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dimanche, 02 octobre 2016

▓ trail off ▓

Ceci n'est que la onzième de ces non-fleurs, plus de six mois après la précédente. Je suis un incorrigible feignant.

 

Dans le chapitre 10 de Sweet and Sour Milk, il y a cette conversation entre Loyaan et le docteur Ahmed-Wellie, dans la voiture de ce dernier, discussion qui tourne à la confrontation — un schéma plus subtil que sa fréquence dans l'œuvre de Farah ne le laisserait penser de prime abord.

Un très léger détail de vocabulaire m'avait, je pense, échappé jusqu'à aujourd'hui.

Le docteur conduit, passe la seconde, accélère quand il est nerveux, passe la troisième etc. (dans l'édition américaine Graywolf Press, p. 159). Lorsque Loyaan, hésitant, émet pour la première fois un doute, voici ce que dit le texte :

“How come you wouldn't tell more easily? You know, I don't believe you. . . .” and he trailed off.

“What? What don't you believe?”

“Never mind what I don't believe.”

(Sweet and Sour Milk [1979], Graywolf Press, 1992, p. 161)

 

Ce choix du verbe à particule trail off est une métaphore, tout comme la conduite du docteur : une métaphore qui n'en est pas une. Tandis que le docteur, aux commandes, accélère ou ralentit, Loyaan, portant en lui une complexe culture nomade, s'interrompt dans son cheminement (trail = la piste des nomades).

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