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mardi, 10 mai 2016

Taxi Téhéran

Viens de voir Taxi Téhéran.

Moi qui trouve que l'essentiel de ce qu'on nous propose en matière de cinéma est soit vain soit éculé, je suis impressionné.  Voilà un film fin, drôle, direct mais équivoque, dangereux, qui ne tranche pas entre politique et esthétique (car cela n'a aucun sens de trancher — l'art, ce n'est pas trancher).

Du grand cinéma, parce que, d'un bout à l'autre, rien de ce qui est montré, dit ou suggéré ne pourrait l'être autrement que par ce moyen-là, le film. Un sonnet n'est bon que s'il est fondamentalement sonnet ; un roman n'est beau que de se constituer de toutes les possibilités d'épaississement du romanesque (jusque dans ses déterminations et déconstructions contemporaines) ; un grand film est un film dont on ne peut rien traduire dans aucun autre medium.

Tout, dans Taxi Téhéran, relève de l'impression cinématographique. D'où son caractère impressionnant. Quel contraste avec un film comme Mustang, vu il n'y a pas longtemps, tout à fait encensé et cependant médiocre d'un bout à l'autre : bien joué, sans doute, mais totalement rabâché, rebattu, convenu, et surtout — donc — sans rien d'intrinsèquement cinématographique. Mustang pourrait être un article, un poème en prose, une chanson populaire ou une pièce de théâtre que cela ne changerait rien à son sens, ni à sa fadeur. Avec le film de Panahi, en revanche, on se prend plus de cinéma dans la tronche — dans les yeux, le cerveau — qu'en vingt films vantés de la dernière décennie.

22:31 Publié dans Tographe | Lien permanent | Commentaires (0)

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Pas atteint en revenant vers la voiture avec mes fils, après un long moment à superviser une course de trottinettes improvisée entre Oméga et son ami L***. Et donc, en lisant ce livre étrange acheté aujourd'hui.

 

(Photographie prise impasse du Colombier, où nous nous garons habituellement — en alternance avec la rue des Platanes — avions failli acheter une maison en octobre 2008.)

19:13 Publié dans 5005 pas | Lien permanent | Commentaires (0)

CN4—701(3)

Personne dans les rues, en ce jour de Noël.

Il est loin, le chaos de nos voix magnanimes

Du temps où nous pensions, pour accéder aux cimes,

Façonner les quatre visages d'Azraël.

 

Désormais, le futur n'est qu'un vague écho él-

Evé du gouffre profond où d'autres pantomimes

Se jouent, pour des salauds qui versent vingt centimes.

Et même le hugolien crie “Allez l'O.L. !”

 

À peine ai-je entendu la flûte des rois mages

Et je pars, pèlerin, aveuglé d'enfumages,

Encensant le vieux temps des vieilles euphories.

 

L'adolescence est morte... Oh, ce n'est pas nouveau,

Et quoique mon huile admette quelques scories,

Je vais m'affaler entre un mulet et un veau.