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samedi, 27 novembre 2010

Cool day in Hell (7'51")

Ni le ticket du match de handball remporté par le SCT hier soir, ni ma fiche de paie du mois de septembre d'octobre, ni le disque ouvert afin de pouvoir lire les titres des morceaux, ni le livre de Claro refermé qui se trouve en-dessous du disque, ni la télécommande de la chaîne stéréo du bureau-bibliothèque, ni le tube de Lysopaïne dans lequel il ne doit plus y avoir qu'une ou deux inefficaces pastilles, ni les cartes postales abîmées, ni le tome II des Essais de Montaigne ouvert et retourné couverture vers moi (dans l'édition du Livre de Poche (alors que je possède ces mêmes Essais en Garnier jaune et en Pléiade)), ni une carte de visite à mon nom qui traîne là allez savoir pourquoi, ni le pot à crayons où se trouvent des stylos et deux crayons à papier et qui est entouré (enveloppé ? décoré ?) d'une vieille photo plus écornée et abîmée encore que les cartes postales susdites et où vous verriez, si vous étiez près de moi, a younger version of myself, moi nourrissant une girafe en faisant une grimace pas possible, ni le DVD de Shining (pourquoi est-il là, d'abord ?), ni le solo de saxophone ténor sous-tendu par le cor de Peter Gordon et le trombone de Robin Eubanks, ni mon vieil exemplaire de Memory of Snow and of Dust et mon à peine plus reluisant exemplaire de Godhorse (pourquoi, pour quel remords stupide sont-ils là, alors que j'ai renoncé à écrire les articles correspondant à mes communications de novembre et mars dernier respectivement ?), ni l'ordinateur portable Toshiba sur lequel je pianote ces lignes (ma collègue, F., a parlé ce matin, dans un mail, de lapsus calami, alors que je jure mes grands dieux que je n'écris ni mes mails ni mes textes de carnétoile à la pointe effilée d'un roseau), ni les rayonnages de livres qui m'entourent,  ni les divers livres plus proches encore de moi, en pile sur ou dans l'espèce d'espace ouvert  -- mi-tiroir mi-étagère --  qui se situe à gauche sous la planche du bureau où j'écris ces lignes, ne pourront rivaliser avec l'ardeur des musiciens dont les dernières notes se font

entendre.

Commentaires

De confus souvenirs s’entremêlent dans les vestiges de ma mémoire ; ils s’entredéchirent dans ma conscience outragée de mes funestes erreurs, celles-là mêmes que d’étourdis observateurs finirent par prendre pour autant de réussites, quelques années plus tard.

De vagues échos du bilboucan édenté, décharné, guillaumien, se répondent cingalièrement, alors que j’écris en vain – en vin ( ?) Ils enveniment le pic qui pénétra mon estomac en ces laborieuses nuits de révision, dans cette chambre qui ressemblait davantage à un taudis aux carreaux marqués par les sillons de la pluie qu’à une rêverie rosâtre et bleuâtre.

Vous souvenez-vous ?

Ce lieu crépusculaire où je cherchais vainement mes manuscrits, raturés et incomplets, enfouis au plus profond de mes songeries, alors que de singulières réflexions nocturnes me parvenaient irrégulièrement de votre main, sur la vie d’un soldat exemplaire qui vécut jadis.

J’ai moi aussi mon almanach où le crayon a marqué les dates sinistres… cher écrivain…

Écrit par : Ubuesque fantôme d'un proche passé | mardi, 14 décembre 2010

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