jeudi, 16 juillet 2020
Le Sacre de l'écrivain
6 h. Réveillé par un moustique, et le mal de dos. Je crois que j’ai réussi à tuer l’insecte avant de quitter la chambre. Ici à la cuisine, j’ai compté les piqûres, rien qu’au pied gauche : quatre. Et j’ai tué trois moustiques. Ma mère s’est levée, car elle ne dormait pas non plus, puis est allée se recoucher. Le wifi fonctionne de façon capricieuse.
Peu lu hier. A Glastonbury Romance, seulement un chapitre (sieste l’après-midi, et je tombe de sommeil le soir à onze heures au lit).
Le Sacre de l’écrivain de Bénichou, bientôt terminé, est intéressant, mais ses deux défauts majeurs sont d’être un travail purement chronologique, de sorte que même lui s’aperçoit de la faible pertinence d’un tel modèle pour son sujet et fait sans cesse des petites allusions rétrospectives (une édition hypertextuelle serait bien pratique), et surtout de traiter uniquement du romantisme français, ce qui n’a, de fait et à l’épreuve de la lecture, que peu de sens : Bénichou réduit donc l’émergence de sensibilités voisines au prisme de convictions politiques parfois antagonistes, dans un contexte qui n’est jamais européen. Or, si les filiations que le livre établit entre l’émergence de l’apostolat scripturaire dans les années 1760-1780 et la génération des Hugo et Lamartine sont passionnantes à explorer, elles n’ont pas grand sens à se priver des liens avec les soulèvements politiques dans d’autres pays d’Europe, mais surtout des liens avec les ruptures formelles amorcées dès les années 1780 en Allemagne et dans les Îles britanniques, avec notamment la réinvention des normes et des codes de la ballade. Avant d’attaquer ces deux ‘Quarto’ achetés sur le conseil de l’ami éditeur David M*, j’étais un peu sceptique, car j’ai toujours beaucoup lu au sujet du romantisme dans une perspective comparatiste, européiste en quelque sorte, et je reste, de fait et malgré les angles nouveaux pour moi, sur ma faim. Au fond, le plus intéressant, et cela tombe bien vu que c’est le sujet central du livre, est la manière dont Bénichou décrit l’émergence d’une protofigure de l’intellectuel engagé, avec la figure laïcisée du poète ; cela explique fort bien, entre autres, la prégnance des sujets bibliques dans une perspective qui n’est justement pas celle de Milton, Klopstock ou Blake, pas réductible à l’épopée luthérienne ou au prophétisme pythique semi-délirant.
Hier soir, petit appel visio avec A* et les Cessonnais, puis belote (C* et moi avons gagné), puis dîner, puis 4 épisodes de Two and A Half Men (que nous faisons découvrir à O*).
06:36 Publié dans *2020*, Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (3)
Commentaires
Eh bien… je crois que je vais surseoir à mon achat ! Bénichou restera confiné dans son petit panier virtuel…
Écrit par : Didier Goux | jeudi, 16 juillet 2020
Voilà... vous ferez bien... Disons que c'est intéressant quand on est enseignant-chercheur et qu'on fait régulièrement des cours sur des textes de sensibilité dite romantique.
Écrit par : Guillaume Cingal | vendredi, 17 juillet 2020
Qu'est-ce que je fais comme économies, grâce à vous ! Vous devriez être déclaré d'utilité publique… voire nationalisé.
Écrit par : Didier Goux | vendredi, 17 juillet 2020
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