samedi, 02 avril 2016
Modeste contribution à la question des rapports entre poésie & vérité
Hier, 7 h 05 — 7 h 35, puis 17 h 02 — 17 h 11
Dans la rue où je passe
prendre mon bus une seule
voiture au pare-brise glacé
quel est cet hapax
Près de l'entrepôt où manœuvrent
Des poids lourds
J'ai les doigts gourds
Je fais la gueule
J'ai pris le bus
Dans l'autre sens
Au terminus
Personne descend
Arbre sur sombre rose
Et enseigne du Leader Price
Je relis mon cours sur Of Mice
and Men, coupante prose
De ma place dans le tramway
L'affiche de Kung Fu Panda
Idéal pour qui débanda
Ses yeux d'une meuf réchauffée
Pont Wilson
Deux aigrettes vers le nord
Deux jogueurs vers le sud
Ça ne rime pas mais c'est vrai
Tramway retour du boulot
Le pull dans la sacoche
Veste ouverte aussi manteau
Sous les yeux des valoches
À peine passé l'arrêt
Mi-côte
Sur les genoux j'ai posé
Sacoche
Fouette cocher
Conducteur informaticien
C'est que j'y tiens
À mon goûter
Devant l'église hideuse du
Christ-Roi ce sourire que tu
Entrevois ce n'est pas le so
Leil attrapé au lasso
Nous croisons une autre
Boîte géante à sardines
Ma jolie voisine
Descend et se vautre
Elle est irréaliste
La poésie du tramway
Toi qui me lis en piste :
: Je ne goûte jamais
Cette fille cheveux rouges
Mini-jupe et jambes fuseau
Est une mère d'élève
De l'école où j'ai mon marmot
08:08 Publié dans Chèvre, aucun risque, Quatramways | Lien permanent | Commentaires (0)
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