Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lundi, 29 novembre 2010

Cyclistes

(à la manière de Renaud Camus, un peu)

 

Il fait un froid de canard dans les couloirs ; l’écologiste en moi doit s’en réjouir, puisqu’il n’y aurait aucune espèce de pertinence à chauffer à fond les couloirs. Déjà, parfois, le contraste entre certaines salles ou bureaux presque glaciaux et des salles de cours que chauffe à travers les vitres, et en sus du système central, un soleil généreux me confond. Donc il fait un froid de canard.

 

Ce matin, en route pour l’université, je me suis fait la réflexion, une fois encore, que, dans notre société contemporaine, les cyclistes semblaient seuls, non pas dispensés d’observer les règles les plus élémentaires de la sécurité routière, mais même, à ce qu’il semble, expressément tenus de ne pas les respecter, puisque, en pleine obscurité, presque aucune dynamo ne semble fonctionner – il n’y a pas de lumières, ni à l’avant ni à l’arrière, ni de vêtements un peu clairs (à l’exception de quelques olibrius qui portent les combinaisons jaune fluo réservées normalement aux situations d’urgence, ce qui, dans leur esprit, doit les dispenser de toute autre mesure), ni même, dans la plupart des cas, de déflecteurs (ou doit-on les nommer des réflecteurs ?).

Ce qui est étrange, c’est que les vieux coucous, les vélos déglingués, cela n’existe quasiment plus. Je me rappelle pourtant que, dans mon enfance – il y a donc de cela une vingtaine d’années au plus –, les cyclistes roulant sur des bécanes rouillées et peut-être parfois plus âgées qu’eux, n’étaient pas rares ; mais tous mettaient un point d’honneur à être vus la nuit. Au reste, je ne comprends pas bien pourquoi un cycliste qui doit faire face, ou remonter, des flots de voitures ou de camionnettes de nuit, tient autant à ne pas être vu. Sans doute ne sont-ils pas tous sciemment suicidaires ? Probablement ne veulent-ils pas, tout de même, être écrasés pour le plaisir d’intenter des procès (ou de voir leur veuve, leurs orphelins, en intenter pour eux) aux malheureux qui ne les auront tout simplement pas vus ? Tout cela me semble aller à contresens de toute logique… un non-sens, tout bonnement.  

Quand on est piéton, c’est pis : on risque autant de se faire renverser par un cycliste qui ne respecte pas le zebra crossing que par un cycliste qui vous bouscule en traversant comme un piéton, pour ne rien dire des cyclistes qui virevoltent en gymkhâna sur les trottoirs. (Oui, je sais, je répète beaucoup le mot cycliste. Je leur en veux beaucoup, aujourd’hui.)

 

J’en veux pas mal aussi aux spéléologues amateurs, pilotes de trimaran, adeptes du canyoning (comme je crois qu’on dit) et autres pratiquants des sports de l’extrême, dont les périlleuses aventures, quand elles tournent mal, nous valent, à la radio, des profusions de détails sur le nombre de gendarmes, de pompiers, de croiseurs, de tireurs du GIGN ou de sous-préfets etc. qu’il a fallu mobiliser afin de tenter de leur venir en aide. Si j’avais quelque voix au chapitre (et sans doute n’en ai-je pas l’ombre), si j’étais ministre ou député, je pratiquerais un lobbying intensif (comme je crois qu’on dit) afin de faire voter une loi imputant à tous ces sportifs de l’extrême les frais de leur sauvetage. Est-ce que je fais du saut à l’élastique, moi ?

Commentaires

Les cyclistes ne sont tout de même pas tous suicidaires... Certains respectent le code de la route et ne s'amusent pas à faire les pitres sur les trottoirs.
Par ailleurs, le comportement de certains automobilistes est également à déplorer!! Le stationnement sur les pistes cyclables met grandement en danger la vie des cyclistes (qui font l'effort de respecter les règles de la sécurité routière)!

Écrit par : Corinne | lundi, 29 novembre 2010

Ah, Corinne, figurez-vous que j'ai pensé à vous en écrivant une partie de ce billet, car je m'imagine que vous devez en effet être très prudente. Bien entendu, bien des automobilistes sont des sauvageons, mais au moins, assez égoïstement et logiquement, ils ne se mettent pas en danger eux-mêmes... C'est surtout ce point qui m'échappe, je l'avoue (mais, comme vous le savez, le cyclisme même m'échappe).

Sinon, sachez que j'ai écrit ce texte juste après avoir déjeuné d'un sandwich et d'un petit paquet de chips (mais pas dans un train).

Écrit par : Guillaume Cingal | mardi, 30 novembre 2010

Haha!! Il faut croire que cyclisme et physique quantique ne font pas bon ménage...

Écrit par : Corinne | mardi, 30 novembre 2010

Herméneutique du paquet de chips > rien à voir avec la physique quantique.

Écrit par : GC | mardi, 30 novembre 2010

Oui, je sais bien. Simple référence McEwanesque...

Écrit par : Corinne | mardi, 30 novembre 2010

On attendra samedi, alors, pour les chiens noirs dans le jardin en ciment.

Écrit par : GC | mardi, 30 novembre 2010

Les commentaires sont fermés.