lundi, 17 octobre 2005
Vieilles lunes
Dimanche, 14 h 30
J’écris ces notes dans la chambre aux corbeaux, où se trouve le vieil ordinateur portable, que je n’utilise plus guère et dont les touches me paraissent à la fois grandes et dures par contraste avec le nouveau – que je n’ai pourtant que depuis quelque six semaines –, et où se trouvent aussi plusieurs livres que je lus fin août début septembre et dont j’aurais aimé écrire des recensions. Il y a là, notamment, Napoléon VII de Javier Toméo, que j’avais bien aimé, sans plus, et que, pour lui rendre pleinement justice, il faudrait que je relise. Il va de soi que je n’en ai pas le temps, et l’envie guère plus. Je pourrais me contenter d’en extraire quelques fragments à publier au compte-gouttes dans ce carnet de toile.
Il y a aussi Magnus de Sylvie Germain, qui recèle de vrais bonheurs d’écriture mais donne, au bilan, l’impression d’une histoire mal ficelée, a heavy plot and a contrived story. J’étais vraiment déçu, en étant resté aux réussites (sur le fil du rasoir) que sont L’Enfant-méduse ou La Pleurante des rues de Prague. S’il est question de s’en tenir, pour la partie littéraire de ce blog, à l’essentiel, passons, en effet.
Il y a, posé près de ce vieux portable, Pour en finir avec les chiffres ronds, mais, là encore, il faudrait que je reprenne par le menu mes lectures de tous les ouvrages de Vila-Matas pour ne donner ne serait-ce qu’une vague idée des raisons de mon admiration sans bornes pour cet écrivain. Suffira-t-il de dire qu’à cet ouvrage lu fin août mes lecteurs doivent les Célébrations improbables, ou vaudrait-il mieux que mes petites biffures ne salissent pas de leur bourbe les textes géniaux du grand Catalan ? (Il résistera bien tout seul, allez.)
Il y a Longlive! de Menan du Plessis, lu plus tôt dans l’été, et dont le souvenir déjà fortement s’estompe. Il y a Dans le dos noir du temps de Javier Marias, lecture d’août. Il y a enfin quelques notes jetées tout à trac à partir de quelques vers de Dante. Mais enfin, je ne peux ainsi m’improviser commentateur du Dante. Tout de même, le sens du ridicule se niche bien quelque part en moi, et pointe parfois le bout de son museau, et sa truffe, l’extase de sa toison frisée. Rangeons donc ces livres sur les étagères qui n’en peuvent mais (et plus accueillir un seul), jetons les notes dans le carton destiné au recyclage, et avançons…
06:45 Publié dans Lect(o)ures | Lien permanent | Commentaires (0)
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