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dimanche, 28 novembre 2010

D'une décennie

-------- Je pressens que confusément que Madame de Véhesse a déjà dû faire état des hypothèses que je vais avancer ce soir. Pas le courage de chercher. ----------

 

"Il y a dix ans aujourd'hui, jour pour jour, se présentait à Plieux Pierre J. Je considère cette visite, et les dix années qui se sont ensuivies jusqu'à présent, comme la plus grande grâce que j'aie jamais reçue de la Providence." (Kråkmo, journal 2009, entrée du 23 mai. Fayard, 2010, p. 250)

"... dimanche matin arrivait le garçon de l'Ariège, celui qui m'a contacté d'abord sur le web, en réponse à Vaisseaux brûlés. C'est un étudiant de vingt et un ans, plutôt joli, très timide, auquel on peut mal reprocher je suppose, de ne pas savoir très bien ce qu'il veut -- du coup je ne le sais non plus." (Retour à Canossa, journal 1999, entrée du 23 mai. Fayard, 2002, p. 266)

"Il était très gentil, mais peu disert. Que ne comprend-il que l'amour se nourrit d'amour et qu'il faudrait qu'il m'aime, et me le dise, s'il voulait que je l'aime ? Nous allons attendre que ce loup-là sorte du bois. L'expression n'est pas son fort, peut-être par tradition familiale." (Idem, entrée du 30 mai, pp. 276-7)

 

De toute évidence, lorsqu'il mentionne pour la première, puis pour la seconde fois, en 1999, Pierre J. (= Jolibois / le nom réel du compagnon n'est pas un secret puisqu'il figure dans les volumes des Demeures de l'esprit, au titre de son assistance documentaire [ajout du surlendemain, cf infra : ici, bourde inexplicable autant qu'impardonnable : Pierre se nomme en fait Jolibert - toute mon interprétation s'effondre]), Renaud Camus choisit d'inscrire le patronyme de son Ariégeois en en dissociant les deux parties signifiantes : plutôt joli / sortir du bois. L'allusion à la tradition familiale, dans la phrase suivante, a peut-être pour effet d'indiquer ce jeu onomastique implicite sur le patronyme. Et je me prends à imaginer que l'initiale J. a sans doute d'autres fonctions souterraines dans l'écriture des journaux de cette décennie passée, voire dans d'autres textes. Ainsi, il existe un H. (Retour à Canossa, pp. 299-301), qui inviterait assez à rêver, en un sens nouveau, du titre que Renaud Camus donne à son oeuvre photographique : Le Jour ni l'Heure (Le J. ni l'H.?) Evidemment, ça ne marche pas, puisque, si Renaud Camus se lie durablement avec "l'Ariégeois" (J.), le texte de son journal n'est traversé que passagèrement par "le Strasbourgeois" (H.).

Il faudrait aussi tenir compte de l'importance onomastique particulière du prénom Pierre, déjà très présent avant 1999 dans les journaux, et qui, par sa syllabe unique et riche (diérésable, certes), offre un contrepoids à la dissociation, dans Retour à Canossa, des deux signifiants correspondant aux deux parties du patronyme.

 

(Il existe un autre Pierre J., nettement plus périphérique, dans les journaux : Pierre Jourde.)

(Et, plus impertinent encore, mon grand-père maternel est ariégeois, et c'est un taiseux de première. (Mais il se prénomme André.))

 

Commentaires

Sauf que le nom de Pierre semble plutôt être Jolibert, ainsi qu'il est notifié en page 4 ou 5 du dernier volume des Demeures de l'esprit.

Écrit par : Didier Goux | lundi, 29 novembre 2010

N'est-il pas plutôt Jolivet ?

Écrit par : Denis | lundi, 29 novembre 2010

Mince alors, qu'est-ce qui m'a pris ???? je croyais avoir vérifié...

Bon (dit-il, rouge de confusion), c'est un cas typique de surinterprétation et de suranalogie à la suite d'une erreur (et, même, d'une bourde). Peut-être l'auteur des Eglogues, s'il passe par ici, aura-t-il la bonté d'en sourire... Aussi, a-t-on idée de s'appeler Jolibert ? dit-on que le loup sort du bert ???

Écrit par : Guillaume Cingal | mardi, 30 novembre 2010

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