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jeudi, 21 mai 2020

Quand j'ai connu Romy Cherif

lorraine hipseaume.jpg

 

Quand j'ai connu Romy Cherif

Elle était serveuse au Rif

Et avec Louise Favreau

Voulait quitter ce bistrot.

Le soir même avec Ilyes Trouve

On a croisé Jean-Paul Rouve

En parlant de Théo Le Corre

Et sa bouche d'albacore.

Romain Gutierrez n'a pas su

Combien il m'avait déçu,

Amoureux du sourire d'ange

De la belle Inès Demange.

 

Quand j'ai connu Romy Cherif

Elle était serveuse au Rif.

 

Au marché le vieux Noam Gilles

Vendait des bleus, des vieux-lilles,

Mais c'est sa femme, Aya Prigent,

Qui encaissait mon argent.

Le lendemain, William Le Meur

Faisait courir la rumeur

Que j'ai giflé Léo Lalanne

En lui hurlant "bougre d'âne".

C'est l'infâme Loan Deschamps

Au sourire si méchant

Qui, suivi de Dylan Caillaud,

M'a fait mouiller le maillot :

Pour la belle Clara Beaudouin

Fut un duel sans témoin.

 

Quand j'ai connu Romy Cherif

Elle était serveuse au Rif.

 

Pendant ce temps Lenny Gicquel

Matait Heckle & Jeckle ;

Son pote, Lorenzo Castro,

Avait chopé la gastro.

Ce fut donc le fier Wassim Pons

Qui, en découpant des bons,

Fit les courses d'Inès Belin

Au boui-boui du patelin.

Et sur Twitter, Titouan Gallo

Me traite de narvalo

Parce que Léane Gaborit

C'est meilleur, ce qu'elle écrit,

Du moins selon Ayoub Rouxel.

Mes strophes manquent de sel.

 

Quand j'ai connu Romy Cherif

Elle était serveuse au Rif.

 

Un autre Lorenzo (Cadet)

Au Rif sert du muscadet

Aidé de Salomé Barrière

(Masques et gestes barrière !).

Ton débit, Maxime Boisson,

Fais du slam avec. Sois son

Egérie, Alice Foucault,

La star de l'osso bucco.

Votre pote, Maëlys Combes,

A un rire d'outre-tombe.

 

Cependant, Lorenzo Cadet

Au Rif sert du muscadet.

 

Collé au zinc, Youssef Vitry

Exhibe un bifton flétri

Et déclame pour Aya Sow

Des vers de saute-ruisseau.

Aya aime Inaya Dupré

À l'œil diapré et pourpré.

(AYA IN LOVE WITH INAYA

Sur Vamos a la playa)

Youssef, tu sais, Sofia Paillard

N'aime pas ton bec braillard ;

Elle attend que Kylian Chauvel

Ramène un masque et du gel.

 

Cependant, Lorenzo Cadet

Au Rif sert du muscadet.

 

Dans la rue Sofia Da Costa

Que Youssef, saoul, accosta,

Porte, de roses, un bouquet

Pour sa meuf, Elsa Bouquet.

Poissons ? Gabrielle Sergent

Encaisse aussi mon argent.

Poissonnière, Alicia Corbin,

Aussi ici au turbin

Sur la place Gaspard-Brisset

(Personne ne sait qui c'est),

Près de la rue Charles-Gaucher

(Un pneu j'y ai amoché),

Demande à Louna Gaubert

De garder un camembert.

 

Cependant, Lorenzo Cadet

Au Rif sert du muscadet.

 

Poissonnier, Léo Da Cunha

Ne vend pas des piranhas,

Mais avec Victoire Bellet

Son amour est emmêlé :

Coucher avec Inès Mahieu

N'est pas ce qu'il fit de mieux.

 

Cependant, Lorenzo Cadet

Au Rif sert du muscadet.

 

Sur ce marché, Lina Busson

A aussi pris du poisson ;

C'est juillet, et Léane Vigne

S'envia de pêches de vigne ;

La crémière Mathilde Haddad

Vend du brie, du Rocamad'.

À qui ? à Romy Mansouri

Qui fait un piège à souris :

Colloc avec Eden Deschamps

(Fade, la belle-des-champs,

Pour un piège !) -- Nina Stéphan,

Leur colloc aussi, défend

À Soline Dumoulin

De ramener son margoulin

À leur appart. Mya Allain

Est en gap year, c'est malin.

 

Et au marché Lina Busson

A aussi pris du poisson.

 

C'est alors, Mathilde Collet,

Que je me suis affolé

De savoir que Nolan Mangin

Sortait partout son engin.

Quoiqu'on sache que Clément Lang

Se douche à l'ylang-ylang,

Aux noces de Yasmine Bru

La pluie tombait roide et dru.

Souvenir : Justine Perrot

Chantant J'suis pas un héros

Avec Agathe Collignon

En duo, c'est-y mignon.

 

Et au marché Lina Busson

A aussi pris du poisson.

 

Au mariage Tom Muller

De s'ennuyer avait l'air ;

Quant à Lorenzo Verger,

Ne cessant de gamberger,

A saoulé Arthur Collignon

Qui porte barbe et chignon.

Ce que Gabriel Ménager

A dit ("je sais pas nager")

Est vrai, car Timéo Fradin

L'atteste. On n'a vu plus radin

Ce jour-là que Louane Lagrange.

(En dire plus me démange.)

 

Jour de marché : Lina Busson

A aussi pris du poisson.

 

 

 

Il s'agit d'un  poème en 200 vers de rimes plates (sans compter les refrains) alternant 8 et 7 syllabes, dont la rime est donnée successivement par un des 100 noms du générateur de noms français Lorraine Hipseaume. Si vous cliquez sur le lien, 100 autres noms vous seront donnés, de sorte que chaque clic donne matière à un nouveau poème potentiel.

 

dimanche, 10 mai 2020

La Pseudo-Phèdre, acte I, scène I



La Pseudo-Phèdre

 

tragédie à moitié racinienne

et à moitié d'inspiration blanquéro-coronavirienne

 

 

HIPPOLYTE.

Le dessein en est pris : je pars, cher Théramène,

Mais à moins de 100 bornes, bien sûr, de Trézène.

Dans le doute mortel dont je suis agité,

J'ai reçu ma convoc pour l'oral de francé.

Depuis [près de deux] mois éloigné de mon père,

Toujours paraît la face de l'affreux Blanquère.

J’ignore jusqu’aux lieux qui le peuvent cacher.

 

THÉRAMÈNE.

Vous pourriez demander au duc de Castaner.

Déjà pour satisfaire à votre juste crainte,

Sans masque suis allé jusques à Villepinte.

J’ai demandé Thésée aux peuples de ces bords

Qui m'ont vendu du gel 15 euros sans remords.

J’ai visité l’Élide, et laissant le Ténare,

Ouï la folle Bergé et la Sibeth ignare.

Sur quel espoir nouveau, dans quels heureux climats

Est l'école dont les portes n'ouvriront pas ?

Qui sait même, qui sait si le roi votre père

Avait assez d'attestations dérogatouères ?

Et si, lorsqu’avec vous nous tremblons pour ses jours,

Il fait des apéros virtuels sans détours,

Ce héros n’attend point qu’une amante abusée…

 

HIPPOLYTE.

Voyons, tout est fermé : les bistrots, les musées !

De ses jeunes erreurs désormais revenu,

Thésée n'a plus Netflix. PokémonGo n'est plus !

Et fixant de ses vœux l’inconstance fatale,

Il accorde à Raoult sa confiance totale.

Enfin, en le cherchant, je suivrai mon devoir,

Et me ferai un masque avec un vieux bavoir.

 

THÉRAMÈNE.

Eh ! depuis quand, seigneur, craignez-vous la présence

De postillons venus de Cathay ou Byzance

Et dont je vous ai vu préférer le séjour

À Animal Crossing, Auchan ou Carrefour ?

Quel péril, ou plutôt quel chagrin vous en chasse ?

 

HIPPOLYTE.

Des marcheurs mensongers toujours je crains l'audace

Depuis que sur ces bords les dieux ont envoyé

La fille de Darcos et Valérie Boyer.

 

THÉRAMÈNE.

J’entends : de vos douleurs la cause m’est connue.

Schiappa vous chagrine, et blesse votre vue.

Dangereuse marâtre, à peine elle vous vit,

Que même confiné vous fustes déconfit.

Mais sa haine, sur vous autrefois attachée,

Est comme une limace après une drachée.

Et d’ailleurs quels périls vous peut faire courir

Le coronavirus ? On n'en saurait mourir.

Phèdre, atteinte d’un mal qu’elle s’obstine à taire,

N'a pas, du pangolin, percé tout le mystère.

Peut-elle contre vous former quelques desseins ?

 

HIPPOLYTE.

Nies-tu donc, tel Blanquer, l'avis des médecins ?

Hippolyte en partant fuit une autre ennemie ;

Je fuis, je l’avouerai, cette vieille Estrosie,

Reste d’un sang fatal conjuré contre nous.

 

THÉRAMÈNE.

N'est-elle pas amie du professeur Raoult ?

Jamais l’aimable sœur des cruels Pallantides

Se sera-t-elle alliée à l'infernal Khauvide ?

Et devez-vous haïr ses innocents appas ?

 

HIPPOLYTE.

Hélas, même au McDrive il n'est point de repas.

 

THÉRAMÈNE.

Seigneur, m’est-il permis d’expliquer votre fuite ?

Sans apéro sur Zoom évitez-vous la cuite,

Implacable ennemi des amoureuses lois,

De la pistache autant que d'olive aux anchois ?

Vénus, par votre orgueil si longtemps méprisée,

Fera-t-elle plus que de Griveaux la risée ?

Et vous mettant au rang du reste des mortels,

Vous a-t-elle exilé à Yèvre-le-Châtel ?

Aimeriez-vous, seigneur ?

 

HIPPOLYTE.

Ami, qu’oses-tu dire ?

Toi qui même sur Zoom n'enseignes pas Shakespeare,

Des sentiments d’un cœur si fier, si dédaigneux,

Vois-tu donc sur Discord des hordes de khâgneux ?

C’est peu qu’avec son lait une mère Amazone

Parmi la Librairie ait essaimé la zone.

Dans un âge plus mûr moi-même parvenu,

J'ai, de Gérard Larcher, le visage charnu.

Attaché près de moi par un zèle sincère,

Tu fus mon Jean Lassalle, aussi ma Flo Lasserre.

Tu sais combien mon âme, attentive à ta voix,

S’échauffait aux récits des faits de Benalla.

Quand tu me dépeignais ce héros intrépide

Qui en maître régnait bien avant le Khauvide,

Les monstres étouffés, et les brigands punis,

Cégété, Heffessu, entre autres ennemis,

Et les os dispersés du géant d’Épidaure,

De Jean-Luc Mélenchon jusqu'à Olivier Faure.

Mais quand tu récitais des faits moins glorieux,

Citoyens éborgnés, glyphosate en tous lieux,

Hélène à ses parents dans Sparte dérobée ;

Bayrou bégayant, De Sarnez imbibée,

Tant d’autres, dont les noms lui sont même échappés,

Les lois contre les gueux et les handicapés,

Ariane aux rochers contant ses injustices,

Les fêtes de Macron aux hivernaux solstices,

Tu sais comme, à regret écoutant ce discours,

L'horreur des yeux crevés m'en éloignait toujours.

Heureux si j’avais pu ravir à la mémoire

Ces faits aussi abjects qu'une chanson de Moire !

Et moi-même, à mon tour, je me verrais lié !

Fallait-il qu'à Beauvau on m'eût domicilié...

Dans mes lâches soupirs d’autant plus méprisable,

Qu'un enfant de cinq ans reprenant son cartable,

Qu’aucuns monstres par moi domptés jusqu’aujourd’hui,

Ne me calmeront tant qu'un lave-mains Feng-Shui.

Quand même ma fierté pourrait s’être adoucie,

Ne pourrais-je trembler au doux nom d'Estrosie ?

Ne souviendrait-il plus à mes sens égarés

De ce confinement qui nous a séparés ?

Mon père la réprouve, et par des lois sévères,

M'ordonne de passer les oraux de Blanquère.

D’une tige coupable il craint un rejeton

Et non de se complaire en vers de mirliton.

Et que, jusqu’au tombeau soumise à sa tutelle,

Estrosie sans Raoult fasse dans la dentelle.

Dois-je épouser ses droits contre un père irrité ?

Et dois-je renoncer à la spé HLP ?

Et dans un fol amour ma jeunesse embarquée...

 

THÉRAMÈNE.

Surtout n'oubliez pas l'attestation marquée :

Le ciel de nos raisons ne sait point s’informer,

Le duc de Castaner risque de gendarmer.

Et sa haine irritant une flamme rebelle,

On trouve le virus dans les camions-poubelle.

Enfin d’un chaste amour pourquoi vous effrayer ?

Sur le monde d'après ne faut-il embrayer ?

En croirez-vous toujours un farouche scrupule ?

Faute d'FFP2, on porte un masque en tulle !

Quels courages Vénus n’a-t-elle pas domptés ?

Avant l'oral du bac faites-vous démâter.

Si toujours Antiope à ses lois opposée

Se trouve, de Schiappa vous aurez la rosée.

Mais que sert d’affecter un superbe discours ?

Même en distanciel vous séchâtes les cours.

On vous voit moins souvent, orgueilleux et sauvage,

Tantôt, tel Robinson, quémander du fromage,

Tantôt, savant dans l’art par Neptune inventé,

Harponner la baleine avecque Son-Forget.

Les forêts de nos cris moins souvent retentissent ;

Sur Animal Crossing que de bestiaux factices !

Il n’en faut point douter, vous aimez, vous brûlez ;

De vous, sans nul coiffeur, la coupe de mulet

À Estrosie enfin aurait-elle su plaire ?

 

HIPPOLYTE.

Théramène, je pars, et vais chercher mon père.

 

THÉRAMÈNE.

Ne verrez-vous point Phèdre avant que de partir ?

 

HIPPOLYTE.

Sans surblouse non plus je ne saurais sortir.

Voyons-la, puisque ainsi mon devoir me l’ordonne.

Quoi, n'est-ce pas là ce cher Daniel Labaronne ?

 

vendredi, 01 mai 2020

Pour ne pas en finir avec les nombres premiers

Hier soir, nous avons regardé un film canadien, Pauvre Georges ! de Claire Devers — pas mal, plutôt allusif malgré quelques lourdeurs de mise en scène — pas du genre à casser des briques. Je me disais ce matin, en y repensant, que c'est exactement le genre d'histoire qui peut donner tout et son contraire, d'un point de vue littéraire : par exemple, la même histoire, peu ou prou, racontée par Nuruddin Farah, d'un côté, et par cette baderne nullissime d'Eric-Emmanuel Schmitt de l'autre.

 

Consulté, pour l'avoir vue sur Facebook, la liste des 100 livres les plus importants du 21e siècle compulsée par le Guardian. Il s'agit d'un article de 2019 qui a resurgi, je ne sais pourquoi. Comme d'habitude avec ce genre de liste, je fais le décompte des livres traduits, donc histoire de voir ce qui, pour le monde anglophone, représente le monde : 84 livres sur 100 ont été écrits en anglais par des anglophones, pour l'immense majorité d'entre eux/elles britanniques ou nord-américain·es.

Toutefois, j'ai aussi essayé de repérer combien de livres j'avais lu. 14, comme suit, avec mes conseils au collègue avec qui j'ai échangé à ce sujet sur Facebook :

99/ Verre cassé de Mabanckou (aucun intérêt – AM n'a écrit qu'un seul bon livre, Lumières de Pointe-Noire)

95/ les Chroniques de Bob Dylan, intérêt trèèès relatif

75/ Tokarczuk, j'en ai lu plein mais pas celui-là je crois (pb du titre en anglais ?) – je conseille très hautement Les Pérégrins

69/ idem Javier Marias, pas sûr au vu du titre — bien aimé la trilogie Ton visage demain, qui même oxbridgisme et espionnage pendant la Guerre froide

47/ Persepolis, ok

46/ Human Chain, je ne connaissais pas l'existence de ce recueil de Heaney / à suivre

41/ Atonement, un McEwan très dispensable (moins mauvais qu'Amsterdam quand même) — à mon avis, il faut lire deux livres de McEwan: The Cement Garden et Black Dogs, point barre

33/ Fun Home, ok

29/ La mort du père et la suite de l'hexalogie de Knausgaard (j'en suis au tome 3), pas mal mais ça faiblit - le premier est vraiment très dérangeant et fort du coup

21/ Sapiens, m'a pas mal énervé, j'en ai parlé dans une vidéo

17/ The Road, ok

16/ Franzen, c'est comme Foster Wallace, pu finir aucun de ses livres, zzzzzzzzzzzzzzzz

12/ The Plot Against America, pas le meilleur Roth mais bien (je pensais qu'il était plus ancien que ça en revanche)

10/ Adichie, oui, il faut la lire [et plutôt Half of a Yellow Sun qu'Americanah, pour commencer, en effet]

 

Il faudrait que je compile ma propre liste des livres publiés entre 2001 et 2020 dont je considère que les gens que je connais gagneraient à les lire, ou à  les avoir lus. Il n'y en aura pas cent : un nombre premier, peut-être...?

 

dimanche, 19 avril 2020

Trimard, glandouille et sonnet livresque

Journée étrange. Dû continuer d'arrache-pied mon cours d'agrégation sur les voyages du capitaine Cook, de plus en plus prenant et/mais de plus en plus passionnant.

J'avais mal commencé, en perdant intelligemment près de deux heures à écrire un fil (thread) sur Twitter, afin d'expliquer quelques rudiments de prosodie anglaise.

Et je finis mal, vu que je viens de perdre une bonne demi-heure à composer un sonnet livresque. (L'idée vient, là aussi, de Twitter, où plusieurs internautes se relaient et s'épaulent pour en composer des collaboratifs.)

Sonnet livresque du 19 avril 2020, vue empilée verticale.

En voici ci-dessus la version complète dite “empilée et verticale”. Mais j'en donne ci-après une transcription (et ce d'autant mieux qu'en faisant la pile je me suis trompé dans le dernier tercet, inversant le vers 12 et le vers 14 et oubliant le premier hémistiche du vers 13).  Le sonnet est composé de 33 titres de livres, agencés en 14 vers dont cinq sont triples (à trois titres).

 

le diable rebat les cartes la mort d'un père

des os dans le désert une méditation

ouvrez pour en finir avec les chiffres ronds

la maison de la faim vies perpendiculaires

 

le quai de Ouistreham quién es ? crâne chaud

trois ombres sur Paris : leçons particulières

tohu mort d'un cheval dans les bras de sa mère

la mort d'Ahasverus derrière mon bureau

 

dérangé que je suis deuil la quête de joie

hors les murs bois dormant portraits d'un éphémère

tomates nature morte avec bride et mors

 

l'instinct de ciel la voix sombre l'aide à l'emploi

la découverte australe allada Marie-Claire

journal des jours tremblants danse autour de la mort

 

J'ai une affection particulière pour les trimètres 3/3/6 et 4/4/4 des vers 10 et 12 et pour le choix d'une unique rime féminine pour les quatrains et les tercets. L'écrasante majorité des titres de livres, en français, ne se terminent pas par un e muet, de sorte qu'une des gageures d'un sonnet livresque consiste à trouver assez de titres pour les rimes féminines.

 

mercredi, 04 mars 2020

Caloniz Herminia, Cristina

Fini de lire, ce soir dans la salle d'attente du conservatoire, un livre aussi ébouriffant qu'éblouissant, dont je reparlerai prochainement en vidéo, Cristina de Caloniz Herminia, publié aux éditions du Réalgar.

En quatre parties, de 12, 14, 13 et 11 pages respectivement le texte suit les méandres d'une figure / personnalité / personnage / femme de sa “petite enfance” à sa “jeunesse”. Ce poème en prose, ni narratif ni lyrique au sens strict, réussit donc à retravailler le matériau du Bildungsroman d'une façon radicalement singulière.

Très entre autres, il y a, dans ce livre, une attention aux plantes, notamment aux arbres, qui passe certes par le langage (je veux dire : qui est avant tout expressive), mais qui est puissamment évocatrice. Et puis, ce n'est pas si souvent que je lis un livre qui évoque nèfles et néfliers !

 

*** Brève recension par J.-P. Gavard-Perret ***

* Analyse approfondie de Lionel-Édouard Martin *

 

mercredi, 26 juin 2019

Du blocage

Pour peu qu'il s'accompagne de propos atroces et définitifs, le blocage, sur Facebook, est comme une sorte de folie momentanée dont l'auteur finit par considérer qu'elle est essentielle et irréversible.

mardi, 25 juin 2019

Mardi brûlant

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mercredi, 12 décembre 2018

Philippe Chauché, un peu saucé

Philippe Chauché, c'est ce type qui répond écriture inclusive quand on argumente au sujet des violences policières mais qui like à tour de clavier des commentaires commençant par “Si vous aurez...” ou “Voulez-vous insinuez...”

 

dimanche, 18 novembre 2018

Avec le baryton

Baryton_MET_MI8.jpgIl aura donc fallu qu'on m'offre l'intégrale Haydn pour que je découvre l'existence d'un instrument proche de la viole, le baryton. Le pire est que j'ai dû entendre certaines de ces pièces en étant persuadé que c'était de la viole.

Ignare et sourdingue, ça fait beaucoup pour un seul homme.

________________________

Ce bref texte me rappelle les débuts de l'autre blog, le blog anthracite, désormais en déshérence. Je passais beaucoup de temps à écrire — et à traduire Links — en écoutant, entre autres, les Sonates pour violon du coffret Mozart.

Y a-t-il d'autres recours que de dériver ?

C'est comme si on avait déjà existé.

 

mardi, 13 novembre 2018

Fin d'insomnie à Lyon

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dimanche, 28 octobre 2018

Les phrases de Bolsonaro

Pas mal d'ami·es se lamentent ce soir, à juste titre, de l'élection (ultra prévisible) de Bolsonaro. Je donne en lien, pour celles et ceux qui lisent l'anglais, ce qui me semble être le florilège le plus complet, le mieux traduit et surtout le mieux “sourcé”, de citations du nouveau président brésilien

Je précise, à l'attention de celles et ceux qui penseraient que cela ne les concerne pas, que Bolsonaro a notamment promis de permettre le saccage total des ressources naturelles au Brésil. Autant dire que l'objectif de limiter le réchauffement climatique planétaire à 1,5° vient de subir son plus terrible coup d'arrêt.

jeudi, 25 octobre 2018

Cohérence indirecte

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Il existe une cohérence parfaite, mais indirecte, entre ma nouvelle photo de profil sur Facebook et ma dernière TSF : la dénonciation de l'américanophobie contre-productive des écrivains anglais par Washington Irving dans “English Writers on America” (un bijou).

 

jeudi, 11 octobre 2018

LA RIXE À LA FLOTTILLE

LA RIXE À LA FLOTTILLE

poème ultra-contemporain

 

Pour C.F.-D.

________________________________

 

Sans prévenir, il lui a asséné

quatre violents coups de bâton

au visage. Ses lunet-

tes se casseront.

 

L’épouse de la victime

est entrée dans la partie.

Elle est parvenue à s’emparer du bâton. 

Et à son tour, elle a 

frappé l’agresseur 

en plein ventre.

 

Problème, il a 

une poche gastrique.

 

Il devra donc être évacué

en urgence à l’hôpital 

André-Mignot du Chesnay.

 

Le motif de la rixe entre ces trois-là, 

âgés de 51, 63 et 68 ans 

et originaires

de Versailles et d’Orgeval,

est bien banal. 

 

L’un avait pris la place 

de l’autre sur le par

-king de la place d’Armes. 

 

Aucun n’a pour le moment

été placé en garde à vue.

 

vendredi, 05 octobre 2018

Nanardège

On vient donc de regarder un nanard rigolo, et une des actrices n'était autre que l'étudiante de L3 partie en cours d'année en 2006 pour échouer à Miss France puis reconvertie dans Secret Story puis reconvertie en blogueuse beauté et donc désormais occupée à dire (mal) ses répliques.

 

jeudi, 13 septembre 2018

Albecker

« Les habitudes meurent difficultueusement. »

 

Même si ce n'est pas l'usage le plus adéquat/précis de cet adverbe, ça fait plaisir de le rencontrer à la fin d'un chapitre du roman qu'on lit.

(Et dont on parlera dans une prochaine vidéo, il va sans dire.)

 

mercredi, 12 septembre 2018

La chanson de Benjamin Pavard

Cette après-midi, premier cours de traductologie avec les 12 étudiantes — donc collègues — d'agrégation interne. Huit d'entre elles n'avaient jamais entendu parler de la chanson de Benjamin Pavard, et pour trois d'entre elles le défenseur français n'était même pas un nom.

Comme quoi on peut enseigner en collège/lycée et passer totalement à côté des trucs les plus évidents qui sont les références communes de l'immense majorité des Français, et comme quoi aussi les râleurs professionnels qui disent qu'on ne peut pas échapper au foot se trompent : on peut très bien échapper au foot !

(Je rassure tout le monde : ces 12 collègues ont toutes proposé des solutions de traduction stimulantes et ont bien identifié les recatégorisations et autres modulations dans leurs hypothèses.)

 

En bonus, une traduction à laquelle nous avons abouti, grosso modo et collectivement :

Benjamin Pavard Benjamin Pavard

I don't think you've heard of him

Comes out of the blue

Kicking like a mule

That's our Benjamin Pavard

lundi, 10 septembre 2018

(le pas preste)

7 h 36 —7 h 57

 

parti sans veste

en chemisette

pas dans mon assiette

le pas preste

 

assis confortablement

pas enroué

je lis de Roubaud Jouet

À Lorient

 

quelle carotte

nous dérobera

la vue du Beffroi

sans que l'on sanglote

 

l'apogée

en pyramide

la terre humide

dérangée

 

tu tranches dans le vif

de la rame

avec ce drame : ton

sourire pensif

 

il va se passer quoi

qu'arrivera-t-il

fronce un sourcil

d'homme de loi

 

la sirène

avant Léonard

tant de collégiennes

dans le coltard

 

cet arrêt se nommait

MI-CÔTE

déjà on l'a

rebaptisé

 

la ville aux planches

soleil au pont

sans un brouillon

les îles blanches

 

au loin cette

silhouette

est-ce Manuelle

ou pas elle

 

déjà hors de

l'acier

comment commencer

l'heure déborde

 

mercredi, 04 juillet 2018

Cale-porte potager

cale-porte.PNG

lundi, 18 juin 2018

(pas les) Corrigés du bac philo

Grâce aux sujets de philosophie du baccalauréat (séries générales), j'apprends que Schopenhauer et J.S. Mill écrivaient en français...

Nos collègues de philosophie — et les relecteurs (?) du Ministère (?) — ont fait fort.

 

Suggestion de sujet pour la session 2019 :

Peut-on commenter un texte

quand on ignore ce qu'est un texte ?

dimanche, 17 juin 2018

Treize distiques épars (série de juin 2018)

Plus dur ai-je qu'on est de trouve le yéti

Qu'à quoi peuve servir un pot à spaguéti.

 

On a plus dur de monte le meuble IKEA 

Que pronostic de foot par un Nestor kéa.

 

Mec qu'il a agité très beaucoup du bocal

Clodo Capéo pas opéré kordvocal.

 

Synesthésiquement la musique fétide

Ç'a le Connemara par les Kids Younaïtide.

 

On a dur quoique je suis encours t'es à moi

Où qu'on jumeau de rime avecque siamois.

 

Content-je que je suis arrive à Parthenay

Puis 100 borne que tous les bistrots sont fermay.

 

On a dur qu'on avait excellent au ballon

Parce car j'ai bogoss et de la mettre au fond. *

 

Demandu-je moi très qui tapont le corner

Si qu'au pianobretel il ne resté qu'Horner.

 

Faim-je que je fourmille estomac œsophage

Pourtant que je n'ai pas un gros myrmécophage.

 

Trop fort qu'il est mon fils pas fait dans la dentèle

Qu'il sache l'aardwolf se disut le protèle.

 

Étouffont-je presque qu'à l'œdème de Quincke

Que le seul ouakari avait au docteur Quinque.

 

On a dégueu de laisse un reste de poisson

Qu'on est du nettoyage un caca d'hérisson.

 

On a bon qu'au coup d'envoi de France Australi

On s'envoye un vouvray avec des taralli.

 

 

___________________________________________

* Ce distique est une tentative de traduction d'un distique composé en latin, en respectant les deux principes fondamentaux du ribérysme : solécismes et incohérence.

Praeclaro durum habet pediludio

Quia cur pulcher est tantum Riberyus vir.

 

dimanche, 01 avril 2018

Sonnet irrégulier quoique anagrammatique

le poissond 'avril.PNG

samedi, 24 mars 2018

Pélophobie (quatrain).

Pour éviter les microbes,

Il faut bien se laver les mains.

 

Le gorille pélophobe

Marche comme un être humain.

samedi, 24 février 2018

Un départ

17 mars 2017

une feuille de laitue

sur le trottoir

les réverbères 

Un à un s'éteignent

 

fenêtres 

des yeux

dans les écoutilles l'accent 

anglais pourri de Jain

 

couleurs de la pharmacie 

mises sous l'éteignoir 

de la mémoire 

pour quelle fatrasie

 

au loin la comète 

son éclat radieux 

comme un rire de fille

à peine

vendredi, 09 février 2018

Poème de 936

poème.PNG

samedi, 03 février 2018

poème de 1713

1712c.PNG

samedi, 27 janvier 2018

voici) la Huppe

voici) la Huppe

avec son plumage en rondins

n'est-on pas dupe

de ces propos pas anodins

oiseau en jupe

& volte des vertugadins

Mords dans la drupe

ou dans l'insecte (le jardin :

 

huppe.jpg

 

 

 

Quelques explications sur ce huitain : mon amie FB Françoise Guichard a partagé sur mon mur une citation d'Alexandre Vialatte agrémentée d'un collage/dessin dont je ne connais pas l'auteur, et qui m'a inspiré ces vers. Je publie ici aussi le dessin, au cas où il soit retiré de FB. Tous droits réservés, je suppose, mais à qui...