jeudi, 21 mai 2020
Quand j'ai connu Romy Cherif
Quand j'ai connu Romy Cherif
Elle était serveuse au Rif
Et avec Louise Favreau
Voulait quitter ce bistrot.
Le soir même avec Ilyes Trouve
On a croisé Jean-Paul Rouve
En parlant de Théo Le Corre
Et sa bouche d'albacore.
Romain Gutierrez n'a pas su
Combien il m'avait déçu,
Amoureux du sourire d'ange
De la belle Inès Demange.
Quand j'ai connu Romy Cherif
Elle était serveuse au Rif.
Au marché le vieux Noam Gilles
Vendait des bleus, des vieux-lilles,
Mais c'est sa femme, Aya Prigent,
Qui encaissait mon argent.
Le lendemain, William Le Meur
Faisait courir la rumeur
Que j'ai giflé Léo Lalanne
En lui hurlant "bougre d'âne".
C'est l'infâme Loan Deschamps
Au sourire si méchant
Qui, suivi de Dylan Caillaud,
M'a fait mouiller le maillot :
Pour la belle Clara Beaudouin
Fut un duel sans témoin.
Quand j'ai connu Romy Cherif
Elle était serveuse au Rif.
Pendant ce temps Lenny Gicquel
Matait Heckle & Jeckle ;
Son pote, Lorenzo Castro,
Avait chopé la gastro.
Ce fut donc le fier Wassim Pons
Qui, en découpant des bons,
Fit les courses d'Inès Belin
Au boui-boui du patelin.
Et sur Twitter, Titouan Gallo
Me traite de narvalo
Parce que Léane Gaborit
C'est meilleur, ce qu'elle écrit,
Du moins selon Ayoub Rouxel.
Mes strophes manquent de sel.
Quand j'ai connu Romy Cherif
Elle était serveuse au Rif.
Un autre Lorenzo (Cadet)
Au Rif sert du muscadet
Aidé de Salomé Barrière
(Masques et gestes barrière !).
Ton débit, Maxime Boisson,
Fais du slam avec. Sois son
Egérie, Alice Foucault,
La star de l'osso bucco.
Votre pote, Maëlys Combes,
A un rire d'outre-tombe.
Cependant, Lorenzo Cadet
Au Rif sert du muscadet.
Collé au zinc, Youssef Vitry
Exhibe un bifton flétri
Et déclame pour Aya Sow
Des vers de saute-ruisseau.
Aya aime Inaya Dupré
À l'œil diapré et pourpré.
(AYA IN LOVE WITH INAYA
Sur Vamos a la playa)
Youssef, tu sais, Sofia Paillard
N'aime pas ton bec braillard ;
Elle attend que Kylian Chauvel
Ramène un masque et du gel.
Cependant, Lorenzo Cadet
Au Rif sert du muscadet.
Dans la rue Sofia Da Costa
Que Youssef, saoul, accosta,
Porte, de roses, un bouquet
Pour sa meuf, Elsa Bouquet.
Poissons ? Gabrielle Sergent
Encaisse aussi mon argent.
Poissonnière, Alicia Corbin,
Aussi ici au turbin
Sur la place Gaspard-Brisset
(Personne ne sait qui c'est),
Près de la rue Charles-Gaucher
(Un pneu j'y ai amoché),
Demande à Louna Gaubert
De garder un camembert.
Cependant, Lorenzo Cadet
Au Rif sert du muscadet.
Poissonnier, Léo Da Cunha
Ne vend pas des piranhas,
Mais avec Victoire Bellet
Son amour est emmêlé :
Coucher avec Inès Mahieu
N'est pas ce qu'il fit de mieux.
Cependant, Lorenzo Cadet
Au Rif sert du muscadet.
Sur ce marché, Lina Busson
A aussi pris du poisson ;
C'est juillet, et Léane Vigne
S'envia de pêches de vigne ;
La crémière Mathilde Haddad
Vend du brie, du Rocamad'.
À qui ? à Romy Mansouri
Qui fait un piège à souris :
Colloc avec Eden Deschamps
(Fade, la belle-des-champs,
Pour un piège !) -- Nina Stéphan,
Leur colloc aussi, défend
À Soline Dumoulin
De ramener son margoulin
À leur appart. Mya Allain
Est en gap year, c'est malin.
Et au marché Lina Busson
A aussi pris du poisson.
C'est alors, Mathilde Collet,
Que je me suis affolé
De savoir que Nolan Mangin
Sortait partout son engin.
Quoiqu'on sache que Clément Lang
Se douche à l'ylang-ylang,
Aux noces de Yasmine Bru
La pluie tombait roide et dru.
Souvenir : Justine Perrot
Chantant J'suis pas un héros
Avec Agathe Collignon
En duo, c'est-y mignon.
Et au marché Lina Busson
A aussi pris du poisson.
Au mariage Tom Muller
De s'ennuyer avait l'air ;
Quant à Lorenzo Verger,
Ne cessant de gamberger,
A saoulé Arthur Collignon
Qui porte barbe et chignon.
Ce que Gabriel Ménager
A dit ("je sais pas nager")
Est vrai, car Timéo Fradin
L'atteste. On n'a vu plus radin
Ce jour-là que Louane Lagrange.
(En dire plus me démange.)
Jour de marché : Lina Busson
A aussi pris du poisson.
Il s'agit d'un poème en 200 vers de rimes plates (sans compter les refrains) alternant 8 et 7 syllabes, dont la rime est donnée successivement par un des 100 noms du générateur de noms français Lorraine Hipseaume. Si vous cliquez sur le lien, 100 autres noms vous seront donnés, de sorte que chaque clic donne matière à un nouveau poème potentiel.
07:54 Publié dans *2020*, Chèvre, aucun risque, Mirlitonneries métaphotographiques | Lien permanent | Commentaires (3)
dimanche, 10 mai 2020
La Pseudo-Phèdre, acte I, scène I
La Pseudo-Phèdre
tragédie à moitié racinienne
et à moitié d'inspiration blanquéro-coronavirienne
HIPPOLYTE.
Le dessein en est pris : je pars, cher Théramène,
Mais à moins de 100 bornes, bien sûr, de Trézène.
Dans le doute mortel dont je suis agité,
J'ai reçu ma convoc pour l'oral de francé.
Depuis [près de deux] mois éloigné de mon père,
Toujours paraît la face de l'affreux Blanquère.
J’ignore jusqu’aux lieux qui le peuvent cacher.
THÉRAMÈNE.
Vous pourriez demander au duc de Castaner.
Déjà pour satisfaire à votre juste crainte,
Sans masque suis allé jusques à Villepinte.
J’ai demandé Thésée aux peuples de ces bords
Qui m'ont vendu du gel 15 euros sans remords.
J’ai visité l’Élide, et laissant le Ténare,
Ouï la folle Bergé et la Sibeth ignare.
Sur quel espoir nouveau, dans quels heureux climats
Est l'école dont les portes n'ouvriront pas ?
Qui sait même, qui sait si le roi votre père
Avait assez d'attestations dérogatouères ?
Et si, lorsqu’avec vous nous tremblons pour ses jours,
Il fait des apéros virtuels sans détours,
Ce héros n’attend point qu’une amante abusée…
HIPPOLYTE.
Voyons, tout est fermé : les bistrots, les musées !
De ses jeunes erreurs désormais revenu,
Thésée n'a plus Netflix. PokémonGo n'est plus !
Et fixant de ses vœux l’inconstance fatale,
Il accorde à Raoult sa confiance totale.
Enfin, en le cherchant, je suivrai mon devoir,
Et me ferai un masque avec un vieux bavoir.
THÉRAMÈNE.
Eh ! depuis quand, seigneur, craignez-vous la présence
De postillons venus de Cathay ou Byzance
Et dont je vous ai vu préférer le séjour
À Animal Crossing, Auchan ou Carrefour ?
Quel péril, ou plutôt quel chagrin vous en chasse ?
HIPPOLYTE.
Des marcheurs mensongers toujours je crains l'audace
Depuis que sur ces bords les dieux ont envoyé
La fille de Darcos et Valérie Boyer.
THÉRAMÈNE.
J’entends : de vos douleurs la cause m’est connue.
Schiappa vous chagrine, et blesse votre vue.
Dangereuse marâtre, à peine elle vous vit,
Que même confiné vous fustes déconfit.
Mais sa haine, sur vous autrefois attachée,
Est comme une limace après une drachée.
Et d’ailleurs quels périls vous peut faire courir
Le coronavirus ? On n'en saurait mourir.
Phèdre, atteinte d’un mal qu’elle s’obstine à taire,
N'a pas, du pangolin, percé tout le mystère.
Peut-elle contre vous former quelques desseins ?
HIPPOLYTE.
Nies-tu donc, tel Blanquer, l'avis des médecins ?
Hippolyte en partant fuit une autre ennemie ;
Je fuis, je l’avouerai, cette vieille Estrosie,
Reste d’un sang fatal conjuré contre nous.
THÉRAMÈNE.
N'est-elle pas amie du professeur Raoult ?
Jamais l’aimable sœur des cruels Pallantides
Se sera-t-elle alliée à l'infernal Khauvide ?
Et devez-vous haïr ses innocents appas ?
HIPPOLYTE.
Hélas, même au McDrive il n'est point de repas.
THÉRAMÈNE.
Seigneur, m’est-il permis d’expliquer votre fuite ?
Sans apéro sur Zoom évitez-vous la cuite,
Implacable ennemi des amoureuses lois,
De la pistache autant que d'olive aux anchois ?
Vénus, par votre orgueil si longtemps méprisée,
Fera-t-elle plus que de Griveaux la risée ?
Et vous mettant au rang du reste des mortels,
Vous a-t-elle exilé à Yèvre-le-Châtel ?
Aimeriez-vous, seigneur ?
HIPPOLYTE.
Ami, qu’oses-tu dire ?
Toi qui même sur Zoom n'enseignes pas Shakespeare,
Des sentiments d’un cœur si fier, si dédaigneux,
Vois-tu donc sur Discord des hordes de khâgneux ?
C’est peu qu’avec son lait une mère Amazone
Parmi la Librairie ait essaimé la zone.
Dans un âge plus mûr moi-même parvenu,
J'ai, de Gérard Larcher, le visage charnu.
Attaché près de moi par un zèle sincère,
Tu fus mon Jean Lassalle, aussi ma Flo Lasserre.
Tu sais combien mon âme, attentive à ta voix,
S’échauffait aux récits des faits de Benalla.
Quand tu me dépeignais ce héros intrépide
Qui en maître régnait bien avant le Khauvide,
Les monstres étouffés, et les brigands punis,
Cégété, Heffessu, entre autres ennemis,
Et les os dispersés du géant d’Épidaure,
De Jean-Luc Mélenchon jusqu'à Olivier Faure.
Mais quand tu récitais des faits moins glorieux,
Citoyens éborgnés, glyphosate en tous lieux,
Hélène à ses parents dans Sparte dérobée ;
Bayrou bégayant, De Sarnez imbibée,
Tant d’autres, dont les noms lui sont même échappés,
Les lois contre les gueux et les handicapés,
Ariane aux rochers contant ses injustices,
Les fêtes de Macron aux hivernaux solstices,
Tu sais comme, à regret écoutant ce discours,
L'horreur des yeux crevés m'en éloignait toujours.
Heureux si j’avais pu ravir à la mémoire
Ces faits aussi abjects qu'une chanson de Moire !
Et moi-même, à mon tour, je me verrais lié !
Fallait-il qu'à Beauvau on m'eût domicilié...
Dans mes lâches soupirs d’autant plus méprisable,
Qu'un enfant de cinq ans reprenant son cartable,
Qu’aucuns monstres par moi domptés jusqu’aujourd’hui,
Ne me calmeront tant qu'un lave-mains Feng-Shui.
Quand même ma fierté pourrait s’être adoucie,
Ne pourrais-je trembler au doux nom d'Estrosie ?
Ne souviendrait-il plus à mes sens égarés
De ce confinement qui nous a séparés ?
Mon père la réprouve, et par des lois sévères,
M'ordonne de passer les oraux de Blanquère.
D’une tige coupable il craint un rejeton
Et non de se complaire en vers de mirliton.
Et que, jusqu’au tombeau soumise à sa tutelle,
Estrosie sans Raoult fasse dans la dentelle.
Dois-je épouser ses droits contre un père irrité ?
Et dois-je renoncer à la spé HLP ?
Et dans un fol amour ma jeunesse embarquée...
THÉRAMÈNE.
Surtout n'oubliez pas l'attestation marquée :
Le ciel de nos raisons ne sait point s’informer,
Le duc de Castaner risque de gendarmer.
Et sa haine irritant une flamme rebelle,
On trouve le virus dans les camions-poubelle.
Enfin d’un chaste amour pourquoi vous effrayer ?
Sur le monde d'après ne faut-il embrayer ?
En croirez-vous toujours un farouche scrupule ?
Faute d'FFP2, on porte un masque en tulle !
Quels courages Vénus n’a-t-elle pas domptés ?
Avant l'oral du bac faites-vous démâter.
Si toujours Antiope à ses lois opposée
Se trouve, de Schiappa vous aurez la rosée.
Mais que sert d’affecter un superbe discours ?
Même en distanciel vous séchâtes les cours.
On vous voit moins souvent, orgueilleux et sauvage,
Tantôt, tel Robinson, quémander du fromage,
Tantôt, savant dans l’art par Neptune inventé,
Harponner la baleine avecque Son-Forget.
Les forêts de nos cris moins souvent retentissent ;
Sur Animal Crossing que de bestiaux factices !
Il n’en faut point douter, vous aimez, vous brûlez ;
De vous, sans nul coiffeur, la coupe de mulet
À Estrosie enfin aurait-elle su plaire ?
HIPPOLYTE.
Théramène, je pars, et vais chercher mon père.
THÉRAMÈNE.
Ne verrez-vous point Phèdre avant que de partir ?
HIPPOLYTE.
Sans surblouse non plus je ne saurais sortir.
Voyons-la, puisque ainsi mon devoir me l’ordonne.
Quoi, n'est-ce pas là ce cher Daniel Labaronne ?
12:50 Publié dans Chèvre, aucun risque, Ecrit(o)ures, La Pseudo-Phèdre | Lien permanent | Commentaires (2)
vendredi, 01 mai 2020
Pour ne pas en finir avec les nombres premiers
Hier soir, nous avons regardé un film canadien, Pauvre Georges ! de Claire Devers — pas mal, plutôt allusif malgré quelques lourdeurs de mise en scène — pas du genre à casser des briques. Je me disais ce matin, en y repensant, que c'est exactement le genre d'histoire qui peut donner tout et son contraire, d'un point de vue littéraire : par exemple, la même histoire, peu ou prou, racontée par Nuruddin Farah, d'un côté, et par cette baderne nullissime d'Eric-Emmanuel Schmitt de l'autre.
Consulté, pour l'avoir vue sur Facebook, la liste des 100 livres les plus importants du 21e siècle compulsée par le Guardian. Il s'agit d'un article de 2019 qui a resurgi, je ne sais pourquoi. Comme d'habitude avec ce genre de liste, je fais le décompte des livres traduits, donc histoire de voir ce qui, pour le monde anglophone, représente le monde : 84 livres sur 100 ont été écrits en anglais par des anglophones, pour l'immense majorité d'entre eux/elles britanniques ou nord-américain·es.
Toutefois, j'ai aussi essayé de repérer combien de livres j'avais lu. 14, comme suit, avec mes conseils au collègue avec qui j'ai échangé à ce sujet sur Facebook :
99/ Verre cassé de Mabanckou (aucun intérêt – AM n'a écrit qu'un seul bon livre, Lumières de Pointe-Noire)
95/ les Chroniques de Bob Dylan, intérêt trèèès relatif
75/ Tokarczuk, j'en ai lu plein mais pas celui-là je crois (pb du titre en anglais ?) – je conseille très hautement Les Pérégrins
69/ idem Javier Marias, pas sûr au vu du titre — bien aimé la trilogie Ton visage demain, qui même oxbridgisme et espionnage pendant la Guerre froide
47/ Persepolis, ok
46/ Human Chain, je ne connaissais pas l'existence de ce recueil de Heaney / à suivre
41/ Atonement, un McEwan très dispensable (moins mauvais qu'Amsterdam quand même) — à mon avis, il faut lire deux livres de McEwan: The Cement Garden et Black Dogs, point barre
33/ Fun Home, ok
29/ La mort du père et la suite de l'hexalogie de Knausgaard (j'en suis au tome 3), pas mal mais ça faiblit - le premier est vraiment très dérangeant et fort du coup
21/ Sapiens, m'a pas mal énervé, j'en ai parlé dans une vidéo
17/ The Road, ok
16/ Franzen, c'est comme Foster Wallace, pu finir aucun de ses livres, zzzzzzzzzzzzzzzz
12/ The Plot Against America, pas le meilleur Roth mais bien (je pensais qu'il était plus ancien que ça en revanche)
10/ Adichie, oui, il faut la lire [et plutôt Half of a Yellow Sun qu'Americanah, pour commencer, en effet]
Il faudrait que je compile ma propre liste des livres publiés entre 2001 et 2020 dont je considère que les gens que je connais gagneraient à les lire, ou à les avoir lus. Il n'y en aura pas cent : un nombre premier, peut-être...?
10:01 Publié dans *2020*, Chèvre, aucun risque, Lect(o)ures, Tographe | Lien permanent | Commentaires (4)
dimanche, 19 avril 2020
Trimard, glandouille et sonnet livresque
Journée étrange. Dû continuer d'arrache-pied mon cours d'agrégation sur les voyages du capitaine Cook, de plus en plus prenant et/mais de plus en plus passionnant.
J'avais mal commencé, en perdant intelligemment près de deux heures à écrire un fil (thread) sur Twitter, afin d'expliquer quelques rudiments de prosodie anglaise.
Et je finis mal, vu que je viens de perdre une bonne demi-heure à composer un sonnet livresque. (L'idée vient, là aussi, de Twitter, où plusieurs internautes se relaient et s'épaulent pour en composer des collaboratifs.)
En voici ci-dessus la version complète dite “empilée et verticale”. Mais j'en donne ci-après une transcription (et ce d'autant mieux qu'en faisant la pile je me suis trompé dans le dernier tercet, inversant le vers 12 et le vers 14 et oubliant le premier hémistiche du vers 13). Le sonnet est composé de 33 titres de livres, agencés en 14 vers dont cinq sont triples (à trois titres).
le diable rebat les cartes la mort d'un père
des os dans le désert une méditation
ouvrez pour en finir avec les chiffres ronds
la maison de la faim vies perpendiculaires
le quai de Ouistreham quién es ? crâne chaud
trois ombres sur Paris : leçons particulières
tohu mort d'un cheval dans les bras de sa mère
la mort d'Ahasverus derrière mon bureau
dérangé que je suis deuil la quête de joie
hors les murs bois dormant portraits d'un éphémère
tomates nature morte avec bride et mors
l'instinct de ciel la voix sombre l'aide à l'emploi
la découverte australe allada Marie-Claire
journal des jours tremblants danse autour de la mort
J'ai une affection particulière pour les trimètres 3/3/6 et 4/4/4 des vers 10 et 12 et pour le choix d'une unique rime féminine pour les quatrains et les tercets. L'écrasante majorité des titres de livres, en français, ne se terminent pas par un e muet, de sorte qu'une des gageures d'un sonnet livresque consiste à trouver assez de titres pour les rimes féminines.
mercredi, 04 mars 2020
Caloniz Herminia, Cristina
Fini de lire, ce soir dans la salle d'attente du conservatoire, un livre aussi ébouriffant qu'éblouissant, dont je reparlerai prochainement en vidéo, Cristina de Caloniz Herminia, publié aux éditions du Réalgar.
En quatre parties, de 12, 14, 13 et 11 pages respectivement le texte suit les méandres d'une figure / personnalité / personnage / femme de sa “petite enfance” à sa “jeunesse”. Ce poème en prose, ni narratif ni lyrique au sens strict, réussit donc à retravailler le matériau du Bildungsroman d'une façon radicalement singulière.
Très entre autres, il y a, dans ce livre, une attention aux plantes, notamment aux arbres, qui passe certes par le langage (je veux dire : qui est avant tout expressive), mais qui est puissamment évocatrice. Et puis, ce n'est pas si souvent que je lis un livre qui évoque nèfles et néfliers !
*** Brève recension par J.-P. Gavard-Perret ***
* Analyse approfondie de Lionel-Édouard Martin *
20:24 Publié dans *2020*, Chèvre, aucun risque, Flèche inversée vers les carnétoiles, Lect(o)ures | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 26 juin 2019
Du blocage
Pour peu qu'il s'accompagne de propos atroces et définitifs, le blocage, sur Facebook, est comme une sorte de folie momentanée dont l'auteur finit par considérer qu'elle est essentielle et irréversible.
07:51 Publié dans Aphorismes (Ex-exabrupto), Chèvre, aucun risque | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 25 juin 2019
Mardi brûlant
mercredi, 12 décembre 2018
Philippe Chauché, un peu saucé
Philippe Chauché, c'est ce type qui répond écriture inclusive quand on argumente au sujet des violences policières mais qui like à tour de clavier des commentaires commençant par “Si vous aurez...” ou “Voulez-vous insinuez...”
22:20 Publié dans Chèvre, aucun risque | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 18 novembre 2018
Avec le baryton
Il aura donc fallu qu'on m'offre l'intégrale Haydn pour que je découvre l'existence d'un instrument proche de la viole, le baryton. Le pire est que j'ai dû entendre certaines de ces pièces en étant persuadé que c'était de la viole.
Ignare et sourdingue, ça fait beaucoup pour un seul homme.
________________________
Ce bref texte me rappelle les débuts de l'autre blog, le blog anthracite, désormais en déshérence. Je passais beaucoup de temps à écrire — et à traduire Links — en écoutant, entre autres, les Sonates pour violon du coffret Mozart.
Y a-t-il d'autres recours que de dériver ?
C'est comme si on avait déjà existé.
10:35 Publié dans Autres gammes, Chèvre, aucun risque | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 13 novembre 2018
Fin d'insomnie à Lyon
06:50 Publié dans Aphorismes (Ex-exabrupto), Chèvre, aucun risque, Le Testament in(dé)fini | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 28 octobre 2018
Les phrases de Bolsonaro
Pas mal d'ami·es se lamentent ce soir, à juste titre, de l'élection (ultra prévisible) de Bolsonaro. Je donne en lien, pour celles et ceux qui lisent l'anglais, ce qui me semble être le florilège le plus complet, le mieux traduit et surtout le mieux “sourcé”, de citations du nouveau président brésilien.
Je précise, à l'attention de celles et ceux qui penseraient que cela ne les concerne pas, que Bolsonaro a notamment promis de permettre le saccage total des ressources naturelles au Brésil. Autant dire que l'objectif de limiter le réchauffement climatique planétaire à 1,5° vient de subir son plus terrible coup d'arrêt.
23:55 Publié dans Chèvre, aucun risque, Indignations | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 25 octobre 2018
Cohérence indirecte
Il existe une cohérence parfaite, mais indirecte, entre ma nouvelle photo de profil sur Facebook et ma dernière TSF : la dénonciation de l'américanophobie contre-productive des écrivains anglais par Washington Irving dans “English Writers on America” (un bijou).
19:06 Publié dans Affres extatiques, Chèvre, aucun risque, Comme dirait le duc d'Elbeuf, Improviser traduire | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 11 octobre 2018
LA RIXE À LA FLOTTILLE
LA RIXE À LA FLOTTILLE
poème ultra-contemporain
Pour C.F.-D.
________________________________
Sans prévenir, il lui a asséné
quatre violents coups de bâton
au visage. Ses lunet-
tes se casseront.
L’épouse de la victime
est entrée dans la partie.
Elle est parvenue à s’emparer du bâton.
Et à son tour, elle a
frappé l’agresseur
en plein ventre.
Problème, il a
une poche gastrique.
Il devra donc être évacué
en urgence à l’hôpital
André-Mignot du Chesnay.
Le motif de la rixe entre ces trois-là,
âgés de 51, 63 et 68 ans
et originaires
de Versailles et d’Orgeval,
est bien banal.
L’un avait pris la place
de l’autre sur le par
-king de la place d’Armes.
Aucun n’a pour le moment
été placé en garde à vue.
07:55 Publié dans Chèvre, aucun risque, Ecrit(o)ures | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 05 octobre 2018
Nanardège
On vient donc de regarder un nanard rigolo, et une des actrices n'était autre que l'étudiante de L3 partie en cours d'année en 2006 pour échouer à Miss France puis reconvertie dans Secret Story puis reconvertie en blogueuse beauté et donc désormais occupée à dire (mal) ses répliques.
22:12 Publié dans Chèvre, aucun risque, Tographe, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 13 septembre 2018
Albecker
« Les habitudes meurent difficultueusement. »
Même si ce n'est pas l'usage le plus adéquat/précis de cet adverbe, ça fait plaisir de le rencontrer à la fin d'un chapitre du roman qu'on lit.
(Et dont on parlera dans une prochaine vidéo, il va sans dire.)
21:40 Publié dans Chèvre, aucun risque, Lect(o)ures, Words Words Words | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 12 septembre 2018
La chanson de Benjamin Pavard
Cette après-midi, premier cours de traductologie avec les 12 étudiantes — donc collègues — d'agrégation interne. Huit d'entre elles n'avaient jamais entendu parler de la chanson de Benjamin Pavard, et pour trois d'entre elles le défenseur français n'était même pas un nom.
Comme quoi on peut enseigner en collège/lycée et passer totalement à côté des trucs les plus évidents qui sont les références communes de l'immense majorité des Français, et comme quoi aussi les râleurs professionnels qui disent qu'on ne peut pas échapper au foot se trompent : on peut très bien échapper au foot !
(Je rassure tout le monde : ces 12 collègues ont toutes proposé des solutions de traduction stimulantes et ont bien identifié les recatégorisations et autres modulations dans leurs hypothèses.)
En bonus, une traduction à laquelle nous avons abouti, grosso modo et collectivement :
Benjamin Pavard Benjamin Pavard
I don't think you've heard of him
Comes out of the blue
Kicking like a mule
That's our Benjamin Pavard
23:13 Publié dans Chèvre, aucun risque, Translatology Snippets, WAW | Lien permanent | Commentaires (2)
lundi, 10 septembre 2018
(le pas preste)
7 h 36 —7 h 57
parti sans veste
en chemisette
pas dans mon assiette
le pas preste
assis confortablement
pas enroué
je lis de Roubaud Jouet
À Lorient
quelle carotte
nous dérobera
la vue du Beffroi
sans que l'on sanglote
l'apogée
en pyramide
la terre humide
dérangée
tu tranches dans le vif
de la rame
avec ce drame : ton
sourire pensif
il va se passer quoi
qu'arrivera-t-il
fronce un sourcil
d'homme de loi
la sirène
avant Léonard
tant de collégiennes
dans le coltard
cet arrêt se nommait
MI-CÔTE
déjà on l'a
rebaptisé
la ville aux planches
soleil au pont
sans un brouillon
les îles blanches
au loin cette
silhouette
est-ce Manuelle
ou pas elle
déjà hors de
l'acier
comment commencer
l'heure déborde
10:22 Publié dans Quatramways | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 04 juillet 2018
Cale-porte potager
06:54 Publié dans Chèvre, aucun risque, Distiques ribéryens | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 18 juin 2018
(pas les) Corrigés du bac philo
Grâce aux sujets de philosophie du baccalauréat (séries générales), j'apprends que Schopenhauer et J.S. Mill écrivaient en français...
Nos collègues de philosophie — et les relecteurs (?) du Ministère (?) — ont fait fort.
Suggestion de sujet pour la session 2019 :
Peut-on commenter un texte
quand on ignore ce qu'est un texte ?
15:50 Publié dans Aphorismes (Ex-exabrupto), Chèvre, aucun risque, Indignations, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 17 juin 2018
Treize distiques épars (série de juin 2018)
Plus dur ai-je qu'on est de trouve le yéti
Qu'à quoi peuve servir un pot à spaguéti.
On a plus dur de monte le meuble IKEA
Que pronostic de foot par un Nestor kéa.
Mec qu'il a agité très beaucoup du bocal
Clodo Capéo pas opéré kordvocal.
Synesthésiquement la musique fétide
Ç'a le Connemara par les Kids Younaïtide.
On a dur quoique je suis encours t'es à moi
Où qu'on jumeau de rime avecque siamois.
Content-je que je suis arrive à Parthenay
Puis 100 borne que tous les bistrots sont fermay.
On a dur qu'on avait excellent au ballon
Parce car j'ai bogoss et de la mettre au fond. *
Demandu-je moi très qui tapont le corner
Si qu'au pianobretel il ne resté qu'Horner.
Faim-je que je fourmille estomac œsophage
Pourtant que je n'ai pas un gros myrmécophage.
Trop fort qu'il est mon fils pas fait dans la dentèle
Qu'il sache l'aardwolf se disut le protèle.
Étouffont-je presque qu'à l'œdème de Quincke
Que le seul ouakari avait au docteur Quinque.
On a dégueu de laisse un reste de poisson
Qu'on est du nettoyage un caca d'hérisson.
On a bon qu'au coup d'envoi de France Australi
On s'envoye un vouvray avec des taralli.
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* Ce distique est une tentative de traduction d'un distique composé en latin, en respectant les deux principes fondamentaux du ribérysme : solécismes et incohérence.
Praeclaro durum habet pediludio
Quia cur pulcher est tantum Riberyus vir.
08:36 Publié dans Chèvre, aucun risque, Distiques ribéryens | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 01 avril 2018
Sonnet irrégulier quoique anagrammatique
19:22 Publié dans Chèvre, aucun risque, Ecrit(o)ures, Lézard rame, Sonnets de janvier et d'après | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 24 mars 2018
Pélophobie (quatrain).
Pour éviter les microbes,
Il faut bien se laver les mains.
Le gorille pélophobe
18:36 Publié dans Chèvre, aucun risque, Quatrains conversationnels | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 24 février 2018
Un départ
17 mars 2017
une feuille de laitue
sur le trottoir
les réverbères
Un à un s'éteignent
fenêtres
des yeux
dans les écoutilles l'accent
anglais pourri de Jain
couleurs de la pharmacie
mises sous l'éteignoir
de la mémoire
pour quelle fatrasie
au loin la comète
son éclat radieux
comme un rire de fille
à peine
07:05 Publié dans Quatramways | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 09 février 2018
Poème de 936
11:01 Publié dans Poèmes de 1712 & après | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 03 février 2018
poème de 1713
17:13 Publié dans Poèmes de 1712 & après | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 27 janvier 2018
voici) la Huppe
voici) la Huppe
avec son plumage en rondins
n'est-on pas dupe
de ces propos pas anodins
oiseau en jupe
& volte des vertugadins
Mords dans la drupe
ou dans l'insecte (le jardin :
Quelques explications sur ce huitain : mon amie FB Françoise Guichard a partagé sur mon mur une citation d'Alexandre Vialatte agrémentée d'un collage/dessin dont je ne connais pas l'auteur, et qui m'a inspiré ces vers. Je publie ici aussi le dessin, au cas où il soit retiré de FB. Tous droits réservés, je suppose, mais à qui...