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jeudi, 08 décembre 2005

Tête couronnée

J'aurai beau me crever au travail, porter des chevaux sur les épaules, faire tourner les meules des moulins, de toute façon, je ne serai jamais un travailleur. Mon travail, quelque forme qu'il puisse prendre, il n'est perçu que comme un pur caprice, espièglerie, hasard. Mais telle est bien ma volonté, j'accepte. Je signe des deux mains.

Deux façons de voir les choses : pour moi, dans le pain couronne, ce qui compte, c'est le trou. Et la pâte de la couronne ? La couronne, on la mange - le trou, il reste.

Le travail authentique - c'est une dentelle de Bruges. Ce qui compte dedans, c'est ce qui tient le motif : l'air, les vides, les ajours.

(Ossip Mandelstam. La Quatrième prose. Traduction d'A. Markowicz. Paris: Bourgois.)

Commentaires

"la couronne, on la mange - le trou, il reste." Le trou du tombeau ? il reste collé au corps pour l'éternité...

Écrit par : Papotine | jeudi, 08 décembre 2005

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