mercredi, 04 janvier 2012
Pauses, escapades, vents.
Dans l'errance, il a déclenché d'étranges processus.
Du square au rond-point, il n'y avait qu'une demi-heure de marche, et encore. Il songea à squatter les immeubles de bureaux toujours déserts.
Dans sa marche, à l'horizontale, il ne cessait d'interroger du regard les grandes excroissances, toutes de verticalité, déjouant leurs pièges, s'intéressant aux trames tout aussi horizontales que lui (le marcheur).
Un hangar, puis un autre hangar. Tout un monde de codes-barres.
Tout finit par prendre un aspect tremblé, et, dans son errance, il se demande pourquoi les buttes herbeuses lui semblent toujours si peu hostiles au promeneur.
Quand le vent s'est remis à souffler, le vagabond s'est réveillé dans un square, la tête lourde et les jambes prêtes à redonner du muscle.
Il a cherché un café ouvert, mais n'est tombé que sur un alignement infini de pharmacies.
Les couleurs vives lui faisaient mal aux yeux.
Il avait faim de tout ce bleu déraisonnable.
Il cherchait à s'attribuer les qualités d'un cinéaste tchécoslovaque, ou albanais.
Mais le monde continuait sans lui, qui avait laissé passer l'occasion de se gaver de bleu.
Un oiseau en plastique, géant, le nargua.
Cette errance immobile ne pourrait donc jamais finir, même dans la formation de nouvelles images, tels des nuages.
Il fallait s'épanouir dans cette infinité même.
Il fallait observer le vent, celui qui secoue les drapeaux.
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