Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mardi, 24 avril 2012

Différance des vacances

Ce matin, je me suis réveillé avec cette fatigue et cet interminable rhume d’une quinzaine chevillé au corps, à quoi s’ajoute une quasi-paralysie de l’omoplate gauche. Il n’est pas question de retourner voir le médecin, chez qui j’étais encore hier. Nous semblons revenus à l’ère de Molière, et pas seulement parce que le nouveau Pétain prononça, à Longjumeau, un discours dénué de véritables liens logiques – et voilà pourquoi votre fille est muette.

Dans l’intervalle, sans se laisser abattre, il faut goûter les Images de Debussy. Au salon, j’ai lu plusieurs des pastiches de Bret Harte rassemblés dans un volume intitulé Condensed Novels, et qui, pour ne pas être très élaborés stylistiquement (qu’est-ce qu’un pastiche sans absolu mimétisme ?), sont tout à fait drôles (Kipling, Dickens, Dumas). À l’étage, en aidant Oméga à bâtir sa forteresse en Kapla, j’ai poursuivi ma lecture des poèmes-conférences de David Antin (i never knew what time it was). Ils sont fascinants, et – at times – prodigieusement agaçants.

 

 

Il m’est arrivé, en regardant les résultats détaillés des élections dans tel ou tel département, de songer à rouvrir un nouvel album de limericks, pourquoi pas berrichons ou vexinois ?

jeudi, 12 avril 2012

Jour de soif, dies illa

& les tours d'horloge / me serrent la gorge / chaque seconde me tue


Nicolas Hulot est fâché avec les prépositions.


Racine feat. La Belette, ras-le-bol. Pardon. Rotrou feat. L'Hermine. Try again. Molière feat. Le Glouton. Mairet feat. Le Furet ? Et Samantha St Jean ? Elle a chanté avec La Fontaine feat. Le Putois ? Non, c'est juste le clip suivant sur W9. Je vous croyais devant... Non, de loin. (Le cadet a une otite.)


----------- Je tiens à rassurer les nombreux fans d'Oméga, que je garde car il a une otite : il est en pleine forme (lui...) et joue présentement au nain jaune avec son lapin en peluche blanc. ----------

 

J'ai entendu la pub de l'office de tourisme du Jura, matraquée sur France Info. N'en reviens pas. 

"Viens randonner sur moi"   <==   a une tête d'oeuf.


Il calamite. Et ignomine. Et passe les gnomes à la calamine.

"le chat aussi / couci-couci"

Et à la page 31, l'appel de note de bas de page est un ♥.


Après avoir passé la tête-de-loup puis l'aspirateur dans son Versailles pavillonnaire de province, puis perdu au nain jaune tout en ayant fait deux fois "grand opéra", la marquise, les mains rompues par les vaisselles et les naseaux comblés par le fumet de la flamiche aux poireaux, se connecta à Facebook.

 

Grand concours de syntaxe postmoderne et de sémantique déconstructionniste dans le journal Sud-Ouest.

mardi, 27 mars 2012

Ci-gît Sherlo(c)k Holmes

Ce midi, je dégustais un couscous en excellente compagnie.

 

Je ne pouvais donc pas, contrairement à hier, contempler ma fruste table à la façon de Morandi, ni lire avant d'être servi la page que Jean Frémon consacre, dans Rue du Regard, à Morandi.

Le lundi c'est Morandi.

Et avec ces prétéritions, deux liens photographiques en guise de bout de ficelle, et l'idée que je pourrais/devrais écrire un jour une Rue de l'Oreille, je bricole un billet fissa histoire de ne pas laisser passer un mardi en waste land.

 

╬╬╬ Ci-gît Sherlock Holmes, privé de son C, et massacré dans le bureau, avant le couscous (justement). ╬╬╬

lundi, 26 mars 2012

La marche, Lamarche

(En théorie, c'est un billet jazz qui devait reléguer ce billet-ci, qui figure encore pour quelques minutes au bas de la page d'accueil, dans les pages invisibles.)

 

Levé à la même heure que d'habitude, arrivé une demi-heure plus tard à l'Université -- parce que j'ai pris le bus, tout simplement. 40 minutes de porte à porte, au lieu d'une dizaine à peine, on s'étonnera que peu de gens choisissent encore les transports en commun. Il se trouve que le seul bus "direct" met 40 minutes à couvrir les 6 kilomètres de la Petite Arche aux Tanneurs, et que je préfère prendre une autre ligne, m'arrêter aux Ursulines, et marcher jusqu'à la fac en remontant la rue Blanqui puis la rue Colbert.  Vivement, quand même, le tramway. Vivement, surtout, la fin des travaux du tramway.

Outre la satisfaction de polluer un peu moins, j'aime marcher, et suis convaincu que, si je ne me ressens pas parfaitement tourangeau, c'est que mon mode de locomotion habituel est la voiture, justement.  Il y a bientôt sept ans, lorsque j'ai commencé de tenir ces carnets (dans l'espoir, à l'origine, d'en faire une sorte de Département du Gers version ligérienne), je me sentais presque plus (ou mieux) tourangeau qu'aujourd'hui, sans doute parce que les trajets sont devenus ordinaires, que les émerveillements du début se sont estompés. Surtout, j'avais passé la première année universitaire (2002-2003), ne vivant à Tours encore que deux jours par semaine, à beaucoup marcher, surtout le lundi soir. Puis, les années suivantes, avec un seul enfant (et une seule bagnole), il y avait des moments de déambulation, qui ont fini par s'évaporer, aussi parce que, à partir de 2007, entre la naissance d'Oméga et l'accroissement des responsabilités administratives, mon agenda s'est beaucoup resserré. Dans cette ville où les boulevards sont des avenues, je sais, pour l'avoir vu, que le boulevard Maeterlinck n'est qu'une ruelle -- mais je ne l'ai vu que depuis ma voiture, en passant -- cela n'a aucune espèce de sens.

Toujours est-il que je me sens , finalement, assez peu autochtone. Le mot autochtone devrait tirer son origine de la marche ; que je sache, ce n'est pas le cas.

vendredi, 23 mars 2012

Brouillons d'onze heures

Mon ordinateur fait un boucan de Boeing, et je ne cesse de devoir jeter des vieux documents à la corbeille pour faire un peu de place – naviguant sans cesse entre 400 et 800 mégaoctets de mémoire disponible, ce qui est trop peu, bien sûr – mais, autant par souci de ne pas envoyer au recyclage (et encore, est-il bien sûr qu’il y ait recyclage ?) que par radinerie, je ne peux me résoudre à en acheter un nouveau.

En ce moment, ça pue le kérosène tous les jours. Saloperie d’avions militaires, et de pilotes qui ne servent à rien.

Facebook sert aussi à s’interroger sur des questions épineuses, ainsi de l’hésitation entre indicatif futur et conditionnel présent pour la structure idiomatique qui se dit plus qu’elle ne s’écrit : « je te ferai dire » ou « je te ferais dire ». Je penche pour la première option (plus grand autoritarisme de l’énonciateur), mais pas eu le temps de faire de véritables recherches

Si les touffes de poils sont un signe qui ne trompe pas, la chatte a recommencé à passer ses nuits sur sa chaise favorite, la blanche, au sous-sol, à côté des étagères à chaussures. Pendant l’hiver, elle avait dû prendre ses quartiers à la buanderie, entre deux coussins, dans le vieux meuble hi-fi en mélaminé blanc. Là, m’ayant accompagné sur la terrasse où j’étendais un peu de linge (que je crains de devoir rentrer s’il s’avère que les effluves de kérosène sont pour la journée entière), elle y est restée, et lézarde.

J’écoute The Apple in the Dark, duo du batteur Gerry Hemingway et du pianiste/saxophoniste Ivo Perelman. Disque remisé depuis un bon moment. Et je voudrais écrire quelques phrases sur les deux minces récits traduits du basque que notre ami Cyril nous a envoyés – promotion copinage – avant d’aller faire une course, le plein, puis chercher Alpha à l’école.

dimanche, 18 mars 2012

Patty Day Rugpoetby

Hier soir, vers six heures, alors qu'il avait plu, je croisai, rue du Commerce, des flots épars d'hommes et de femmes arborant des chapeaux aux couleurs irlandaises, certains le visage semblablement peinturluré, tous se dirigeant vers quelque pub ou bar où ils pourraient, en groupe, assister à la déculottée (que personne encore ne savait telle) de leur équipe, que ce fût leur équipe d'un jour (Saint-Patrick oblige) ou de toujours (mais la communauté irlandaise n'est pas très fournie à Tours).

 Faux (rouge) trio flou "Hé, Michel !" / Café Le Narbey, rue de la Monnaie, Tours. Bernard Pico, Karin Romer. Café Le Narbey, Tours. 

Je me rendais au Narbey, rue de la Monnaie, calme café obscur où je n'avais jamais mis les pieds mais où se clôturait, par des lectures de poésie également suggérées par le Printemps des poètes, le colloque de la Société Française d'Etudes Irlandaises. J'avais apporté, pour le faire éventuellement découvrir, hors Irlande, l'un des sept minces recueils du sublime Tatamkhulu Afrika.

Quoof.jpg

 

En fin de compte, il y eut pléthore de lectures possibles, outre Premier Amour de Beckett par Karin Romer et Bernard Pico, des poèmes qu'avait apportés Martine Pelletier, deux brefs Paul Muldoon que Stephen Romer et moi donnâmes en version bilingue ("Quoof" et "The Frog" - j'ignorais même que Jacques Jouet eût traduit de la poésie irlandaise), quelques tirages au sort dans la grosse anthologie bilingue de Verdier (au titre de quoi je me retrouvai à lire, sans les avoir aucunement découverts au préalable, un long poème de John Montague et une pochade abstruse de Joyce). Après les lectures, je n'ai pu discuter que brièvement (et encore, plus du tournoi que de poésie) avec Matthew Staunton, qui avait lu trois brefs poèmes de sa main, et accepté de lire l'original gaélique d'un beau poème de Nuala Ní Dhomhnaill.

Les deux poètes que Martine avait apportés, sous forme textuelle bien sûr, étaient, de mémoire, Brendan Kennelly et Eavan Boland.

 

Au sortir du café, vers neuf heures moins le quart, la nuit et la bruine avaient obscurci, sans les décolorer, les façades irlandaises des gargotes tourangelles.

samedi, 17 mars 2012

Dilemme classificatoire & buanderie (not) barbadienne

Il y a bien longtemps que je n'ai pas rasé les rares lecteurs quasi spectraux qu'il me reste avec les piles de livres à lire et les piles de livres que j'ai lus et que je me résous pas à ranger. Rassurez-vous : mon silence électronique de ces derniers temps ne signifie aucunement que les projets aient avancé. Le propre des projets, je m'y résigne, est de ne jamais avancer vraiment.

Toutefois, je ne vais pas vous bassiner avec cela aujourd'hui, mais avec un autre dilemme classificatoire. Face à l'invasion du bureau-bibliothèque, et face au véto farouche de mon épouse (qui ne veut pas voir (et elle a raison) poindre d'étagères dans la chambre à coucher, ni dans le salon), j'ai dans l'idée de ranger certains livres au sous-sol, sur les étagères de la buanderie. Il y en a déjà (revues savantes à l'intérêt limité, usuels jamais usués etc.), et je tiens à préciser qu'en dépit de son titre officiel (buanderie), il s'agit d'une pièce très saine, pas humide, puisque s'y trouve également la chaudière. Reste à déterminer quels livres on peut descendre durablement au sous-sol, et par conséquent de quels livres on peut se passer.

Plusieurs hypothèses :

  1. livres lus, peu aimés, dont on sait qu'on ne les relira jamais, ou qui n'appartiennent à aucune "collection" pertinente
  2. livres achetés il y a longtemps, et toujours pas lus
  3. livres d'un certain format (les livres de poche feraient d'idéaux candidats, mais mon épouse s'y reporte souvent)
  4. livres d'un certain genre (théâtre par exemple)

 

Affaire (même pas) à suivre.

dimanche, 04 mars 2012

Brisées dominicales

Entre Orthez et Bordeaux, achevé la lecture du roman de Libar M. Fofana (L'étrange rêve d'une femme inachevée - un texte courageux, dense, acéré et flaubertien dont j'espère avoir le temps et l'occasion de reparler prochainement dans ces pages), puis de Briar Rose, bref récit éclaté (avec variations) par lequel Robert Coover réécrit le conte de la Belle au Bois dormant (j'avais lu, trois jours plus tôt, Snow White de Donald Barthelme - plus déjanté).

Entre Bordeaux et Challais, après m'être restauré au Mitico, un infâme bar PMU, correction des copies en souffrance, puis, entre Challais et Tours, lecture de la moitié du Secret de Caspar Jacobi, acheté d'occasion je ne sais plus quand et qui traînait à Hagetmau depuis je ne sais plus quand non plus. Il n'y a pas à dire, voyager en train est plus enrichissant (surtout quand la ponctualité est de mise et qu'aucun ratage de correspondance n'est au rendez-vous) que la longue litanie des bandes d'arrêt d'urgence et autres ronds-points.

Il reste à préparer un cours. Tours fait grise mine, sous les nuages bas et une brise glaciale, porteuse pourtant du printemps.

Je rêve assis.

lundi, 13 février 2012

Dans le noir, et le blanc

Arrivé à 6 h 50 à l'Université, ce qui est plus tôt – et plus ridicule – que jamais. Mais j'étais réveillé tôt, courbatures.

 

Il est tombé encore deux ou trois centimètres de poudreuse, pour saluer le redoux. J'ai dû déneiger la pente avant de sortir la Clio, par anticipation. La plupart des rues, des routes, sont noires, au moins sur une voie. Les saleuses seraient-elles passées, alors qu'on n'a pas vu le facteur pendant cinq jours, et que les éboueurs ne sont pas passés dans le quartier depuis une semaine et demie ?

 

Je n'arrive à me tenir à rien, me sens très profondément fatigué, de ne pas foutre grand-chose, pourtant. Le café percole, bureau 44. Tous les couloirs et escaliers étaient éclairés, dès 6 h 50, et sans doute avant – pour moi seul, presque, on eût dit. Le café percole bruyamment, et je me sens épuisé.

 

Ce matin, bien équipé, pour ne pas avoir encore ces curieuses douleurs articulatoires que j'impute aux refroidissements, même lorsque je vais au sous-sol (où il faisait 4° ces jours-ci), j'avais enfilé mes gants en même temps que ma parka, dans le couloir du rez-de-chaussée. Mais il faut bien que l'homme noue ses lacets.

Puis qu'il démarre une Prius noire de neige.

 

Lundi matin, 7 h 20. Quatre heures et demie de cours, puis quelques menues broutilles. Fatigué.

dimanche, 05 février 2012

4 vues

"De ce globe qu'on gère".

Boulodrome sous la neige.Tours-Nord sous la neige.

Tours-Nord sous la neige. Square Mariotte.

dimanche, 29 janvier 2012

La Fleur de barbe

Ce matin, après un réveil plutôt moins matinal que d'ordinaire (le jour filtrait déjà à travers les persiennes, pour ne rien dire des Velux™), le baliverneur quelconque qui ne s'est pas encore lassé, depuis six ans et demi, de tenir ces carnets avec une régularité variable, s'est rendu, dans sa guimbarde hybride, certes, mais aussi beugnée en trois endroits sur le flanc droit, au marché de l'Europe que, dans un élan de créativité désignatoire (que seules, peut-être, les paroles de la chanson de Bob Dylan Man gave names to all the animals sont susceptibles d'égaler), il a décidé de rebaptiser marché aux huîtres. (Pour ce billet, dont le titre a été choisi dans les minutes qui ont suivi le tapuscritement (la typographisation ? le tapage ? la rédaction ?) de l'expression marché aux huîtres, le baliverneur semi-barbu a hésité entre Le Désistement et Langage des caves XI. He'll save them for later, hell.) Sur les quelques étals épars, sur la placette, on compte pas moins de deux ostréiculteurs, ou vendeurs d'huîtres, ce qui n'est pas la même chose : faut-il les nommer mareyeurs ? Pas l'ombre de la queue d'un poissonnier, en revanche. Le mot huître toujours me rappelle Ponge, Dickens et Dolores O' Riordan. On n'ira pas encore, de sitôt ni aujourd'hui, cueillir les fleurs dans le terrain vague.

Deux fois tu as omis de dire.

Deux fois tu omis le verbe dire.

Deux fois tu promis de maudire. Incantation aux fleurs, ce qui n'empêche pas de retordre plus souvent, à bouche de mâchefer, à doigts de licorne, la prose que le poème. L'inverse n'est-il pas, le plus souvent, tenu pour acquis ? Je ne suis pas le plus souvent. Je ne suis pas le Mâchefer. Je hante le marché aux huîtres, où j'achète poires Conférence et chipolatas.

samedi, 21 janvier 2012

Paperolles avant printemps

Mardi, me semble-t-il, j'ai aidé une collègue à faire du tri et surtout du ménage dans le bureau qu'elle occupe avec quatre autres collègues et qui, parce qu'il est propre et bien rangé, avait échappé à mes razzias de fou de la benne (à recyclage) lorsque je dirigeais le département d'anglais - oui, femme de ménage faisait partie de mes attributions officieuses. Il se trouve que nous avons déniché des paquets de copies vieux de parfois dix ans (or, lorsque les étudiants ne les ont pas récupérés au bout d'un an, on peut s'en débarrasser) ainsi que divers papiers ou supports de cours de collègues partis depuis parfois trois ans, parfois cinq, parfois une décennie. J'ai sauvé de l'immense masse de paperasses obsolètes et sans aucune utilité des centaines de photocopies de sujets de thème dont je pourrai sans doute me servir si j'enseigne le thème littéraire dans les années à venir. Il s'agit de textes de Pagnol, de Modiano, d'Alain-Fournier, de Camus - mais aussi de Paul Bonnecarrère et de Maurice Pons. Je lis ces textes en les traduisant in petto, selon le principe de la traduction improvisée (encore en vigueur lors des épreuves orales de l'agrégation interne), et tout en regardant le match le rugby Stade français - Worcester. La chatte, après avoir farfouillé de ci de là, tracassière, m'a rejoint sur le canapé, et fait la patouille sur le plaid à imprimé panthère (du meilleur goût). Avant le dîner, à la buanderie, j'ai écrit trois poèmes, Poèmes de la buanderie donc. L'autre jour (oui, c'était mardi), nous avons rempli deux chariots métalliques de ces kilos de paperasses. Gâchis, yet spring cleaning (in winter).

vendredi, 20 janvier 2012

La langue française, version Université de Tours

La langue française, version fac de Tours

 

Je cause français

C'est un plaisir

Je cause français 

C'est un plaisir

jeudi, 19 janvier 2012

Avant d’y repartir (turbiner)

Ce midi, déjeuner du type razzia sur les restes – une cuisse de poulet datant de vendredi dernier, une tranche de pâté en croûte (survivante d’agapes dominicales), un fond de lentilles cuisinées, un fond de soupe dont plus personne ne voulait, et même une orange qui avait commencé de bleuir (sans doute pour faire la maline et témoigner d’un vague vernis de culture) – de sorte que, si on me retrouve clamsé d’ici ce soir il sera impossible de déterminer l’aliment fautif (fauteur ?) – et de sorte aussi que je suis le genre de gars qui peut déclarer tout de go qu’en un seul repas il remplit un lave-vaisselle. Toutefois, c’était délicieux ; avec un pion de blanc (reste du Gewurtz d’hier soir), c’eût été encore meilleur, mais j’ai oublié. Et comme tout cela est passionnant !

mercredi, 18 janvier 2012

Mourir

« Il y a quelque chose de profondément oxymorique lorsqu’on voit les abeilles mourir le premier mois du printemps. » (Thomas Vinau. Nos cheveux blanchiront avec nos yeux. Alma, 2011, pp. 83-4)

 

Et regarder la pluie tomber : entendre les termites bouffer les charpentes. Exacerbation, dont l’oxymore pourrait être parent. Mais pas ici.

dimanche, 15 janvier 2012

Ebauche de dimanche

Je vais me rendre, en Clio, au marché du quartier de l’Europe. Les pare-brises, dans la rue, sont gelés, et on entend le vrombissement léger du lave-vaisselle. Le vieil ordinateur ronronne, un dimanche a déjà commencé, dans les pages, les papiers peints. Et moi, tout benêt, benoîtement, je vais aller au marché, non loin, dans le quartier de l’Europe.

samedi, 14 janvier 2012

Promenade dans la vase

Cet après-midi, au cours d'une brève promenade dans mon quartier, je me suis aperçu que, dans ma rue, le n° 29 se trouve pile en face du n° 58, alors que, pourtant, le "retard" du côté impair, dû principalement au square en début de rue, semble en grande partie compensé dès le premier virage, où n° 7 et n° 16 se font face. Par ailleurs, j'ai pris conscience que je pouvais faire un tour, au sens strict du terme, en ne quittant jamais le côté pair de la rue Mariotte, puis en revenant par le côté pair de la rue Torricelli... ce que je suis tenté de nommer le "tour sans impair" (d'autant que j'étais vêtu d'une parka). Il est bien bref, c'est son défaut. Ainsi, je lui préfère tout à fait le tour bazardeux par la passerelle, les musiciens, et même le faux parc et le Carrefour Drive.

Plus tard, j'ai lu de brefs récits de Gary Lutz tout en jetant un oeil négligent à Toulouse-Connacht. Quoique les Irlandais arborassent un sponsor doté d'un triple A, Aer Arann, ils sont tout de même repartis avec une petite valise.

samedi, 17 décembre 2011

Un freux dans le saule du square

Freux dans saule. Tours, quartier des sçavans,  17 décembre 2011.

mardi, 13 décembre 2011

Jugements de valeur (De la Pacotille)

Comme je suis affalé dans le sofa, comme je suis loin d’avoir fait le tour des textes de David Markson, comme il fait cette après-midi un soleil splendide après une matinée de déluge et de boue, comme je suis fatigué et affalé dans le canapé, comme j’écoute la Symphonie en trois mouvements de Stravinsky, comme je ne sais pas dans quelle « rubrique » je publierai les stupides remarques qui suivent, et comme j’ai, outre le bas du pantalon souillé de boue séchée, des bouloches de tissu vert plein le nombril (c’est un t-shirt quasi neuf), comme je ne sais pas par quel bout commencer, par quel angle attaquer, comme j’ai dû me redresser car affalé dans le sofa est décidément une position trop inconfortable pour écrire (même en écoutant Stravinsky), comme je vais devoir de toute façon m’interrompre pour me lever et aller me servir une énième, non, quatrième, mug d’English Breakfast, comme je suis intrépidement intrigué et désespérément désabusé, je pense que je vais me contenter de dire qu’apparemment (ou du moins, après de rapides recherches), le paragraphe dans lequel se trouve une critique acerbe de Vladimir Nabokov est bien de Markson himself, n’est pas une citation, un fragment ég-logal – non, ce serait de lui, et je ne sais par ailleurs d’où vient cet adjectif, pinchbeck, dont je suppute qu’il s’agit, à l’origine, d’un emprunt au français, et qu’en tout cas  je n’hésiterais aucunement à traduire par « bec pincé », d’autant que je sais désormais – tant pour les rapports étroits entre Pale Fire et les Eglogues de Renaud Camus que pour certaines parentés entre l’écriture de Nabokov et celle de Pynchon – que je publierai ce billet dans au moins deux rubriques, affalé toujours sans doute et coincé et bec furieusement pincé (pynché ?) aussi.

 

The precious, pinchbeck, ultimately often flat prose of Vladimir Nabokov.

The fundamentally uninteresting sum total of his work.

(David Markson. This Is Not A Novel. Counterpoint, 2001, p. 73)

 

Le côté précieux, clinquant cul pincé, et, en fin de compte, souvent bien plat de la prose de Vladimir Nabokov.

Le fait que son œuvre entière est, au fond, tout à fait inintéressante.

 

 

Après vérification, dans l’OED, il s’avère que j’ai tout faux, tant pour l’étymologie que pour le sens. (J’ai donc corrigé ma traduction dans le bon sens, mais en gardant en palimpseste gratté le premier jet, plus rigolo je trouve.)

 

pinchbeck, n.2 and adj.

Etymology:  < the name of Christopher Pinchbeck (c1670–1732), London watchmaker, who developed the alloy.

A. Noun

1. An alloy containing a high proportion of copper and a low proportion of zinc which is used chiefly in making cheap jewellery, on account of its resemblance to gold.

2. fig. A thing that is false, counterfeit, cheap, or worthless; spec. something that appears valuable but is actually cheap or tawdry. Also: the state or condition of being tawdry or worthless.

 

B. Adj

1. Made or consisting of pinchbeck.

2. fig. False, counterfeit, substitute; cheap, tawdry.

1845    N. P. Willis Dashes at Life 109   She had, beside, a kind of pinchbeck smartness, and these two gifts, and perhaps the name of Corinna, had inspired her with the idea that she was an improvisatrice.

1910    Chambers's Jrnl. Aug. 544/1   The man was a very pinchbeck brigand, or he was telling the truth for once in his desperate straits for money.

1987    J. A. McArdle Sin Embargo 629   The contrast between the glitter of the gilded calves that had been foisted on the masses and the pinchbeck reality.


-------------------- Je me suis contenté de recopier éhontément, ci-dessus, les citations proposées dans l'OED, mais on trouve sur Internet des citations beaucoup plus belles, et captivantes, par Joseph Conrad, H.L. Mencken, Charlotte Brontë, Mark Twain, Montague Summers (le préfacier de l'édition des oeuvres d'Aphra Behn), dans une traduction anglaise des Grenouilles d'Aristophane, mais aussi dans Apollinaire (il y a une Lady Pinchbeck dans Les Trois Don Juan), dans Pierre de Melville, dans les Ballades de Thackeray, et dans une traduction de L'Elixir de longue vie de Balzac, etc. etc. etc. -------------------

mardi, 06 décembre 2011

« Et son âne qui rouspète »

Clic clac clic, clac clic clac clic.

 

Le temps d’emmener les garçons à l’école, de rentrer, d’étendre la lessive, de faire le lit, un peu de rangement, de préparer la table de travail pour la matinée (je dois être à l’Université en tout début d’après-midi), puis de lancer l’ordinateur (et, m’objectera-t-on, de perdre deux minutes à tapoter cette phrase), il est déjà neuf heures.

Un jour où j’évoquais ce genre de contraintes, tout à fait banales mais qui impliquent toute une organisation pour les rendez-vous de travail (ce que les collègues spécialistes du décommandage – du décommandement ? le mot n’existe pas, mais le concept (le fait de décommander) est pourtant symptomatique de notre société – ne semblent ni éprouver ni comprendre), un collègue sans enfants m’a lancé sans rire : Ah mais, toi, grâce aux enfants, tu te lèves tôt tous les jours, donc tu gagnes du temps pour ta journée de travail.

Imparable.

 

Clic clac clic, clac clic clac clic.

lundi, 05 décembre 2011

Odds'n'ends

 . . . . . . . . Quatre heures de sommeil, sept heures et demie de cours, une heure dans une officine surchauffée, mais une très belle course jusqu'à la gare en compagnie d'une ancienne camarade pas vue depuis quinze ans, et qui turboprofait de Tours à Poitiers. Il fait enfin frais, et un soleil hivernal de grande joie.

Mon exemplaire du Tabucchi acheté à Poitiers le 12 novembre sent le tabac de pipe, comme l'édition Saint-Simon à couverture bleue. This is for you, David M.

mardi, 29 novembre 2011

Lost in the Sound (Chill Bump)

Les Tourangeaux s'amuseront à identifier les différents lieux de tournage. (Il m'en manque pour un ou deux plans.)

mardi, 22 novembre 2011

Kids (Melquiot / Bouillon), Nouvel Olympia (Tours), 21 novembre 2011

Hier soir, nous sommes allés voir la mise en scène de Kids, de Fabrice Melquiot, par Gilles Bouillon.

J’ai déjà eu l’occasion d’écrire tout le mal que je pense de l’inepte Gilles Bouillon. Cette fois-ci, en choisissant de mettre en scène un texte qui est absolument nul d’un bout à l’autre, le grand manitou du Nouvel Olympia avait l’occasion – amplement saisie – de mettre une sorte de point d’orgue à sa navrante carrière. En effet, le texte de Kids est absolument nul, au sens premier du terme : plat, fade, creux – rien ne dépasse, même du mauvais côté.

 

Il m’arrive très souvent d’être agacé par tel ou tel travers de l’écriture théâtrale contemporaine. Là, c’est bien simple : Melquiot s’est livré à un exercice de style qui consiste à les réunir tous, de sorte que son texte constitue une accumulation de tous les tics et imbécilités de la dramaturgie française des années 1990-2000 : faux style familier totalement clinquant, revolver présenté comme un « jouet » qui finit par exploser à la gueule d’un des adolescents, métaphores d’élève de CE2 peu inventif, jeux de mots Carambar, recours à la langue anglaise (délibérément mal prononcée) pour-montrer-l’attrait-de-l’Amérique-sur-les-jeunes-générations-des-pays-ravagés, structure en prolepse et analepse abondamment soulignée des fois qu’un spectateur demeuré (ou endormi, le bienheureux !) continue de ne pas comprendre, didascalies lues par une actrice en semi-off, chansons a cappella ou accompagnées en veux-tu en voilà. Kids est donc, dès son écriture, une sorte de mise en pratique de tout ce qu’il y a de plus explicite et idiot dans les versions dérivées les plus creuses d’un « brechtisme » compris de travers.

Bien entendu, le défi, pour Gilles Bouillon, consistait à réussir à mettre son grain de sel et à rendre le texte encore plus effroyablement mauvais. Gilles Bouillon est un maître, et c’est le genre de défi qu’il ne craint pas. Pari gagné, donc : ce qui était déjà d’une surprenante mièvrerie, il réussit à l’accentuer encore par une direction d’acteurs qui tient du patronage façon années 70. Ce qui est totalement explicite, et, du coup, parfaitement ennuyeux, dans le texte, il le souligne encore par des gimmicks de mise en scène déjà vus cent fois, même pour quelqu’un qui, comme moi, ne va quasiment plus jamais au théâtre. Par exemple, les personnages figurent les murs de la pièce dans laquelle ils sont censés se trouver à l’aide d’un tracé de craie sur le sol de la scène – mais, attendez, ce n’est pas tout : quand un personnage demande à être admis dans la pièce, un des acteurs qui se trouve dans la « pièce » efface environ 80 cm du tracé de craie avec une éponge ! (Oui, oui, les 80 cm effacés, c’est la PORTE !!! ils ont osé aller jusque là dans l’idiotie. Heureusement que la mort est une chose sérieuse : Brecht ne peut pas se retourner dans sa tombe.)

 

Bouillon, donc, en un sens, se surpasse. Y a-t-il, dans le texte de la pièce, des chansons bêtasses, mi-Sheila mi-Gotainer ? L’illustre metteur en scène fait prendre à la « chanteuse » des poses et des mines de radio-crochet, avec œillades que même leur caractère très évidemment « second degré » ne sauve pas du ridicule. Je pense même que c’est encore plus ridicule et vil de faire tout cela au second degré.

Y a-t-il un accompagnement de guitare (cela, je ne sais pas si c’est dans le texte et je ne compte certainement pas vérifier) ? Le guitariste a évidemment des dreadlocks, et il joue évidemment les pieds nus. D'ailleurs, si j’en crois le programme, c’est évidemment un fils ou un neveu du metteur en scène. Il ne manquait, comme corde à l’arc de M. Bouillon, que le népotisme ; c’est chose faite.

J’en passe, et des pires.

 

Un dernier mot. De quoi parle cette pièce ? Des orphelins de guerre, et de la guerre en Bosnie. J’hésite à donner à l’auteur de la pièce une importance qu’il n’a sans doute pas en faisant une lecture politique de son texte… Melquiot doit prétendre, je suppose, que sa pièce subvertit le discours dominant par un recours au second degré (l’insupportable second degré, vieux jeu et élimé depuis déjà trois décennies) et au carnavalesque. Toutefois, ce qui est absolument choquant, c’est de voir une telle pantalonnade, qui, à force de ne pas vouloir dire, de surexprimer ce qui va de soi et d’éviter de parler du vrai drame bosnien, ne dit finalement rien du tout. « Faire une pièce » sur les orphelins de Sarajevo, et ne rien dire du tout, en fin de compte, de ce qu’a pu signifier la guerre en Bosnie, c’est bougrement indécent. Il n’y a ni sens, ni ambiguïté, ni jeu – juste l’immense vacuité d’un plateau hélas surpeuplé.

jeudi, 03 novembre 2011

Qui va amont voit Fromont

Des averses. Ponctuations : bourrasques. Soudaines giboulées.

 

Entre deux abats d'eau suis allé chercher fougasse et brownie que j'ai ensuite engloutis avec un verre de Riesling au bar P.M.U.

De retour dans la salle d'examen, je constate que la trousse et la montre de Candice sont assorties, à la perfection, au pull (très) vert d'Antoine.

Ma collègue lit Patrimony, que je lui ai prêté.

Chaque étudiant a une table de cinq places pour lui ; certains, tout à leur aise cependant, sont à deux par table. ----- Quatorze dans chaque rangée. Les tricheries sont impossibles, même si je navigue quand même dans l'allée centrale, plus pour noter ici     / A C C A L M I E /     que Chloé a une vingtaine de bics de couleurs différentes étalés tout autour de ses feuilles, que j'ai reçu un mail de Capucine, et que Frédéric se dope à l'Actimel. Aussi qu'un groupe d'étudiants vient de sortir, sous des hallebardes, du préfabriqué d'en face.

Qui vole un oeuf vole un boeuf.  (J'ai oublié le parapluie dans la Clio.)

 

Au bar P.M.U., ça parlait fermement Sarkozy et dette grecque.

mardi, 18 octobre 2011

Même caché par un platane

Tours, 18 octobre 2011

Bords de Loire - Tours, mardi 18 octobre 2011

vendredi, 07 octobre 2011

Giacometti n'attend pas (l'isba albâtre)

Après avoir poursuivi poussivement ma préparation in progress de la communication que je délivre (même s'il est peu probable que j'en sois définitivement délivré) demain matin (non : ce matin -- garçon, il est minuit passé), il me resterait à écrire deux textes pour mes deux carnétoiles, et surtout à noter quelques passages de Call It Sleep, que je dois rendre demain --- le PEB n'attend pas. Pas la force, tant pis, je ferai rapidos des photocopies des quelques pages que je voulais, voudrais archiver.

Call It Sleep, en effet : il faut aller dormir, je n'y tiens plus......... et ce même après une belle soirée # Hôtel de Rive, un spectacle court mais marquant, avec ses défauts même, de Frank Soehnle, l'artiste en résidence cette année à l'Université -/- un spectacle qui gagnait surtout à ce qu'on ne sache pas (et je ne le savais pas) que le texte était de Giacometti (la révélation finale éclairait la forme des figures marionnettes).

N'arrive plus à faire des phrases, doit se pieuter. Planque quand même un lien vers le billet que la publication de celui-ci fait disparaître. (Arrive encore à faire des phrases tordues, doit se pieuter.)