vendredi, 18 septembre 2020
Journée à Rennes
Après un lever très matinal (4 h 30), je n’ai pris la route qu’à 6 h 25. Par la nationale, la route est très agréable, et j’ai trouvé infiniment plus pénible le chemin du retour, par l’autoroute : de surcroît, la demi-heure que l’on gagne ne me paraît pas valoir les 20 euros de péage. C’est comme le débat actuel autour de la 5G : les gens qui n’en ont pas un besoin impératif devraient accepter de choisir systématiquement la solution la plus économique en ressources. Le problème de la 5G n’est pas le danger éventuel pour la santé des individus ; c’est la surconsommation, qui a déjà bousillé notre planète et qui menace de la précipiter plus rapidement que jamais dans le gouffre, avec le Groenland irréversiblement fondu et les incendies de Californie que l’on voit d’Europe.
Foin de ces considérations, qui ne me quittent jamais vraiment et qui me minent, la journée d’aujourd’hui consistait plutôt en une sorte de petit break bienvenu, malgré les 500 bornes aller-retour. Outre que j’ai pu apporter pas mal de conserves à A* et faire un peu de ménage dans son studio, je suis allé visiter le Musée des Beaux-Arts, gratuit jusqu’à la fin du mois, et où j’étais entièrement seul, si l’on ne compte pas les employé-es. Seul. Rennes est tout de même une agglomération de quelque 500.000 personnes, et à part moi, même pas rennais, pas un clampin dans un tel musée… Les collections sont magnifiques, en prime : salles égyptiennes passionnantes, galeries de peinture très diverses (même si je crois que je finis par détester la peinture de genre du 17e plus encore que les paysages de seconde zone du 19e), parfaite collection de peinture flamande de la grande époque dans le cabinet de curiosités de Robien…
Dans les salles consacrées au dernier tiers du 20e siècle, plusieurs œuvres « mécaniques » se déclenchent lors de l’entrée d’un visiteur ; pour deux d’entre elles, lisses et vacantes, le cartouche indiquait qu’elles étaient « hors service ». Un bon résumé d’une partie de l’histoire de l’art contemporain : cette œuvre est hors service.
Je me suis ensuite rendu au parc du Thabor (et à chaque fois que je viens à Rennes j’ai Rabbi Jésus de Dick Annegarn dans la tête), où je n’ai pas trop cherché l’installation de Martin Parr mais où je me suis espalasé sur une des pelouses afin d’y finir enfin ma lecture de Sur la route du Danube d’Emmanuel Ruben. Un rouge-gorge très familier m’avait collé quand j’étais sur un banc ; un écureuil, bondissant de ci de là, m’a accompagné pendant une bonne part de ma lecture.
Mes parents sont arrivés pour le week-end, dans l’après-midi. A* et moi sommes rentrés à Tours vers huit heures du soir ; dîner sur la terrasse, avec trois tables pour permettre une distanciation maximale ; A*, qui devait avoir aujourd’hui le résultat de son test Covid19 de mardi dernier, ne l’a pas encore.
22:50 Publié dans *2020*, BoozArtz, Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Espalasé ? Fichtre ! en voilà un qui n'avait encore jamais croisé mon chemin ! Je devine à peu près son sens, mais c'est tout juste…
(Sinon, je vous trouve tout de même bien péremptoire quand vous affirmez que le Groenland a irréversiblement fondu : cet "irréversible", vous pourriez être amené à le regretter d'ici quelques millénaires, voire avant…)
Écrit par : Didier Goux | samedi, 19 septembre 2020
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