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mercredi, 03 novembre 2010

Let's Get to the Nitty Gritty

Bientôt midi, bientôt l'heure d'essayer, dans la douceur automnale, d'aller chez le coiffeur. Mais enfin, je ne suis même pas rasé, j'ai une tronche de décavé. Une vache lancée à plein galop, un couple d'amoureux, un Christ en croix : les téléchargements simultanés provoquent des effets de contiguïté intéressants. Trop précieuse, l'écriture d'Hélène Grimaud m'éloigne de son expérience. Un quintette qui sonne exactement comme un medium band, ce pourrait être l'une des définitions du hard bop, encore que Horace Silver n'appartienne ni au hard bop ni au cool jazz. Sorte de mixte des deux. Naguère (presque jadis), ce genre de texte trouvait naturellement sa place dans mon autre blog carnétoile. Il est des mots bannis, je peux taxer les autres de préciosité... Et aller se raser au lieu d'ennuyer tout le monde ? C'est assez poil à gratter, ça agace, et les pétales givrés sur un océan bleu dévisagent le pianoteur (pinailleur), lui demandant encore et encore de se lever de son fauteuil, et d'aller une bonne fois pour toutes se raser avant d'essayer d'aller chez le coiffeur. Curieuse expédition, que semblent décourager les brassées vives de feuilles d'un jaune éclatant, envahissant de leur lumière la bibliothèque (les deux néfliers, un roman sans cesse à recommencer). Et si j'y allais ? Les boules parfaitement sphériques, juste évasées, brunes et plombant les branches entre les feuilles d'un or terne étincelant, sont pareilles à des yeux exorbités, m'interrogent, ou m'exhortent, ou me fusillent. Il faut bien embrayer, se lancer à corps perdu dans la jungle (pianotements têtus vers 5'15") jaune, roussâtre, d'albâtre vous mettrez l'adjectif ou le qualificatif que vous préférez. Au point où j'en suis (même pas rasé en plus (il a fallu, ici, se baisser au ras du carreau pour vérifier le minutage (et plus qu'une minute pour clore l'écriture de ce texte))), je peux vous laisser les clefs. La porte fermée. Le coiffeur ne m'attend même pas ; il prend sans rendez-vous. Et ça résonne, au ralenti, comme un medium band de foire du mercredi, en attendant la sirène du début du mois : bientôt midi.

 

vendredi, 08 octobre 2010

Weshalb, deswegen

How typical of me !

Mardi soir, après une longue soirée, j'ai commencé la lecture de La Mise en scène (Claude Ollier est, d'une certaine façon, ou dans un certain genre d'écriture, un de mes écrivains préférés -- pourtant, je n'ai jamais lu son roman le plus célèbre, ni d'ailleurs aucun des huit tomes du Jeu d'enfant).

Mercredi après-midi, voulant passer un peu de temps au salon avec les garçons, j'ai commencé Bestiaire domestique de Thierry Beinstingel (j'en suis parvenu à "Pigeons : 5"). Le soir même, j'ai poursuivi, à peine quelques instants, La Mise en scène (j'en suis au début du chapitre V, pas de quoi pavoiser).

Et jeudi soir, vers six heures, me trouvant sur la terrasse, puis dans le rond-point de l'impasse, à surveiller Oméga (tracteur, vélo), j'ai saisi le livre arrivé par la Poste le jour même, Black Dogs d'Ian McEwan, dont j'ai atteint la page 30, avec maintes interruptions, le temps d'y admirer bien des phrases, et d'y remarquer aussi que l'action se situe à Saint-Maurice de Navacelles (où je fus ce mois d'août).

Ainsi, alors que je croule encore sous diverses tâches qui vont blinder désagréablement et puissamment mon week-end, me voici à la tête de trois ouvrages en train, dont un au moins n'a rien d'un opuscule. (Mais, si je finissais fissa Bestiaire domestique, le jeudi soir, qui me dit que je ne me saisirais pas d'Eloge de la marâtre le vendredi au petit bonheur, au retour de la fac ?)

Wie typisch Ich !

 

dimanche, 26 septembre 2010

Questions de temps

Villeperdue, bled paumé. Je ne dois pas être le premier à faire cette vanne, mais c'est si vrai. Cratyle en force !

 

"Vinaigre blanc" : un billet à écrire pour Blême mémoire (a mental note, then a written one).

 

Montres. Toutes mes montres sont en panne depuis plusieurs mois. En cours, maintenant que l'année universitaire a repris, ce peut être ennuyeux : je suis contraint de mendier l'heure auprès des étudiants, d'autant plus qu'aucun n'ose m'interrompre (avant-hier, j'ai débordé de dix minutes, et, comme la salle était libre après, ce n'est pas même un collègue furibard ou narquois qui risquait de m'éjecter). Il y a quinze jours, chez un bijoutier, il m'a été confirmé que la pile de la montre Courrier international ne pouvait être remplacée. La montre en métal miroitant Rip Curl (cadeau de mon beau-père, circa 2004) a le bracelet cassé et non réparable ; aucune pertinence à changer la pile de celle-là. La belle montre (seule belle des quatre, d'ailleurs) Certus bleu marine que C. m'a offerte en 1996 "bouffe des piles" : un seul horloger de Tours est habilité à l'ouvrir, et me facture 20 euros à chaque remplacement, d'où l'idée que ça me coûterait moins cher d'en acheter une nouvelle. C'est à un tel achat que j'avais fini par me résoudre, avant de trouver, ce matin, dans le confiturier qui sert de garde-livres et de table de chevet à C., une autre montre Rip Curl, en plastique noir renforcé, autre cadeau de mon beau-père (juste avant sa mort). Peut-être pourrai-je, dans la galerie marchande de la Petite Arche, faire changer la pile pour 6 euros (ou guère plus) ?

(Pour ce faire, et pour voir s'il reste de cet excellent Cahors "La Gaule" Vieilles vignes 2005 acheté un peu au pif hier, je dois retourner demain à la Petite Arche.)

 

samedi, 25 septembre 2010

[Ajouter titre du billet ] --- 500 euros

 

La porte qui mène à l'étage bat légèrement, mais avec détermination, contre le chambranle. Agacement suprême.
Les litrons dans les sacs, à ranger. Le riz qui cuit à la cuisine, à surveiller.

 

Un monde s'ébranle dans les fioritures quotidiennes. Des adjectifs, un objectif comme un autre, et pas un objet d'écriture ou d'étude. 
Une après-midi passée à écumer de nombreux sites de poésie anglophone (des blogs néo-zélandais, d'obscurs éditeurs de revues du fin fond de l'Arizona) a suffi à renforcer ma déjà profonde, profondément revenue envie d'écrire, de passer mes soirées à écrire.
Il y aurait le roman envisagé il y a deux ans, rue Albert Camus (ça ne s'invente pas), dans de curieuses déambulations, et dont la première ligne n'est pas même couchée sur le papier. Ou traduire Tatamkhulu Afrika (vieux projet). Ou écrire des notes de lecture à chaque livre que je lis (épuisant, pas possible (ou alors, arrêter de lire)). Ou soumettre mes poèmes anglais à certaines des revues citées plus haut.
Abondance ne nuit pas, la corne sous les pieds signe de la quarantaine approchant à vastes enjambées néfastes.

 

Des adjectifs, un objectif comme un autre, et pas un objet d'écriture ou d'étude.

 

lundi, 20 septembre 2010

Travaille dur

Comme j'arrive très tôt au travail, longtemps avant elle, je dépose sur le bureau de Christiane une sorte de haïku hétéromètre et tri-rimant :

attention cafetière allumée

Bonne matinée

GC

 

Tout en conduisant, j'ai pris 17 photos "de traviole", pour ma série des Guingois du lundi. À cette occasion, j'ai appris l'existence (et les usages) de l'adjectif (?) américain (??) catawampus.

Guingois du lundi (Driving to work) 015   Zou, en salle 63. C'est pas loin, mais / Mon bon café refroidit.

 

dimanche, 19 septembre 2010

Fuzzy sets

Dans notre maison, de plus en plus, les piles de livres sont de plus en plus nombreuses, et de plus en plus anarchiques, disséminées, de plus en plus piles. Entre les livres pour préparer certains cours, les livres que j'achète chaque dimanche dans les réderies (encore, ce matin, à Marmoutier : La Mise en scène en G-F, un Nodier original de 1841, Leçons particulières de Hélène Grimaud... et L'Emigré de Brisbane), ceux achetés au Livre et pas encore lus (le tome 2 du Labyrinthe magique de Max Aub, notamment, m'attend avec d'autres sur une des étagères de ma table de nuit), les lectures croisées et frénétiques de la sélection du Goncourt (dont nous nous contrefoutons habituellement, mais cette année C. fait participer sa classe de 1ère L au Goncourt des lycéens, on joue le jeu), les ouvrages empruntés à la B.U. (par moi) ou à la Bibliothèque municipale (par les enfants (leur emplacement habituel se trouve entre la table basse du salon et le canapé)), et enfin les autres (L'art du contresens de Vincent Eggericx, Nils Holgersson, Sols de Laurent Cohen) qui forment, avec d'autres encore, une pile bizarre et toujours s'agrandissant sur mon bureau (pareille en cela aux tours rouges du dernier roman de Maylis de Kerangal, Naissance d'un pont), plusieurs endroits très localisés mais démultipliés se sont faits piles. Pas la moindre photographie ne peut rendre cela, ni y donner du sens. D'ailleurs, ces piles n'ont pas de sens. Tout juste les ai-je prestement écrites, pour meubler un petit creux de dimanche soir.

 

lundi, 06 septembre 2010

Italiques gibleuses

[Samedimanche.]

Le soir, nous achevons de regarder, à marches forcées, la série Rome. L'après-midi, au réveil de la sieste d'Oméga, je lis, assis par terre, Sols, tout en supervisant le jeu avec les cavaliers romains. Le conducteur du quadrige (l'aurige ?) se nomme Labonnibeul ; le dux du char gris et rouge se nomme Gibleuse.

Fusco.jpg

"Sylvain Fusco, le grand peintre schizophrène" (p. 56)

 

mercredi, 07 juillet 2010

Mine en route

Chronotope. Mûrier. Lundi, en passant le long du petit square de la rue Briçonnet, il m’est soudain apparu que ce lieu, et le moment où les mûres tombant en lourdes grappes s’écrasent âcrement au sol, est l’un des plus beaux de Tours. Mûrier. Epiphanie.

Comme à chaque mois de juillet, les pavois de Michel Gressier, aux triangles colorés flottant dans le vent, ont refait leur apparition, sur le pont Wilson.

Un Modiano dans la poche droite, un Herbart dans la gauche, j’ai pris le bus. Vol d’instants, dont je retiendrai ça : verre brisé sur le parking du Quick, goélands ligériens sur les bancs de sable, dalle effritée sur un trottoir de la rue Mirabeau (je ne l’avais pas vue, l’ai sentie sous mon pied droit, me demandant ce qui se passait). Kleptomanies überurbaines encore et toujours.

Entendu avant-hier : « je me suis acheté un pyjama, mon chéri va être hyper content – c’est une chemise de nuit Betty Boop ».

Nastasia sert, le soir, à la guinguette des bords de Loire. « C’est tellement sympa que ce n’est pas du travail. » (Même plus du travail ?) Dans deux mois, elle sera à Dublin, pour une année à Trinity.

(Sept magnolias place des Joulins. En ai-je assez parlé ?)

 

dimanche, 04 juillet 2010

Jour des sceaux...

Le voisin nous a apporté trois frisées, s'excusant presque ("avec la chaleur, elles sont montées toutes en même temps"). Grand ménage à la cuisine et dans les chambres. Curieusement, le sous-sol, frais d'ordinaire, a emmagasiné de la moiteur. Jour des sceaux bientôt. Une simple phrase a déclenché x interrogations sur le zeugme et l'hypallage. Et ce jour, justement, mes parents célèbrent leur quarantième anniversaire de mariage.

 

dimanche, 06 juin 2010

Faux pas

Dès la reprise, un faux pas.

Ecrivant à la va-vite et n'ayant même pas pris le temps de me relire pour de bon, j'ai flanché dès la reprise.

Ainsi, me relisant aujourd'hui, je m'aperçois que la première phrase du billet publié hier est d'une totale ineptie, ou plutôt qu'elle ne veut rien dire. D'ailleurs, moins de vingt-quatre heures après l'avoir écrite, je ne suis pas certain de savoir ce que j'avais voulu dire. En effet, cette phrase n'aurait de sens qu'avec une apodose, au lieu de quoi l'élément contrastif fait l'objet d'une nouvelle phrase, à la ligne - en prime !

Ou alors, avais-je voulu dire "j'aurai peu essayé" ? voulais-je me blâmer de n'avoir pas vraiment mis du mien, jusqu'à présent, dans les tentatives de ressusciter le foutu carnétoile ? Si tel est le cas, mon lapsus aura eu pour effet de me dédouaner involontairement, et de me faire écrire une phrase inepte.

Vraiment, pour un début... pour une reprise... pour un réembarquement...

 

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Après une journée de forte chaleur, une tempête sèche refroidit l'atmosphère. Quand je pense à tout ce que j'ai laissé en plan (les retrouvailles, le fouillis, la notation toute bête des lectures semaine après semaine), j'enrage -- tout en sachant que, si ça se trouve, dès demain, le velléitaire aura repris la main. Alpha se passionne, plus que jamais, pour l'archéologie, l'Egypte, et son frère dort depuis une semaine (non sans heurts) dans un "petit lit de grand". Un an depuis une semaine, et dix-huit ans dans douze jours. Echéances comme des haies. Plus d'écriture du tout, autre que technique (au moins, je fais bien mon travail). Le teint hâve laisse la place à tout le reste. C. lit Charlotte Delbo.

Irons-nous promener dans l'Anjou délicieux ?

 

mercredi, 27 janvier 2010

... midi de soleil...

Une après-midi de soleil et d'hélicoptères.

De long en large, sur la grande terrasse, dans mon vieux pardessus dégommé (déformé autant qu'élimé) ---> lecture. Puis j'ai nettoyé, à grande eau, les huisseries du salon et de la salle à manger, tout en méditant sur plusieurs passages de ce texte bref, "The Gingerbread House", que je venais de lire.

Baies vitrées, souvenirs des sacrifices aztèques, degrés de pierre ne cessant d'enfouir les souvenirs sous les souvenirs, comme des porte-clefs gluants de sirop de cassis.

The glowing heart pulses gently, evenly, excitingly.

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lundi, 11 janvier 2010

Pastiche ?

Rentré du travail vers onze heures, car, demi-grippé, je pensais me sentir mieux à la maison pour accomplir mes diverses tâches (dont la correction des derniers devoirs (exécrables) de 1ère année, allongé même, si difficile autrement), mais me retrouve à baguenauder sur le Web, et notamment, pris à la longue par le remords (et parce que David Farreny, excellent photographe et webmestre plus accompli encore, m'a gentiment relancé), à contribuer enfin à l'Index général Renaud Camus, dans lequel je me suis engagé à renseigner les noms de personnes et de lieux du Journal d'un Voyage en France, ouvrage que j'aime énormément et que je me retrouve à feuilleter avec plaisir. Il se trouve aussi que, mieux qu'en lisant, je bouche les innombrables trous de ma pauvre culture ; ainsi, le vicomte Joseph-Alexis Walsh, qui n'a pas même une entrée dans la Wikipedia, m'a donné du fil à retordre. Ce fut plus facile avec Sam Wagstaff, que, par coquille redoublée du texte et de l'index, Renaud Camus orthographie Wegstaff. (Or, si la mauvaise orthographe résonne de manière très germanique, la bonne graphie du patronyme, plus anglo-saxonne déjà, est assez hilarante : le verbe wag signifie "agiter, remuer", et staff peut se traduire par "bâton". (Je m'avise d'ailleurs qu'un passereau, probablement la bergeronnette, se dit wagtail, en anglais.))

Voilà à quoi fuit la fin de mon lundi matin... C'est sérieux, je vous jure.

(Oui, c'est sérieux.)

 

vendredi, 08 janvier 2010

Notations, seulement

Notations seulement. Pas la force pour mieux.

Finir d'abord le livre jaune et le livre rouge, avant d'arpenter des territoires encore encombrés.

Rêver d'écrire mon voyage en Tasmanie maintenant.

Linottes gourmandes, à proscrire désormais : joue de veau à l'émulsion de citron, absolument dégueulasse. En voilà qui sont tombés bien bas.

Au moins, le carnétoile reprend du galon.

Notations seulement. Pas la force pour mieux.

Tu erres.

...

 

lundi, 04 janvier 2010

L'Autre demeure (un seul reste)

Tu fais fort bien  de ne pas prendre    de bonnes résolutions de début d'année, puisque, dès ébauchées elles se trouvent        brisées .     Ainsi, ce soir, il a commencé à lire The Other House, un James qui semble bien mordant, alors que certain Golovanov trouvé sous le sapin était parti aux étincelles hier dans la journée.

Peut-être le soleil sur la Loire... peut-être le déjeuner rieur... peut-être le plaisir de retrouver la plénitude de la demeure... ou le froid qui s'exprime............

 

lundi, 23 novembre 2009

... c'est un leurre"

Avec une seule voiture, on doit entièrement réorganiser la vie quotidienne de la famille, et notamment - pour l'un d'eux - se lever presque une heure plus tôt, prendre le bus, remonter la pente de souvenirs proches (Fil Bleu il y a quelques années, voire moins) ou plus lointains (années d'étudiant, quand je me levais toujours trop tôt, de crainte de rater un bus, et où j'arrivais toujours avec près d'une demi-heure d'avance dans la cour intérieure du lycée Montaignne, côté cours Victor Hugo. Là, j'ai fait très fort : en négociant, à pied, le rond-point des Tanneurs, j'ai vu le gardien ouvrir les portes du hall Thélème et dus être le premier "extérieur" à fouler le linoléum rouge qui mène de ce hall au couloir de la salle polyvalente. (Je me comprends.)).

 

Prêter plus d'attention, dans le bus ou en marchant, à la vie des autres, des rares autres aussi tôt levés que vous. Voitures qui passent trop vite (les fous, les chauffards, mes semblables mes frères), un chat a traversé juste au ras des roues de l'une d'elles, pfffff ! tu as eu chaud. Feuilles de platane amassées contre la parapet surplombant les bords de Loire, et dont les supérieures voltigent. La Loire qu'on ne voit pas bien, qu'on distingue à peine dans le brou entre loup et chien, paraît dormir, c'est un leurre.

Il commençait à pleuviner quand j'ai négocié le rond-point. Quelques minutes auparavant, en face des pompes funèbres, un cycliste que je n'avais pas du tout entendu arriver m'avait dépassé comme une flèche. Tout dans mon bureau semble dormir, à part moi qui ai rangé quelques papiers, ai imprimé des documents, me suis fait du café (tout au secrétariat semblait dormir, à part la photocopieuse et la machine à café, justement).

 

Je sens encore, sur mon épaule gauche, le poids de la sacoche où dormait Cy Twombly.

 

 

dimanche, 22 novembre 2009

Versants

Moins de mouchoirs (vichy, tabaqués) sur l'étente à linge de la buanderie.

 

Du temps qui passe sans contrastes.

Feuilles de néflier désormais totalement jaunes brunes et racornies.

 

Envers du décor.

 

mercredi, 14 octobre 2009

A Link To Rabble

Retrouvé cet été chez mes parents la chemise cartonnée avec mes quelques traductions d'e.e. cummings (dataient de 1996, les bougresses). Le voisin d'en face nettoie tout au kärcher. Right here, right now ! (Pas d'évanescence s'il vous plaît, les trombones s'évanouissent très bien tout seuls.) Toujours des projets, all bark no bite.

 

mercredi, 07 octobre 2009

Au Trianon comme ailleurs

Roulent les bolides (poussières de vent). On s'intéresse encore aux statues équestres. Le grand combat n'est pas fini, ça se saurait sinon.

 

................... À quel moment le ressort s'est-il cassé ?

Quand la glèbe s'est-elle mêlée, sournoisement, sinueusement, de jus de navet ?

Pourquoi parfois revenir pour donner des coups de pied dans le cadavre ?

 

Autant de questions qui n'ont que trop de réponses ......................

 

[Mieux vaut retrourner dans son passé.]

 

dimanche, 12 juillet 2009

Zi/ ni/ ka

Pluie fraîche d'été, qui réveille la verdure des néfliers.

 

Ce dimanche (trois semaines après avoir écrit ici la dernière fois (décidément, un ressort s'est, depuis longtemps, rouillé, sinon brisé)), j'aurais voulu faire l'inventaire des piles de livres en cours de lecture ou à lire sous peu : trois piles à la chambre, une au bureau, une dans le salon -- sans compter les ouvrages que nous ont offert C. et D. le 30 mai pour éveiller en nous le goût des choses normandes, et aider à préparer le bref séjour que nous allons faire dans le Calvados, berceau de mes ancêtres, comme le veut la formule.

En fait, le Calvados n'est pas seulement le berceau de mes ancêtres, de toute ma famille paternelle jusqu'à la génération de mes grands-parents (qui sont encore en vie, mais demeurent à Saintes). De Tours à Caen, nous passerons par la forêt du Cinglais, qui doit son nom à un village d'où est issu mon patronyme.

Malheureusement, le manque de temps m'a empêché de trouver à lire certains des écrivains ou poètes qui ont marqué cette région, et, plus particulièrement, pour ce qui est du Cotentinois, Jean Follain (Canisy, acheté depuis plusieurs années, traîne autant qu'il trône sur l'une des piles sus-mentionnées), Michel Besnier, Alexis Salatko et Loïc Herry. Pour ce dernier, les délais d'acheminement des ouvrages via la fière Amazone sont trop longs pour espérer combler les lacunes.

 

------ Je dois me retenir pour ne pas faire dériver cette notule vers la rubrique William At Work (WAW), tant les divers soucis professionnels m'obsèdent encore ces jours-ci ; je ne prendrai officiellement congé de l'université que le 16 au soir, et dois passer une bonne partie des trois jours ouvrables aux Tanneurs. -------

 

Il pleut encore un peu. Larges flaques sur la table carrée de métal. Les ombellifères reverdissent. Larges flaques sur le couvercle du bac à sable. Il pleut encore un peu. Regardant la pluie, se plonger dans la poésie d'Elisabeth Barrett Browning, la photographie, les discussions douces, la lecture, l'écriture -- dans quoi se perdre ce dimanche ?

 

dimanche, 21 juin 2009

Pas même en mappemonde

Du temps pour tarabiscoter l'attente.

Bourdons voletant dans les troènes, abeilles butinant les boutons d'or. Une mobylette au loin pétarade. Assis dans les amas de prunes vertes, tombées longtemps avant d'être mûres, j'essaie d'apprendre à attendre.

I forgot to remember to forget.

 

Eté, un coup d'épée dans l'eau. Les saisons passent, sans jamais donner de la voix. Nageurs morts, irons-nous d'ahan ?

 

samedi, 13 juin 2009

Pinkerton, tinkerin', winkers

En début d'après-midi, une promenade d'une heure en ville -- par un samedi de vrai printemps pré-estival. Pour une fois que je ne me retrouve pas à arpenter fugacement les rues de Tours entre deux rendez-vous, cours, ou réunions, j'aurais dû en profiter pleinement... mais ce ne fut pas le cas... esprit préoccupé, dos en compote, que sais-je...

Sous le cognassier, semi-allongé, j'essaie d'achever la lecture de Pinkerton de Franco Cordelli. Pas vraiment emballé -- fait rare, je confonds certains personnages ; ce que je suis tenté de nommer l'effet-marionnette.

Alpha et Oméga, dont les aventures manquent à certains anciens lecteurs qui m'en ont parlé, jouent dans un bac à sable en forme de coquille Saint-Jacques (bleu vif).

Il faudrait vivre sereinement.

Il faudrait aussi noter ici pourquoi j'essaie de reprendre ces carnets. Le sais-je moi-même ?

 

dimanche, 14 décembre 2008

500 heures sans dormir

Dans le noir, Alpha et moi suivions l'actuel propriétaire, en marchant dans de vraies flaques de purée de nèfles. Sous la pluie, nous relevâmes les compteurs, avant passage devant notaire mardi soir. M. C*** se perd ensuite dans les détails -- placards, clefs, néons neufs, trappes d'accès...

 

Demain, il faut rendre l'exemplaire des Poésies de George Meredith, et Le Rouet des brumes. Manqué de temps, comme à l'accoutumée. Je me demande tout de même s'il ne faudrait pas que je relise Bruges-la-Morte, que j'avais tant admiré en 1994 ; les nouvelles du Rouet m'ont paru, à quelques passages près, de bien fades petites choses. Récemment, C. essayait de lire Le Livre des fuites, dont je lui avais dit qu'à quatorze ans il m'avait ébloui. Comme, depuis, Le Clézio m'est devenu insupportable, j'avais de nouveau emprunté ce Livre des fuites, auquel je n'ai même pas eu le temps de jeter un oeil, afin de voir si c'était un amour de jeunesse ou une pierre égarée dans l'oeuvre. Some other time...

Lyon, 11 décembre 2008 : la grand' roue, place Bellecour Alban m'a parlé de Touraine sereine. Non, je ne tiens plus de blog, plus aucun d'ailleurs. L'Horloger de Tavernier : vu il y a longtemps, aucun souvenir, mais Alban en parle avec tant de passion... Les traboules dans la nuit et l'air glacé, d'excellents gras doubles à la lyonnaise ("a munching in a cork"), et une soirée vraiment inoubliable - index et majeur pile où il faut.

Le colloque, faut-il le dire, m'a plutôt relancé, un paradoxe en ces temps de désastre.

Longs trajets en train, sans ordinateur ; la neige dans le Morvan, et la gare rose de Chauffailles ; au retour, j'ai lu presque intégralement Muttersprache de Josef Winkler dans la traduction de mon collègue Bernard Banoun. La verdure se vêt toujours de jaune.

 

Dimanche aussi, E. m'écrit qu'il a pleuré deux fois en écoutant le Fidelio de Jonas Kauffmann.

 

samedi, 03 mai 2008

Alité sonore

        Le pépiement des mésangeaux dans le nichoir

--- avec le ballet incessant des deux charbonnières adultes ---

[ Qu'est-ce qu'on entend ? ]    C'est la pie qui est sur le toit

Composition basque # 3 aussi : les enfants qui jouent au football, le coassement des grenouilles (chez les Bagarre ou juste après), un air de trompette tout d'un coup ::: j'ai corrigé cinq copies d'agrégation ce matin --- il m'en reste trois pour rester dans la moyenne --- mais je profite là, dans le jardin, de la douceur, du soleil, et des sons - bourdonnements, vrombissements aussi, voix d'enfants - qui bâtissent le samedi,

ce jour, à Tours.

lundi, 31 mars 2008

Nombres, cordes

En lisant 2666, 11

J'ignorais hier soir, en refermant 2666, le roman de Roberto Bolaño que je suis en train de lire, à la page 333, que je mettrais très précisément 22 minutes à revenir à pied du garage ce matin, après avoir emmené les enfants, qui chez la nounou, qui à l'école, et ce d'autant moins, curieusement, que j'avais remarqué, mardi dernier, en rentrant du travail, que le compteur kilométrique de la voiture qui se trouve en ce moment même entre les mains des mécaniciens affichait 110011, au point de me demander, quelques instants, si ce nombre était bel et bien, en vertu de sa nature palindromique, plus beau que 110010, question à laquelle je n'ai toujours pas trouvé de réponse. (Oui, j'ai une existence passionnante.)

37, rue Jean-Jacques Rousseau, à Chinon

Sinon, j'étais ravi de découvrir, lundi dernier, lors de l'avant-dernier concert (ou "midi musical") du Printemps musical de Saint-Cosme, le Trio à cordes de Villa-Lobos, pour lequel j'avais plutôt un préjugé défavorable, mais qui, à l'exception du troisième mouvement, qui donne une franche impression de "remplissage", est tout à fait remarquable. Plus tard, j'ai été surpris de découvrir que la fière Amazone répertoriait, sur ses différents sites nationaux, pas moins de trois enregistrements différents en CD... dont aucun n'est disponible, quoique le dernier, par le Kandinsky Trio, ait été publié il y a moins de quatre ans.

Printemps musical de Saint-Cosme, 24 mars 2008 : Trios de Schnittke, Beethoven et Villa-Lobos

Lundi dernier, le trio que nous entendîmes à l'oeuvre était formé de trois (très) jeunes instrumentistes, la (remarquable) violoniste Eléonore Darmon, l'altiste Adeliya Chamrina (un brin paniquée, ou rivée à la violoniste, dans le trio de Schnittke) et le violoncelliste Yan Levionnois.

lundi, 17 mars 2008

Dimanche aux planches

Sur le chemin du Prieuré de Saint-Cosme, où toujours nous revenons, Alpha et moi, nourris des mêmes émois, nous entendons, à la radio, l'air célèbre d'Orphée dans l'opéra éponyme de Gluck, version française ("J'ai perdu mon Eurydice"). Je raconte à Alpha le mythe d'Orphée.

Au Printemps musical de Touraine, nous entendons Nikola Nikolov et Camille Schnoor dans la Sonate op. 100 de Brahms (dont je préfère tout de même les versions Laredo/Pommier et Zukerman/Barenboïm), et dans la Sonate op. 24 "Le Printemps" de Beethoven.

Printemps musical de Touraine, Prieuré Saint-Cosme, 16 mars 2008 : Avant le concert de Nikola Nikolov & Camille Schnoor

L'après-midi, pendant qu'Alpha et sa mère sont repartis pour le Prieuré (concert du Quatuor Ebène et de la pianiste Akiko Yamamoto consacré exclusivement à Brahms), je reste à garder Oméga et j'écoute, trois fois, la deuxième partie d'une pièce que j'aime beaucoup, et de plus en plus : Restoring the Death of Orpheus für Akkordeon und groes Orchester de Rolf Riehm, avec Teodoro Anzelotti à l'accordéon. Il s'agit là, selon moi, du meilleur que la musique contemporaine puisse offrir : l'oeuvre émeut autant qu'elle déstabilise, et donne à entendre autant qu'à réfléchir.

(Sortir, sortir de mon mutisme...)

samedi, 02 février 2008

Julio Gonzalez au Château de Tours I

Ce sont peut-être trente ou quarante billets que j'aurais voulu écrire, dans les pages de ce carnétoile, au cours de ces jours de vaches maigres. Une migraine atroce me martèle aux tempes. Avant de visiter, en coup de vent (et en passant entre les averses), l'exposition Julio Gonzalez en famille au Château de Tours, je n'avais (shame on me) jamais entendu parler de Julio Gonzalez, et encore moins, bien évidemment, de son frère Joan, mort jeune (à quarante ans), ou de sa fille, Roberta, huiliste, dont les toiles occupent tout le deuxième étage du Château. On est toujours l'inculte de quelqu'un. De retour à la maison, après un cours de thème dans une salle surchauffée qui a achevé de me plonger dans les bras de la sinusite (a foolish figure), j'ai pu vérifier, dans mon bon vieux L'Aventure de l'Art au XXe siècle (sous la direction de Jean-Louis Ferrier. Chêne/Hachette, 1990), l'étendue des dégâts : Julio Gonzalez y est cité pas moins de sept fois, dont deux petits articles à lui seul consacrés, avec deux reproductions de ses sculptures (la Tête aiguë de 1927 et le Masque de Montserrat criant de 1941).

Si tu as si mal que ça à la tête, je ne comprends pas que tu puisses rester comme ça devant l'ordinateur...

Feuilletant L'Aventure de l'Art au XXe siècle, je me suis retrouvé à méditer sur La Patience de Braque, sur mon rapport ancien mais conflictuel avec la peinture de Baranoff-Rossiné, et, enfin, à découvrir l'histoire savoureuse du Coucher de soleil sur l'Adriatique de Joachim -Raphaël Boronali. C'est d'ailleurs cette anecdote qui m'a conduit (en chantonnant in petto la chanson de Jean Ferrat ("Il est au milieu d' la route / Le stupide aliboron / On dirait qu'il nous écoute / Avec sa têt' de cochon")) à vérifier l'étymologie du substantif/sobriquet aliboron, d'où la citation qui va clore ce modeste et foutraque billet et qui peut renvoyer tant au Livre des mines quà mes lectures récentes d'Orhan Pamuk (encore que, dans Istanbul, Gautier ne soit guère évoqué) :

" Ces ânes étaient harnachés de bâts, de tétières et de croupières agrémentés de dessins en petits coquillages de différentes couleurs et n'avaient pas la mine piteuse de nos pauvres aliborons qui se sentent plaisantés. "

(Théophile Gautier. Constantinople. 1854.)

 

Si tu as si mal que ça à la tête, je ne comprends pas que tu puisses rester comme ça devant l'ordinateur...

[The story of my life.]