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dimanche, 06 mai 2007

Journées dionysiennes [1] : Hommage au Corail

Mardi 1er mai, cinq heures moins dix.

       Journées dionysiennes : en aucun cas dionysiaques. Seulement, je me rends pour deux jours à Saint- Denis , préfecture du département qui en porte le nom. Rien n’y sera dionysiaque, ni même apollinien, puisque je vais travailler, pendant deux jours, dans le cadre de la réunion d’harmonisation des barèmes du jury de l’agrégation d’anglais (ce qui nous fait, tout de même, pour commencer ces carnets, un quintuple génitif, et ça n’est pas rien). Je ne peux donc compter ni sur Apollon ni sur Bacchus pour agrémenter ce bref séjour, à moins peut-être – pour honorer le premier dieu – que je ne trouve le temps d’aller promener mes souliers du côté de la basilique, que je n’ai vue qu’une fois, en 1984, alors âgé de neuf ans et demi. Dans mon souvenir, l’ensemble formé par les tombeaux des rois, reines et princes de France est un exemple splendide de statuaire.

medium_Journees_dionysiennes_1er_mai_2007_007.jpgPour ce qui est du second (Bacchus), je ne vois pas trop ce qu’il pourrait en être, à moins de me pochtronner tout seul tristement dans ma chambre d’hôtel, ce qui serait une première (et un signe très sûr de décadence).

Il vient d’être annoncé, dans les haut-parleurs de l’Aqualys, que « le départ est imminent ». Je ne m’explique toujours pas, d’ailleurs, que les trains corail de la région Centre aient un nom qui leur est propre (Aqualys) : ce sont pourtant des Corail comme les autres (c’est-à-dire que ce ne seront jamais des coraux). Ne croyez pas que mon avarice me pousse à ne jamais voyager en TGV : j’emprunte souvent ces boîtes à sardines profilées, mais, dans le cas présent – celui de ces journées dionysiennes – j’ai prévu de voyager en Aqualys pour plusieurs raisons : financières évidemment (encore que je puisse être remboursé, je pense, de ce voyage à titre professionnel), car [Interruption. Annonce au micro : « Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, nous attendons l’arrivée de notre conducteur. Veuillez nous excuser pour la gêne occasionnée. » Dites donc, ça commence bien, non ?] le billet aller-retour coûte 56 euros, contre 103 euros pour le même trajet en TGV (or, le trajet dure (doit durer, à condition que le conducteur finisse par arriver un jour) deux heures, alors que le trajet en TGV dure 1 h 10 (ce qui est à peine plus de la moitié, certes, mais ne saurait justifier, pour moi qui ne suis pas à la bourre, une telle différence de prix)) ; professionnelles ensuite, car tant la lecture que l’écriture sont plus comm odes aux tablettes des voitures Corail ; de confort enfin, car je me trouve toujours beaucoup plus à l’aise dans les voitures Corail que dans les TGV, moins spacieux (voire plus spartiates) et, dans tous les cas, généralement plus bondés. (Entre-temps, tandis que je m’emmêlais dans mes parenthèses, le train a démarré, avec sept minutes de retard.)

Il est cinq heures cinq, et en un quart d’heure, je n’ai pas trouvé le temps d’écrire quoi que ce soit d’intéressant, si ce n’est les conditions du voyage (et les aléas de son commencement). J’avais d’emblée jeté sur la table le distinguo entre dionysien et dionysiaque ; je pourrais « pousser mon avantage » (comme disait mon maître Michel Boisset) en distinguant l’apollinisme (l’apollinien selon Nietzsche et consorts) de l’apollinarisme, qui peut relever de la lecture de poètes ainsi dénommés (Sidoine ou Guillaume notamment) ou même du fait d’habiter dans une rue nommée en hommage à l’un de ceux-là. Mon existence va donc, durant deux jours, prendre un tour dionysien.

Commentaires

Dans l'Express du 5 avril, un article intitulé "Alice au pays de l'agreg" fait la critique du livre d'une "Franco-Américaine [qui] raconte son année à préparer le concours d'anglais. Plongée dans un système aberrant".

J'ai songé à faire un post indigné allant dans le sens de l'article "(le système est pourri, gnagnagna)", puis j'ai pensé à toi et je me suis dit qu'il valait mieux être prudente, la réalité était souvent différente de ce qu'on racontait.
As-tu entendu parlé de ce livre, je serais curieuse d'avoir ton avis: "Sorbonne confidential", de Laurel Zuckerman, chez Fayard.

Écrit par : Zette | dimanche, 06 mai 2007

Oui : si tu veux tout savoir, cette FOLDINGUE (il n'y a pas d'autre mot) raconte notamment comment elle a assisté à un oral d'agrégation et s'y moque de l'accent "français" de deux des examinateurs. Or, l'un de ceux dont elle stigmatise l'accent est un collègue brillant qui se trouve être... américain et parfaitement bilingue !

J'en parle d'autant plus à mon aise que je viens juste d'entrer au jury de l'agrégation et que je n'enseigne pas à Paris. C'est une HONTE que Fayard publie ce genre de ramassis de mensonges !

Écrit par : Guillaume Cingal | dimanche, 06 mai 2007

Jury d'agreg, mazette ! Dis-donc, j'en ai compté six des génitifs. Enfin s'il est possible de parler de génitif en français ? J'en sais rien. Ce dont je suis sûr, c'est d'être d'accord avec toi au sujet des TGV.

Écrit par : Antoine | dimanche, 06 mai 2007

Pour ce qui est d'Apollon, je ne pouvais évidemment rien pour vous. En revanche, pour Bacchus, vous n'aviez qu'un coup de fil à passer et on se serait schtroumpfé (comme dirait Chloé) un p'tit quèqu' chose...

Écrit par : Didier Goux | dimanche, 06 mai 2007

Les nouveaux TGV (décorés par Lacroix, non ?) sont beaucoup plus confortables que les précédents. Beaucoup plus de places, des couleurs adorables et sur les tablettes (centrales des sièges groupés par quatre) il y a les jeux de petits chevaux et de dames de dessinés.

Par contre, il n'y a plus les rideaux aux fenêtres, donc on ne peut plus se protéger de la climatisation...

Écrit par : Chloé | dimanche, 06 mai 2007

Si la question relative à "Aqualys" t'intéresse vraiment, voici quelques éléments de réponse :

La dénomination des trains a une longue tradition, depuis l'Orient-Express ou la Flêche d'Or de la CIWL jusqu'aux Capitole, Stanislas, Mozart... des Trans-Europ-Express.
A la fin des années 70, plusieurs services de trains régionaux recevront eux aussi un nom (Stelyrail (Saint-Etienne Lyon), Métrolor (Metz Nancy), Métralsace (Strasbourg Mulhouse), Métrazur (Côte d'Azur)), généralement parce que la SNCF s'était tournée vers les collectivités locales pour la rénovation ou l'achat de matériel roulant, et qu'il fallait bien d'une manière ou d'une autre identifier ces participations financières (c'était avant la création des TER et leur régionalisation).
C'est ce qui s'est passé pour Aqualys (liaison Paris Orléans Tours), qui a été dénommé ainsi autour de 2000 lors de la rénovation des voitures Corail avec la participation financière exceptionnelle de la Région Centre (Paris Orléans Tours n'est en effet pas une ligne TER Centre (ou en tout cas pas totalement)).
Les nouveaux TGV Lacroix sont certes plus confortables (en deuxième classe), mais je trouve personnellement les couleurs hideuses (quoique certainement très à la mode) et cette rénovation d'une très médiocre qualité (pour ce qui concerne les matériaux).

Écrit par : Philippe[s] | lundi, 07 mai 2007

Alors, moi, le Philippe[s], i' m'épate : i' t'passe de Spiderman 3 aux différents types de trains Corail avec une aisance... mais une aisance !

Écrit par : didier goux | lundi, 07 mai 2007

De plus, je suis de son avis pour les TGV Lacroix, qui ne valent pas la bannière... (Chloé, ce n'est pas un motif grave de dissension... si ?)

Écrit par : Guillaume Cingal | lundi, 07 mai 2007

Didier> Spiderman 3 ? Vous confondez avec Zvezdo !

Écrit par : Philippe[s] | lundi, 07 mai 2007

Ah ! merde, oui... Mille excuses, cher Chartrain...

Écrit par : Didier Goux | mardi, 08 mai 2007

Les commentaires sont fermés.