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lundi, 07 mai 2007

Journées dionysiennes, [2] et [3]

Mardi 1er mai, 17 h 15.

 

Du monde monte à Saint Pierre des Corps. Je vais peut-être passer à la deuxième phase du trajet (qui doit consister à relire attentivement le chapitre 5 de The Scarlet Letter, dont est extrait le texte du commentaire qui a été soumis à la sagacité des candidats à l’agrégation d ‘anglais il y a deux semaines). Demain et après-demain, avant de repartir chacun avec nos 70 copies (qui ne sont que la moitié de ce qu’il faudra corriger en un peu moins d’un mois), nous allons nous concerter afin d’harmoniser la correction des commentaires.

medium_Journees_dionysiennes_1er_mai_2007_012.jpgQuand j’écrivais qu’il y avait plus de place dans les trains Corail (ou Aqualys) : bien que pas mal de monde soit monté à Saint Pierre des Corps, je reste à disposer d’un « carré » pour moi tout seul, et il en est de même pour les autres voyageurs, qui tous peuvent gentiment s’espalaser, qui à sa tétrade, qui sur une place double, qui (comme moi) en n’occupant qu’un seul siège mais en n’ayant pas à jouer des coudes avec le fantôme d’à côté ni des genoux avec les spectres d’en face. Ce n’est pas de sitôt que les joueurs de belote ou de tarot nous vagiront aux oreilles.

 

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[3] Avant de passer à la fameuse phase 2, je voulais noter ici que, dès que j’ai été choisi pour faire partie du jury de littérature de l’agrégation d’anglais, en juillet dernier, j’ai lu ou relu toutes les œuvres, pas plume en main mais l’esprit vigilant : ainsi, pour The Scarlet Letter, que j’avais lu et peut-être même étudié (mais ce point reste en suspens) vers 1994, je me suis procuré l’édition Norton et ai relu le roman à Hagetmau, dans la chaleur de juillet, jusqu’à peaufiner en lisant la plupart des articles critiques qui figurent dans la Norton. Depuis, en revanche, je n’y ai pas touché (et j’étais bien soulagé de voir qu’aucun des quatre sujets (deux de composition et deux de commentaire) que j’avais proposés au président du jury, à sa demande, n’était « tombé » (ce que j’eusse découvert, si cela avait été le cas, en même temps que (et même après) les candidats), car une telle tuile aurait signifié que je devais, dans les deux semaines qui restaient avant la réunion dionysienne, « pondre » un corrigé et des propositions de barème, ce qui m’eût demandé une relecture très attentive et fulgurante, non seulement de l’œuvre en question mais aussi de l’essentiel de la critique ayant servi à l’élaboration des cours des collègues de France et de Navarre (ouf, j’ai eu chaud !)).

Il me faut donc relire, d’ici demain, dans le train et à l’hôtel, plusieurs des passages significatifs de The Scarlet Letter, et notamment ce chapitre 5, fort ambigument nommé « Hester at her needle ». (Il est cinq heures vingt. Je m’y mets.)

17:58 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Ligérienne, Voyages

dimanche, 06 mai 2007

Journées dionysiennes [1] : Hommage au Corail

Mardi 1er mai, cinq heures moins dix.

       Journées dionysiennes : en aucun cas dionysiaques. Seulement, je me rends pour deux jours à Saint- Denis , préfecture du département qui en porte le nom. Rien n’y sera dionysiaque, ni même apollinien, puisque je vais travailler, pendant deux jours, dans le cadre de la réunion d’harmonisation des barèmes du jury de l’agrégation d’anglais (ce qui nous fait, tout de même, pour commencer ces carnets, un quintuple génitif, et ça n’est pas rien). Je ne peux donc compter ni sur Apollon ni sur Bacchus pour agrémenter ce bref séjour, à moins peut-être – pour honorer le premier dieu – que je ne trouve le temps d’aller promener mes souliers du côté de la basilique, que je n’ai vue qu’une fois, en 1984, alors âgé de neuf ans et demi. Dans mon souvenir, l’ensemble formé par les tombeaux des rois, reines et princes de France est un exemple splendide de statuaire.

medium_Journees_dionysiennes_1er_mai_2007_007.jpgPour ce qui est du second (Bacchus), je ne vois pas trop ce qu’il pourrait en être, à moins de me pochtronner tout seul tristement dans ma chambre d’hôtel, ce qui serait une première (et un signe très sûr de décadence).

Il vient d’être annoncé, dans les haut-parleurs de l’Aqualys, que « le départ est imminent ». Je ne m’explique toujours pas, d’ailleurs, que les trains corail de la région Centre aient un nom qui leur est propre (Aqualys) : ce sont pourtant des Corail comme les autres (c’est-à-dire que ce ne seront jamais des coraux). Ne croyez pas que mon avarice me pousse à ne jamais voyager en TGV : j’emprunte souvent ces boîtes à sardines profilées, mais, dans le cas présent – celui de ces journées dionysiennes – j’ai prévu de voyager en Aqualys pour plusieurs raisons : financières évidemment (encore que je puisse être remboursé, je pense, de ce voyage à titre professionnel), car [Interruption. Annonce au micro : « Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, nous attendons l’arrivée de notre conducteur. Veuillez nous excuser pour la gêne occasionnée. » Dites donc, ça commence bien, non ?] le billet aller-retour coûte 56 euros, contre 103 euros pour le même trajet en TGV (or, le trajet dure (doit durer, à condition que le conducteur finisse par arriver un jour) deux heures, alors que le trajet en TGV dure 1 h 10 (ce qui est à peine plus de la moitié, certes, mais ne saurait justifier, pour moi qui ne suis pas à la bourre, une telle différence de prix)) ; professionnelles ensuite, car tant la lecture que l’écriture sont plus comm odes aux tablettes des voitures Corail ; de confort enfin, car je me trouve toujours beaucoup plus à l’aise dans les voitures Corail que dans les TGV, moins spacieux (voire plus spartiates) et, dans tous les cas, généralement plus bondés. (Entre-temps, tandis que je m’emmêlais dans mes parenthèses, le train a démarré, avec sept minutes de retard.)

Il est cinq heures cinq, et en un quart d’heure, je n’ai pas trouvé le temps d’écrire quoi que ce soit d’intéressant, si ce n’est les conditions du voyage (et les aléas de son commencement). J’avais d’emblée jeté sur la table le distinguo entre dionysien et dionysiaque ; je pourrais « pousser mon avantage » (comme disait mon maître Michel Boisset) en distinguant l’apollinisme (l’apollinien selon Nietzsche et consorts) de l’apollinarisme, qui peut relever de la lecture de poètes ainsi dénommés (Sidoine ou Guillaume notamment) ou même du fait d’habiter dans une rue nommée en hommage à l’un de ceux-là. Mon existence va donc, durant deux jours, prendre un tour dionysien.