mardi, 27 février 2024
Daaaaaalí
De Daaaaaalí, la réplique qui me reste le plus, par-delà rodomontades et gags hilarants*, est celle de Judith, la journaliste interprétée par Anaïs Demoustier, disant à Dalí** « mais je crois en vous, moi, je ne suis pas comme les autres ».
Cette réplique invite à comprendre tout le film de façon littérale, à savoir que les acteurs ne jouent pas « le vrai » Salvador Dalí, mais des sosies ou imposteurs. En effet, le film représente ce que l'on sait du « vrai » Dalí avec un certain degré de réalisme (histrionisme, formules choquantes mais creuses, conscience de la médiocrité de sa peinture) mais ce Dalí du film fonctionne aussi sur un autre plan : personne ne le prend au sérieux. Le producteur, le caméraman, l'évêque etc. ont l'air de le traiter comme un excentrique de second ordre.
Plus que la mise en abyme vertigineuse et la concomitance de plans temporels théoriquement distincts (en double hommage à la peinture de Dalí), c'est la dissociation de la personne de Dalí et de sa figure, de sa figuration, qui est le véritable sujet du film.
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* Le film est sans doute le plus drôle de Dupieux, en grande partie grâce à Édouard Baer (ça me fait mal de l'écrire, mais bon).
** Vu que je me suis cassé l'os à aller copier-coller le í, vous êtes prié·es de commenter ce billet.
09:42 Publié dans 2024, Tographe | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Moi c'est Jonathan Cohen que j'ai préféré mais Baer est excellent aussi. Comme j'ai beaucoup aimé les Monty Python en leur temps j'ai vraiment apprécié l'arrivée de Baer/Dali dans un couloir sans fin.
Dupieux a (bien) bossé sur ce film, plus que pour le précédent, Fumer fait tousser!!
Écrit par : Mylène | jeudi, 07 mars 2024
“Fumer fait tousser” est un film honteux.
Écrit par : Guillaume | vendredi, 08 mars 2024
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