en entrant (titre inventé par moi : Chair à vif).
Visage sous nuage : carré rouge où se dessine, par un triangle noir (traînée d'encre de Chine ?), une sorte de visage seulement pourvu d'une bouche grattée. Seul un nuage orangé vient menacer cette ombre paisible.
Orage : carré noir, pluie de suie qui tinte et tape sur la porte ardoisée d'une caverne (or et grisaille).
Chair à vif : frappé d'emblée par son éclat, quand je suis entré dans la salle d'exposition, je me suis toutefois aperçu, au second regard prolongé, que la chair rose blanchâtre qui compose, au centre de l'incandescence, un trapèze, me séduit moins - est-ce un visage ? une porte ? une hallucination ? le soleil aveuglant ?
Il faut, si l'on habite la région, aller voir cette exposition, d'autant qu'il est toujours très agréable de discuter avec Fred Ronfaut, hôte attentionné et galeriste délicat. Vous pourrez emporter (en guise de souvenir et s'il en reste) l'un des 260 morceaux d'un tableau de Jean-Michel Salaün, chacun de ces petits carrés ayant reçu la signature et l'empreinte digitale de l'artiste, ainsi que le numéro de série (mon exemplaire est le 183/260) et une inscription cryptique (996 ?).
[Lien vers le site des Bons Enfants.]
17:40 Publié dans BoozArtz, Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Ligérienne
jeudi, 07 septembre 2006
Livresse en doux zénith
D'humeur guillerette, sous la chaleur, je me rends à l'université. Au bout du pont Wilson, je m'arrête au feu orange et je vois, dans mon rétroviseur, que la dame derrière moi peste au volant de sa voiture. Je descends et me dirige vers elle. Une fois à la vitre de sa portière, je lui dis très gentiment :
"Je ne vais pas griller l'orange*, madame, quand même." (Comme si ça ne m'arrivait jamais... Enfin !)
Réponse : "Mais ce n'est pas après vous que j'en ai, monsieur."
Bon, d'accord.
Je me rassieds, boucle ma ceinture, attends. Au feu vert, je redémarre et tourne à droite, comme indiqué. La râleuse en tailleur va dans la même direction que moi. Il y a deux files, et, au niveau du rond-point des Mariniers, comme une voiture est engagée, je m'arrête. Sur la file de gauche, la conductrice du jour, arrivée deux bonnes secondes après moi, s'engage à pleine allure et grille la priorité à la voiture engagée sur le rond-point.
Quelques minutes plus tard, au cours d'une conversation, j'apprends que les doublons invendus de l'ancienne bibliothèque pluridisciplinaire sont partis, durant l'été, à la benne à ordures. Même pas au papier recyclé, mind you : à la benne à ordures !
* Orange grillée ou orange grillé, d'abord, hein ???
14:50 Publié dans Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (2)
mercredi, 06 septembre 2006
Gâteau !
Par la porte-fenêtre ouverte j'entends une voisine, qui, au loin, appelle :
Gâteau ! Gâteau !
Ce doit être un animal domestique qu'elle hèle ainsi, et même, si la famille est douée d'humour translinguistique, un chat. Mais moi, qui suis plus ou moins au régime ces temps-ci, j'entends autre chose, et d'autant plus qu'il y a, bien distinct, un circonflexe sur le a... et c'est cruel, vraiment.
20:50 Publié dans Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (2)
jeudi, 31 août 2006
Nescio
27 août. Je ne sais plus quand j'ai lu Fièvre et lance de Javier Marias. Je ne suis plus très sûr de retrouver, dans ma mémoire, le fil de l'histoire. Je ne sais pas quand la suite de ce roman (le premier d'une trilogie annoncée) paraîtra. Je ne sais pas quand je disparaîtrai. Je sème des pierres sur le chemin, mais ce seront bientôt des stèles.
Moulage de statue menhir.
Le Grand Pressigny, 21 juin 2006.
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Seule fresque manquante, gare de Tours

Sur son site de photographies, Tinou a publié récemment plusieurs images représentant les fresques qui ornent les murs de la gare de Tours. Elle a toutefois omis d'y inclure la fresque du château d'Amboise, sans doute dans un louable souci d'esthétique. Pour ma part, afin de ne pas laisser se perdre dans les limbes du temps ce qui ne devrait être qu'une disparition momentanée, je vous la livre in extenso.

07:45 Publié dans Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (3)
mercredi, 30 août 2006
Ô temps, suspends ton vol, et me donne un baiser !
La plupart de mes lecteurs ligériens connaissent certainement le Centre International des Congrès Vinci, boulevard Heurteloup, à Tours.
Ne voulant pas être en reste sur le moindre chef-lieu de canton (puisque fleurissent en tous lieux ces panneaux aussi hideux qu'inutiles, et gourmands en énergie), ce luxueux paquebot s'est doté, d'entrée de jeu, d'un grand panonceau luminescent où ne sont annoncées que fort peu de choses.
Mais...
... ne voilà-t-il pas qu'en ce jour ensoleillé, ce 29 août 2006, au vu et au su de tous les passants, ce panneau se croit revenu presque deux semaines en arrière...
... pour ne rien dire de l'heure, également erronée : il était 15 h 50 (comme l'atteste l'horloge de l'appareil numérique, en surimpression en bas à gauche (si tant est que vous pourrez déchiffrer ces minuscules brimborions)).
Comme quoi la technique n'est pas la culture... encore qu'il y aurait aussi beaucoup à dire sur la théorie de fleurons navrants de l'imbécillité ambiante qui défileront dans ce lieu : concerts de Nolwenn Leroy ou Roch Voisine, spectacles de Guy Bedos, Laurent Gerra ou de Roland Magdane. Peut-être veut-on encourager les gens à arriver en retard à ces spectacles : 1 h 37 de supplice en moins...
18:00 Publié dans Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (2)
lundi, 28 août 2006
Lama andin ?
Les daims du parc Sainte-Radegonde, qui formaient une harde d'une douzaine d'individus, semblent bien avoir été remplacés par quatre lamas (dont ci-contre, celui qui a le pelage le plus curieux).
Je ne pense pas que ce soit ni des vigognes (plus frêles), ni des alpagas (plus minces), mais je ne demande qu'à être mieux informé !
14:24 Publié dans Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 13 juillet 2006
De l'autre côté du dortoir
De l'autre côté de ce mur arrondi se trouve une niche surélévée, émouvante vraiment d'avoir accueilli André Markowicz et Richard Hillman, le 4 juillet dernier, pour une lecture croisée de passages d'Othello en anglais et dans la traduction d'A.M.
Prieuré Saint Cosme, La Riche
08:25 Publié dans Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne
mercredi, 05 juillet 2006
Lectures d'Othello par André Markowicz et Richard Hillman
Hier soir, au Prieuré Saint Cosme et dans le cadre du grand colloque du centre d'Etudes Supérieures de la Renaissance, une séance de lectures d'extraits d'Othello avait été organisée. J'ai eu l'immense plaisir de retrouver André Markowicz, puis de l'entendre parler de ses traductions de Shakespeare. Ensuite, il a lu, accompagné de mon brillant collègue Richard Hillman pour le texte anglais, des extraits de sa traduction d'Othello. Outre que la traduction est très émouvante - car André Markowicz a pris le parti de rendre au mieux les "vers faux" et ruptures de rythme, ce qui résonne de façon particulièrement poignante dans le dernier monologue d'Othello -, Richard Hillman a des dons d'acteur indubitables, et il rendait profondément justice aux douces fureurs du texte.
André Markowicz s'apprête à faire paraître, dans la collection "Babel", une édition intégrale du théâtre de Gogol, avec des pièces critiques et des extraits de correspondance. Par ailleurs, j'ai appris, lors du cocktail qui précédait la conférence-lecture, qu'il y aurait, l'an prochain, plusieurs artistes en résidence à l'université, notamment François Bon et un jazzman nommé Guillaume Hazebrouck.
*****
Lors de la présentation de son travail de traducteur, assis au bord du vide (une position symbolique de toute activité de traduction, dixit), André Markowicz a rappelé qu'un traducteur ne doit pas trop en savoir. Bien sûr, il doit connaître un grand nombre de choses, et doit s'interroger constamment (lui-même donne l'exemple), mais, quand le texte est énigmatique ou fort de son ambiguïté même, le traducteur ne doit pas nécessairement chercher à trancher par des efforts d'érudition.
09:20 Publié dans Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (6)
samedi, 01 juillet 2006
Juillet
Me lever un peu avant sept heures, appelé par A., faire la vaisselle (longue), les cuivres, "toiler" la cuisine, cela après une nuit où j'ai été saisi d'une crise aiguë (comme hier vers six heures du soir) de douleurs intercostales (cardiaques?)... est-ce ainsi que commence juillet ?
Deux heures p.m. Les jambes lourdes, les cuisses pleines de galets, allongé sur le canapé, j'ai longuement contemplé le masque sur le mur, face à moi, la beauté tripartite de sa chevelure et le triangle isocèle que forment les joues, le menton, les yeux. La migraine m'étreint comme un champ de ruines.
14:15 Publié dans Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (3)
mercredi, 28 juin 2006
Impression soleil ligérien
Tout de même, dans le miroir du fleuve, la Touraine prend d'autres couleurs, entre les bancs de sable, comme à l'école, après la sonnerie de la cloche. Les drapeaux claquent au vent, sur le pont Wilson, et sur le pont Mirabau d'autres miroirs encore s'embrassent, comme une flamme qui jamais ne s'éteindra, une source qui jamais ne tarira, entre les bancs de sable
08:10 Publié dans Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne
lundi, 30 janvier 2006
Rêve parti
Mon fils était allé se coucher dans un lit immense, de trois mètres sur trois, qui se trouvait à l'endroit de la cage d'escalier. Puis, m'informait posément C. tandis que j'observais ce grand lit défait occupant tout le palier, il s'était recouché tout seul dans sa chambre, laissant la porte ouverte. Il y avait ses chaussons juste devant.
Je regardais, inquiet, ce grand lit, me demandant où était l'escalier.
Puis le réveil sonna, me plongeant dans le gouffre de la journée.
07:49 Publié dans Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 27 janvier 2006
Petit Mesclun
Le croustillant de queue de bœuf, accompagné de quelques verres de Chinon Olga Raffault 2003, au Petit Mesclun, est délicieux.
Cela méritait d’être écrit.
16:10 Publié dans Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (2)
mardi, 24 janvier 2006
Clong
Mardi, deux heures de l’après-midi.
Il est presque dix heures du matin ; je me sers la première tasse de thé, et l’odeur du lapsang souchong, dans l’air frais de la grande pièce de vie que commencent à chauffer les rayons vitreux du soleil, me ramène onze ans en arrière, dans ma thurne rue d’Ulm, où la théière de lapsang souchong accompagnée de biscuits Speculoos (achetés au kilo au supermarché Ed) constituait mon habituel petit déjeuner.
J’avais même, l’été suivant (ou était-ce l’été 1994 que je m’attaquai à Féerie ?), composé le petit poème minimaliste suivant :
on buvait du lapsang souchongclong la théière faisait clong
contre les mugs
Ce doit être mon premier thé fumé de l’année. Bonne année !
20:10 Publié dans Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (4)
Manhana de carnaval
Tours, 8 h 50.
Une journée qui commence bien...
Comme il fait froid, comme A. est enrhumé, je lui propose de l'emmener à l'école en voiture, ce que nous ne faisons jamais. Il accepte, après avoir tout d'abord déclaré qu'il préférait marcher comme d'habitude. Le temps d'installer le siège pour enfant, d'ouvrir les portes métalliques du garage, de sortir la voiture, de refermer les portes, de faire le trajet, de trouver une place de stationnement près du chantier, puis de faire les cent mètres restants jusqu'à l'école, cela prend plus de temps qu'à pied, mais bon... Je m'aperçois, au moment de détacher A. de son siège, que nous avons oublié de prendre son sac (qui ne lui sert à rien, il y a seulement des vêtements de rechange dedans - mais la force de l'habitude fait qu'on ne peut aller à l'école sans sac, n'est-ce pas?) ; nous repartons, revenons, nous garons (encore plus loin évidemment). Entre-temps, A. m'a répété au moins dix fois, sans ironie, que "c'est plus court, en voiture".
Une fois que je l'ai posé à l'école, je reprends la voiture, me disant que, tant qu'à faire, je vais aller, comme mardi dernier, place Paul Bert, faire les courses de boucherie. La boucherie est fermée, à partir d'aujourd'hui, pour congés annuels. J'ai oublié mon appareil photographique, alors que je voudrais publier, dans ce carnet, des images de l'église. L'étal du maraîcher ne me dit rien.
Je reprends la voiture, manque de me faire esbigner (comme dirait une collègue) par un groc en 4x4 qui ne sait pas lire les panneaux de priorité par flèches, rentre à la maison, dois ouvrir une bonne demi-douzaine de volets. À présent, la fin du paquet de copies d'analyse littéraire de troisième année m'attend.
Il n'y a rien de véritablement contrariant, dans tous ces épisodes dérisoires ; c'est peut-être ce rien qui est le plus agaçant.
09:06 Publié dans Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (4)